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DOSSIER PÉDAGOGIQUE ICARE - DOSSIER PÉDAGOGIQUE LE 30 MARS AU CINÉMA

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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SSIER PÉDAGOGIQUE

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PÉDAGOGIQUE

LE 30 MARS AU CINÉMA

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Sur l’île de Crète, chaque recoin est un terrain de jeu pour Icare, le fils du grand inventeur Dédale. Lors d’une exploration près du palais de Cnossos, le petit garçon fait une étrange découverte : un enfant à tête de taureau y est enfermé sur l’ordre du roi Minos.

En cachette de son père, Icare va pourtant se lier d’amitié avec le jeune Minotaure nommé Astérion. Mais le destin bascule quand ce dernier est emmené dans un labyrinthe. Icare pourra-t-il sauver son ami et changer le cours d’une histoire écrite par les dieux ?

Synopsis

Parcours interactif

bit.ly/bot-icare ou scannez : Un parcours interactif à suivre avec

vos élèves pour découvrir la mythologie grecque et les personnages du film.

Pour tous les petits et les grands à partir de 8 ans !

Sommaire

Parcours interactif ...3

Galerie de portraits ...4

Icare, Dédale et le mythe du Minotaure ...6

1– Les Crétois, les plus vieux des Grecs ...10

2– L’enfance de Zeus, le roi des dieux, dans une grotte de la montagne crétoise ...11

3– La nymphe Europe, les amours de Zeus et la naissance du roi Minos ...12

4– Zoom sur les inventions géniales de Dédale ...13

5– Cnossos et son Labyrinthe, ce que nous apprend l’archéologie ...14

6– Jouer avec le taureau. La tauromachie sans mise à mort ...15

7– Peut-on lire le crétois ? ...16

Icare et le Minotaure par Jean-Yves Boriaud – Historia

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ARIANE MINOS

THÉSÉE DÉDALE

ASTÉRION

ICARE

PASIPHAÉ

Fille de Minos, roi de Crète, et de son épouse Pasiphaé.

Amoureuse de l’Athénien Thésée, elle lui donne la pelote de fil qui, déroulée, lui permet de retrouver son chemin dans le Labyrinthe après avoir tué le Minotaure. Elle s’enfuit avec lui mais il l’abandonne, pour rentrer à Athènes, dans l’île de Naxos.

Le ‘’Minotaure’’, fils de Pasiphaé et d’un taureau. Monstre carnivore (avec une préférence pour la chair humaine) tué, au fond du Labyrinthe, par l’Athénien Thésée.

Descendant des premiers rois d’Athènes, cet artiste hors pair s’est réfugié, après un crime, en Crète, auprès du roi Minos, pour qui il construit le Labyrinthe.

Fils de Dédale et d’une esclave du roi Minos. Enfermé dans le Labyrinthe avec son père, il s’en évade en sa compagnie grâce aux ailes fixées sur leurs épaules par l’architecte.

Les joints de cire des siennes ayant fondu sous l’action du soleil, dont il s’est trop approché, il tombe et disparaît dans la mer.

Fils de Zeus et de la nymphe Europe. Premier roi des Crétois, souverain juste et respectueux, en général, des lois, il n’a rien, dans la légende, d’un monstre cruel. Il meurt en Sicile, ébouillanté par de l’eau ou de la poix, à l’instigation de Dédale.

Fille du Soleil, épouse du roi Minos, elle est la mère du Minotaure, créature mi-animale et mi-humaine, fruit de ses amours avec un taureau. La légende n’en fait pas la mère aimante que nous voyons ici.

Fils d’Égée, roi d’Athènes, il exige de faire partie des jeunes gens qu’à la suite d’un meurtre, les Athéniens doivent régulièrement offrir en pâture au Minotaure. Grâce au fil donné par Ariane – soudainement amoureuse de lui, comme le montre éloquemment le film –, il parvient, après avoir tué Astérion, à s’enfuir avec sa bienfaitrice.

Galerie de portraits

Icare et le Minotaure

Par Jean-Yves Boriaud – Historia

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out part, dans cette histoire, des mésaventures d’une malheureuse reine, du nom de Pasiphaé. Digne épouse du roi Minos, elle s’éprend un beau jour, contre toute attente, d’un taureau, mais cela n’a rien d’une simple bizarrerie my- thologique. En fait, cette fille du Soleil est une double victime. Celle d’Aphrodite, impi- toyable déesse de l’amour, qui lui inspire ce sentiment monstrueux pour se venger d’un manque d’attention de sa part, et celle, sur- tout, de Poséidon, à la suite d’une sombre histoire de sacrifice manqué, due à l’incons- tance de son royal époux. Au moment où il re- vendique le trône de Crète, Minos demande en effet au dieu de la

mer de lui montrer, aux yeux de tous, son soutien, en faisant soudain apparaître devant lui un taureau,

que, bien sûr, il lui sacrifiera… Cette démons- tration impressionne fort les Crétois, qui l’ac- ceptent sans discuter pour souverain. Mais une fois au pouvoir, Minos, en admiration de- vant cet animal splendide, décide, en dépit de sa promesse, qu’il serait dommage de le tuer et, pour en perpétuer la race, le laisse en liberté au milieu de ses troupeaux. La co- lère de Poséidon, ainsi bafoué, est terrible : il rend le taureau furieux – nous le voyons au début du film – et suscite, chez l’infortu- née Pasiphaé, un irrésistible amour pour la bête. Intervient alors Dédale, héros athénien

au passé déjà chargé : ingénieur talentueux mais de tempérament jaloux, il vient de tuer, dans sa patrie, son neveu Talos (en le pous- sant du haut de l’Acropole !), coupable à ses yeux d’avoir inventé la scie. Pour ce crime contre nature, le tribunal athénien de l’Aréo- page l’a condamné à un exil définitif, et il a dû se réfugier dans la lointaine Crète, où le roi Minos a bien voulu l’accueillir. Là, pour com- plaire à la reine, épouse de son bienfaiteur, il accepte de lui fabriquer la génisse de bois qui lui permettra de recevoir l’« étreinte » du taureau de Poséidon. De cet accouplement naît bientôt un étrange personnage nommé Astérion, monstre au corps humain et à la tête de taureau. Pour les Grecs, cette créa- ture n’est dotée d’au- cune psychologie, ni d’ailleurs d’aucun de ces sentiments déli- cats, de cette sensibilité, que lui prête le film : c’est simplement un monstre, qui se nourrit de chair humaine et que Minos doit soigneu- sement cacher. Pour ce faire, il va demander à son architecte – aussi habile que perfide – de construire un « palais » compliqué, avec des couloirs et des escaliers assez nombreux et assez tortueux pour que n’importe quel vi- siteur non averti soit incapable d’y retrouver son chemin. Au fond de ce « Labyrinthe » se cache l’antre sinistre du monstre Astérion qui réclame, à intervalles réguliers, son hor- rible nourriture.

Heureuse coïncidence : les Athéniens doivent dédommager les Crétois pour un crime terrible, commis à l’encontre de la Crète par leur roi Égée. Venu à Athènes prendre part à tous les Jeux de la région, l’un des fils de Minos, Androgée, athlète hors norme, l’avait en effet emporté dans toutes les épreuves. Mortifié, Égée l’aurait alors jeté dans un piège mortel en le mettant au défi d’aller tuer un taureau – là aussi – extraordi- naire, celui de Marathon. Androgée ne dispose d’aucun pouvoir divin : il ne peut qu’échouer face à ce monstre et l’animal, effectivement, le tue. Quand Minos apprend le forfait d’Égée, il explose de rage et lance une expédition maritime contre

Athènes, devant laquelle il met le siège. La guerre traîne en longueur, les Athéniens se

livrent bien à quelques sacrifices humains mais cela ne mène à rien. À bout de res- sources, ils finissent par interroger un oracle sur le moyen de résoudre la crise. Sa réponse est claire : le siège cessera si l’on accorde à Minos… ce qu’il veut. Interrogé, le roi crétois exige alors qu’Athènes lui livre la subsistance d’Astérion, sous la forme, tous les neuf ans, d’un tribut de sept jeunes gens et sept jeunes filles. Heureusement, à Athènes, Thésée, fils d’Égée, veille au grain : c’est, comme Héraclès, un spécialiste de la destruction des monstres. Il décide donc de se glisser dans le contingent voué au sacrifice et parvient

ainsi, avec ses compagnons, jusqu’au fond du Labyrinthe, où il réussit à tuer le Minotaure. Il ne lui reste ensuite qu’à suivre, pour retrou- ver la lumière du jour, un fil précieux : celui que lui a confié Ariane, fille de Minos, et qu’il a pris soin de s’attacher à la cheville (le dé- but du film nous en montre abondamment la pelote). À son retour, il emmène la jeune princesse, que nous voyons inlassablement danser, dans la fiction, dans une cour latérale du palais de Cnossos que les archéologues ont retrouvée (lire p. 14) et dont le poète Homère dit que Dédale l’a effectivement conçue pour elle. Ariane paiera bien vite sa félonie, puisque, la nuit suivant sa trahison, Thésée l’abandon- nera dans l’île de Naxos. La mal- heureuse, malgré tout, ne s’enfon- cera pas, de dé- sespoir, dans les flots, comme le suggère le film : le soir même de son abandon, Dionysos, jeune et beau dieu, viendra l’enlever… pour en faire son épouse.

Mais en Crète demeure un autre traître, Dédale, que Minos, pour ses forfaits, enferme dans le Labyrinthe qu’il a lui-même créé. L’y rejoint son fils Icare et tous deux n’envisagent qu’une chose : l’évasion. Le Labyrinthe, clos du côté de la terre et de la mer, donne, heureusement, sur les airs… Et Dédale va concevoir, pour cette évasion, un moyen décisif : une paire d’ailes, qu’il attache

Icare, Dédale et le mythe du Minotaure

Ingénieur talentueux mais de tempérament jaloux,

Dédale vient de tuer, dans sa patrie, son neveu Talos

Furieux, Minos enferme le traitre Dédale dans le Labyrinthe

qu’il a lui-même créé

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à leurs épaules respectives. Tous deux s’en- volent donc vers la Sicile, où les attend un roi bienveillant, du nom de Cocalos. Tout à la joie de ce plaisir nouveau, le jeune Icare prend trop d’altitude et, en dépit des mises en garde de son père, se rapproche du Soleil, dont la chaleur fait fondre les joints de cire qui fixent ses ailes sur son corps. Ces ailes une fois dé- tachées, c’est la chute libre, et Icare tombe dans la mer, près de l’île de Samos. Son corps, selon certaines légendes, est retrouvé par Héraclès, qui lui

donne une sépul- ture. Consolation : cette mer, devenue

« mer Icarienne »

prendra alors son nom. Nous sommes bien loin toutefois de l’Icare du film, qui livre une version poétique, où, le héros, irrésistible- ment attiré par le Soleil, retrouve dans ses rayons son ami Astérion, pour disparaître, en extase, dans son rêve…

Quant à Dédale, effondré, il n’a plus qu’à poursuivre son aérienne route jusque chez Cocalos, dans la ville de Camicos (la future Agrigente) où il consacre ses ailes à Apollon, dieu solaire que la prétention de son fils risque d’avoir offensé.

Mais il serait vain de croire que la co- lère de Minos puisse s’éteindre avec l’an- nonce de la mort terrible du jeune Icare.

Celui à qui elle est attachée, c’est Dédale, l’architecte criminel à qui le roi doit sa honte mais dont il connaît le point faible : une inca- pacité totale à résister à un défi technique.

Aussi se jette-t-il personnellement à sa pour- suite et, dans chaque ville où elle le mène, il lance, avec une forte récompense à la clé, un challenge apparemment insoluble : comment faire passer un fil par les spirales d’une coquille d’es- cargot jusqu’à son extrémité ? Partout, c’est l’échec… jusqu’à ce que le roi parvienne à Camicos, où Cocalos, au bout de quelques jours, vient triomphalement lui présenter la solution : il suffit, lui explique-t-il, d’atta- cher le fil à une fourmi et de pousser le petit insecte à l’intérieur de la coquille. Solution ingénieuse et…signe évident de la pré- sence, dans les parages, du spécialiste des labyrinthes en tous genres, ce Dédale, seul être humain capable de résoudre pareil pro- blème… Ce qui, d’ailleurs, n’étonnera pas le spectateur du film, vu l’omniprésence de cette coquille d’escargot dans les préoccu-

pations de l’architecte, en un moment où il séjourne encore auprès de son roi crétois (Icare, d’ailleurs, en porte une en sautoir).

Démasqué, Cocalos doit alors promettre de livrer l’ingénieur à Minos. C’est sans compter avec la criminelle ingéniosité de Dédale, ex- pert, entre autres, en adductions d’eau. Il lui est donc facile de construire, pour alimenter la baignoire de Minos, dans les appartements mis à sa disposition par Cocalos, un discret système de tuyaux. À la place de l’eau, c’est de la poix brûlante qu’il y fait alors déver- ser sur le malheureux qui, nu dans son bain, meurt bientôt, atrocement brûlé. On dit aussi que Cocalos, plus prosaïquement, fit déver- ser par ses filles, sur le roi ainsi désarmé, des

bassines d’eau bouillante… Toujours est-il que Minos une fois disparu, Dédale, plein de reconnaissance envers son nouveau souve- rain, lui construit nombre de ces bâtiments spectaculaires dont il a le secret. Quant aux cendres du roi, ensevelies par ses compa- gnons dans un tombeau monumental, près de la ville sicilienne d’Héracléa Minoa, elles ne retrouveront la Crète que bien plus tard, au Ve siècle avant J.-C.

Comment faire passer un fil

par les spirales d’une coquille

d’escargot jusqu’à son extrémité ?

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i la Crète, île admirablement située en plein cœur de la Méditerranée et dotée d’un climat chaud et humide, est habitée dès les années 6000 avant J.-C., sa civilisation se développe surtout des an- nées 2700 aux environs de 1400. Les Égyp- tiens anciens connaissent bien, d’ailleurs, les Crétois, qu’ils appellent les Kephtiou, et avec qui ils ont des relations commerciales sui- vies. Ces Crétois, honnêtes cultivateurs, sont avant tout des commerçants dont les bateaux vont porter leurs produits manufacturés un peu partout en Méditerranée, à Chypre, en

Syrie et même en Italie. Leurs premiers sanc- tuaires, d’abord situés à flanc de montagnes, descendent bientôt dans les plaines, où se construisent, dans les années 2000 av. J.-C., des « palais », véritables centres politiques et religieux. Si beaucoup sont détruits aux alen- tours de 1700, on en reconstruit bientôt plu- sieurs, tout en édifiant bon nombre de « vil- las », moins ambitieuses que ces palais. En 1450, nouvelle catastrophe : tous ces édifices prestigieux sont détruits, et les Mycéniens, Grecs venus du Péloponnèse, s’emparent du pouvoir dans l’île entière.

1– Les Crétois, les plus vieux des Grecs

2– L’enfance de Zeus, le roi des dieux,

dans une grotte

de la montagne crétoise

ernier né du Titan Cronos, maître du monde, Zeus voit le jour, en grand danger, dans une grotte du mont Ida – au cœur de la Crète –, où est venue se réfugier sa mère Rhéa, lassée de voir le père de ses enfants les avaler systématique- ment à leur naissance : Cronos sait, sur la foi d’un oracle, qu’un de ses enfants le détrône- ra. Rhéa accouche donc secrètement, de nuit, et au matin, va porter au Titan, aussi naïf que glouton, une pierre enveloppée d’un linge, qu’il s’empresse de dévorer, persuadé qu’il s’agit là du sixième de ses rejetons. Le jeune Zeus va donc être élevé dans cette grotte, sous la surveillance de nymphes et de petits dieux locaux, les Courètes. Pour sa nourriture, il peut compter sur le miel que produisent, à son intention, les abeilles de l’Ida, et sur le lait d’une chèvre, Amalthée, dont la peau, à sa mort, lui servira d’armure (l’« égide »). Il ne quittera la Crète qu’à l’âge adulte et arrache- ra alors le pouvoir à son père indigne, Cronos, après l’avoir forcé à régurgiter ses cinq frères et sœurs.

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uand Zeus, le maître des dieux olympiens, aperçoit, sur le rivage de Tyr, ville de l’actuel Liban, la fille du roi local occupée à jouer à la balle avec ses compagnes, il en tombe aussitôt amou- reux. Impossible pourtant de se présenter à elle en tant que dieu : son rayonnement la consumerait immédiatement. Il préfère donc se transformer en un petit taureau blanc, aux cornes en forme de croissant de lune, qui vient se coucher, se rouler, aux pieds de la princesse. D’abord perplexe, elle cède à l’at- trait de ce sympathique animal et s’enhardit jusqu’à monter sur son dos. Zeus, qui n’atten- dait que cela, emporte alors sa belle cavalière, cramponnée à ses cornes, dans les flots : tous deux traversent la mer jusqu’en Crète, et plus précisément jusqu’à la ville de Gortyne. Là, ils s’unissent enfin, près d’une source et, sur- tout, sous des platanes qui, depuis, gardent toujours leurs feuilles. De cette union naîtront Rhadamante, futur juge aux Enfers, Sarpédon, qui sera roi de Lycie, et Minos, le mythique roi de Crète.

3– La nymphe Europe, les amours de Zeus et la naissance du roi Minos

4– Zoom sur les inventions géniales de Dédale

« D

aïdalos », en grec, signifie

« travaillé avec art » ou « in- dustrieux », et de fait, les An- ciens prêtent au « Dédale » de la légende un nombre infini d’inventions, parmi lesquelles, pêle-mêle, la vergue de bateau, le siège pliant pour dames, mais aussi :

• la hache ;

• le vilebrequin ;

• la colle de poisson ;

• le fil à plomb ;

• le foret ;

• le niveau.

En gros, tout ce qui permet à l’artiste, et surtout au sculpteur, de travailler. Cela étant résumé dans le film, quand, d’un coup de burin, père et fils font sortir de sa gangue une statue magnifique de la « déesse aux serpents », reproduction un peu décalée et fortement agrandie d’une statuette de cette déesse, datable des années 1600 av. J.-C. et découverte dans le palais de Cnossos. Plus globalement,

Dédale finit par représenter l’artiste universel, architecte, charpentier, forgeron… capable de tailler, dit-on plaisamment, des statues tellement proches du réel qu’il faut les attacher pour les empêcher de choisir la liberté. Seule ombre au tableau : l’affaire Talos. Neveu et apprenti de Dédale, il assimile tellement bien les leçons de son oncle qu’en s’inspirant de l’arête centrale du poisson, ou, selon d’autres, de la mâchoire d’un âne, il invente… la scie.

Puis c’est le compas, le tour du potier… Si bien que, jaloux, Dédale le précipite du haut de l’Acropole, crime qui lui vaut son exil en Crète.

La légende, rassurante, « sauve » malgré tout Talos, transformé en perdrix par Athéna avant de toucher terre. Parvenu dans la grande île de Minos, comme le montre abondamment le film, le génial Dédale se penche avec passion sur un exténuant problème : celui du plan du labyrinthe parfait exigé par son redoutable commanditaire.

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À 

quelques kilomètres d’Iraklion, on 15

fouille depuis 1878 une immense cité, celle de Cnossos. Elle se com- pose, autour d’une vaste cour centrale, de secteurs fortement différenciés : quartiers de magasins, avec des centaines de ces grandes jarres, plus hautes que lui, au milieu des- quelles déambule Icare ; sanctuaires ornés de fresques ; quartiers de résidence, à étages, au- tour d’un escalier et d’un « puits de lumière » pour la ventilation des différentes pièces.

Quartiers d’apparat, aussi, avec trônes, où des archéologues ont même voulu distinguer appartements de la reine et du roi… Avec aussi des bains (sacrés ?), des terrasses bor- dées de ces doubles cornes maçonnées et de ces doubles haches qui font la décoration du palais du film, comme aussi les nombreuses colonnes de soutènement, rouges, en forme de gros cigares. Sans avoir l’aspect pyramidal

du palais de la fiction, cela fait un ensemble tellement impressionnant que le grand « fouil- leur » de l’endroit, Arthur Evans, après avoir mis à jour, en 1903, 20 000 m2 de vestiges, s’ef- force d’y voir le palais de Minos, à ses yeux un roi-prêtre. Aussi demande-t-il à deux peintres suisses, les Gilliéron père et fils, de « complé- ter » dans ce sens les fresques parcellaires découvertes sur certaines parois… En réalité, on a affaire ici non à un palais unique mais à trois ensembles successifs, édifiés des an- nées 2000 aux années 1300 av. J.-C., date de la destruction définitive de ce qui devait être un immense édifice multifonction : à la fois sanctuaire, centre politique et commercial, il trônait au milieu d’une véritable ville mi- noenne, mais sans que l’on ait retrouvé, dans d’hypothétiques caves, la moindre trace du Labyrinthe, souterraine prison du Minotaure.

5– Cnossos et son Labyrinthe,

ce que nous apprend l’archéologie

6– Jouer avec le taureau.

La tauromachie sans mise à mort

ans la légende, le héros Héraclès, pour son septième travail, affronte l’abominable taureau de Crète, animal furieux qui dévaste l’île, mais il se

« contente » de le capturer. Pour les Crétois, pas question de tuer ce taureau, leur animal fétiche au même titre que le dauphin. Mieux ! Ils « jouent » avec lui, sur telle ou telle de ces cours qui jouxtent leurs palais-sanctuaires. Un voltigeur, du genre de celui que le jeune Icare croise en entrant dans Cnossos, prend appui sur les cornes de la bête lancée au galop, pour effectuer, au-dessus de son corps, un saut pé- rilleux, et se recevoir, sur ses pieds, derrière lui.

Simple spectacle ? Ou plutôt – dangereux – rite d’entrée dans l’âge adulte, et donc dans la communauté crétoise ?

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es Crétois écrivent et comptent. Et pour échanger des informations, ils gravent leurs messages, au poin- çon, sur des plaquettes d’argile. Problème : nous sommes incapables de déchiffrer leurs écritures. Énigmatique entre tous les docu- ments, un disque de 16 cm, trouvé dans une pièce anonyme du palais de Phaistos : disposé comme un jeu de l’oie, il porte, sur ses deux faces, 241 signes, sortes de hiéroglyphes sur lesquels, depuis 1908, date de la découverte par un chercheur italien, on s’acharne en vain : nulle part ailleurs on n’en a retrouvé les équivalents. Même chose pour les plaquettes d’usage courant, où l’on a dénombré environ 170 signes : le « linéaire A ». On y retrouve, pêle-mêle, des traits entrecroisés, droits ou

courbes, des cercles en forme de tête humaine, des maisons et des poissons stylisés, ainsi que des vases. Le tout réparti sur des lignes irré- gulières, complétées parfois derrière la pla- quette. La présence de fractions fait penser ici à des documents comptables. À moins qu’il ne s’agisse, à l’occasion, de textes religieux.

Mais on attend toujours le savant qui saura nous dire de quoi les Crétois peuvent bien ain- si « parler », aussi abondamment, entre eux, attente d’autant plus énervante que l’on sait parfaitement lire, depuis 1956, le « linéaire B » (87 signes), l’écriture qui a succédé à ce mys- térieux « linéaire A ». Et que l’on a découvert que, sous l’influence des Mycéniens venus du Péloponnèse, les Crétois, au moins à partir des années 1500… parlent grec.

7– Peut-on lire le Crétois ?

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Président-directeur général

et directeur de la publication Claude Perdriel Directeur éditorial Maurice Szafran Directeur éditorial adjoint Guillaume Malaurie

Rédacteur en chef Éric Pincas

Rédacteur en chef adjoint Victor Battaggion

Auteur Jean-Yves Boriaud

Si vous souhaitez organiser une projection scolaire, merci de contacter le distributeur BAC FILMS à l’adresse

programmation@bacfilms.fr

sur la mythologie grecque et les personnages du film !

Ou cliquez sur le lien : bit.ly/bot-icare

© IRIS PRODUCTIONS, IRIS FILMS, REZO PRODUCTIONS, PROXIMUS - 2021 - CRÉDITS NON-CONTRACTUELS

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Revisiter la mythologie grecque avec Icare

Dans les programmes

Niveau Discipline Objets d’étude CM1-CM2 Français

Héros, héroïnes et personnages

Se confronter au merveilleux, à l'étrange Vivre des aventures

Sixième

Français Le monstre, aux limites de l'humain Récits d'aventure

Histoire Récits fondateurs, croyance et citoyenneté dans la Méditerranée antique au Ier millénaire avant J.C. : Le monde des cités grecques

Rares sont les films qui mettent en scène l'Antiquité et ses légendes : c'est tout l'intérêt d'Icare de Carlo Vogele qui porte à l'écran les mythes fondateurs de la culture crétoise. Minos, Pasiphaé, Ariane, Thésée, Astérion (le Minotaure), Dédale et bien sûr Icare : tous les personnages-clés sont présents dans ce film qui reprend (parfois sous forme simplement allusive) l'essentiel du récit canonique que nous a laissé l'Antiquité. Les scénaristes se sont toutefois accordés quelques libertés afin de combler les non-dits du récit (notamment tout ce qui concerne le personnage d'Icare) et lui apporter quelques inflexions pour le mettre au goût du jour. Le film permettra donc d'introduire les élèves à tout un pan de la mythologie antique, tout en les faisant réfléchir sur les ressorts du récit et les valeurs qu'il véhicule.

Un film de Carlo Vogele, 2022

Type d’activité : Questionnaire de visionnage

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Sur l’île de Crète, chaque recoin est un terrain de jeu pour Icare, le fils du grand inventeur Dédale. Lors d'une exploration près du palais de Cnossos, le petit garçon fait une étrange découverte : un enfant à tête de taureau y est enfermé sur l’ordre du roi Minos. En secret de son père, Icare va pourtant se lier d’amitié avec le jeune minotaure nommé Astérion. Mais le destin bascule quand ce dernier est em- mené dans un labyrinthe. Icare pourra-t-il sauver son ami et changer le cours d’une histoire écrite par les dieux ?

Icare

Un film de Carlo Vogele (2022)

I/ L’UNIVERS DES MYTHES GRECS

L'histoire d'Icare est tirée de la mythologie grecque, et plus précisément des légendes qui prennent pour décor l'île de Crête.

1/ À quelle période ces mythes ont-ils été inventés ?

c Préhistoire c Antiquité c Moyen-Âge c Renaissance

2/ Fais une recherche et place l'île de Crête (où se déroule l'histoire d'Icare et du Minotaure) et la cité d'Athènes (dont vient le personnage de Thésée) sur cette carte de la Grèce.

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II/ QUI EST QUI ?

1/ Relie les noms des personnages du mythe à la phrase de présentation qui leur correspond.

ICARE c ARIANE c THÉSÉE c DÉDALE c PASIPHAÉ c

LE MINOTAURE c

(ASTERION)

MINOS c

2/ Maintenant replace les personnages sur l'affiche ci-contre, en t'aidant de la bande-annonce du film : https://youtu.be/oakj40C_rpQ

3/ Le Minotaure (Astérion) est-il présent sur cette affiche ?

Décris la manière dont il est représenté.

À ton avis, pourquoi le créateur de l'affiche du film a-t-il choisi de le représenter ainsi ?

c Il est le roi de Crète, le mari de Pasiphaé et le père d'Ariane.

c Inventeur ingénieux, il construit le labyrinthe à la demande de Minos.

c Femme de Minos, elle est la mère d'Ariane et d'Astérion.

c Fille de Minos et de Pasiphaé, elle aidera Thésée à sortir du labyrinthe.

c Il est le fils de Dédale.

c Il est le champion désigné par Athènes pour venir défier le Minotaure.

c Fruit de l'union de Pasiphaé et d'un taureau, il a le corps d'un homme et la tête d'un taureau.

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III/ LE MYTHE

1/ Connais-tu bien le mythe ?

Remets ses différents épisodes dans le bon ordre chronologique en t'aidant des images du film.

Thésée l’athénien débarque en Crète

pour affronter le Minotaure. Minos fait enfermer le Minotaure

dans le labyrinthe conçu par Dédale. Thésée s'enfuit avec Ariane, au grand désespoir de Minos.

Pasiphaé accouche d’un bébé au

corps d’homme et à la tête de taureau. Dédale et Icare s’enfuient grâce aux

ailes construites par Dédale. Thésée abandonne Ariane sur le rivage.

Thésée tue le Minotaure. Pour les punir, Minos enferme Dédale et son fils Icare dans le labyrinthe.

Ariane confie à Thésée un fuseau pour qu’il retrouve son chemin dans le labyrinthe.

2/ Notre vocabulaire garde des traces du mythe.

Donne les définitions du mot et de l'expression suivants : DÉDALE

NB : Ce mot est une "antonomase". Cherche la définition de ce procédé et donne d'autres exemples

LE FIL D'ARIANE

3/ La fin du film s'écarte du mythe, en quoi ?

Que penses-tu de cette réécriture du destin d'Icare, "le garçon qui s'approcha trop près du soleil ?"

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V/ BONUS : LES MOTS CROISÉS D'ICARE

Et maintenant à toi de répondre au défi et de venir à bout de cette grille de mots croisés !

HORIZONTALEMENT

2 L'île où se déroule cette histoire

4 Le héros qui viendra à bout du Minotaure.

6 Le roi de Crète

8 Elle aide Thésée à se retrouver dans le labyrinthe.

VERTICALEMENT 1 Il est le héros du film.

3 La cité dont est originaire Thésée.

5 Le prénom du Minotaure.

7 Il a conçu le labyrinthe.

9 Elle est la mère d'Astérion et d'Ariane.

1

3 9

2

4 6

8

7 5

IV/ LE MONSTRE

Le Minotaure est considéré comme l'un des monstres les plus célèbres de la mythologie grecque.

Mais, d'après le personnage d'Icare dans le film, "ce n'est pas lui le vrai monstre".

Voici les définitions du mot monstre dans le dictionnaire. Lesquelles correspondent à Astérion (le Mino- taure) tel qu'il est mis en scène dans le film ? Qui désigne Icare quand il parle du "vrai monstre" ?

Monstre, nom masculin singulier

1/ Être, animal fantastique et terrible (des légendes, des mythologies). — Animal réel gigantesque ou effrayant. Monstres marins : grands cétacés.

2/ Être vivant ou organisme de conformation anormale. Un monstre de foire.

3/ Personne d'une laideur effrayante.

4/ AU FIGURÉ Personne effrayante par sa méchanceté.

Définitions du dictionnaire LE ROBERT : https://dictionnaire.lerobert.com/definition/monstre

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I/ L'UNIVERS DES MYTHES GRECS

CRÊTE Athènes

II/ QUI EST QUI ?

3/ À la différence des autres personnages, le Minotaure est représenté partiellement (on ne voit que ses cornes), à l'arrière-plan (il est caché par les autres personnages) et sous la forme d'une silhouette en ombre chinoise.

Si le créateur de l'affiche l'a représenté ainsi, c'est sans doute pour préserver le mystère, pour ne pas déflorer l'intérêt du film : dans une œuvre consacrée au mythe de Dédale et d'Icare, on attend la manière dont le célèbre monstre (le Minotaure) va être représenté.

III/ LE MYTHE

1/ De gauche à droite et de haut en bas : 3 - 2 - 6 - 1 - 8 - 9 - 5 - 7 - 4

3/ Dans le mythe, Icare s'approche trop près du soleil, dont la chaleur fait fondre la cire qui attachait les plumes qui lui permettent de voler. Icare tombe dans la mer et se noie, au grand désespoir de son père.

Le film a choisi une fin à la fois plus positive et métaphorique (pour ne pas dire énigmatique) : en s'éle- vant dans le ciel, Icare rejoint son ami Astérion, qui a été tué par Thésée. On pourra réfléchir avec les élèves à la différence entre cette fin et celle du mythe, en s'appuyant sur la note d'intention du réalisa- teur Carlo Vogele : "Tout le monde s’attend à ce qu’Icare se brûle les ailes. Mais on voulait surprendre le public. Nous avons trouvé une solution au story-board qui consacre le lien entre Icare et Astérion, qui est vraiment au cœur du film. (…) Je pense que la morale du mythe "il ne faut pas aller trop vite trop haut au risque de se brûler" peut être mal comprise. Elle pourrait inciter à ne pas croire en ses rêves, à ne pas être curieux. Cette interprétation ne me convenait pas, donc le film raconte une autre histoire d’Icare, sans morale."

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IV/ LE MONSTRE

Le personnage du Minotaure tel qu'il est mis en scène dans le film correspond aux définitions 1 et 2 : c'est un être fantastique et "de configuration anormale" (il a un corps d'humain et une tête de taureau). En revanche il ne correspond pas aux définitions 3 et 4 : il n'est pas d'une laideur effrayante (en tout cas pas dans le regard du jeune Icare, son ami, ni de Pasiphaé, sa mère : ce n'est sans doute pas vrai des autres personnages), et il ne fait pas preuve de méchanceté (ce sont plutôt les autres, comme son père Minos ou la foule haineuse qui le conspue, qui sont méchants avec lui).

C'est d'ailleurs bien à Minos et à sa monstruosité morale (cruauté envers Astérion, Pasiphaé, les Athé- niens dont il veut se venger) qu'Icare fait référence quand il évoque le "vrai monstre".

On pourra lire aux élèves la note d'intention du réalisateur Carlo Vogele : "Curieux et sans a priori, Icare ne considère jamais Astérion comme un monstre, contrairement aux adultes. Comme un écho antique au Petit Prince, les choses ne sont pas toujours ce qu’on voit. Les enfants ne s’arrêtent pas à certains aspects qui peuvent bloquer les adultes. On retrouve cette vérité dans des films comme Le Géant de fer ou Mon voisin Totoro. Le monstre n’est souvent pas celui qu’on croit."

V/ BONUS : LES MOTS CROISÉS

1 I

C 3 9

A A P

2 C R E T E A

E H T H E S E E 4

E A I

6 M I N O S D P

E T E H

S E D A

A R I A N E 8

I L

O E

N 7

5

Pour aller plus loin

Un dossier historique rédigé par le magazine Historia : https://www.zerodeconduite.net/ressource-pe- dagogique/dossier-pedagogique-icare

Un parcours interactif (à partir de huit ans) pour découvrir la mythologie grecque et les personnages du film : bit.ly/bot-icare

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