JOURNÉE DE GÉNÉTIQUE ANIMALE
Résumés des communications présentées à la réunion organisée par le Dépar-
tement de Génétique animale de l’Institut national de la Recherche agronomique
au
Centre national de Recherches zootechniques, 7 8-Jouy-en-Josas, le 2 8 novembre 19
68.
I. -
CARYOLOGIE ET GÉNÉTIQUE FACTORIELLE
NOUVEAU
CAS DE FUSIONCENTRIQUE
CHEZ LACHÈVRE DOMESTIQUE
(Capra hircus L.)
Françoise
HULOT. - Station centrale deGénétique, C.N.R.Z., 7 8-Jouy-en-Josas.
L’espèce caprine
est caractérisée par le nombrechromosomique
de 2n = 60. A l’exclusion de l’hétérosomeY, qui
est un trèspetit métacentrique,
tous les chromosomes sont acrocentri- ques, les 29paires
d’autosomes étant de taillerégulièrement
décroissante. Des cultures cellu- laires de sang total ont été effectuées sur un mâle cornu de raceSaanen, anatomiquement
etphysiologiquement normal, âgé
de 4 ans. I,’examenmicroscopique
d’une centaine de noyauxen
métaphase
a montré laprésence
aberrante et constante dans toutes les cellules d’ungrand
chromosome
submétacentrique.
Une numérationeffectuée
sur une soixantaine de mitosespho- tographiées
a révélé un nombrechromosomique
de 2n = 59. L’absence de troublescliniques
chez cet animal
suggère
que son matériel héréditaire est intact etqu’il
asimplement
subi unremaniement structural consistant en
l’apparition
d’un chromosomesubmétacentrique
par translocation d’unpetit acrocentrique
sur ungrand acrocentrique.
D’autres cas depolymor-
phisme chromosomique,
réalisé par ce mécanisme dit de « fusioncentrique
!>, ontdéjà
étésignalés
chez la Chèvre(S OLLER
etal., 1966, Cytogenetics, 5, 88-93),
le Boeuf(GusTnvsso:v, 1966, Nature,
20, 865-866;
HERSCHLER etF ECH FI EIMER , 1966, Cytogenetics, 5, 307-312),
le Cerf Sika(Ceruus
nippon)
GusTAVssoN etSu!nT, 1968, Hereditas, 60, 233-248).
Unphénomène
inverse e d’ecta- temcntcentrique
est connu chez le porc(JBlCF EE
etal., 1966, Cytogenetics, 5, 75-81).
Une étudecomplète
de la descendance de ce mâle est en cours. Lespremiers
résultats montrent que certains de ses fils sontporteurs
de la même anomalie.DÉTERMINISME HÉRÉDITAIRE
ET EXTENSION DE LA CEINTURE BRANCHE ET DES FLANCSCOLORÉS
EN RACE BRUNE DES ALPES DE SUISSEJ.-J.
LAUVERGNE.H.-U. WINZENRIED.
Station de
Génétique animale, C.N.12.Z., 7 8-Jouy-en-Josas,
Institut de
Zootechnie, École vétérinaire,
Zurich.La race brune des
Alpes
occupe en gros la moitié Est de laSuisse;
dans certaines zones(spécialement
dans le nord est du pays : cantons de Saint-Gall etd’Appenzell)
il existe des animauxpossédant
une ceinture blanche(appelés
localement « Guurt»)
et d’autresqui présen-
tent le dessin « flancs colorés
t (appelés
a Blueme). Entreprise
en 1967, uneenquête
en fermesdans les deux cantons cités a été
poursuivie
en 1968. Lesreproducteurs
des deux sexes e Guurt #et Bluem que l’on a rencontrés
étaient,
sansexception,
issus de croisements normal X Guurt pour lespremiers,
normal X Bluem pour les seconds. Enoutre,
ces croisementsqui
constituent lagrande majorité
des croisements observables donnent lesrapports
deségrégation
suivants :36 normaux, 30
panachés
pour les croisements Guurt xnormal,
46 normaux, 55panachés
pour les croisements Bluem X normal. Ces deux
rapports
ne sont passignificativement
diffé-rents du
rapport 1 : 1 (P > 0,I).
Le déterminisme héréditaireapparaît
doncmonofactoriel, autosomal,
dominant dans les deux cas, avec unepénétrance
totale ou subtotale. Ces mêmes facteurs exis- tent dans d’autrespopulations
bovines où ils neprésentent
pastoujours
la mêmerégularité
dans la dominance. Il se
peut qu’en
Suisse une sélection très forte en faveur de dessins bien déve-loppés
chez leshétérozygotes
soitresponsable
du déterminisme héréditaire observé.Une
première
estimation de lafréquence
de ces deuxgènes
dans lapopulation
bovine a étéfaite dans le
Toggenbourg, région qui
regroupe 4 arrondissements du canton de Saint-Gall avec environ 3 000 éleveurs et 50 000 têtes de bétail. En1967,
un fermier sur 6possédait
au moinsun animal Guurt » ou a Bluem ». La
fréquence
dessujets
« Guurt » était de0,038,
celle des « Bluem»de
0,0053
cequi correspond, respectivement,
à desfréquences géniques
de0,019
et0,026.
Ni le livregénéalogique
de la race, ni les livresd’élevage,
ni les commissionsd’agrément
pour la montepublique n’acceptent
d’inscrire de telsreproducteurs.
Lapersistance
de ces deux caractèress’expliquerait
par l’attraitqu’ils
exercent sur les éleveurs de cesrégions
pour des raisons esthé-tiques
et sentimentales.ÉTUDE
DE LA LIAISONGÉNÉTIQUE
ENTRE DEUX MUTANTS DE COLORATION CHEZ LE CAMPAGNOL DES CHAMPS(Microtus arvalis P.)
F. SPITZ.
J.-J. LAUVERGNE,
Colette CHASSOT.- Laboratoire des Petits
Vertébrés, C.N.R.Z., 78-Jouy-en-Josas,
Station centrale de
Génétique animale,
!.N.R.Z., 7 8-jouy-en-josas.
Deux mutations de coloration sont apparues en 1963 et 1965 à la Station de Recherches
sur les
petits
Vertébrés(Jouy-en-Josas) :
lapremière
mutationporte uniquement
sur la couleurdu