FACULTÉ
DEMÉDECINE
ET DEPHARMACIE
DE BORDEAUXANNÉE 1899-1900 M® la
L E
THEATRE
Hygiène et Sécurité
THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MÉDECINE
présentée et soutenue publiquement le 29 Novembre 1899
PAR
Pierre-Maurice FIGHET
Néà Paris(Seine),le4Juillet 1876
Élève du Service de Santé de la Marine
Lauréat de la Faculté (Mention honorable 1899)
!MM. LAYET
MORACHELE DAN1EGHOBBSrr,professeur.... Président.
agrègeagrégéprofesseur, • I) Juges.< ,Le Candidat répondra aux questions qui lui seront faites pur les diverses parties de l'Enseignement médical.
BORDEAUX
IMPRIMERIE DU MIDI — PAUL GASSIGNOL
91 — RUE PORTE-DIJEAUX — 91 1899
Faculté do Médecine et de Pharmacie de Bordeaux
M. DE NABIAS, doyen — M. PITRES,
doyen honoraire.
ITItOIIOSSBllQlS MM. MIGE
AZAM DUPUY MOUSSOUS.
Professeurs honoraives.
Clinique interne
MM.
\ PICOT.
I PITRES.
. , ) DEMONS.
Clinique externe
j
LANELONGUE.Pathologie et théra¬
peutique
générales. VICRGELY.
Thérapeutique
ARNOZAN.
Médecine opératoire. MASSE.
Clinique d'accouche¬
ments LEFOUR.
Anatomie pathologi¬
que
COYNE.
'Anatomie CANN1EU
Anatomie générale et
histologie V1AULT.
Physiologie
JOLYET.
Hygiène
LAYET.
A Il80U c S 15A SECTION DEMÉDECINE (Pdtholog
MM. CASSAET. | AUCHÉ.
SABRAZÈS.
Médecinelégale Physique Chimie
Histoire naturelle ...
Pharmacie Matière médicale Médecine expérimen¬
tale
Clinique ophtalmolo¬
gique
Clinique desmaladies chirurgicalesdes en¬
fants
Clinique gynécologique Cliniquemédicale des
maladies desenfants Chimiebiologique...
I<IXI<IUC1C1<I : ieinterneet Médecine
MM. Le dantec.
HOBBS.
MM.
MORACHE.
BERGON1É.
BLAREZ.
GUILLAUD.
FIGUIER.
DE NABIAS.
FERRÉ.
BADAL.
PIECH AUD.
BOURSIER.
A. MOUSSOUS.
DENIGÈS.
légale.)
SECTION DE CHinUilGIK ET ACCOUCHEMENTS Al M. DENUCÉ. |
Pathologie externe]
YILLAR BRAQUEHAYE CHAVANNAZ.
Accouchements.\MM. CHAMBRERENT FIEUX.
Anatomie,
SECTIONDESSCIENCES ANATOMIQUES ETPHYSIOLOGIQUES
JMM.
PRINCETEAU | Physiologie MM. PAGHON.
'"''i N. I Histoire naturelle BEILLE.
SECTIONDES SCIENCES PHYSIQUES
Physique
MM. S1GALAS. | Pharmacie....
COIHS C 0.11a»ïiÉM SiA T A I SI Clinique desmaladiescutanées et
syphilitiques
Clinique desmaladies desvoies
urinaires
Maladies du larynx,desoreilles etdunez Maladies mentales
Pathologie interne Pathologieexterne Accouchements Chimie
Physiologie Embryologie Ophtalmologie
HydrologieetMinéralogie
LeSecrétaire dela L'acuité:
M. BARTHE.
10S :
MM. DUBREU1LH.
POUSSON.
MOURE.
RÉGIS.
RONDOT.
DENUCÉ.
CHAMBRELENT.
DUPOUY.
PACHON.
N.
LAGRANGE.
CARLES.
LEMAIRE.
Par délibération du 5 août 1879, laFaculté aarrêté que les opinions émises dans les
Thèsesqui luisontprésentées doiventêtre considérées commepropres
à leurs auteurs, et
qu'elle n'entend leurdonnerniapprobation ni improbation.
A mon Président de Thèse
MONSIEUR LE DOCTEUR LAYET
MÉDECIN PRINCIPAL DE LA MARINE EN RETRAITE
PROFESSEUR D'HYGIÈNE A LA FACULTE DE MÉIDECINR DE BORDEAUX
MEMBRE CORRESPONDANT DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE
OFFICIER DE LA LÉGION D'HONNEUR
OFFICIER DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
Au moment determinernosétudesmédicales,nous sommes lieureuxde remplirun
agréable devoir
enadressant quelques
mots de reconnaissance à tous ceux qui. de
près
ou de loin,nous ont
prêté
leur assistance: à nos maîtresde la Faculté
et de la Marine pour les savantesleçons etles
judicieux
con¬seils qu'ils iront cessé de nous prodiguer pendant ces trois
années.
Que MM. les Prof. Démons, Pitres, Badal, Lefour, dont
nous avonseul'honneurd'être l'élève, soientassurésde notre profonde gratitude.
M. le Prof. A. Moussous a été pour nous un maître
plein de
sollicitude. Nous lui adressons l'expression de notre respect
et garderons un excellent souvenir de notre séjour à l'hôpi¬
tal des Enfants.
Notre passagedans le Service de M. le Prof. Arnozan fut bien court. Ce maître nous a laissé cependant le modèle de l'homme decœuruni au
praticien
de mérite. Notre pluscher
désirest d'êtretoujoursdigne de lui.
Que M.
ie
Directeur Bourru nous permette de lui exprimernotre profonde gratitudepour la bienveillance dont il a fait preuve à notre égarxl. Nous avons contracté envers lui une dette de reconnaissance personnelleque nous
n'aurons
garde d'oublier.AM. le médecin principal
Chevalier
et à tous nos maîtres de l'Ecole et de Brestnous adressons l'assurance denos sen¬timents respectueux.
M. le Prof. Layet,
qui
ne nous a pasménagé ses encoura¬
gements
et
sesconseils,
nousfait aujourd'hui l'honneur de
présider notre thèse inaugurale. Que ce maître éminent re¬
çoive
ici l'hommage de notre vive reconnaissance.
Dès que legenre de plaisir
inhérent
aux jeux de la scène acquiert chez un peupleun certain degré de fixité, le besoinse fait sentir d'un édificespécial affectéaux représentations.
Athènes et Rome nousoffrent les spécimens les
plus
com¬plets du théâtre antique. De constructions légères qu'ils
étaient d'abord, démontables à volonté, ils devinrent des édifices permanents d'une architecturespéciale.
Ces cirques immenses en plein air, dont les ruines impo¬
santes signalent encore la splendeur, ne pourraient au point de vue de
l'hygiène,
qui nous occupe seul, donner lieu àaucune critique. Dansde semblables monumentson pouvait
sans inconvénient recevoir les <40.000 spectateurs que conte¬
nait le théâtre de Pompée à Rome ou les 80.000 du théâtre de Scaurus. Mais peu à peu nos habitudes de confortable modifièrent cette conception grandiose. Le goût des
repré¬
sentations s'étendit à des contrées oii le ciel n'avait ni la clémence ni la pureté de la Grèce ou de l'Italie, et il devint nécessaire de mettre la foule à l'abri des
intempéries.
De plus, les exigences de l'acoustique, qui suivirent les perfec¬tionnements de l'art musical, et la mise en scène toujours plus richeobligèrentà construire des salles couvertesoùdes spectateurs purent se réunir en nombre considérable.
Avec ces salles parurent tous les inconvénients qu'aujour¬
d'hui encore
l'hygiéniste
reprocheaux salles despectacle.Les frais sans cesse grandissantsobligèrentles entrepreneurs de représentations publiques à accroître le nombre de spec¬tateurs qui pouvaient assister à une même pièce. De là vinrent ces splendides monuments d'une si riche architec¬
ture, où malheureusement les conditions hygiéniques ont été sacrifiées à l'augmentation exagérée du nombre des
— 10 -
places sans un
accroissement proportionnel de la surface du
théâtre.
Cette agglomération dansun
môme local d'un grand
nom¬bre d'individus est exactement le contre-pied des principes
que
l'hygiène
aposés
avec uneassurancejustifiée désormais
parles notions
les plus précises
surla nécessité de dissémi¬
ner les masses humaines.
Quatre facteurs
considérables
setrouvent ici présents
:« L'atmosphère, la température,
l'éclairage et l'attitude
»;et
si l'on envisage la destination
spéciale des édifices qui
nous occupent, on admettra paravance queles modifications exi¬
gées par les
circonstances n'auront
puavoir lieu
quedans
un sens antisanitaire.
L'insalubrité desthéâtres estd'ailleurs unfaitsi nettement constaté par
l'expérience,
quel'on alla môme,
vers1830, jus¬
qu'àcréer«un
mal
desthéâtres
»analogue
aumal des mineurs
ou aumal des montagnes. C'était forcer
la
note,et l'analyse
consciencieusedetousles troubles de ce prétendu mal
permit
d'en rapporter les causes aux
différents défauts
queprésen¬
taient les salles de
spectacle
etde montrer dans quel
sensil
était urgent de les modifier.
Cesont ces modifications successives que nous avons en¬
trepris d'exposer; mais nous avons
tenu à énumérer tout
d'abord les causesnocives qui font d'une
salle de spectacle
un lieu essentiellement insalubre.
C'est pourquoi nous avons
fait précéder l'étude de la
ven¬tilation, du
chauffage
etdes aménagements des théâtres, de
quelquesconsidérations d'ordre général
pour exposerla
nature des inconvénients causés par les
défectuosités de
ces installations. Et comme la question del'hygiène est insépa¬
rable de celle de la sécurité, nous noussommes efforcé de mettre en lumière les
principaux
moyensde
secours quepossède
unthéâtre moderne
pourlutter contre les accidents
et
principalement contre l'incendie.
PREMIERE PARTIE
I
VENT ILAT IO N
Parmi les éléments qui doivent entrer en considération quand il s'agit de
l'hygiène
d'un local destiné à contenir des êtres vivants, la ventilation est certainement le plus im¬portant. C'est en effet grâce au renouvellement incessant de
l'oxygène
introduit dans notre organisme par la respiration que se produisent toutes les combustions intimes dont nostissus sont le
siège,
etc'estaussi dansl'atmosphère
que sont rejetés tous les déchets gazeuxou volatilsproduits de désas- similation éliminés par nos poumons ou laperspiration
cutanée.
Cette
absorption d'oxygène
et ce rejetd'impuretés
sont à peu près négligeableslorsque
la respiration s'effectue à l'air libre. L'immensité del'atmosphère
et ses mouvements incessants assurent la dilution desprincipes
nuisibles que la dessiccation et l'action vivifiante de la chaleur solaire achèvent de fairedisparaître.
Mais il n'en est pas de mêmelorsqu'il
s'agit d'un espace confiné où l'air se renou¬velle mal ou très lentement et où la souillure des poitrines de plusieurscentaines d'individus entassés s'ajoute à celle résultant d'un éclairage mal compris ou d'un
chauffage
souvent défectueux. Le milieu respiratoire ainsi vicié ne tarde pas à perdre sesqualités les plus
indispensables
pour— 12 —
se charger deproduits impurs
et, selon l'heureuse expression
d'Arnould : « Il n'est pas
seulement usé, il est sali.
» Tel est le cas des théâtres modernes.Parsa formedemi-circulaire, par la
disposition des plans
superposés engaleries appliquées contre les parois latérales,
toute salle despectacle est un
local sombre où jamais
nepé¬
nètrent les rayons
purificateurs du soleil; l'air
yest stag¬
nant, confiné de une heure du
matin à six heures du soir,
c'est à dire seize heures sur vingt-quatre:
l'air
neufn'y peut pénétrer
quelorsque le rideau est levé,
queles portes
ex¬térieures et intérieures des corridors et des loges sont ou¬
vertes... A la fin du spectacle, la
salle est
encoreimprégnée
des émanations dégagées par
plus d'un millier de
person¬nes. Au bout d'une demi-heure toutes les issues sont rigou¬
reusementfermées et, pendant les
quinze à seize heures qui
suivent, les miasmeshumains
s'imprègnent
avecla
vapeur d'eau que lefroid condense dansles étoffes des fauteuils, des
banquetteset des tentures.Ajoutons qu'après la représenta¬
tion on s'occupe bien
plus de protéger
cesfauteuils et
ces tenturesen les recouvrantde housses que d'assainirla salle
rendue à son repos.
C'est à la ventilation qu'il
appartient de remédier à
cedan¬
gereux état de choses, soit
ventilation naturelle causée
simplement parlesvariations de densité du milieu
gazeux, soit ventilation artificielle dans laquelle desappareils
pro¬pulseurs ou expirateurs
expulsent l'air vicié
pourle rempla¬
cer par une
atmosphère plus
pure.Ces deux procédés ont été
appliquésauxsalles de spectacle, et c'est l'étude de leurs
résultats que nous
allons entreprendre.
Mais auparavant,
il serait intéressant de rechercher les
causesde vicia tion de l'atmosphère des théâtres. On en
dédui¬
rait ensuite la
quantité
d'air purnécessaire
pour yremédier.
I.
Absorption d'oxygène et rejet d'acide carbonique.
—Et
d'abord, la foule entassée pendant trois ou quatre
heures
au moinsabsorbe del'oxygène
etexhale de l'acide carbonique.
L'absorption
d'oxygène n'a, il est vrai,
pasgrande impor-
lance. On sait, depuis les expériences de Paul Bert, quelavie peut se poursuivre
longtemps
sans souffrance dans un air appauvri. Quand il serait vrai, comme le rapporte Michel Lévy sans dire où ni comment, « qu'un jour de spectaclegra¬tuiton eût trouvé
l'oxygène
réduit à 190/0 », on ne doit passe laisser
effrayer.
On vit fort bien à des altitudesoù la dimi¬nution depressionéquivautetau delà à cet appauvrissement,
et dans les mines de llelgoat en Bretagne, malgré un travail musculaire excessif, lesouvriers ne sont pas incommodés par une
atmosphère
de 15 0/0 seulement d'oxygène. D'ail¬leurs ces faits sont des plus rares. Argus Smith cite déjà
commeremarquables les proportions de20,74- et 20,86, rele¬
vées dans un théâtre.
Une opinion couramment admise, en revanche, c'est que la nocuité de
l'atmosphère
confinée provient de l'acide car¬bonique.Sans parler de l'absence d'odeur de cegaz,une pro¬
portion même élevée n'est pas suffisante pour provoquer des accidents.
Longtemps
même on lui refusa toute pro¬priété toxique, et les auteurs expliquaient ses effets par la diminution de la tension de
l'oxygène
dans l'air au fur et à mesure quela sienne propres'élève. Depuis, les expériences de Hirt ont permis d'assimiler l'acidecarbonique
à un poi¬son narcotique et Smith et Forster partagentcette opinion.
Il seraitétonnant, en effet, qu'il ne fût pour rien dans les fâcheux caractères de l'air confiné dont il est le premier élément.
Avrai dire, il n'yest pas seul. L'acide
carbonique
dû à la respirations'accompagne
toujours des sécrétions cutanées, de gaz rendus par les voiesdigestives,
desimpuretés
peut- être provenant des voies respiratoires et d'unequantité con¬sidérable de vapeurd'eau. Cette
simple
mention suffît à faire comprendre pourquoi l'acide carbonique est adopté par leshygiénistes
comme l'indicateur de la souillure del'air, grâceaux éléments auxquels il est associé. « Il estconvenu (Pet-
tenkoffcr,Wiel
etGnelim)
que l'airdes lieux habités est pur quand il n'a pas plus de 4- pour 10000 d'acidecarbonique,
qu'à
7 pour10000 il est inoffensif, mais qu'au-dessus de 10
pour 10000 il est impur et
insalubre.
Il n'entre pas
dans
notrecadre de signaler les expériences
destinées à doser l'acide carbonique dans les lieux
habités.
Il suffira dejeter un coup
d'oeil
surle tableau de Renck,
donnant la composition
de l'air dans le Grand Théâtre de
Munich, pourvoir que cetteproportion maxima de 10
pour10000 est fréquemment dépassée.
M. le prof. Layet, nous
à communiqué à
cesujet
un tableau intéressant. On y voit que le tauxd'acide carbo¬
nique atteint souvent des proportions
considérables et
quesa réparation est
loin d'être uniforme. ( V. tableau ci-contre)
II. Produits volatils
expirés. Sécrétions.
—On
avoulu
faire jouer un grand rôle dans la
viciation
del'atmosphère
aux produits toxiques éliminés par
la respiration.
Brown- Séquard avaitmême
cru isoler unalcaloïde volatil, vérita¬
ble ptomaïne,
qu'il
dénommaitanthropotoxine.
Cette ques¬tion n'a pas encore reçu de
solution définitive. Mais
ce qui est certain, c'est que l'évaporation de la sueur, lesémanations des vêtements imprégnés d'humidité, les par¬
fums parfois violents, les substances odorantes variables
avec les individus, et même les débris des fruits écrasés contribuent à affecter désagréablement l'odorat. Les subs¬
tances qui peuvent être reprises plusieurs fois par la respi¬
ration et comme ruminées sont un facteur important de la viciation de l'air des salles de spectacle. Des personnes déli¬
catespeuvent éprouver dans un tel milieu de la céphalée,du vertige et même allerjusqu'aux vomissements.
III. Viciation due à
l'éclairage.
— Indépendamment descauses déjà exprimées, les appareils
d'éclairage
ont aussi leur bonne part dans les modifications nocives du milieu aérien. Nous renvoyons à l'étude de l'éclairage des salles de spectacle pour la longue énumération des critiques adres¬sées au gaz. Qu'il nous suffise de dire qu'avec l'emploi de l'électricité, ces inconvénients ont maintenant à peu
près
complètement disparu.
MOMENT
r/) W
LIEUX D'OBSERVATION DE Cv* ^
OBSERVATEURS
L'OBSERVATION G a
z
Strand Theatre(Lond.) galeries. 10 h. soir.
Sussey Theatre,id. logesmême soir 7marsminuità 10 h.50 soir 10.111.1 Argusid.Smith
OlympiaTheatre 11 h. 30 soir
21.8 id.
Le même 11 h. 55 8.17 id.
VictoriaTheatreloges 24mars 10 h. soir 10.14 id.
HaymarketTheatregaler.circul. 18 mars11 h.30 soir 12.6 id.
City Theatre,parterre 16 avril 11 h. 15soir 7.6 id.
Théâtre de Manchester Fin duspectacle 25.2 id.
Standard Theatre 16 avril 11 h. 32. CornéliusFox Théâtre Marie1er Décembre à St-Pétersbourg. Au second acte 32. ArgusSmith
Le même Fin du spectacle 19. Hiibner
FoliesBergèresà Paris,pourtour 43. id.
del'étageinf,foule nombr. 15°
dedifférenceentrel'ext.et Tint. Ap.2h.30de spect.
Alcazard'Hiver,360b.degaz,pla¬ 36.6 Braud fondmobile;peu despect.,13o5
dediffér. entrel'est, etTint.... id.
Foliesfond Bergères,700b degaz,pla¬ 10. id.
à treillis,foulenombr., au
pourtourdubasà1m. du sol.... id.
—entreAl'étagelestempérât,supér. 27°est. et int.de différ.. id. 17.7 id.
Eldorado.3i°5 dediffér.426 b. deentregaz,lestempér.600spect. 21.5 id.
est. etint., parterre à0m80du
plafond id.
32.6 id.
OpéraComique
1842,100spectat.
loauparterre id. 23.
Leblanc
2o au plafond id. 40.
Théâtre du Châtel.1879, matinée id.
dramatiq.,3.500spectat. à1m50
duplancher danslepourtour... id. 28. Braud Folies Dramatiques, 1.200spect.
représent, soiraus2egaleries.. id. 34. id.
Théâtrede laRenaissance, 1.100 spectateurs, partieinférieurede
la salle à liïi50 du sol Après2 h. de spect. 19.7 id.
— Aus 3°galeries id. 28.3
Ambigu Comique, 1.900spectat. id.
— Aus 3°galeries id. 19.7
id.
— Le mêmeamphit.des3e galer. Ap. 2 h.30 de spec. 16.6 id.
— 16 -
IV. Viciation
due
auchauffage.
—Il n'y a pas lieu d'insis¬
ter outre mesure sur
les modifications de l'air dues au
chauffage.
C'est
unfait connu de tous que l'état hygrométri- *
que
doit s'élever concurremment avec latempérature. Aussi,
quel que
soit le mode employé, trouve-t-on toujours des sur¬
faces humides
où l'air peut se charger de la vapeur d'eau
nécessaire.
Cependant, selon que les appareils sont plus ou
moins
parfaits
oufonctionnent plus ou moins bien, ils peu¬
vent fournir de
l'acide carbonique, des carbures d'hydrogène
etdes acides
sulfureux et sulfuriques. Le passage des pous¬
sièresorganiques sur
la paroi chaude des calorifères ou des
tuyaux
de
vapeursurchauffés donne lieu à la formation de
produits de distillation sèche mal odorants.
V. Viciation due aux
matières organiques.
—Une autre
question qui n'est pas sans valeur, au sujet de l'atmosphère
dessalles de
spectacle, est celle des poussières et des matiè¬
res organiques
qui trouvent là un excellent milieu de déve¬
loppement. La fermentation de la gélatine des enduits, de la
colle de pâte sous
les papiers de tenture à la suite de l'inva¬
sion desmoisissures
est
unecause fréquente de l'imprégna¬
tion fétide de
l'atmosphère des théâtres. Comment assurer
la
propreté de
cesplanchers sur lesquels on crache et qui
restent
imprégnés de germes morbides? ijue d'affections
parfois mortelles ont été contractées au cours d'une soirée
par ceux
qui allaient y chercher la joie et le plaisir.
Sansdouteil
pourrait être intéressant de rechercher quels
sontles
éléments microbiens que peut contenir une salle de
spectacle. Bien que l'air expiré soit microscopiquement pur
de tout
parasite chez un individu dont les voies aériennes
sontsaines, que
de
germesdesséchés ne doit-on pas rencon¬
trerdans l'air d'une
salle si mal comprise au point de vue
hygiénique et où l'action bactéricide du soleil ne se fait
jamais sentir. Et n'est-ce pas ici le moment de rappeler la
spirituelle boutade du professeur Peter: « Tel refuserait avec
une horreur
légitime de boire de l'eau de l'égout collecteur,
qui
respire sans sourciller l'air d'une salle de concert ou de
théâtre,
véritable égout aérien. »
— 17 —
Pour lutter contre tous les éléments nocifs que l'on trouve dans l'air confiné d'une salle de spectacle, une ventilation constante est nécessaire. D'après les données admises ac¬
tuellement, la quantité d'air parspectateur doit être environ de 40 mètres cubes. Il serait même préférable d'en donner 50, ce qui pour une salle contenant 1.500spectateurs ferait 75.000 mètres cubes à l'heure.
Deux moyens sont en présence pour arriver à ce résultat:
l'appel
et la pulsion.1° La chaleur du lustre réalise la ventilation par appel. En effet, l'air échauffé s'élève en vertu de sa moindre densité et
s'échappe
par la cheminée située ou centre de la coupole du plafond, attirant à lui toutel'atmosphère
de la salle et pro¬voquant un mouvement ascensionnel tandis que l'air pur arrive par des ouvertures pratiquées dans le plancher aux
divers étages. Ce procédéa
l'avantage
de brûler tous les ma¬tériaux nuisibles que contient cet air et de le purifier en
quelque sorte avantde le rejeter dans la circulation géné¬
rale.
Telleest la méthode
employée
dans un grand nombre dethéâtres, maisce ne futpas sans de longues hésitations. On reproche en effet à ce procédé de soulever les poussières du plancher et de créer de minces filets d'air courant directe¬
ment de l'orifice d'entrée à celui de sortie sans se diffuser.
Cet inconvénient est atténué par l'augmentationet la dissé¬
mination des bouches d'arrivée etpar l'adjonction au lustre cle nombreuses
gaines'd'évacuation,
qui sont d'un grand se¬cours pourla ventilation des étages supérieurs. Avant l'em¬
ploi de ces gaines, le lustre seul attirait l'air échauffé et les galeries supérieures se trouvaient en dehorsdu courant ven¬
tilateur. Il n'en est plus cle même actuellementet la tempé¬
rature y devient
beaucoup
plus supportable.Il y a'cependant un grave reproche à foireà cet appel d'air par le lustre. En effet, tout l'air expulsé ne vient pas des bouches d'aération. La plus gronde quantité arrive par l'ou¬
verture de la scène et ventile sansprofit le centre de lasalle.
Fie. g
— 18 —
De
plus,la suppression du gaz etl'ernploi de l'électricité enlè¬
vent à ce
système
songrand avantage, car la chaleur du lus¬
tre étant moindre,
le mouvement ascensionnel diminue
d'autant.
Pour faire cesser
l'accusation de soulever les poussières,
certains
hygiénistes avaient pensé à faire arriver l'air neuf
par
le haut de la salle et à l'extraire au niveau du sol. C'est
surtout lors de l'essai
des plafonds lumineux que ce procédé
futen vogue.On
l'appliqua
auVaudeville, à Paris, et M. Ha-
melincourtvoulutl'utiliser
à l'Opéra. Mais cet engouement
nedura pas
longtemps. On
netarda pas à voir que l'air vicié
a une tendance toujours
naturelle à s'élever et qu'il est illo¬
gique
de s'opposer à
cemouvement ; de plus n'est-il pas juste
de faire
respirer
auspectateur de l'air aussi pur que possi¬
ble et non mélangé à des
produits de désassimilation. Il est
un
principe aujourd'hui admis par tous, que l'air pur doit
être introduit le pius
près possible des spectateurs, c'est à
direen bas, et qu'avec
les vitesses d'accès ordinaires qui ne
dépassent pas
0
m.50
parseconde, les poussières ont peu de
chanced'être soulevées.
2" Telle est
rapidement exposée la ventilation par aspira¬
tion. Depuis
quelques années, sous l'influence des idées nou¬
velles qui
tendent à séparer de plus en plus le chauffage de
la ventilation, l'appel a
été délaissé. Les travaux de Petten-
koffer et de Renck ont
démontréavec l'électricité la nécessité
d'une ventilation plus
active,et c'est à la propulsion mécani¬
queque
l'on s'est adressé
:de puissants appareils puisent
l'airà l'extérieur etnon
dans les couloirs, à une hauteur
suffisante pour
éviter les souillures de la rue et le projettent
dans la salle près
des spectateurs,
sousune pression légère¬
ment
supérieure à la normale. Cet air peut môme être
échauffé et
porté
audegré hygrométrique voulu par les pro¬
cédésordinaires de passagesur
des surfaces chaudes ou au
contact devapeur
d'eau. Comme autrefois, l'air vicié est éva¬
cuéà la
partie supérieure de la salle. Ce procédé présente
plusieurs
avantages. D'abord, il est facile de régler la quan-
- 19 —
tité d'air que l'on veut faire passer. De
plus, on supprime ainsi les courants d'airqui seproduisent dans la ventilation
d'appel.
Les portes ouverteslaissentpasserau lieu d'air froid venant du dehors de l'air à latempérature
de la salle, ce qui est sansinconvénient,
et ne laissent plus pénétrer ces odeurs sidésagréables
de water-eloset. L'ouverture du rideau aulieu du courant d'air froid laisse passer un courant chaud en sensinverse qui a
l'avantage
de refouler vers l'ou¬plusverture située au sommet de la scène toutes les
impuretés
au lieu de les attirer clans la salle.
Enfin,
avantage qui n'est pas àdédaigner
pour une salle demusique,
la voix des ar¬tistes, au lieu d'être attirée vers le
lustre,
se répand dans la salle avec plus de netteté, car il est reconnu qu'unelégère
surpression est favorable à la bonne audition.
Toutes cesconsidérations ont été causes de l'accueil favo¬
rablequ'a recueilli cette nouvelle méthode de ventilation dont
l'usage
tend de plus en plus à se généraliser. Al'Opéra
de Vienne, le ventilateur de pulsion est une hélicede lm50 de rayon qui peut fournir à l'heure de 40 à 120.000 mètres cubes d'air pur. Au Théâtre de
Genève,
àNew-York,
dans le grand•amphithéâtre
joursmentexcellentssuivi.pluset il serait àfréquent
de laSorbonne,
del'électricité
souhaiterpartoutqu'aveccet exempleles résultatsl'emploi
fûtfréquem¬
tousont étélesII
CHAUFFAGE
Wiel a édicté de
façon magistrale les conditions thermi¬
ques que
doit remplir une habitation.
«I» Lachaleur,
dit-il, doit y atteindre le degré que l'expé¬
rience a
démontré le plus sain.
»2<> Elle doit se
maintenir sensiblement à ce degré dans le
temps
et dans l'espace.
» 3° La
production de chaleur ne doit pas avoir pour effet
dedessécher
l'air.
»4° Les sources
qui la fournissent ne doivent pas souiller
l'atmosphère mais plutôt contribuer à sa pureté en con¬
courant à la
ventilation.
»Cesrègles
de Wiel, si clairement exposées, sont en général
facilesà observer
lorsqu'il ne s'agit que du chauffage d'une
habitation privée.
Il
enest tout autrement lorsqu'elles doi¬
ventêtre
appliquées à un monument beaucoup plus vaste
où semblent
avoir été accumulés comme à plaisir tous les
obstacles,où la
température est soumise à des variations in¬
cessantes,
où
parla disposition même des locaux rien n'est
si difficile que
de maintenir toutes les parties de l'édi¬
ficeaumême
degré de chaleur.
Telles sont
cependant les difficultés que présente le
chauffage d'une
salle de spectacle. Mais avant d'étudier les
moyens
mis
enusage soit pour élever soit pour abaisser, en
tous cas pour
maintenir au degré voulu la température, il
estnécessaire
de savoir quelle est cette température idéale,
objet do nos
efforts. L'expérience a prouvé qu'une tempéra¬
ture de20°
environ est suffisante pour garantir les specta-
teurs contre toute impression de froid sons pourtant
être
désagréable, à condition toutefois que l'air ne soit pas tropdesséché.
Variations de la
température.
— Mais, cettetempéra¬
tureoptima de
20°
est loin de se maintenir uniforme pendanttoute la durée du spectacle. Elle est soumise à des variations constantes qui
répartissent
inégalement la chaleur, échauf¬fant trop certainspointau détriment des autres. Parmi ces causes de variation signalons d'abord la chaleur dégagée
par les spectateurs. L'organisme humain est, en effet, une source puissante de calorique dont
l'apport
est loin d'être négligeable.D'après
Helmholtz, chaque individu, immobilemaiséveillé, produit 154 calories à l'heure. Une partie est transformée en travail et il s'en dégage 76par le rayonnement cutané. En yajoutantles 3,5 calories qui servent à échauffer l'air intro¬
duitdans le poumon pour l'élever à la température
physio¬
logique on arrive à un total de 80 calories environ. Or, un mètre cube d'air exige pour élever sa température de 1° une
quantité de chaleur égale à 3 calories. Un simple cal¬
cul montre que les 80 calories émises par un spectateur se¬
rontcapables d'élever un mètre cube de 26°5.
Si nous supposons réunis dans une salle 1500 spectateurs,
ce qui n'est pas un nombre très considérable, et si nous ad¬
mettons un volume d'air de 10.000mètrescubes,nous voyons
en tenant compte des données précédentes que ces 10.000 mètres cubes seront au bout de deux heures échauffés de 4<n A la fin de la soirée, après un séjour dans la salle de qua¬
tre heures, chiffre très raisonnable avec les entr'actes, ce serait uneélévation de température de 16°. Encore, ainsi que le fait remarquer M. Bertin-Sans, cette moyenne de 80 calo¬
ries s'applique-t-elle à l'organisme au repos. Mais combien aussi cette tranquillité prévue peutse trouver en défaut et
remplacée par les divers modes d'agitation : trépidations, cris, soulèvements d'une foule impatiente. Or, d'après les ré¬
sultats de Hirn, c'est.presquele double de calories que pro-
duitl'homme qui
agite
sesmuscles
surcelui qui les laisse
au repos ; et
le
peude chaleur transformée
entravail ne ré¬
duit guère la
plus-value thermométrique qui
enrésulte
na¬turellementau profit de
l'atmosphère ambiante.
Cettequestion a son
importance
car,selon la
remarquedu
professeur
de Montpellier,
«elle impose
presquel'obligation
de recevoir le
public
dans unesalle glacée
pourqu'il la porte
lui-même à la température
désirable,
oude l'obliger à étouf¬
fer dans une
atmosphère
dont on auravoulu lui adoucir les
rigueurs. »
Nousne nous attarderons pas
à relever les modifications
de la température
dues à l'influence de l'éclairage
au gaz.C'est une question qui se trouve
mieux à
saplace à l'étude
de l'éclairage. D'ailleurs,
les progrès de l'électricité et
ses applicationstous les jours plus fréquentes tendent à dimi¬
nuer beaucoup l'importance
de
cefacteur.
La température
d'une salle, soumise à de telles influences,
nepeut êtreuniforme.
Il est
presquebanal de rappeler
que l'air échauffé a une tendance naturelle à s'élever en vertu desa moindre densité età gagner les
galeries supérieures, où
l'entassement des spectateurs
moins favorisés
parla fortune
est pire encore
qu'au rez-de-chaussée et où la ventilation est
la plus
imparfaite. Cette particularité
nousexplique les tem¬
pératures parfois fantastiques qui peuvent
yrégner.
La
répartition
dela température dans la salle est
encore influencée par les mouvementsd'entrée et de sortie,
ou au momentdu lever du rideau. Chaque fois qu'une portes'ou¬
vre, un courant
d'air frais
seprécipite du couloir, attiré
par l'appel dulustre, et les
personnesplacées à côté des portes
oudans les loges sont soumises à des variations
brusques
de température
qui peuvent avoir
uneinfluence fâcheuse et
sont, en tous cas, fort
pénibles
pourles épaules découvertes
desspectatrices. De
même, lorsque le rideau
selève et
que la scène est mise en communication avec la salle, il se pro"duit un courant froid, facile à sentir jusqu'aux
derniers
rangs des
fauteuils d'orchestre
etqui contribue à rendre
inégale larépartition de la
chaleur.
Procédés de
chauffage.
—Connaissant maintenant la tem¬pérature
qui doit régner dans une salle de spectacle et les causes anormales qui tendentconstamment à la modifier — connaissant aussi les difficultésqu'onéprouve
àrépartir
lecalorique
d'unefaçon
saine etéquitable, il nous reste main¬tenant à rechercher lesmeilleurs procédés qui permettront de lutter contre ces causes de perturbation, et les appareils les mieux adaptés àce but.
Mais d'abordlesvariations de
température
sont si rapideset si
fréquentes,
qu'il faut poser enprincipe
que cechauffage
sera intermittentoupourmieux diremodifiable d'un instant àl'autre. Ce n'est malheureusement pas ce qui existe au¬
jourd'hui. Dans la majorité des théâtres, en effet, lechauf¬
fage est encore solidaire de la ventilation. On se borne à in¬
troduire, en un point
quelconque
de la salle, loin du public,de l'air porté à une température élevée par le passage sur des surfaces métalliques chauffées. Cet air se répand dans' tout le vaisseau, ou du moins il devrait le faire. En
réalité,
il s'élève directement vers le lustre attiré par la ventilation puissante qu'exerce cet appareil. Dans les salles plus
perfectionnées,
cet air est, aupréalable, mélangé
à de l'air frais et introduitsouschaque
siègeà unetempérature
de 20°environ. C'est déjà une grande amélioration. Mais cette méthode est encore sujetteà bien des critiques. La quantité d'air à admettre dans la salle et à chauffer par conséquent estconsidérable. Nous avons vu à l'étude de la ventilation que
chaque
spectateur a droit àquarantelitresau moins par heure et qu'onne peut faire entrer dans ce calcul tout l'air qui arrive par l'ouverture de la SGène et est aspiré, directe¬ment par lelustre. 11 faut donc introduire dans la salle des quantités d'air chaud considérables ou bien avoir une dou¬
ble
canalisation,
l'une amenant l'air frais et l'autre l'air chaud. On en fit l'essai au théâtredeVienne, oùdanschaque loge
se trouvaient les bouches d'arrivée des deux canalisa¬tions. Mais la manoeuvre desregistres d'admission devient alors très complexe, et on ne peut remédier aussi rapide-
ment
qu'il le faudrait aux subites modifications qui se pro¬
duisent en un
point donné.
Lechauffage
à l'eau chaude présente aussi l'inconvénient
denécessiterune
tuyauterie considérable et dispendieuse et
de ne
permettre qu'imparfaitement la distribution de la
chaleuren un
point déterminé de la salle. On l'a employé,
néanmoins, dans
plusieurs théâtres, et Bordeaux possède
un
système de chauffage à eau chaude qui a fonctionné, ja¬
dis, au
Grand-Théâtre, malgré certaines conditions rendant
son installation
particulièrement difficile, et qui a donné de
bonsrésultats.
L'essai fut interrompu pour des circonstan¬
ces
indépendantes de la question qui nous occupe et sera
espérons-le, repris prochainement. L'eau chaude a l'avan¬
tagede
pouvoir être envoyée dans des endroits difficilement
accessiblesà
l'air
;dans les foyers dé la danse, ou dans les
loges
des artistes.
Puisqu'il est question du Grand-Théâtre de Bordeaux,
qu'on nous
permette une critique en passant. L'air chaud,
au lieu d'être
déversé dans la salle, est distribué, à part
deuxbouches,
dans les couloirs qui l'entourent. Cette disposi¬
tion est fâcheuse, car
si l'appel du lustre attire dans la salle
la chaleur
répandue dans les couloirs, il attire aussi toutes
les
impuretés
quecontient cet air, et nous avons été plu¬
sieurs fois
frappé et inccommodé de l'odeur des water-
closetsqui se
répand aussitôt que les portes sont ouvertes
et qui
est très sensible pour les spectateurs situés près des
entrées. Ilya
là
unpoint auquel il semble nécessaire de
porter
remède.
A l'air chaudet
à la circulation d'eau, on semble préférer
le chauffagepar
la
vapeurà basse pression. Dès 1820, d'Ar-
cet réclamait son
application: calorifère à vapeur au-des¬
sous duparterre,
dans les vestibules et les couloirs des di¬
vers étages,
des loges
;poêles à vapeur dans les loges des
acteurs. Cette
demande audacieuse pour l'époque est aujour¬
d'hui facile à
réaliser. C'est la mise en pratique des idées si
brillamment
défendues
parM.Emile Trélat, la victoire du
rayonnement directsur le
chauffage
par convection. Cepen¬dant la vapeur manque un peu de souplesse. Excellente pour lechauffage prolongé, elle seprête mal aux obligations où
l'on se trouve au théâtre de chauffer plus particulièrement
un point qu'un autre. A moins de compliquer à l'infini la canalisation, il est impossible de commander toute la salle d'un seul poste central.
Sur ce pointlà comme sur tant d'autres il était écrit que l'électricité nous ménageait dessurprises. Nousempruntons
à M.Georges
Dary(')la
descriptionsuivanteduchauffageélec- trique de la salle du Vaudeville, à Londres, qui fonctionne àla satisfaction de tous:
«
Après
un essai fait avec quatre grands radiateurs, pré¬sentant une surface de IL mètres carrés 15, les résultats furent tellement concluants qu'on passa de suite a l'installa¬
tion définitivede 24appareils. G radiateurs sont disposés do chaquecôté de
l'orchestre;
les 12 autres sont fixés à la cloi¬son de la rampe. Ilsont la forme de rectangle de 0mG2 de long surOm3i de large, sontgarnis d'ailettes et forment une sur¬
face de chauffe totale de G2 mètres carrés. — ...Quant aux 4 grands radiateurs portatifsqui avaientservi aux essais, on les emploie tantôt au centre, tantôtsur les côtés de la salle.
A cet effet, grâce à des prises de courant fixes
placées
sous les sièges, onpeut chaufferlecentre avant le commencement de la représentation, puis les côtés. La température est la même que celle que l'on obtientavec unchauffage
quelcon¬que.Au bout d'un temps assez court, on a à l'orchestre une
température
de 15° à 16°, alors que dans les couloirs elle est de 4° à 5°. Le courant est de 96 ampères sous 100 volts... » Lesystèmeserait
théoriquement
parfait. Il consacre, en effet, l'indépendance absolue de la ventilation et duchauffage
et permet facilement de régler d'un poste central la quantité da chaleur envoyée, selon les nécessités du moment. Al'Opéra
de Vienne, des thermomètres avertisseurs, placés(') L'Electricien, 1898, page 258 ( In Revue d'Hygiène, 1896, page 359).
aux divers points de
la salle, correspondent
avec untableau
et font connaîtredans
quelle région la température est
en faute.Malgré de bons
résultats, l'exemple n'a
pasété suivi à notre
cennaissance. C'est, en effet, une
lourde dépense
quebien
des
municipalités
ne.veulent
pasentreprendre et souvent les
architectes
préfèrent
tirerparti des appareils existants quel¬
que
imparfaits qu'ils soient. Or, le plus grand nombre des
théâtres est chauffé avec des calorifères à airchaud, et
grâce
à tous les perfectionnements
qu'a
reçus ceprocédé, surtout
de la part de lamaison Geneste et
Ilerscher,
onpeut actuelle¬
menten tirer un excellent parti. Le
théâtre de Genève,
un des mieuxcomprisou pointde
vuede l'hygiène, n'en possède
pas d'autre. Enfin, une
dernière installation de
ce genreest
celle du grand
amphithéâtre de la Sorbonne, à Paris, où la
ventilation et le chauffage sont
parfaitement aménagés, et,
sans se confondre, se
prêtent
unmutuel appui.
Toutefois, il y
aurait peut-être
unmeilleur parti à tirer de
ces appareils. «
Chauffer les
murset respirer l'air frais
»,tel
est, d'après M.
Trélat, la formule du véritable chauffage mo¬
derne. Ce desideratum peut se trouver
comblé
avecles appareils
existants,si Ton emploie le procédé installé à
l'Opéra de
New-York et quia donné jusqu'à
cejour toute
satisfaction.
11 consiste à interrompre pour un
instant la ventilation de
la salle avant l'arrivée des spectateurs et
à introduire de
l'air à haute température,
afin de chauffer les
murset de
permettre
à la chaleur de s'emmagasiner dans les parois en
boislégerdes loges et des
galeries, d'où elle
rayonne surles
spectateurs,
auxquels il suffit d'envoyer de l'air à faible
température, 12° à 15°
environ,
pourcompléter celle qu'ils
fou rnisse nt e u x- mêm es.
« Pendant les grands froids
è1),
onfait lentement circuler
(') The Sanitary Eagenier, G décembre