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La dynamique du guidage dans un milieu réfringent et dispersif et la théorie des antiparticules
Louis de Broglie
To cite this version:
Louis de Broglie. La dynamique du guidage dans un milieu réfringent et dispersif et la théorie des antiparticules. Journal de Physique, 1967, 28 (5-6), pp.481-486. �10.1051/jphys:01967002805-6048100�.
�jpa-00206543�
LA
DYNAMIQUE
DU GUIDAGE DANSUN
MILIEURÉFRINGENT
ETDISPERSIF
ET LATHÉORIE DES
ANTIPARTICULESPar M. LOUIS DE BROGLIE.
Résumé. 2014 L’auteur examine, dans le cadre de ses idées sur la
réinterprétation
de laMécanique
ondulatoire,quel
doit être le « mouvement deguidage »
ducorpuscule
dans son ondequand
l’onde se propage dans un milieuréfringent dispersif
et, enparticulier, quand
la vitessede groupe est en sens inverse de la vitesse de
phase.
Il montre que l’on est ainsi conduit àenvisager
d’une
façon
très nouvelle leproblème
desantiparticules.
Abstract. 2014 The author
investigates,
within the framework of his ideas, a newinterpre-
tation of wave mechanics, what could be the
"leading
motion" of theparticle
in its wave,as the wave is
propagated
in adispersive refracting
medium and,especially,
when the groupvelocity
has its directionopposite
to that of thephase velocity.
He shows that he is also led to consider theproblem
ofantiparticles
in a new way.1. Introduction. - Dans ce
qui suit, je
vais constam-ment utiliser les id6es
qui
sont a la base del’interpr6-
tation de la
M6canique
ondulatoire par la th6orie de la doublesolution, interpretation
que, reprenant une tentative faite des 1927 dans un article duJournal de Physique, j’ai
considérablementdéveloppée depuis
unequinzaine
d’ann6es.Je
nereproduirai
pas ici en detail1’expos6
de lath6orie de la double solution et de ses
prolongements
actuels
et je
renverrai a cesujet
auxpublications
num6rot6es
[1], [2], [3]
et[4]
dans labibliographie
donnee en fin d’article.
Je
me contenterai donc derappeler
les troishypotheses
surlesquelles
reposeaujourd’hui
cette th6orie. Ceshypotheses,
les voici :a) J’admets
que, dans la constante association des ondes et descorpuscules nagu6re
r6v6l6e par le succes de laM6canique ondulatoire,
l’onde et lecorpuscule
sont des réalités
physiques
dont 1’evolution est suscep- tible d’etre clairementrepresentee
dans1’espace
aucours du
temps.
L’onder6elle, que je
nommel’onde v,
est pour moi un processus
physique qui
6volue dans1’espace
au cours dutemps
suivant lesequations
depropagation qui
sont bien connues dans les differentes branches de laM6canique
ondulatoire(equation
deSchrodinger, dégénérescence
non relativiste de1’equa-
tion de
Klein-Gordon, equations
deDirac, equations
de
Maxwell, etc.). Quant
aucorpuscule,
il est pour moiune sorte de
petit objet, siege
d’une haute concentra-tion
d’6nergie, qui
est constamment bien localise dansson onde et
qui s’y d6place
suivant des loisqui
vontetre
pr6cis6es
ci-dessous. L’onde T usuellement utilis6een
M6canique quantique
serait une onde fictive reli6e a l’onde r6elle v par la formule ’Y = Cv ou C est une constante de normalisation telle quece
qui
permet a lagrandeur 1 ’Y 12
derepresenter
envaleur absolue la
probabilite
de lapresence
du cor-puscule
dans 1’616ment de volume di de1’espace.
b)
Si le mouvement ducorpuscule
n’était pas soumis auxperturbations
dont il seraquestion
enc),
ce mouvement serait constamment d6fini par « la loi du
guidage
ducorpuscule
par 1’onde » dont voici l’énoncé : « Si l’onde v estrepresentee
par la for-i
mule v=a(x,y,z,t) eh
cp(x, y, z, t) avec a et cpreels,
laquantite
du mouvement p ducorpuscule, quand
iloccupe la
position
xyz al’instant t,
est donnee par la formule p= - g rad
cp. » On v6rifie ais6ment que cette loi deguidage peut
aussi s’6noncer en disant :« Le
corpuscule
sed6place
dans son onde defaqon
que sa vibration
interne,
tellequ’elle
a ete d6finie des les d6buts de laM6canique ondulatoire,
reste constam- ment enphase
avec l’ondequi
leporte. »
Nous verrons dans cequi
suit que ce second 6nonc6 de la loi duguidage
estplus general
que lepremier. Quand
onadmet la loi du
guidage,
on peutapercevoir
la raisonpour
laquelle
laquantité 1’Y(x,y, z, t) 12
donne laprobabilite
de lapresence
ducorpuscule
aupoint
x,y, z a l’instant t.
Mais,
comme nous allons maintenantl’indiquer,
une demonstrationplus rigoureuse
de cettededuction
exige
l’introduction d’unehypothèse
sup-pl6mentaire.
c)
Pour rendreplus rigoureuse
la demonstrationdont je
viens deparler,
il m’a parudepuis
une dizained’ann6es n6cessaire d’admettre que le
corpuscule
setrouve constamment en contact
6nerg6tique
avec unmilieu cache
qu’il
est naturel d’identifier avec le« milieu
subquantique »
dont l’existence avait 6t6envisag6e
des 1954 dans un article de laPhysical
Review par MM. Bohm et
Vigier.
Par suite despertur-
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01967002805-6048100
482
bations continuelles que lui
inflige
son contact perma-nent avec le milieu
subquantique,
lecorpuscule
doitetre anime d’une sorte de mouvement brownien
qui
le fait constamment sauter d’une des
trajectoires
d6fi-nies par la formule du
guidage
sur une autre et c’estce sautillement incessant du
corpuscule
dans son ondequi permet
une meilleurejustification
de lasignifica-
tion
statistique
de lagrandeur IT 2.
Mais si l’onadmet cette interaction
permanente
entre lecorpuscule
et le milieu
subquantique,
on est presque n6cessai-rement amene a penser que ce milieu constitue une sorte de thermostat cache avec
lequel le corpuscule
estconstamment en contact.
Reprenant
certaines id6esque
j’avais
eues il y avingt
ans,j’ai
ete amene dansces derni6res ann6es a constituer sur cette base une
«
Thermodynamique
cach6e desparticules
»(voir [3]), qui, lorsqu’elle
aura eted6velopp6e
etpeut-etre
rec-tifi6e sur certains
points,
meparait
devoirjouer
ungrand
role dans lesprogres
futurs de laPhysique quantique.
Je
doissouligner
quel’image
que l’on obtient ainsi du mouvement ducorpuscule
dans son ondepr6sente
une
grande analogie
avec le mouvement d’une mole- cule dans un fluide en 6coulementhydrodynamique.
Les
lignes
de courant définies par1’Hydrodynamique
sont assimilables aux
lignes
deguidage
de ma th6orie.Mais ces
lignes
de courant ne donnentqu’une image
« moyenne » du mouvement des molecules. En
effet,
celles-ci sont anim6es d’un mouvement
calorifique
denature brownienne
qui
les fait constamment passer d’uneligne
de courant sur une autre de sorte que laprobabilite
depresence
d’une molecule d6termin6e en unpoint
du fluide est donnee par la densitehydrody- namique
du fluide en cepoint. L’analogie
des deuximages
est, mesemble-t-il,
trescomplete
et tresinstructive.
2. Tl1£orie
gdndrale.
- Dans mes travaux ant6rieurssur la th6orie du
guidage, j’avais toujours envisage
le cas ou la
propagation
de l’ondes’op6re
dans unmilieu
qui
nepossede
pas lespropri6t6s
d’un milieurefringent dispersif
comme c’est enparticulier
le casdu vide.
Je
me propose d’6tudier maintenant le mou-vement du
corpuscule
dans son ondequand
la propa-gation
de celle-cis’op6re
dans un milieurefringent dispersif.
Un casparticulierement
int6ressant seracelui ou la vitesse de groupe est en sens inverse de la vitesse de
phase.
Consid6rons un train d’ondes sensiblement assimi- lable a une onde
plane monochromatique (groupe d’ondes).
Soient v safrequence centrale,
X salongueur
d’ondes
centrale, V
sa vitesse dephase
et n l’indicede refraction d6fini par n
= c/V.
Nous avons la rela-tion Avec nos notations
habituelles,
nous6crirons l’onde v sous la forme
la
propagation
s’effectuant dans la direction d6finie par un vecteur unite n.Quant
au mouvement ducorpuscule,
il est defini par sa vitesse v, son6nergie
Wet sa
quantite
de mouvement p.Quand
la vitesse vest
dirig6e
dans le sens de lapropagation
del’onde,
nous admettrons la relation bien connue p = k
= h
n.x Mais dans le cas ou la vitesse v, par suite de la dis-
persion,
se trouveradirig6e
en sens inverse de lapropagation
del’onde,
nous serons amenes a ecrireRemarquons
maintenant que v, vitesse du cor-puscule
donc de1’energie,
doit coincider avec la vitesse de groupe definie par la formule deRayleigh- Gouy
qui peut
s’6crire etqui, quand
on a v > 0a rm
et p =
k,
se confond avec la formule bienconnue dans la th6orie des
equations
de Hamilton.Ceci
pose, j e
vais introduire unehypothèse qui
setrouvait
d6jh
dans la note finale de mon article de 1926 intitul6 « Parall6lisme entre ladynamique
dupoint
materiel et
l’optique geometrique » [5].
Elle consiste a admettre que, dans un milieurefringent
etdispersif,
le mouvement du
corpuscule
s’effectue comme s’il etait soumis a unpotentiel
P defini parOn a alors pour la
phase 9.
del’onde,
la direction depropagation
6tantprise
pour axedes x,
avec
Or,
dans la th6orie duguidage
ducorpuscule
parson
onde,
leprincipe fondamental,
nous 1’avons vu, est que laphase
interne CPc ducorpuscule
doittoujours
coincider avec la
phase
cpo de 1’ondequi
leporte,
c’est-a-dire que l’on doit avoir CPc =(CPo)0153 =vt.
Doncce
qui,
compte tenu de(3),
nous fournitRemarquons
en passant que dans le cas du vide mule connuedepuis
bienlongtemps ;
alorsce
qui
est6galement
bien connu. Avec les definitionsadopt6es,
l’absence de refraction pour lapropagation
de l’onde dans le vide
correspond
donc àet non a n = 1.
Revenons a la formule
(7).
Ellepeut s’interpreter
en faisant intervenir 1’effet
Doppler.
Comme nouscomptons
la vitesse ducorpuscule
dans le sens dela
propagation
del’onde,
la valeur de v donnee par la formule(2)
deRayleigh peut
etrepositive
ounegative.
Dans l’un ou 1’autre cas,puisque v
est lafrequence
de l’onde dans lesyst6me
de reference ou lecorpuscule
a lavitesse v,
la th6orie relativiste de 1’effetDoppler
nousapprend
que, dans lesyst6me
dereference ou le
corpuscule
estimmobile,
lafrequence
de l’onde est
ce
qui
nous permet d’écrirecar
dto
= dtB/1 2013 P2.
Or la formule(9)
estidentique
a la formule
(7)
et cela nousexplique pourquoi
lepostulat
de la coincidence desphases
CPo et CPo nous a conduits a la formule(7). D’ailleurs, inversement,
enadmettant la coincidence des
phases
ducorpuscule
etde l’onde et en tenant compte de 1’effet
Doppler,
onpeut
partir
de la formule(8)
et remonter a1’6qua-
tion
(3),
cequi justifie
la formeadoptee
pour P.3. La masse propre modifiée. - Dans cette
dyna- mique
duguidage
d’uncorpuscule
dans un milieurefringent,
onpeut
introduire une « masse propremodifiee » mo
différente de la masse propre habi- tuelle mo. Nous le ferons de lafaçon qui
suit : nouspartons des formules valables pour v > 0
Mais, pour
éviter d’attribuer une massepropre nigative
a uncorpuscule
du milieumicroscopique observable,
nous poseronsDe
(11),
nous tirons aisementet de
la, d’après (3)
Bien
entendu,
dans les formules(12)
et(13),
on doitprendre
lesigne
+ ou lesigne
- suivantque v est sup6rieure
ou inferieure a0.
on a par
(13)
comme l’on devait
s’y
attendre.Avec nos
definitions,
la masse propremodifi6e m*o
est
toujours positive
memesi,
en vertu de la formule(2),
le
corpuscule
sed6place
en sens inverse de son onde(v 0).
Si alors lecorpuscule
est soumis a unchamp 6lectrique qui
dans le videl’accélérerait,
1’action dece
champ
s’exerce sur lapropagation
de l’ondepuisque
lepotentiel
dont il derivefigure
dans1’6quation
d’ondes :dans le
vide,
cette actionaugmenterait
lavitesse vo
et, par
suite,
dans le milieudispersif,
elle fera croitrela
quantite
de mouvement p = - k dans le sensoppose
a lapropagation
de l’onde. Tout se passera donc comme si laparticule
de masse propreposi-
tive
mo
6tait soumise a unchamp 6lectrique
inversede celui
qui
lui est r6ellementapplique.
Si laparticule possede
unecharge 6lectrique
e et si elle est soumisea un
champ 6lectrique,
elle secomportera
commeune
particule
de massepositive mo*,
mais decharge 6lectrique
- s.C’est de cette
façon,
mesemble-t-il,
que l’on doitinterpreter
cequi
se passe dans un semi-conducteurquand
l’onde associ6e a un electron sepropageant
dans la structure interne du solide a unefrequence qui correspond
a lapartie sup6rieure
d’une bande deconduction,
cas ou la formule(2)
deRayleigh
montre que la vitesse de groupe est en sens inverse de la vitesse de
phase.
Laplupart
des auteursqui exposent
la th6orie des semi-conducteurs attribuent alors a la massem*o
une valeurnegative et j’ai l’impres-
sion que cela vient de ce
qu’ils
6crivent p =k,
alorsqu’il
faudrait écrire p = - k.Remarquons
pour terminer que,lorsque
l’on a v 0 et p = -k,
on doit
remplacer
la formule usuelle duguidage
p = -
grad
cp par la formule p = +grad
cp avecchangement
designe
au second membre.Mais,
commenous 1’avions annonc6 dans le
premier paragraphe,
la d6finition du
guidage
par la coincidence de laphase
interne du
corpuscule
avec laphase
de l’onde estplus
g6n6rale
ettoujours
valable.484
4.
Comparaison
avec la th£orie desantiparticules.
- A la
reflexion,
ilapparait
evident que la th6orieexpos6e
ci-dessusqui
repose essentiellement sur la formule(2)
deRayleigh pr6sente
unegrande analogie
avec la th6orie des
antiparticules
et c’est la unpoint important qui
ne meparait
pas avoir etejusqu’ici signalé.
La th6orie des
antiparticules
est apparue d’aborden
Physique th6orique
pourl’interpr6tation
de laproduction
despaires électron-positon
sous la formede la th6orie des « trous » de Dirac. Dans cette
th6orie,
on admetqu’il
existe dans le vide un ocean d’61ectrons caches decharge 6lectrique
- e et d’éner-gie negative
-moc2. L’apport
par un agent ext6rieur d’une6nergie 2moc2
entrainerait l’arrachement d’un de ces electrons au milieu cache ou il setrouvait,
milieu
qu’il
est 6videmment tentant d’assimiler au« milieu
subquantique »
deBohm-Vigier,
et sonapparition
au niveaumicrophysique
observable sousforme d’un electron « normal »
d’energie moc2.
11 enresulterait un « trou » dans l’oc6an des electrons caches a
6nergie negative
et c’est ce trouqui
se mani-festerait a nous a 1’echelle
microphysique
observablesous la forme d’une
antiparticule
de masse proprepositive
mo et decharge positive
+ equi
constituele
positon.
Bien que cette th6orie des trous ait rendu de
grands services,
elle neparait
pas bien claire et ne semble pasen bon accord avec la conservation de
l’énergie :
eneffet,
dans 1’6tatinitial,
nous avons uneparticule d’6nergie - mo c2
et dans 1’etat final deuxparticules d’energie
propre totale2moc2,
cequi correspond
àune
augmentation d’6nergie
de3moc2,
alorsqu’il n’y
a eu
qu’un apport
ext6rieurd’6nergie 6gal
a2moc2.
Nous allons maintenant proposer une th6orie diff6-
rente de la creation des
couples particule-antiparticule reposant
sur l’id6e que1’antiparticule
est uneparticule qui
sed6place
sur son onde en sens inverse de lapropagation
de celle-ci. En d’autres termes, nous admettrons que, lors del’apparition
au niveau obser-vable d’un
couple particule-antiparticule,
l’un desconstituants du
couple
est uneparticule
normale dont l’onde se propage avec un indice de refractiontandis que 1’autre
constituant, l’antiparticule,
seraitport6
par une onde dont lapropagation
seraitreglee
par un indice de refraction
n(v)
tel que,d’apr6s
laformule
(2)
deRayleigh,
cetteantiparticule
sed6place
en sens inverse de la
propagation
de son onde. Laparticule normale,
pourlaquelle
lepotentiel P
seraitnul,
serait enquelque
sorte détachée du milieusubquantique (aux perturbations d’origine subquan- tique pres),
tandis que1’antiparticule,
bien que d6ce- lable au niveaumicroscopique observable,
resteraitplus
intimement reli6e au milieusubquantique
parun
potentiel
P.Pour
d6velopper
cetteth6orie,
nous remarquerons,comme on le fait dans toutes les theories reposant sur des
equations
d’ondesrelativistes,
que la relationconduit a ecrire
relation ou la
presence
au second membre du doublesigne
cree une difficult6 bien connue.Or,
il nousparait
n6cessaire d’admettre d’abord quel’énergie
propre d’uneparticule
doit etren6ga-
tive dans le milieu
cache,
cequi
est en accord avecla th6orie des trous. Pour cette
raison,
en admettantque le milieu
subquantique
contient une infinite departicules
de masse propremo
= - mo, nous envisa- geons les deux solutions suivantes de1’equation (14) correspondant respectivement
a uneparticule
et a uneantiparticule :
a)
La solution normale P = 0 avecmo
= mo etV = VO*
b)
La solution anormale P = 2 Wqui correspond d’apr6s (3)
aux relationsL’antiparticule apparait
donc au niveaumicrophy- sique
observable commeayant
une masse propre mo,une vitesse vo en sens inverse de la
propagation
del’onde et une
charge 6lectrique 6gale
etoppos6e
àcelle de la
particule.
C’est bien la cequ’il
fallaitobtenir.
5. Introduction de la
Thermodynamique
cachde desparticules (1).
-Commençons
parrappeler quelques points
de laThermodynamique
cach6e desparticules (voir [3]).
Si uneparticule d’énergie
propremoc2
estport6e
par un train d’ondes assimilable a une onde(1)
Jerappelle
que dans cetteThermodynamique,
enm’inspirant
d’une methodeemployee
autrefois par Eins- tein dans 1’etude du mouvement brownien,j’ai
defini laprobabilite
de 1’etat de laparticule
a l’aide des varia- tions de1’entropie
S du thermostat cache aveclequel
elle est constamment en contact.
plane monochromatique, 1’entropie
est6gale
a - k.Mais si le milieu
subquantique
lui fournit une quan- tit6d’6nergie Q (sous
forme de chaleurcach6e) qui porte
son6nergie
propre a la valeurMoc2
=mo c2
+Q, 1’entropie
devient ou k est la cons-tante de Boltzmann. Dans la th6orie de la double
solution, Q apparait
sous la forme d’un «potentiel quantique »
inconnu des theories anciennes. La variation de1’entropie
est donc fournie par la formuleCeci
rappel6,
admettons commeplus
haut que dans le milieusubquantique
lesparticules
aient des 6ner-gies
au reposnegatives
-MOC2. Lorsque
desparticules
du milieu
microphysique
fournissent en s’annihilantune
6nergie 2moc2,
uneparticule
du milieusubquan- tique
pourra6merger
au niveaumicrophysique
obser-vable avec une
6nergie
au repos6gale
aMais,
comme1’exige
d’ailleurs la conservation de1’electricite,
il devra aussi6merger
uneantiparticule d’énergie
au reposmoc2,
cequi oblige
le milieu sub-quantique
a fournir1’6nergie 2moc2 à
uneparticule qui
6taitjusque-la
cach6e avec1’energie
-mo c2.
D’apr6s
la formule(17),
ce processus entraine une baisse de1’entropie 6gale
a - 2k. C’est la fournitured’6nergie
par le milieusubquantique
a laparticule qui
se traduit par l’intervention du
potentiel
P d6finien b)
dans le
paragraphe precedent
et tout a fait assimilableau
potentiel quantique Q,
comme nous le verronsplus
loin. On
comprend
que1’antiparticule
soit instableparce que son
apparition correspond
a une baisse8S = - 2k de
1’entropie.
11 en r6sulte que, si uneparticule
et uneantiparticule
se rencontrent, ellesauront une tendance a s’annihiler en donnant nais-
sance a deux
particules
normalesd’6nergie
propre totale2mo c2
avec uneaugmentation d’entropie 6gale
a 2k.
6. Le
potentiel
P et lepotentiel quantique Q.
-Pr6cisons que le
potentiel
P d6fini dans le deuxi6meparagraphe
dupresent expose
n’est pas unpotentiel quantique
parcequ’il
ne fait pas intervenir le milieusubquantique,
maisqu’il
r6sulte seulement de l’actionsur la
propagation
de l’onde exerc6e au niveau micro-physique
observable par la structure mat6rielle du milieu traverse. C’est parexemple
cequi
a lieu dansles cas suivants :
propagation
de la lumiere dans unmilieu
refringent dispersif, propagation
d’une ondeélectromagnétique
hertzienne dans un tube a ondeprogressive
lelong
d’uneligne
a retard(appareils
àondes directes ou a ondes
inverses, carcinotrons...), propagation
de l’onde d’un electron dans un solide(th6orie
dessemi-conducteurs),
etc.Mais le
potentiel
P =Q envisage
dans les deuxderniers
paragraphes peut, lui,
etre assimile a unpotentiel quantique
parcequ’il
traduit une interactionavec le milieu
subquantique.
On doit doncpouvoir
le définir par la formule
générale
de definition dupotentiel quantique
qui donne, puisque
icimo
= - mo et queQ
=2mo C2, Mo
= mo. On a donc pourl’énergie
et laquantité
demouvement de
l’antiparticule
La valeur obtenue pour p
correspond
bien a unmouvement du
corpuscule
avec la vitesse v = - voen sens inverse de la
propagation
de l’onde et lesformules
(19)
coincident avec les formules(16),
cequi
est satisfaisant.
7.
Remarques
finales. - La th6oriepr6c6dente
del’apparition
descouples particule-antiparticule
diffèrede la th6orie des « trous », mais elle a
1’avantage
d’etre
plus
clairement en accord avec la conservation de1’energie
etd’expliquer
l’instabilit6 desantipar-
ticules. On peut remarquer que, dans un
couple particule-antiparticule,
laparticule
est, dans sonmouvement
libre,
a peupres
lib6r6e de tout lien avecle milieu
subquantique
tandis que1’antiparticule
luireste li6e par l’interm6diaire du
potentiel Q.
11 serait assur6ment
premature
de vouloiraujour-
d’hui
pr6ciser
entierement la nature du milieu sub-quantique. Cependant,
en relation avec leprobl6me
que nous venons
d’6tudier,
onpeut
essayer de serepresenter
le milieusubquantique
comme renfermantun nombre 6norme de
particules
a6nergie negative
entre
lesquelles
existerait une6nergie potentielle
P sigrande
que1’energie
totale du milieusubquantique 6gale
aWo
== f!IJ -Emoc2
soitpositive.
L’émissioni
simultan6e d’une
particule
et d’uneantiparticule
aug- menterait alorsWo
de2moC2,
mais simultanément P devrait diminuer de P = -4moc2
defaçon
que finalement il y ait fourniture de1’energie 2moc2
parle milieu
subquantique
a1’antiparticule.
Le milieu
subquantique
serait une sorte « d’ether »inaccessible a nos observations
directes,
cequi
ren-drait son existence
compatible
avec les bases de la th6orie de la Relativite.D6jA quelques
tentatives ontete faites pour se
representer
un tel milieu. Laplus
int6ressante a ete
esquiss6e
par M. Dirac en 1951(voir [1],
p.975).
Dans un travail recent intitul6Alge-
braic
propecties o f
theenergy-momentum
tensor and Vacuum like stateof
matter[6],
M. E. B. Gliner a décrit un486
milieu,
le yMedium,
assezanalogue
a ce quepourrait
etre notre milieu
subquantique.
Gliner le consid6recomme contenant une infinite de
particules
a massepropre
positive
soumis a unepression negative,
cequi
ne diffère du modele
envisage plus
haut que par unchangement
designe
des masses et de lapression.
Manuscrit requ le 8 f6vrier 1967.
BIBLIOGRAPHIC
[1] J. Physique
Rad., déc. 1959, 20, 963.[2] Étude critique
des bases del’interprétation
actuellede la