HAL Id: jpa-00235539
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00235539
Submitted on 1 Jan 1956
HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
Photoélectroluminescence - électroluminescence contrôlée par les radiations
D.A. Cusano, F.E. Williams
To cite this version:
D.A. Cusano, F.E. Williams. Photoélectroluminescence - électroluminescence contrôlée par les ra- diations. J. Phys. Radium, 1956, 17 (8-9), pp.742-747. �10.1051/jphysrad:01956001708-9074200�.
�jpa-00235539�
PHOTOÉLECTROLUMINESCENCE 2014 ÉLECTROLUMINESCENCE CONTROLÉE PAR LES RADIATIONS Par D. A. CUSANO et F. E. WILLIAMS,
General Electric Research Laboratory Schenectady, New-York, États-Unis.
Summary. 2014 The control of electroluminescence by
anUV
orX irradiation is called photo-
electroluminescence. This phenomenon has been observed with ZnS(Mn, Cl) films ; each UV photon produces many emitted quanta. The Mn centers
areexcited by impact of
accelerated electrons, but also by resonance transfers with the hole-electron pairs produced by
the accelerated electrons. The shift of the emission spectrum is ascribed to
aStark effect of the Mn ions.
PHYSIQUE 17, 1956,
1. Introduction.
-Les propriétés de la plupart
des substances cristallines phosphorescentes sont
dues à un système d’impureté, par exemple l’émis-
sion des substances activées par le manganèse est
caractérisée par des transitions d’intercombinaison des configurations .électroniques 3d3 et 3d5 des sys-
tèmes d’activateurs Mn+4 et Mn+2 [1]. Les subs-
tances phosphorescentes à base de sulfure de zinc activés avec Cu, Ag, Au, P, As ou Sb (à l’exception
du Mn) nécessitent un co-activateur tel.que CI, Br, I, Al, Ga ou In. On admet actuellement que le niveau de base du centre luminescent est un niveau de la bande de valence déplacé dans la bande inter-
dite par l’activateur [2]. On a proposé récemment
une théorie des centres luminescents basée sur
l’association de donneurs et d’accepteurs [3]. Les
activateurs et co-activateurs sont respectivement
des accepteurs et des donneurs.
Le phénomène d’électrophotoluminescence qui est
la modulation de la photoluminescence par les
champs électriques a été observé il y a quelques
dizaines d’années sur le ZnS [4]. Le champ n’affecte
que le temps durant lequel l’émission se produit et,
dans le cas de photoluminescence excitée par une radiation dans la région spectrale correspondant à
une forte absorption, on peut observer une modu-
lation pour des champs électriques de l’ordre de 10 volts /cm. Le centre luminescent est dissocié par le champ et la charge électrique mobile est repoussée
dans une région non excitée du cristal, l’émission
lumineuse se produit lorsque le champ est renversé.
L’électrophotoluminescence a été récemment uti- lisée pour l’identification des particules transpor-
tant les charges et prenant part à la luminescence des substances à base de ZnS [5].
L’électroluminescence, transformation directe
d’énergie électrique en énergie lumineuse a été très
étudiée depuis le travail de Destriau [6]. Divers
mécanismes ont été proposés qui dépendent de la
structure des niveaux d’énergie et du champ
local [7]. Le plus simple est l’ionisation des centres luminescents par le champ électrique. Des champs
de 107 volts /cm supérieurs au champ de rupture diélectrique seraient nécessaires pour ce résultat,
le mécanisme est cependant possible dans des régions où ce champ est suffisamment localisé pour que les avalanches d’électrons s’arrêtent avant de
causer la.rupture diélectrique. Un second méca-
nisme est possible par introduction de charges libres
des deux signes en une région particulière du cristal
par exemple par introduçtion de porteurs minori-
taires dans des matériaux du type p ou du type n
à la surface ou des jonctions p-n à l’intérieur du cristal. Cette électroluminescence par injection a
été observée pour SiC [8] et CdS [9]. Un troisième mécanisme fait appel à ’l’ionisation par collisions
avec des électrons injectés dans la bande de conduc- tion et accélérés par le champ, des champs de
105 volts fcm. sont alors nécessaires et c’est le cas
de l’électroluminescence du ZnS(Cu) [10, 11].
La photoélectroluminescence, qui est le contrôle de l’électrolrzminescence par des photons bombardant la
substance, n’a été découverte que récemment [12].
L’énergie nécessaire à l’émission luminescente est tirée du champ plutôt que des photons incidents,
on doit donc s’attendre à pouvoir contrôler les
deux derniers mécanismes d’excitation de l’élec-, troluminescence soit en contrôlant les procédés d’injection soit en modifiant l’intensité du champ en
en des points bien définis [13]. L’effet d’un champ appliqué à des poudres irradiées par des rayons X
a été déjà décrit [14]. Ce travail se rapporte proba-
blement à la photoélectroluminescence, cependant,
aucune amplification d’énergie rayonnante n’étant apparente, cet effet pourrait bien être simplement
de l’électrophotoluminescence.
Il.l. Préparation de produits photoélectrolumi-
neseents.
-On a indiqué [15] une méthode
pour préparer des substances luminescentes en
couches minces homogènes tant du point de vue électrique que du point de vue optique. Cette
méthode diffère des précédentes par le fait que l’activateur et le coactivateur sont incorporés tan-
dis que la substance se dépose sur un support main- tenu à température élevée. Il est ainsi possible de
préparer des films minces de sulfures, séléniures et oxydes de zinc ou de cadmium. On peut obtenir
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01956001708-9074200
743
des couches d’épaisseur jusqu’à 60 microns et l’adhérence sur le support, en général verre, est suffisante pour qu’on puisse polir ces couches par les méthodes habituelles.
Pour la préparation de ZnS(Mn, CI) le support
de verre est maintenu à 5800 C dans un mélange
gazeux de Zn, ZnCI2, MnCl2 et H 2S (appareil repré-
senté schématiquement sur la figure 1). Afin de
FiG. 1.
-Appareil pour le dépôt de films de ZnS par réaction des gaz
surla surface.
réduire au minimum la réaction en phase gazeuse
la pression de H,S est relativement basse (1 mm Hg). La composition en vapeurs de Zn, MnCl2
et ZnCl2 est maintenue constante par l’injection
continue de poudres sèches dans la chambre d’éva-
portion.
Pour obtenir une cellule photoélectrolumines-
cente on dépose d’abord par réaction des gaz sur la surface une couche transparente de Ti02 rendue
conductrice lors du dépôt de la substance lumines- cente, puis la substance luminescente, puis enfin
fun film métallique servant de deuxième électrode.
rant-tension est différente (fig. 3).
Il.2. Propriétés des substanees photoélectro-
luminescentes.
-L’intensité de la lumière émise par une telle cellule dépend de la nature et de
l’intensité des radiations incidentes, de l’intensité du champ et de la polarité des électrodes. Les
caractéristiques essentielles, en courant continu,
sont représentées sur les figures 2 à 4.
En l’absence de radiations l’intensité de l’électro- luminescence en courant continu est faible même pour des champs élevés. L’émission de lumière croît très sensiblement lorsque des radiations tombent
sur la substance, La région spectrale d’excitation
est la même qu’en photoluminescence avec un
maximum à 3 700 A et une demi-largeur de 300. Á.
FIG. 2.
-Variations de l’intensité de la lumière émise et du courant
enfonction de l’intensité des radiations exci- tatrices de longueur d’onde 3 650 A.
La figure 2 montre les variations de la lumière émise et du courant en fonction de l’intensité du
rayonnement incidents à 3 650 A. La dépendance
n’est pas parfaitement linéaire, elle se rapproche parfois d’une loi en racine carrée pour les grandes
FIG. 3.
-Variations de l’intensité de la lumière émise et du courant
enfonction de la différence de potentiel
appliquée
aufilm.
intensités du faisceau incident. Le courant photo- électrique se comporte de la même manière. Aux
champs élevés ce courant correspond à plusieurs
centaines d’électrons pour chaque quantum inci-
dent de 3 650 A. La photoélectroluminescence ne
s’observe que lorsque l’électrode métallique est
négative, l’intensité de l’émission pour un champ
nul représente l’intensité de la photoluminescence.
En inversant la polarité on observe une faible dimi- nution de la photoluminescence et la relation cou-
rant-tension est. différente ( fig. 3).
Sauf un petit déplacement d’une centaine d’angs-
trôms de la bande jaune, vers les courtes longueurs
h’IG. 4.
-Répartition spectrale de l’émission de ZnS(Mn, Cl).
d’onde, le spectre de photoélectroluminescence est identique à celui de photoluminescence (fig. 4).
Pour fixer les idées, on indique aussi sur cette figure 4 le spectre correspondant à une excitation
pas rayons cathodiques ; on notera, dans ce cas,
la présence d’une bande d’émission bleue.
La photoélectroluminescence est utilisée dans les amplificateurs de lumière [12]. L’intensité de l’émission est plus grande que celle de la lumière
incidente, environ sept fois supérieure pour une
tension de 100 volts appliquée sur un film de
10 microns d’épaisseur et pour une énergie lumi-
neuse incidente d’environ un microwatt par cm2
(soit une multiplication par onze du nombre de
photons). Si l’on projette une image celle-ci est reproduite sans perte appréciable de contraste ni
de pouvoir de résolution.
III. Mécanisme de la photoélectroluminescence du ZnS(Mn,Cl). - La photbélectroluminescen ce de ZnS(Mn, CI) s’interprète comme une électrolumi-
nescence due à des excitations par collisions contrôlées
par le rayonnement incident. Le centre lumine.scent Mn émet la lumière tandis que le centre lumines- . cent associé à Cl absorbe le rayonnement incident.
Le Mn se substitue au Zn et fournit des centres
localisés, caractéristiques de la configuration 3d5
situés en dessous de la bande de valence [16].
a) En photoluminescence, le Mn est excité par un transfert résonnant [17] avec le centre associé à Cl
et non directement ; ceci est dû à la faible probabi-
lité des transitions d’intercombinaison. Le Cl subs-
titué au soufre est un donneur, ou coactivateur, et
facilite la formation d’un accepteur ou
«autoacti-
vateur
»dont la nature reste encore à préciser.
L’énergie de formation de l’autoactivateur est
compensée en partie par la perte d’énergie qui
accompagne le transfert d’un électron d’un donneur à un accepteur. Le coactivateur CI et l’autoacti- vateur réagissent suivant la loi de Coulomb ; tout porte à croire que les positions deuxième ou troi-
sième voisines constituent les centres excités par la longueur d’onde 3 650 A [3]. Les niveaux corres-
pondant au donneur et à l’accepteur sont respec- tivement les niveaux de la bande de valence et de la bande de conduction perturbés par les champs de
Coulomb dus aux diverses charges des impuretés.
Ces états ressemblent à ceux de l’hydrogène modi-
fiés par la constante diélectrique du ZnS. L’état
normal et le premier état d’excitation’sont séparés respectivement par 0,3 et 0,1 eV des bandes per- mises du cristal non excité. Il n’est donc pas sur-
prenant que l’excitation photoluminescente et la réponse photoélectroluminescente aient un maxi-
mum à 3 700 Á. Après excitation, du fait de l’orbite de liaison vide, le réseau cristallin se
relâche repoussant le niveau accepteur à environ 0,8 eV au-dessus de la bande de valence. On observe l’émission bleue lors du transfert rayon- nant de l’électron du donneur à l’accepteur, ainsi qu’on peut le voir darls la partie de la figure. 4 correspondant à l’excitation par rayons catho-
diques.
b) En présence d’un champ électrique, le centre CI
est ionisé avant que l’émission puisse se faire. C’est
cette ionisation qui fournit les électrons de conduc- tion dans les champs intenses. La charge spatiale positive du centre ionisé contribue àla formation de
la barrière de Mott-Schottky au voisinage de la
cathode métallique, ce qui a pour résultat d’aug-
menter le champ dans cette région. L’intensité du
champ est limitée par les électrons provenant de
l’électrode métallique et traversant la barrière
cathodique ainsi que par les trous positifs prove- nant des centres luminescents ionisés. Ces derniers limitent le champ à 106 volts jcm environ, d’après la formulé proposée par Franz [18]. En régime perma- nent le nombre de charges traversant la barrière est
égal au nombre de charges traversant la région de champ intense. Dans les champs de 106 volts /cm
les électrons de conduction ont une, probabilité
notable d’être accélérés suffisamment pour exciter des paires électrons-trous par collision inélas-
tique [19]. L’obtention de courants de 102 électrons par photon incident n’est pas surprenante si l’on
se rappelle que les mécanismes de pénétration de
la barrière et d’excitation, par collision, d’électrons de valence agissent simultanément. Les centres lumi-
neux Mn, qui restent stables dans des champs supé-
rieurs à 107 volts /cm nécessaires à la disruption de
Zener, doivent être excités par le transfert de réso-
745
nance provenant de paires électrons-trous plutôt
que par capture de charges électriques. L’excitation de ces centres se produit aussi par des collisions directes. Le déplacement de 100 À, observé par
photoélectroluminescence dans la bande jaune, est
en accord avec l’effet Stark dans un champ de
10" vorts /cm qui perturbe le système activateur
Mn. L’absence de photoélectroluminescence, dans
le cas où c’est l’électrode de Tio2 qui est cathode, s’explique par le fait que Tio2 et ZnS sont tous les
deux du type n. La barrière, dans ce cas, ne tolère pas de champs locaux de l’ordre de 106 V /cm.
DISCUSSION
1. Prof. G. Destriau (Paris).
-L’effet de photo- électroluminescence, rapporté ici par les Drs Cusano et Williams et déjà signalé par l’un d’eux en
janvier 1955 à la réunion de l’American Physical Society à New-York, m’a vivement intéressé.
J’avais moi-même rapporté avec mon fils, quelques
mois auparavant, en mai 1954 au Congrès de
l’Electrochemical Society à Chicago, un phénomène
similaire de renforcement observé sur des poudres
cristallines dispersées dans le diélectrique d’un
condensateur.
Les résultats rapportés ci-dessus, différents des nôtres bien que concernant des substances iden-
tiques activées au Mn, confirment plutôt, à mon avis, les différences essentielles observées dans l’étude des actions des champs électriques suivant
que les électrodes métalliques sont, ou ne sont pas,
en contact avec les produits. Dans le cas d’un
contact il y a injection de porteurs et ceci n’a pas lieu dans une cellule où les cristaux’ sont sufh- samment dispersés pour ne pas se toucher entre
eux ni toucher les électrodes. Pareillement à ce qui
est observé en électroluminescence on aurait dans le premier cas électro-photoluminescence par injeè-
tion et dans le deuxième cas électrophotolumines-
cence intrinsèque.
Dans le cas de nos expériences sur les poudres j’ai pu vérifier que l’effet renforçateur, en champ alternatif, persiste même sur unç cellule symétrique,
la substance étant convenablement dispersée pour
qu’il n’y ait aucun contact entre les cristaux et
placée entre deux micas pour éviter les contacts cristaux-métal électrode. Par contre, dans ce cas,
je n’ai jamais pu observer l’effet de photoélectro-
luminescence. Les figures 1 et 2 indiquent les
allures des courbes luminance-tension soit hors irradiation aux rayons X (courbe 1 ou OA dans
les deux cas) soit au contraire sous irradiation aux
rayons X (courbe II sur la figure 1 et courbes IIa et
IIb, pour deux intensités différentes de rayons X,
746
sur la figure 2). Sur la figure 1 il s’agit d’un ZnS(Cu) présentant l’effet extincteur habituel,
en retranchant de II les ordonnées de 1 (AB
=CD)
on retrouve l’aspect habituel du phénomène d’ex-
tinction (courbe IV ou MNDQ’). Sur la figure 2 il s’agit d’un CdSZnS(Mn) présentant l’effet ren- forçateur ; en retranchant des courbes IIa et IIb
les ordonnées correspondantes de la courbe 1 (AB
=CD
=EF) on obtient les courbes IVa ou MNP’ et IVb ou H KFL’ tout à fait caractéristiques
de l’effet renforçateur. Dans les deux cas la lumière totale est simplement la somme des luminances dues séparément à l’électroluminescence normale et à l’excitation par les rayons X dans les mêmes conditions de champ, il n’y a donc aucun gain.
Le genre de cellule indiqué par les Drs Cusano et Williams rappelle tout à fait le type des cellules
photoélectriques ou des redresseurs à couche d’arrêt. L’existence d’une barrière au contact métal-ZnS né f ait qucun doute mais alors, suivant
le mécanisme invoqué je ne comprends pas pourquoi
l’effet de photoélectroluminescence se limiterait
seulement au ZnS(Mn). Je demande au Dr Williams
de bien vouloir nous indiquer si des essais similaires ont été tentés sur d’autres genres de couches de ZnS
avec différents activateurs, autres que Mn, et si
l’effet observé sur ZnS(Mn) n’a jamais pu vraiment être trouvé sur aucun autre échantillon. Je serais de même heureux de savoir si différentes couches
métalliques ont été utilisées et quelle a pu, éventuel- lement, en être la conséquence.
Dr F. E. Williams.
-L’observation du
phénomène de photoélectroluminescence, particu-
lièrement l’observation de l’amplification d’énergie rayonnante, dépend de la préparation des phos- phores en couche homogène. En plus, l’existence d’une barrière cathodique est nécessaire. Il est
également nécessaire que l’activateur responsable
de l’émission ait une grande stabilité dans les
champs électriques très forts, comme c’est le cas
pour le manganèse.
La théorie permet de prévoir qu’on trouvera
d’autres phosphores photoélectroluminescents, avec
d’autres activateurs..
Il existe plusieurs métaux qui sont satisfaisants pour la deuxième électrode.
2. Dr D. Curie (Paris).
-1. Bien que les expé-
riences soient encore trop peu nombreuses pour conduire à une théorie complète de l’effet ren- forçateur, il convient d’envisager déjà la possibilité
de plusieurs phénomènes différents.
En électroluminescence pure, les effets observés
avec des cellules ordinaires à grains pulvérulents
d’une part, avec des monocristaux ou des films au
contact d’électrodes d’autre part, diffèrent par la
présence dans le second cas d’importants phéno-
mènes d’émission de champ ou d’injection (cepen-
dant ici c’est l’alimentation en électrons seule qui
diffère, il y a ensuite accélération d’électrons dans
.les deux cas).
.2. L’effet observé par les Drs Williams et Cusano
en excitation U. V. avec des films présentant des
barrières à champ élevé nécessite une accélération d’électrons. Il se rapprocherait à ce point de vue de
l’électroluminescence pure.
L’effet observé par le Pr Destriau en excitation X
avec des poudres, de même que celui observé par le Dr Mattler avec des oc, s’observe déjà avec des
tensions si faibles (seuil pratiquement nul) qu’on
peut se demander si une telle accélération y est possible. Le facteur de renforcement varie peu avec le champ (linéairement ou sous-linéairement et non
exponentiellement comme l’électroluminescence) ;
même en champs élevés, le coefficient de ren-
forcement est de quelques unités et contraste avec
le facteur 90 signalé par Cusano et Williams [20].
Michel Destriau [21] a constaté que les ondes de brillance sont simplement les ondes observées sans champ (excitation X pulsée) augmentées dans un rapport constant.
3. L’excitation par rayons X ou
ocs’effectue par l’intermédiaire d’électrons secondaires rapides, qui
sont déjà capables d’exciter les centres sans avoir subi d’accélération par le champ. Le champ produirait
un courant d’électrons, leur permettant de venir
exciter un plus grand nombre de centres : d’où
l’effet renforçateur. Ce mécanisme n’est pas encore
clair, il est vraisemblable que le champ agit
d’autant plus sur les électrons qu’ils sont plus ralentis, mais je propose d’attribuer l’effet ren- f orÇateur dans les cellules Destriau au déplacement
des porteurs sans accélération.
4. La saturation de l’effet renforçateur en X, et
sa non-saturation en oc, [3] rappellent le compor- tement du courant dans une chambre d’ionisation, qui se sature d’autant plus difficilement que l’exci- tation est plus intense : la densité locale d’électrons
sur la trajectoire de l’oc est considérable. La compa- raison des effets en X et en
ocappuie l’hypothèse
d’un simple déplacement des charges. (Toutefois,
on ne saurait déjà conclure que les effets en X et
en
ocdérivent du même mécanisme, voir la con-
clusion de [22].)
Prof. G. Destriau.
-Pourquoi l’effet s’observe-t- il seulement en présence de Mn parmi tous les
activateurs étudiés jusqu’à présent ?
Dr D. Curie.
-D’une manière générale, il me
semble qu’une trop forte densité d’électrons et de trous libres lorsqu’il y a excitation par électrons
ne conduirait pratiquement qu’à des recom-
binaisons non-radiatives. Cela est suggéré par des expériences de Strange et Henderson en cathodo-
luminescence : dans les ZnS(Cu), ZnS(Ag) etc...,
ils ont trouvé un déclin exponentiel indépendant
747
de la température ; cela les a conduit à attribuer
l’émission lumineuse à une excitation interne du centre : l’ionisation des centres ne conduirait pas à
une probabilité appréciable de recombinaisons radia-
tives, dans le cas d’une excitation par électrons de trop forte densité. Lors de-l’excitation par électrons
en présence d’un champ, il y aurait pratiquement toujours ionisation des centres cuivre, donc recom-
binaisons non-radiatives.
Dr F. E. Williams.
-Nous croyons que les caractères essentiels du mécanisme de la photo-
électroluminescence sont les mêmes avec les
rayons X et les rayons ultra-violets. Dans le cas des rayons X il y a production d’électrons avec
beaucoup d’énergie cinétique, néanmoins, après
l’excitation du centre associé avec le chlore le méca- nisme est le même.
3. Dr W. Stürmer (Erlangen).
-Y a-t-il une
différence entre la description de l’émission sui- vant que le faisceau ultra-violet est modulé ou
constant ?
.Dr F. E. Williams.
-Non, il n’y a pas de différence importante entre les deux cas.
’