HAL Id: jpa-00242513
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Submitted on 1 Jan 1911
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Erich Regener, L. Bloch
To cite this version:
Erich Regener, L. Bloch. Sur la constante de temps du polonium. Radium (Paris), 1911, 8 (12), pp.458-461. �10.1051/radium:01911008012045801�. �jpa-00242513�
Approximations. - Il est bon d’indiquer quelles approximations nous avons fuites : toutes d’ailleurs sont faites et justifiées par Hitx.
10 0 et Y étant constants, nous avons supposé que l’électron continuait à se mouvoir comme si le champ
résultant avait gardé la direction Ho; en réalité il fait
avec lui 1"angle 2, et nous aurions du remplacer Il,, par Ho cos a.
L’approximation
faite revient à négliger(H Ho)2
e est-à-dire 10-8, à côté de 12° Le mouvement de rotation de vitesse angulaire
dY dt
faisant mouvoir l’électron dans le champ Il intro-duit une force
supplémentaire
que nousavons négligée.
Une autre viendrait
de dO dt quand
O varie. Elles sontde l’ordre de
grandeur
deH dY dt
etH d0 dt.
Comme parlivpothèse
dY dt
etd0 dt
sont, ar rapport à no du mêmeordre de
grandeur
que Il par rapport à Ho,H dY dt
etII d0 dt
sontnégligeables
à côté de Ho no, ordre degrandeur
de la force qui
produit
la vibration caractéristique del’électron.
30 Nous avons admis que le mouvement de l’élec-
tron n’est pas influencé par celui de l’atome. Ceci revient à introduire des forces
supplémentaires
del’ordre de grandeur de
c’est-à-dire du même ordre de grandeur que
(H Ho)2,
par rapport à
d2u dt
et d2v dt et par conséquent négli-geables par rapport aux forces qui
produisent
le mou-vement dans le système ouvHo.
Or, la constance des pulsation de l’électron force à
adutettrequ il est soumis, de la part de l’atome, à
certaines liaisons qui le maintiennent dans une posi-
tion à pen près fixe par rapport aux aimants élémen-
taires. Mais ces liaisons
correspondent
a des actionstrès faibles,
puisqu’elles
n’apparaissent pas à côte de Ho etde e m
dansl’expression
de la pulsation propre dans les raies sériées; nous leur ajou tcrons les-forces supplémentaires également très faibles que nous devons introduire : ceci revient à adlnetire que les réactions de l’atome sur l’électrondépendent
du mou-vement de l’atome, mais restent trop faibles pour
intervenir de façon
appréciable
dansl’expression
de la pulsation de l’électron.Origine du mouvement de l’atome. - Dans
la théorie de Ritz, il ne reste qu’uu
point
obscur : l’origine de ce mouvement de l’atome. Ililz pense que l’on pourrait y voir un entrainement de l’atome par les électrons libres. Je crois intéressant de remar- quer que l’analogie estgrande
avec le mouvement dubâti auquel est fixé un gyroscope. Le gyroscope serait formé par les électrons qui tournent avec une vitesse angulaire énorme, et le
couple
quiproduit
le mouvc-ment serait dû à l’action du champ extérieur H sur
la chaîne des aimants élémentaires.
Malheureusement le calcul
complet
paraît très dif- ficile, car un même atome contient différents groupes de chaînes de bâtonnets magnétiques et d’électrons,correspondant
aux différentes raies qu’il émet. Dansle cas
simple
où il n’y a pas de nutation, (0 constant),on peut vérifier
qu’il
y a bien proportionnalité entre Het w’.
[Manuscrit reçu le 15 novembre 1911].
Sur
la constantede temps du polonium
Par Erich REGENER
[Université de Berlin. - Laboratoire de Physique.]
J’ai fait connaître il y a quelque temps 1 le résultat de numérations faites sur les rayons ce du polonium.
L’observation portait sur les scintillations produites
par les rayons x sur des lanles minces de sulfure de zinc et de diallmut. Ces numérations, jointes à la
mesure de la charge des particules x dans le vide, permettaient d’obtenir la valeur de la charge d’une particule a et par suite faisaient connaître la charge
1. Le Radium, 7 (1910) 8.
électrique
élémentaire. Comme on avait en vue le maximum de précision, il avait fallu compter un grand nombre de scintillations (16800); autrementles oscillations naturelles de la radioactivité condui- saient à une erreur probable trop grande. Les nuiiié-
rations et les mesures dans le vide avaient pour ce motif été
prolongées
pendant t un temps assez longpour que la désintégration du polonium fùt sensible.
A l’aide des numérations la constante de temps
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:01911008012045801
du polonium a été trouvée égale à y = 0,00535 en
employant le jour comme unité de temps. La
période
de vïc ’l’ du polonium est donc 129,5 jours.
Cette valeur de la période du polonium est infé-
rieure à celle qui est donnée dans la littérature A vrai dire, celte-ci ne donne pas de nombres en accord
parfait.
C’est ainsi clue Mme Curie, dans son Traitéde Radioactivité, donne un résumé des nombres des différents auteurs oh l’on trouve des valeurs allant de
154,5 à i45 jours.
Il est connu depuis longtemps qu’on obtient difci-
cilemcnt avec les rayons c4 un courant de saturation
parfait.
Cette circonstance compliquebeaucoup
lamesure précise des constantes de temps, lorsqu’on
ne peut déterminer l’ionisation que par les rayons ’:1.,
comme c’est le cas avec le polonium.
Les mesures qui suivent ont eu pour objet de
déterminer d’abord dans quel sens les valeurs numé-
riques de la constante de temps sont influencées par cette cause d’erreur. En second lieu, on a cherché
aussi à trouvcr avec
quelque précision
la constantede temps du polonium.
A cet effet, j’ai mesuré pour une préparation de polonium le courant de saturation ¿1 intervalles de temps déterminés et sous des champs différents. Le résultat a été que le défaut de saturation donne une
période trop grande. La valeur la
plus probable
de la période du polonium est 136 jours.Le
polonium
provenait de la Chininfabrik Buchl,ret Co (Braunschweig), il était déposé sur un disque
de cuivre de 1,2 cl de diamètre. Pendant les
mesures de saturation, la préparation était exempte
de rayons B, elle ne contenait donc ni RaD ni RaE.
L’intensité de la préparation était telle que les mesures de sa turation pouvaient se faire sur galvanomètre..
Le galvanomètre, du type Deprez, construit par Siemens et Halske, avait 10 000 ohms de résistance totale et une sensibilité d’environ 1,8.10-1" ampère
à 4,5 m de distance.
Le condensateur utilisé pour la mesure de l’ioni- sation avait la forme indiquée sur la fig. 1. Dans la boite
cylindrique
de laiton AA (de 19,5 cm de dia- mètre) sont fixées par des isolements à l’ambre les électrodes C et D, réunies à la batterie de charge ouau galvanomètre. L’électrode C est hémisphérique1,
l’électrode D est constituée par le disque u polonium
dont on veut mesurer le rayonnement x par la mctllode d’ionisation2. Pour les rayons a du polonium, le dia-
mètre utilisé e,t largenient suffisant ; l’appareil est
destiné a servir également pour des rayons ce à par-
cours plus long.
Les courbes de saturation sont différentes selon
qu’on relie 1"électrode hémisphérique au galvanomètre
1. E. MEYER et E. REGENER, Ann. cl. Phys., 25 (1908) 737.
2. Les conditions requises à cet effet seront discutées dans
!a communication suivante.
ou à la batterie. La Hg. 2 fait voir les deux cas
(courbe 1 électrode a la batterie, courbe 11 électrode
au galvanomètre). Les abscisses sont les voltages lus
Fig. 1.
sur un électromètre de Braun 1, les ordonnées sont
les courants en lO_10 ampère. Chaque valeur est la
moyenne de lectures croisées avec inversion du champ.
Fig. 2.
La figure 2 fait voir que le dernier montage (électrode hémisphérique à la batterie) est le plus
favorable pour l’allure des courbes de saturation.
C’est celui qu’on a employé pour la détermination des constantes de temps. Pour expliquer les écarts des deux courbes on a fait des expériences spéciales avec
des condensateurs de formes particulières. Il en sera
rendu compte prochainement.
1. Au-dessous de 750 volts on s’est servi d’un voltmètre Sie-
mens et Halske.
La ûgure 3 représente de la même manière que la
figure 2 les courants de saturation du polonium à
4 époques comprises etitrele 24-H-1910 et le 7-I-1911 Les valeurs du courant aux hautes tensions sont des moyennes de 10 mesures chacune avec inversions successives du
champ.
A chaque série de mesureon étalonnait le galvanomètre. Les observations iso-
Fig. 3.
lées sont un peu distantes dans le temps, de sorte que la diminution d’activité du
polonium
se faitdéjà
unpeu sentir. Les points marqués sur les courbes ont été rapportés chaque fois à 6 heures de
l’après-midi,
correction
qui pouvait
se faire avec une connaissanceapprochée
de la constante de temps.Les courbes de la ngure 5 ont permis de calculer
une série de valeurs de la période. On a pris dans chaque courbe les valeurs du courant
correspondant
aux voltages 5600, 2400 et 1200 volts. Ces valeurs ont été associées deux à deux (courbes 1 et 2, 2 et 3,
Tableau I.
5 et 4) pour le calcul de T. De la sorte il était pos- sible de voir l’influence dn défaut variable de satura- tion sur la constante de temps. Le tableau I résume
lcs résultats.
Comme on voit, dans les trois dernières colonnes,
les valeurs de la
période
décroissent quand le voltageaugmente, en d’autres termes, la
période
est d’autantplus
courte que la saturation est meilleure. Dans la dernière colonne la valcur cori-espoti- dant à 2400 volts est à vrai dire un peu plus faible quecelle qui
correspond
a a000,mais l’écart est de l’ordre des
erreurs
d’expérience
plusgrandes
dans cette série que (lans les autres , à cause duvoisinage dans le temps des
courbes 111 et IV, ainsi que de la grande réduction des courants mesurés. La valeur de T pour 1200 volts dans la 4·’ colonne n’est pas notablement plus
grande
que les deux autres, de sorte que cette série a bien la même allure que les autres.La cause yui fait que le dé- faut de saturation entraine pour la
période
des valeurs tropgrandcs
est facile à voir, sur-tout par l’inspection des courbes de la figure 5. Les courants in-
tenses mesures d’abord
(courbe
1) sont trop petits si la satura-tion n’est pas complète; les cou-
rants plus faibles mesurés plus
tard sous le même
voltage
sont relativement mieux sa-turés, on trouve donc en apparence une chute de cou- rant trop petite, c’est-à-dire une période trop longue.
Les lignes horizontales du tableau 1 montrent une
diminution de la
période,
aux erreurs d’expériences près. Ceci signifie qu’avec l’affaiblissemcnt de la prépa- ration, la saturation, toutes choses égales d’ailleurs, devient plus facile. Ce phénomène est naturellement le mieux marqué aux basses tensions (1200 volts),où même les courbes Hf et IV conduisent encore à
une valeur manifestement trop forte. Mais mcmc sous
5600 volts on peut encore apercevoir la diminution
de T, car ici les erreurs d’expérience sont petites1.
Ceci montre que la tension la plus élevée utilisée ici, soit 5600 volts, est tout juste suffisante pour assurer dans tous les cas la saturation.
Les valeurs les plus petites du tableau 1 sont,
d’après ce qui
précède,
les valeurs les plus probable1. Les dernières valeurs pour claque courbe ont été mesu-
rées avec un soin particulier.
de T. Le nombre 156 jours parait exact à i/2 jour près, La valeur correspondante de À = 0,003096 (rap- portée au jour).
Les mesures précédentes ont été effectuées au gal-
iaiioniètre et avec une préparation de polonium très
active. Généralement oll emploie des
préparations
fai-bles et l’élcctromètrc. On pourrait penser qu’avec
cette méthode l’erreur due au défaut de saturation est moindre, la saturation étant meilleure avec une
ionisation l’aible. Mais les quelques expériences que
j’ai effectuées avec l’élcctrométre et des préparations
faibles montrent au contraire qu’il n’en est rien le plus souvent. Il faut ici encore tenir plus de compte qu’on ne l’a fait jusqu’ici de l’erreur due au défaut
de saturation. Dans les mesures précises, il conviendra
de tracer chaque fois au moins les parties supé-
rieures des courbes de saturation pour pouvoir
juger,
comme nous venons de le faire avec le
polonium,
deFinnuence exercée sur la
période
apparente par le manque de saturation.[Manuscrit reçu le 6 novembre 1911].
[Traduit par L. BLOCH].
Influence de
la formedu condensateur
surl’allure
de
lacourbe de
saturationobtenue
avecles rayons
03B1Par Erich REGENER
[Université de Berlin. - Laboratoire de Physique.]
On sait depuis
longtemps
combien il est difficiled’obtenir le COUl’ant de saturation avec les rayons (1..
Dans des
champs
qui perniettent de mesurer correc-tement l’ionisation due aux rayons B ou y, on obtient
encore avec des rayons ct de même intensité un accrois- sement du courant avec le voltage.
Bragg et Kleeman ont, comme on sait, discuté ce phénomène, et le rapportent à ce qu’ils nomment
« recombinaison initiale )). M. Moulin1 a fait récem- ment, sur les indications de M. Langevin, des expé-
riences qui amènent à concevoir d’une autre manière la recombinaison initiale. Il a montré, en effet, que la courbe de saturation caractéristique des rayons Gt ne s’obtient que lorsque ceux-ci se meuvent
parallèlement
aux lignes de force électriques; la courbe anormale devient de plus en
plus
normale u mesure que la direc- tion d’émission des rayons oc se rapproche de la direc-tion
perpendiculaire
au champ. Il s’ensuit que la re-combinaison initiale n’appartient pas en propre aux ions des rayons ’J., mais qu’elle constitue pour ainsi dire un phénomène local. Il est dû à ce que les ions très nombreux produits par les rayons ce sont
au moment de leur production concentrés le long de lignes de grande densité, savoir le long des trajectoires
des rayons. Si la direction du champ électrique est pa- rallèle à ces files d’ions, les ions passent à côté les uns
des autres et leurs chances de recombinaison sont très grandes même dans un champ intense; de là, la difficulté de la saturation. Quand le champ est trons- versal, les files d’ions sont immédiatement disloquées,
la rccolubinaison devient normale et la courbe de satu- 1. 1lI. lBIOULIX, Le Radium, 5 (1908) 136; C-R,, 148 (1909)
1757. Le Radium, 7 (1910) 500.
ration également. Le premier effet, savoir le manque de saturation, est d’autant plus marqué que la densité
est plus grande sur une file d’ions. Tant que les files d’ions ne s’influencent pas mutuellement
(rayons
bien
parallèles
et ne se coupant pas), l’effet dont ils’agit doit être indépendant du nombre des files, c’est- à-dire du nombre des rayons x et par suite de l’intensité d’ionisation que l’on mesure.
La mauvaise courbe de saturation que donnent les rayons 7. est un gros inconvénient dans la comparaison
de r activité des corps radioactifs faite au moyen des rayons x. Les constantes de temps déterminées de cette
façon peuvent facilenlent, comme je l’ai montré récem- ment, être trop petites, car il y a prépondérance des
courants faibles (mesurés plus tard) par suite d’une meilleure saturation.
Ceci m’a conduit à essayer les différentes formes de condensateurs au point de vue de leur
plus
ou moins grande aptitude à donner la saturation avec les rayonsx. Je suis parti de l’idée suggérée par les résultats de M. Moulin que le condensateur le plus favorable doit
être celui oii le trajet des rayons se rapproche le plus
de la normale au champ. Les mesures ont confirmé
cette prévision.
J’ai utilisé les condensateurs de la fig. i (1-IV)t.
Dans la boite de laiton aa se trouvent les électrodes bc
portées par les morceaux d’ambrer. Les électrodes bc sont interchangeables avec celles de la fig. 1 (11-IV).
La préparation de polonium I’ était un disque de cuivre
de 15 mm. de dialnètre et 2,5 mm. d’épaisseur, re-
couvert de polonium sur sa face planer Le voltage
1. Voir aussi fig. 5.
2. La tranche était inactne.