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«.*Jfc*W'*r"LA NAISSANCE
DE LA MODE
LA NAISSANCE
DE LA MODE,
Par Maurice SÉGUIER.
A PARIS,
IMPRIMERIE DE FIRMIN DIDOT,
IMPRIMEUR DU
ROI,DE
LINSTITUT,ET DE LA MARINE
RUEJACOB,N°2/j-8l
9
.^ù» ï:
$*%A
AVANT-PROPOS
Ija France
n'aencore
produitaucun poème en l'honneur de
laMode
, etl'observateura droitde
s'en étonner.Ce
n'est pasque quelques
verssur ce sujetne
se trouventrépandus dans
diversouvrages de
poésiefrançaise,mais
ceshommages
indirects n'étaient point
en proportion
avec la divinité;et,après tantde
sièclesde
négligence,il étaiturgent qu'un
Français justifiât sescompa-
triotes,
au moins du
côtéde
l'intention.La Mode,
qui sejoue de
tout, ason
côté sé- rieuxcomme son
côté plaisant. Elle aeu
ses croisades,sascholastique,sesgrandes perruques,
sesphilosophes
,de même que
sesTabarins
, ses Jocrisses, ses calottes luisantes, etc. Elle a aussison
côté gracieux; c'est celui quitouche
parti- culièrementlatoilettedesbelles, toilette qui,les6 AVANT- PROPOS,
renouvelant
sans cesse et les diversifiant ànos yeux,
faittourner
lechangement au
profitde
la constance. Voilà le côtéauquel
jeme
suis prin-cipalement
attachécomme au
plusaimable
eten même-temps comme
à celui qui prêtait le plus à la poésie.Notre goût pour
laMode, en
ce quiregarde
la toilette, est plus
prononcé
et plus variéque chez
les anciens; ceux-cipourtant ne nous
sont pasrestés inférieursdans
touslespoints,etmême
plusieurs d'entre
eux nous ont
surpassés;de manière que
si Paris s'estune
foisvanté d'un
individu possesseurde
trois cent soixante-cinqvêtements
différents,Rome nomme
avecun bien
autre orgueilson
Lucullus, aussi célèbrepar
ses huitou
dix mille habits,que par
ses victoiressur Mithridate.On rapporte qu'Auguste, au moment
de mourir, demanda un
miroir, etpour
lader-
nière fois fitarranger
sescheveux. Platon
n'allait à l'académie qu'avecun manteau de pourpre
;Minerve elle-même,
la sageMinerve
,n'avaitelleAVANT-PROPOS.
7pas
pour
attributs, à côtéde
ses livres etde
ses instrumentsde mathématique
, desaiguilles,des fuseaux, etdes métiersde
broderie?Une mise
plus soignéeannonce une
sensibilité plus exquise.Les
Françaisont presque
toujoursaimé
latoiletteautantque
la gloire; etl'honneur
n'est considéréchez eux que comme une parure de
plus. C'estsansdoute dans
cesensque Buffon
disaitquelquefoisque nos
habits faisaient partiede nous-mêmes.
Ce
qui est vraiau physique,
l'estencore au
moral.La pensée
devient plus bellequand
elle est relevée par lecharme
d'une expression ai-mable
et d'unetournure
délicate! lesmots
lui servent d'habillement; c'est le choix,comme
la variétéde
leur disposition,quifaitlecharme du
style; etl'auteur qui, après
de longues
veilles,retouche encore son ouvrage
, estcomme
labeauté
qui, prête à paraître, seretourne pour
consulter cetteglace qu'elle avaitdéjà consultée cent fois.8
AVANT-PROPOS.
L'essai
que
l'onva
lire rouleentièrement
sur cette bellemythologie, que
l'onadmire dans
les anciensouvrages, mais que
l'on voudraitbannir
desnouveaux. Un homme,
singulière-ment remarquable par son
talent, amême
osé,il
y
aquelques années, proclamer une nouvelle poétique
chrétienneégale,disait-il,àlapoétique
grecque. Ilne
m'est pasdonné de
m'établirjuge dans une
sihaute
matière, sur-toutau moment où
jeme
présente,une production mythologique
àlamain
;on
supposeraitque
j'aieu
l'intentionde prouver mon opinion par mes
vers.Une pa-
reille idée, quelle
que
soit laferveurde ma
reli-gion
littéraire, estbien
loinde
moi.L'ancienne mythologie
ade vieux
confesseurs qui, toutmorts
qu'ils sontdepuis deux
à troismilleans, militentencore suffisamment par
leursœuvres
,en
faveurde
la véritable foi poétique; ce n'estdonc que comme simple
fidèleque
jeme range parmi
les enfantsde
cetteantique
milice; et,comme
lafoine
suffitpas sanslesœuvres,
j'aiabordé
ladouble
AVANT-PROPOS. 9
colline, etj'ai
invoqué
le dieuquicertainement y
habite encore.Les
idéesmythologiques
ont,dit-on, perdu
leurcharme
parcequ'on
les a tropemployées.
On
pourrait dire, à ce qu'ilme semble,
avec plusde
vérité,que
c'est parce qu'ellesont
étécontinuellement employées, que
lecharme
qu'ellesrenferment
estdevenu
plus grand.Peut-on en-
core aujourd'huiprononcer indifféremment
lenom de Vénus, de
cette déesse toujoursaccom- pagnée
des Grâces, quiprodigue également
ses faveursaux
bergerscomme aux dieux
!Peut-on
concevoirl'Amour autrement que
lesGrecs nous
l'ont dépeint?Ne
sera- 1-il pas toujours ailé, aveugle,capricieux?Ne
blessera-t-ilpas toujours samère au moment où
elle le caresse? Sidonc
les
noms mythologiques ont
conservé toute leur force, s'ils échauffentencore
si bien lecœur
et l'esprit,que
sera-ce lorsque,heureusement em-
ployés,mêlés
àune
fableingénieuse,ilsjoindront à leurcharme magique
tout ceque
lesujetpeut
io
AVANT-PROPOS,
devoir àl'art?
Redisons donc
toujours, avecl'im-mortel chantre de nos
jardins:....DansAthèneetdans
Rome
nourrie,Notre enfance aconnuleur rianteféerie; Ces dieuxn'étaient-ilspaslaboureursetbergers?
Pourquoi doncleurfermer nosboisetnosvergers?
Sans
Pomone
nosfruitsoseront-ils éclore?De
l'empire desfleurspouvons-nouscbasser Flore?Ah
!quecesdieuxtoujoursenchantentnosregards!L'idolâtrieencoreest lecultedesarts.
Deluxe,
poëme
desJardins,chantIV.LA NAISSANCE
DE LA MODE.
Our
l'héliconma muse
estétrangère;Mais si la
Mode
, en sacourselégère, Venait vers elle,etd'unaircaressant Lui souriait, ne fût-ce qu'en passant,
J'en suis certain, dansce
moment
prospère.Le
dieu des vers, frappédemes
accents,
Voudraitlui-mêmeapplaudir à
mes
chants.Avec la
Mode
on estcertain deplaire.De mon
pays c'estla divinité:Le Goût
la sert assisàsoncôté,
L'Amour
la suit, la Gloire estsur sa trace; Devantses yeuxlePlaisirtientlaglaceOu
chaquejour, parde soudains reflets,Le monde
apprend ses mobilesarrêts.Grande
déesse, encouragemon
zèle;Souffle sur
moi
ceprestigeenchanteurLA NAISSANCE
Dont, àParis, tu revêts la moinsbelle;
Là, toute
femme
aspire àtafaveur;Quelestson titre?
A
ton cultefidèle,Chaque
matin, elle t'offreune
fleur.Comme
poèteetton adorateur,Aussicoquet, et
non
moins dévotqu'elle, J'implore aussi ton secours protecteur.Jeveux chanter tagloire et tapuissance, Tes lois d'unjour, tes hérosd'un
moment.
De
tes arrêts lafrivole importance,De
tes sujets laprompte
obéissance;Jerediraiquel futl'étonnement Le premierjour
où
tuparus en France, Et nos transports, etnotreenivrement....Ilfaut d'abordcélébrer tanaissance.
Déjà Saturne avaitdepuis long-temps
A
leur berceau dévoréses enfants;Depuis long-temps,
accompagné
desheures,
Le blond
Phœbus,
deses douzedemeures Avaitouvert, fermé, rouvert encorAu
jourmarqué
les douzeportes d'or;Hommes
et dieux, tout avaitreçu l'être;L'aimable
Mode
étaitencoreà naître.DE LA MODE.
i3 Ciel! qu'ai-je dit!comment
!il futun
tempsOù
labeauté sepassa d'ornements!On
putsansMode
existersurlaterre!Ilesttrop vrai:la reine et labergère
Ne
separaientque d'une simplefleur,Qui
les charmaitsur-tout par sonodeur.On
retrouvait entous lieuxmême
usage, Etmêmes mœurs,
aussimême
langage, Etmême
geste; ettousles gensdesprit N'écrivaient rienqu'un autre n'eûtécrit.Sur
un
sol plat, d'uneimmense
étendue,Où
la nature estchauve, arideetnue, Pays desable, et semblableau désert, Vastehorizonoù l'œilauloin seperd, S'offreun
palais, dontla formecarréeOuvre
aupassantune
quadrupleentrée;Un
lourd portiqueorné d'un lourd feston,Y
faitrevoir quatrefois son fronton.En
cepalaisrien ne change deplace;Et chaqueobjet, dans
un moule
formé,A
son pendant précisément en face,Que
toujours l'oeil rencontreàpointnommé.
En
cepalaisjamaisune
heure induei4
LA NAISSANCE
N'obtient l'emploi qu'uneautre doit avoir;
En
ce palaisnulle chosen'estvueQu'on
n'y revoie encormatinet soir;Le
voyageurs'y croiten Germanie.Fille
du
temps, triste Monotonie, C'estdans ceslieux quetufais tonséjour;Tu
les créasd'un effort de génie;Tu
lescréas, et danstacolonieTout
fut depuiscomme
lepremierjour.Ce
temps n'estplusoù
la terreincertaine Crutun
instantt'avoirpour
souveraine.Hélas!jedois de ces temps effacés Renouvelerlessouvenirs passés;
C'est
mon
sujetqui malgrémoi
m'entraîne.Tu
vis lejourquand
de l'enfanceà peine Epiméthéeachevaitde sortir,Et tu parusdéjàvieille etflétrie;
A
tes côtés marchait laSymétrie, PuisleDégoût
siprompt
à noussaisir;On
vit d'abordreculerle Plaisir.Que
devint-ilquand
l'Ennuiprenantplace S'unità toiparun
baiserde glace!DE LA MODE.
i5 Plus de Plaisir! ils'enfuit aussitôt:Quelques Désirs restèrent; maisbientôt Privés detout, inquiets, solitaires, Les plus tardifsrejoignirentleurs frères.
Ainsi l'onvoit, lorsque l'éténousfuit,
De
nos oiseauxl'espècepassagère Prendre leurvol, et dirigersans bruit, Versle midi, leur cohortelégère.Un
pauvreAmour,
quitraversait lescieux, Et qui remplide safrayeur mortelle, Loin de Paphos, fuyait à tire d'aile, Est, dans sa course, aperçupar les dieux:Secourez-moi, dit-il,
un
monstre horribleA
déclarélaguerre au genrehumain;
Sa seule approcheest
un
fléau terrible;La
fleurnouvelle a périsous samain;J'airésisté, mais effortinutile!
Contrel'Ennuitrouve-t-on
un
asyle? J'aivu
tombernotre dernier autel;Et
du
poisonde son soufflefuneste Sijusqu'àvous ilpeut lancerlereste,
Ah
! c'en estfaitdela terre etdu
ciel!Sa
bouche
à peine achevaitcettephrase,LA NAISSANCE
Que
, reprenant sonvolrapide, ilraseLe
vastechamp
de l'empireazuré, Et nese croitun
asyleassuréQue
lorsque enfin,de retour àCythère,
Ils'estcaché dans le sein de samère.
Lesdieux surpris seregardent entreeux:
Eh
! quel estdonc
cemonstre audacieux, Se disent-ils, cefléau dela terre,Qui met
en fuite et les ris etlesjeux,Qui
jusqu'ànous pourrait porterla guerre?Pour
nous, sansdoute, ilestpeu
dangereux;Mais, puisquil faitlà-bas des malheureux, Portons leur plainteau maître
du
tonnerre.En un
instantils sont dans sonpalais; Ils ontpassésous ce portiqueimmense Où
le RespecthabiteaveclaPaix;Deslambris d'or, parleurs contoursépais,
Du
souverain attestent lapuissance;L'œil estlassépar lamagnificence.
En
cemoment
le souverain des dieux S'en revenaitd'un terrestre voyage;Nonchalamment
porté surun
nuage, Lesyeux distraits etle frontsoucieux,DE LA MODE.
17 Ilremontaitverslavoûtedes cieux.A
son aspect, suspendantsa carrière,
Le
dieudu
jour incline sonflambeau,
Le
ciels'abaisse, etsurson longmanteau Phœbus
répandun
torrentdelumière.Lescourtisans, toujours officieux,
En
doublehaieaccourentaupassage,
Les dieux d'abord, etpuis les demi-dieux.
Mais Jupiter, d'unairmélancolique,
A
pas pressés traversele portique,Sans
un
seulmot
,sansquemême un
coup-dœil Diseà l'und'eux, en stylelaconique, Jesuis contentde votrebon
accueil.On
peutjuger, àcette brusqueentrée, Quellerumeur
agital'Empyrée;Le
vieuxSaturne assureàdemi-voixQue
les Titans ontrenoué leurligue.C'estbien plutôt,dit Junon, quelqueintrigue!
Le
traîtresongeàme
ravirmes
droits!Bon
, ditVénus
: entre nous,moi
jecrois Qu'ilasurpris sonEurope
infidèle;Et vous savez queles dieuxetles rois
Ne
traitentpas ce faitdebagatelle;Attendez-moi,j'en vais chercher nouvelle.
2
LA NAISSANCE
D'un
pied léger,aumême
instant CyprisVa
, se glissant deparvisen parvis,
Cherchant de l'œil lemaître
du
tonnerre, Qui, dans le fond des célestes lambris, Se promenait rêveuret solitaire.Ellele voit, et courantd'un air gai
,
SemblableàFlore
au
premier jour de mai,Quand
s'éveillantéléganteet fleurie,Son
teint de rose embellitla prairieQue
voulez-vous?luidit avechumeur Le
dieutroublé. Quelsujetvousamène?
— Eh
, quoi!ma
vueapporteraitla gêne!Répond Vénus d\m
ton plein dedouceur;S'il fut
un
droitprécieux àmon
cœur, C'était ledroit de conjurerla peine;D'un
seulregardje chassaisladouleur;Ah
! s'ilme
faut demon
heureuxdomaine
Perdre aujourd'huila plusbrillante fleur, Placez àGnide une
autre souveraine.Qui
désormaisvoudrait, chezles mortels,
De
Cythérée encenserlesautels?Le
dieusourit; etpuis avec mollesseAvoue
ainsile dégoût qui l'oppresse:DE LA MODE.
igLe
sortdes dieux estun
sorttropvanté!Ilest sur-tout enviéparles
hommes.
Qu'ils saventmal, hélas! ceque nous
sommes
!N'est-ildoncpas pourladivinité, Plus que pour
l'homme, une
calamité,Mal
sansremède,immuable
souffrance,Dont
l'élémenttient ànotre existence;Et ce fléau, c'estl'uniformité.
Maisc'est sur-tout,
Vénus
, auprès desbelles,
Qu'ilestfâcheux, dans safélicité
,
De
retrouver des formeséternelles.Junon me
plaît,j'aimesa dignité:Un
paon superbe étaleàsoncôté L'or etl'azurde son brillantplumage;Maisc'est toujours
même
air,même
assemblage, Toujours cepaon, etcet air de fierté.Voyez
centfois laprudenteMinerve, Et vous verrez sonmême
air deréserve,Son
casqueénorme
enfoncé dans son cou, Et sur cecasqueun
éternelhibou.Pallas toujours sur salance repose; Toujours Cérès a sagerbe à lamain;
Toujoursl'Aurore,avec ses doigtsde rose,
Ouvre
à Phcebusles portesdu
matin.2.
LA NAISSANCE
Flore paraît, c'est avec sa corbeille;
Dianevient, c'est avecsoncarquois;
Et, quoiquel'une àl'autre soit pareille, Il fauttoujours
que
les Grâcessoient trois.Vit-on
un
jourTerpsichore sans harpe?Vit-on jamaislajeune
Hébé
sans fleurs?L'aimable Iris a
du moins
septcouleurs, Maistoujours sept, ettoujoursen écharpe!Et
vous aussi,modèle
de beauté,
S'ilfaut,
Vénus
, dire la vérité,
D'un peu
trop près,par-tout, vousêtes vue;Convenons-en,
vousêtesun peu
nue;Etsi l'ontrouve avecvousle Plaisir, C'estbien souvent sans
y
voir le Désir.Vénus
rougitdu
trait quilaregarde;Jupinpoursuit sans
même
y prendregarde:Ne
rencontrant dansl'empiredes cieuxQue
des objets trop présents àmes
yeux, Par passe-tempsj'aidescendu surterre;La
nouveautédu
plaisir etdu
lieu,Une
mortelleentrelesbrasd'undieu, Plus de mystère avec plus de contrainte, Ont, quelques jours, demon
ardeuréteinteDE LA MODE.
Renouveléles feux; cesfeux n'ont lui
Que
peud'instants, et, derechefatteinte,
Mon ame
encore a retrouvél'ennui.Pour
repousser ce dégoiit quim'oppresse,Où
trouverai-je, hélas!une
maîtresseAu cœur
fidèle, auvisage inconstant,Qui
chaquejouraugmente mon
ivresse;Toujoursla
même,
et qui sachepourtant Sibien changersaforme naturelle,Que
touslesjours elleme
soitnouvelle!Qu'on me
l'amène, et je suis satisfait.Or, maintenant que vousêtes
au
faitDu
noir sujet dema
mélancolie, Allez,Vénus; et], sijevoussuis cher,Voyez
auciel, surlaterre et surmer, Et trouvez-moil'objetdema
folie!Vénus
s'éloigne, emportant dans soncœur D'un
long dépitle sentimentrongeur; Se rappelant,non
sansvivesalarmes,
Que
Jupiter, insensibleà ses charmes,
L'avait traitéeavec tantde froideur.
Depuis cejour, époque dedisgrâce,
Tous
ses appasluiparurentflétris,LA NAISSANCE
Sesyeux battus necherchaient plusla glace, Les Jeuxfuyaientloin d'elle, et lesouris
Ne
venaitplus errer sur sa figure;
Tout
l'attristait, etsa belle ceinture Avait perdu désormais toutson prix.Il est
une
île, ouvrage de Cybèle,Où
la natureestsimple, riche etbelle;De
ceséjour rien ne troublelapaix,
L'onde esttranquille et lebocage épais.
Le doux
rayon d'une lumière pureEn
traits d'argent sillonnela verdure;L'oiseaus'y plaît; dans le crystaldes eaux L'arbre penchévientmouiller son feuillage;
Les
pommes
d'orquipendent aux rameaux, Surce miroir balancentleurimage;Sous lecouvert de ces riants berceaux,
Des doux
Zéphirsla troupe voltigeante Sans cesseagiteune
ailecaressante;Etlesbuissons chargés de mille fleurs,
Dans
cetair frais confondentleurs odeurs.C'est làqu'on vitl'aimable Cythérée Gâchersa vie honteuse et retirée.
Un
deces joursoù
ses ennuissecrets,
DE LA MODE.
Seuls
compagnons
de soname
attristée, Se faisaientvoirdans ses regardsdistraits, Prèsdu
rivageelle aperçut Protée, Qui, dans l'instant sortidu
fonddesmers, Pliait soncorps auxmouvements
diversDont
l'Océan, Thétiset laNature Avaientdoué
samobile structure.Veut-ilplongerdans lecrystal deseaux:
Son
corpssevoûte,une
écaille doréeCouvre
ses flancs, s'épaissitsur son dos;
Sa
main
s'agite en nageoire pourprée, Lepiedgouverne, etdedeux
coups égauxIl glisse etfile en partageantlesflots.
Veut-ildans l'airs'éleverintrépide, Semblable àl'aigle en son essor rapide:
Ilréunitetporte verssesbras L'effort triplé deses nerfs délicats;
Son
ailes'ouvre,une plume
légère Étendsurlui sonabri tutélaire;Jusqu'àl'Olympeil vole sanseffroi, Saisit lafoudre; et des oiseaux leroi
Du
roidesdieux asitele tonnerre.H LA NAISSANCE
Vénus
s'arrête; etson étonnementA
faitrentrerdans soname
accablée Cette douceur qu'elle en crut exilée;Elle a senti cegrand soulagement
Que
danslecœur
apporteune
surprise,Qui
le remet,l'assied, le tranquillise, Et, l'échauffantpar le feudu
désir,Le
fait renaître encorpour
leplaisir.Protée alors,
du
haut de l'Empyrée,
D'un
volmoinsprompt
ménageait sonretour;Il aperçoitla
mère
de l'AmourDans
ses pensersvaguement
égarée,Qui
, relevant sesyeux
,où
le cielpur Réfléchissaitlalumièreet l'azur, Suivaitsonvoldans lavoûte éthérée;Plus
prompt
qu'un trait, il s'abaisseàl'instant:Vénus
pâlitd'unefrayeur mortelle,Quand
tout-à-coupellevoit auprès d'elle,Au
lieud'unaigle,un
cygne aucou
pliant,Qui
la couvraitdoucement
deson aile Et lui jetaitun
regard suppliant.Belle
Vénus
, dit-il, d'unevoix tendre,
Ah!
par pitié, daigne, daigne m'entendre!DE LA MODE.
Cetunivers est soumisàtes lois,
Le cœur
setroubleauxaccents detavoix, Etsurtesyeux, touslesyeux en extase Viennentpuiserun
feu quilesembrase;Ton
seul toucher faitcouler dans nossens L'ardente soifdes désirsrenaissants; Partes baisers tu dispenseslavie,
Elle est pareux etdonnée et ravie.
Les dieuxaussiconnaissent tes bienfaits; Et detesfeux
une
seule étincelle,Un
seulmoment
de tes plaisirs sivrais,Vaut
toutl'éclat deleurgloireimmortelle.Vénus émue
approche de son seinLe
beloiseau,puis de sadoucemain
Semble luidire, en flattantsonplumage
:Priez
Vénus
, cen'estjamais envain.Brillant d'espoir,
humble
dans son langage, L'oiseaureprend, etd'un ton de candeur:Fille
du
ciel,pourprétendre àton
cœur
,
Du
dieu sanglant quiravagela terre, Je n'aileport, nila démarchefière;J'aimerais
mieux du
berger AdonisTe
rappelerla timide tendresse,a6
LANAISSANCE
Son
airnaifetsonfrais coloris;De mes
cheveuxje dénoûraisla tresse, J'étalerais à tes regards surprisLeurs flots dorés, leursoyeusemollesse; Je n'ai
non
plus de l'enfantdeNaïsLe doux
regardni le tendresouris; EtJupiter,me
déclarant laguerre,Pour me
punir d'unbonheur
indiscret, N'apoint surmoi
faittomber
sontonnerre;Maisjepossède
un
merveilleux secret:Quand
je leveux, àmon
ordre fidèle,Mon
corps revêtune
formenouvelle; Toujoursun
autre, et lemême
pourtant,Changeant
sans cesse etjamais inconstant,De
cent façonsmon amour
se décèle;Etlabeautédont
mon cœur
afait choix,
Parlasurprise àtoute heureagitée,
En
possédantle mobile Protée, Croitpossédervingtamants à-la-fois.Vénus
se trouble; etdans son œilhumide Le
désirlanceune flamme
rapide;Son
sein s'élève;un
brillantincarnatA
sursajoueétaléson éclat;
DELAMODE.
27Le
lys bientôtdisparaît souslarose;Sur son beau sein sa tête serepose,
Son
œil seferme, etla mollelangueurOuvre
auplaisirlechemin
de son cœur.Telle au matinla roseplus vermeille Etplusmodeste, arefermé sonsein
Pour mieux
cacherleprécieux butinQue
veutsaisir lamatineuse abeille;Maisle soleil,d'un rayon pénétrant, Percel'asyle
où
lafleur rafraîchie Plongeaitsa têteà l'ombrerecueillie;La
rosecèdeaujour quila surprend, Elle setourneetsonfrontsedécouvre;Bientôthélas!sonbeau seinqui s'entrouvre S'étaleauxyeuxbrillantde pourpreet d'or;
Elleapenchésa têtelanguissante; Et dansl'instantl'abeilleimpatiente.
En
bourdonnant,luiravitsontrésor.Ainsi Protée observeladéesse;
Déjà
Vénus
,qu'égarelatendresse.
L'attireàsoidesesbras
amoureux;
Censeursjaloux, pardonnez-luisesfeux!
LA NAISSANCE
C'est
un
oiseauquesabouche
caresse;Quand
ellevoit, à traverssonivresse,Au
lieud'uncygne,un
faune audacieux,
Elle l'arrête, etd'une
main
sévèreA
son ardeur opposeune
barrière.Eh
quoi! Cyprisferaitun
malheureux!On
la verraitrepousserlaprière!Non
,non
; Cypris,pour
échapperaux yeux.
Veut
seulementappeler leMystère;Elle faitsigne,etl'ami desamours,
Prompt
et discret, luiprête son secours.Ainsi qu'onvoit
un
rapide nuage Voilersoudainl'azur brillantdes cieux.Ainsi
Vénus
cachesonbeauvisage Souslesreplisdu
voileofficieuxQue
leMystère, attentif et fidèle,
Le
dos tourné, développe autourd'elle.Dieu
protecteur, àsagarde assidu, Sursa faiblesse étendsencor tonaile, Etlaisseauloinmurmurer
lavertu;Si
pour
VulcainVénus
estcriminelle.A
cejalouxun
pareil sort estdû
;Ilestsilaid,et
Vénus
est si belle!DE LA MODE.
29Ou
plutôtlaisseun
inutilesoin,De
ton secours Protéea-t-ilbesoin?Grâcesaux dons qu'ilreçutenpartage
,
(
Dons
que Vulcain ignore) ilne craintpas L'oeilcurieuxdu
jalouxqu'iloutrage,
Et ritencor de son tristeembarras.
C'estvainement que Vulcainpas àpas Suitchez
Vénus
le soupçonquileguide,*Il a cru voir
un
rival,il l'entend;C'est,luidit-il, c'estlavoix
du
perfide!Sûr desahonte, ilentre; etdans l'instant
Le
dieutrompé nevoitplus qu'unenfant,A
l'airmoqueur,
semblable audieude Gnide, Qui, devantlui, pourlemieux
abuser,Dérobe
encoreàVénus un
baiser.Tour
plein d'adresse, encepérilextrême!Qu'ilestheureuxl'amantquipeutainsi Près d'unjaloux, sans trouble, sans souci, Cacherses traitssous ceux de l'Amour
même.
Le
dieu boiteuxse flattecependantDe
fuirsonsort, etparun
soinprudentA
ses côtés tientVénus
prisonnière;C'estd'unjalouxlaressource dernière
;
L'ardentProtéeen ces
moments
d'ennui3o
LA NAISSANCE
Charme
le temps parsesmétamorphoses, Et trompe encor sonrivaldevantlui;Son
sortenestplusdoux;bouquet
deroses.De
Cythérée ilcaresselesein;Zéphir,iljoueavecsachevelure;
Voile, illacacheà l'odieuxVulcain;
Ou
plusheureuxcentfoiscomme
ceinture.D'un
tripletourilpressesonbeaucorps.Vénus
, dit-on, nevoulaitplusalorsNi
journinuit quittercetteparure;Et son
époux
dont autrefoislesyeux
Etaientchoqués desa misetropleste,A
cetaspect, se montraittoutjoyeuxQue
Cythéréeenfin devîntmodeste.On
dit pourtantqu'unjour lesdeux amants,Trop
occupés, se laissèrentsuprendre;Amour
le sait, il estde cesmoments Où
l'on ne peutrien voir, ni rien entendre.Funestejour!
Le
grossierforgeronRentraitchezlui, sanscrainte, sans soupçon;
Ilouvre,ilvoit,dieux! sursacouche
même
!On
peutjugerdesa fureurextrême!Heureusement que
lefils deThétisDE LA MODE.
Contre son
cœur
pressait alors Cypris.Il seretourne; etVulcain, ô surprise!
Vulcainconfus frémitdesa méprise.
Quelest l'objet qu'allaitfrapper sa
main
? C'estAglaé,laplusjeunedes Grâces,Qui
,pour réponseàd'affreusesmenaces,Luidécouvraitlestrésors d'un beausein.
Mais tant d'adresseen
un
corpssidocile,
Devait bientôt devenirinutile
,
Et de sonsortlemalheureux Vulcain N'allait, hélas!être quetropcertain.
Vénus
estmère
! Accours,accours, Protée;Que
surtesbras ta fillesoit portée!Dans
les transportsd'unamour
paternel,
Nomme
sonpèreàlafacedu
ciel:Eh
! pourrais-tuméconnaîtretafille? Sestraits, sonair, attestent sa famille.N'hésite pas, presse-lasurton
cœur
;A
sabeauté tu reconnaissamère
:Son
frontmobileetsabizarrehumeur
DisentaussiqueProtée estsonpère.
La Mode
estnée; etplus promptequ'Iris,
Elle s'élanceauseindel'Empyrée.
32
LA NAISSANCE
Entrela terre et lavoûte éthérée, Près decetteîle,
où
maintenantParis S'offreauxregardsdel'étrangersurpris,
Est
un
palaisde forme silégère Qu'ilse soutient porté sur l'atmosphère;Ses
murs
d'appui sontun
simple réseau, Tissufragile,éphémère
édifice,Qu'àchaqueinstantreconstruitle Caprice;
C'esttouslesjours
un
bâtiment nouveau.Ainsi, dansl'air, de mobiles nuages
A
l'œilfrappéprésentent tour-à-tourDe
mille objets leschangeantes images; C'estun
coursier,un
dragon,un
vautour;C'est
un
clocher, c'estune
vieilletour;C'était
un
nain, etpuis c'estBriarée; Tableaumouvant
, vainjouetde Borée,
Où
chaqueobjet, quipasse etse détruit, Est sans rapport avecl'objetqui suit.Tel estlelieuquelabrillante
Mode
Dèssa naissance a choisipour sacour.L'Invention, sonministre
commode, A
sescôtéss'assit lepremierjour;Etl'Inconstanceest sa
dame
d'atour.DELAMODE.
33 Mille ouvriers, vieux enfantsdu
Caprice, Instruits parl'artmoins queparl'artifice,
Y
font revoirmaint ouvrage fini,Qui
semble neufetn'estquerajeuni.Chaque
pays alà sonintendance, Sespourvoyeurs, sesfournisseursexprès;Le Goût
présideà nos envois de France;C'estl'art tout seulqueconsulte l'Anglais;
L'ordre etlesoin serventleHollandais; L'antiqueusageestchargé de l'Espagne;
Et lesrebuts, lesouvragesmal faits,
Tous
les six moispartentpourl'Allemagne.Mais
du
palais, élevédans lescieux,
La
porte d'or vientdes'ouvrir aux dieux;A
leursregards quelle aimable surprise!Ce
ne sont plus cesgrands appartements, Pleinsetdéserts,fatigués d'ornements.Où
par-toutl'or avecl'orrivalise,Où
la grandeurvoit fuiràsonaspectLe doux
PlaisirquifaitplaceauRespect;L'aimable
Mode
, enun
moinsvasteespace.
Saitréunirlarichesseetla grâce;
D'un
légernœud
complaisammentlié 334
LA NAISSANCE
L'or àla fleurdésormaiss'entrelace, Etl'orplaît
mieux
quoiquemésallié.On
n'y voit paslajalouse étiquette,Au
maintien fier,aufrontgrave, àl'œilfaux, Fixerd'avanceàdesrangsinégaux,Le grandfauteuil,lepliant,labanquette; L'épais coussin, tout gonfléd'édredon, Sembleappelerlejoyeux
abandon
;On
n'entendplus cechantsoporifique,De
touslesdieuxéternellemusique;Le
Goût
plus juste afaitun
meilleur choix.C'estàprésentladouce Mélodie
Qui
jointsonluth, qui réunit sa voixAux
vieuxaccordsde l'antiqueharmonie;Des sons
nouveaux
,ou
pluslents,ou
plusvifs,
Rendent
les sens tour-à-tourattentifs;La
passions'ypeint;lame
ravie Voit dansleurjeu l'imagede lavie.Tel, de nosjours, Grétry
mieux
inspiré Appritauxsonsun
langageignoré;Illeur
montra comment
grondel'orage,Comment
l'oiseaumodule
sonramage,Comment
l'amour, plaintifdans ses désirs.DE LA MODE.
35 Doitsoupirer jusques àses plaisirs;Le sonalors,écho delanature,
Comme un
vain bruit n'étonna pluslesairs,
Tout
futsoumis à sesaccords divers;Et, parl'effetd'uneheureuse imposture
,
Ainsiquel'oeil,l'oreilleeutsa peinture.
A
cesaccents, à cesnouveauxconcerts,De
touslesdieuxl'oreillefut émue.Mais desobjetsplus gaisfrappent leur vue.
D'un
piedléger, pêle-mêle etchantant, Frappantlesol deleurcourse inégale, Millebeautés pénétraient dans lasalle.Ce
débutleste, et troppeu convenant,Parmi
les dieux,fitun
légerscandale, Maisil futcourt;avecsévéritéPouvaient-ils voir ce spectacleenchanté!
C'était
Junon
, c'étaientlesimmortelles,Non
plus vraiment,comme
autrefois, fidèlesAu
vieuxcostume,au grandhabit decour;Tout
est changé,millegrâces nouvellesA
leursgenoux
ontrappelél'Amour.Junon
n'aplussa démarchehautaine;36
LA NAISSANCE
La
Voluptélaprécède, etramène
Les cœursglacésqu'éloigna safroideur;Le diamant, remplacé parlafleur, Cesse
un
instantd'orner lasouveraine;Et cependant,àsonair de grandeur, Descieux toujoursonreconnaîtlareine.
La
jeuneHébé, sans festons, sansbouquet, N'enfaitque mieux
les honneursdu
banquet;Floren'aplusson vieilhabitderose,
La
fleurd'amourle cèdeaufrais lilas;Avecplus d'artlatriple Hécate expose L'autremoitiédesesdoublesappas.
Plus loinCérès
sème
sarobejauneD'un
pavotrougeetde quelquesbluets; Pallasconserveun
habitd'amazone, Maissa cuirasse atrahi ses attraits;EtlePlaisirs'applaudit encachette
Que
la Sagesseaitun
airdetoilette.Mais
un
objet inconnu danslescieuxA
surlui seulattirétouslesyeux;Son
pasest vif, sadémarche
estlégère,Dans
son regardestledésirdeplaire;DE LA MODE.
37 Etsurson frontun
air d'autoritéSoumet
lecœur
ensecretrévolté.Sousles longsplisdesarobe flottante
Un
jeuneAmour
ritàdemi-caché;Sous lesanneaux d'une boucle tombante
Un
autreAmour
plus hardi s'estnichéAccours,
Hébé
,verse-luil'ambroisie, DitJupiter,de plaisirtransporté;Que
jusqu'aubordlacoupesoitremplie!Que
pourlaMode un
autelapprêté Soitle garantdesa divinité.Verse,jeboisausaint
nœud
qui nouslie!A
ce salut, dechacunrépété,Le
cielrépondparun
cri d'allégresse;La
foudre gronde,etl'OlympeagitéA
reconnulanouvelle déesse.Mais.sur laterre
un
bruit confusetvifA
de laMode
annoncéla venue; L'Ennuifrémit,lemonde
est attentif.Jour
mémorable
! ellevient; àsavueTout
autreéclatpâlit.Le sombre Ennui
Frappé decrainte aussitôts'estenfui.38
LA NAISSANCE DE LA MODE.
Ellese
montre
, etdéjà ces exemplesA
l'univers ontservide leçons.O ma
patrie,àquoibon
tous ces temples, Ces autresdieux, cesdifférentspatrons, Filsdu
Caprice, idolesdepassage,Que
l'ont'avue invoquerd'âge en âge!Abjure-les dans ce jour solennel
,
Et que la
Mode,
objetde tonhommage,
Seuleaitsonprêtreainsi
que
sonautel!Ettoi, déesse, àquidans
mon
délire J'aiconsacrélesdoux
sons dema
lyre, Rappelle-toi qu'àton charlepremierJ'ai suspendulemyrteetlelaurier;
Que
lepremierj'aivouluqu'àta fêteTous
lesFrançais vinssentcourberleurtête;
A
toi,disais-je, ilsdoiventtous leurs chants;A
toi,leursvœux
; à toi,tout leurencens;
Et quant auprix
que
méritamon
zèle,
Un
jourou deux
, àmes
vers soisfidèle.FIN.
«43
V
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', Treatment Date: Feb.2008
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1 1 1ThomsonPark Drive
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(724)779-2111
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