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Du traitement du bubon suppuré par l'injection de vaseline iodoformée et le pansement occlusif · BabordNum

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(1)

FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE

IDE EOE.EEA.XJX;

ANNÉE 1894-95 14

D U

m

RAREMENT DU BUBON SUPPURÉ

PAR L'INJECTION DE VASELINE IODOFOIiîlÉE ET LE PANSEMENT OCCLUSIF

THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MÉDECINE

presentee et soutenue publiquement le 23 novembre 1894

v a l\

François-Géraud-Marie-Alphonse

HENRIC

Elève de l'Ecole principale du Service de Santé de la Marine Né à Marsac (Tarn-et-Garonne), le 2mars 1871.

EXAMINATEURS XDE 31,/V THESE

MM. LA.YET,

de NABIAS, MESNARD, CASSAET,

professeur, 'président.

professeur,

agrege,

^ juqes.

agrégé,

j '

Le Candidatrépondra aux questions qui lui seront faites surles diverses parties del'enseignementmédical.

BORDEAUX

Imprimerie Vve Cadoret

17 Rue Montméjan 17

1894

(2)

MlTt DE UMMI ET DE l'MflMCIÏ M CORDEAUX

MM. M [CE...

AZAM.

M. PITRES Doyen.

PROFESSEURS ;

i Professeurs honoraires.

Clinique médicale Clinique chirurgicale Pathologie interne

Pathologieet thérapeutiquegénérales.

Thérapeutique

Médecine opératoire Clinique obstétricale

Anatomie pathologique

Anatomie

Histologie et Anatomie générale Physiologie

Hygiène

Médecinelégale -,

Physique ; Chimie

Histoire naturelle Pharmacie Matièremédicale Médecineexpérimentale Clinique ophtalmologique

Clinique des maladies chirurgicalesdes enfants.

AGREGES EN EXERCICE

SECTION DE MÉDECINE

Pathologieinterne et Médecine légale

MM. PICOT.

PITRES.

DEMONS.

LANELONGUE.

DUPUY.

VERGELY.

ARNO*ZAN.

MASSE.

MOUSSOUS.

COYNE.

BOUCHARD.

VIAULT.

JOLYET.

LAYET.

MORACHE.

BERGONIÉ.

BLAREZ.

GUILLAUD.

FIGUIER.

DE NABIAS.

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PIÉCHAUD.

MOUSSOUS.

DUBREUILH, MESNARD.

CASSAËT.

AUCHÉ.

Pathologie externe.

Accouchements.

SECTION DE CHIRURGIE ET ACCOUCHEMENTS

1 POUSSON.

DENUCE.

I VILLAR.

RIVIÈRE.

CHAMBRELENT.

SECTION DES SCIENCES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES Histoire naturelle. N.

. . . -pj. . i |MM. PRINCETEAU

Anatomie et Physiologie. ^

Physique

Chimieet Toxicologie.

Pharmacie

SECTION DES SCIENCES PHYSIQUES

T.. MM. SIGALAS.

DENIGES.

BARTHE.

COURS COMPLÉMENTAIRES

Clin, interne des enfants Clin, des mal.sypliil. etcutan...

Clin, des mal. des femmes.

Clin,des mal. des voiesurin,...

Mal. dularynx, desoreillesetdunez,

1. A. MOUSSOUS DUBREUILH.

BOURSIER.

POUSSON.

MOURE.

Maladies mentales.... MM. RÉGIS. ,

Pathologie externe .. DENUCÉ.

Accouchements... RIVIÈRE.

Chimie DENIGÈS.

Zoologie BEILLE.

Le Secrétaire de laFaculté, LEMAIRE.

y Par délibération du 5 août 1879; la Faculté a arrêté que les opinions émises dans les

Fheses qui lui sont présentées doivent etre considérées comme propres à leursauteurs

» et qu'elle n'entendleur donner ni approbation ni improbation.»

(3)

A LA MÉMOIRE DE MA

GRAND'MÈRE

et de ma tante

A MON PÈRE ET A MA

MÈRE BIEN-AIMÉS

A Louise, a Marthe et a

Sylvain HENRIC

A MES AMIS

A MES MAITRES

(4)
(5)

Monsieur

ALLAIN-TARGÉ

Conseiller maître à laCour des Comptes, Officier de laLégiond'honneur

(6)
(7)

A Monsieur le Docteur FONTAN

Médecinprincipal de lamarine, Professeur à l'école de médecinenavale de Toulon,

Chevalier de la Légion d'honneur.

A Monsieur le Docteur COTTE

Médecinprincipal de la marine,

Ancien sous-directeur de l'école de médecine navale de Bordeaux, Chevalier de la Légion d'honneur.

A mon Président de Thèse

Monsieur le Docteur LAYET

Ancien Médecinprincipal de la Marine,

Professeur d'Hygiène à la Faculté de Médecine de Bordeaux,

Membrecorrespondant deVAcadémiede médecine.

Chevalier de la Lègio7i d'honneur, Officier del'Instruction publique.

2Henric

(8)
(9)

INTRODUCTION

Le sujet de cette

thèse

nous a

été inspiré

par

M. le médecin

principal Cotte,

sous-directeur de l'École de médecine navale

de Bordeaux.

Le bubon suppuré, d'origine chancreuse,

est

une

des affec¬

tionschirurgicales les plus

intéressantes

pour

les médecins de

la marine.

Nos camarades, qui ont exercé dans les

colonies

ou ceux

qui

ont été embarqués sur les navires de

l'État, savent combien

cette affection est commune dans les pays chauds.

Les grands Maîtres de la chirurgie

actuelle

ne

daignent

pas s'occuper d'une banale adénite vénérienne;

ils ont raison. Ils

ont assez à faire avec les prodigieuses

opérations

que

la cli¬

nique chirurgicale invente tous lesjours.

Le médecin de la marine, à bord ou aux colonies,

n'a

pas

à

se livrer à une telle maestria du bistouri. Le traitement du

bubon suppuré ne nécessite pas

l'habileté,

le

sang-froid, l'éner¬

gie du chirurgien hystérectomiste.

Avec les méthodes opératoires

généralement employées, bon

nombre de buboniens restent de longues semaines sur

leur lit

d'hôpital. Or, un séjour prolongé dans

les hôpitaux et ambu¬

lances est extrêmement nuisible aux marins déjà débilités par le climat tropical.

Les traitements les plus usités sont donc

insuffisants. M. le

médecin principal Fontan, professeur

à l'École de médecine

(10)

navale de Toulon, à inauguré à l'hôpital Saint-Mandrier, en 1889, un traitement du bubon suppuré, qui a le double avan¬

tage d'amener une guérison rapide et de ne pas laisser de

cicatrice. Cette méthode nous était inconnue, lorsqu'en 1893,

M. le docteur Cotte l'appliqua devant nous sur deux buboniens

avec un très grand succès, et nous conseilla d'en faire le sujet

de notre thèse inaugurale.

Notre conviction est faite : elle s'appuie sur trois cents

observations comparatives, venant de Toulon, de l'Annam ou de Bordeaux.

Nous désirerions vivement pénétrer de notre conviction nos camarades de la marine, persuadé que nous leur rendrions un

utile service.

M. Fontan disait à ses élèves, en 1889, dans une clinique

sur ce sujet :

« Messieurs, en abandonnant tous les anciens modes d'inci-

» sion et de pansement dont je vous ai fait le procès, en

» appliquant au bubon un traitement dont je vous donne la

» formule précise, vous ferez une bonne œuvre chirurgicale

» et une grande économie morale et matérielle. Vous épar-

» gnerez à l'Etat des frais considérables ; vous vous éviterez

» à vous-mêmes la perte d'un temps précieux et le décourage-

» ment qui résulte toujours des efforts stériles ; enfin, aux

» jeunes soldats ou matelots que le sort a trahis, vous épar-

» gnerez des mois d'emprisonnement et de longues souffrances

» physiques et morales ».

Avant d'entrer dans notre sujet, qu'il nous soit permis

d'adresser au savant auteur de la méthode que nous préconi¬

sons, à M. le docteur Fontan, nos sincères remerciements pour l'extrême obligeance qu'il a mise à nous envoyer les

observations nombreuses qui font tout le mérite de notre modeste travail.

(11)

—13

Nous tenons également

à remercier M. le médecin principal

Cotte pour la

bienveillance qu'il

nous a

toujours montrée et

pour les

observations qu'il

a

bien voulu nous fournir.

Que M. le professeur

Layet veuille bien agréer l'expression

de notre profonde

gratitude

pour

l'insigne honneur qu'il

nous

a faiten acceptant la

présidence de notre thèse.

M. le professeur

agrégé Dubreuilh et M. le docteur de Chap-

pelle ont mis

à notre disposition

avec une

extrême obligeance

leurs services de l'hôpital Saint-Jean, nous ne

saurions trop

leur en témoigner notre

reconnaissance.

Nos camarades et amis Brau et Boyer, internesde l'hôpital

Saint-Jean, ont opéré la plus

grande partie des bubons de leurs

services selon la méthode que nous préconisons; ils se

sont

mis à notre disposition avec le plus

amical empressement;

nous

sommes heureux de leur adresser ici tous nos remercîments.

C'est notre camarade Boyer qui a eu

l'idée du pansement

absolument occlusif que nous avons employé avec

succès à

Bordeaux.

(12)

K

(13)

D U

TRAITEMENT BU BUBON SUPPURE

par

l'injection de vaseline iodoîcrmée et le pansement occlusif

DIVISION DU SUJET

Après une étude générale du bubon, nous passons

rapide¬

ment en revue les principaux traitements

employés jusqu'à

ce jour et nous en montrons les désavantages.

Partant ensuite de nos connaissances sur la pathogénie du

bubon suppuré et sur les causes de ses

complications,

nous

montrerons que la méthode rationnelledu

traitement du bubon

suppuré est la méthode Fontan.

Après avoir fait la description du

manuel opératoire et éta¬

bli les indications et contre-indications, nous étudierons les

suites et les résultats cliniques obtenus que nous comparerons

avec ceux obtenus par les méthodes anciennes en

faisant

res¬

sentir les avantages de la méthode

préconisée.

Enfin, nous prouverons ce que nous avons

avancé

par

de

nombreuses observations et des tableaux statistiques compa¬

ratifs.

(14)

CHAPITRE PREMIER

ÉTUDE GÉNÉRALE DU BUBON ET DE SA TRANSFORMATION CHANCREUSE

Nous ne voulons parler ici que du bubon vénérien consécu¬

tif à un chancre mou et non de l'adéniteinguinale syphilitique

ou tuberculeuse.

Nous verrons en effet que le traitement que nous préconi¬

sons est contre-indiqué dans les engorgements ganglionnaires

reconnaissant pour origine la syphilis ou la scrofule.

Le chancre mou est suivi du bubon dans plus de la moitié

descas.Des statistiques deJullien, il résulte que sur2,698 chan¬

cres, 1,547 ont été accompagnés de bubon, soit uneproportion

de 57 0/0.

Le bubon est le plus souvent mono-ganglionnaire, accom¬

pagné d'empâtement et d'adhérence de la peau, avec tous les signes d'un adéno-phlegmon plus ou moins aigu. Quand on l'ouvre au début, on trouve un pus profond, épais, jaune-ver- dâtre; si la ponction est tardive, le pus est plus liquide, roux, café au lait, mêlé de fongosités. Avecles anciens traitements,

environ les troisquarts des bubons consécutifs à des chancres

mous deviennent chancreux après l'incision.Ils prennent alors

un aspect caractéristique : fond déchiqueté et vermoulu, bords

taillés à pic, festonnésetdécollés, pus sanieux,roussâtre, fétide,

douleurs cuisantes pendant toute la période d'ulcération pro¬

gressive; enfin, caractère pathognomonique, ils deviennent

(15)

17

inoculables. Une goutte de pus du bubon, ainsi

transformé,

portée dans la peau,

donne naissance à

un

chancre

mou

parfai¬

tement semblable au chancre initial et inoculable comme lui-

même.

Cette transformation chancreuse entraîne des complications multiples : ulcération

progressive, décollements, gangrène

moléculaire, suppuration

prolongée

et par

suite guérison très

lente et cicatrisation vicieuse.

Le principal souci du

chirurgien qui traite

un

bubon

sera

donc d'éviter cette transformation chancreuse. Or, pour l'évi¬

ter, il fauten connaître les conditions.

Deux grandes théories sont en

présence

: ou

bien le bubon

renferme le principevirulenten

lui-même et devient ainsi viru¬

lent dès que le contact de l'air rend de

l'activité à

ce

principe

latent; ou bien, n'ayant en lui rien de

spécifique, il

est

conta-

gionné par inoculation, une fois

ouvert, grâce

au

voisinage

du chancre pénien.

La première hypothèse est celle de

Ricord et de

ses

élèves.

PourRicord, le bubon, consécutif du chancre mou,

est lui-

même virulent et devient chancreux dans plus de la moitié

des cas.

Ses disciples ont outré sa

théorie

:

«L'ouverture du bubon chancreux s'inocule toujours».

(Diction, de Dechambre).

Cependant Ricord lui-même avait

déjà remarqué ce fait, qu'il est

très exceptionnel de produire

une pustule avec le pus du bubon le jour

même de l'ouverture

et que l'on voyait souvent

devenir virulents et chancreux des

bubons dont le pus n'était pas inoculable

le premier jour.

On aurait pu en conclure

logiquement

que

le bubon n'est

pas virulent avant son ouverture

et qu'il le devient ensuite

par

les doigts du chirurgien ou du

malade souillés

par

le

pus

du

chancre mou.

3 Henric

(16)

C'est ce que des expériences modernes très nombreuses

viennent établir d'une façon irréfutable.

M. Strauss, en 1884, prouve à la Société de Biologie:

Que le bubon, au moment de son ouverture, ne contient

aucun organisme microbien;

Que l'inoculation faite avec le premier pus du bubon ne

produit point de chancre;

3° Que le bubon, ouvert et très soigneusement protégé con¬

tre tout contact d'unpuscliancreux, nedevient pas chancreux

lui-même.

M. Strauss ouvrit et pansa d'une façon très antiseptique

58 bubons; pas un ne devint chancreux; il inocula leur sécré¬

tion sans résultat, non seulement le premierjour, mais encore lesjours suivants.

Cependant, l'année suivante, en 1885, M. Strauss reconnut

que ses premières affirmations étaient trop absolues et il admit

que, dans des cas rares, le bubon pouvait devenir virulent et

chancreux sans qu'il y eût d'inoculation extérieure ou même qu'il pouvait être virulent d'emblée.

En 1889, M. le médecin principal Fontan (de Toulon), sur 32 inoculations faites à la cuisse avec le pus d'un bubon que l'on venait d'ouvrir, vit une seule fois un chancre se produire

et son aide lui avoua qu'il n'était pas sûr de la propreté de

son bistouri.

« Quant au bubon lui-même, sur 38 cas, il est devenu chan¬

creux 2 fois seulement et ces 2 cas sont imputables à des ino¬

culations » (1).

Le docteur Lasnet, médecin des colonies, ancien interne de l'hôpital des vénériens de Bordeaux, par ses expériences per¬

sonnelles, a pleinement confirmé celles des docteurs Strauss et

(1) Fontan. Archives de médecine navale, juillet 1889.

(17)

19

Fontan, tout en

modifiant

un peu

les conclusions. Il nous

fournit la statistique suivante :

Sur 136 bubons observés à l'hôpital

Saint-Jean, du 1er jan¬

vier au 1er août 1893 :

27 se sont résorbés sans s'ouvrir, sous

l'influence du

repos

et d'un pansement

humide.

43 ont dû être ouverts,mais ne sont pas devenus

chancreux

(pour la

plupart, la virulence

a

été vérifiée

par

des inocula¬

tions répétées et toujours

infructueuses);

51 sont devenus virulents consécutivement, alors

qu'ils

ne

l'étaient pas au moment de

l'ouverture;

12 bubons,ouverts spontanémentavant

l'entrée des malades

à l'hôpital, sont tous devenus

chancreux;

3 seulement étaient virulents d'emblée et, dès le

premier

jour, ont fourni une

pustule d'inoculation caractéristique.

Cette statistique nous montre que,

si l'on

ne

doit

pas

admettre la théorie trop absolue des docteurs

Strauss et Fon¬

tan, d'après laquelle un bubon ne

deviendrait chancreux

que

par l'inoculation secondaire, du

moins

on

peut affirmer

que

le

bubon virulent d'emblée est d'une extrême rareté,

environ

dans la proportion de 2,2 pour

100.

Le docteur Lasnet, guidé par M. le

professeur agrégé

Dubreuilh, a de plus démontré ce

fait intéressant, mais

peu important au point de vue

pratique

: «

Quand le

pus

du bubon

est virulent et produit un chancre par

inoculation, il contient

toujours le bacille de Ducrey-Unna en

plus

ou

moins grande

abondance; quand l'inoculation est

négative, l'examen micros¬

copique l'est également».

En résumé, il est démontré que

le bubon virulent d'emblée

n'est qu'une exception.

Alors, comment peut-on expliquer

la formation du bubon?

Est-ce par le transport par

les lymphatiques du strepto-

(18)

20

bacille du chancre mou au ganglion? Non, puisque le docteur

Lasnet a démontré que le pus du bubon n'est inoculable et ne renferme le streptobacille que plusieurs jours après l'ouver¬

ture et cela dans 97,8 pour 100 des cas.

Est-ce, comme le veut Ducrey, par l'absorption au niveau

du chancre des toxines pyogéniques sécrétées par le strepto¬

bacille qui, transportées au ganglion par les lymphatiques, y

détermineraient, dans ce milieu riche en leucocytes, une sup¬

puration sans microbes?

Le docteur Lasnet a fait à ce sujet des expériences qui ont

échoué. Malgrécet échec, cette théorie n'a rien d'insoutenable, puisque l'essence de térébenthine, injectée sous la peau du chien, détermine une suppuration sans microbes.

La formation des bubons virulents d'emblée (qui sont dans

la proportion de 2 pour 100 environ) s'explique par la péné¬

tration par les lymphatiques du bacille de Ducrey.

Dans les observations du docteur Lasnet, les bubons consé¬

cutivement chancreux sont nombreux, dans la proportion de

39 pour 100; il faut bien les imputer au traitement suivi, puisque sur 20 bubons opérés par M. Boyer et moi durant

l'année 1893-1894, un seulement est devenu chancreux, ce qui

donne une proportion de 5 pour 100 seulement. Cet échec est

dû certainement au manque d'asepsie des instruments, de la région opératoire et des mains de l'opérateur, notre panse¬

ment ayant toujours été le même, absolument occlusif.

Que les mains du chirurgien, que les poils du pubis soient

souillés du pus chancreux, que le pansement soit mal fait etse dérange, que le malade, piqué par une puce ou une punaise

passe la main sous son pansement pour se gratter avec des ongles nullement aseptiques et voilà un bubon purement

inflammatoire qui devient virulent.

Nous pouvons donc conclure ainsi ce chapitre :

(19)

Le bubon, dont on ne connaît pas encore le mode de forma¬

tion, n'est qu'exceptionnellement virulent d'emblée. Il ne devient chancreux que par inoculation secondaire. Le traite¬

ment rationnel doit donc avoir pour but de mettre à coup sûr

le bubon à l'abri del'inoculation secondaire. La méthode Fon- tan, comme nous le montrerons, remplit cette condition.

(20)

CHAPITRE II

revue rapide des principales méthodes thérapeutiques préconisées contre le bubon

I. Méthode dite abortive ou de Broca. Cette méthode

a eu de la vogue, alors que les idées de

Rieord

sur

la patho¬

génie étaient admises par tous les

chirurgiens, alors qu'on

pensait que « l'ouverture du bubon s'inocule toujours »

(De-

chambre, Dictionnaire). Il paraissait d'unintérêt énorme

d'éva¬

cuer de bonne heure le pus virulent, sans lui donner le temps

d'inoculer les tissus de proche en proche et de

constituer

un

vaste chancre à la fois intra et extra-ganglionnaire.

Broca conseillait, pour circonscrire le foyer

virulent, de

prévenir, de devancer en quelque sorte la

fluctuation, et

d'inciserla tumeur avant même que la présence du pus ne

fût

démontrée par son signe pathognomonique.

C'est en ces termes que Brocapréconise l'ouverture précoce

du bubon :

« Dès que la tumeur naissante, dit-il, a acquis le volume

» d'une petite noisette, on la saisit entre deux

doigts

de

la

» main gauche, de manière à fixer

à

la fois la peau

et le

gan-

» glion, puis on plonge directement un

bistouri jusqu'au

» centre du ganglion. Sans

lâcher prise,

on

retire

le

bistouri

» qu'on remplace par une sonde

cannelée

; alors on exerce

» une très forte pression latérale sur la

petite

tumeur.

On voit

» bientôt glisser dans la cannelure de la sonde une

matière

(21)

23

demi-liquide,

jaunâtre, visqueuse

;

c'est le

pus encore

mal

élaboré qui existait au

centre du ganglion On exprime

la tumeur jusqu'au sang,

afin d'être bien certain de n'y

pas laisser de pus.

Cette

manœuvre

est ordinairement assez

douloureuse Le lendemain, la tumeur s'est

légèrement

accrue, mais elle est ordinairement

moins volumineuse

qu'avantl'opération.

Il s'est formé

une

petite quantité de pus

qu'il faut évacuer. La

petite ouverture de la

peau

s'est déjà

refermée, mais on y pénètre aisément nvec

la sonde

can¬

nelée, qu'on pousse jusqu'au centre

du ganglion. On

com¬

prime de nouveau

très fortement la tumeur

pour

évacuer

la totalité du pus, et on recommence ainsi

chaque matin

pendant plusieurs jours,

jusqu'à

ce que

la suppuration soit

tarie ou que la petite ouverture soit devenue

fistuleuse

».

Dans le but de protéger l'incision contre

l'inoculation chan-

creuse, Broca faisait suivre chaque jour

l'évacuation d'une

injection iodée. Il ne

considérait

du

reste cette injection

que

comme accessoire et attribuait tout le mérite des résultats

obtenus à l'incision prématurée de la tumeur.

Sur 9 bubons

qu'il traita ainsi, un guérit en 4jours, trois

fois la guérison

fut complète en 5 jours, une fois en 6 jours,

c'est-à-dire

que plus de la moitié des cas ontétéguéris en moins d'une

semaine.

Dans les autres cas, la guérison a été

moins prompte

;

elle

s'est fait attendre 12, 13, 37 et même 45 jours ; ce qui donne

15jours comme durée de traitement moyen.

Ajoutons

que

la

suppuration dutissu cellulaire, le décollement et

l'ulcération de

lapeau ont été constamment évités.

Les défauts de cette méthode sont nombreux :

L'incision prématurée est irrationnelle et

illégitime, puis¬

que nous savons que les bubons qui se développent

à

la

suite

du chancre mou ne sont pas fatalement

destinés à devenir

chancreux. Le bistouri portera sur une

adénite simple, laquelle

(22)

24

avait chance de se résoudre et ne réclamait en rien une inter¬

vention chirurgicale. On exposera les malades à subir une

opération inutile.

2° Cette opération est très douloureuse. Broca dit lui-même qu'un des malades soumis à ce traitement ne cessa, « pendant

toute l'opération, de pousser de véritables hurlements ».

3° Il est difficile de tomber juste sur le ganglion qui, même

à une époque assez rapprochée du début de l'inflammation, est parfois englobé et confondu dans l'empâtement des tissus pé¬

riphériques. On ne sait guère alors où porter le bistouri, et,

l'incision faite, on n'est pas toujours sûr d'avoir pénétré,

comme le recommande Broca, «jusqu'au centredu ganglion».

4° Cette méthode est tout à fait insuffisante au point de vue

antiseptique.

II. Résolutifs fondants. On a préconisé de tout temps

les pommades dites fondantes; les emplâtres de savons, de Vigo, deciguë; les cataplasmes froids, les liniments astringents

ou iodiques et surtout les onctions mercurielles. La plupart de

ces remèdes sont absolument inertes. M. Fournier n'attribue

qu'une efficacité très douteuse et très contestable au mercure

lui-même, en tant qu'agent résolutif.

III. Méthode du vésicatoire ou de Velpeau-Guérin. Il n'est pas d'agent thérapeutique qui ait été vanté dans le trai¬

tement du bubon à l'égal du vésicatoire. D'après Alphonse Guérin, lesvésicatoires « sont de puissants abortifs; ils arrê-

» tent la suppuration du bubon, quelle que soit sa nature,

» quelle que soitsa période... Il n'est jamais trop tard pour

» empêcher l'ouverture de l'abcès ganglionnaire... Il n'estpas

» un seul bubon traité par moi qui laisse une cicatrice ».

M. Fournier,dans le dictionnaire de Jaccoud,admire desi mer¬

veilleux résultats, touten regrettant de n'être ni assez habile,

ni assez heureux pour en avoir jamais obtenu de semblables.

(23)

25

Cette méthode ne se discute plus, maintenant qu'il est

démontré que les bubons ne

deviennent chancreux (le plus

souvent), que par

inoculation secondaire. Cette vaste étendue

de téguments

dépouillés d'épiderme

a

toutes les chances

pos¬

sibles de devenir chancreuse. C'est un danger sérieux dont il importe d'éviter les chances aux

malades.

De plus, cette méthode est

très douloureuse, notamment la

méthode de Malapert (vésicatoire suivi de pansements au sublimé), qui provoque d'atroces souffrances.

IV. Méthode des caustiques. Robert, qui a préconisé

cette méthode (Melchior Robert, Nouveau

traité

des

maladies

vénériennes, Paris, 1861), faisait sur la tumeur une série de

mouchetures à la pâte de Vienne, et déterminait

ainsi

de petites escharres intéressanttoute l'épaisseur de la peau

et du

tissu cellulaire sous-cutané; après la chute des escharres,

il

entretenait les plaies en suppuration par des

pansements à

l'onguent épispastique.

Les caustiques ne peuvent être d'aucune utilité contre le

bubon chancreux. Ils ne le font pas plus résoudre que toute

autre méthode. De plus ces plaies multiples et

irrégulières

sont très favorables à une inoculation chancreuse secondaire

et à toutes ses complications.

V. Méthode de la compression. C'estaprès le vésicatoire

la méthode qui a été le plus vantée dans le traitement du

bubon.

Sergeantet Fergusson sont allésjusqu'à dire « qu'elle

triom¬

phait sans peine de tous les bubons, à toutespériodes, et parti¬

culièrement à l'état de suppuration active; qu'il n'était plus de

bubon à ouvrirdepuis son introduction dans lapratique, etc. ».

D'après Fournier, cette méthode est dépourvue de toute ac¬

tion contre le bubon chancreux; elle est inopportune au der¬

nier degré à la période de suppuration confirmée.

4Henric

(24)

Nous ne nous étendrons pas sur la foule des

traitements qui

ont été préconisés contre le bubon

et qui sont tombés dans

l'oubli ajuste titre, tels que

l'incision sous-cutanée des

gan¬

glions, les

ponctions à l'aiguille, l'écrasement, le drainage, le

séton filiforme, l'électro-puncture, etc., etc.

Nous arriverons tout de suite aux deux méthodes de traite¬

ment suivies de préférenceaujourd'hui dans

les hôpitaux civils

et militaires, la méthode de l'incision et celle de

l'injection

d'étlier iodoformé. Ces méthodes, nées des connaissances anti¬

septiques acquises depuis 25 ans,

sont bonnes, *si

on

les

com¬

pare aux méthodes plus

anciennes, mais elles sont bien infé¬

rieures à la méthode Fontan que nous préconisons, comme cette thèse a pour but de le démontrer

(voir les tableaux sta¬

tistiques comparatifs).

A. Méthode de l'incision. Le bubon esttraité comme un abcès chaud quelconque. Large incision, lavages

antiseptiques,

et pansement iodoformé.

Cette méthode est assez logique, car si l'on excepte les adé¬

nites tuberculeuses ou syphilitiques, on peut considérer les

bubons chancreux comme des abcès vulgaires.

Comme nous l'avons vu, les bubons virulents d'emblée sont

d'une extrême rareté.

Mais les chirurgiens oublient trop facilementquele chancre

mou est presque toujours là quand on ouvre le

bubon; la lon¬

gue incision est un vaste champ pour

l'inoculation chancreuse

secondaire, qu'il sera très difficile d'éviter, surtout avec les pansements fréquents et non

occlusifs.

De plus, l'incision que l'on

fait

encore trop souvent

paral¬

lèle au pli de l'aine est désastreuse; on voit les bords

de la

plaie cutanée se recroqueviller en dedans et s'opposer

à la

cicatrisation.

La guérison est d'une extrême lenteur; la

cicatrice

est

éten-

(25)

27 --

due, déprimée,

indélébile (V. l'observation de la femme publi¬

que, P...,

Marie).

L'incision verticale elle-même laisse une trace bien moins apparente sans

doute

que

celle de l'incision horizontale, mais

qu'il est toujours

préférable d'éviter dans

une

région où toute

cicatrice est considérée, bien que souvent à tort, comme le stigmate d'une

maladie vénérienne.

D'ailleurs les faits prouvent que laguérison du bubon

traité

parl'incision et les

pansements ouverts, est très lente à s'effec¬

tuer (Voir les statistiques

comparatives).

B. Injections d'êther

iodoformê.

Cette

méthode, préconisée

par les docteurs

Verneuil et Humbert, découle,

comme

la

méthode Fontan, des connaissances nouvellementacquises sur la pathogénie du bubon et sa

transformation chancreuse.

Deux méthodes sont employées dans le traitementdesbubons

par l'éther iodoformê :

Injection après évacuation du pus, comme pour

les abcès

ordinaires;

Injection intra-cavitaire sans

évacuation. M. Humbert

emploieexclusivement la

première

des deux

méthodes. M. Ver¬

neuil s'en sert aussi pour les grands bubons et n'emploie la

seconde méthode que pour les bubons de petit volume.

Dans la première méthode, on fait une ponctionavec un

tro-

cart, on lave à l'acide borique et on injecte l'éther iodoformê.

On applique ensuite un appareil ouaté, fortement

compressif.

Il est nécessaire que les malades gardent le repos le plus

absolu.

Le plus souvent du pus se reforme, ce qui nécessite une nou¬

velle injection.

M. Verneuil, sans évacuation du pus, injecte le contenu

d'une ou deux seringues de Pravaz d'éther

iodoformê.

Il est

rare qu'une seule intervention suffise.

(26)

28

Les résultats obtenus àParisparaissent avoir été trèsbeaux,

si l'on enjuge par la thèse d'Eichstorff.

Ladurée moyenne du traitement n'aurait été que de 9jours.

Malheureusement, il ne nous est fourni que 15 observations.

D'autrepart, les médecins qui avaientessayé cette méthode,

l'ont vite abandonnée. C'est qu'en effet elle offre de nombreux inconvénients.

Tout d'abord, un liquide aussi volatil que l'éther doit s'éva¬

porer rapidement, aussi étroite qu'on puisse supposer l'ouver¬

ture de la plaie, et ne laisser par conséquent dans le fond de la

cavité du bubon qu'une masse pulvérulente de poudre d'iodo- forme, ou même refluer directement à l'état d'éther liquide.

On en revient alors au simple pansement iodoformé de toute plaie ou cavité suppurante. Cette méthode présente, par con¬

séquent, les mêmes inconvénients que la méthode par incision.

Le seul avantage est la ponction étroite. Le chirurgien, opé¬

rant un bubon, doit chercher à éviter par dessus tout l'inocu¬

lation chancreuse secondaire, source de toutes les complica¬

tions. MM. Verneuil et Ilumbert ne tiennent pas assez compte

des conditions indispensables d'occlusion et d'isolement de la plaie du bubon. D'autres expériences sont nécessaires pour

prouver l'excellence de cette méthode. En tout cas, il est cer¬

tain que ce procédé est extrêmement douloureux, car l'éther,

en outre de sa grande volatilité, distend la poche, comprime

les tissus enflammés et détermine, chez certains malades, des

douleurs parfois intolérables et qui peuvent se prolonger fort longtemps, jusqu'à l'absorption de l'éther. Cela seul suffirait à faire rejeter les injections d'éther iodoformé.

(27)

CHAPITRE III

PRINCIPES SUR LESQUELS DOIT REPOSER UNE METHODE

RATIONNELLE DU TRAITEMENT DU BUBON SUPPURÉ

Nous avons vu que les complications du bubon, décolle¬

ments, suppuration prolongée, cicatrices vicieuses et adhéren¬

tes, etc., étaient dues à la transformation chancreuse.

Quel sera donc le traitement rationnel de cette affection? Ce

sera évidemment celui qui mettra le bubon suppuré à l'abri de

la transformation chancreuse.

Le traitement par la méthode Fontan nous paraît parfaite¬

ment remplir cette condition. Les divers temps du manuel opératoire sont en effet des conséquences nécessaires des prin¬

cipes établis de notre temps sur la pathogénie du bubon et de

ses complications.

Le bubon est une collection purulente incluse dans les tissus.

Livré à lui-même, il est un danger pour l'organisme. Nous

ouvrirons1 donc le bubon pour donner issue au pus. Mais nous

avons vu que le bubon n'est pas chancreux par lui-même et qu'il ne le devient que par inoculation-secondaire.

Or, quelle est la grande porte d'entrée du streptobacille de Ducrey-Unna? C'est la plaie faite par le chirurgien. Il suffît

que la main de l'opérateur, que la région inguinale, incomplè¬

tement rasée et savonnée, que le bistouri soient souillés par le

pus du chancre, pour que le bubon subisse la transformation chancreuse avec ses multiples complications. Par conséquent,

(28)

- 30

il est absolument nécessaire

d'opérer dans les conditions de

l'asepsie la plus

rigoureuse.

D'autre part, les dangers

d'inoculation seront d'autant plus

grands que la

plaie d'ouverture

sera

plus vaste et que les pan¬

sements seront plus fréquents.

Au lieu donc de faire

une grande

incision et de renouveler fréquemment le pansement,

nous ferons une simple ponction et nous

laisserons le plus

longtemps possible en

place le pansement post-opératoire.

Une ponction

aspiratrice serait rationnelle, malheureuse¬

ment elle est impossible,

puisqu'il faut absolument chasser

tout le pus et le

produit

des

adénites suppurées est trop épais

pour être

extrait

par

aspiration.

Nous nous contenterons donc de faire au

bistouri étroit

ou

à la lancette une ponction, assez

large

pour

donner passage

au pus épais et

grumeleux, tout

en

n'offrant qu'un mince

champ

d'inoculation.

Nous savons de plus que la poche du

bubon suppuré,

une

fois le pus évacué, se

comble très difficilement et qu'elle con¬

tinue à suppurer longtemps

après l'opération. Elle forme, en

effet,une sorte de caverne

à parois inégales et dures, favorable

à la stagnation des

liquides et

au

développement des cultures

pathogènes.

L'indication sera donc : a) de

détruire les microbes

par

des

lavages

antiseptiques; b) d'injecter dans la poche une substance

antiseptique,

capable de combler, d'une manière permanente,

jusqu'aux

moindres anfractuosités et de donner un coup de

fouet à l'activité endormie des

parois buboniennes.

Par conséquent, une

fois

que nous aurons

expulsé tout le

pus par une

pression énergique, parce qu'il est épais et que le

bubon est une poche

multiloculaire à cloisons fibreuses assez

tenaces, nous laverons

l'intérieur de la poche

avec

une solu¬

tion antiseptique. Comme

de simples lavages seraient insuffi-

(29)

31

sants pour

détruire tous les streptocoques et staphylocoques,

nous maintiendrons à demeure la

substance antiseptique

par

un véhicule, telque la

vaseline

ou

l'éther. Nous

avons

montré

les inconvénients de l'éther dans notre

historique, il s'évapore

très vite en causant des douleurs intolérables.

La vaseline est

le véhicule de choix. Cette graisse minérale,

amorphe, inalté¬

rable mélange d'huile de

pétrole et de parafine, est demi-solide

à la température normale

du

corps

humain.

Elle se liquéfieà 42°, de sorte que,

portée dans unbain-marie

à la température de 45°

environ, elle peut être injectée très

facilement à l'état liquide dans le bubon.

Aussitôt qu'elle

a pris la température du

malade, elle retourne à l'état de

pom¬

made. Elle est donc très commode pour faire un

pansement

occlusif, interne et à demeure du bubon

ouvert.

Maintenant quel antiseptique devons-nous

choisir?

M. le médecin principal Fontan a

donné la préférence à

l'iodoforme, quoique ses propriétés

microbicides fussent

encore

fortement discutées en 1889. Les faits lui ont donné raison.

Aujourd'hui tous les chirurgiens

emploient cette substance

pour les pansements les plus délicats,

après des opérations où

l'antisepsie la plus rigoureuse doit être

suivie. On n'hésite plus

à introduire dans les plaies

abdominales profondes, consécu¬

tives, parexemple, à une ovariotomie ou

à

une

hystérectomie,

des tampons de gaze iodoformée, et les

succès

ne se

comptent

plus.

Et cependant la lutte fut vive entre les

partisans et les

adversaires de l'iodoforme.

M. le professeur agrégé Dubreuilh (de

Bordeaux) s'expri¬

mait ainsi dans le Bulletin médical du 4 novembre 1888.

« Comme on n'employait généralement pas

seul l'iodoforme

» et que, dans le pansement desplaies

fraîches,

on

employait

» d'autres antiseptiques en même temps que

lui,

on

était dis-

(30)

» posé à lui attribuer en

partie l'asepsie qui était le résultat de

» l'ensemble des précautions prises; dans le pansement des

» plaies déjà infectées ou des

chancres

mous, on

avait

remar-

» qué qu'il supprimait la mauvaise

odeur est tarissait les sécré-

» tions ».

M. Dubreuilh s'appuyait sur les expériences fort

bien

con¬

duites de savants allemands, tels que Ch. Heyn et Thorhild Rowing (.Der iodoform aïs

antisepticum, Fortschritte der

medicin, 15janvier 1887), Lùbbert

(Ueber

das

Vevhalten

von iodoform zum staphylococcus pyogenes aureus.

Fortschritte

der medicin, 1er juin 1887), Sattler de Prague

(Fortschritte,

15juin 1887).Cependant, commenous levoyons, M.

Dubreuilh,

tout en mettant en doute les propriétés microbicides de l'iodo- forme,lui reconnaissait des propriétés modificatrices des plaies,

dont il supprime les sécrétions.

Aujourd'hui, presque tous les chirurgiens admettent

les

propriétés antiseptiques de l'iodoforme. On les attribue

géné¬

ralement à la décomposition lente de cette substance, au con¬

tact des matières organiques, en acétylène et en iode. Pour Behring, c'est à l'acétylène que l'iodoforme doit ses

propriétés

antiseptiques. Pour Neisser, c'est à l'iode naissant.

Quoi qu'il en soit, il paraît aujourd'hui démontré que l'iodo¬

forme a des propriétés antiseptiques,

modificatrices

et anes- thésiques. C'est donc la substance de choix pour le pansement

à demeure de la poche bubonienne à parois anfractueuses

et inertes, favorables au développement des cultures pathogè¬

nes et peu susceptibles de donner naissance à des bourgeons

charnus.

L'opération terminée, quel est le pansement le plusrationnel

à appliquer sur la petite plaie?

Evidemment un pansement occlusif est rare, puisque l'ino¬

culation chancreuse du bubon se fait très souvent par les

mains du malade ou même de l'aide qui fait le pansement.

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