Géométrie élémentaire. Note sur la mesure du volume du tronc de pyramide
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 20 (1829-1830), p. 288-292
<http://www.numdam.org/item?id=AMPA_1829-1830__20__288_0>
© Annales de Mathématiques pures et appliquées, 1829-1830, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de Mathématiques pures et appliquées » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale.
Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
288
GÉOMÉTRIE ÉLÉMENTAIRE.
Note
surla
mesuredu volume du tronc de
pyramide ;
Par
unABONNÉ.
VOLUME
DUTRONC
Au Rédacteur des Annales;
MONSIEUR,
EN examinant
avecattention
laplupart
des Traités degéométrie
élémentaire,
il semble souvent que leurs auteurs aientpris à
tâche de
rendre ,
àdessein,
difficile une étudequ’ils
auraient dûs’efforcer,
aucontraire ,
de inettre à laportée
duplus grand
nom-bre.
Indépendamment de
ces continuelles réductions àl’absurde
dont on
pourrait,
tout auplus , donner
un ou deuxexemples
ennotes, par forme
d’échantillon,
et dont le moindre inconvénient est, comme vous l’avez fort bien observé vous-même( Annales,
tom.
V,
pag.I83),
de faireperdre
tout à fait de vue la mar-che des
inventeurs,
dansl’investigation
des véritésinconnues ;
com-bien n’est-il pas d’autres
parties
des élémensqui pourraient
êtretraitées d’une manière
beaucoup plus
naturelle et en mêmetemps
beaucoup plus simple ?
Ondit ,
en faveur de lapratique contraire, qu’elle
estplus propre à développer
et à exercerl’intelligence
descommençans; mais c’est
là,
ce mesemble,
une erreurmanifeste;
et cette
pratique
ne nieparaît
proprequ’à
faire briller l’adresse des auteursqui devraient)
ancontraire, dans
lacomposition
de289
DE
PYRAMIDE,
vleurs ouvrages, s’oublier constamment, pour ne songer
qu’à
ceuxqu’ils
ont dessein d’instruire. Cequi peut
réellementdévelopper
etexercer
l’intelligence
desélèves,
ce sont des théorèmes et des pro- blèmes que, par formed’exercice
on leur donne à démontrer et àrésoudre, proprio
marte. Leurapplication
à retenir exactementdes
raisonnemens et desprocédés qu’ils
trouvent dans un livren’exerce
uniquement
que leur mémoire. Ne vaudrait-il pas beau-coup mieux, d’ailleurs,
ieurprésenter simplement
cequi
est sim-ple
de sa nature, et réserver les forces de leurintelligence
pourbeaucoup d’importantes
recherchesqu’on
ne faitpoint
d’ordinairefigurer
dans lesélémens,
etqui
néanmoins devraient y trouverplace,
parcequ’elles
sont, pour laplupart,
fondamentales dans la science.Pour donner un
exemple,
entrebeaucoup d’autres,
des chosesque
l’onpourrait
facilementabréger
etsimplifier
dans nos traitésde
géométrie, je
citerai la mesure du volume du tronc de pyra- mide ou de cône à basesparallèles.
Dansl’ouvrage
de M.Legen-
dre et dans
plusieurs
autres, on cherche d’abord le volume d’untronc de
tétraèdre ;
cequi exige
unedécomposition ingénieuse,
sil’on veut, mais
qui peut
très-facilementéchapper
de la mémoire.Il faut d’ailleurs
s’appuyer
sur un lemmequi
doit avoir été démon-tré
auparavant,
etqui
n’estguère
utilequ’en
cette rencontre, et faire ensuite une combinaison deproportions
danslaquelle Lagrange
lui-même,
surtout enprésence
d’un examinateur tant soit peu im-patient,
comme onpeut
fort bien en rencontrer parfois,
auraitfort bien pu
s’égarer,
sans en être pour cela moins excellentgéo-
mètre. Alors tout n’est
point
fait encore; il faut prouver que ce’qui
est vrai pour le tronc de tétraèdre l’est aussi pour le tronc d’unepyramide quelconque ;
et faire voirfinalement,
par une ré- duction àl’absurde ,
que laproposition
subsiste encore pour letronc d’un cône droit ou
oblique.
Examinons siquelque
autre voiene serait pas, à la
fois, plus simple
etplus
naturelle.Dès
qu’où
sait mesurer le volume soit d’unepyramide entière
290 VOLUME DU
TRONC
soit d’un cône
entier,
cequi
s’offre naturellement à lapensée
pour
parvenir
à l’évaluation du volume d’un troncde pyramide,
à bases
parallèles
ou nonparallèles,
estbien
certainement de dé- terminer d’abord le volume de lapyramide
entière ou du côneentier , puis
celui de lapyramide
ou du côneretranche ,
et desoustraire ensuite ce second volume du
premier.
Onconçoit
d’ail-leurs, à l’avance,
que leparallélisme
des bases pourra fort bienpermettre quelques simplifications ,
tant dans le calcul que dans son résultat final.Supposons
doncqu’en
effet les deux bases du tronc soient pa-rallèles ;
soient T ce tronc, P et P’ lespyramides
totales et re-tranchées, lesquelles peuvent également
être descônes,
B et B’leurs
bases , h
et h’ leurs hauteursrespectives,
et enfin kla hau-
leur
du
tronc; nous aurons d’abordMais on
peut
désirer de faire entrer dans cetteexpression
lahauteur k du tronc et d’en faire
disparaître
les hauteurs A eth’,
incommodes à mesurer ; et on voit
même, sur-le-champ,
quela,
chose estpossible ;
car ilsuffit , pour cela, qu’il
existe deux relations distinctes entreh, h’
et les autres données duproblème ;
or ,deux
telles
-relations
existent eneffet, car
on ad’abord évidemment
ensuite,
comme les aires des bases sontproportionnelles
auxquar-
rés des
hauteurs,
enreprésentant par b
et b’ les côtés dedeux
carrésrespectivement équivalens
auxdeux bases ,
on aurace
qui donnera
DE
PYRAMIDE.
29Id’où,
en substituant dans la valeur deT,
mais
on adonc finalement
te
qui
estl’expression
connue. Onparviendrait ,
par une marcheanalogue,
et avec une bienplus grand
facilite encore, àl’expres-
sion connue de la surface convexe du tronc de cône à bases pa- rallèles.
On ne manquera pas sans doute de dire que
je
viens de fairede
l’algèbre
et non de lagéométrie.
Je medisculperai
de ce gravereproche
en faisant remarquerqu’on peut
fort bienremplacer
leséquations
dontje
me suis servi par desproportions équivalentes
et mettre ensuite deux lettres
partout
oùje
n’en ai misqu’une seule ;
car c’est
là,
aux yeux debeaucoup
de gens , le caractère consti- tutif de lagéométrie.
Il en résultera seulement un peuplus
decomplication
dansl’écriture,
et voilà tout. Il est d’ailleurs très-fa-cile
dedémontrer,
par lagéométrie
pure , que(a2+ab+b2) (a-b)=a3-b3.
Quel peut
être d’ailleurs le motifde
cettegothique
et inconceva-(*) On
pourrait
traiter d’une manièreanalogue
leproblème
des deux hou-gies,
que l’on a coutume de donner comme unproblème
du seconddegré.
J. D. G.
292
PARALLELOGRAMME
ble obstination
qui fait précéder,
dans nosécoles,
l’étude de l’al-gèbre
par celle de lagéométrie?
Outre que l’étude de lagéomé-
trie
exige
la connaissance del’arithmétique,
que l’on nepossède parfaitement
quelorsqu’on
a vu un peud’algèbre;
comment nevoit-on pas que
l’algèbre
n’estqu’une langue, qui’elle
n’estqu’un
pur instrument
qu’il
est fort inutiled’apprendre à manier, lorsqu’on possède déjà
les connaissances dont sonemploi
aurait pu faciliterl’acquisition? Qu’on
fasse de lagéométrie
à la manière deMouge
et .de ses
disciples,
sans aucune sorte decalcul ; qu’un
pousse cettegéométrie
aussi loinqu’on
le pourra ,j’y
souscris detrès-grand
c0153ur; mats
qu’ou
cesse enfin de nous donner pourgémétrie
pareune
géométrie
toute encombrée deproportions
decomponendo
etde
divideildo,
dansles quels je
ne saurais voir que deséquations
etdes
éliminations,
sous undéguisement
surannéeAgréez,
etc.Lyon ,
le 15 d’octobre-I829.
STATIQUE.
Note
surla démonstration du paralélogramme
des forces ;
Par M. VALLÈS, ingénieur des ponts
etchaussées, ancien
élève de l’école polytechnique.
Mon cher Professeur,
A
la page8I de
votre XVIIImevolume,
voouis avezsignalée,
comme