L EGRAND
F ERRIOT
L AMBERT
V ECTEN L ABROUSSE R OCHAT P ENJON G OBERT
B EAUCOURT
J. F. F RANÇAIS
Questions résolues. Démonstrations des deux théorèmes de géométrie énoncés à la page 196 de ce volume
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 3 (1812-1813), p. 317-323
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la
privation
du sens de la vue , ils sontsusceptibles
degoûter;
ainsique des désirs et de la tristesse que leur
état , comparé à
celui dureste des
hommes , peut
leur faireéprouver.
Jepourrais
enfin com-parer, sous divers rapports ,
l’aveugle
de naissance à celuiqui perd
la vue dans un
âge
où il adéjà acquis
et où ilpeut
conserver danssa mémoire les diverses notions dont cet organe est la source ; mais
je
crains d’avoirdéjà trop
abusé del’indulgence
de voslecteurs ;
et
je
croisplus convenable, à
moins d’une nouvelleprovocation ,
soit deleur part,
soit de lavôtre,
de terminerici ,
en vouspriant d’agréer,
etc.Angers,
le14
de novembre 1812.QUESTIONS RÉSOLUES.
Démonstrations des deux théorèmes de géométrie énoncés
à la page I96 de
cevolume ;
LE GRAND
FERRIOT
etLAMBERT
VECTEN LABROUSSE
ROCHAT , PENJON ,
GOBERT
C. BEAUCOURT
J. F. FRANÇAIS
Par MM. LE GRAND , élève
àl’école normale ,
FERRIOT
etLAMBERT , professeurs
aulycée de
Besancon ,
VECTEN, professeur
aulycée de Nismes LABROUSSE, professeur
àMontélimart ,
ROCHAT , professeur de navigation
àSt-Brieux , PENJON, professeur
aulycée d’Angers ,
GOBERT, élève de M. Penjon,
C. BEAUCOURT, élève
aulycée de Nismes ,
J. F. FRANÇAIS , professeur
àl’école de l’artillerie-
et
du génie, Etc. y etc. 3
etc.THÉORÈME
1. Leplan qui divise
l’un desangles
dièdres d’un tétraèdre en deuxparties égales , partage
l’aréteopposée
en deuxTom. III.
44
3I8
QUESTIONS
segmens proportionnels
aux aires desfaces correspondantes
de cetétraèdre.
THÉORÈME
II. Ladroite qui, partant
du sommet d’untétraèdre, fait
desangles égaux
apec les troisfaces adjacentes , rencontre
sa base en un
point
telqu’en
le considérant con2me le sommet commun de troistriangles , ayant
pour bases les trois côtés de cette,base,
les aires de cestriangles
sontproportionnelles
aux airesdes
faces correspondantes
du tétraèdre.Les démonstrations
qui
ontété
fournies de ces deux. théorèmes étant extrêmementvariées ,
nous croyons devoir nous borner à cellesqui
nous ont paru lesplus remarquables
par leursimplicité.
MM. Fernot , Vecten , Rochat , C.
Beaucourt et ungéomètre
deLyon qui ne
s’est pasnommé,
ontfondé
lesleurs
sur les deux Lemmessuivans , qui
nous sembleraient devoir trouverplace
danstous les élémens
de géométrie ,
mais que nous nousdispenserons
pourtant
dedémontrer,
attendu que leur démonstration ne saurait offrir aucune difficulté.LEMME 1. Le
plan qui
divise unangle
dièdre en deuxparties égales,
a chacun de sespoints également distans
desdeux
faces decet
angle
dièdre. C’est évidemment le lieu des centres de toutes lessphères
et celui des axes de tous lescylindres
et cônes de révolutionqui
touchent à la fois les deux faces del’angle
dièdre.LEMME II. Les
plans qui
divisent en deuxparties égales
lesangles
dièdres d’unangle
trièdre secoupent
tous trois suivant une mêmedroite , qui
fait desangles égaux
avec les trois faces del’angle trièdre ,
et dont chacun despoints
estégalement
distant des cestrois faces. Cette droite est le lieu des centres de toutes les
sphères
tangentes
aux faces del’angle
trièdre. C’est encore l’axe du cônede révolution inscrit à ce même
angle.
Cela
posé ,
soientA, B , C, D, (*)
lesquatre
sommets d’un(*) Nous nous
dispensons
de faire lafigure) qui
est fortsimple,
etqu’il
est très-facile de
suppléer.
3I9 tétraèdre ;
soitE
lepoint
où l’arête CD estcoupée
par leplan qui
divise
en deuxparties égales l’angle
dièdre dont l’arêteest AB ;
soiten outre F le
point
de BE où la face CBD est rencontrée parla
droitequi, partant
du sommetA,
fait desangles égaux
avec lestrois faces
adjacentes
à ce sommet.I. En considérant les deux tétraèdres ADBE et ACBE comme
ayant
leur sommet commun enA,
leurs volumes serontproportion-
nels aux aires de leurs bases
DBE , CBE ;
et, comme ces bases sontdes
triangles qui
ont leur sommet commun enB ,
leurs aires serontelles-mêmes
proportionnelles
à leurs basesED , EC ; ainsi ,
l’onaura
Vol.ADBE :
Vol.ACBE :: ED : EC,D’un autre
côté ,
en considérant ces mêmes tétraèdres commeayant
leur sommet commun en
E,
ils auront mêmehauteur (
LemmeI ), puisque
E est un despoints
duplan
AEBqui
divise en deuxparties égales l’angle
dièdre dont l’arête estAB ;
les volumesâe
ces tétraè-dres seront donc
proportionnels
aux aires de leurs bases ADB etACB c’est-à-dire , qu’on
auraVol ADBE -
Vol.ACBE ::
ADB :ACB
d’où on
conclura,
à cause durapport
commun ADB :ACB : :
ED :EC ;
ce
qui
est lepremier
des deux théorèmes.M. Gobert a fourni une démonstration
analitique
fortélégante
dece théorème.
M...,
deLyon ,
aremarqué
que la recherche dupoint
E seréduit à
partager
CD enparties proportionnelles
aux aires des trian-gles ACB ,
ADB ou ,plus simplement, proportionnelles
aux perpen- diculaires abaissées despoints C ,
D sur la base commune AB deces deux
triangles.
320
QUESTIONS
II. Si l’on considère les tétraèdres
ABFC, ACFD, ADFB ,
commeayant
leur sommet commun enA,
ils auront mêmehauteur ,
etl’on aura
conséquemment
Vol.ABFC :
Vol.ACFD : Vol.ADFB :: BFC : CFD : DFB.Si ,
d’un autrecôté ,
on considère ces mêmes tétraèdres commeayant
le
point
F pour sommet conimun , ils auront encore mêmehauteur (
LemmeIl ) , puisque
F est un despoints
de la droite AFqui
forme des
angles égaux
avec les trois facesBAC y CAD, DAB ;
ouaura donc encore
Vol.ABFC :
Vol.ACFD : Vol.ADFB : :
BAC : CAD :DAB ;
on aura
donc,
par lacomparaison
de cette suite derapports égaux
avec la
précédente,
BFC : CFD : DFB : : BAC : CAD :
DAB ;
ce
qui
est le dernier des deux théorèmes.M.... ,
deLyon ,
aremarqué
que la recherche dupoint
F seréduit à
déterminer,
sur deux des côtes dutriangle BCD,
despoints qui
soient
situés,
sur cescôtés,
de la même manière que l’est lepoint
E sur
CD ,
et àjoindre
cespoints
aux sommetsopposés
par desdroites,
dont l’intersection déterminera lepoint
cherché.Les démonstrations de M.
Penjon
diffèrent peu desprécédentes.
M.
Français
démontre lepremier
des deux théorèmes commeil suit :
Soit faite une
projection orthogonale
dutétraèdre ,
sur unplan perpendiculaire
àBE,
etconséquemment
auxplans
AEB etCBD,
endésignant
lesprojections
despoints
par les mêmes lettresqui désignent
cespoints ,
mais affectéesd’accens ,
on aura d’abordED : EC :: E/DI : E’C’ ;
mais ,
en considérant lestriangles
D/A/E/ etC’A’E’
commeayant
leur sommet commun en
A’,
on auraE’D’ : E/CI :: Aire E’A’D’ : Aire
E’A’C’ ;
enfin,
lestriangles
BDA et BCA formantrespectivement
desangles
dièdres
égaux
avec leursprojections
E’D’A’ etE’C’A’ ,
on auraencore
Aire E’A’D’ : Aire E’A’C’ :: Aire BAD : Aire
BAC ;
et, enrapprochant
ces troisproportions
on en concluraAire BAD : Aire BAC :: ED : EC.
Au lieu de faire la
projection
sur unplan perpendiculaire
àBE,
on
peut
la faire sur unplan perpendiculaire
àAB ;
cetteprojection
sera alors évidemment un
triangle D’A’C’
danslequel
A’E’ diviseral’angle
AI en deuxparties égales ;
on auradonc
par le théorèmeconnu de
géométrie plane ,
A’D’ : A’C’ :: E’D’ : E/CI ou ED :
EC ;
mais ,
parce que A’D’ et AICI sont les hauteursrespectives
destriangles
de mêmes bases ADB etACB,
on aura aussiAire ADB : Aire
ACB : :
A’D’ :A’C’ ;
on aura donc
également
Aire ADB : Aire ACB : : ED : EC.
C’est à peu
près à
cela que reviennent les démonstrations dupremier théorème,
fournies par MM. LeGrand,
Labrousse et Lambert. Ilsen déduisent ensuite celle du second.
322
QUESTIONS
M.
Français
démontre cedernier
de la manière suivante. Soienta
l’angle
que fait AF avec les trois faceslatérales ,
et ~l’angle
que fait la même droite avec leplan
de la base. Soitprojeté orthogo-
nalement le tétraèdre sur un
plan perpendiculaire
à cette droiteAF ;
les
projections
des faces latérales se confondront avec lesprojections
des segmens de la
base ;
et l’on aura , par unprincipe
connuAire
B’F’C’=Aire BAC.Sin.03B1=AireBFC.Sin.~ , Aire C’F’D’=Aire CAD.Sin.03B1=Aire CFD.Sin.~ , Aire D’F’B’=Aire DAB.Sin.03B1=Aire DFB.Sin~
,d’où on
conclura, sur-le-champ ,
Aire BAC: Aire
CAD: Aire DAB:: Aire BFC : AireCFD : Aire DFB.
Ces diverses considérations
peuvent,
pour laplupart,
êtreemployées
â
démontrer ,
autrementqu’on
ne le faitcommunément ,
que la droitequi
divise l’un desangles
d’untriangle
en deuxparties égales , partage
le côtéopposé
en deux segmensproportionnels
auxcôtés
correspondans.
M. Le
Grand,
àqui
l’on doit les deuxélégans
théorèmesqui
font le
sujet
de cetarticle ,
remarque que, de même que de celuiqui
vient d’êtrerappelé ,
etqui
est leurcorrespondant
dans lagéo-
métrie
plane,
il résulte que le centre des moyennes distances ducontour d’un
triangle
estle
centre du cercle inscrit autriangle
dont les sommets seraient les centres des moyennes distances des côtés du
premier (*) ;
onpeut
semblablement conclure de cesdeux-ci ,
que le centre des moyennes distances de lasurface
d’untétraèdre est le centre de la
sphère
inscrite cru tétraèdrequi
aurait(*)
Voyez
les Élémens destatique
de M.Poinsot,
page I72.ses sommets aux centres des moyennes distances des aires des
faces
du
premier.
Nousobserverons,
à notre tour , que tout ceci formeun très-beau
supplément
auxAnalogies,
entre letriangle
et le té-traèdre, données
par M. Ferriotà la page i33
du deuxième volume de ce recueil.Nous remarquerons , en
terminant ,
que , de même que le théorème degéométrie plane. qui correspond
à cesdeux-ci , peut
facilement êtredémontré par la formule
qui
donne l’aire d’untriangle
en fonctionde deux de ses côtés et de
l’angle qu’ils comprennent ,
ces dernierspeuvent
aussi se démontrer à l’aide de la formulesuivante qui
estson
analogue
pour letétraèdre ,
et àlaquelle
il est aisé deparvenir.
Soit T le volume d’un tétraèdre dont les sommets soient
A, B , C, D ;
endésignant
par les trois lettresplacées
à leurs sommetsles aires des
faces ,
et par les deuxlettres placées
à, leurs extrémitéstant les
longueurs
des arêtes que lesangles
dièdresauxquels
cesarêtes
appartiennent,
on aLe tétraèdre fournit huit
équations
de cette formequi ,
combinéessoit entre elles soit avec les