• Aucun résultat trouvé

Toullalan Grouin , A. Florian , A.C. Sans Mischel ,O. A. of the literature sphincter Detrusor disorders associated with deep endometriosis: Systematicreview profonde : revue de lalittérature vésico-sphinctériens Troubles associés àl’endométriose

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Toullalan Grouin , A. Florian , A.C. Sans Mischel ,O. A. of the literature sphincter Detrusor disorders associated with deep endometriosis: Systematicreview profonde : revue de lalittérature vésico-sphinctériens Troubles associés àl’endométriose"

Copied!
10
0
0

Texte intégral

(1)

Disponibleenlignesur

ScienceDirect

www.sciencedirect.com

REVUE DE LA LITTÉRATURE

Troubles vésico-sphinctériens associés à l’endométriose profonde : revue de la littérature

Detrusor sphincter disorders associated with deep endometriosis: Systematic review of the literature

A. Grouin

a,∗

, A. Florian

b

, A.C. Sans Mischel

a

, O. Toullalan

a

aServicedegynécologieobstétrique,centrehospitalierdeCannes,15,avenuedes Broussailles,06400Cannes,France

bServicedegynécologieobstétrique,centrehospitalierGabriel-Martin,38,rue Labourdonnais,97460Saint-Paul,Réunion

Rec¸ule30mai2017 ;acceptéle20octobre2017 DisponiblesurInternetle21novembre2017

MOTSCLÉS Endométriose profonde; Troubles

vésico-sphinctériens; Chirurgiedenerve sparing;

Prévention

Résumé

Contexte.—Chez les patientes atteintes d’endométriose profonde, les troubles vésico- sphinctérienssont responsablesd’unealtération de la qualité de vie indépendamment des douleurschroniquespelviennesoudesdyspareunies. Lachirurgiequiestleprincipaltraite- mentdel’endométrioseprofondepeutégalementengendrerdestroublesvésico-sphinctériens.

Leurrecherche etleurpriseen chargesontdonc indispensableschez lesfemmesatteintes d’endométriose.

Objectif.—Déterminerletypedetroublesvésico-sphinctériensassociésàl’endométriosepro- fonde,leuréventuellienaveclalocalisationanatomiquedel’endométrioseetleurpronostic aprèsunechirurgie.D’autrepart,nousavonsétudiélestroublesvésico-sphinctérienspostopé- ratoiresenprécisantleurnature,leurmoyendepréventionetleurpriseencharge.

Sourcesdocumentaires.—UnerevuesystématiquedelabasededonnéesPubMed®aétéeffec- tuéeàl’aidedesmotscléssuivants:«deependometriosis»,«urinarydisorders»,«voiding dysfunction»et«urinarydysfunction».

Auteurcorrespondant.

Adressee-mail:ameliegrouin@yahoo.fr(A.Grouin).

https://doi.org/10.1016/j.purol.2017.10.009

1166-7087/©2017ElsevierMassonSAS.Tousdroitseserv´es.

(2)

Sélectiondesétudes.—Lescritèresd’inclusionétaientlesarticlesoriginauxpubliésenanglais ouenfranc¸ais,concernantlesétudesrétrospectives,prospectivesetlesrevuesdelalittérature.

Résultats.—Dans un contexte d’endométriose profonde vésicale, les troubles vésico- sphinctériens(TVS) sont présents chez plus de50 % des patientes. Larésection du nodule endométriosiquepermetunefrancheamélioration,voireunedisparitiondecestroubles.Dans uncontexted’endométrioseprofondedel’étagepostérieurdupelvis,desTVSsontmisenévi- dencemêmeenl’absencedeplaintefonctionnelleurinaire.LesTVSsontplusfréquentsencas d’atteintecolorectaleetleurtauxvariede2à50%selonlesauteurs.Lachirurgiederésection d’uneendométriosepostérieure,améliorelessymptômesdécritsenpréopératoire,maisest égalementpourvoyeusedeTVSdenovopouvantallerjusqu’à47,5%.LapréventiondesTVS denovoestbaséesurlatechniquede«nervesparing»,c’est-à-diredepréservationdesnerfs végétatifs,permettantdediminuerlestauxdecomplicationspostopératoiresendessousde 1%pourcertainsauteurs.

Conclusion.—LesTVSassociésàuneendométrioseprofondeontunbonpronosticsileurprise encharge estadaptée. Ils doiventêtresystématiquementrecherchés paruninterrogatoire rigoureuxintégrant unquestionnairevalidé.Un examenurodynamiquepeutêtrediscutéen présenced’endométriosevésicale,ycomprischezlespatientesasymptomatiquesd’unpoint de vueurinaire. La prise encharge des TVSnécessite unerésection complète desnodules d’endométrioseprofonde.Danslecadred’uneendométriosepostérieure,ilfautréaliserune dissectionrespectantlesnerfsvégétatifsrétropéritonéaux.

©2017ElsevierMassonSAS.Tousdroitsr´eserv´es.

KEYWORDS Deependometriosis;

Detrusorsphincter disorders;

Nervesparing surgery;

Prevention

Summary

Context.—Detrusorsphincterdisordersimpactqualityoflifeincaseofdeependometriosis.

Surgery,whichisoneofthemaintreatments,isresponsibleofdetrusorsphincterdisorders.

Sincethen,itisessentialtolookforthosedisordersandfindtherightmedicalcare.

Objective.—Tospecifythedetrusorsphincterdisorders,itslinkswithanatomicallocalisation ofdeependometriosisanditsprognosisaftersurgery.

Methods.—A literaturereview was carried out viaPubMed® with thefollowings keywords:

‘‘deep endometriosis’’, ‘‘urinary disorders’’,‘‘voiding dysfunction’’ and‘‘urinary dysfunc- tion’’.Prospectiveandretrospectivestudiesaswellaspreviousreviewswereanalyzed.

Results.—Concerningbladderdeependometriosis,detrusorsphincterdisordersareobserved inmorethan50%.Resectionofthelesionsallowsaclearimprovementorevenadisappea- ranceofthedisorders.Concerningthedeependometriosisoftheposteriorpartofthepelvis, disordersarehighlightedevenifwomendonotcomplainofurinarytrouble.Detrusorsphincter disordersareobservedin2to50%andwomenwithcolorectallocalisationhavethehighestrate.

Resectionofthelesionsimprovesthesymptomsdescribedpreoperativelybutalsoprovidesde novodisordersofupto47.5%.Intermsofprevention,thenervesparingsurgeryrespectsthe pelvicnerveplexus,andreducespost-operativemorbiditytolessthan1%.

Conclusions.—Detrusorsphincterdisordersassociatedwithdeependometriosishaveaprogno- sisiftheirmanagementisadapted.Well-conductedinterviewsandstandardizedquestionnaires isnecessarytodiagnosisthem.Urodynamictestmaybediscussedincaseofbladderendome- triosis,includingforurinaryasymptomaticpatients.Themanagementofthedetrusorsphincter disordersrequiresacompleteresectionofthenodulesofdeependometriosis.Inthecaseofpos- teriorendometriosis,adissectionmustbeperformedrespectingtheretroperitonealvegetative nerves.

©2017ElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.

Introduction

L’endométrioseprofonde(EP)pelvienneestconnuedepuis denombreuses années pourêtre pourvoyeuse detroubles vésico-sphinctériens (TVS). Ces troubles passent encore

souventausecondplan,parrapportauxdouleurspelviennes chroniques, aux dyspareunies ouencore à l’infertilité. Ils sont pourtant responsables d’une altération de la qua- lité de vie. La multifocalité des lésions d’endométriose

(3)

etl’hétérogénicité des symptômes fonctionnels urinaires, ainsique leurphysiopathologie rendent l’analysedes TVS parfoiscomplexe.L’EPprésentesouventdifférenteslocali- sationsanatomiques, notamment au niveaupelvien. Dans la littérature il est courant de différencier l’atteinte des voies urinaires de celle postérieure. Dans les cas de l’endométriosedesvoiesurinaires(2à6%descas),c’estla vessiequiestprincipalementconcernée[1].L’endométriose infiltrel’épaisseurdudétrusorcequiengendredirectement lessymptômesurinaires.Lorsquel’EPatteintlapartiepos- térieuredupelvis(94%descasenviron),lesorganessuivants peuvent être impliqués : rectum, cloison rectovaginale, ligaments utéro-sacrés (US) et paramètres. Ces localisa- tions entraînent de fac¸on fréquente des TVS, alors qu’il peut ne pasy avoir d’atteinte vésicale associée. Dans ce cas,lesTVSsontexpliquésparlesimplantsd’endométriose localisés sur le péritoine qui provoquent une infiltration desplexusnerveuxrétropéritonéauxnotamment desnerfs hypogastriquesetduplexushypogastriqueinférieur[2].Ce système nerveux végétatifcontient les fibres parasympa- thiquesetsympathiquesàl’originedel’innervationvésicale sensitivomotrice;sonatteinteprovoquedoncdestroubles vésico-sphinctériensdifférentsenfonctionduniveaudela lésion.Lenon-respectdunerfhypogastriquecontenantdes fibressympathiquesentraîneuneincontinenceurinaire,une hyperactivitévésicaleouunevessieneurogène.Leslésions des nerfs splanchniques pelviens sont, elles,responsables d’atonievésicale.Enfin,l’atteinteduplexushypogastrique inférieurentraînedestroublesdelasensibilitévésicaleet delacontractiondétrusorienne[3].Danscettepopulation de femmes jeunes en âge de procréer, il faut également savoirprendreencomptelesTVSliéesàd’autresétiologies que l’endométriose (surpoids, atteinte neurologique péri- phérique notamment le diabète, TVS idiopathiques). Par ailleurs, des TVS sont décrits dans un contexte postopé- ratoire, la chirurgieétant le principal traitement de l’EP symptomatique.LesTVS,sontdanscecaségalement,liés aux lésions peropératoires des plexus nerveux végétatifs pelviens.

Quecesoitparatteintedétrusoriennedirecte,parinfil- trationouparlésiondirectedusystèmenerveuxvégétatif, les TVS sont donc associés à l’EP. Afin de proposer une prise en charge adaptée et optimale des TVS associés à l’endométriose,nousavonscherchéàpréciserleurnature exacte,leuréventuellienaveclalocalisationanatomique del’endométrioseetleurdevenirpost-chirurgical.D’autre part,nous avonsanalysé lesTVS postopératoires de novo enprécisantleurnature,leurmoyendepréventionetleur priseencharge.Pourcela,nousavonsréaliséunerevuede lalittératureportantsurlaprésencedeTVSassociéeàune EP,avecousanscontextechirurgical,etdanslecasd’une chirurgie,avantetaprèsl’intervention.

Matériel et méthodes

Nous avons réalisé une étude de la littérature à partir de la base de données PubMed. Une revue systéma- tique a été faite à partir des termes MesH suivants :

« deep endometriosis », « urinary disorders », « voiding dysfunction»et«urinarydysfunction».Lesarticlessélec- tionnésétaienttousceuxpubliésenfranc¸aisetenanglais

jusqu’en avril2017. Les articles ont été sélectionnés sur la base du titre, puis du résumé et enfin de l’article intégral.L’analysedesarticlesconcernaitlesétudesrétros- pectives et prospectives, ainsi que les revues de la littérature.

Quatre-vingt-huit articles ont été identifiés par la recherche PubMeddont 83 enanglais ou enfranc¸ais (soit 5 exclus pour raison linguistique). Quarante-six articles ont été exclus car non pertinents pour notre étude (le plussouventenrapportavecl’endométrioseurétérale,les biomarqueursd’endométriose,l’imagerieouencorelagros- sesse).Autotal,37articlesontétéprisencomptedansleur intégralité(Fig.1).

Résultats

Troubles vésico-sphincteriens avant une chirurgie d’endométriose profonde

Chezunepatientesouffrantd’endométrioseinfiltrantepro- fonde, la fréquence des troubles fonctionnels urinaires (TFU)paraîtsouventfaiblecomparéeauxautressymptômes gynécologiquesoudigestifs;enréalitéelledépendsurtout delalocalisationdel’endométriose.Dansunerevuedela littératurede2012,letauxdeTFUvariaitde2à48%lorsque l’endométrioseconcernaitl’étagepostérieurdupelvis,alors qu’il était entre 24,4 et 79,2 % lorsque l’endométriose atteignait l’appareil urinaire [4]. Cette tendance a été confirméeplusrécemmentparKnabbenetal.quiontétu- dié213patientesatteintesd’EPetdontunpeuplusdela moitiéavaitunelésiondesvoiesurinaires[5].Parmicelles porteusesdelésionvésicaleisolée,68,8%seplaignaientde symptômesurinairescontreseulement7,9%danslegroupe sans atteinte des voies urinaires.En cas d’atteinte isolée dupelvispostérieurilexisteégalementdesTFU,longtemps sousévaluéscarpeuétudiés.Ballesteretal.ontmisenévi- dence,dansuneétudeprospective,quequellequesoitla localisationanatomiquedel’EPpostérieure,ilyavaitune augmentationdesTFUchezlesfemmesporteusesd’EPcom- paréauxfemmesindemnesd’endométriose:cespatientes avaient significativement plus de symptômes mictionnels, unequalitédevieplusaltéréeetunInternationalProstate SymptomScore(scoreIPSS)plusaugmenté[6].Enpratique courante, lesnodules endométriosiques del’étage posté- rieur du pelviscoexistent fréquemment avecdes nodules dumusclevésical,engendrantainsiunegrandevariétéde symptômes urinaires [7]. Certains auteurs ont cherché à mieux préciser ces symptômes, lors deconsultations pré- opératoires soit par unsimple interrogatoire [8—13], soit parlebiaisdequestionnairesstandardiséstels quel’IPSS, le Bristol FemaleLower UrinaryTract Symptom Question- naire(questionnaireBFLUTS)[6,14,15]ouencorele Pelvic FloorDistressInventory(PFDI)etleMeasurementofUrinary Handicap (MUH)[16]. Lesdifférents symptômes retrouvés enfonctiondesauteurssontrésumésdansleTableau1.Les symptômeslesplusfréquentssontladysurieetlestroubles mictionnels.Lafréquencedessymptômesestextrêmement variableenfonctiondelafac¸ondontilssontrecherchéset varieentre4et100%.Ceschiffressontbeaucoupplusdispa- ratesquelestauxretrouvésdanslarevuedelalittérature deFadhlaoui et al.[17],qui lui,met enévidencela pré-

(4)

Idenficaon

Arcles idenfiés à la recherche dans la base de données :

n= 104

Arcles dépistés (tre et résumé) : n= 88

Arcles analysés en texte intégral pour éligibilité :

n= 37

DépistageEligibilitéInclus

Arcles analysés en texte intégral pour éligibilité :

n= 37

Doublons exclus : n= 16

Arcles non appropriés : n= 51 (n= 5 pour langage,

n= 46 hors sujets)

Aucun arcle exclus : n= 0

Figure1. DiagrammedefluxselonlaméthodePRISMA.

sencedes symptômes urinairesallantde3,4à15,4 %.On constatedansl’ensemble desétudesque nousavonsrele- vées que lorsque l’endométriose est à minima vésicale, le taux de TFU est toujours supérieur à 50 %, et quand l’endométriose n’atteint que le compartiment postérieur, cetauxestinférieurà50%(avectoutdefoisdanslasérie de12patientesdeLapasseetal.,67%depatientesseplai- gnant deau moins1 TFU [13]). Lesétudes d’Azaïs et al.

[9]etDubernardetal.[15]retrouventlesplusfaiblestaux deTFU.Dans l’étuderétrospective d’Azaïsetal.,ils’agit deTFUprésentsenpréopératoirechez16patientesayant étésélectionnéesparmi881femmesopéréesd’uneEPcar ellesrépondaientaucritèrederétentionmictionnellepost-

opératoire.Cestaux nereflètentdoncpas aumieux ceux delapopulationgénéraledepatientesatteinted’EP.Dans l’étudedeDubernardetal.,lestauxdeTFUmisenévidence parlequestionnaire BFLUTSsont nettementmoinsimpor- tantsque ceux relevés par Ballester et al. [6]. Pourtant, leseffectifssontsensiblementlesmêmes (respectivement 86et50patientes), lalocalisationdel’EPetle question- nairestandardisé sont lesmêmes. Maisles items ne sont pasrapportés de la mêmefac¸on parces 2auteurs. Alors queBallester et al.rapportaient des troubles mictionnels à22%,Dubernardetal.détaillaientces troublesmiction- nels (miction incomplète, miction par poussée, arrêt du débit,jethésitant)avecparconséquentdestauxplusfaibles

(5)

pour chaque sous-groupe, mais quitous cumulés dans un groupe«troublesmictionnels»atteindraientdestauxplus élevés.

Certainsauteurs ont cherchéà mettre enévidence un lien entre TFU et localisation anatomique de l’EP. Panel etal.dansleurétudeprospectiveportantsur30patientes (20avecatteinteantérieureetpostérieure,10avecatteinte uniquementpostérieure) nemontraient pasde différence significative sur le taux de TFU entre ces 2 groupes [16]. Mais pour d’autres, la localisation anatomique de l’endométriosesemblesignificativementcorréléeauxTFU.

Ainsi,dans lasérie deKnabben etal.[5],le taux dedys- urieétaitsignificativement plus importantdans le groupe atteint d’endométriose vésicale que dans celui atteint d’endométriosepostérieure(67%versus6%).PourBalles- ter et al. [14], le score IPSS et le questionnaire BFLUTS mettaientenévidencequel’endométriosedesparamètres est associée de fac¸on significative à une augmentation symptômes urinaires (et notamment mictionnels), à une altérationdelaqualitédevieetàunscoreIPSSaugmenté.

Ce même auteur a démontré dans une autre étude que l’endométriosecolorectale etvaginale est associée àune augmentationduscoremictionneletquelespatientesavec uneatteintecolorectaleontunscoreBFLUTSdequalitéde vieplusaltéré[6].

Afin d’étayer encore plus les troubles vésico- sphinctériens dans l’endométriose profonde quelques auteurs ont réalisé de fac¸on systématique un examen urodynamique (EUD)avant la prise encharge chirurgicale [6,16,18,19]. L’ensemble des anomalies urodynamiques constatées dans les différentes séries est résumé dans le Tableau 2. Les taux d’anomalies révélées par les EUD sontrelativementélevés,puisqu’onretrouveaumoinsune anomaliedans48%[6],83%[13],voire97,6%descas[16]

enfonctiondes séries.Lesanomalies lesplusrécurrentes sont l’augmentation de la pression de clôture urétrale maximale,l’hyperactivitéetl’hypersensibilitévésicale.Par ailleurs, chez des patientes atteintes d’endométriose et asymptomatiquesd’un point devueurinaire, ces troubles vésico-sphinctériens sont significativement plus fréquents lorsque l’endométriose est infiltrante et profonde. C’est ce que démontre Serati et al. en opposantun groupe de 12 femmes atteintes d’EP postérieure (avec une taille moyenne de l’endométriose de 3,1mm) à un groupe contrôlede13femmesatteintesd’endométrioseovarienne [19].Lespatientesdes2groupes,quin’exprimaientaucune plainte fonctionnelle urinaire, ont toutes réalisé un EUD avant leur opération. Une hyperactivité détrusorienne était significativement plus fréquente chez les patientes du groupe EP postérieure (91,7 % versus 7,7 %). Tous les paramètresdelacystométrieetdudétrusorétaientsignifi- cativementplusaltérésdans legroupeEPpostérieure;la pressiondétrusoriennemaximaleétaitplusimportantedans ce même groupe. Les résultats concernant l’association entre localisation anatomique de l’EP et les anomalies à l’EUD sont discordants. Pour certains auteurs [13,18], lesrésultatsdes EUDpréopératoiresn’avaientpas delien significatif avec la localisation anatomique, la taille ou encorelenombredelésionsdel’endométriose.Enrevanche Paneletal. [16]constataientque lespatientes ayantune EPpostérieureassociéeàunelocalisationvésicaleontune hypersensibilité vésicale et une douleur au remplissage

vésicalsignificativementplusimportantesquecellesayant uniquementuneEPpostérieure.

Lafréquence destroublesvésico-sphinctériensassociés à l’endométriose profonde (avec ou sans atteinte vési- cale)justifiedoncdelesrecherchersystématiquementpar uninterrogatoire rigoureux età l’aided’un questionnaire standardiséqui,s’iln’estpasrecommandéenpratiquecou- rante,al’avantagedequalifieretquantifiercesanomalies.

L’intérêtd’unEUDsystématiquen’estpasdémontré,mais pourrait être proposé en cas de localisation vésicale qui sembleêtrepluspourvoyeused’anomalies.

Troubles vésico-sphinctériens après une chirurgie d’endométriose profonde

TVS préexistants à la chirurgie

Ilexistedanscertainsarticlesquenousavonsdéjàdétaillés, unecomparaisonentrelesTVSavant etaprèslachirurgie d’endométriose.Mêmesi cesétudes sontpeunombreuses etportentsurdepetitseffectifs,ellessonttoutesenfaveur d’uneaméliorationfranche,voirecomplètedessymptômes en postopératoire. Dans l’étude de Chapron et al. [1], 77 patientes avaient des lésions d’endométriose vésicale opérée avec résectioncomplète dunodule. L’auteur étu- diait l’importance des symptômes fonctionnels urinaires (sans en détailler le type) par une échelle visuelle ana- logique : l’EVA était significativement inférieure dans le postopératoire.Lamême constatationétaitfaitedans les 3 sous-groupes suivants : endométriose vésicale, endo- métriose vésicale associée à une EP postérieure non symptomatique, endométriose vésicale associée à une EP postérieuresymptomatique.DanslessériesdeLangebrekke et al. [20], Kovoor et al. [12] et Kjer et al. [21] por- tant respectivementsur5, 21et 31patientes quiavaient bénéficié d’une résectioncomplète de leur endométriose vésicale profonde (associées le plus souvent à une autre localisation),touteslespatientesdécrivaientuneaméliora- tionsignificativedeleurssymptômesfonctionnelsurinaires (lesuivimoyenpost-chirurgicalétantrespectivementde12, 20et59mois).Lesmêmesconstatssontfaitslorsquel’EP neconcerne que l’étagepostérieur.Une étude rétrospec- tive portant sur 23 patientes opérées pour endométriose profondeavecrésectionrectosimgoïdiennemontraitqu’en postopératoire,aprèsunsuivimoyende24mois,ilexistait 100 %d’améliorationoudedisparitiondes TFUdécritsen préopératoire[11].L’étudeprospectiverécentedeBalles- teretal.utilisantlequestionnaireBFLUTSchez50patientes atteintes d’une EP postérieure avec indication chirurgi- cale,retrouvaitenpostopératoire,unequalitédevieetun score BFLUTS total significativement améliorés[6]. Enfin, une étude rétrospective comparait les TFU des patientes ayant une chirurgie d’endométriose profonde postérieure (avecrésectiondesUSourésectionrectovaginale)auxTFU de cellesayant eu une chirurgied’endométriose d’autres site[22].Unquestionnairecombinant leQuestionnairefor Urinary Incontinence Diagnosis (QUID) et le BFLUTS per- mettaitd’évaluerlestroublesdelamiction,l’incontinence urinaire d’effort et l’incontinence urinaire par império- sité.Lespatientesayanteuunerésectiond’EPpostérieure rapportaient toutes une amélioration de leur TFU, cette amélioration étant significativement plus importante que

(6)

Tableau1 Troublesfonctionnelsurinairesassociésàl’endométrioseprofondeavantunechirurgie.

Auteurs,année Nombredepatientes Modalité d’évaluation desTFU

TypedeTFU n(%) Localisation

anatomiquede l’endométriose Renneretal.,2017

[8]

113 Interrogatoire Dysurie 29(26%) EPpostérieure

Paneletal.,2016 [16]

30 PFDI,MUH ≥1TFU 23(77%) EPpostérieure

avecatteinte vésicaleassociée pour10patientes

Urgenturie 16(53%)

Pollakuyrie 15(50%)

Difficultémictionnelle 18(60%) Douleurvésicale 11(37%) Knabbenetal.,

2015

101 Interrogatoire Dysurie 6(6%) EPsansatteinte

vésicale

[5] Hyperactivitévésicale 2(2%)

16 Dysurie 11(70%) EPavecatteinte

vésicale Hyperactivitévésicale 2(12,5%)

Azaïsetal.,2015 [9]

16 NR Crampevésicale 2(12,5%) EPpostérieure

avecatteinte vésicaleassociée pour1patiente

Urgenturie 2(12,5%)

Pollakyuriediurne 1(6,5%)

IU 1(6,5%)

Pertedelasensibilité vésicale

1(6,5%) Ballesteretal.,

2014

50 BFLUTS ≥1TFU 23(46%) EPpostérieure

[6] Troublemictionnel 11(22%)

Urgenturie 11(22%)

IUparurgenturie 5(10%)

IUd’effort 12(24%)

Vessiepleinedouloureuse 14(28%) Kjeretal.,2014

[21]

31 Nonprécisé Pollakuyrie 31(100%) EPvésicale

associéeàune autrelocalisation dans87%descas IUparurgenturie NR

Nycturie NR

Mictiondouloureuse NR Boileauetal.,

2012[11]

23 Interrogatoire Douleurvésicale 6(26%) EPpostérieure (atteintevésicale

Dysurie 1(4%) NR)

Ballesteretal., 2011

153 BFLUTS,IPSS Douleurvésicale 46(30%) EPpostérieure

[14] Urgenturie 44(29%)

IUd’effort 23(15%)

Dysurie 22(14%)

IUparurgenturie 11(7%) Kovooretal.,2010

[12]

21 Interrogatoire dysurie 13(62%) EPvésicale

Urgenturie 11(52%)

Dubernardetal., 86 BFLUTS Mictionincomplète 10(12%) EPpostérieure

2008[15] Mictionparpoussée 5(6%)

Arrêtdudébit 5(6%)

Jethésitant 4(5%)

deLapasseetal., 12 Interrogatoire ≥1TFU 8(67%) EPpostérieure

sansatteinte vésicale

2008[13] Pollakyuriediurne 6(50%)

Urgenturie 6(50%)

Mictionparpoussée 5(42%)

(7)

Tableau1 (Suite)

Auteurs,année Nombredepatientes Modalité d’évaluation desTFU

TypedeTFU n(%) Localisation

anatomiquede l’endométriose Pollakuyrienocturne 3(25%)

Douleurvessiepleine 3(25%) Douleurenfindemiction 3(25%)

IUd’effort 2(17%)

Diminutiondela sensibilitévésicale

1(8%)

TFU:troublesfonctionnels urinaires;PFDI: PelvicFloor DistressInventory ;MUH :MeasurementofUrinaryHandicap; NR:non renseigné;BFLUTS:BristolFemaleLowerUrinaryTractSymptomQuestionnaire;IPSS:InternationalProstateSymptomScore;IU: incontinenceurinaire.

Tableau2 Anomalies à l’examen urodynamique chez les patientes atteintes d’endométriose profonde avant une chirurgie.

Auteurs,année Nombredepatientes Typed’anomalieàl’EUD n(%)

Paneletal.,2016[16] 30 ≥1anomalies 29(96,7)

Augmentationdelapressiondeclôtureurétralemaximale27(90)

Hypersensibilitévésicale 18(60)

Douleurauremplissage 13(43)

Altérationdelavidange 9(30)

Faibledébiturinaire 6(21)

Résidupost-mictionnel>10% 4(13)

Hyperactivitédétrusorienne 2(7)

Spagnoloetal.,2014[18] 25 Altérationdelavidange 10(45)

Augmentationdelapressiondeclôtureurétralemaximale 8(32)

Hyperactivitédétrusorienne 5(20)

Seratietal.,2013[19] 12 Hypersensibilitévésicale 12(100)

Capacitévésicalediminuée 12(100)

Hyperactivitédétrusorienne 11(92)

Douleurauremplissage 5(42)

Ballesteretal.,2014[14] 50 ≥1anomalies 24(48)

Débitmaximumurinaire<15mL/s 13(26)

Débit/pressionobstructive 9(18)

Débit/pressionéquivoque 5(10)

Résidupost-mictionnel>100mL 5(10)

deLapasseetal.,2008[13] 12 ≥1anomalies 10(83)

Hypertonieurétrale 4(30)

Instabilitéurétrale 3(25)

Dysurie 3(25)

Hypersensibilitévésicale 2(17)

Insuffisancesphinctérienne 2(17)

Résidupost-mictionnel>100mL 1(8)

Capacitévésicalediminuée 1(8)

Hypo-sensibilitévésicale 1(8)

dans le groupe contrôle. L’ensemble de ces données fait évoquerquelarésectioncomplète del’endométrioseper- metdecorrigerlesdommagescauséssurledétrusor,ousur leplexusnerveuxvégétatif.

Cesrésultats satisfaisantsonttousétéobservésàcourt terme aprèsl’opération.Ence quiconcerne les récidives des TFU à moyen et long terme, les données sont moins nombreuses etplus contradictoires. Schonmanet al. rap-

portaient une amélioration des TFU à type pollakyurie, urgenturieetdysuriedansprèsde93%descas,à60mois d’une résection de nodule vésical endométriosique [10].

Dans un contexte d’EP postérieure, l’amélioration à long terme nesemblepastoujours aussifranche. Dansl’étude unicentrique de Ruffo et al. [23], 774 patientes avaient bénéficié d’une résectiond’EP postérieure avecrésection digestiveetleursuivimoyenétaitde54mois.L’uniqueTFU

(8)

étudiéétaitladysurie, évaluéepar3questionnairestélé- phoniquesespacésdans lestempset aucuneamélioration significativedeladysurien’étaitconstatée.Deplus,Balles- teretal.[6]neretrouvaientpasdedifférencesignificative entrelesscoresdeBFLUTSpré-etpostopératoiresavecun délaimoyendesuivide66mois.

Seulement2auteursontcomparélesanomaliesurodyna- miquesavantetaprèsunechirurgiederésectioncomplète d’EPpostérieure.Dansles2sériesaucunedifférencesignifi- cativen’étaittrouvéesurledébitmaximalurinaire,ledébit moyen,levolumepost-mictionnel,lamesurepression/débit [6,18].

TVS de novo

Lalittérature estbeaucoup plusriche encequiconcerne l’apparitiondeTVSdits«denovo»,c’est-à-diresurvenant après la chirurgie. À l’exception de Li et al. qui retrou- vaientl’apparitiond’incontinenceurinaired’effortchezles patientes opérées d’une EP postérieure [22], l’ensemble desétudess’accordeàdéterminerquecesTVSconcernent lestroubles mictionnels, le typede troublemictionnel et leurfréquenceétanttrèsvariablesenfonctiondesauteurs.

Dubernardetal. mettaienten évidence,sur unesérie de 80 patientes, un score de BFLUTS significativement aug- mentéenpostopératoirepourlesitemsconcernantunjet hésitant,unemictionparpoussée,unarrêtdujeturinaire, une rétention aiguë d’urine, et une miction incomplète [15,24].Lestauxdecestroublesvariaientde32,5à47,5%.

Renneretal.relevaient,eux,grâceauGermanPelvicFloor Questionnaire, l’apparition de jet urinaire faible, lent et prolongé dans 22,4 % des cas et de sensation de miction incomplètedans18,4%descas[8].Larétentionurinairede novoestmoinsfréquentemaiselleestévoquéedansdenom- breusesétudes[8,9,15,25,26].Ellesurvienttoujoursdansun contextederésectiond’EPpostérieureetsontauxpeutaller jusqu’à12,5%[8]quandils’agit derétentionsaiguë.Les rétentionspersistantes neconcernent, elles, qu’un faible pourcentage de patientes : 1 patiente sur 15 pour Rozs- nyaietal. [25],1,8 %pour Azaïset al.[9].Au regard de l’étudedePossover2014,lespatientesayantprésentéune rétention urinaire aprèsrésection segmentaire du rectum oudesparamètressontplusexposéesàunrisqued’atonie vésicaleneurogènechroniqueavecpourconséquenceàlong termeuneréductiondesmictions,unfaiblejeturinaireet lanécessitéd’unemanœuvredeValsalvaoudeCrede[27].

Encas de persistance dela rétention urinaire, la réalisa- tiond’auto-sondage est le traitement leplus efficace. La neuromodulationsacréetestéessurdetrèspetitseffectifs offredesespoirsd’amélioration;ellenécessitedesétudes degrandeampleur[28].

LesTVSdenovoconcernentessentiellementlespatientes opéréesd’uneEPpostérieure,faisantainsiévoquerquele geste chirurgicalnécessaire dans ces conditionsest iatro- gène. Comme le précise Deffieux et al. dans un article de 2007 [29], les lésions peropératoires du système ner- veuxautonomejouentunrôlecrucialdansl’apparitionde troubles vésicaux après la résection d’endométriose pro- fonde située au niveau de la cloison rectovaginale, du rectosigmoïde ou encore des ligaments US. La série de Dubernardetal.[15]démontrentlelienentrerésectionde l’EPetTVSdenovoenfonctiondelalocalisationanatomique

des lésionset en fonction du geste chirurgical. Ainsi, les patientesopérées d’uneendométriose colorectaleavaient significativementplusdecomplications denovoàtypede jethésitant,arrêt dujet etvidange incomplète.Diguisto etal.démontraientdansunesériede28patientesqu’iln’y avaitpasdedifférencesignificativepourlessymptômesuri- nairesentrele groupe ayant euunerésectioncolorectale etceluiayant euunshaving (17 %versus 18 %) [30]pou- vantfaireévoquerquec’estladissectioncolorectaleplus quela résectionqui induitles lésions.Par ailleurs,parmi lespatientes ayanteuuneatteintedes ligamentsUS,une vidangeincomplèteapparaîtplusfréquemmentchezcelles ayanteuunerésectionbilatérale[15].PourAzaïsetal.le tauxderétentionurinairepersistantétaitsignificativement corréléàune lésionpalpable ducompartimentpostérieur ayantnécessitéunerésectioncolorectale[9].Demême,la résectionbilatéraledesUSetunecolpectomiepostérieure tendraientàaugmentercerisque.

Ilressortdecesdifférentessériesqu’unerésectionbila- téraledesUSouqu’unedissectioncolorectaleétendueplus oumoins associée àla résection colorectaleentraîne des complicationsurinairesmictionnelles.Maiscesconstatssont encontradictionavecceuxd’unarticlepubliéen2017qui met en évidence qu’il n’y a statistiquement pas plus de rétentionurinairelorsquelespatientesonteuunedissection bilatéraledesligaments utéro-sacrés,niaprèsunedissec- tionduvaginale oudel’espace rectovaginal [8]. Deplus, pourLi etal. iln’y avaitpas, chezles patientes opérées d’une EP postérieure, d’association significative entre la résection de l’endométriose et la présence d’un trouble mictionnel,aprèsunsuivimédiande4,9ans[22].

L’absence de troubles vésico-sphinctériens de novo récemmentmiseenévidences’expliquecertainementpar le développement de la chirurgie de préservation des nerfs végétatifs dite « nerve sparing ». Dans les 15 der- nièresannées,untravailessentieldecompréhensionetde reconnaissancedu systèmenerveux végétatifapermis de développercettetechniquequigarantitdebonsrésultatsen termedepréservationdelamorbiditévésico-sphinctérienne lorsde cured’endométriosepelvienne profonde. Dansun article très récent, Darwish et al. décrivaient de fac¸on détailléel’anatomiepelviennedusystèmenerveuxpermet- tant de réaliser au mieux la technique du nerve sparing danslarésectiondel’EP[3].Kavalarissetal.ontcomparé lesdifférentestechniques chirurgicalesdel’endométriose profonde etleurs résultats dans la littérature [31]. Seize essaisontété analysés,dans lesquelstoutes lespatientes avaienteuaumoinsunerésectionunilatéraled’unligament US.Lespatientesayanteuunetechniquedenervesparing n’ontdécritaucuncasd’auto-sondageàlongtermecontrai- rementaux patientes opéréessans nervesparing.L’étude prospectivedeCeccaronietal.[32],incluant126patientes opéréesd’endométriosepelvienneprofondeavecrésection digestivecomparaitungroupeAtraitéparlaparoscopieavec uneapproche dite «classique »à ungroupe Bopérépar laparoscopieavectechniquedunervesparing.Lespatientes du groupe A rapportaient un taux plus élevé de troubles fonctionnelsurinaires;letauxderétentionurinaireà1et 6moisétaitplusfréquent (p=0,035)etsans amélioration à 6 et 12 mois (p=0,018). Par ailleurs, le temps moyen d’auto-sondage était significativement plus court dans le groupe«nervesparing».L’intérêtdunervesparingaégale-

(9)

mentétémisenavantparErcolietal.quirapportaientune sériede31patientesayant bénéficiéd’une résectiond’un nodulerectalrétrocervicalparlaparoscopierobot-assistée avecnerve sparing (1 seule patiente a dû nécessiter une résectiondigestive) [33]. Ladysurie, dont l’évaluationse faisait par une échelle visuelle analogique notée sur 10, étaitsignificativementaméliorée à3moisdelachirurgie, avecpersistancedecetteaméliorationdansletemps(à6et 12mois).Leslimitesdecettetechniquesontévoquéespar Possover[27]quimontraitquedans lecas delésionspro- fondémentintriquéesauxparamètresle«nervesparing » n’étaitréalisablequesil’envahissementétaitunilatéralet parCampinetal.[34]quiprécisaientquelesstructuresner- veusesdevaientêtresacrifiéeslorsquelorsqu’ellesétaient infiltréesparl’endométriose.

Bot-Robinetal. ontrapportéla faisabilitédelarésec- tiondel’EPpostérieureparlaparoscopierobot-assistéesans complicationperopératoireàproposde6cas[35].Dansune sériede10patientesayanteuunerésectioncolorectalepar laparoscopierobot-assistée,Morellietal.rapportaientune bonnepréservation delafonction urinairepuisqu’à unan delachirurgieaucunefemmeneseplaignaitdeTVS[36].

Surdescohortesplusimportantes,ilnesemblaitpasyavoir debénéficedel’assistanceparrobotdanslapréventiondes TVSdenovo.Collin etal.ontétudié164femmes opérées parlaparoscopie robot-assistéed’une endométriose stade 4avecuntauxd’auto-sondageàlongtermede1,06%[37], cequicorrespondautaux observéchezlespatientes trai- téesparlalaparoscopiesansassistancerobot.Laprévention desTVSdenovosembledoncrésiderdanslatechniquedu nervesparing,plutôtquedansl’utilisationdurobot.C’est cequeconfirmeGingoldetFalcone[38]pourquiletauxde complicationspostopératoires,incluantletauxderétention urinaire,estinférieurà 1%dèslorsquelatechniquechi- rurgicaleest appropriée,avecune bonneconnaissancede l’anatomiepelviennepermettantunedissectionappropriée desespacesrétropéritonéaux.

Conclusion

Notre revue de la littérature souligne que les TVS asso- ciés àune endométriose profonde sont fréquents.Devant touttableaud’endométriose,lesfemmesdoiventbénéficier d’uninterrogatoire rigoureux,enyassociant unquestion- nairestandardisé,notammentchezlespatientesatteintes d’endométriosevésicaleoucolorectalecarellesprésentent plus de risque de TVS. L’examen urodynamique n’a pas montrésonutilitéenpratiquecliniquesystématique,mais resteunmoyensupplémentaired’objectiveretdequalifier lesTVS préopératoires.LesTVS ontunbonpronosticsila prise encharge chirurgicale est adaptée. La résectionde l’endométriosedevessiepermetunefrancheamélioration voire une disparition des TVS. La résection d’une endo- métriose postérieure améliore les symptômes décrits en préopératoire.Cette chirurgieestégalementpourvoyeuse deTVS denovo. Ils’agit principalement de troubles mic- tionnels,ayantunefréquenceplusélevéelorsderésection bilatéraledesligamentsUSoudedissectioncolorectale.Une dissectionpelviennerespectantl’anatomiedesnerfsvégé- tatifs rétropéritonéauxpermet une bonne prévention des TVSdenovo.

Déclaration de liens d’intérêts

Lesauteursdéclarentnepasavoirdeliensd’intérêts.

Références

[1]ChapronC,etal.Surgeryforbladderendometriosis:long-term resultsandconcomitantmanagementofassociatedposterior deeplesions.HumReprod2010;25(4):884—9.

[2]FauconnierA,ChapronC.Endometriosisandpelvicpain:epide- miologicalevidenceoftherelationshipandimplications.Hum ReprodUpdate2005;11(6):595—606.

[3]DarwishB,RomanH.Nervesparingandsurgeryfordeepinfil- tratingendometriosis:pessimismoftheintellectoroptimism ofthewill.SeminReprodMed2017;35(1):72—80.

[4]BonneauC,etal.Incidenceofpre-andpostoperativeurinary dysfunction associatedwith deep infiltrating endometriosis:

relevanceofurodynamictestsand therapeuticimplications.

MinervaGinecol2013;65(4):385—405.

[5]KnabbenL,etal.Urinarytractendometriosisinpatientswith deepinfiltratingendometriosis:prevalence,symptoms,mana- gement,and proposalforanewclinicalclassification. Fertil Steril2015;103(1):147—52.

[6]Ballester M, et al. Evaluation of urinary dysfunction by urodynamictests,electromyographyandqualityoflifeques- tionnaire before and after surgery for deep infiltrating endometriosis. Eur JObstet Gynecol Reprod Biol 2014;179:

135—40.

[7]SaccardiC,VitaglianoA,LittaP.Bladderendometriosis:asum- maryofcurrentevidence.MinervaGinecol2017;69(5):468—76.

[8]RennerSP, etal.Major andminorcomplications afterante- riorrectalresectionfordeeplyinfiltratingendometriosis.Arch GynecolObstet2017;295(5):1277—85.

[9]Azaïs H, et al. Persistent urinary retention after surgery for deep infiltratingendometriosis: a multi-center series of 16cases.ArchGynecolObstet2015;291(6):1333—9.

[10]SchonmanR,etal.Deependometriosisinflictingthebladder:

long-term outcomes of surgical management. Arch Gynecol Obstet2013;288(6):1323—8.

[11]Boileau L, et al. [Laparoscopic colorectal resection for deeppelvicendometriosis:evaluationofpost-operativeout- come]. J Gynecol Obstet Biol Reprod (Paris) 2012;41(2):

128—35.

[12]KovoorE,etal.Endometriosisofbladder:outcomesafterlapa- roscopicsurgery.JMinimInvasiveGynecol2010;17(5):600—4.

[13]de Lapasse C, et al. [Urinary functional and urodynamic preoperative evaluation of patientswith deep pelvic surgi- cal endometriosis: about 12 cases]. Gynecol Obstet Fertil 2008;36(3):272—7.

[14]BallesterM,etal.Preoperativeevaluationofposteriordeep- infiltrating endometriosis demonstrates a relationship with urinarydysfunctionandparametrialinvolvement.JMinimInva- siveGynecol2011;18(1):36—42.

[15]DubernardG,etal.Urinarycomplicationsaftersurgeryforpos- teriordeepinfiltratingendometriosisarerelatedtotheextent ofdissectionandtouterosacralligamentsresection.JMinim InvasiveGynecol2008;15(2):235—40.

[16]PanelP,etal.Bladdersymptomsandurodynamicobservations ofpatientswithendometriosisconfirmedbylaparoscopy.Int UrogynecolJ2016;27(3):445—51.

[17]FadhlaouiA,etal.Endometriosisandvesico-sphincteraldisor- ders.FrontSurg2015;2:23.

[18]Spagnolo E, et al. Urodynamic evaluation and anorectal manometrypre-andpost-operativebowelshavingsurgicalpro- cedurefor posterior deep infiltratingendometriosis: a pilot study.JMinimInvasiveGynecol2014;21(6):1080—5.

(10)

[19] SeratiM,etal.Deependometriosisandbladderanddetrusor functionsinwomenwithouturinarysymptoms:apilotstudy throughanunexploredworld.FertilSteril2013;100(5):1332—6.

[20] LangebrekkeA,etal.Endoscopictreatmentofdeepinfiltra- tingendometriosis(DIE)involvingthebladderandrectosigmoid colon.ActaObstetGynecolScand2006;85(6):712—5.

[21] Kjer JJ, et al. Full-thickness endometriosis of the blad- der: report of 31 cases.Eur J Obstet Gynecol Reprod Biol 2014;176:31—3.

[22] Li YH,et al. Boweland bladder function afterresectionof deeplyinfiltratingendometriosis.AustNZJObstetGynaecol 2014;54(3):218—24.

[23] RuffoG,etal. Long-termoutcomeafterlaparoscopicbowel resectionsfordeepinfiltratingendometriosis:asingle-center experienceafter900cases.BiomedResInt2014;2014:463058.

[24] DubernardG, etal. [Assessmentof theurinaryside effects aftersurgeryfordeeppelvicendometriosis].GynecolObstet Fertil2007;35(Suppl1):S1—7.

[25] RozsnyaiF,etal.Outcomesofsurgicalmanagementofdeep infiltratingendometriosisofthe ureterandurinary bladder.

JSLS2011;15(4):439—47.

[26] DonnezJ,etal.Rectovaginalseptum,endometriosisoradeno- myosis:laparoscopicmanagementinaseriesof231patients.

HumReprod1995;10(3):630—5.

[27] PossoverM.Pathophysiologicexplanationforbladderretention inpatientsafterlaparoscopic surgery for deeplyinfiltrating rectovaginal and/or parametric endometriosis. Fertil Steril 2014;101(3):754—8.

[28] NyangohTimohK,etal.Contributionofsacralneuromodula- tionto managepersistent voiding dysfunctionafter surgery for deep infiltrating endometriosis with colorectal involve- ment:preliminaryresults.EurJObstetGynecolReprodBiol 2015;190:31—5.

[29]Deffieux X, et al. [Voiding dysfunction aftersurgical resec- tion of deeply infiltrating endometriosis: pathophysiology and management]. Gynecol Obstet Fertil 2007;35(Suppl 1):

S8—13.

[30]DiguistoC,et al.[Robotic assisted laparoscopy:comparison ofsegmentarycolorectalresectionandshavingforcolorectal endometriosis].GynecolObstetFertil2015;43(4):266—70.

[31]Kavallaris A, et al. Follow-up of dysfunctional bladder and rectumaftersurgeryofadeepinfiltratingrectovaginalendo- metriosis.ArchGynecolObstet2011;283(5):1021—6.

[32]CeccaroniM,etal.Nerve-sparinglaparoscopiceradicationof deep endometriosis with segmental rectal and parametrial resection: theNegrar method.A single-center, prospective, clinicaltrial.SurgEndosc2012;26(7):2029—45.

[33]Ercoli A, et al. Robotic-assisted conservative excision of retrocervical-rectal deep infiltrating endometriosis: a case series.JMinimInvasiveGynecol2017;24(5):863—8.

[34]CampinL,etal.[Urinaryfunctionaldisordersboundtodeep endometriosisandtoitstreatment:reviewoftheliterature].

JGynecolObstetBiolReprod(Paris)2014;43(6):431—42.

[35]Bot-Robin V, et al. [Early evaluation of the feasibility of robot-assisted laparoscopy in the surgical treatment of deep infiltrating endometriosis]. Gynecol Obstet Fertil 2011;39(7—8):407—11.

[36]Morelli L, et al. Robot-assisted surgery for the radical treatmentofdeep infiltratingendometriosiswithcolorectal involvement:short-andmid-termsurgicalandfunctionalout- comes.IntJColorectalDis2016;31(3):643—52.

[37]Collinet P, et al. Robot-assisted laparoscopy for deep infil- tratingendometriosis:internationalmulticentricretrospective study.SurgEndosc2014;28(8):2474—9.

[38]GingoldJA,FalconeT.Theretroperitonealapproachtoendo- metriosis.JMinimInvasiveGynecol2017;24(6):896.

Références

Documents relatifs

Les mécanismes physiopathologiques responsables des troubles vésico-sphinctériens dans l’hydrocéphalie chro- nique de l’adulte, avant tout représentés par

Références NPNRecul moyen (années)Résultats sur la complianceRésultats sur la fonction rénaleRésultats sur la continenceRésultats sur laqualité de vie Zhang et

All the following definitions refer to the single vine of each cultivar: Two groups of infections were defined: 1) primary infections (genotypes observed first on the single

Les raisons de cette variabilité clinique ne sont pas connues, mais le début précoce de la dystrophie musculaire a été observé chez un patient EBS- DM porteur de mutations

l'atteinte pelvienne profonde touche le plus souvent le tube digestif sur la face antérieure de la charnière rectosigmoïdienne pour des raisons anatomiques de proximité avec la

Les facteurs de risque des troubles urinaires au cours du syn- drome métabolique sont l’HTA, un tour de taille élevé, un IMC élevé, la dyslipidémie et une glycémie

Il s’agit d’une étude prospective descriptive d’une série de cas réalisés sur une période de 3 ans (janvier 2011 à décembre 2013), incluant des patients présentant des

En dehors des bavardages et des conversations courantes de la vie quotidienne, les Yu'pas, et plus fréquemment les hommes, se conforment à des règle s très précises