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en poudre, il a examiné, sans en exclure un seul, les bubons

traités pendant quatre

mois

en 1887 et 1888,

toujours à l'hôpi¬

tal maritime de Toulon. Il a trouvé que sur le même total de

41 cas :

2 ontguéri en 9 et 10 jours;

9 ont mis de 10 à 20jours;

4 » 20 à 30 jours;

9 » 30 à 40jours;

6 » 40 à 50jours;

11 » 50 à 125jours (chiffre maximum).

La moitié la plus favorisée, celle qui aurait guéri entre les

mains de M. Fontan en moins de 5 jours, a obtenu la cicatri¬

sation en un peu moins de 40jours. La moyenne générale, au lieu de 6 à 7jours, est de 41 à 42 jours.

M. le médecin principal Fontan ajoute :

45

« Notons que la moitié de ces bubons (20 sur

41)

ont

» subirdes débridements multiples, des cautérisations réitérées

» avec de la pâte de Vienne ou celle de Canquoin, le

thermo-» cautère, etc. Je n'invente rien; tout cela est sur les feuilles

» de clinique.

» Nous trouvons aussi, en analysant quelque peu ces

obser-» vations, que le pansement à l'iodoforme, institué dès le

» début, a toujours fourni des guérisons avant le quarantième

«jours; onze bubons sont dans ce cas, réalisant une sorte

» d'acheminement vers l'injection de vaseline iodoformée ».

M. Fontan a eu l'obligeance de nous envoyer la statistique

de tous les bubons opérés à l'hôpital Saint-Mandrier dejuillet

1889 àjuin 1894. Nous reproduisons ce tableau à la fin de

notre thèse. Nous avons pu, au moyen de ces 300 observa¬

tions, établir des statistiques comparatives concluantes.

Cette statistique nous montre deplus les très mauvais résul¬

tats de la méthode Fontan dans des cas elle ne pouvait

réussir (ganglions tuberculeux ou syphilitiques, fongosités,

invasion des parties voisines)et où le curetage était de rigueur

ou mal exécuté par un chirurgien qui n'en comprenait pas la technique.

De 1889 à 1894, sur 183 bubons opérés selon la méthode

Fontan à l'hôpital Saint-Mandrier : 123 ont guéri en moins de 10jours;

30 ont mis de 10 à 15jours;

8 » 15 à 20jours;

6 20 à 30jours;

enfin 16 opérations avecrechutes ont été considéréescommedes insuccès. Ces rechutes ontnécessité un autre traitement. Nous

verrons plus loin que presque tous ces prétendus insuccès sont imputables à des fautes opératoires.

Durant le même laps de temps, sur 116 bubons opérés selon

différentes méthodes (longue incision, lavage à l'iodure de potassium, drainage, lavage au

chlorate de potasse, thermo¬

cautère, lavage bichloruré, naplitolcamphré, phénol camphré,

mèche d'iodoforme, etc., etc ).

10 ont guéri en moins de 10 jours;

12 ont mis de 10à 15 jours;

25 » de 15 à 50 jours;

28 » de 20à 30jours;

41 » de 30à 190jours (maximum).

Un tableau établissant le pourcentage fera mieuxressortir la comparaison.

DURÉE MÉTHODE FONTAN AUTRES MÉTHODES

DU TRAITEMENT pour 100 pour 400

De 0 à 40 jouis (58 8

De 10 à 45jours .... 17 40

De 45 à20jours h 22

De 20 à 30jours 3,4 24

Insuccès . . . . 7,6 36

A Bordeaux, comme on le verra par les observations

détaillées qui vont suivre, la moyennede ladurée du traitement

par la méthode de Fontan, a été d'environ six jours et demi.

M., lemédecin principal Fontana eu la bonne fortune d'obte¬

nir d'excellents exemples comparatifs dans des cas de bubons

doubles chez un même sujet enappliquant un traitementdiffé¬

rent pour chaque bubon. Le terrain opératoire était le même,

ce sont les meilleurs exemples; malheureusement ilssont rares et nous n'avons pu en recueillir aucun à Bordeaux.

On voit alors chez le même sujet l'une des deux adénites

durer troisjours etl'autre trois mois.

Première observation. « Un jeune soldat revenait du

» Tonkin avecdeux bubonsénormes

prêts à

suppurer.

A droite,

» sur le plus petit

bubon, je fis

une

large incision (7

centimè-» très) qui

intéressait toute la

peau

décollée, et, après lavage

» au van Swieten,je pansai la

plaie à l'iodoforme

en

poudre.—

» Agauche,sur un

bubon plus large

que

le précédent, je

prati-» quai la ponction

étroite, suivie de l'expression et de

l'injec-» tion iodoformée, et cette cavité,qui

aurait

pu

contenir

un

œuf

» de canard, fut comblée en deuxjours.

» A droite, la cicatrisation ne se fit que

le vingt-cinquième

» jour et encore cela

est-il

un

résultat relativement bon, dû

au

» pansement antiseptique ».

Deuxième observation. « Un matelot se trouvait atteint

» du côté droit d'un bubon suppuré, ouvert depuis

plusieurs

» semaines etn'ayant point detendance

à la guérison. A gauche

» setrouvait un bubon plus récent que je pus

traiter et guérir

» par ma méthode en quelques jours et

cela bien avant la

cica-» trisation du bubon droit » (.Arch. de méd. nav., juill.

1889).

Insuccès. Dans quelques cas très rares les

suites sont

moins favorables, comme nous l'avons signalé.

Ainsi M. le docteur Fontan, en1889, a, sur 41 cas, observé

3 mécomptes, soit une proportion de 7,4 pour

100. Sur

ces

3 insuccès 2 fois le bubon devint chancreux ; il est àpeu près

certain que cette inoculation secondaire vint, soit

d'une faute

dans le pansement, soit de l'indifférence et de

l'indocilité des

sujets qui ne comprenaient rien à la rigueur

des précautions

antiseptiques, à moins que ces bubons ne fussent

de la caté¬

gorie si restreinte des bubons chancreux d'emblée

(voir

la

thèse deLasnet). Par les anciens traitements les

3/4 des bubons

devenaient chancreux (voir l'article Bubon du

Dictionnaire

de Jaccoud) ; avec la méthode Fontan, un

insuccès

est pres¬

que toujours imputable au chirurgien.

M. le médecin principal Fontan comptait encore un autre

insuccès, celui-là sans inoculation de chancre. Un bubon ancien était tellement fongueux et incapable de réparation qu'on dut abandonner les injections de vaseline iodoformée, quoiqu'elles eussent d'abord procuré une sensible amélioration.

Il fallut faire des débridements et un curetage de la cavité suppurante. Or, faut-il imputer ces fongosités et ces décolle¬

ments au traitement employé.

« Le fait m'est arrivé une seule fois, répond le docteur

» Fontan, tandis qu'avec les autres méthodes, plus de la moitié

» des bubons présentent tôt ou tard des décollements qui

» exigent des débridements multiples ».

Les quelques insuccès que nous constatons dans les observa¬

tions de Saint-Mandrier (7,6 pour 100) sontprobablement dus

à des fautes contre les indications ou contre le manuel opéra¬

toire; malheureusement les détails nous ont manqué à ce sujet.

Cette proportion d'insuccès, quoique très faible, aurait été considérablement réduite si le pansement occlusif collodionné

rare eût été appliqué.

Grâce à ce pansement, que M. Boyer et moi nous avons

expérimenté à Bordeaux, sur une trentaine de bubons opérés

selon la méthode Fontan, nous n'avons constaté qu'un seul

insuccès. Le bubon est devenu chancreux quelquesjours après l'opération, le malade n'a été guéri qu'au bout de 4 semaines (voir l'observation de Victor P ).

Le Dr Le Gollec, médecin de première classe des colonies,

dans les Archives de médecine navale d'octobre 1891, relate

une observation de nature à appeler l'attention sur une suite possible du traitement du bubon par l'injection de vaseline

iodoformée : l'enkystement de la vaseline avec guérison appa¬

rente et trajet flstuleux consécutif.

Nous signalons ce fait tout à fait exceptionnel, sans lui

attacher une grande importance.

Nous pouvons donc conclure : la guérison d'un bubon, opéré suivant la méthode Fontan, est à peu près certaine

dans une huitaine de jours, d'abord, si le chirurgien est inter¬

venu à propos et ensuite s'il a suivi exactement la technique opératoire.

Avantages. Nous ne nous étendrons pas sur l'étude des avantages de la méthode de Fontan; nous ne ferions que

répéter ce que nous avons dit plus haut. En résumé, la

méthode Fontan l'emporte sur les autres méthodes de traite¬

ment du bubon :

Par sa facilité d'application;

2" Par la guérison extrêmement rapide qu'elle entraîne ; Par la rareté des récidives et des complications;

4° Enfin par l'absence de cicatrice visible.

Pour bien établir l'excellence de la méthode que nous pré¬

conisons, il nous fallait unnombre considérable d'observations probantes et comparatives. Grâce à l'obligeance de M. le

médecin principal Fontan, de nos maîtres et de noscamarades

Brau etBoyer, nous avons pu recueillir environ 300 observa¬

tions. Nous nouscontenterons de donner intégralement celles qui nous sont personnelles et nous réunirons les autres dans

un tableau statistique, ce qui sera, nous l'espérons, suffisam¬

ment démonstratif.

7 lienrie

CHAPITRE VI

OBSERVATIONS ET TABLEAUX STATISTIQUES COMPARATIFS

OBSERVATION I

(Recueillie à l'Hôpital de Thuan-An par le médecin de2e classe

de la marine Baukat,

sous les ordres du médecinprincipal Cotte, fournie par lui).

X..., infirmier colonial, entreà l'hôpital militaire de

Thuan-An, le 9

sep¬

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