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A l origine du désastre français : Deux fous et beaucoup de lâches.

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Academic year: 2022

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A l’origine du désastre français : Deux fous et beaucoup de lâches.

La situation est désespérée mais pas sérieuse (Winston Churchill).

A la suite de ma chronique consacrée à l’Italie la semaine dernière, beaucoup d’entre vous m’ont demandé d’analyser la situation française en utilisant la même méthode, ce que je vais faire, en commençant par une citation que j’aime beaucoup et qui figure en exergue de ce nouveau papier.

La situation est désespérée…si nous continuons sur les politiques actuelles

Mais pas sérieuse… car si nous en changions, tout se remettrait en ordre tres rapidement.

Commençons par un état des lieux. Je suis un épargnant français aujourd’hui et le gouvernement français veut me faire investir en bourse de Paris. Méfiant, je demande à l’IDL d’indiquer ce que la bourse de Paris a réalisé comme performance depuis Janvier 2001 par rapport aux autres investissements que j’aurais pu faire à l’époque. Rappelons pour la petite histoire que l’indice de Paris, dividendes réinvestis, est montée de 3 % par an en moyenne de Janvier 2001 à aujourd’hui.

Ce qui compte cependant c’est la performance relative par rapport aux autres actifs qu’il aurait pu acheter. Voici donc le résultat en performance relative (rentabilités totales, dividendes et intérêts réinvestis).

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A l’évidence, investir en bourse à Paris a été une tres mauvaise idée depuis les débuts de l’Euro puisqu’elle a sous- performé à peu près toutes les autres formes de placement, de quasiment 70 % pour l’or, de 43 % contre l’indice mondial , et d’environ 15 % pour les bourses européennes toujours libellées en monnaie nationales (Grande-Bretagne, Suisse, Suède, Danemark, Norvège, Pologne, Tchéquie…).Et comme la bourse a comme objet de mesurer la rentabilité marginale du capital investi dans un pays, cela veut dire en termes simples qu’il fallait être fou comme un lapin pour investir à Paris ou être entrepreneur en France.

Vérifions, en montrant la marge brute d’autofinancement des sociétés opérant en France et par là je veux dire des sociétés qui produisent en France.

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La ligne rouge est la marge brute d’autofinancement (le cash- flow en anglais) qui donne une indication de la rentabilité des sociétés opérant uniquement en France, ce qui exclue bien sur toutes les sociétés ayant une capacite de production en dehors de France. La ligne bleue est le nombre total de chômeurs en millions, et attention : l’échelle à droite est inversée.

Ce graphique appelle deux remarques.

Monsieur Trichet arrive à la banque de France en 1993 et impose sa 1.

politique du franc fort. Depuis, la marge brute des sociétés, est passée de 25 % à 20 %, en pourcentage du PIB, et à chaque cycle, cette marge se retrouve plus basse qu’au plus bas du cycle précèdent. En Allemagne ou en Grande-Bretagne, cette marge n’exhibe aucune tendance baissière et est près de deux fois plus élevée.

Quand la ligne rouge baisse, la ligne bleue se met à baisser six mois plus 2.

tard, ce qui veut dire que le chômage augmente. Quand les sociétés gagnent moins d’argent, elles embauchent moins, voire elles débauchent.

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Voilà encore une découverte stupéfiante à mettre au crédit de l’IDL. Et donc, compte tenu de l’immense gamelle que vient de prendre la ligne rouge, le nombre de chômeurs va exploser dans les six mois qui viennent de 750000 personnes au moins et cela est malheureusement une certitude.

L’étape suivante, que nous connaissons par cœur va être la suivante : Les

« stabilisateurs automatiques » (allocations chômage, subventions directes et variées etc.) vont se mettre en route. Comme l’Etat a été incapable de se réformer pendant les années de vaches grasses, cela va déclencher une hausse du poids de l’état dans l’économie qui cette fois va passer tres largement au-dessus de 60 % du PIB, ce qui va engendrer à son tour une baisse du niveau de vie et je suis donc à peu près certain que le PIB Français par habitant va baisser dans les 5 ans qui viennent.

Nous voilà dans la situation de l’Italie. La baisse du niveau de vie commencer. A partir de maintenant et pour au moins les cinq ans qui viennent, ce niveau de vie

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ne va cesser de baisser année après année, cela est certain. La France va s’appauvrir. La réélection de monsieur Macron me parait tres compromise.

Ce qui m’amène à la question essentielle : Mais pourquoi l’économie française ne cesse-t-elle de s’enfoncer, et la France avec elle ?

Et la réponse a cette question est tres simple : parce que nous avons des dirigeants qui font passer leurs objectif politiques qui n’ont rien à voir avec la France avant le bien être des français et le bien du pays. Leur but n’est pas que vous et moi soyons prospères et libres de gérer nos vies comme nous l’entendons mais de créer un nouvel état européen auquel nous aurons abandonné toutes nos souverainetés juridiques, institutionnelles et surtout monétaires. Et si cela implique que nous soyons plus pauvres et plus asservis, tant pis, on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs.

Mais nous sommes les œufs et je ne vois toujours pas l’omelette.

Et cette politique ne peut pas réussir puisqu’elle est contradictoire dans son essence.

Il se trouve en effet que la France a 70 % de fonctionnaires de plus que l’Allemagne pour 10000 habitants, ce qui en tant qu’économiste m’indiffère totalement. Si c’est le prix à payer pour que les français soient heureux de vivre ensemble, ce n’est pas un problème de nature économique mais de nature politique. Et pourtant, le coût du siège social France n’est « que » de 35 % plus élevé en France qu’en Allemagne (poids de l’état dans l’économie de 57 % contre 42 %), ce qui est moins que les 70 % auxquels on pouvait s’attendre. La raison ? Le travailleur français a une productivité supérieure à celle du travailleur allemand (ce qui n’est pas le cas de l’Italie) et réussit donc à rattraper par son efficacité hors norme la moitié de l’écart entre les couts des deux états, ce qui est déjà prodigieux. Il n’en reste pas moins que les entreprises françaises ont sur leur dos un jockey de 68 kilos tandis que les entreprises allemandes en ont un qui fait 50 kilos. Et devinez qui gagne la course ?

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Dans le temps, avant l’euro, le franc baissait régulièrement de la différence du poids des jockeys ajustée de la différence de productivité, ce qui remettait les pendules à l’heure et protégeait la marge brute d’auto-financement de nos entreprises et donc l’emploi et les rentrées fiscales.

Mais depuis l’arrivée de l’Euro, tout cela est fini et la variable d’ajustement est maintenant la rentabilité des entreprises françaises. Du coup et en l’absence de tout régime imposé au jockey français, la marge brute baisse structurellement, la croissance structurelle aussi et les deux seules choses qui montent sont le poids de l’état et la taille de la dette.

CQFD.

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Dans le fond, deux hommes ont détruit la France : Delors et sa rage de constituer un Etat Europeen et Trichet et sa folie d’une monnaie forte. Et aucun des deux n’était élu pour mener ces politiques désastreuses et illogiques.

Car voilà la contradiction mortelle : On peut ne pas reformer l’état, on peut avoir un taux de change fixe avec l’Allemagne, mais on ne peut avoir les deux à la fois.

Et plus étrange encore, aucun des Présidents dument élus, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande, ni bien sûr Macron n’ont cherché à renverser cette politique désastreuse. Jamais des élus n’ont autant trahi leurs électeurs.

Sont responsables du désastre donc, deux fous non élus donc, et cinq lâches qui, eux, avaient été élus, sans compter les députés et les sénateurs qui ont voté pour un Traité que les Français avaient refusé par referendum.

Mais de quoi ou de qui les lâches avaient-ils peur ?

Déni de Réalité et recherche de boucs émissaires

Ce qui me sidère le plus dans ce qui passe pour des débats économiques en France, c’est le déni quasiment surréaliste de la réalité dans lequel il s’inscrit. Dans les sociétés civilisées, lorsque des problèmes commencent à se manifester, il est d’usage d’utiliser la méthode Socratique pour essayer de trouver une solution.

Les intervenants dans le débat essaient d’établir un diagnostic.

1.

Cette première étape franchie, on discute des SOLUTIONS à apporter aux 2.

problèmes.

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Dans les sociétés dites démocratiques, il est alors l’usage de procéder à un 3.

vote pour déterminer quelles solutions vont être choisies et qui va les mettre en œuvre.

Rien de tout cela ne se passe en France où et la gauche et la droite partent d’un à priori de nature religieux pour poser leur diagnostique : Il y a quelque chose de fondamentalement mauvais à l’œuvre dans notre pays, contraire à son génie et qui lui a été imposé par des forces hostiles, en général en provenance de l’extérieur et qui nous a amené là où nous en sommes, et ce quelque chose s’appelle le …LIBERALISME.

Le débat Français s’inscrit donc non dans la recherche d’une solution mais dans la recherche du « bouc émissaire », cher à René Girard et propre aux sociétés religieuses et n’a donc plus rien à voir avec la logique Grecque. On fait d’abord appel à la Tribu, puis on désigne le bouc émissaire. C’est le degré zéro de l’explication. Sortons de ces miasmes, regardons les chiffres, en provenance de l’OCDE, et commençons par un peu de Socratisme.

Dans un état libéral, le poids de l’Etat dans l’économie est stable ou en baisse.

Qu’en est il en France ?

Vérifions.

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Depuis 1981, les dépenses de l’Etat en pourcentage du PIB n’ont cessé de monter comme en fait foi le graphique ci-dessus puisque nous sommes passé de 45 % du PIB au moment de l’élection de Francois Mitterrand à prés de 56 % aujourd’hui.

Voila qui n’est guère libéral.

Essayons de voir ce que cela veut dire en chiffres absolus (en milliards d’euros).

Le PIB marchand croit moins vite que le PIB public depuis 1979 et est aujourd’hui plus bas qu’il ne l’était en 2007, ce qui bien sur est loin d’être le cas pour le PIB du secteur public comme chacun peut le voir. Salopards de libéraux, qui sont incapables de suivre la croissance de l’Etat.

Allons plus loin.

Analysons le ratio entre secteur privé et secteur public.

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En 1981, à l ‘arrivée de monsieur Mitterrand , le secteur privé était supérieur de 25 % au secteur public.

Aujourd’hui il lui est inferieur de 20%. Encore un des méfaits de “l’ultra libéralisme”, j’imagine. Continuons et vérifions les taux de variations annuels de nos deux agrégats, mais cette fois ci en VOLUME, c’est-à-dire en excluant l’inflation des calculs.

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Le secteur privé, depuis 1981 a connu 7 récessions, le secteur public aucune.

Etonnez vous que les jeunes Français veuillent soit émigrer, soit s’ils se sentent suffisamment compétents (sic!), entrer dans la fonction publique. Ce graphique est bien sur la PREUVE de la supériorité du secteur public sur le secteur privé.

On est mieux payé, on a une meilleure retraite, que l’on prend plus tôt, une sécurité de l’emploi totale , il n’y a pas de récession, et en plus on peut dire du mal de ceux qui travaillent dans le secteur privé, qui ne sont bien sur que d’horribles égoïstes. Hélas, comme le disait Madame Thatcher, le socialisme ne dure que tant que les socialistes peuvent trouver de l’argent à voler à quelqu’un…

Plus d’argent à voler= fin des expériences socialistes. “O tempora, o mores” aime rappeler l’auteur qui a lu Astérix.

Car le secteur public ne croit qu’en deux méthodes de gestion: augmenter les impôts sur les autres (voler la génération actuelle) ou emprunter à autrui (c’est-à- dire en volant les générations futures). Il n y a en effet que deux façons de

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s’approprier un bien, travailler pour l’acheter ou le voler comme l’ont fort bien montré les Evangiles et Bastiat

Et la, les choses deviennent embêtantes pour nos voleurs. Le taux de croissance du secteur privé sur les 7 dernières années est devenu négatif. ( NDA:J’utilise toujours la moyenne des 7 dernières années pour déterminer une tendance structurelle) .

Les volés s’appauvrissent…la fin approche.

Résumons-nous.

Le secteur public, qui est à l’origine de la dette, est toujours en déficit et ne vit que de transferts.

En fin de parcours, la dette doit être payée, et par le secteur privé.

La croissance du secteur privé est maintenant négative, c’est-à-dire qu’il se contracte structurellement, comme en Italie. Difficile de rembourser quoique ce soit dans ces conditions.

La dette de l’Etat va donc continuer à augmenter, ce qui n’ a aucune importance, me dit on, puisqu’elle est achetée par la BCE et que le service de la dette ne coute plus rien.

Mais des taux négatifs vont aider principalement au financement de l’Etat, car personne dans le secteur privé ne va emprunter, puisque l’activité se contracte.

La croissance de l’Etat va donc exploser et le secteur privé continuer à disparaitre.

Les différences entre la France et l’URSS d’il y a peu s’atténuent de plus en plus.

Normal, puisque nous sommes gérés par des clercs d’une Eglise qui avait déjà échoué en URSS et qui est en train d’échouer chez nous.

Et comme nous l’a appris René Girard, pour dissimuler leurs échecs il suffit à ce clergé de remplacer dans le discours dominant qui sévissait dans les annexes 30 le mot “Juif ” ou ” Koulak ” par le mot ” Liberal ” aujourd’hui et le tour est joué.

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Rien n’est réglé, mais un bouc émissaire a été trouvé et c’est après tout la seule chose qui compte. Voilà mon diagnostic.

J’aimerais bien avoir celui des autres.

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