HAL Id: jpa-00205152
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Etude expérimentale de l’opalescence critique
A. Andant
To cite this version:
A. Andant. Etude expérimentale de l’opalescence critique. J. Phys. Radium, 1924, 5 (7), pp.193-207.
�10.1051/jphysrad:0192400507019300�. �jpa-00205152�
LE JOURNAL DE
PHYSIQUE
NT
LE RADIUM
ETUDE
EXPÉRIMENTALE
DE L’OPALESCENCECRITIQUE
par M. A. ANDANT.
(Laboratoire
des RecherchesPhysiques
à laSorbonne).
Sommaire. 2014 Dans le présent article sont décrits un procédé de remplissage des tubes
pour l’étude de l’état critiqne, une étuve électrique à température constante et les
résul-tats de mesures photométriques faites sur cinq liquides purs (éther ordinaire et éthers
acétiques homologues).
L’intensité de l’opalescence critique varie en raison inverse de la différence entre la
température d’observation et la température critique.
Depuis son début jusqu’à 0,15°C environ de la température critique, elle est
inverse-ment proportionnelle à la quatrième puissance de la longueur d’onde. Au-dessous de cette
limite, elle est inversement proportionnelle au carré de la longueur d’onde.
L’opalescence varie avec le remplissage des tubes, suivant une loi parabolique analogue
à la loi de variation de la température critique avec ce remplissage.
Dans une série de corps homologues, l’opalescence est plus intense et sa durée est plus
longue à mesure que le poids moléculaire augmente.
Une série de mesures absolues du nombre N ont donné les valeurs moyennes 58.1022
et 60.1022.
L’application de la photographie a permis d’étudier la variation de l’opalescence avec
la nature de la phase et le sens du passage d’une phase à l’autre; la spectrophotométrie
photographique a permis de vérifier une partie des résultats obtenus par mesures visuelles directes.
Simin VI.
-TOM. V.
JL ILr~~n
19«2~
I~ ° 7
1.
HIS1’ORIQUE.
On
désigne
sous le nomd’opalescence
critique
l’ensemble desphénomènes optiques
qui
accompagnent
ladisparition
et laréapparition
duménisque
d’unliquide
chauffé ou refroidi lentement dans un tube scellé enprésence
de sa vapeur. Les apparencescritiques
observées,ne sont pas aussi
simples
que lesprévoit
lathermodynamique
et demultiples
facteurs viennent troubler la netteté duphénomène (impuretés
et gazdissous ;
effets de lapesanteur
,et del’irrégularité
de latempérature,
etc.).
°Pendant
longtemps, l’opalescence
apassé
inaperçue
aux yeux des chercheursqui
ont étudié l’étatcritique ;
lespremiers
qui
l’observèrent l’attribuèrent auxperturbations
précé-dentes et ne firent pas de distinction er.tre la coloration bleue queprend
le fluide en lumière diffusée un peu au-dessus de satempérature
critique
et le brouillard opaque blancjaunâtre
qui
se forme au moment même du passage à l’étatcritique
défini par lathermodynamique.
La
perfection
deplus
enplus parfaite
des méthodes dechauffage
et depurification
des corps apermis
de constater quel’opalescence
sereproduit
régulièrement
dans des con(li-tions bien définies et nepeut
pas être attribuée auxperturbations
dues à desimpuretés
dissoutes ou à unchauffage
irrégulier.
Je ne
parlerai
pas ici despremières
hypothèses qui
mettaient enjeu
lesperturbations
etje passerai
de suite aupremier
travailthéorique important,
dû à Smoluchowski(1).
Cet auteur a montré que la cause del’opalescence
doit être cherchée dansl’agitation
moléculaire.et que, par
conséquent,
cephénomène
estanalogue
au mouvement brownien.Les molécules des fluides ne sont pas
réparties
uniformément dansl’espace ;
ellesprésentent,
dans un certainvolume,
desrégions
de condensations et de raréfactionsclui
semodifient constamment.
(’) SMOLL"CHOWSKI..J cademic (les’ de Cracoi,ie Ii 0 i.
LE JOURNAL DE PHYStQUE ET LE KADtUM. 2013SÉtUR 1 T. - 1°. - - I(° ’7.
13
I
Ces fluctuations locales de la densité
provoquent
desirrégularités
de l’indice de réfrac-tionqui
donnent naissance à unphénomène oIJtique:
la diffusion de la lumière.Lorsque
1/1 moléculesoccupent l’espace
qu’occuperaient
seulement 1no molécules dansle cas d’une distribution uniforme du
fluide,
la fluctuation de la densité est lerapport
Le calcul de SmoluchoBvsU montre que la valeur moyenne du carré de cette fluctuation
est
~ étant la constante des gaz pour la
molécule-gramme ; l’,
latempérature
absolue;
le volumespécifique
normal;
N,
le nombred’Avogadro et ,
lacompressibilité
ô ôp
Au 1
point critique,
à v
et20132013
s’annulent. La tendance à la formationd’agglomérations
ou dv è V2de
dispersions
locales devient trèsgrande
auvoisinage
de cepoint
et même infinie aupoint
critique
lui-même.Ln
développement plus
serré du calcul montre que :Il Pour une
température
donnée,
l’opalescence
estplus
petite
quand
le volumespéci-tique
estplus grand
ouplus petit
que le volumecritique.
21
L’opalescrnf’e
de deuxphases
coexistantes(liquide
etgaz)
estgrossièrement
lamême ;
mais si on tientcompte
des termes de rangsplus
élevés dans lecalcul,
on la trouve’°
plus petite
pour l’état gazeux.3°
L’opalescence
diminueplus
lentement(deux
foisplus
pour le volumecritique) quand
latempérature
croît au-dessus l upoint
deséparation
quelorsqu’elle
tombeau-dessous.
SmoluchoBBrski n’a pas donné de calcul exact de la
proportion
de lumière diffusée latéralementpar li,
troublecritique.
Einstein(1)
a comblé cette lacune. Enpartant
duprin-cipe
deBoltzmaiiii,
il calcule d’abord la loi istatistique
suivantlaquelle
la densités d’une substancehomogène
varie avec larégion
considérée dans cette substance. Ilapplique
ensuite leséquations
de la théorieélectroinagnétique,
où la constantediélectrique,
liée à la densités par la formule deLorent?-3Jossotti,
doit être considérée comme variable d’unpoint
du rnilieu à un autre. L auteur trouve quc, à côté d’une onderégulièrement
transmise,
la solution des
équations
donne une ondp.opalescente qui représente
la lumière diffusée à la suite desiuégn Lités
locales de la densité. °.
La formule
générale
àlaquelle
est conduit Einstein est :dans
laquelle
la
est l’intensité de la lumièreincidente ; i,
celle de la lumièreopalescente
â~ la distanceD ; ~,
l’angle
du vecteurélectrique
incident avec leplan
normal au rayonopa-lescent ;
Q,
le volume de fluideopalescent ; ]
(v),
le travailqu’il
faut effectuer pour faire passer, par voieisotherme,
l’unité de masse de la densité moyennedo
à la densitéd;
n,,Fmdice de
réfraction; t,,
lalongueur d’onde;
R,
T, N,
les constantesprécédemment
définies. Pour une subtancehomogène,
On a
alors,
pourproportion
de lumière diffusée par un centimètre cube de fluide dans. une directionperpendiculaire
à la direction d’incidence :(’ der t. 33 (1910).
Au
voisinage
dupoint critique,
comme on a très sensiblement(po,
v~, (~) étant les élémentscritiques),
on voit que s estproportionnel
à(T- 0).
Cette formule donne pour la
quantité
de lumière diffusée aupoint critique
une valeurinfinie. Ceci n’est
plus compatible
avecl’expérience.
Ornstein et Zernike
(1)
ont montré récemmentqu’il
ne faut pas considérer les fluctua-tions de la densité comme duesuniquement
à des éléments de volume infinimentpetits
indépendants
les uns des autres. Ilsont repris
les calculs en faisant entrer enligne
decompte
les actionsréciproques
de ces éléments de volume. Dans cesconditions,
on doitremplacer
dans la formuleprécédente
2013
par°
ou .
E étant une mesure du rayon d’action de la molécule.
Au
point critique,
la formuleprécédente
devientEn ce
point, l’opalescence
n’est donc pasproportionnelle
à)B-4,
mais à ,-2.’
’
Trois travaux
expérimentaux importants
sont àsignaler
dans cetterapide
revuebiblio-graphique
F.-B.
Young (~)
a étudié l’étatcritique
de l’éther et observé avec soinl’opalescence.
Voici une
description
duphénomène
observé sur un tube scellé contenant de l’éther et refroidi lentementaprès
avoir été maintenu à unetempérature
supérieure
de 3° C à satem-pérature
critique :
1. Une
légère
brumeopalescente apparaît
dans le tube et devient deplus
enplus
dense, ,
d’abord trèslentement,
puis plus rapidement
à mesurequ’on s’approche
de latempérature
deréapparition
duménisque.
2. A cette
température,
unménisque léger
etplat
monte lentement dans le tube. Une vive ébullition de fines bulles est visible à travers la forteopalescence
qui persiste
après
l’apparition
duménisque.
.
3.
Quand
latempérature
continue àdécroître,
l’opalescence
devientplus
pàle
etdispa-raît peu à peu. L’ébullition devient
plus
marquée ;
une condensationapparaît
dans la vapeur. Leménisque
monte lentement en devenantplus
net et enprenant
une forme concave. Si latempérature
décroît par bonds deO,02°C,
le tube devientchaque
foisplein
d’un nuage huileuxqui
se résout enpluie
depetites
bulles et degouttes
montant et descendantrespec-tivement vers le
ménisque.
,Les
changements
décritspeuvent
être immobilisés en arrêtant la chute detempérature,
cequi
prouve que ces apparencescorrespondent
aux conditionsd’équilibre.
Si la
température
décroîtrapidement,
on observe une séried’apparences
moins bien définies et uneopalescence
bien moins intense. ,Cardoso
(1)
a observél’opalescence
des gazliquéfiés. Il
a trouvé que les gazCO‘, C2H6,
C’-’H4-,
Ç2H2 ,
CN,
NH3 etN20,
chauffés dans des tubes deNatterer, présentent
lephénomène.
del’opalescence
à 3° C au-dessous et à 3° C au-dessus de leurtempérature critique.
Sur les
quatre
gaz0,
CO, CHB N,
l’auteur n’ajamais
pu observerl’opalescence,
même dans les conditions ou les gazprécédents
la donnaient. Il faut conclure de là que cesquatre
gaz ne donnent pasd’opalescence
ouqu’elle
esttrop
faible et seproduit
sur un intervalle (i) ZERMKE et Proceedings Amsterdam, t. 15 (1912); L17 (19~!~); Archives 1Véerlandaises, t. 4 (1917).°
(2) F.-B. TowG, Philosopitical Magazine, t. 20 (1910). (3) C.,RDoùo, Journal de Cliiniie t. 13 (1915).
de
température
trop
restreint pourqu’on puisse
l’atteindreexpérimentalement
avec facilité.Kuenen
(i)
a constaté récemment aussi quel’oxygène
etl’argon
neprésentent
pas lephéno-mène de
l’opalescence critique.
Le seul travail
expérimental repris
en vue d’un essai de vérification de la théoried’Einstein-Smolucho,yski sur un
liquide
pur a été fait par h. Onnes et Keesom(’).
Cesauteurs ont
opéré
surl’éthylène liquide, placé
dans un tubescellé,
chauffé dans un bain deliquide.
Ils ont constaté que, à moins de0,50° C
de latempérature critique
(11, 181, C),
l’opa-lescence de
l’éthylène
est inversementproportionnelle
à la différence entre latempérature
critique
et latempérature
d’observation. Dans les mêmeslimites,
cette intensité a été trouvée à peuprès
inversementproportionnelle
à laquatrième puissance
de lalongueur
d’ondeincidente.
Les mêmes auteurs ont mesuré l’intensité absolue de la lumière diffusée par
l’éthylène
et l’ont trouvée
égale
à0,0008,
laquantité
de lumière incidente étant1,
à0, î ~° C
de latem-pérature
critique.
Le fait
qu’il
n’a étéeffectué
que peu de travanxexpérimentaux
surl’opalescence
cri-tique s’explique
par le nombre des difficultés entraînées par lapurification
des corps, leremplissage
destubes,
lesprocédés
dechauffage
et les mesuresphotométriques
elles-mêmes. J’ai cherché àcompléter
lesquelques
résultatsprécédents
et à vérifierplus
amplement
les formules
théoriques
en étudiantplusieurs
corps, dans les conditions lesplus
diverses. J’ai choisi des corps àtempérature critique
élevée,
qui
donnent uneopalescence
assezintense : l’éther ordinaire et
quatre
éthersacétiques.
’
II. DISPOSITIFS
1. Enceintes à
températures
constantes. - Au cours des recherchespréliminaires,
j’avais
employé
comme enceinte àtempératures
constantes une étuve à gaz àrégulation
automatique.
La lenteur extrême du refroidissement était obtenuegrâce
à des couchesmul-tiples
etépaisses
de matièrescolorifuges
(amiante,
kieselguhr), qui
donnaientmalheureu-sement à
l’appareil
unpoids
élevé et un volume encombrant. Le lecteur voudra bien sereporter,
pour les détails de construction de cetteétuve,
à ma thèse de doctorat(page
34).
J’ai utiliséplus
tard une étuveélectrique
depoids
réduit et de faible encombrement.Les couches de matière
calorifuge
y sont peu volumineuses et le refroidissement estcom-pensé
en faisant passer un courantélectrique réglable
dans des résistancesappropriées.
Cette étuve est
symétrique
parrapport
à l’axe dutube-laboratoire,
et ellepeut
être retournée bout pourbout,
entraînant avec elle tous ses accessoires. Ellecomprend
deux enceintes intérieures encuivre,
et uneenveloppe protectrice
extérieureépaisse ;
lechauffage
estréparti
sur trois résistancesRi,
R2.
R3; Ri
etRz
permettant
unchauffage rapide;
R3,
unchauffage
lent et lacompensation réglable
du refroidissement. Une hélice brasse l’air ducylindre
intérieur où sontplacés
letube,
lethermomètre,
etc... Des fenêtres fermées par desglaces
permettent
l’observation du tube en lumière directe et en lumière diffusée à90° ;
lesdisques
D tournant sur des coussinets servent au renversement del’appareil
(figure 1).
2.
Remplissage
des tubes. - Lapréparation
des tubes demande desprécautions
minutieuses. Il meparaît
intéressant dedévelopper
assezlonguement
latechnique
de leurremplissage.
Pour faire de bonnes observations de l’état
critique,
il fautopérer
sur unliquide
par-faitementexempt
d’unepart,
depoussières, d’impuretés chimiques,
d’humidité, et,
d’autrepart,
de gaz dissous. Pour réaliser lespremières conditions,
on distille leliquide
dans levide,
enprésence d’agents chimiques
et dedéshydratants.
Lesplus grandes
difficultés sont dues à la réalisation de la dernière condition :expulsion
des gaz dissous.L’ancienne
méthode,
qui
consiste à faire bouillir leliquide
dans le tube et à sceller ce(1) n- 15J b (i0i’).
dernier
pendant
que la vapeurs’échappe,
est trèscritiquable,
car la vapeur est en contact avec l’air etpeut
sedécomposer
au contact du verre en fusion.D’autres
méthodes,
indiquées
par certains auteurs et où la vapeurpeut
se trouver en contact avec duliège,
ducaoutchouc, etc...,
sont àrejeter également.
Pour uneplus grande
1
sûreté, il
faut arriver’àne’pas
mettre leliquidé
en contact avecl’atmosphère
dulaboratoire,
entre le moment où il est distillé
dans.le
vide ou à l’abri del’air,
et celui où ilpénètre
dans le tube àremplir.
La méthode la meilleure pour
expulser
d’unliquide
les gaz dissous consiste àcongeler
le
liquide
età-faire-le
vide;_au-dessus
du bloc deglace, pendant
sondégel.
Cetteopération,
répétée
plusieurs’fois,
donne unliquide qui
ne laisseplus dégager
de bulles audégel.
C’est laplus
sûre des méthodes connues actuellement.Dans le cas où l’on ne
dispose
que d’un volulne restreint duliquide
àétudier,
et quel’on ne veut
remplir
qu’un
ou deuxtubes,
onpeut employer
des tubesayant
la forme ci-contre(figure 2).
Onremplit
l’éprouvette
E comme un thermomètre àalcool, puis
oneffec-tue les
congélations
dans cetteéprouvette
en faisant le vide parl9.
tubulure. On
fait
enfin passer le volume voulu deliquide
dans le tube laboratoire T où on lecongèle
avant de sceller lapartie
effilée e au . chalumeau. Cette méthode a encore l’inconvénient cle mettre leliquide
en contactavec
l’air du laboratoire.Pour le
remplissage
de nombreux tubes,l’appareil
représenté
sur lafigure
3 réalise les meilleures conditions. Leliquide
et sa vapeurn’y
sont en contact
qu’avec
du verresoigneusement
lavé etdesséché,
etdu
~mercure distillé. Ce dernier ne circule même pas dans des tubes en caoutchouc. Il
n’y
a nirodages
nirobinets,
donc aucune raison de fuite etd’impuretés
dues augraissage.
L’appareil
comprend
le tube deremplissage
B,,
leséprouvettes
àcongélation
El
E2,
le tube à charbon de boisD,
les tubes-laboratoires fixés en g à laglu-marine
recouverte de mercure(ce dispositif
permet
les
pesées
avant etaprès
remplissage),
lesjoints
barométriques
àFig.
19.. 2 ° mercurecomposés
d’unelongue
cloche D emboîtée sur les brancheslibres de tubes en U venant des
appareils
à fairecommuniquer,
ledispositif
IIIremplaçant
unrobinet,
les condenseurs et la pompe de Gaede.Les radiateurs fixés sur des panneaux mobiles
permettent
lechauffage
intense etrégu-lier de tout
l’appareil;
des tubes de Grookespermettent
la surveillance du vide.Avant le
remplissage,
leliquide
est distillé dans unappareil communiquant
avecFig. à.
l’extérieur par une
longue
colonne de sodium ou de P205 et le ballon’où
leliquide
distillé est recueilli est scellépendant
que celui-ci estcongelé
dans l’airliquide.
3. Marche d’un
remplissage. -
On fait le vide dansl’appareil
pendant qu’on
lechauffe fortement et on y fait rentrer de l’air sec par le robinet r.
Après
quelques-unes
de cesopérations,
on pousse le vide et on isole l’arrivée d’air sec del’appareil
en scellant le tubc a au chalumeau.On
comprime
l’air du réservoir R(partie 111)
avec la pompeP,
defaçon
à faire monterle mercure dans la branche en U. On
plonge
le tube à charbon de bois dans l’airliquide
étranglée.
Q11 casse lapointe
scellée du ballon contenant leliquide
distillé sous le t ubelarge
Bi.
Leliquide
sevaporise
dansl’appareil
et vient se condenser dansl’éprouvette
El
plongée
dans l’air
liquide.
On rétablit la communication ayec la pompe(partie
III)
et on laisedéce-ler lentement le bloc de
glace
contenu enEi.
On entraine avec la pompe les
premières
portions
de vapeurqui
sedégagent,
on con-dense les suivantes dansEz
au moyen d’airliquide,
et on entraîne dans les condenseurs les dernièresportions.
Après
plusieurs
congélations
faites dans l’une et l’autreéprouvette
alternativement, on amène leliquide
successivement danschaque
tube-laboratoire que l’on scellependant
que leliquide
y estcongelé.
Il ne faut pas oublier cle tenircompte
de la contraction du bloc deglace,
pour évaluer leremplissage (1), approximatif
du tube avant de le sceller. Leremplis-sage D
se détermine ensuiteplus
exactement parpesées.
L’éprouvette
contenant leliquide
non utilisé est scellée et les mesuresd’indice,
duepoint
d’ébullition,
ct depoids spécifique
sont faites sur cet échantillon.Les
températures
sont mesuréesjusqu’à
25OoC avec des thermomètres à mercure deBaudin,
à divisionsrectifiées, gradués
en dixièmes dedegré,
sur un intervalle de 50"C. Unévalue
facilement,
par observation à lalunette,
le centième dedegré.
Les corrections de zéro sont faitesfréquemment
et la correction de colonneémergente
estsupprimée,
lapartie
extérieure du thermomètre étant amenée à la nlêlnatempérature
que le réservoir au moyen d’unpetit
radiateurélectrique.
Au-dessus de
250C,
lestempératurés
sont repérées
avec descouples
thermo-élec triques
cuivre-constantan reliés à ungalvanomètre
très sensible. Lescouples
sont étalonnés dans unejaquette
à vapeur deliquides
purs bouillant sous despressions
variables.4.
Dispositif
photométrique. -
Pour étudierl’opalescence critique,
on comparerl’intensité
du faisceau diffusé ou transmis à celle d’un faisceau decomparaison
que l’on affaiblit dans unrapport
connu. Commesystème réducteur,
j’ai
employé
trois nicols parceque cette méthode donne des facteurs de réduction
plus
consi-dérables que celle des deux nicols et que lalumière
parasite
a,dans ce cas, un
éclat
moindre.Le
dispositif
spec-trophotométrique
estreprésenté
par la fi-gure 4.Ci, C2
sont des cuves d’eau pure ou de solutionscolo-rées ; Ni,
N3,
les troisnicols,
celui du milieu étant .monté -,sur un cerclegradué
avec vernier.Tl
estle
tube-laboratoire ;
T,
un tubeprovenant
Fig.
4.de la même canne
que
T,
etcontenant,
dans le casd’expériences
en lumière diffusée(II),
un de craie oude
porcelaine
mate ;
Sp
est unspectromètre
deHilger.
Les sources de lumière sont un filament Nernst
(110
volts; 1,5
ampère)
ou un arc u (1) Je rappelle que le remplissage n d’un tube (le e;1 defiui par le rapport du volume du liquidemercure formé d’un
long
tube en Ureversé
sur deux cuvettes étroites contenant dumer-cure et
rempli
en y faisant le vide par un tubecapillaire
soudé sur la courbure et que l’onferme au chalumeau. Le courant arrive par les
cuvettes,
et on amorce l’arc en abaissantcelles-ci,
le tube en U étant fixé.On observe dans le
spectromètre
deuxspectres
étalés dont laligne
deséparation
doit être laplus
finepossible
et on isole, dans les deuxspectres,
unerégion
de même couleur au moyen d’une fente étroiteplacée
à laplace
du réticule. Je n’insiste pas sur leréglage
desnicols ;
Ribaud et Cabannes ontanalysé
les diverses méthodes d’affaiblissement d’un faisceau et donné dans leurs thèses de trèsprécieuses
indications.111. iÎÔSUI.TATS EXPÉRIMENTAUX.
1. Variation de
l’opalescence
avec latempérature. -
Au coursd’expériences
préliminaires,
j’ai comparé l’opalescence
critique
à des solutionsopalescentes.
Une échellede
teintes,
composée
de tubes contenant des solutions de concentrations croissantes de lait ou d’essence de citron dans l’eau, estplacée
à côté de l’étuve. A diversestempératures,
on observe en mêmetemps
le tube-laboratoire et le tube de l’échelleayant
la mêmeteinte.
En
portant
en abscisses lestempératures
et en ordonnées lesconcentrations,
onpeut
construire des courbes donnant une idée assez exacte de la variation de
l’opalescence
avecla
température.
Pour étudier avec
plus
deprécision
la variation del’opalescence
avec les différentsfacteurs dont elle
dépend,
onpeut
mesurer laquantité
de lumière diffuséeperpendiculaire-ment à la direction d’incidence. Si on n’utilise pour cette mesure
qu’un
élément de volume très étroit dans la directiond’observation,
toute la lumière diffusée sortintégralement.
Mais si ce volume est
large,
certains des amas diffusants sontplacés
sur ladirection
d’obser-vation derrière une couche de fluideabsorbant ;
unepartie
de la lumière diffusée sera donc absorbée avant de sortir du milieu trouble. Cetteabsorption
sera d’autantplus
grande
quel’opalescence
seraplus
intense.Si on observe un tube en lumière
diffusée,
un peu au-dessus de latempérature
cri-tique,
on constatequ’il est rempli
d’une brume bleue.L’opacité,
du tube estinappréciable :
toute la lumière diffusée arrive à l’oeil de l’observateur.Si la
température
décroîtjusqu’à
sa valeurcritique,
l’absorption
devientgrande
pour lespetites
longueurs
d’onde : la lumière diffusée ne s’enrichitplus
en rayons bleus et vio-lets tandis que les rayons degrande longueur
d’onde,
peuabsorbés,
émergent
latéralement. La lumièrediffusée,
bleued’abord,
devientblanche,
etl’apparence
du tube ne sembleplus
changer
àpartir
d’une certainetempérature
assezrapprochée
de latempérature
critique-L’opacité
du tube continuecependant
à croîtrelégèrement
En lumière
transmise,
on mesure lerapport
de l’intensité de la lumièreémergente
celle de la lumière incidente ~o. Pouremployer
les mêmes termes que les deux auteursqui
ont étudié les
mélanges
binaires,
nousdésignerons
par « extinction » laquantité
i
- l
, , , ,
Î
0
A la lumière transmise par le trouble
critique,
vients’ajouter
la lumière diffusée dans la direction d’incidence. Mais saquantité
esttoujours
trèspetite
parrapport
à celle de la lumière transmise etlorsque
celle-ci devientpetite,
la lumière diffusée diminue considéra-blementpuisqu’elle
doit traverser un milieu presque opaque.Nous voyons donc que la meilleure méthode d’étude de
l’opalescence critique,
pour tout le domaine detempératures
où elle seproduit,
est l’observation en lumière trans-mise.L’observation en lumière diffusée est
cependant
applicable
dans le casd’opalescence
assezfaible,
c’est-à-dire assez loin de latempérature critique.
Les observations sontplus
faciles àtempératures décroissantes,
car, dans ce cas, lephénomène
estplus
intense,
plus
étendu,
plus
régulier.
Le refroidissement du tube doit être d’auplus
0,10 C en 10 ou 15 minutes.Pour
chaque
mesure, on notesoigneusement
latempérature
et on refaitplusieurs
fois la mesure del’angle
des nicols donnantl’égalité
desplages.
Les mesures ont été faites avec lesquatre
radiations du mercure5780, 5460, 4920,
4360À;
elles sont très délicates mais encorepossibles
avec la radiation 4920 À.Nous avons vu que la théorie de Smoluchowski-Einstein
prévoit
quel’opalescence
doit être inversementproportionnelle
à t - T - 0. D’anciennes théoriesprévoyaient
unepro-portionnalité
à(T -
0)-~.
Dans les courbes suivantes
(fig. 5
et6) j’ai
réuniquelques
résultats de mesures en lumière transmise.Le
produit
e > t observé est sensiblement constant dans un domaine detempératures
Fig. 5.
_
Fig.
6.s’étendant de
quelques
dixièmes dedegré après
le début del’opalescence,
ào,~0°
C environ de latempérature
deréapparition T’c
duménisque.
Si on essaie
d’appliquer
les résultats à une formule et2 =Cte,
on constate que les écarts entre lesproduits
observés et lesproduits
calculés sont bienplus
considérables que pour la formuleprécédente.
Ces
premiers
résultatsd’expérience
nous amènent à laisser de côtécomplètement
les anciennes théories où lesimpuretés
interviennent comme cause del’opalescence.
J’ai constaté encore
qu’à températures décroissantes,
l’opalescence
commence à unetempérature plus
élevée que celle àlaquelle
elledisparaît
àtempératures
croissantes. Enfai-sant varier les conditions
d’expérience,
j’ai
observé aussi quel’opalescence
estplus
intense àtempératures
décroissantesqu’à températures
croissantes.La
photographie
permet
de mettre nettement en évidence cette différence d’intensité duphénomène.
Onpeut
photographier
letube,
éclairé à90°,
à diversestempératures.
Lafig.
7est la
reproduction
d’un cliché obtenu ainsi. Adroite,
on voit leliquide
etl’opalescence
àtempératures croissantes ;
àgauche,
l’opalescence
àtempératures
décroissantes. Lesphcto-graphies
sontprises
auvoisinage
du maximum.vu à travers le tube-laboratoire. 0 voit, sur 1;1
figure
8 ainsi obtenue,températures
.. , , i , . ,. --1Fig.:.
’Fig.
8.croisâmesen Dans) i aDsorptIon esL
plus
faiblequ’à températures
dé-croissante(en
haut).
J’ai encore utilisé la
photogra-phic
pour constater que lcliquide
est un peu
plus
opalescent
que sa vapeur,. Onpetit
photographier
le tube en lumière transmise, dans lapartie
où se trouve leménisque.
Lafigure
9,
surlaquelle
on voit leliquide
à lapartie
inférieure,
montre la for-mation del’opalescence
dans leli-quide
et son extension dans tout letube
quand
leménisques
disparaît.
,
En lumière
diffusée,
lesphotogra-phies
sont encoreplus
intéressantes. On voit nettement leliquide,
dont leménisque
s’abaisse,
deveniropales-cent avant la vapeur,
puis
l’opales-cence gagner tout le tube et passer
par un maximum d’intensité
quand
leménisque
a totalementdisparu
(fig.
10 et11).
2. Variation de
l’opalescence
avec À. - Pour étudier la variation
de
l’opalescence
avec lalongueur
d’onde de la lumière incidente, il est
commode de
séparer
les radiations dans lespectromètre,
cequi
évitel’emploi
de cuves et d’écrans colorés. Cette étude a été faite pour 100qua-tre radiations visibles du mercure :
jaune,
57801; verte,
5160 B:bleue-verte, 4920 A,
etbleue,
1360 1.S’il existe entre l’extinction et la
longueur
d’onde une relation de la forme e.~, =Cte,
~on a
Si on
porte
en abscisses et en ordonnéeslog
e, lespoints
observés seplacent
alorssur des droites de coefficient
angulaire
n.Sur le
graphique
représenté
enfigure
12,
je
donne unexemple
de résultats obtenus avec l’éther. Pour lestempératures
comprises
entre le début del’opalescence
et0,15o
C environ de latempérature
deréapparition
duménisque
l’1’c,
le coefficient n estégal
à 4..LB.u-dessous de latempérature T’c
j-
0,15°C,
le coefficientangulaire
décroît defaçon
continue pourprendre
àO,05(J
C de7",,
la valeur 2.Dans les mesures en lumière
diffusée,
on constate aussi une décroissance de ~z, mais on nepou[
dire si cette variation est dueuniquement
à une modification de l’état de la subs-tancequi
diffuse. Dans ce cas, eneffet,
la cause du blanchissement est double : d’unepart
à la suite de la rlécroissance de n, et d’autre
part
à la suite dgl’absorption
dont nous avons.
parlé
précédemment.
Les résultats que
j’ai obtenus
sur l’éther et 1"acétated’éthyle
montrent nettement une ~ diminution de ii. Aux environs immédiats de latempérature
critique,
les amas diffusantsFig.
9.ne
s’applique
plus intégralement.
Le brouillardopalescent
évolue enquelque
sorte commue lestroubles
formés’ @par
précipitation d’.iBgCl,
pourlesquels
l’exposant n
a la valeur 4 au >débuts de la formation et décroît
jusqu’à 2
par suite del’augmentation
du diamètre des par-ticulesen1suspension.
°
d’un
liquide
pur,malgré
les difficultés de réalisationauxquelles
on seheurterait.
K.Onnee
Fig. 12.
n
,a pu observer à
l’ultramicroscope
desparticules séparées
diffusant de lalumière,
dans leô brouillardcritique
d’unmélange amylène-amiline.
3. Variation de
l’opalescence
avec leremplissage
des tubes. - Avant d’aborder cettequestion, j’ai
étudié la variation destempératures
deréapparition
et de,
disparition
duménisque
avec leremplissage
D des tubes.E. Mathias
(1)
a montré que lephénomène
deCagniard La
Tour est une fonction du~’
remplissage qui
passe par un maximumlorsque
D a la valeurcritique.
Leslaites sur ce
sujet
avaient donné des résultats contradictoires. J’aiopéré
sur des tubes à .éther et à acétated’éthyle.
Les formules suivantes relient lestempératures
7c
et7e
aurem-plissage
D. Pourl’éther,
on a : avec le maximum.avec le maximum
Pour l’acétate
d’éthyle,
~e
qui
donne la valeur maximumEn étudiant des tubes à
remplissages
différentsprovenant
d’une même canne de verre,-ayant
despropriétés optiques
semblables,
on constate quel’opalescence
a des intensités etFig. i3.
àes durées
qui
varient avec leremplissage
des tubes.Quand
celui-ci estplus
grand
ouplus
:petit
que0,50,
les courbesd’extinction, qui
restentsemblables,
sontplus
aplaties
et moins étendue. Laquantité
de lumière absorbée croît avec leremplissage,
passe par unerégion
de maximum pour lesremplissages
voisins duremplissage critique,
puis
décroîtquand
D continue àaugmenter.
Le domaine de
l’opalescence
varie dans le même sens que son intensité. Pour lesremplis-sages voisins de
0,~0,
il a sa valeur maximum : 3°C pourl’éther, 4,5°
C pour l’acétateA
températures
décroissantes,
la différence entre latempérature
du maximumd’opales-cence
Tm
et latempérature
deréapparition
T’e
diminue pour lesremplissages
voisins duremplissage critique.
Pourl’éther,
parexemple,
cettedifférence, qui
est de pour lesgrands
etpetits remplissages,
décroîtjusqu’à
moins de0,03° C.
Lesgraphiques
de lafig.
13représentent
les résultats obtenus.4. Influence des conditions
thermiques. -
Jepasserai
trèsrapidement
ici sur cet effet. Il mesuffira,
pour mettre sonimportance
enévidence,
designaler
lesexpériences
suivantes. En refroidissant un même tube à la vitesse de undegré
en 50minutes,
15minutes,
puis
7minutes,
lesopalescences
maxima observéesprennent
les valeurs relatives1, 1/3
et1/8.
’
Les courbes
d’opalescence
restentidentiques
quand
la vitesse de refroidissement ne devient pas inférieure à undegré
en 50 minutes.Ceci,
comme l’influence desimpuretés, explique
le fait quel’opalescence
soit demeuréelongtemps inaperçue
par lesexpérimentateurs.
-5. Variation avec la nature des
liquides.
- J’ai étudié lesacétates
deméthyle,
éthyle, butyle
etisobutyle
dans des tubessemblables,
avec le mêmeremplissage
voisin de0,50.
Pour les deux derniers
éthers,
aucune différence n’est apparue dans lesopalescences.
Mais celle-ci est nettement
plus
accuséequand
on passe dupremier
auquatrième
terme de la sériehomologue.
Les intensités sont à peuprès
proportionnelles
aux carrés despoids-moléculaires
jusqu’à
0,20°
C environ de latempérature
du maximum. Si onprend
pour unité laquantité
de lumière diffusée dans des conditions bien définies par l’acétate deméthyle à
T’c +-
~,~°C,
on trouvée pour l’acétated’éthyle
1,46 et,
pour le butyle,
2,46.
Dans ces mêmesconditions,
on trouve pour l’éther1,60.
la
température
ordinaire,
lerapport
des intensités diffusées par l’éther et l’acétated’éthyle,
mesurépar W.-H.
Martin,
est1,12.
Les mesuresprécédentes
donnent,
pour lerapport
à+
2,5°C,
la valeur1,09. A
+
0,3°C,
on trouve pour valeur de cerapport
0,80.
On voit que la diffusion par un
liquide
estcomparable
à la diffusion par la vapeur un peu au-dessus dupoint critique.
Ce n’estqu’au voisinage
de celui-ci quel’opalescence
negarde plus
le caractère de la diffusion par un milieu trouble àparticules petites
parrapport
à la
longueur
d’onde.6. Mesure de N. - La formule d’Einstein-Smoluchoulski
permet
le calcul du nombred’Avogadro,
si l’on connaît les valeurs de lacompressibilité
et de l’indice de réfrac-tion à latempérature
d’observation. Il existe treis peu derenseignements
sur cescons-tantes,
et ela limite l’utilisation de la formule pour lesliquides
quej’ai
étudiés.J’ai
cependant
puappliquer
la formule àl’étherr
à1,2°C
au-dessus de satempérature
critique,.
Les mesures de Calitzine donnent l’indice de réfraction ne== 1,12
et celles deRamsay
elYoung
permettent
le calcul de lacompressibilité
à cettetempérature,
enpar-tant des isothermes.
La mesure
photométrique
durapport
de l’éclat du volume de fluideopalescent à
’
l’éclairement d’une surface
plane placée
perpendiculairement
au faisceauincident,
au milieu de cevolume,
est rendue difficile du fait que laquantité
de lumière diffusée est trèspetite.
Il estplus
commode de comparer d’abord la diffusion par le brouillardcritique
à celleproduite
par unplan
diffuseurplacé
à 45° du faisceau incident à laplace
dutube-laboratoire,
une mesure absolue étant faite pour ceplan.
Ledispositif expérimental
estanalogue
à celuiemployé
par Cabannes pour la mesure de laquantité
de lumière diffuséepar les
gaztransparents.
Deux séries de déterminations faites en utilisant des
plaques
diffusantes différentes m’ont donné pour t’V les valeurs moyennes 6.1U-’’ et GH .1022. La seule mesure de N faite en utilisail’apalescence
critique
d’unliquide
pur avait donné75.10 [K.
ONNES,
Ethylène,
207
7. Etude
photographique
del’opalescence.
-L’étude
spectrophotométrique
del’opalescence
critique
par observation visuelle directe de la lumière diffusée ou de la lumière transmise estlongue
etpénible
à effectuer. Eneffet,
la construction de bonnes courbesd’opalescence
exige
la connaissance d’ungrand
nombre depoints
observés. LephénOIU(Bne
étudié s’étend sur un domaine detempératures
deplusieurs
degrés
et,
comme les mesures n’ont de valeur quelorsque
latempérature
varie avec une lenteurextrême,
uneexpérience
doit seprolonger
pendant
plusieurs
heures.J’ai cherché à
appliquer
à l’étude del’opalescence
critique
laspectrophotométrie
pho-tographique, qui
présente
leprécieux avantage
de fournir un document inaltérable etper-lnettra
d’étendre à larégion
ultra-violette duspectre
les recherches faitesjusqu’ici
dans larégion
visible. Cette méthode m’apermis
de vérifierrécemment,
en lumièretransmise,
les lois de variation del’opalescence
critique
avec latempérature
et lalongueur
d’onde. L’étude en lumière diffusée estplus
délicate à cause de la faible intensité duphénomène.
On fait tomber sur la fente d’un
spectrographe
un faisceau de lumière issu d’une sourcesconstante
(filament
1’ernst suraccumulateurs)
et traversant le tube-laboratoire. Onporte
le tube à unetelnpérature supérieure
dequelques
degrés
à latempérature critique
duliquide
qu’il contient,
defaçon
que le fluidesoit parfaitement
transparent,
sans traced’opalescence.
On
prend
une série dephotographies
duspectre
en affaiblissantchaque
fois l’intensité du faisceau dans unrapport
connu au moyen d’un coin deGoldberg
étalonné. On laisse refroi-dir le tube très lentelnent et onprend
desphotographies
duspectre
à diversestempéra-tures voisines de
T’c
pourlesquelles
il y aopalescence.
Les poses sont de même
durée,
étant faites au moyen d’undispositif
automatique qui
enregistre
en mêmetemps
ces durées. Lesplaques employées
sont desplaques
Chroma V. R. de la maisonLumière,
à sensibilité exaltée pour levert,
lejaune
et le rouge, àgrain
très fin et de bonne sensibilité. Une fois lesspectres
photographiés,
onprojette
sur la fente duspectrographe
l’image
d’un arc à mercure. Les raies de ce métal servent àl’étalonnage
desspectres
enlongueurs
d’onde.En mesurant au
microphotomètre
les densités sur une mêmerégion
de tous lesspectres
obtenus et enappliquant
la méthodeindiquée
parFabry
et Buisson pour l’étude de >l’absorption
de l’ozone(’),
onpeut
construire les courbes de variation de l’intensitéd’opa-lescence avec la
température
et avec lalongueur
d’onde.On trouve des courbes
analogues
à celles obtenuesprécédemment
avec les résultats des observations visuclles directes._
Dans le
présent
travail,
j’ai
mis aupoint
latechnique
de l’étudeexpérimentale
de l’étatcritique,
en décrivant une étuveélectrique
et undispositif
deremplissage
des tubes. Des observationsphotométriques
directes et des observationsphotographiques
m’ont amené à vérifier les formulesthéoriques
données par Einstein-Smoluchowskiet, récemment,
par Ornstein-Zernike. J’ai ainsi établi les lois
expérimentales
de variation del’opalescence
critique
avec latempérature,
lalongueur
d’onde,
leremplissage
destubes,
la nature de laphase
et les conditionsthermiques.
Une mesure absolue l’a
permis
de vérifierplus
étroitement ces formulcs et de donner deux nouvelles valeurs du nombre enparfaite
concordance avec les déterminations lesplus
récentes de cette constante,.Les apparences
critiques
ne formentplus
unchapitre spécial
de lathermodynamique :
l’opalescence
les relie étroitement àl’optique
et aux théories modernes sur la constitution de la matière.Il est intéressant de noter en terminant que la construction des courbes
d’opalescence
par mesures
photométriques
est une méthodeprécise
et sûre pour déterminer deux cons-tantesimportantes :
latempérature
et la densitécritiques.
,(1) Voir à ce sujet l’article de MM. Buisson et F.BBRY dans la Revue d’Optique tlaéorique et
t. 3 (l92Í.).
Manuscrit reçu le i 0 mars 19:! Í.