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Analyse cartographique et qualitative des réseaux associatifs des diplômés de la diaspora algérienne en France

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Analyse cartographique et qualitative des réseaux associatifs des

diplômés de la diaspora algérienne en France

SMAIL Idir1, MUSETTE Mohamed Saib2 et MEYER Jean-Baptiste3 1

Doctorant à la faculté des sciences sociales à l’université de Bejaia.

2

Directeur de recherche au CREAD Algérie.

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Directeur de recherche à LPED, IRD- Aix Marseille Université

Résumé :

Depuis la fin du XXe siècle, le concept de « réseaux sociaux » a pris une place cruciale dans

les domaines scientifique et professionnel. Notamment, pour le développement des relations sociales dans le champ migratoire. Par cette contribution, nous traitons en profondeur son utilisation pour consolider les liens sociaux entre les migrants et leurs compatriotes.

Mots clés : réseaux sociaux, Diaspora, association, diplômés. Abstract :

Since the end of the 20th century, the concept of "social networks" has taken a crucial place in the scientific and professional fields. In particular, for the development of social relations in the field of migration. By this contribution, we are deeply exploring its use to consolidate social ties between migrants and their compatriots.

Keywords: social networks, the Diaspora, the association, the graduates.

موهفم "ةيعامتجلاا تاكبشلا" تذتخا ،نيرشعلا نرقلا رخاوأ ذنم

و ا

تلاالمجا في ايزكرم اناكم

هذهب .ةرجلها لامج في ةيعامتجلاا تاقلاعلا ريوطتل ،صوصلخا هجو ىلع .ةينهلماو ةيملعلا

.مهينطاومو نيرجاهلما ينب ةيعامتجلاا طباورلا زيزعتل قمعب اهمادختسا شقانن ،ةمهاسلما

ينجرختلما ،تايعملجا ،ةيلالجا ،ةيعامتجلاا تاكبشلا .

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Introduction

« Je suis les liens que je tisse » Albert Jacquard L’émergence des réseaux sociaux en migration a permis non seulement de réduire les distances entre les pays (d’accueil et de départ), mais d’autant plus, de consolider les liens sociaux des migrants avec leurs compatriotes du pays natal. Cette réflexion est née suite à plusieurs questionnements qui se récapitulent autour de la question de la mobilisation des diplômés algériens en France après une longueur d’année de leur exode.

Le phénomène de la fuite des compétences algériennes n’est pas récent, plusieurs recherches le renvoient aux années 1980. Un autre texte récent, plus particulier, situe la période de cette migration en remontant à 1847 (KHALED, 2016). À travers le parcours migratoire des diplômés, autant de questions ont été posées sur leur : installation, mobilisation, retour au pays d’origine, etc.

Par la longueur d’année sur la terre d’accueil française, les migrants algériens ont réussi à construire des liens solides en faisant recours aux associations diasporiques et aux réseaux de même origine. Plus largement, avec le jaillissement des réseaux sociaux dans le début de ce millénaire. Chaque jour, des liens se dressent et s’amplifient dans cette plateforme numérique.

La question des réseaux sociaux en migration nous inspire pour approfondir nos connaissances sur deux volets : cartographique- en cernant les multiples liens associatifs des diplômés sur le web 2.0- qualitatif –en alimentant le premier, par la réalisation des entretiens exploratoires avec les diplômés-.

1. Un survol théorique sur la place des réseaux sociaux dans le contexte migratoire

Les travaux pionniers en matière de théorie des réseaux sociaux en migration remontent aux années 1920. Consignés dans les recherches de l’école de Chicago. Elles étaient d’abord circonscrites à la sociologie urbaine, notamment la question d’intégration des immigrés

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aux années 1960, la datant des études sur les liens sociaux et les réseaux de la communauté villageoise.

La notion de « réseau » regagna faveur récemment, passant au statut de concept principal dans les recherches sur les nouvelles formes migratoires, en particulier sur les modes de production des migrants (HILY et al., 2004). La réalité des faits décrit l’existence des réseaux des migrants à un temps antérieur. Néanmoins, l’état de réflexion n’a été baptisé qu’après 1973. Les premières écritures parlaient de la réduction des coûts de la migration par l’aide et le soutien des nouveaux migrants arrivistes sur les terres d’accueil. En effet, les parents seront à la base, le premier vecteur d’aide à la migration de leur enfant. (CHOLDIN, 1973) Dans le même horizon d’aide, d’autres textes de références ont expliqué le rôle des liens et les réseaux interpersonnels dans la réduction des coûts de la migration : « Social

contacts at destination not only reduce the psychological costs of migration by providing a supportive relationship during the migrant's adjustment period but also reduce monetary costs by providing information on employment opportunities as well as material assistance during the job search ». BANERJEE (1983) par suite BOYD (1989) et GURAK & CACES (1992). La critique adressée aux textes que nous avons cités dessus se cerne dans l’élimination des liens faibles qui peuvent émerger sur les réseaux sociaux selon la conception de GRANOVETTER. La réduction des risques et coûts de la migration dans ce cas est plus amoindrie par rapport à l’implication des réseaux sociaux.

L’effet des réseaux dans la migration manifeste une double stratégie : il sert d’un canal d’aide pour les nouveaux migrants et d’un vecteur de développement du pays d’origine. À ce stade, de multiples expériences démontrent en particulier l’effet des réseaux non seulement pour la réduction des coûts de la migration, mais aussi, pour la transmission du savoir tout en dépassant la vision classique du capital humain et les stratégies étatiques de récupération des expatriés hautement qualifiés. L’interconnectivité dans ce cas, elle permet en faveur l’exploitation des canaux composés de compétences socioprofessionnelles qualifiés pour l’intérêt du pays d’origine.

Une riche littérature dans les années 1990 est produite pour rétrocéder la visibilité des réseaux dans l’espace transnational. Nous inspirons

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des travaux de : SCHILLER & SZANTON BLANC (1994) ; APPADURAI (1996) ; PORTES (1996) et autres qui ont donné sens à la compréhension des diasporas au-delà des frontières des états nations. Il existe donc un espace connecté dont le noyau est cette communauté éloignée de son territoire installé dans un autre. Par le biais des TIC, ces espaces deviennent plus restreints par rapport à la distance géographique. Cet instrument -TIC- permet donc de dépasser la « double absence » selon l’expression Sayadienne. À cet égard, la notion de réseau surgi indissociable de la notion de la diaspora. (MEYER, 2003 ; 5)

Dans un constat qui s’approuve à notre ère, les liens interpersonnels des migrants agencent à la fois les liens dans la terre d’accueil et la terre d’origine. (MASSEY, 1988 ; 396). Ces liens qui sont en majorité de la même origine se manifestent et forment « la première strate d’une solidarité indispensable ». (DEWITTE, 1999) Grâce au réseau, les migrants s’organisent davantage pour surmonter les lacunes qui surgissent dans les terres d’accueils : de la langue du pays jusqu’à leur intégration. Dans cet article, notre intérêt se porte à l’étude des liens que construisent les migrants au niveau relationnel. À ce stade, nous pouvons en parler des collectivités et réseaux sociaux pour comprendre les liens sociaux surgissant, ainsi que les différentes relations des migrants avec les autres migrants ou les non-migrants dans deux territoires : d’installation et de départ. (FAIST, 1997)

2. Vivre ensemble sur le réseau social

Pour toucher le chiffre de 50 millions d’auditeurs, la radio avait mis 38 ans ; la télévision y a mis 13 ans ; Internet la réduit à 4 ans, revue à 3 ans par iPod. Google + n’y met que 85 jours ! Ainsi sur le réseau social Facebook 300 millions de photos sont-elles téléchargées quotidiennement et plus de 3 milliards de j’aime et de commentaires s’effectuent en une journée. (BALAGUE et FAYON, 2012). La transition de la communication s’accompagne toujours de nouvelles habitudes et des plus originales de création d’identité numérique virtuelle. Les utilisateurs partagent avec des communautés en ligne informations, photos et vidéos sans qu’ils soient visibles. Des usagers de tout âge parviennent à se construire une toile homogène et agréger des

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Google+, le plus récent, est lancé en 2011 dans l’objectif de collecter toujours plus d’information et de plus en plus précise. Il comptait de la sorte revoir de fond en comble ses offres de services à ses usagers. Il compte à ce jour 540 millions d’utilisateurs. (NGUESSAN, 2013). En décembre 2012, Google lança une nouvelle fonctionnalité sur Google+, dite de « communautés » qui offre aux utilisateurs un espace d’unification de groupe à caractère thématique, gravitant autour d’un centre d’intérêt personnel ou professionnel. (VANOFFE, 2014).

Cette fonctionnalité de communauté se focalise sur deux types :

 Public : tout le monde peut s’inscrire dans une communauté particulière ;

 Privé : réservé juste pour des communautés restreintes et, pour y accéder, une demande pour les modérateurs est obligatoire.

La fonctionnalité Communautés sert à regrouper différents cercles : diaspora, étudiants, musiciens, etc. À travers cette nouvelle application, la vie communautaire, sur base d’affinité, est remise en faveur. Les groupes trouvent grâce à cette application la facilité de vivre ensemble sur un réseau social, partageant informations et loisirs. À l’instar, d’autres réseaux (Facebook, Twitter) Google+ sut attacher signification à la vie en société virtuelle. Ces réseaux regroupent désormais différentes communautés, dépassant les frontières, ancrant à proximité de chaque utilisateur son cercle communautaire.

3. Cadre méthodologique de l’étude 3.1. Temps de conjoncture

La problématique des réseaux sociaux occupe une place importante dans les domaines scientifiques, universitaires et chercheurs ressortant à plusieurs disciplines : économie, journalisme, sociologie. Dans la sphère professionnelle, les consultants, les responsables d’entreprise ne cessent de les invoquer (BAGLA-GOKALP, 2011). Pour les sociologues, « les concepts les plus originaux de l’analyse de réseaux sont ceux qui rendent possibles les passages du niveau individuel au niveau relationnel, puis du niveau relationnel au niveau structural, et

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vice-versa. » (LAZEGA, 1995). L’analyse des réseaux sociaux est ancienne, elle remonte aux études de la sociologie urbaine élaborées en 1920 par l’école de Chicago, précisément au sujet de la question d’intégration des immigrés. Néanmoins, sa théorisation est plus récente, revue par certaines études américaines qui la situent dans les années 1970. (WELLMAN et BERKKOWITZ, 1988). Les premières analyses sur les réseaux se concentrent plus sur l’observation des organisations. (LAZEGA, 1994). À partir de là, les recherches ne cesseront de nourrir la question des réseaux sociaux, au point de lui reconnaître la nouvelle dimension de « réseaux numériques », notamment avec l’apparition du Web 1.0 en 1995, qui relie les pages Internet par des liens hypertextes. L’explosion de la bulle Internet en 2001 et l’apparition, peu après, du Web 2.0, en octobre 2004, n’ont pas bousculé son statut. (CHAIMBAULT, 2007).

Plusieurs recherches en parallèle à la théorisation des réseaux sociaux ont été menées dans le champ migratoire. Les premières d’entre elles datent de 1973, avec les réseaux de parenté. (CHOLDIN, 2016). Une littérature assez riche allait venir un peu plus tard alimenter ces précurseurs pour théoriser la notion de réseau en migration GRANOVETTER (1973) ; FAWCETT (1989) ; NOGLE (1994) ; GELDERBLOM (1999). La définition du réseau en migration signifie souvent la mise en relation d’individus de même origine, regroupement qui constitue « le premier échelon de la vie en société et le premier degré de la solidarité du groupe. Il est une manifestation de la sociabilité des collectivités immigrées qui évoluent au sein de la société globale. » (DEWITTE, 2004). N’en serait-il pas le cas pour la diaspora ? Les études antérieures ont amplement démontré l’importance des réseaux sociaux dans le regroupement des personnes (HILY et al., 2004), voire de rassemblement d’expatriés hautement qualifiés (MEYER, 2008). S’ajoutant à cela, une manifestation identitaire en rapport à leur origine se reproduit en terre d’accueil à fin de consolidation. Cette manifestation, inculquée aux migrants, donne naissance à leur regroupement organisationnel et associatif. On les retrouve donc sur les réseaux numériques en coalitions d’individus mobilisés pour former un groupe. Il nous est ainsi apparu au fil de notre recherche, assez promptement, maintes pages d’associations,

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notamment sur le site phare, Facebook. Lors de la saisie de mots clés, tels que les associations de diaspora, nous avons eu le résultat suivant : Association of Nigerians in Diaspora, AIDA, Association des

ressortissants et de la diaspora Kenedougou, Anatolian Diaspora Association, etc. Regroupés par centaines d’adhérents au sein de ces

dispositifs, ils se consacrent à des activités de manifestation identitaire. Ce regroupement, d’une manière générale, représente un filet constitué de nœuds reliés les uns aux autres, représentant des acteurs liés par des interactions sociales. (BACHELET, 2013).Quant à la nature des liens qui les réunissent, il peut être un lien fort (de parenté) tout comme il peut être un lien faible. (GRANOVETTER, 1973).

Les diplômés de la diaspora, ainsi engagés dans des organisations, se mobilisent davantage à harmoniser la coordination de leurs actions. Lors de notre recherche exploratoire, une diplômée de l’association SoliMed nous a répondu à la question : – comment vous regroupez-vous dans votre association ? – « Par le biais de l’Internet », répondit-elle, avant d’ajouter qu’ils utilisent souvent les réseaux sociaux. Quant aux adhésions : « Les nouveaux adhérents arrivent par le biais des

anciens. » Ces liens peuvent être forts (famille, amis, voisinage)

comme ils peuvent être faibles, c’est-à-dire des connaissances faites sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, LinkedIn, etc.). Dans cette optique, nous tenons répondre aux questionnements suivants :

 Comment les associations des diplômés de la diaspora utilisent-elles ces réseaux sociaux ?

 Comment se tissent les liens des diplômés à travers les réseaux sociaux ?

 Les réseaux sociaux peuvent-ils faciliter l’établissement des liens entre les associations des diplômés de la diaspora algérienne et les gens du pays d’origine ?

L’hypothèse de recherche

 Les réseaux sociaux peuvent servir d’un nouvel espace de socialisation qui maintient et renforce les liens entre les associations des diplômés de la diaspora algérienne dans la

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terre d’accueil, et le migrant et le non-migrant du pays d’origine.

3.2. L’étymologie des réseaux sociaux

Étymologiquement, la notion de réseau renvoie à rets et el, du latin tardif retis, qui désigne filet. Le réseau est pour ainsi dire un entrelacement de fils, la figure ci-dessous montre cette référence originelle qui perdure à nos jours.

Figure 01 : le réseau sous forme de filet.

Source :

https://www.google.dz/search?q=r%C3%A9seau+social&source=lnms&tbm=isch&

sa=X&ei=rD3BU-qkLs2a0AWvuIDwCQ&ved=0CAYQ_AUoAQ&biw=1087&bih=540

« Social Network » traduit en français par réseau social, désigne un

ensemble de relations entre entités sociales. Selon WASSERMAN : « A

social network consists of a finite set or sets of actors and the relation or relations defined on them. » (WASSERMAN et FAUST, 1994), signifiant réseau social composé d’un ou plusieurs ensembles finis d’acteurs et de la relation qui les définissent. Ce lien entre acteurs, qu’ils soient des individus, des groupes ou des organisations, est une relation d’interaction sociale. (BACHELET, 2013). Le réseau social serait donc un « ensemble de relations d’un type spécifique (par exemple de collaboration, de soutien, de conseil, de contrôle ou d’influence) entre les acteurs d’un système social. » (LAZEGA, 1992). Ce qui s’aperçoit, en général, dans les réseaux est qu’ils manifestent des liens positifs. La connexion qui résulte de ces liens est considérée comme le cœur de ce réseau. Selon la conception de LEMIEUX, ces

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réseaux sont : « faits de liens, généralement positifs, forts ou faibles, tel qu’il y a une connexion directe ou indirecte de chacun des participants à chacun des autres, permettant la mise en commun des ressources dans le milieu interne. Il arrive que les connexions servent aussi à la mise en ordre des ressources par rapport à l’environnement externe, ce qui est caractéristique des appareils. » (LEMIEUX, 1999). Quant aux relations dans un réseau social, elles peuvent revêtir diverses formes. Elles sont un « ensemble d’unités sociales et de relations que ces unités sociales entretiennent les unes avec les autres. » (MERCKLE, 2004). De cette définition, nous saisissons que les unités peuvent être : des groupements d’individus, des entreprises ou des associations. Ces unités manifestent des relations d’interaction sociale de différentes natures : elles peuvent être économiques (transactions monétaires et d’échange de biens et services), sociales (échange d’informations), culturelles (échange de l’image identitaire) sans pour autant exclure des interactions pouvant émerger à cet effet. La notion de réseau social est imbriquée dans plusieurs disciplines, notamment la sociologie migratoire. Au regard de la place qu’elle occupe dans le contexte transnational, elle pourrait être définie ainsi : « organisation sociale, composée d’individus ou de groupes dont la dynamique vise à la perpétuation, à la consolidation et à la progression des activités de ces membres dans une ou plusieurs sphères politiques. » (COLONOMOS, 1995).

3.3. Les réseaux des diplômés algériens

Au préalable, il sera utile d’éclairer le lecteur sur les limites que nous avions rencontrées pour dresser un listing exhaustif des associations des diplômés de la diaspora. Après consultation des différentes bases de données, dont celles des sites ministériels, aucune piste ne se présenta qui facilite l’établissement de cette liste. Par conséquent, nous dûmes suppléer à la carence de données par la reprise d’études précédentes qui élargirent la recherche. À cet égard, notre départ s’est fait à partir de la contribution d’« ANIMA Investment Network ». Le compte rendu de la recherche qu’elle avait publiée identifiait 300 réseaux mondiaux, dont 40 algériens. Son étude l’avait conduite à

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répartir les associations sous trois catégories : la société civile, la communauté scientifique et technique et le monde des affaires. L’utilité de cette publication servit à d’autres recherches avant la notre, telle l’étude de NAFA sur les compétences algériennes dans le domaine entrepreneurial. (NAFA, 2016). Le tableau suivant regroupe toutes les associations identifiées par ANIMA.

Tableau 01 : Liste des réseaux des talents recensés par ANIMA-MedDiaspora.

Le réseau Le domaine

SoliMed Algérie Communauté scientifique et technique

Réussir en Algérie Monde des affaires Espace Franco-algérien Société civile Algerian Talents et Leader

association

Monde des affaires Association France-Algérie Monde des affaires Association REAGE Monde des affaires

Agence ACIM Monde des affaires

Economic Lobbying of mediterraneans from Algeria

Monde des affaires Association EcoMed 21 Société civile Touiza Solidarité Société civile Algerian Talent Network Monde des affaires Algerian ProActive Diaspora

(Facebook)

Monde des affaires

Source : réseau des talents établi par ANIMA.

Notre contribution était donc conduite essentiellement de telle sorte à cibler toute occurrence qu’elle rencontre sur le Web faisant référence aux associations et aux diplômés. La stratégie que nous avons suivie s’articule sur deux types de recherches : verticale (recherche de tout type d’association de diplômés sans sélection du domaine) et horizontale (sélection établie par domaine précis). Plusieurs moteurs de recherche Internet nous ont été d’une inestimable utilité à rechercher de façon approfondie sur les forums, réseaux sociaux, médias sociaux, etc.

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Notre résultat, finissant par s’affiner, retint une liste de 14 réseaux en France. Leur domines d’activités essentiels sont au nombre de quatre : économique, scientifique, médical et comptable. Le tableau suivant les regroupe en détail sous trois colonnes : les acronymes, la signification et le domaine d’activité.

Tableau 02 : Association des diplômés de la diaspora algérienne en France. Les acronymes La signification Le domaine SoliMed Algérie

Association des médecins Médical

REAGE Réseau des Algériens des

grandes écoles

Économique et

développement des

compétences

ICE Réseau des ingénieurs

consultants experts franco-algériens

Économique et

coopération scientifique

REFM Réseau des experts

franco-magrébins

Comptabilité

ATLAS Algerian Talents and Leaders

Association

Économique et

développement des

compétences

ECAF Étudiants et cadres algériens en

France

Scientifique

SFAP Société franco-algérienne de

psychiatrie

Médical

ACA Association des compétences

algériennes Économique et développement des compétences AFAC-Développement Agence franco-algérienne de coopération développement Économique et développement des compétences DEA-Réussite Droit aux étudiants algériens à

la réussite

Scientifique

CEINAF Convergence des entrepreneurs

et industriels d’Algérie et de France

Développement économique

UEAF Union des étudiants algériens

de France

Scientifique

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le développement des opportunités Nord-Sud

économique Forum

France-Algérie

Forum France-Algérie Développement

économique Source : résultat de notre recherche exploratoire.

4. Partenariat des associations des diplômés

Les associations des diplômés se perçoivent très connectées sur le web. Elles développent presque toutes des relations de partenariat très visibles sur Internet. Dans un temps d’analyse des sites et pages de réseaux sociaux, nous avons remarqué que ces associations explorées tissaient des relations fortes avec les citoyens du pays d’origine. Cela, dans le but de développer des activités communes, fondées sur un partenariat durable. Dans ce qui suit, nous récapitulons l’essentiel de ces relations.

L’association SoliMed Algérie : travaille fréquemment en

collaboration avec des partenaires algériens en Algérie depuis sa création. Le principal organisme qui entretient une liaison permanente avec lui est le Croissant-Rouge

algérien, intermédiaire incontournable entre SoliMed et ses

nombreux autres partenaires algériens.

Parmi ceux-ci, les services hospitaliers, les dispensaires, les associations à caractère humanitaire et médical telles que Médecins sans frontières, Pharmaciens sans frontières et autres associations actives ayant une bonne réputation au niveau national : Les Oiseaux du paradis (Sétif), Association Hanane (Béjaia), Association El-Amal et l’association ATUSTEP (Alger), Trait d’union Alsace-Algérie, section de (Timimoun), etc.

L’association REAGE : est d’envergure mondiale, plus de

trois mille membres y sont affiliés, opérant dans une variété de secteurs économiques en Europe, États-Unis, Algérie, Moyen-Orient avec une majorité nette établie en France. Quatre antennes sont implantées par ce réseau, réparties sur tous les continents, excepté l’Océanie, à l’aide desquelles il

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mobilise ses personnels et autres cadres pour les concerter sur ses objectifs.

L’association REFM : créée en 2002, elle entretient des

relations internationales très importantes, particulièrement entre les deux rives de la Méditerranée (France, Maroc, Algérie et Tunisie). Elle implique diplomates, syndicalistes de la profession comptable, experts-comptables, organismes financiers internationaux et des associations.

Association ATLAS : La toile de relations d’ATLAS est assez variée, confirmées et de haut niveau, que ce soit dans son rayon d’action interne ou à l’international. Ses contacts la lient avec AXA Algérie, Europe Continentale, Danone, Lafarge Algérie, ALSTOM Algérie, Autolib, HSBC France, ESSILOR International et la chaîne télévisée TV5 Monde.

Association ECAF : Un des partenaires les plus en vue de l’ECAF n’est autre que le dispositif français CampusFrance Algérie. Son action en relation concertée avec lui s’est révélée vitale en matière d’orientation des nouveaux candidats arrivant chaque année en France, qu’elle conseille judicieusement. En partenariat sur un autre plan, cette fois-ci avec le forum ITN emploi (International Talent Network), ECAF aplanit les obstacles et débarrasse de leurs écueils les grandes voies qu’auront à emprunter d’éventuels investisseurs natifs ou non d’Algérie intéressés par l’exploration économique en leur pays d’origine.

Association SFAP : L’association a des relations avec le territoire d’origine et en France notamment avec des associations telles que : Psydoc-France, Association franco-maghrébine de psychiatrie (AFMP), le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle, l’Association France-Algérie, PsychiatrieMed (la Fédération régionale de formation médicale continue des psychiatres des cliniques

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privées du Languedoc-Roussillon) et le Centre culturel algérien à Paris.

Association ACA : compte plusieurs partenaires institutionnels tels que : DGRSDT, certains ministères algériens, universités et institutions privées, etc. Des liens directs sont fonctionnels avec ces organismes, notamment avec les institutions académiques, les organisations scientifiques internationales et le monde économique algérien ou étranger.

Association Forum France-Algérie : manifeste depuis sa création l’idée de la défense de la place des Franco-Algériens dans la terre d’accueil. Elle travaille en partenariat avec des organisations algériennes telles que : SoliMed Algérie, association Bouzegane Europe, l’association Actions pour un Monde sans Frontières, Kaina-Cinéma, L’Association Nationale des Pieds Noirs progressistes et leurs amis, Voyage Acteur, Touiza Solidarité, plaNet.dz, les hirondelles du net, les jardins du Verbe, FIRPA, Uniâme, CEINAF, Beur FM et Radou Communication.

L’intérêt de citer ce partenariat associatif en rapport avec les organisations algériennes est dans le but de préciser l’existence des liens sociaux qui les lient. Néanmoins, il est indispensable de citer au lecteur les limites de quelques réseaux associatifs. L’indisponibilité de partenaires ou la non-déclaration de leurs relations est la seule réponse à cette carence. Les deux grands réseaux REAGE et ICE sont en marge de l’utilisation d’Internet. Le blocage du premier et l’absence totale du second sur la plateforme web limitent en quelque sorte l’accès à l’information pour saisir leur partenariat. Parmi d’autres limites, les associations : AFAC-Développement, DEA-Réussite, CEINAF et Aidons n’avaient pas encore de partenaires algériens, leurs activités qui ne dépasse pas la frontière française et l’absence des associations partenaires en Algérie sont les deux limites de ces réseaux.

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5. Description de la méthode cartographique

L’établissement des cartographies pour chacune des associations diasporiques est réalisé à base de l’exploitation de leur site web et sites approximatifs. La démarche de notre étude commence avec le logiciel Navicrawler, qui a pour principale fonction d’identifier les différentes relations sur les sites et réseaux sociaux, en faisant la liaison des liens hypertextes. La deuxième étape est la recherche et la navigation sur les sites, en consultant leurs partenaires majoritairement déclarés dans un ruban spécifique. La dernière phase de cet exercice consiste à importer le fichier des relations hypertextes enregistrées dans le Navicrawler sous le format « GDF ». Pour réaliser ensuite, des cartes avec un autre logiciel Gephi. Les cartographies réalisées dans le présent papier sont présentées avec la force de spatialisation « force Atlas ». En faisant à chaque reprise des captures d’écran, cela pour une meilleure visibilité de tous les sites connectés.

6. Analyse cartographique et qualitative des réseaux associatifs

Notre démarche, après avoir identifié les réseaux associatifs, consistera de cerner les différentes liaisons de chaque organisation. En commençant par la visualisation des nébuleuses (associations) et les sites périphériques (association, institution, profil Facebook, personnes…). Ensuite, une présentation cartographique, qui sera approfondie par une analyse qualitative aux entretiens réalisés en France avec les diplômés éclairciront notre étude.

En analysant le contenu de nos interviews, nous avons enregistré une réponse positive pour la grande majorité des membres des associations au profit de l’utilisation des réseaux sociaux. À la seule différence, chaque association détient une démarche spécifique à elle et un objectif précis qui rend la façon de son utilisation différente des autres associations.

Le premier cas, l’association des médecins SoliMed. Fortement, présente sur la plateforme web et réseaux sociaux. La figure ci-après démontre la densité des liens de cette association.

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Figure 02 : analyse cartographique du site web de l’association SoliMed

Source : résultat d’analyse élaboré par nos soins le [10/12/2016].

L’association SoliMed est très connectée au réseau numérique, édifiant, réussissant à travers l’usage optimal du web une remarquable diffusion de l’information à destination des internautes. La cartographie précédente retrace ses différentes liaisons phares. Elle a une forte relation, notamment avec Forum-France Algérie, les Orthophonistes du monde et Tej Guemar pour la santé. Le président de cette association nous a mesuré les potentialités du Web en trois phrases : – « On utilise les réseaux sociaux pour diffuser de l’information. Pour se réunir avec notre organisation. On fait aussi le rapprochement entre la France et l’Algérie. » SoliMed cumule les atouts à son avantage, site Internet d’une part et recours aux différents réseaux : Facebook, Twitter, etc., connectivité soutenue décrite ainsi par un de ses membres : – « l’association SoliMed, elle utilise tous les moyens de communication […] on a aussi un site internet. Il est actif pour informer les gens sur nos missions. Donc, on a une mise à jour sur ce qu’on a fait au Maghreb. Maroc, Tunis et l’Algérie. »

En bas à gauche de la figure, SoliMed s’implique fortement sur les réseaux sociaux : Facebook, Twitter et LinkedIn. À ce propos un membre fondateur de cette organisation nous a dit : – « […] on a aussi un grand réseau Facebook qui a beaucoup de personnes, on a plus de 2500 personnes dedans. »

En analysant la page Facebook de SoliMed, des catégories différentes d’internautes sont regroupées dans cette page : des médecins, des

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sympathisants, des patients et leurs parents, etc. Au moment de notre enquête, à forte chance, nous avons eu le privilège d’être invités pour assister à leur réunion de travail. Cette occasion nous a permis d’observer du près son mode de fonctionnement. L’association utilise davantage les différents réseaux, comme outil et moyen de : partage, diffusion, aide, etc. SoliMed ne se limite pas seulement à cette page sur les réseaux sociaux, mais bien au contraire, elle diffuse des informations sur plusieurs canaux. Elle possède une page « Forum » regroupant les mêmes catégories d’internautes que la précédente page, cette fois-ci beaucoup plus solutionniste. Ses médecins proposent, orientent, et traitent les patients à distance (les gens du pays d’origine) rien que sur les pages des réseaux. Bien sûr, pas tous les cas. Mais, selon leur cas d’urgence. À ce propos, une fondatrice de cette association nous a dit :

– « On utilise les réseaux sociaux pour faire des liens, y a des liens professionnels, on serre les coudes les un et les autres. S’il y a des soucis, on intervient pour aider. »

L’avantage de cette mobilisation de tous les moyens numériques sert à réduire la longue distance séparatrice des migrants de leur zone natale et à élargir les liens sociaux dans les deux rives. SoliMed favorise le déploiement de ces moyens technologiques afin de renforcer le lien avec leur pays et surmonter les obstacles qu’ils affrontent dans le domaine médical.

A contrario, le deuxième cas d’étude, le réseau des algériens des

grandes écoles (REAGE) est presque absent sur la plateforme web. Son isolement des autres sites Internet est très perceptible dans la figure suivante.

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Figure 03 : analyse cartographique du site web du Réseau des algériens des grandes écoles (REAGE).

Source : résultat d’analyse élaboré par nos soins le [10/12/2016].

La figure précédente démontre en claire l’éloignement du REAGE du monde virtuel. Elle concède à peine un semblant d’utilité aux réseaux sociaux, tout en se contredisant en cela à propos de la messagerie électronique. Un membre fondateur de cette association tenta de justifier ainsi cette suffisance partielle : – « Je pense qu’à travers la messagerie, ça me suffit pour communiquer. Donc, je communique beaucoup plus par messagerie. »

Il faut regarder par deux fois cette prise de distance. Une réalité bien plus terne œuvre en filigrane. Se suffire de la messagerie ? C’est se réduire à ses derniers retranchements. Suivant une chronologie de consultation, le site Internet de REAGE s’avéra tout simplement bloqué par un de ses dirigeants, désactivant jusqu’à son installation. La capture d’écran suivante interprète nos observations :

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Figure 1 : Page Web de l’association REAGE.

Source : capture d’écran du site Internet : www.reage.net prise le 20/03/2013.

Commentant le blocage du site Internet, relevé par notre suite de contrôles, un de nos répondants, membre fondateur de son état, nous délivra ses amertumes : – « L’idée de REAGE, c’était de créer une synergie pour être force de proposition. Pour créer, pour être un générateur d’idées […] à partir du moment où elle était instrumentalisée, ça y est ! Tout ce qui est récupérable par le pouvoir, c’est bon […] pour moi, le REAGE n’existe pas... Ah. La vérité, je n’ai aucune idée. Moi, je n’ai pas affaire à eux, parce qu’ils ont tué REAGE, et ça fait longtemps. »

À l’origine de l’arrêt du site de REAGE se trouvait donc une mésentente politico-structurelle où s’affrontaient les tenants de son statut même, apolitique et areligieux, opposés aux pragmatiques, en fait des affairistes opportunistes aiguillonnés par leurs seuls intérêts personnels. S’ensuivirent alors l’effondrement du bénévolat et une désorientation de l’intérêt associatif.

Le troisième cas, diffèrent des précédents, il s’insère dans le volet d’expertise. Dans le même cadre d’analyse cartographique, l’association des comptables REFM est constatée de faible en matière de densité des relations sur le web et pages de réseaux sociaux. Son réseau peu élargi est limité seulement aux experts comptables et commissaires aux comptes. La figure suivante le démontre clairement :

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Figure 05 : analyse cartographique du site web du Réseau des experts franco-magrébins (REFM).

Source : résultat d’analyse élaboré par nos soins le [07/12/2016].

Le réseau des comptables REFM est muni d’un site internet facilement repérable sur la plateforme web ainsi que, des pages sur : Facebook, LinkedIn et Twitter constatables en haut de la figure précédente. Ses membres favorisent l’utilisation de cette technologie dans le but de promouvoir l’image de leur association. Nous eûmes l’occasion d’assister à l’une de leurs réunions. L’intitulé de la rencontre était la profession face aux mutations économiques,

réglementaires et technologiques. Les membres organisateurs ont

affiché lors de la première table ronde un grand intérêt à la question de la promotion du site Web de l’association et les réseaux sociaux. Au nombre des interventions que nous pûmes obtenir de quelques représentants de REFM, le témoignage suivant insiste clairement sur l’essor des réseaux sociaux : – « Je crois absolument que le réseau c’est une toile ou on peut gagner beaucoup de connaissances. J’utilise mon Smartphone, j’utilise Internet et aussi Facebook. »

Malgré l’implication des membres dans la toile internet, cependant les relations du réseau restent peut développer. La cause qui laisse ce réseau peu élargi se rend à la nature de cette organisation, limitée que pour les experts comptables et commissaire aux comptes. Ce qui freine les internautes hors domaine de comptabilité de s’intéresser à ce réseau. L’utilité de se référer à ces moyens technologiques est très importante pour l’élargissement du réseau. Constat, remarquablement très reprochable lors de la première table ronde de la rencontre.

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À la différence des autres associations, REFM catégorise trois pays d’origine, le président de sa direction générale nous a dit à ce propos : – « … oui absolument. On a un avantage avec l’utilisation du numérique par rapport à toutes les associations : dans chaque pays ou ce qu’on appelle le délégué national : au Maroc, en Tunisie, en Algérie. »

Les deux associations qui suivront concernent la catégorie estudiantine. Lors de notre exploration, nous avons repéré deux grands réseaux DEA-Réussite et UEAF et avoir les inclues dans notre recherche. Cela est dans le but d’assimiler l’évolution du parcours associatif des diplômés depuis leurs formations universitaires.

Le premier réseau « DEA-Réussite », créé récemment, est fortement connecté au web et aux réseaux sociaux. Dans un laps du temps très réduit, il a pu gagner la confiance des centaines d’adhérents sur ses pages web. La cartographie suivante retrace ces différents liens comme suit :

Figure 06 : analyse cartographique du site web de l’association DEA-Réussite.

Source : résultat d’analyse élaboré par nos soins le [10/12/2016].

Le cercle dans la partie supérieure et à gauche de la figure génère les relations et contacts de l’association avec les instances gouvernementales : les consulats algériens dans les différents départements français et les préfectures. Concernant, le cercle en bas, il représente les liens de DEA-Réussite sur les réseaux sociaux : Facebook, Messenger et Twitter.

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Depuis sa création et en un minimum de temps, l’association a pu imposer son nom dans le domaine associatif. Cela, grâce à son implication dans le monde virtuel. Elle a fortement multiplié ses contacts dans les deux rives en se référant à cette technologie. Pour saisir l’idée qu’elle se fait du volet communication, il n’y a qu’à apprendre qu’elle y affecté un spécialiste à cette seule fin. Un ingénieur chapeaute son site et ses pages sur les réseaux sociaux, suffisamment compétent pour pallier aux dysfonctionnements inconvenants. Une opportunité se présenta où nous avions pu l’interviewer. Une dimension autrement plus significative se fit jour dans le témoignage que nous recueillîmes de sa part : – « Je l’utilise d’un moment à un autre, car c’est moi qui l’a créé. Si tu veux, je m’occupe essentiellement de la partie technique sur Internet, du site Web de la page Facebook, de la modération, y a aussi… eh, la messagerie. »

On ne saurait songer à cet espace Web, « créé » par l’intéressé, sans lui associer une importance de premier plan, alliant disponibilité, sécurité et convivialité. Percée et distance parcourue par les nouvelles habitudes de communication se perçoivent dans l’impression dont nous fit part une interviewée de la même association : – « Je les utilise souvent dans mon quotidien, c’est une attache, il fait partie de notre quotidien, on ne peut pas imaginer une journée sans réseaux sociaux. […] et pour le site Internet de l’association, moi j’ai un compte et j’ai accès. Voilà… eh, en fait, on répond aux questions des étudiants et cadres. »

L’intéressement à ce genre de réseau se manifeste avant le départ des migrants de la zone d’origine. Le besoin de s’informer sur la société d’accueil est une cause primordiale qui laisse les étudiants et diplômés algériens tissent des contacts avec ce réseau.

En constatant sur le terrain d’étude, lors de notre préenquête, un rapprochement marquant de la part des étudiants et nouveaux diplômés procédant le visa d’étude. Ce rapprochement est pour seul objectif de connaître les procédures administratives afin d’être ensuite intégré dans la nouvelle société facilement. Le contact de cette association ne se fait qu’à travers le réseau social, qui en effet servira, comme guide de leur démarche.

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Les réseaux sociaux sont en mesure de faciliter à cette association de prendre les nouvelles et réalités du pays quotidiennement. Une enquêtée nous a dit à ce propos : – « le Facebook, ce n’est pas que le côté professionnel… eh, voilà on voit même des infos sur le Facebook, et même les infos des gens qui sont là-bas. Donc si, ça se passe quelque chose au bled, on est toute de suite informée. »

Restant dans le même domaine, l’association UEAF dote d’une image remarquable sur le terrain aux yeux des migrants. Elle est fortement connectée au web et pleinement aux réseaux sociaux. La cartographie suivante le démontre comme suit :

Figure 07 : analyse cartographique du site web de l’association Union des Étudiants Algériens de France (UEAF).

Source : résultat d’analyse élaboré par nos soins le [10/12/2016].

En analysant diachroniquement les pages des réseaux sociaux des associations diasporiques, l’UEAF détient la suprématie en termes de densité de relations tissées sur les réseaux sociaux. La figure précédente le démontre clairement, notamment avec les associations du pays d’origine située à gauche de la ligne diagonale. Une inspection que nous avions pu effectuer sur son site Web fit vite de démontrer que la presque totalité de l’activité est d’ores et déjà absorbée par les réseaux sociaux. Emboîtant le pas à la précédente, l’UEAF s’est donné un spécialiste qui prenne entièrement en charge sa toile de communication. Un membre fondateur nous a précisé à cet égard : – « Pour l’association, on utilise surtout le Facebook à toute heure. On utilise aussi le site Internet et évidemment la messagerie. On a sur la page Facebook un espace pour les membres qui contient presque 4 000 membres. Dans l’association on a un responsable de la

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communication, c’est lui qui gère les pages. » Un autre membre s’attacha à insister sur le sérieux de la question : – « Nous, on utilise les réseaux sociaux comme un moyen de communication, comme un moyen… eh, c’est-à-dire de communiquer nos objectifs, nos valeurs et ce n’est pas dans l’objectif de faire du buzz. »

L’avantage de ce réseau est son ancienneté, actif depuis 1993, il a pu ficeler des bons contacts avec les diplômés algériens dans les deux rives. En fournissant de l’aide et l’accompagnement des étudiants maghrébins pour être intégrer dans le nouveau pays récepteur. Un fondateur de cette association nous a répondu à la question de l’utilisation des réseaux avec les gens du pays natal: – « oui, bien sûr. La preuve c’est le nombre des messages qu’on reçoit chaque jour, des étudiants, des jeunes de l’Algérie. On reçoit des messages sur les réseaux sociaux : sur Facebook… eh. Donc c’est une preuve qu’on est consulté […] donc à travers le réseau, on sait qu’est-ce qui se passe. Je pense que… eh, ça facilite l’échange. »

Un autre cas d’étude, l’association Internationale pour le Développement des Opportunités Nord Sud (Aidons). Un nouveau réseau créé récemment par des retraités algériens a pu devenir visible sur le réseau en un temps record. La figure suivante clarifie ses liens après une analyse cartographique de son site et pages sur les réseaux sociaux :

Figure 08 : analyse cartographique du site web de l’Association Internationale pour le Développement des Opportunités Nord Sud (Aidons).

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L’association Aidons est facilement repérable sur le web. Sa stratégie de fonctionnement repose sur une quasi-valorisation à l’Internet. Il n’y a qu’à aller sur le réseau pour la croiser rapidement. L’accessibilité lui est vitale comme on le voit dans les propos de son président : – « Nous, on a un site Internet de l’association. Les gens nous connaissent déjà à travers ces outils. Et il est accessible pour tout le monde. » Pleinement engagée, cette organisation s’aperçoit sur les réseaux sociaux : Facebook, YouTube, Twitter, Google + et Medianet telle qu’il est tracé en bas de la figure précédente. À propos de l’utilisation des réseaux sociaux, son président nous a rajoutés : – « nous on a un site internet de l’association. Les gens nous connaissent déjà à travers ces outils. Et il est accessible pour tout le monde. » L’inconvénient de trouver un partenaire algérien limite en quelques sortes le développement de son réseau dans le pays natal. A contrario, un autre pays voisin ouvre ses bras pour l’accueillir chaleureusement. La Tunisie, est le pays qu’a pu bénéficier des offres de cette association. Il s’opère clairement dans la figure, précisément sous le site : « investintunisia »

En dernier, le réseau Forum France-Algérie, très dense dans ses relations sur le web, la cartographie qui suit démontre son champ relationnel sur le web :

Figure 09 : analyse cartographique du site web de l’association Forum France-Algérie.

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Le Forum France-Algérie ne déroge pas à cette priorité, il le prouve amplement par l’extension de son réseau, mobilisant souvent les réseaux sociaux à fin de rapprochement des deux rives de Mare

Nostrum. Le président de cette association nous a expliqué ce fait : –

« […] On fait aussi le rapprochement entre la France et l’Algérie. Par exemple : on diffuse l’information sur les contacts futurs qu’on va organiser en Algérie. Et on a touché des personnes. Et on a aussi un grand réseau Facebook qui a beaucoup de personnes. »

L’intérêt des membres du Forum France-Algérie à l’utilisation des réseaux sociaux répond à la fois souci de transparence et au but de vulgarisation de leurs missions, notamment à l’adresse de leurs partenaires restés au pays de leurs ancêtres. Le même interviewé nous a rajouté à l’utilisation des réseaux sociaux : – « oui, certainement, on utilise les réseaux sociaux. Parce que l’Algérie commence à s’intéresser à ce qu’on fait. Ils se trouvent tous sur Twitter et Facebook. Avec aussi, LinkedIn. Y a aussi la Skype. Donc c’est des outils indispensables pour nos actions. »

Créé en 2011, un réseau engagé à fond dans le militantisme, a pu bâtir des liens grâce aux réseaux sociaux. Un objectif fixé au fondement de leur organisation, l’appui sur le réseau amplifiera davantage leur champ relationnel avec leur pays natal.

Discussion

Au préalable, l’objectif de cet article vise à dépasser le débat traditionnel entre ceux qui excluent les réseaux ainsi que les TIC de l’espace de socialisation et ceux qui les introduisent dans leur démarche. Conception qui a été traitée par NEDELCU (2002) pour saisir cette problématique. Le second objectif, beaucoup plus contextuel, vise à réduire l’hémorragie de l’élite algérienne. Question qui ne cesse d’augmenter d’une année en année, des générations sont formées par l’État pour se retrouver en fin de compte hors limes algériennes. L’absence d’une réaction gouvernementale à cette lacune ne l’exclut guère du rond des pays émetteurs de la fuite des compétences. Pour renverser l’aiguille de la bascule vers l’autre sens, il est temps de réagir par une stratégie de récupération de ce qui a été perdu.

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Le réseau est l’un des instruments auquel l’Algérie doit lui accorder un effort considérable. Par cette stratégie d’attraction à distance, nous aurons au bout de cinq ans plus de retour de compétences diasporiques pour un investissement en Algérie. D’un point de vue pratique, notre terrain d’étude confirme que toutes les associations algériennes identifiées tissent des liens avec leur pays natal à travers le web. Le réseau est le seul moyen qu’ils ont trouvé comme solution pour réduire la longue distance qui les séparent de ce pays, encore d’instrument facilitateur pour développer des : relations, activités, actions, etc. avec leurs compatriotes.

En ayant une forte inspiration des travaux réalisés sur le brain gain comme solution au brain drain. Notre étude va dans la logique d’introduire les réseaux comme facteur élémentaire dans la stratégie de développement. Ce qui permet ensuite à l’État de bénéficier de leur investissement. Une logique qui va au-delà de la récupération physique des personnes, mais plutôt à la récupération des gains et quantité de leurs ressources (compétences, relations, savoirs, références, etc.) (MEYER & CHARUM, 1995 ; 1008).

Toute distance par principe attend d’être réduite. Celle séparant les deux rives de la Méditerranée, même déjà raccourcie depuis la démocratisation du transport aérien, ne fait pas exception. Réseau numérique et social interviennent sur ce point d’une façon qui laisse penser qu’elle sera définitive. Les exemples sont légion. Le réseau Caldas (réseau des chercheurs et ingénieurs colombiens à l’étranger) ; Sansa (South Africain Netowrk of Skills Abroad) ; American Society of Engineers of Indian Origin ; Chinese Association of Science and Technology ; enfin les associations d’expatriés nord-africains : MARS/Morrocan Association of Researchers and Scientists Abroad ; Tunisian Scientific Consortium, Association des chercheurs enseignants tunisiens de France et Les Biologistes algériens. Toutes ces associations doivent d’une manière ou d’une autre leur naissance à l’évolution d’Internet, à compter de l’essor du réseau informatique. Pour la première fois donc, échange et travail distancés sont dispensés de l’exigence de déplacement physique (MEYER, 2001).

L’accompagnement étatique aux projets associatifs est une force majeure pour lancer une stratégie de développement. En gardant une distance par rapport au fonctionnement du réseau, l’Algérie peut

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bénéficier d’une attractivité des compétences vers leur pays. Sans être très optimiste à l’inclusion du pouvoir public dans les réseaux internes des diasporas. Tout changement politique peut entraver en conséquence le développement d’un réseau. L’exemple le plus illustratif est le cas du réseau Caldas de la Colombie qui s’est atténué suite au changement politique du pays (BARRE et al., 2003 ; 49-50).

Conclusion

Le résultat de cette analyse cartographique et qualitative confirme la valeur de la plateforme web et réseaux sociaux comme étant un espace de socialisation. Le numérique peut servir aux associations diasporiques de moyen facilitateur pour garder le contact avec leur pays d’origine.

De suite aux résultats de notre enquête empirique, et en approfondissant nos connaissances sur les activités de chacune des associations, le résultat confirme l’utilisation du réseau dans leur démarche. De multiples actions de développement ont été enregistrées dans le bilan de ces associations qui n’ont pas pu voir le jour, s’il n’y avait pas de réseau. Cette plateforme a servi d’un espace qui a réduit en effet la distance géographique entre les associations des deux rives en leur facilitant l’établissement d’un lien durable dans l’intérêt de développer leur pays natal.

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Tableau 02 : Association des diplômés de la diaspora algérienne  en France.  Les  acronymes  La signification  Le domaine  SoliMed  Algérie
Figure 02 :  analyse  cartographique  du  site  web  de  l’association  SoliMed
Figure  03 :  analyse  cartographique  du  site  web  du  Réseau  des  algériens des grandes écoles (REAGE)
Figure 1 : Page Web de l’association REAGE.
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