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Mise au point d’un microcalorimètre différentiel simple
à constante de temps faible
D. Blet-Talbot
To cite this version:
102A.
MISE AU POINT D’UN MICROCALORIMÈTRE DIFFÉRENTIEL SIMPLE A CONSTANTE DE TEMPS FAIBLE
Par Mme D.
BLET-TALBOT,
Laboratoire de Photométrie du C. R. S. I. M., Marseille.
Résumé. 2014 En vue d’étudier le bilan énergétique d’une photopile au sélénium, nous avons
réalisé un microcalorimètre simple, d’un type très particulier dont la constante de temps est faible
(de l’ordre de 15 secondes). Étude de ses caractéristiques et description du montage optique utilisé. Associant à ce calorimètre un amplificateur galvanométrique à contre-réaction, la théorie nous
limite à l’emploi d’un seul thermo-couple. Examen des caractéristiques d’un tel amplificateur et
étalonnage de l’ensemble calorimètre-amplificateur. La sensibilité obtenue est de 0,1 microwatt. Abstract. 2014 In order to study the thermodynamics of a selenium photocell, a simple
micro-calorimeter with a short time constant (of about 15 s) has been designed. Its characteristics are
discussed and the optical arrangement described.
With this calorimeter is associated a feedback galvanometer amplifier, since theory permits
only one thermocouple to be used. Performance of such an amplifier is studied and calibration of both calorimeter and amplifier is given. A sensitivity of 0,1 microwatt is obtained.
PHYSIQUE APPLIQUÉE 19, 1958,
1.
Étude
théorique
du calorimètre. - Lesphéno-mènes
thermiques
que nous avons à étudier au seindes
photopiles
étant brefs etfaibles,
il est nécessaire d’utiliser unappareil
ayant
une constante detemps
courte et une
grande
sensibilité. A ceteffet,
nous avons réalisé unappareillage remplissant
cescondi-tions,
le calorimètre étant associé à unamplifi-cateur.
Pour nous
permettre
d’entreprendre
cette étudemicro-calorimétrique,
M. Calvet avait eu l’extrêmecomplaisance
de nousprêter
l’un de sespremiers
calorimètres,
sensible etstable,
et nous l’enremer-cions bien sincèrement.
Dans cet
appareil,
le tube au fondduquel
estlogé
le semi-conducteur mesure 50 cm de haut et son diamètre intérieur est de1,4
cm ; ilplonge
entièrement dans
l’appareil
pour s’introduire dans la cellule ducalorimètre,
tube4e
laiton de1,6
à1,7
cm de diamètre. Cedispositif
offrait,
dans notre casparticulier,
deux inconvénients : 10 difliculté dediriger,
sans aucunevisibilité,
sur la surfacesen-sible de la
photopile,
un étroitpinceau
lumineuxqui
ne devait pas effleurer la monture de laphoto-pile,
et 20impossibilité
d’envoyer
sur cettephoto-pile
uneénergie
lumineuse suffisante du fait de ladistance
imposée
entre elle etl’optique.
Eneffet,
sif
= 50 cm et D= 1,4
cm, l’ouverture utile estD/f
= 1/36,
le faisceau est donc ouvert àf
/36.
Dans notre cas,f
=14,3
cm et D =3,5
cm, le
faisceau est ouvert à
f /4
et laquantité
de lumière variant comme le carré durapport
desouvertures,
soit
(36 /4) 2==
81,
nous pouvonsenvoyer
sur lesemi-conducteur 81 fois
plus
de lumière.L’avan-tage
est intéressantpuisque
lesphénomènes
ther-miques
que nous cherchons à étudier sontpropor-tionnels à
l’énergie
quereçoit
laphotopile.
Notre cas très
particulier
nous a donc amenés àabandonner,
le microcalorimètre Calvet pour étudierune
conception
totalement différente del’appareil
qui
doitrépondre
à des besoins bienprécis.
La mise au
point
de ce calorimètre a faitappel
à la théorie pour le choix des divers facteurs tels que nombre et nature descouples, longueur
et section des filsqui
lesconstituent,
masse en eau, etc...Considérons les
équations
simplifiées
d’un calori-mètre : r =y IP
et a= 1 IP
danslesquelles r
estla constante de
temps,
y lacapacité calorifique
ducorps
calorimétrique,
P la somme despertes
dechaleur,
a la sensibilité. ,Il est évident que r est d’autant
plus
petit
que P estplus
grand
et yplus
petit.
Parcontre,
a estd’autant
plus
grand
que P est faible. Il convient doncd’adopter
pour chacun d’eux une valeursatis-faisante
qui,
aupoint
de vueexpérimental,
soitaisément réalisable.
Pour que y soit
faible,
nous choisissons un corpscalorimétrique
de dimensions aussi réduites quepossible.
Pour satisfaire à cettecondition,
le semi-conducteur constitue lui-même le corpscalori-métrique équipé
d’un seulcouple.
Calcul du maximum de sensibilité. -
Reprenons
les calculs
classiques [1], [2], [3]
en utilisant lessymboles
normalisés enthermodynamique.
Laforce électro-motrice totale libérée par les
thermo-couples
est : E =nEo
A0 où n, nombre decouples ;
1
Eo,
pouvoir thermoélectrique
d’uncouple
à latempérature
ambiante ;
A6,
différence detempérature
entre les soudures chaudes et les soudures froides.103 A
Si l’on
produit
unepuissance électrique
W,
Fintensité 7
qui
traverse le circuit est donnée parl’expression :
dans
laquelle
p est la résistance del’appareil
de mesure, 1 lalongueur
commune des fils des deux métaux constituant lescouples,
R la résistanceélectrique
totale des fils d’uncouple
par unité delongueur.
Notre cas
correspondant
à une basseimpédance,
soit p -
0, l’expression (1)
devient :relation
indépendante
du nombre decouples.
D’autrepart,
lapuissance
électrique
Ws’écrit :dans
laquelle
Po
est laperte
de chaleur par seconde due à toutphénomène
autre que la conduction dans les fils descouples
et K laconductivité
ther-niique
totale des fils descouples.
N. B. - Nous avonsnégligé
le terme relatif à lacompensation
d’une faiblepartie
de lapuissance
par l"éffet Peltierpuisque n
= 1 et que les courants dethermocouple
utiliséscorrespondent
à desdéga-gements
ouabsorption
de chaleur dequelques
micro-micro-calories/seconde.
Nous en
exprimons
la sensibilité a, sachantque a =
I/W.
Lequotient
de(2)
et(3)
donne :Pour avoir a
maximum,
il faut queEo
soitgrand
et que les termes du dénominateur soient
petits.
Nous choisirons donc pour n la valeur 1 et nous avonspris 1
= 5 cm(longueur qui
seraultérieu-rement
réduite).
Détermination de la section des fils du
couple.
-Soient pi,
S 1, k,
et- p2,S2, k2
successivement la résistivitéélectrique,
la section et la conductivitéthermique
respectivement
pour le cuivre et leconstantan. R et .K
s’expriment
par les relations :En dérivant les relations
(4), (5)
et(6),
on obtient’ l’expression
’connueSlIS2
== B/pl k2/P2 k 11
don-nant le
rapport
dessections,
d’où lerapport
des diamètresd21d,
=4,5.
Le fil de constantan devrait être4,5
foisplus
gros que le fil de cuivre.D’autre
part,
les calculs montrentqu’en,
valeurabsolue les sections doivent
être,
dans notre cas,les
plus
grossespossible.
Malheureusement,
l’utilisation de fils assez grossoulève une difficulté de réalisation. En
effet,
comme nous le verronsplus loin,
lesphotopiles
étudiées sont extrêmement minces et
fragiles ;
ellesexigent
d’êtremanipulées
avec leplus grand
soin
aussi avons-nous
adopté
pour constituer lecouple,
un diamètre de filunique
égal
à0,1
mm. Au delàde cette
valeur,
le constantan offre unetrop
grande
rigidité.
’. L’élaboration d’un autre
montage
permettra
d’utiliser ultérieurement des fils
plus
gros, donc d’accroître la sensibilité de notreappareil.
2.
Choix del’amplifieateur.
- La théorie quenous avons établie
reposant
surl’emploi
d’unappa-reil de mesure
d’impédance
négligeable,
nous avonsutilisé un
amplificateur
possédant
cettecaracté-ristique.
Nous avons
adopté
unamplificateur
galvano-métrique
à coefficientd’amplification négatif
élevé et à contre-réaction. La théorie d’un telamplificateur
dont le circuit d’entréeest,
dans notre casparticulier,
ungalvanomètre,
a étédéveloppée
par G. Blet
[4].
Le schéma de notre
montage
estreprésenté
surla
figurel
ci-après.-
1
FIG. 1. -2013 Schéma général. -
Cl et C2, deux
thermo-couples reliés en opposition (fils de constantan réunis
en 0) ; A, amplificateur galvanométrique ; E,
enre-gistreur.
Une boucle de réaction et de contre-réaction relie la sortie à l’entrée. Le miroir d’un
galvano-mètre robuste
(type
cubique
AOIP)
de sensi-bilité1,75.10-9
A/mm
à 1mètre ;
résistance interne116 £à ;
résistancecritiqué 1 900 Q ;
période
3 s,reçoit l’image
du filament d’unelampe
6 V-5 A alimentée avec une tensionalter-native stabilisée. Le faisceau
lumineux,
qu’un
dia-phragme
limite à une tacherectangulaire,
tombe sur une cellulephotoélectrique
double à gaz aucésium.
L’amplificateur
électronique
à courantcontinu est du
type classique.
Les alimen-tations B. T. et H. T. sont fournies chacune par unredresseur à àlimentation stabilisée
chargeant
deux batteries d’accumulateursauxquelles
ces tensions sontrespectivement opposées.
Cemontage
entampon
assure uneparfaite
stabilité.Les calculs montrent
[4]
que dans un tel circuitindé-pendante
du coefficientd’amplification K
etpro-portionnelle
à la résistance de çontre-réaction R. Si onappelle
K’ le tauxde
contre-réaction,
legain
del’amplificateur
Gs’écrit :
:
Autrement
dit,
enagissant
convenablement sur K’ - et le taux de réaction-, on
peut
àvolonté
régler
legain
etl’impédance
d’entrée Z. La théorie donne pour valeur de cette dernière : Z = R.r .10-10,
enappelant
r la résistance dugalvanomètre.
Or Rpeut
varier de 3 300 à 1 Ma. Sachant que la résistance de notregalvanomètre
est r = 116
-Q,
nous avonsapproximativement
dans un cas Z =4.10-5 et dans l’autre Z == 10-2 QL Même pour cette valeur extrême de
R,
la résistanceapparente
n’est que le dix millième de la résistance vraie.La tension recueillie V est
disponible
aux bornesd’une résistance de notre choix
(variable
de 100 à 1 000Q)
etinjectée
àl’enregistreur
E.3.
Description
du calorimètre. - Nousavons vu
que pour réduire la constante de
temps
’t’, il fallaitdiminuer la
capacité
calorifique
du corpscalori-métrique.
Il était donclogique
que celui-ci soit constituéuniquement
par les deuxsemi-conduc-teurs
équipés
chacun de leurthermocouple.
3.1. PHOTOPILES. - Lespremiers
essais ont été effectués avec des cellules au séléniumcirculaires,
de
0,5
mmd’épaisseur,
de 10 mm dediamètre,
fabriquées
sursupport
métallique
léger
spécia-lement pour nos besoins par la Société allemande
Falkenthal et Presser. La
capacité
calorifique
(ou
masse en
eau)
d’une telle cellule était de 30 mg, etla constante.de
temps
du calorimètre de 1 mnenvi-ron. Nous voulions obtenir mieux encore. Sur notre
demande,
la même Société Falkenthal a réussi à nousfabriquer
des cellulesparticulières
sursupport
eutectique
Bi - Sn -Cd,
de0,2
mmd’épaisseur
(dont
0,1
mm pour lesupport),
de 7 mm delarge
et10 mm de
long.
La cathode est réalisée au moyend’une bande de contact
également
eneutectique.
3.2. THERMO-COUPLES. --- Les deux
thermo-couples
sont montés avec du fil de cuivre de0,1
mmde diamètre et du fil de constantan de même dia-mètre. Leur
longueur
commune est de 50 mm. A uneextrémité,
ils sont finement soudés ensemble etaplatis, puis
soudés à une lame declinquant
decuivre de moins de
0,1
mmd’épaisseur
etquelques
dixièmes de mm de diamètre. 3.3.
SUPPORT.
-- Laphotographie
de lafigure
2représente
lepremier
support
enplexiglas
réalisépour les
premières
cellules circulaires.Il
comporte
troispieds
reposant
chacun en unpoint
sur le sol. Deux barrettesparallèles,
égale-ment en
plexiglas,
sont collées sur l’anneau dusupport
et maintiennent les deux cellules defaçon
que les centres soient distants de 20 mm. Le4
FiG. 2. -, Support des deux photopiles au sélénium.
nouveau
support
est conçu selon le mêmeprincipe
et ne diffère du
précédent
que par la forme de la barrette. Au lieu d’être maintenues par lapression
de l’extrémité de deux arceaux, les cellules sontsimplement
glissées
dans une fente fine comme lemontre la
figure
3 trèsagrandie.
FIG. 3. --Schéma d’une partie du nouveau support
simplifié.
C’est la bande de contact
qui
se trouve coincéesous les
parties a
etb,
la surface sensible de la cellule étant par côté de manière à recevoirlibre-ment un
rayonnement
donné. Les électrodes sontfaites avec du fil de cuivre de
0,1
mm de diamètre.Le fil de cathode vient se
glisser
sous a(ou
bj
au contact de la banded’eutectique,
et le fil d’anodeest
glissé
sous lacellule,
entre celle-ci et leplexiglas.
Chaque
cellule est évidemmentdépourvue
de mon-ture. La soudure duthermocouple
vient à son tourse
glisser
sous la facepostérieure
de lacellule,
toutcomme le fil d’anode dont elle est
éloignée
d’envi-ron 2 à 3 mm. Une cloison en
papier
noirsépare
les deux cellules pour éviter toute réflexion lumineuse105 A
3.4. RÉCIPIENT
CALORIMÉTRIQUE.
- Lesemi-conducteur repose, par l’intermédiaire de son
sup-port
enplexiglas,
au fond d’unrécipient
cylin-drique
en cuivre rouge d’environ 50 mm dedia-mètre et 100 mm de
haut,
muni d’un seul tube latéralpermettant
la sortie de la totalité des fils. Une cosse soudée intérieurement à laparoi reçôit
les deux fils de constantan reliésensemble
puisque
les deux
couples
sont branchés enopposition.
Unmince couvercle en
plexiglas
protège
cerécipient
des courants d’air extérieurs et de la
poussière,
etpermet
le passage de la lumière. Cerécipient
estintroduit dans un
grand
vase Dewargarni
de cotonhydrophile
que ferme unépais
couvercle d’isoveréchancré pour le passage de la lumière. L’ensemble
est entouré d’un volumineux matelas d’isover
main-tenu par une ceinture en carton.
4.
Montage
optique.
- Il estreprésenté
par le schéma de lafigure
4.FIC. 4. - Montage optique. - Pour la commodité
d’exé-cution du schéma, l’ensemble du montage a été repré-senté en plan, alors que la partie A est horizontale et la
partie B verticale. ’
Le
montage,
parfaitement symétrique,
comprend
deux faisceaux lumineuxidentiques.
S, lampes
à incandescence 6 V - 5 A.C,
condenseur.M,
miroirsplans
aluminiés.F,
filtres.D, diaphragmes
circulaires de 5 mm de diamètre.m, miroir
plan
incliné à450.
L,
lentille.R,
semi-conducteurs.Les condenseurs forment sur les
diaphragmes
Dl’image
des filaments des sourcesaprès
réflexionsur les miroirs
M ;
la lentille L forme sur les cellulesdont elle est distante de 143 mm
l’image
des trous D.Ce
dispositif optique
est fixé sur uneplanche
de duraluminépais,
maintenuerigidement
au-dessus duplan
de travail par troiscornières,
cequi
permetde
suspendre
lerécipient calorimétrique
à cetteplaque métallique
et del’y
fixer solidement avantson introduction dans le vase Dewar. Avant cette
opération
il est en effetindispensable
d’effectuer la mise aupoint optique
sur les semi-conducteurspendant
qu’ils
sont visibles.Chaque
image
lumi-neuse a 5 mm de diamètre. Un carter en
bois,
muni de deux volets pour le passage des faisceaux
lumineux
incidents,
élimine la lumièreparasite.
4.1. CHOIX DES FILTRES. - Ilimportait
à la fois dedisposer
d’unrayonnement
aussimonochro-matique
quepossible
et d’éliminerrigoureusement
tous les rayons duproche infra-rouge qui
pro-duisent sur les cellules au sélénium des
phénomènes
de
fatigue.
Cette seconde condition estremplie
àl’aide d’une cuve contenant
simplement
unesolu-tion saturée de
SO,Cui
sous 1 cmd’épaisseur.
D’autres filtres anti I. R.
(6)
ont étéétudiés,
maisaucun n’a donné
pleinement
satisfaction.Si la bande
spectrale
isolée estétroite,
elle n’est pasmonochromatique.
Nous avonsadopté
le filtreWratten no
40,
vert,qui
a son maximum detrans-mission pour la
longueur
d’onde À =0,51
pL,
lon-gueur d’onde pour
laquelle
les cellules au séléniumprésentent
leur sensibilité maxima. Au-dessous de0,46 y
et au-dessus de0,63
y, la transmission dufiltre est
négligeable.
4.2. ALIMENTATION DES SOURCES LUMINEUSES.
- La stabilité
rigoureuse
de la tensionappliquée
aux bornes
des
deuxlampes
est obtenue en oppo-sant à une batterie d’accumulateurs une tension alternativerégulée,
redressée et filtrée. Enoutre,
pour que les deux sources fonctionnent dans lesmêmes
conditions,
elles sont branchées en série.Elles sont
également légèrement sous-voltées,
pouréviter un vieillissement
trop
rapide.
’ 5. Calcul des
caracteristiques
du calorimètre.-5.1. DÉTERMINATION DE LA CAPACITÉ CALORI-FIQUE YI D’UNE CELLULE AU SÉLÉNIUM. - Connais-sant le
poids
total de laphotopile, l’épaisseur
et lacomposition
dusupport
eutectique, l’épaisseur
dudépôt
de sélénium et les chaleursspécifiques
detous les
constituants,
nous en déduisons : Yi= 3,39 mg.
5.2. CAPACITÉ CALORIFIQUE y, D’UN COUPLE.
--Connaissant le
poids
ducouple
et lalongueur
des fils de cuivre et de constantan,on
en déduit lepoids
dechaque
élément(y eompris
lapastille
deLa
capacité
calorifique
totale de la celluleasso-ciée à son
couple
atteint donc : y= 4,2
mg. 5.3. CALCUL DES PERTES. - Leséchanges
de chaleur s’effectuent au sein de notre calorimètredes trois manières connues suivantes : par
nement,
parconduction,
ainsi que par convectionpuisque
nousopérons
dans l’air(notre
installationcomporte
le moyen de faire levide,
mais les essaisréalisés dans l’air et dans le vide ont donné des résultats
comparables
quant
à la sensibilité et à lastabilité).
Nous avonsadopté
les coefficients relevéssoit dans le recueil de
Fabry
[5],
soit dans le manuel de Hütte[6].
Les résultats sont les suivants :
a) pertes
parrayonnement
par la surface totale de la cellule :b) pertes
par les faces de la cellule dans l’air(par
convection etconduction) :
c) pertes
par conduction par les fils :La
quantité
de chaleur totaleperdue
par la cel-lule est donc :Nous
avons
négligé
lespertes
par lesupport
enplexiglas.
Calcul de -r et a. - Les résultats trouvés
précé-demment
permettent
d’évaluer la constante detemps ï
et la sensibilité 6.Reprenons
leséquations
simplifiées
(chap.
1)
du calorimètre :Sachant que le
pouvoir
thermoélectrique
d’uncouple
cuivre-constantan est 40.10-6v/oC,
nous avons pour a:Exprimons
la valeur de P encalories/s
pourcalculer r en secondes.
ce
qui
donne :6.
Étude
del’amplifleateur.
- Avant d’utilisercet
amplificateur
en liaison avec lecalorimètre,
nous allons en étudier successivement les diversescaractéristiques
telles que :linéarité,
stabilité,
sensibilité.L’appareil
de mesure, branché à lasortie de
l’amplificateur,
est unenregistreur
poten-tiométrique
à courantcontinu,
àplume,
dont la vitesse deréponse
est de 2 secondes pour latra-versée
complète
de l’échelle(qui
mesure 25cm)
etdont l’amortissement est
réglable.
La résistance decharge
R del’amplificateur
est unpotentiomètre
à
plots
de 1 100ohms,
dont onprélève
une fractionconvenable pour
l’appliquer
aux bornes d’entrée del’enregistreur.
6.1. LINÉARITÉ. - Nous
envoyons à l’entrée de
l’amplificateur
unsignal
variable,
degrandeur
connue, en utilisant le
montage
suivant( fig.
5).
FiG. 5. - Schéma
électrique
pour l’étude de la linéarité de l’amplificateur.
La source de tension est un accumulateur de
6 volts.
a et b sont des boîtes de résistances X 1 000 Q. x est une boîte de résistances X 1 O.
La somme des résistances fixes r,
et r2
estégale
à la résistance des deuxthermocouples majorée
de celle des fils de connexion dugalvanomètre.
G,
micro-ampèremètre qui
mesure le courantdébité dans le circuit ABCD.
Pour une même valeur du
gain
del’ampli-ficateur
(29 100)
et une résistance R de 800 0 auxbornes de
l’enregistreur
E,
on fait varier x de 1à 11
Q,
toutes les autres résistances du circuitrestant naturellement
fixes,
et on relève pourchacune des valeurs de x la déviation
correspon-dante obtenue sur
l’enregistreur.
Les tensions ainsiappliquées
àl’amplificateur
s’échelonnent de22,5.10-9
V à 239.10-9 V. Les résultats de ces mesures ont montré que l’écartquadratique
moyen à la linéarité est de l’ordre de0,25
%.
Cette valeurreprésentant
précisément
la tolérance de linéarité del’enregistreur,
nous prouvons, conclure quel’amplificateur n’apporte
pas d’erreursysté-matique,
parrapport
à lalinéarité, supérieure
à laprécision
del’enregistreur.
Il semble donc que l’ensemblegalvanomètre-amplificateur
etenre-gistreur puisse
être considéré comme linéaire à mieux que0,5
%
près.
6.2. STABILITÉ. - Notre installation n’est à
107 A
dérive nous
gêne
très peu : étant données lacons-tante de
temps
très faible de l’ensemble et laquasi- ,
spontanéité
desphénomènes thermiques
étudiés,
nous effectuons
toujours
une série de dixenregis-trements d’une même mesure.
La
figure
6 est lareproduction
photographique
FiG. 6. - Stabilité obtenue
avec un gain de 29 100 - durée : 5 mn.
d’un
enregistrement
montrant la stabilité obtenuequi
est satisfaisante.Les traits
verticaux,
distants de 25 mm,corres-pondent
à un intervalle detemps
de une minute.Le
gain
del’amplificateur
est de 29 100(soit
assezproche
dugain
maximum)
et la résistance R auxbornes de
l’enregistreur
est de 800 ohms. La dérive est ici de l’ordre de0,5
division(en
5minutes),
amplitude qui correspond
à1,7. 10-11
volt.La
figure
7 montre unenregistrement
que nousFIG. 7. - Signal envoyé à l’entrée de l’amplificateur : 12 (LW - Gain: 29 100.
avons choisi
moyennement
bon : certains sontmeilleurs,
d’autresprésentent
plus
de fluctuationsou de dérive.
Le
signal envoyé
à l’entrée del’amplificateur
estde 12
(Jo W
et, comme dans le casprécédent,
legain
est de 29 100 et la résistance aux bornes del’enre-gistreur
de 800ohms.
Des fluctuations
rapides
apparaissent
parfois
soudainement etdisparaissent
de la mêmefaçon.
Nous les attribuons aux vibrationsqui
semani-festent au laboratoire et
qui
affectent legalvano-mètre ;
ellespeuvent
atteindre uneamplitude
d’aumoins une
petite
division dans le cas dugain
maximum.
6.3. SENSIBILITÉ. - Pour
une valeur donnée de
la tension
appliquée
à l’entrée del’amplificateur,
nous faisons varier le
gain
au moyen d’uncommu-tateur à
quatre
positions
et pour chacune de cesquatre
valeurs dugain
choisies,
nous donnons à larésistance d’entrée R de
l’enregistreur,
les valeurscomprises
entre 100 et 1 100 ohms. Nous utilisons à cet, effet lemontage
de lafigure
5 danslequel
onagit
simultanément sur x, a etb,
pour recueillir auxbornes de r, une tension convenable. Les résultats montrent que le
gain
varie de 224 à 39 100. Les courbes de lafigure
8représentent
pour chacune desFIG. 8. - Variation du
gain en fonction de la résistance
d’entrée de l’enregistreur, pour les quatre positions du commutateur.
quatre
positions
du commutateur(indiquées
sur lescourbes)
la variation dugain
porté
enordonnées,
en fonction de la résistance d’entrée de l’enregis-treurportée
en abscisses.Sur les
positions
1,
2 et3,
la variation estparfai-tement linéaire et les droites sont
parallèles.
Sur la
position
4,
on constate que pourR #
400ohms,
linéarité etparallélisme
sontres-pectés,
mais que pour R 400ohms,
la loi n’estplus
linéaire. Nous exclurons donc ce domained’utilisation de nos mesures, ce
qui
n’offre aucuninconvénient
puisque
les valeurs dugain
serecou-vrent très
largement
enpassant
d’uneposition
à la suivante.7.
Étalonnage
de l’ensemblecalorimètre-ampli-ficateur. -- Nous
avons
procédé
de deux manièresdifférentes en utilisant successivement une
puis-sanceélectrique
et unepuissance
lumineuse. Les deuxcouples
sont branchéschaque
fois enoppo-sition.
7.1.
ÉNERGIE ÉLECTRIQUE.
- Aumoyen d’une
deux
photopiles
un courant connu. Lapuissance
que
dissipe
la celluleproduit
un certaindéga-gement
dechaleur ;
nousrelevons
la déviationcorrespondante
surl’enregistreur,
et nous recom-mençons la même mesure pourquelques
valeurs dugain (ce qui
est une autre manière d’en vérifier lesrapports déjà
trouvés dans leparagraphe
6)
et de la résistance R.Si nous ramenons les résultats dans le cas d’un
gain
de 21800 parexemple,
celuiqui
nous sert leplus
courâmment,
nous obtenons unepuissance
de
0,496
microwatt pardivision, ,c’est-â-dire
par2,5
mm.7.2.
ÉNERGIE
LUMINEUSE. - Nous éclaironsmaintenant les deux cellules et nous faisons débiter la même que
précédemment
dans une résistancede 5 000
Q,
legain
étanttoujours
de21800 ;
lapuissance qu’elle
fournit est8,15 V,.,W,
et la dévia-tion obtenue atteint16,5 divisions,
soit0,494
p.W
par division. La concordance entre les deuxrésul-tats est satisfaisante. Les mesures sont faites à
O,1ll- W près
soit,
dans ce cas, avec une erreurde
1,2 %.
8. Détermination
expérimentale
de r et a.-8.1. CONSTANTE DE TEMPS T. - Sur les courbes
d’échauffement d’une cellule
(échauffement
produit
soit enl’éclairant,
soitlorsqu’elle
reçoit
uncourant)
aussi bien que sur les courbes de refroidissement
(lorsque
cesse l’une ou l’autre des causesprécé-dentes)
on mesure la constante detemps,
et l’on constatequ’elle
est variable : elle croît au fur et àmesure que l’on
s’éloigne
del’origine.
Si on lacalcule au moyen des
expressions
caractérisant uneexponentielle,
ce résultat se trouve confirmé. Noussommes donc en
présence
depseudo-exponentielles
dont la forme a
déjà
étéprécisée
[7]
et que nousreprendrons
dans un travail ultérieur. Auvoisinage
de
l’origine,
T oscille autour de 15secondes,
l’équi-libre étant atteint au bout d’une minute. Cette
valeur de 15 secondes est assez voisine de celle
trouvée par la théorie
(chap.
5.3) qui
était de12,5
secondes.8.2. SENSIBILITÉ a. -
Que
la celluledissipe
uneénergie
quand
ellereçoit
du courant d’un circuitextérieur,
ouqu’elle
produise
uneénergie
en débi-tant’ sur une résistancequelconque lorsqu’elle
estéclairée,
nous retrouvons dans les deux cas la mêmevaleur :
Or, l’expression théorique
déduite du calcul despertes
ducalorimètre,
nous donnait0,0286 lLv/lLW,
valeur
supérieure
à laprécédente.
Nous en déduisons que les
pertes
ont étésous-estimées dans nos calculs et que la
quantité
de chaleurperdue
par lesupport
enplexiglas,
auvoisinage
de la cellule et duthermocouple,
ne doitpas
être
négligée.
D’autrepart,
les deuxvaleurs
deï,
théorique
etexpérimentale,
étantconcor-dantes, peuvent
être considérées comme exactes : il convient doncldemajorer
lacapacité calorifique
d’un même coefficient que celuiqui
doit affecter lasomme des
pertes
pour que r resteinchangé.
Nous verrons ultérieurementqu’il
est en effetlogique
de faire intervenir lacapacité calorifique
d’un certain volume duplexiglas.
9. Conclusions. -- Le microcalorimètre
diffé-rentiel que nous avons réalisélva nous
permettre
d’entreprendre
l’étudethermodynamique
des semi-conducteurset,
pour commencer, desphotopiles
ausélénium.
L’appareil
décrit nous donne satisfactionquant
à lasensibilité,
la stabilité et la constante detemps,
mais sous sa forme définitive il sera encoreamélioré par une modification convenable de
chacun des deux
thermocouples
dont nousallons,
enparticulier,
réduire larésistancè.
Dans un travail
ultérieur,
nous donnerons lespremiers
résultatsacquis
et nouspréciserons,
aidés de la théoriemathématique,
la forme des courbes obtenues.Manuscrit reçu le 24 mars 1958. BIBLIOGRAPHIE
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[2] TONNELAT (Jacques), Thèse, Paris, 1945.
[3] CALVET (Ed.) et PRAT (H.), Microcalorimétrie. 2014
Applications physico-chimiques et biologiques, Paris,
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[4] BLET (G.), Quelques considérations sur les amplifica-teurs électroniques à c0153fficient d’amplification
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J. Physique Rad. (Phys. Appliquée), avril 1958, 19,
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[5] FABRY (Ch.), Propagation de la chaleur, Paris, Librairie A. Colin, 1942.
[6] HÜTTE, Manuel de l’Ingénieur, Paris, Librairie Poly-technique. Ch. Béranger, 1926, p. 473.
[7] BLET-TALBOT (Dhetty) et BLET (G.), Précisions sur la
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