A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION A
J. B ROS
C. I TZYKSON F. P HAM
Représentations intégrales de fonctions analytiques et formule de Jost-Lehmann-Dyson
Annales de l’I. H. P., section A, tome 5, n
o1 (1966), p. 1-35
<http://www.numdam.org/item?id=AIHPA_1966__5_1_1_0>
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p. 1
Représentations intégrales de fonctions analytiques
et
formule de Jost-Lehmann-Dyson
J. BROS,
C. ITZYKSON et F. PHAM(Service
dePhysique Théorique
Centre
d’Études
Nucléaires deSaclay).
Ann. Imt. Henri
Poincaré,
Vol. V, no 1,
1966,
Section A : .
Physique théorique.
RÉSUMÉ. - On
applique
les formulesgénérales
dereprésentation
desfonctions
analytiques
au cas des domaines deDyson. L’expression
ainsiobtenue est
équivalente
à lareprésentation
de Jost-Lehmann etDyson.
La méthode utilisée est d’abordexposée
dans une situationplus simple
maissimilaire : les tubes à base
conique
convexe.ABSTRACT. - We
apply
thegeneral representation
formulae foranalytic
functions in the case of the
Dyson
domains. Thisgives
anequivalent
form of the
Jost-Lehmann-Dyson
formula. We first describe our methodin the
simpler
case of tubes with convex conical basis.I. - INTRODUCTION
Nous nous proposons d’examiner des
représentations intégrales
de fonc-tions
analytiques
dans certains domainesd’holomorphie
que l’on rencontre dans la théorie deschamps.
Plusparticulièrement,
ils’agira
de fonctionsanalytiques
dans des tubes à baseconique
convexe d’unepart,
et, d’autre part, dans des domaines deDyson.
Nous voulonsprésenter
une méthodeANN. INST. POINCARÉ, A-V-l 1
2 J. BROS, C. ITZYKSON ET F. PHAM
fondée sur l’utilisation de la
représentation
de Martinelliqui
permet d’uni- fier cesreprésentations.
L’intérêt de ceprocédé
nous semble d’abord d’ordreméthodologique.
Ilcomplète
un travail de J.Bros,
A. Messiah et R. Storasur la
complétion analytique qui
conduit au domaine deDyson.
D’autrepart,
ilpermet d’espérer
certainesgénéralisations
dans le cas où l’on vou-drait
représenter
des fonctions dans des domaines décrits commecomplé-
mentaires d’une famille de surfaces
analytiques.
Enfin il est intéressant de noter leparallèle
entre lareprésentation
des fonctionsholomorphes
dansun tube à base
conique
convexe et de cellesholomorphes
dans un domainede
Dyson.
Nous nous bornerons dans la suite à établir les formules dans des cas assez
restrictifs,
parexemple
nous ferons deshypothèses
assezgrossières
sur lecomportement
des fonctions auvoisinage
de certainesparties
de lafrontière,
en
ayant plutôt
àl’esprit d’exposer
une méthode que de chercher les résul-tats les
plus
forts(en particulier
nous supposeronstoujours
les valeurs aubord
continues).
Avant de clore cette
introduction,
nous allonsrappeler
brièvement les formules de Martinelli et deCauchy-Fantappié.
On trouvera une démons-tration de la
première
dans le cours de A. S.Wightman
aux Houches[3].
Ence
qui
concerne lesreprésentations intégrales
des fonctionsanalytiques
engénéral,
nous avons surtout utilisé les articles de J.Leray
et F.Norguet [1, 2].
i ~
La formule de Martinelli.Soit D un domaine dans
Cn, y
unpoint
deD,
r uncycle d’intégration
compact
dans Dhomologue dans - y
à lasphère
avec e assez
petit
pour que la boule :appartienne à 3);
B est orientée par sa normale extérieure(Rappelons qu’on
entend par là une orientation de B tellequ’en ajoutant
la normale extérieurecomme
premier
axe on trouve unsystème
direct pour l’orientation natu-REPRÉSENTATIONS INTÉGRALES DE FONCTIONS ANALYTIQUES 3
relle de Pour toute
fonction/holomorphe
dans D on a lareprésentation
On remarquera que la forme
intégrée
est ferméedans D - y
d’où lapré-
sence d’un
cycle
arbitraire r de la classe de B.i i )
La formule deCauchy-Fantappié.
Nous nous bornerons à écrire cette formule en montrant son lien avec la formule
précédente.
Considérons dans C~ un domaine convexe 3) et soit E*
l’espace projectif complexe
à ndimensions, quotient
del’espace E
à n + 1dimensions, privé
de
l’origine,
par le groupe des homothétiescomplexes. Désignons
par(~,
...,En)
les coordonnées locales d’unpoint appartenant
à une carte de E*.Soit y == (yl
...yn)
unpoint de ;
alors pour toute fonctionholomorphe f
dans ~
où r est un
cycle compact
del’espace D
x E* tracé sur laquadrique d’équation
de dimension réelle
(2n - 1),
et tel que pour tout(x, Q
E r on ait4 J. BROS, C. ITZYKSON ET F. PHAM
L’orientation du
cycle
est telle que si l’onremplace
sous lesigne d’intégra- tion f(x)
par1,
on obtienne un résultat réelpositif.
J.Leray
a montré que tous lescycles
de ce genre sonthomologues
aucycle
suivant :En faisant les substitutions
indiquées,
on obtient la formule de Martinelli(1).
Il est à
peine
besoind’indiquer
que sur laquadrique
privée
duplan (y
estfixe)
la forme
intégrée
estfermée,
cequi permet
la déformation ducycle
d’inté-gration.
Un choixparticulier
consistera parexemple
à faire décrire à x lafrontière d’un domaine borné contenu dans 2) et à associer à tout x sur cette
frontière. ~
variant continûment avec x, de telle sorte queAutrement dit à tout x
appartenant
à la frontière d’un domaine borné onassocie continûment un
plan analytique
del’espace
affinCn, passant
par x etévitant y (1).
II. - FONCTIONS HOLOMORPHES
DANS UN TUBE A BASE
CONIQUE
CONVEXE1. - Notations.
Nous les
points
deCn,
.(1)
Nousprions
le lecteur mathématicien de ne pas nous tenir rigueur de notreignorance
de la littérature. Nos citations sontprobablement incomplètes.
REPRÉSENTATIONS INTÉGRALES DE FONCTIONS ANALYTIQUES 5
leurs
parties
réelles etimaginaires
dans1/
sera la norme euclidienne définie parOn utilisera le
symbole B(u, p)
pourdésigner
la boule de centre u E en et de rayon p > 0 :La frontière d’un ensemble E sera noté E et son adhérence E.
Nous aurons à
envisager
des tubes à baseimaginaire. A
étant un ouvertconnexe de
Rn,
le tubebjt
sera l’ensembleL’enveloppe d’holomorphie
d’un tube est sonenveloppe
convexe. Enparti-
culier pour n > 2 nous introduirons les tubes de Lorentz
be
où C est lecône
Dans C
considéré comme espace vectoriel affin nous utiliserons les nota-tions des
produits
scalaires de Lorentz avec lanumérique
2. - Cas
général.
On s’intéresse dans ce
paragraphe
à des fonctionsholomorphes
dans untube convexe défini de la
façon
suivante. Soit C un cône ouvert convexe de sommetl’origine
dans Rn à frontièrerégulière;
nous entendons par làqu’en
tout
point excepté l’origine
il admet unplan tangent.
Il sera utile par la suite de le caractériser de lafaçon
suivante. On considère sur lasphère
unitéde Rn un domaine fermé A trace d’un cône convexe fermé de sommet
l’origine.
Alors C est lecomplémentaire
de la famille desplans passant
par6 J. BROS, C. rrZYKSON ET F. PHAM
l’origine
dont les normales rencontrent A. A est choisi parexemple
de tellesorte que tout
plan passant
parl’origine
de normaleOa,
aveca E A,
ledemi-espace
fermé limité par ceplan
et contenant a est entièrement à l’exté- rieur de C(fig. 1 ).
Avec leshypothèses
que nous venons de fairelorsque
cesnormales décrivent la frontière de A le
plan
esttangent
à C. Nous définis-sons alors le tube
FIG. 1. - Le domaine
d’intégration
A de la formule(3),
A est le lieu des normales extérieures aux
plans
tangents au cône C.Nous voulons
apporter
delégères
modifications à la formule deCauchy- Fantappié
pourreprésenter
les fonctionsholomorphes
dansTIc
et cela enutilisant des
parties
de la frontière de Dans cequi
suit nous allons sup- poser que la fonctionholomorphe f
que nous considérons est continue dansune
région
obtenue enadjoignant
àTIc
sespoints
frontièresréels,
et que deplus
dans cetterégion
il existe po >0,
M > 0 et ex > n - 1 de telle sorte queCeci de manière à
pouvoir négliger
des contributionsd’intégrales
situées àgrande
distance et à obtenir desintégrales
absolumentconvergentes.
Soit K le domaine borné dans
(Je
obtenu de lafaçon
suivante. Formons Comme C est convexe C’ l’est aussi etpuisque z. e C,
z + C doncPosons alors K = (1
B(0, p).
Ultérieurement nous ferons tendre p vers l’infini et z vers zéro. Afin de
préciser
ce dernierpoint
nous supposerons avoir choisi unpoint y
EbC
uneREPRÉSENTATIONS INTÉGRALES DE FONCTIONS ANALYTIQUES 7
fois pour toutes ; z sera défini par z = X
Im y,
Xréel,
0 X 1. En pre- nant p >tl y on
aura y E K et la limite pour z seraprise
en faisant tendre Àvers zéro.
Remarquons
que la frontière de K est constituée de deuxparties :
Ceci dit si nous voulons écrire directement la formule de
Cauchy-Fantappié
.
pour K en nous servant de la
prescription
d’associer à toutpoint
x de K unplan analytique
passant par cepoint, évitanty,
et variant continûment avec x, nous allons nous heurter à une difficulté due auxpoints anguleux
de Kqui
sont les
points
x tels que Im x = z et ceuxqui appartiennent
à l’intersec- tionB(0, p)
n En tous les autrespoints
de la frontière de K il existed’après l’hypothèse
sur C unplan supportant
et un seulqui
contient unplan analytique possédant
toutes lespropriétés
désirées. Enréalité,
seuls lespoints x
tels que Im x = z vont êtreintéressants,
en raison de la décrois-sance que nous avons
imposée
à lafonction f(x) lorsque Il x Il
croît indéfini- ment. En effet en serapportant
aux formules(1)
ou(2)
et enprenant
p > po on rendral’intégrale
relative auxpoints
sur lasphère
aussipetite qu’on
levoudra. Nous ne reviendrons pas sur ce
point
et nous supposerons doréna- vant que K n’estplus
borné mais se réduit à Deplus
afin d’éviter lescomplications
delangage
nous supposerons avoir fait dansl’espace
Cn unetranslation réelle
qui
amène lepoint iz
àl’origine
et nous noterons 13 le tubeainsi
déplacé :
K --- ~. Dans cesconditions f
estholomorphe
dans un voi-sinage
de K. Alors pour toutnous
prendrons
.
où
c(jc)
est la normale auplan supportant
à epassant
par lepoint
lm ~,û(:c)
E A.Pour faire le raccord à l’intérieur de la boule
A... -.0;.""
il suffit « d’arrondir » le sommet du cône C
(voir fige 1)
cequi
Ie transformeen une
région
convexe j{, à frontièrepartout régulière
etpermet
de continuer8 J. BROS, C. ITZYKSON ET F. PHAM
à
appliquer
laprescription qui
consiste àprendre
en toutpoint x
e’6~
leplan analytique
contenu dans leplan tangent.
Comme lesquestions
designe
vont
prendre
del’importance
dans la suite il n’est pas inutile de remarquer que 1’’orientation ducycle d’intégration
est définie par la normale extérieure à Lecycle
r orienté de la formule deCauchy-Fantappié
est alors :F = x e
‘~~
orienté = Rn orienté orienté par la normale extérieureOn pourra ensuite passer à la limite e -
0; jt
tendra vers C et r sedécompo-
sera en deux
parties :
x
E Rnorienté {i}
E A orienté par la normale extérieure à lasphère unité,
Pour voir que l’orientation de A est bien celle
indiquée
il suffit d’effectuer le passage à la limite(voir fig. 1).
Nous allons montrer maintenant que
l’intégration
surri
donne pour résultat zéro. Nous yparviendrons
en montrantqu’il
existe dansri
des ensemblesanalytiques
à une dimensioncomplexe (en
fait desdroites)
detelle sorte
qu’on
pourra trouver auvoisinage
d’unpoint
deri, parmi
les2n - 1
paramètres
réels deuxparamètres
aet 03B2 qui
nefigurent
que dans la combinaison ce +et ~
étant alorsanalytiques
en oc + En effectuantle
changement
de variables dans la forme àintégrer
on ne verraapparaître
que +
ip)
et non et,puisqu’il
ne reste que 2n - 3 autres variablesindépendantes,
la forme dedegré
2n - 1 s’annulera. Montronsexplicitement qu’il
en est ainsi.Plaçons-nous
dansri
auvoisinage
d’un deses
points.
Soient w un vecteur réel e C tel queREPRÉSENATIONS INTÉGRALES DE FONCTIONS ANALYTIQUES 9
et ~r~~2014
1), n - 1
vecteurs arbitraires fixesn’appartenant
pas à e et tels quelorsque w
varie auvoisinage
d’une de sespositions
les n vec-teurs {
soient linéairementindépendants.
À,
xi,
..., Àn-l étant nparamètres
réels variant de - oo à + ooet (Jo
étantpositif,
nousparamétrons ri
parce
qui peut
encore s’écrirew et ÀO constituent
(n - 2)
+(n
-1)
= 2n - 3paramètres
et(x, ç)
estanalytique
en(x
+i),
ce que nous voulions montrer.Il nous reste à revenir au tube
déplacé
que nous avions introduit et à effectuer le passage à la limite À -0,
annoncéplus
haut. En supposantf continue
sur la frontièreréelle,
ce passage à la limite estjustifié
pourvu quel’intégrale
finaleprise
surr2 garde
un sens, cequi
aura bien lieu si la fonc- tion continue sur les réels est tellequ’il
existe po et Mpositifs
et oc > n - 1 tels queIl suffit d’ailleurs
d’exiger
une condition moins forte en réclamant quel’intégrale
surr2 lorsque
À estpositif
mais non nul soit bornée. Alors la limite est bien définie. Le résultat définitif est le suivant :10 J. BROS, C. ITZYKSON ET F. PHAM
où
ra
est le contourd’intégration :
x eR"
orienté ;
~
E A orienté par la normale extérieure à lasphère
unité.Rappelons
la définition deA; si ç
EA, ~
estréel,
et le
demi-espace
de
point
courant z ER"
a une intersection vide avec C. Le fait à noter dans la formule(3)
est que la donnée de la fonction pour les valeurs réelles del’argument
suffit à la déterminer dans tout son domained’analyticité.
3. -
Application
au tube de Lorentz.Nous avons défini ci-dessus le tube de Lorentz
13~
dans 2. Pourne pas alourdir les
notations,
nous le noteronssimplement
Pour les fonc-tions
holomorphes
dansbn
et satisfaisant aux conditionsexigées,
nous avonsla
représentation (3).
Nous pouvons d’ailleurs effectuer unepartie
de l’inté-gration
en sommant surç.
Le contourd’intégration
n’est autreque ~
réelOn veut calculer dans ces conditions
Le dénominateur ne s’annule
jamais
sur ce contour. Observons deplus
que
l3n
étant invariant par translationréelle,
étant fixédans
l3n
nousintégrons
une formehomogène
etfermée ;
onpeut
donc chan-ger le contour
d’intégration
enprenant
parexemple ~==2014l~e2014E
c’est-à-dire
REPRÉSENTATIONS INTÉGRALES DE FONCTIONS ANALYTIQUES 11
Compte
tenu del’orientation,
notreintégrale
devient :Pour n = 2 on trouve immédiatement
Pour n >
2,
nous observons quel’intégrale (5)
définit une fonction ana-lytique de q
dans un domainequi comprend
7~. En effetlorsque q
e l3 lenombre
complexe qui figure
au dénominateur élevé à la nièmepuissance
a unepartie imaginaire toujours négative.
On pourra donc se contenter de faire le calcul pour qimaginaire
pur dansl3n
et effectuer leprolongement
ana-lytique
du résultat. Posonsdonc q
=ir,
r e C c’est-à-direet
profitons
de l’invariance par rotation del’intégrale (5).
Il vient :où vp
est le volumepositif
de la boule de rayon unité dansl’espace
àp dimensions
Posons dans
l’intégrale
ci-dessus12 J. BROS, C. TTZYKSON ET F. PHAM
Il vient :
Calculons
l’intégrale + ~- ~d03A6 (ch 03A6)n
enprenant
comme variabled’intégra-
tion t =
2014-20142014. ,
ilvient,
en utilisant les fonctions eulériennes de secondeespèce (réf. [8]).
D’où,
enportant
dans la formule ci-dessus et enappliquant
la formule deduplication
des fonctions eulériennes +1 2)
==Dans le cas où n est
impair
ilimporte
depréciser
la détermination du radical à choisir. Ceci estsimple
en vertu du calcul fait ci-dessus. Eneffet,
il suffitde remarquer que
lorsque q
E 13 le nombrecomplexe
n’est
jamais
réelpositif
ou nul. Nous pouvons donc considérer la fonctionSn(q)
dans leplan
de la variablecomplexe
13 REPRÉSENTATIONS INTÉGRALES DE FONCTIONS ANALYTIQUES
coupé
lelong
de l’axe réelpositif,
et telle que,lorsque q
estimaginaire
pur dans‘~n,
ait pour
phase ..
On note que la formule obtenue pour n > 3 est encorevalable pour n = 2. Il nous reste à
porter
ce résultat dans la formule(3)
pour obtenir la
représentation
des fonctionsholomorphes
dans le tube de Lorentz2)
avec les restrictions et déterminationsprécisées
ci-dessusFaisons
quelques
remarques ausujet
de la formule(8) :
i)
Onpeut
aussi bien obtenir ce résultat en utilisant la transformation de Fourier. Unefonctionna support
dans L et à croissance lente à l’infini a pour transformée de Fourier une fonctionanalytique
dansl3n. L’intégrale (8)
est alors une
intégrale
de convolution entre les fonctions transforméesdey
et la fonction
caractéristique
du cône C.ii )
Le tubel3n
est invariant enparticulier
par lestransformations y - Py
avec
où ai
est réel et la matrice réelle telle queAii
> 0 et det A > 0appartient
au groupe de Lorentz à n-dimensions c’est-à-dire au groupe des transformations linéaireshomogènes
réellesqui
laissent invariante la forme bilinéaireOn remarque que le noyau de la formule
(8)
estadapté
à cettepropriété
d’invariance. Pour toute fonction
f holomorphe
dans le tube et satisfaisantaux restrictions de
croissance,
nous posonsPf(y)
=f(Py);
alors on voit14 J. BROS, C. ITZYKSON ET F. PHAM
qu’on
déduit immédiatement lareprésentation
dePfde
celledef.
En effetiii )
Enparticulier
dansC4
on obtient la formuleclassique :
La convergence absolue de cette
intégrale
est assurée si pourIl
xIl
assezgrand Il
xest majorée
par une constante pour (X > 1.Il est
peut-être
instructif de vérifier cette formule en effectuantl’intégrale explicitement
avec des moyensélémentaires,
à savoir la formule deCauchy.
C’est ce que nous nous proposons pour achever cette section. Désormais
nous utilisons la notation du
produit
scalaire avec lamétrique
de Lorentz.Pour
tout y
Eb4
il existe une transformation P telle queet nous poserons
En vertu de la remarque
(ii ) ,
il suffit de vérifier la formule(9)
pour y de cette forme. Notons x le trivecteur réel decomposantes (X2XaXJ
etx2 - x2
+jc~
+x4.
On veut calculerl’intégrale
REPRÉSENTA7TONS INTÉGRALES DE FONCTIONS ANALYTIQUES 15
L’intégrale
est absolumentconvergente
et à xx)
est une fonctionanalytique
de xi pour Im xi > 0 décroissante à l’infini. D’autrepart
le dénominateur a deux zéros doubles pourNous allons
pouvoir intégrer
sur xi à l’aide de la formule deCauchy
enremarquant
parexemple
que 1 est la limite d’uneintégrale analogue prise pour x2 >
e2 où e > 0 tendra ultérieurement vers zéro. En effet on n’exclutqu’une quantité
infinitésimale. Il vient doncPosons à
présent
dansl’intégrale
x = xu avec u2 =1,
u réel. Alors :où
En
regroupant
dansl’intégrale précédente
les termes deux à deux et en uti-lisant le
changement
de variablesindiqué,
on obtientOr,
pour Im À > - lequadrivecteur (À
+iq, ÀU) appartient
àb4.
Nousavons donc à
intégrer
deux fonctionsanalytiques
de xqui pour [ x 1
assezgrand
sont telles queOn
peut
doncadjoindre
àl’intégrale
sur À réel uneintégrale
sur ungrand
arc de cercle
(cf. fig. 2)
en commettant une erreur infinitésimale. La contri-ANN. pomcARÉ, A-V-1 2
16 J. BROS, C. ITZYKSON ET F. PHAM
bution de
2014 lorsque e
- 0 tend vers zéro et il nous reste unepartie prin- cipale qui
donnec’est
précisément
le résultat attendu.FIG. 2. - Le contour pour
l’intégrale
I.III. - LA FORMULE DE
JOST-LEHMANN-DYSON
1. -
Application
de la méthode deFantappié.
Les
développements qui précèdent
ont eu pour but de montrer le méca- nismed’application
de ce que nous pourronsappeler
la méthode de Fan-tappié.
Nous voulons maintenant tenterd’exploiter
cette méthode dans lecas des domaines de
Dyson.
Par domaine de
Dyson (référence [5]
et[7]) (2),
on entend un domaine Pde
C4 complémentaire
d’une famille Ad’hyperboloïdes
à deux nappescomplexifiés
dits admissibles. On se donne dansR4
unerégion
ouverteconnexe limitée par deux surfaces
~+
et ~_. Unhyperboloïde t2(z,
u,K2) == (z
-u)2
- K2 =0,
uréel,
K2 > 0 seraadmissible,
et nousécrirons Q~A s’il n’a aucun
point
réel dans jt.(2)
On trouvera dans la référence[7]
une étude détaillée des domaines de Dyson.REPRÉSENTATIONS INTÉGRALES DE FONCTIONS ANALYTIQUES 17
Les surfaces
S+
et 8- une fois continûment différentiables sont du genre espace, c’est-à-dire que pour toutcouple
depoints
réels x’ et xnapparte-
nant à
S+ (respectivement S_)
on a(x’
-x")2
0.On supposera que les
surfaces §+
et S- sont sanspoint
commun(voir fig. 3).
FIG. 3. - Un tracé
schématique
de larégion £
dans un espace à trois dimensions avec un
hyperboloïde
limite.Cette
hypothèse
est destinée àsimplifier
la discussion mais onpourrait
s’enpasser et étudier des
régions R plus générales
suivant la même méthode. On supposera deplus qu’il
existe une sous-familled’hyperboloïdes
limitesdont
l’enveloppe
réelle est l’union des surfaces8+
et~_;
leurscentres u décrivent une surface §
d’équation S(u)
= 0. Il se trouve que lafrontière du
domaine D = { z
EC4 ; VQ
EA, Q(z, u, K2) ~ 0 }
est l’enve-loppe de A
considérée comme famille de variétéscomplexes
dansC~.
Cal-culons cette
enveloppe.
Pour tl E li on a :18 J. BROS, C. ITZYKSON ET F. PHAM
où
K-(u)
etS(u)
sont une fois continûment différentiables et réels.L’enveloppe
s’obtient en écrivant que les formes
qu’on
obtient en différentiantû(z, u), 5(z, u)
etS(u)
parrapport
à u ne sont pas linéairementindépendantes,
c’est-à-dire
qu’il
existeÃ,
(L et vcomplexes
non tous nuls tels que :En
prenant
la demi-somme de cetteéquation
avec cellequ’on
obtient parconjugaison complexe,
on voitqu’on peut
supposerDonc
où yj
est unquadrivecteur
réel arbitraire. En vertu de noshypo-
thèses
(~-S ~u)
2> 0 et on eut écrire
thèses
(z
> 0 et onpeut
écrire ,où t est un
quadrivecteur
réel tel qued’où
où cette
fois À1
et a2 sontcomplexes
etindépendants.
Cette dernièreéquation exprime
que z varie dans unplan
à deux dimensionscomplexes
car elles’écrit :
En
prenant
l’intersection del’hyperboloïde
par ceplan,
nous obtenons unehyperbole
et l’union de cette familled’hyperboles lorsque t
et u varientconstitue la frontière du domaine. Ces
hyperboles, dépendant
decinq
para-mètres
réels,
sont tracées sur leshyperboloïdes
limites et on vérifiequ’elles
passent
par lespoints
de contact de ceshyperboloïdes
avec leurenveloppe
REPRÉSENTATIONS INTÉGRALES DE FONCTIONS ANALYTIQUES 19
réelle constituée par les surfaces
8+
et 8_. Notons que la frontière peut êtredécomposée
en deuxparties.
Lapremière
est constituée depoints complexes
telsqu’en
chacun de cespoints
passe unehyperbole
limite et uneseule ;
la deuxième par lespoints
réelscompris
dansR4 - 3t
= jt+ U Au voisi-nage d’un tel
point
onpeut
avoir une idée du domaine enfigurant
comment varie lapartie imaginaire de y lorsque Re y
E jt+ uj{,-, y
e D(voir fig. 4).
Sur cette même
figure
on a donné la situation pour y E2), Re y
E ~.FIG. 4. - Allure de la
région
danslaquelle
varie lapartie imaginaire
d’unpoint
de D au-dessus d’un
point
réel : a) lepoint
réel n’est pas dans~i.; b)
lepoint
réel appartient à Les flèches
indiquent
l’extérieur du domaine ~.En
particulier,
comme nous allons en venir auxreprésentations intégrales,
il faut noter que la
partie
réelle de la frontière doit êtrecomptée
deux foispuisque partant
de D on a deuxfaçons
d’atteindre cespoints
selon queIm y appartient
àl’une
ou l’autre des deuxrégions
de lafigure
4 a.Soit
donc f (y)
une fonctionholomorphe
dans 3) tellequ’elle possède
surla frontière
réelle
des valeurs au bordcontinues,
décroissant à l’infiniplus
vite avec ce assez
grand.
Nous pouvons lareprésenter
en unpoint y
par une formule de Martinelliprise
sur la frontière d’un com-pact
K. Enfaisant
tendre K vers 3) et en tenantcompte
de la décrois-sance
de f
àl’infini,
on obtient une formulequi
utilise les valeurs def
endes
points
très voisins de la frontière. Par abus delangage
nous écrironsque ces valeurs sont
prises
sur la frontièrede D;
mais comme on va le voir et de manièreanalogue
à cequi
s’estproduit
dans la sectionII,
si l’onutilise un
changement
de variablesadéquat
il estpossible
d’éliminer unepartie
de larégion d’intégration;
aussi n’aurons-nous en définitive besoin20 J. BROS, C. TTZYKSON ET F. PHAM
que des valeurs au bord sur les
parties
réelles de la frontière. Ceci étantimplicite
on a :L’orientation de à est très
importante, précisons-la.
On fait varier Rexsur R4 orienté et à Rex
fixé,
Im x décrit la frontière orientée par la normale extérieure. Observonsqu’ainsi
lespoints
réels de la frontièreapparaissent
deux fois avec des orientations
opposées.
Effectuons dans la formule
(10)
lechangement
de variablesil vient
Dans
l’espace produit
où varient lescouples (x, u),
la forme à inté-grer dans
(12)
estfermée;
nous pouvons donc déformer lecycle d’intégra-
. .
tion. Utilisons pour cela une
image géométrique.
A tout w EC
et x nousattachons
l’hyperboloïde
Choisissons une fois pour
toutes y
dans D et soit u donné parl’équation (11)
Nous posons
En
particulier
De même à tout x
E,
0 nous pouvons associerl’hyperboloïde
admissible limite passant par x de centre
v(x) e 8 ;
nous le noteronsavec bien entendu
(x - V(X)2
> 0.REPRÉSENTATIONS INTÉGRALES DE FONCTIONS ANALYTIQUES 21
D’après
la définition de D commecomplémentaire
deshyperboloïdes
admissibles nous voyons que e D est certainement différent d’un nombre réel
positif
ou nul. Eneffet,
si on avait = a2 > 0 il en résul- terait que yappartiendrait
à1 ’hyperboloïde
admissibleQD - a2
= 0.Nous pouvons maintenant décrire la transformation du
cycle
d’inté-gration
au-dessus dechaque point x
E 3).Commençons
par lesx
~ D,
Im x # 0. Nous définissons en cepoint
uneinterpolation
linéairedes
hyperboloïdes
deQM
àQD qui
se traduit par une transformation linéairesur les lieux des centres :
Pour x
E,
Im x =0,
nous n’avonsqu’un
seulhyperboloïde QM
mais unefamille
d’hyperboloïdes
finalsqui
sont tous leshyperboloïdes
admissiblespassant
par x. Sidésigne
l’un d’eux(QD«
EA)
nous prenons encorel’interpolation
linéaire définie comme ci-dessus.En vertu des remarques faites
plus
haut commeQD(y)
et sont desnombres
complexes toujours
différents d’un nombre réelpositif
ou nul etque
QM(y)
0 les nepeuvent jamais
s’annuler pour0 x
1.Autrement dit la déformation du
cycle d’intégration
est telle que le déno- minateur dansl’intégrand
de la formule(12)
ne s’annulejamais (voir fig. 5).
Comme la forme à
intégrer
est fermée etque f
décroît suffisamment vite àl’infini,
la formule(12)
estremplacée
par une formuleanalogue
mais où lecycle d’intégration
r seprésente
de lafaçon
suivante :22 J. BROS, C. ITZYKSON ET F. PHAM
Le passage du
premier cycle d’intégration
au second estparallèle
au passage de la formule de Martinelli à celle deCauchy-Fantappié.
Comme dans lecas traité
plus
haut(section III),
unepartie
de la frontièreprésente
despoints anguleux.
Pour assurer la continuité ducycle d’intégration
nous avonsremarqué
quelorsqu’un point complexe
de la frontière de D tend vers unpoint
frontièreréel,
la famille deshyperboloïdes QD qui
lui sont attachésa un bord constitué par l’ensemble des
hyperboloïdes
limitespassant
par lepoint
frontière réel. Il faut donccompléter
cette famille en choisissantune autre famille
qui
a le même bord et nous avonspris
l’ensemble deshyper-
boloides admissibles
passant
par x. Nous aurions pu encore obtenir cerésultat par un passage à la limite
approprié
comme l’illustrel’exemple
destubes de la section II. Ceci
dit,
la transformation continue définie par l’inter-polation
linéaireapplique
lecycle
final sur lecycle initial ;
ceci nous assureque
l’intégrale
resteinchangée.
La formule
(13)
estincomplète
car elle ne décrit pas les orientationsqui
sont ici
importantes.
Sur
ri
l’orientation est celle décriteplus
haut. Surr2, x
variesur jt+ U jt- OE
R4 orienté ;
u varie sur 8. En faisant un passage à la limitesur les
parties imaginaires
de x onpeut transporter
l’orientation sur lapartie complexe
de D en orientation sur S. Pour cela onremplace
au-dessusd’un
point
réel la frontière de D(voir fig. 4)
par uneapproximation.
L’orien-tation par la normale extérieure est alors
transportée
sur § par une transfor- mationqui
dupoint
de vue infinitésimalpeut
être assimilée à uneprojection conique.
Comme onpeut
tendre vers un x réel de deux directionsopposées,
on obtient sur la
partie
de S surlaquelle
u varie à x fixé(x
E jt+ Ujt-)
deuxorientations
qui
se trouvent êtreidentiques (ceci
étant dû à la dimensionimpaire
de3)),
et constantes pour x variant dans unecomposante
connexe de jt+ u jt- c’est-à-dire dans jt+ ou dans Lafigure
6 tente derepré-
senter cette situation.
Orientons S par sa normale telle que la
projection
sur l’axe xi soitposi- tive,
alors selonqu’on
tend vers unpoint (respectivement jt-)
l’orientation à
prendre pour 8
est l’orientationpositive (respectivement négative).
Bienentendu,
jt+ et jt- sont décrits à deuxreprises
une fois aveccomme valeur au bord
f +(x)
=lim f (x
+ et l’autre fois avec T~Of-(x)
= limf (x - iq)
et le raisonnementprécédent
montrequ’on
doitajouter
les deux résultats.Observons encore que
l’intégrale
sur1,
c’est-à-dire sur lapartie complexe
REPRÉSENTATIONS INTÉGPALES DE FONCTIONS ANALYTIQUES 23
FIG. 6. - Définition de l’orientation de r dans la formule
(13).
de la
frontière,
est nulle et pour des raisonsanalogues
à cellesqu’on
a ren-contrées dans la section II. En
effet,
nous avons montré que parchaque point
de
rl
passe une variétéanalytique
de dimensioncomplexe
1 contenue dans 3)(ce
sont leshyperboles
décritesplus
haut dans le calcul del’enveloppe
de
A).
Il en résulte que la forme àintégrer
est nulle enrépétant
mutatismutandis un raisonnement fait
plus
haut. Nous pouvons donc écrire la formule finale :avec
24 J. BROS, C. ITZYKSON ET F. PHAM
Dans la formule
(14),
il est encorepossible
d’effectuer uneintégration ;
on remarque en effet que pour tout .~ fixé dans u la forme différen- tielle
wx admet une
primitive
x, bien définie dans le domained’intégration de u,
c’est-à-dire :On
peut prendre
parexemple :
où ~ijkl est le tenseur
complètement antisymétrique
tel que ~1234 = + 1.En
appliquant
le théorème de Stokes à la formule(14),
il vient alors :1
dans cette
formule,
lecycle d’intégration ~-03932
est défini par :c’est-à-dire que seule la famille A des
hyperboloïdes
admissibles limites intervient dans le noyau de cettereprésentation intégrale.
Précisons l’orientation des
régions d’intégration :
pour x E ujt-,
on al’orientation naturelle de
R4;
pour u Er2,x,
l’orientation est donnée par la normale àS,
depremière composante positive;
enfin l’orientationde Z rz
se déduit ce celle de
r2
par les conventions habituelles.Une
particularité
des formules(14)
et(15)
est que la fonctionanalytique
intervient dans
l’intégrand
par la somme, et non ladifférence,
de ses valeursau
bord,
contrairement à cequi
a lieu dans la formule de Jost-Lehmann-25 REPRÉSENTATIONS INTÉGRALES DE FONCTIONS ANALYTIQUES
Dyson.
On montreracependant
auparagraphe
3qu’après quelques
trans-formations,
la formule deJost-Lehmann-Dyson
redonne la formule(14).
Auparavant
nous allons illustrer le rôle des noyaux des formules(14)
et(15)
en étudiant un
exemple
extrêmementsimple,
comme nous l’avons fait pour l’étude des fonctionsholomorphes
dans les tubes de Lorentz.2. - Un
exemple.
Nous considérons pour
simplifier
unexemple
à deuxvariables,
au lieude
quatre.
DansC~,
on introduit la formequadratique
de Lorentz :On considère alors le domaine de
Dyson
associé à larégion
on a :
~ est la famille des
hyperboles
dites admissiblesd’équation
A est la sous-famille de A obtenue en se
restreignant
à p = a.On obtient aisément les
analogues (14’)
et( 15’)
des formules(14)
et( 15) (seuls
les coefficientsnumériques changent) :
Pour obtenir
(15’),
on aremarqué
que lecycle d’intégration 0- r 2,X
de laformule