J
OURNAL DE
T
HÉORIE DES
N
OMBRES DE
B
ORDEAUX
L
AURENT
D
ENIS
Problèmes diophantiens sur les t-modules
Journal de Théorie des Nombres de Bordeaux, tome
7, n
o1 (1995),
p. 97-110
<http://www.numdam.org/item?id=JTNB_1995__7_1_97_0>
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Problèmes
diophantiens
surles t-modules
par Laurent DENIS
RÉSUMÉ - On montre ici comment un raffinement de la hauteur
canon-ique sur les puissances tensorielles du module de Carlitz permet d’obtenir des résultats de finitude pour les systèmes d’équations de Fermat. Ces
résultats améliorent ceux de
[D2].
On établit également une majoration dela différence entre la hauteur canonique et la hauteur de Weil sur les
mod-ules de Drinfeld. On termine en indiquant une liste de problèmes ouverts
analogues aux conjectures diophantiennes de Lang, Mazur, Lehmer, et au
théorème de Faltings.
1. Position du
problème.
On
désigne
parF~ ~T~
l’anneau despolynômes
en une variable àcoef-ficients dans le corps fini
Fq
decaractéristique
p >0,
par k =Fq (T )
soncorps des
fractions,
par1~~
=complété
de 1~ pour la valuation(1~T~-adique
v, que l’onprolonge
à une clôturealgébrique
k(resp.
de1~
(resp.
koo).
On noteralai
= la valeur absolue d’un élément de~00’
On
désigne
encorepar t
uneindéterminée,
par A l’anneauFq[t]
despolynômes
en t et pardeg
a, ledegré
d’unpolynôme
a de et onconviendra que
deg
0 = -oo. Par t-module de dimensionN,
on entend ladonnée d’un
couple
E =O)
oùG~
désigne
le groupe additif dedimen-sion N et & un
homomorphisme injectif
d’anneau deFq[t]
dans l’anneaukoo ~~’~
desendomorphismes
deGf
vérifiant :où les
u~
sont des matrices N x N à coefficients dans~oo
avecau =1=
0,
et F estl’endomorphisme
de Frobenius sur c’est-à-direl’élévation à la
puissance
q.1991 Mathematics Subject Classification. 11G09. Manuscrit reçu le 18 novembre 1993.
Nous utiliserons aussi le fait que
~(t)
estégalement
une matrice N x l1l à coefficients danskoe (T)
(T
étant le Frobenius surGa ) .
Un sous-t-module Hde E sera un sous-groupe
algébrique
connexe deG~
vérifiant16 (t) (H)
C H. Lepremier
T-module considéré fut le module de Carlitz défini en dimension1
par $(T)
=T F° -
F. De nosjours
le terme module de Carlitzdésigne
le moduleisomorphe
auprécédent
et défini par =TF°
+ F.2.
Quelques
propriétés
des hauteursOn
dispose
sur de la hauteur de Weil usuelle. Si L est uneex-tension finie de k de
degré
m, la hauteur d’unpoint
P =(xo, ~ ~ ~ ,
deest donnée par :
où la somme est étendue à toutes les
places
deL,
d(w)
désigne
ledegré
résiduel en laplace
w , normalisée parw(L)
=Z u (+oo) .
Cette hauteur estindépendante
du corps L choisi comme le montrenties propriétés
usuellesdes valuations
(cf.
[L]).
On définit la hauteur d’un élément
xN)
deGâ (k)
comme étantcelle du
point
projectif de
coordonnées(1,
zi , ... ,z N ) .
C’est-à-dire onplon-ge
Gâ
dans et on considère la hauteur de Weil relative à ceplongement.
On se
place
maintenant sur un t-module E de dimensionN,
dont onnote ~
l’homomorphisme
associé,
et on supposequ’il
existe unplus petit
entier n > 0 tel que dans l’écriture de :
le coefficient
bd,n
soit inversible.On pose dorénavant t’ =
t’~,
et on note queqd
est le maximum desdegrés
despolynômes
définissant (t’ ) .
Le théorème suivant
(démontré
dans[Dl])
établit l’existence d’unehau-teur
canonique
sur un t-moduleanalogue
à celle de Néron-Tate sur uneTHÉORÈME
0. Il existe unefonction
h
de dansR,
vérifiant
lespropriétés
suivantes :1)
Pour toutpolynôme
P de dedegré
r > 0 et tout a deGâ
(k) :
_
_
2)
h - h est unefonction
bornée surGâ
(k).
3)
h(a +
R)
~
h(a) -+ h(/3).
4)
h estl’unique
fonction vérifiant
lapropriété
2)
et lapropriété
1 pourun
polynôme
deFq ~t’~
dedegré
r > O.5)
Pour toutcouple
de réelsC,
C’ > 0 iln’y
aqu’un
nombrefini
de.
points
a dansdéfinis
sur une extension de k dedegré
C’ et
vérifiant
h(a)
C.Remarque :
Le théorème 0 ne dit rien surquand
P est dans En modifiant cette hauteur onpeut
avoir un peu mieux.Posons :
THÉORÈME
1.Preuve.
a)
clair.b)
La sous additivité de h entraîne celle deh,
on utilise alors lapropriété
du
a).
est
représenté
par despolynômes
dedegré
inférieur àqd
d’oùqdh(a)
+ C(c.f.[L]
lemma 1.6§4).
On utilise alors lamajoration
entre la hauteurcanonique
et la hauteur de Weil.Au
paragraphe
suivant on utilise cette hauteur pour montrer que certains3.
Equations
de FermatSoit le module de Carlitz. Le
problème
de Fermat introduit par D. Goss dans[Gl]
est de trouver pour tout a E A dedegré r,
lestriplets
(x,
y,z)
d’éléments de A tels que :Ou de manière
plus
homogène :
D. Goss a entre autre
prouvé
que si a est irréductible etrégulier
(cf [Gl]),
de
degré >
1 alorspour q #
2,
(a,l)
et donc(a, 1)h
n’a pas de solutionavec x, y, z E A et
xyz :0
0. Puis il a montré que si(ab,l) (resp. (ab, 1)h)
possède
une solution avec0,
alors il en est de même pour(a, 1)
et(b, 1) (resp.
pour(a,l)h
et(b,l)h).
Ces
propriétés
sontanalogues
à celle del’équation
= z~. Lacon-struction initiale de cette
analogie
repose sur la remarquequ’une
éventuellesolution satisfait .
Les racines de w’~ - 1 =
0,
sont les racines de l’unité dontl’analogie
avecles
points
de torsion(i.e.
les racines deW(a)z
=0),
a conduit D.Hayes
àl’analogue
de la théoriecyclotomique
(c.f.
~H~).
Notons enfin quel’exposant
n du
problème
de Fermatclassique
peut
être vu comme une valeurabsolue,
cequi
justifie
lespuissances q-ièmes
dansl’équation homogène.
Rappelons
que ceproblème
a été résolu dans[D2]
etqu’en particulier
il
n’y
a aucune solution avecxyz i
0 dès quedeg(a)
> 2 etp ~
2. On s’intéresse ici auproblème
en dimensionsupérieure,
considéréégalement
par D. Goss
([G2])
et on va améliorer les résultats de finitude obtenu dans[D2]
grâce
aux nouvellespropriétés
de la hauteur obtenuesprécédemment .
Notation : Pour toute matrice
B,
on noteraB (q)
la matrice obtenue enélevant à la
puissance
q tous les ceofficients de B.DÉFINITION
1~A-T~ .
Soit g un entier naturel >1,
lapuissance
tensorielleg-ième
du module de Carlitz est le t-module dedimension g
déterminé parOn
définit
alors ao et al par : =aoF’ +
alF.
On a vu dans[Dl]
qu’ort pouvait
écrire :où al,1 est
triangulaire inférieure
et n’a que des 1 sur ladiagonale.
On va en déduire le lemme suivant :
LEMME 1. Pour tout entier h >
1,
a)
Il existe des matricesai,h(O
ih)
vérifiants :
où ah,h est
triangulaire inférieure
et n’a que des 1 sur ladiagonale ;
b)
Pour tout entieri, 1
ig -1
on a :où
bh+l,i,h
esttriangulaire inférieure,
n’a des termes non nulsqu’éventuellement
sur les iplus
petites
diagonales
et auniquement
des 1 sur la i-ième.
Preuve :
a)
Comme~g~t9h~ _
cequi
entraîne la conclusion dua)
car l’ensemble des matricestriangulaires
inférieures avec des 1 sur la
diagonale
est stable parproduit.
b)
Dans cette preuve on noterasimplement
bui
pour Commedéduit du
a)
que auniquement
leterme 1 sur la
plus
petite
diagonale
inférieure et quebh,l
a toutes sesdiagonales
supérieures
d’ordre > 2 nulles et n’a que des 1 sur celle d’ordreexactement 2. On a enfin les relations de récurrence :
On montre alors par récurrence sur i que
bh,i
a toutes sesdiagonales
supérieures
d’ordre > i + 1nulles,
n’a que des 1 sur celle d’ordreexacte-ment i et que est
triangulaire
inférieure,
n’a de termes non nulsqu’éventuellement
sur les iplus petites
diagonales
et auniquement
des 1 sur la i-ème.Soient X =
(x1, ~ ~ ~ ,
xg), Z
=(el) * * *
et y
des indéterminées.L’ana-logue
duproblème
de Fermat pour lespuissances
tensoriellesg-ièmes
dumodule de Carlitz est le
problème
suivant([G2]) :
pour tout aE A,
on pose r =[(deg (a) - 1) Ig]
+ 1 déterminer les éventuels xi, - - - ,Xg, zl, ~ ~ ~ , zg, y de A tels que :
Et on a une version
plus homogène :
Les solutions de la seconde
équation
conduisent évidemment à des solutions de lapremière.
Remarque.
Il suffit de chercher les éventuelles solutions vérifiant= 1
-On note
hg
la hauteurcanonique
sur le module(plus
précisément
le module déterminé par où t’ =
tg), hg
la hauteurcorrespondante
du théorème 1 et co le nombre défini dans ce même théorème. On prouve
alors :
THÉORÈME
2. si p > g etdeg
a >2g
+ 1 +gLogqg
alorsl’équation
(a,
g)
n’aqu’un
nombrefini
de solutions avec Xg,y)
= 1.Preuve. Par
hypothèse
deg(a)
= u > g, écrivons la division euclidienne dePosons a =
Eut"
+ ... + Eo, où les Ej sont dansFq.
Commelfg
est unhomomorphisme
d’anneau de A vers lesendomorphismes algébriques
deEcrivons alors la relation
(a, g)
sous la forme :On voit le terme de
gauche
de la relationprécédente
comme uneexpression
Notons dorénavant par un ’ la dérivation
d/dT
surFq ~T~ .
D’après
lelemme 1 = 0. Le lemme 9 de
[D2]
nous dit que(e,,bh,l,h)’
est
triangulaire
inférieure etinversible,
le lemme 1 ci-dessus nous dit que(eu-lah,h
+êu-2bh,g-1,h-l
+ ... + esttriangulaire
inférieure dediagonale
nulle. La dérivée du coefficient en est doncune matrice inversible.
La dérivée de
l’équation
(1)
donne uneéquation :
où est un t-module de
rang h
qui
possède
une hauteurcanonique
hw.
On montre par récurrence sur i que pour 1
i g - 1,
BiX
+ avech(Bi)
= i eth(Ci) _
(i
-1)q
Prenons alors la hauteurhT
des deux membres del’égalité
(2) :
où
B,
C sont à coefficients dans A dedegré
gq. Lacomparaison
avec lahauteur de Weil donne :
puis
lacomparaison
avec la hauteur deLe théorème
l,c)
nous dit alors queCi
et le théorèmel,a)
entraîne alors :enfin comme
hg
on obtient unemajoration
de dès queLe théorème 0
5)
montre alorsqu’il
y n’aqu’un
nombre fini decouples
(X, y)
possibles
et donc un nombre fini de Z satisfaisantl’équation.
Remarque,
Les estimationsprécédentes
montrent aussi que sideg(a)
estassez
grand
la hauteurcanonique
d’une solution est arbitrairementpetite.
Or la hauteur d’unpoint
d’ordre infini à coordonnées dans k est minoréepar une constante strictement
positive
(c.f.
Théorème0,5),
on en déduitque si
deg(a)
est assezgrand
les seules solutions rationnelles éventuellessont des
points
d’ordre fini. Comme l’arbitre l’aremarqué,
cette dernièrepropriété
peut
aussipartiellement
se déduire(pour
l’équation
homogène)
du résultat de finitude du théorème 2 et d’un
argument
similaire à celuiemployé
par Y.Hellegouarch
([He]
proposition
p.78,
pn devant êtrerem-placé
par unhomogénéïsé
deCependant
ces solutions en un autresens que
précédemment "triviales"
restent à déterminer. Notons enfin que la définition de lapuissance
tensorielle est vraiment utilisée dans la preuve ci-dessus mais que d’autresexemples
de résultats de finitude se trouventdans
[D2].
Traitons maintenant le cas g = -1. Récemment D. Goss a introduit
une notion
d’adjoint
pour les modules de Drinfeldqui
l’a conduit à énoncerl’analogue
del’équation
de Fermat pourl’adjoint
du module de Carlitz. Nous allons voir que cetteéquation
de Fermat n’a essentiellement pas de solutions nonplus.
DÉFINITION
2.L’adjoint du
module deDrinfeld ;
’
Où
p-l
désigne
l’application
x -~ Notons que est maintenantun
homomorphisme
d’anneau de A dans lesendomorphismes
de la clôtureparf aite
d ekoo.
Pour tout a E A de
degré
r,l’équation
homogène
de Fermat pour g= -1,
est définie par :
r r
- r 1
LEMME 2. Pour calculer
suffit
dechanger q
en dansl’expres-sion de
Preuve. Comme
P~
est unhomomorphisme
d’anneau,
il suffit de le fairepour T et dans ce cas : = ~’x +
THÉORÈME
3. Sideg(a) 2:
2, q > 3,
alorsl’équation
(a, -1~h
n’a pas de solution non triv2ate dans A.Preuve. Comme pour les
cas 9 2 0,
onpeut
supposer(x, y~
= 1. Le termeqd.
Parconséquent
le lemme 2 ci-dessus entraîne que tous les termesde
l’équation
(a, -1)h
saufx/y
sont despuissances
de q, doncx/y
est unepuissance
de q. Onpeut
donc écrirex/y
=(Xl/Yl)q
où xi et YI sont dans Aet sont
premiers
entre eux. Prenons alors la racineq-ième
dechaque
termede
l’équation.
On voit encoregrâce
au lemme 2 ci-dessus et à celui de[D2]
que le seul terme non somme de
puissances
q-ièmes
estXl/YI +T(XI/Yl)q
sadérivée est donc nulle. D’où =
0,
si q >2, y,
doit diviser xl, donc yl = 1 et donc xi = 0.
Remarque.
Dans le cas q =2,
il y a ici des solutions non triviale commec’était le cas pour
(a,1)h.
Parexemple,
on vérifie que letriplet
(1,
(T
+1)’, 1)
est une solution du cas a =T2.
Appendice
1,
majoration
de la différence entre la hauteurcanonique
et la hauteur de WeilDans ce
qui
suit on notera suph(a)
[
la bornesupérieure
de la différence entre la hauteur de Weil et la hauteur
canonique
pour le t-module E associé à ~. On donne ici unemajoration
pourq(O)
dansl’esprit
des bornes entre hauteurs de Néron-Tate et de Weil sur une courbeelliptique
(obtenues
par Zimmer dans[Z].
Dans le cas des modules de
Drinfeld,
les estimations que l’on obtientpour
q(16)
tendent vers zéroquand
q tend vers l’infini :THÉORÈME
4. Soit= aoF°
+ +aaFd
un t-module de dimension1:
¿ J ’1 J ..IL’"
(où
on convient de retirer1/ai
dansl’expression
de droite si ai estnul).
Preuve.
Commençons
parminorer h -
h. Pour touteplace
v déterminonsun réel
Hv
tel que, pour tout xE k :
Si
v(~) >
0, Hz
= 0 convient. On supposev(x)
0,
le terme de droite deavec
égalité quand
le minimum est atteint pour une seule valeur de l’indice.Si ce minimum est atteint pour une seule valeur
io,
en utilisant +v(ad)
+qdv(x),
on montre que =-v(ad)
convient.Quand
le minimum est atteint pour au moins deux indices distincts i et
j,
on aalors :
1 1 1 1 , ; ; ,j,,,, ,
il suffit que
Hv
satisfassel’inégalité :
ou encore :
En définitive il suffit de
prendre
pour~v
un minorant de :Ce terme est
plus grand
que :D’où l’on tire :
On considère alors ces
inégalités
avec xremplacé
par et on somme sur n. La minoration vient alors de h =limn
.h(~(t’~)x)/q".
Majorons
h-h.Pour toute
place
v, on sait : -.d’où
et on obtient une
inégalité
moinscontraignante
que pour laminoration,
d’où la conclusion du lemme.
Remarque.
Si tous les ai sont dansFq
on a h = tt. Uncoup d’oeil sur
les
points
de torsion montre que cette condition est nécessaire et suflisantepour que la hauteur
canonique
soitégale
à la hauteur de Weil.Indiquons
PROPOSITION 1.
Désignons
par(t)
=aoF°
+ ... +adFd,
unt-module,
par
(D(P)
(t)
=(ao)pF°
+ ... +(ad)PFdle
t-module obtenu en élevant à lapuissance
p tous lescoefficients
du t-moduleprécédent
et par etles hauteurs
canoniques respectives
de ces t-modules. Pour toutACCN
-Remarque.
La considération du t-module16(°’)
permet
parfois
d’enlever deshypothèses
indésirablesd’inséparabilité,
parexemple
dans desproblèmes
de transcendance
([D3]).
Pourtantici,
nous ne sommes pas parvenu enutilisant la
propriété précédente
à enleverl’hypothèse
deséparabilité
dansl’analogue
du résultat de Dobrowolski établi dans[Dl]
sur le module deCarlitz
(minoration
de la hauteur d’unpoint
non de torsion en fonction dudegré
ducorps).
Appendice
2,
application
au calcul de l’ordrede
fonctionsexponentielles
On suppose que le t-module E admet une
exponentielle
expE(voir [A])
et satisfait les conditions du théorème 0. La notion suivante est souvent
utilisée dans les démonstrations de transcendance.
DÉFINITION 3. Soit
f
unefonctions
de dans lui-même etr(S) =
ov,aiEFq[t],
S et On dira quef
est d’ordre
arithmétique
p, si il existe une constanteCo
telle que pourtout
Ufr (S) :
PROPOSITION 2. Soit
r(S)
comme dans ladéfinitions
3,
il existe un réelC > 0 tel que pour tout u dans
r(S) :
(autrement
dit expE est d’ordrearithmétique
d/n
+e).
Preuve. On utilise le théorème
1,
b)
pourh, puis
on se ramène à h par lesAppendice
3,
problèmes
ouvertsDe nombreux
problèmes
célèbres degéométrie diophantienne
ontleuranalogue
sur les modules de Drinfeld. On seplace
ici sur un module deDrinfeld (P de rang d sur défini
sur k :
~D(T)
= + · · ~ où les ai sont dansk
etad #
O.Commençons
par la
conjecture
deLang
sur les courbeselliptiques
qui
minore la hauteurde Néron-Tate d’un
point
d’ordre infini par la hauteur de l’invariantjE
de la courbeelliptique.
Un module
isomorphe
à (P est de la forme où u E k. PosonsS(i)
= 1 + q + ~ ~ ~ +q2,
alors lesquantités :
qu’on
noteraA,, - - - ) Ar, ~ ~ ~ ,
Ad-i
sont invariantes parisomorphismes.
Onpeut
alors considérer la hauteur de~(~4.i, ’ 2013 ,
Ar, ~ ~ ~ ,
comme celled’une classe
d’isomorphisme
de module de Drinfeld ’de rang d et poser leproblème :
PROBLÈME 1. Soit K une extension
finie
dek,
rrcontrezqu’il
existec(K)
>0,
telle que pour tout P EGa(K)
vérifiant
i4 (P)
>0,
on ait :Le
problème
de minorer la hauteur d’unpoint
d’ordre infini en fonctiondu
degré
de K sur k a été abordé dans où unehypothèse
detype
"multiplication complexe"
permet
d’obtenir des résultats non triviaux maisne semblant pas être les meilleurs
possibles.
Onpeut
demander :PROBLÈME 2. Soit K une extension
finie
dek,
dedegré D,
montrezqu’il
existe c~ >0,
telle que pour tout P E etvérifiant
h~~P)
>0,
onait :
1-11
Une
réponse
affirmative à cettequestion
vient d’être donnée par l’auteur dans[D5]
pour le module de Carlitz(et
quelques
autres)
quand
Ppossède
L’analogue
totalement ouvert duproblème
de Mazur(aussi
appelé
"Con-jecture
folklorique")
revient lui àcompter
le nombre depoints
de torsiondans un corps de
degré
fixé d’un module de Drinfeldquelconque
(de
rangd)
défini sur ce corps.PROBLÈME
3. Soit K uneextension finie
dek,
dedegré
D,
et tb un modulede
Drinfeld
de rang ddéfinit
sur K. Montrezqu’il
existe une constantec(D)
tell e que :
Remarque :
Il serait intéressant de voir si les récents résultats de Merel peuvents’adapter
à cette situation. Enparticulier quand
le rang est deux il existe en effet defrappantes
analogies
entre modules de Drinfeld et courbeselliptiques.
Enfin
signalons
leproblème
deLang-Manin-Mumford,
maintenantde-venu théorème de
Faltings.
Poursimplifier,
on considère un t-module E dedimension N
puissance
cartésienne d’un module deDrinfeld,
c’est-à-direque l’action sur
G~
est l’actiondiagonale 4l E (T)
=( ~ (T ) , ~ ~ ~ ,
PROBLÈME 4. Soit r un sous T-module de
type
fini.
de Edé, fini
surk,
etl’ertsembl e des
points
de division de r :Alors pour toute variétés V de
GaN ,
il existe un ensemblefini
desous-T-modules
Bi
de E et depoints
ti tels que :Notons que le cas r =
0,
est traité dans[D4]
pour unepuissance
dumodule de Carlitz et modulo des
conjectures
standards pour lesproduits
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Université Pierre et Marie Curie UFR 920 "Problèmes diophantiens
4 place Jussieu
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