Article pp.823-825 du Vol.25 n°7 (2006)

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Editorial

Les Symposiums en Architecture des Machines (SympA) sont depuis longtemps représentatifs de la recherche sur les architectures en France. Ils ont été initiés par le PRC ANM (Programme de recherches coordonnées sur les architectures nouvelles de machines), créé par le ministère de la Recherche et de la Technologie en 1988 et reconnu comme GDR (groupement de recherches) par le CNRS en 1991. Le cycle de conférences a démarré à Grenoble en 1989, s’est poursuivi à Toulouse en 1990, à Palaiseau en 1991, et à Rennes en 1996. Entre 1992 et 1995, l’absence de conférences étiquetées SympA s’explique principalement par l’organisation moins formelle de plusieurs autres manifestations couplées à des journées des Jeunes Chercheurs en Architectures de Machines.

La période suivante a été plus incertaine. Elle correspondait probablement à une remise en question importante du positionnement de la recherche en architecture au niveau mondial et à une restructuration de la recherche en informatique à l’échelon national. Une première évidence s’imposait peu à peu : l’ordinateur du futur, quelles que soient ses qualités, serait compatible avec ce que tout un chacun appelle aujourd’hui l’IA~32 (Intel Architecture). Dans le même temps, la fin des gros programmes de recherche en architecture, le plus souvent liés à des machines parallèles, alimentait les réflexions de chacun.

Cette période a pris fin avec l’élan associé à la mise en place du GDR ARP (architecture, réseaux, parallélisme) du CNRS en 1998. Notre communauté se regroupait dans le pôle architecture du GDR avec des objectifs de recherche clairs et affirmait ses liens étroits avec les autres pôles du GDR naissant. Le cycle de conférences a repris en 1999 à Rennes, puis en 2000 à Besançon, en 2001 à Paris, en 2002 à Hammamet (Tunisie), en 2003 près de Nice et enfin en 2005 au Croisic.

Depuis la reprise des Symposiums, ceux-ci sont organisés tous les 18 mois en conjonction avec RenPar (Rencontres francophones du parallélisme) et les journées sur les systèmes d’exploitation qui portent maintenant le nom de CFSE (Conférence française sur les systèmes d’exploitation).

Le Symposium de 2005 n’a pas dérogé à la règle et nous avons reçu de nombreuses communications de chercheurs confirmés, de jeunes chercheurs et d’étudiants en thèse. Pour nombre de ces derniers, le Symposium est l’occasion de leur première présentation en conférence. Nous saisissons cette opportunité de saluer le travail important du comité de programme et des relecteurs anonymes du Symposium qui ont aidé par leurs remarques et suggestions les auteurs des communications initialement soumises. Les discussions à l’intérieur aussi bien qu’à l’extérieur de la salle de conférence nous ont une fois de plus montré la vivacité intellectuelle de notre communauté scientifique, son ouverture d’esprit et sa volonté

Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur tsi.revuesonline.com

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de suivre et bien souvent d’anticiper les changements de la recherche en architecture de machines au niveau mondial.

Le choix des auteurs invités à participer à un numéro spécial est toujours fort difficile. Notre objectif est de présenter un tour d’horizon le plus complet possible des activités de recherche de qualité dans le domaine de l’architecture en France.

Notre sélection est à la fois spatiale et temporelle ; nous avons exclu les travaux présentés récemment dans un des numéros spéciaux qui ont précédé celui-ci : 24/6 (2005), 22/6 (2003) 21/2 (2002) et 20/1 (2001). Cet ensemble étant complété par le livre Informatique répartie édité en 2005 par Hermès-Lavoisier et qui présente le panorama des cours donnés aux trois conférences à Hammamet en 2002. Ces considérations nous ont aussi amenés à demander à certains auteurs de préparer une synthèse de plusieurs contributions participant à un projet d’ensemble.

Ainsi, dans ce numéro, nous trouvons un premier article relatif aux architectures reconfigurables qui, depuis maintenant une bonne quinzaine d’années, sont sources d’inspiration et d’innovation pour les chercheurs. Les auteurs se penchent plus particulièrement sur les aspects programmation et portabilité qui restent un des points critiques de ces architectures. Leur approche est illustrée sur un domaine applicatif particulièrement actif : les turbocodes.

L’article suivant reste dans le domaine des architectures reconfigurables. Il propose une technique de synthèse automatique de microcontrôleurs spécialisés à partir d’un programme décrit dans un langage tel que C. L’idée est d’abord d’établir un profiling du code pour en extraire un jeu d’instructions spécialisé propre à l’application. Ensuite, à partir d’un modèle de processeur RISC, les outils de synthèse génèrent une description VHDL ad hoc. Par rapport à une mise en œuvre classique, le code est plus compact ce qui induit un gain à la fois sur la quantité de ressources reconfigurables nécessaires et sur la vitesse d’exécution.

Le troisième article est plus prospectif. Il s’attaque à un des problèmes majeurs de l’architecture des processeurs, à savoir l’implémentation et la gestion des bancs de registre. Toutes les données transitent via cet espace, ce qui en fait un module particulièrement critique qui conditionne, en partie, les performances de l’ensemble des processeurs. Les auteurs proposent un nouveau mécanisme basé sur un ordonnancement dynamique distribué. Ce sont, bien sûr, des recherches amont qui nécessitent encore de nombreuses validations. Mais il nous a semblé très important d’inclure cette proposition de chercheurs de notre communauté dans ce domaine très compétitif. Qui sait, ces nouveaux dispositifs équiperont peut-être les processeurs de demain !

Le dernier article sélectionné traite de l’ordonnancement des applications embarquées dans un contexte temps réel. Plus précisément, l’auteur propose une nouvelle méthode d’optimisation dont le but est de minimiser les tailles des tables d’ordonnancement qui sont définies hors ligne. Les réductions obtenues sont de l’ordre de 70 %, ce qui est particulièrement intéressant dans le cadre de l’embarqué

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Editorial 825

où l’on cherche constamment à réduire les coûts tant en taille des systèmes qu’en puissance de consommation électrique.

Enfin, ce numéro a été complété par un article soumis indépendamment à la revue TSI, mais qui relève définitivement de l’architecture des machines. Il investigue la manière d’explorer l’espace de conception des architectures reconfigurables. Autrement dit, une application peut s’implémenter de mille façons différentes, chacune ayant ses qualités et ses défauts. Il n’est pas forcément facile de choisir immédiatement les bonnes pistes à explorer. Les outils proposés ici ont pour but d’aider le concepteur à se forger une idée relativement tôt sur l’ensemble des solutions pertinentes.

En conclusion, nous voulons d’abord remercier les rédacteurs du comité de publication de Technique et Science Informatiques pour avoir, une nouvelle fois, accepté un numéro spécial sur l’architecture des machines. Le panorama que nous construisons soigneusement depuis des années est tout aussi important que les contributions scientifiques qui le constituent. Nous remercions également les membres du comité de rédaction de TSI et les relecteurs anonymes qui nous ont aidés par leurs remarques, leurs suggestions et leur objectivité. Enfin, nous remercions les auteurs pour leurs contributions. Nous vous souhaitons une bonne lecture.

Marc Daumas CNRS-LIRMM Dominique Lavenier CNRS-IRISA

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