hermétique, fermant exactementsur
les côtés
toute commu¬nication et glissant facilement sous
l'action d'un puissant
mécanisme. Les rideaux à mailles de feront fait leur temps.
Leur rôleautrefois n'étaitd'ailleursqued'arrêter les flammes
et lesdébris incendiés. Ils sont incapables de luttercontreles pressions énormes que
développe l'incendie. Le rideau
en fer plein doit au contraire opposer aufeu
unebarrière
infranchissable etcacher au public la vuedes flammes pour lui permettre de gagner la rue sans
connaître
aujuste l'im¬
minence du danger qui le menace. Les flammes ne
trouvant
plus d'issue ducôté de
lasalle chercheront à s'échapper d'un
autre côté. Aussi est-il de toute nécessité que les murs
qui
isolent la scène soientpercés d'ouvertures en
nombre aussi
petitque possible etque ces ouverturessoient constamment
fermées pour ne pas livrer passage aux flammes. Tout au contraire lesommet de la scène doit être largement ouvert afin que la flamme puisse brûler (à l'air libre. Cette
nécessité
deménager à la partie supérieure de la
scène
delarges baies
avec panneaux mobiles est admisepar tout
le monde. L'ar¬
ticle 9 de l'ordonnance du 16 mai 1881 contientdéjà à c'e
sujet
lesprescriptions suivantes : « 11 sera établi au sommet
de la
coupole des théâtres, au-dessus de la scène, une baie dontla
manœuvre sefera du dehors et dont la section sera le mil¬
lième du volume total de la scène expriméen
mètres
cubes. » Cette mesurede prudence a été adoptée partout. Iln'est
pas aujourd'hui de théâtre digne de ce nom qui ne
la pré¬
sente. 11 paraît même qu'en Amérique on fait usage cons¬
tamment d'une disposition qui consiste à recouvrir
la scène
d'un comble vitré dont les verres se brisent naturellement par la chaleur de l'incendie et livrent ainsi passage a la fumée et aux flammesqui nesont plusattirées dans la salle.
Enfin, si le feu s'est
développé
sur la scène, s'il a franchi toutes les barrières énumérées plus haut, il nepeutplus être question que de sauvetage.11 est évident que le plus sûr moyen d'assurer la sécurité dupublic consiste à lui fournir les moyens de sortir rapide¬
ment de la salle. Il est donc nécessaire que les issues soient nombreuses et que les couloirs soient ass'ez vastes pour que tous les spectateurs d'un étage puissent s'y grouper. Il faut aussi donner aux escaliers et aux couloirs des dimensions croissantes à mesure qu'augmente le nombre des
étages
qu'ils desservent. La sécurité voudrait même quechaque étage
ait un escalierindépendant,
aboutissant séparément à la rue afin d'éviter lesremous et les poussées terribles qui ferment les issues et, suivantl'expression de laCommission viennoise, « forment un peloton indissoluble et unedigue de corps humains». Ces escaliers seront en pierre, droits et de largeur croissante àchaque
étage, de manière à figurer un cône à grosse extrémité dirigée vers la sortie. Malgré ces prescriptions, dans combien de théâtres ne voyons-nous pas des escaliers en spiraleet de la mêmelargeur
au premierétage
qu'auquatrième ?Enfin, il ne faut pas se dissimulerque le plus fort contin¬
gent de victimes est toujours formé par les galeries supé¬
rieures. « On peutdire que le danger est maximum à l'am¬
phithéâtre,
qu'il diminue proportionnellementà la hauteurdes'étages
et qu'il devient nul au rez-de-chaussée puisquel'air y reste respirable pendant un tempsbien suffisant pour que des secours puissent être apportés môme aux blessés qui n'auraient plus la force de gagnerseuls les sorties. C'est sur la recherche des moyens d'obtenir l'évacuation rapide des galeries supérieures que doivent porter tous les efforts faits pourassurer la
complète sécurité du public, et parmi tous cesmoyens, l'ouverture de nombreuses portes sur les
— 62 —
couloirs est encore un desmeilleurs et des plus facilement applicables » (Ch.
Talansier).
En résumé, dit M. Trélat, rendre le théâtre incombustible,
c'est laperfection ; garer les personnes des désastres d'un incendie, c'est un bienfait
inappréciable
; soustraire aux si¬nistres lesprisonniers du feu, c'est une visée toujours com¬
mandée maisen réalitétoujours plus généreusequ'effective.
M. Trélat fait enoutre remarquer que rendre la scène inin-cendiable et l'isoler quand elle est incendiée n'estjamaisun obstacle à son fonctionnement et à des améliorations futu¬
res tandis que les dispositions propres à servir le sauvetage sont au contraire
préjudiciables
au théâtre. L'applicationdu décret de police rendu en 1887 pourassurer la sécuritéau théâtre aurait poureffet de diminuer le nombre de placesde 1/5 à l'Opéra et de 1/7 dans les autres théâtres, sacrifice qu'aucun directeur ne pourrait admettre sanscompromettre gravement son budget. On arriverait à tant évider autour de la scènequ'il n'y aurait plus de salle de spectacle. Une belle salle devantune bonne scène
française
sera toujours un lieu d'encombrement. « La vraie sécurité des théâtres est celle qui ne donne jamais lieu à des sauvetages, celle qui est ga¬rantie par l'absence des dangers du feu. par la permanence des barrières infranchissablespourl'incendie. C'est surcette fin que doivent être concentrés tous les efforts et tous lessa¬
crifices. Un théâtre doit être désormais un établissement inincendiable »
(Trélat)'.
Ne serait-il pas à désirer aussi que les pouvoirs publics tinssent la main à l'exécution des ordonnances de police
en exigeant l'exécution immédiate de tous les travaux
indispensables. Mais peut-être vaudrait-il encore mieux s'adresser au publie. « Ce n'est, disait le regretté architecte de l'Opéra, que par unesorte de mise à l'index que le public
arriverait à se faire élever des sallesdignesde lui. Mois la grève des spectateurs sera sans doute la dernière de celles qui pourraient se produire. »
En attendant d'avoir en France des théâtres
présentant
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toutes les garanties désirables les spectateurs prudents pourront faire leur profit du conseil suivant que leur dédie
M. Clienevier : « Il est bon de ne pas se placer très haut,
utiled'arriver tard, et sage de partir tôt.»
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De l'étude que nous venons de faire sur les conditions
d'hygiène
et de sécurité des théâtres, nous pouvons tirer les conclusions suivantes :1° Les théâtres modernes sont des édifices le plus souvent insalubres.
La ventilation est insuffisanteet mal répartie.
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