RECHERCHES
SUR LACOMPOSITION CHIMIQUE
DES
TOISONS
DEBREBIS
I. -
CARACTÉRISTIQUES
DES TOISONSDE BREBIS DITES MOUILLEUSES
P. V. CHARLET,
A. C.FRANÇOIS,
A. M. LEROY Laboratoire de Zootechnie de l’Institut NationalAgronomique
PLAN DU
MÉMOIRE
I. - Introduction.
i)
But des recherches.2
) Composition
d’une toison.3)
Lagraisse
de laine.4)
Le suint.5
)
Débrisépithéliaux
etimpuretés.
6)
Humidité.7
)
La sécrétion sudorale chez la brebis.Il. -
Techniques
analytiques.i)
Fractionnement de la toison.2
) Étude
des extraits :a)
extrait éthéré ;b)
extraitalcoolique ; c)
extrait aqueux.3
) Dosage
de l’eau.III. - Prélèvement des échantillons.
IV. - Animaux étudiés.
V. - Résultats.
i) Hygroscopicité
des toisons.2
)
Teneur des toisons en humidité.3
)
Fractionnement des constituants des toisons.4
) Composition
de la fraction éthéro-soluble.5
) Composition
de la fraction soluble dans l’alcool.6) Proportion d’insaponifiable
et d’acides gras dans les différents extraits.7
)
Substances minéraleshydrosolubles : a)
chlorures ;b) potassium.
8)
Alcalinité des extraits aqueux des toisons.VI. - Interprétation et discussion.
VII. - Résumé et conclusions.
Bibliographie.
( 1
) Avec l’assistance technique de M. Pierre CATTIN-VII)AL. Ces recherches ont pu être réalisées
grâce aux crédits en provenance du Fonds textile, mis à notre disposition par l’intermédiaire du Fonds national du progrès agricole, sur l’initiative de la Fédération nationale ovine.
, 1. - INTRODUCTION
1)
But des recherchesLes éleveurs de
troupeaux
ovins constatentfréquemment
une affec-tion
qui éprouve
la toison des béliers et des brebis. Ces accidents s’ob- servent surtoutl’hiver,
etparticulièrement
chez les femelles en lactation.La toison se
charge
d’humidité entraînant sur l’animal une fermentationqui
altèrefréquemment
la laine si cet état seprolonge. Après
la tonte,les toisons mouillées stockées à l’air
sèchent,
mais lespropriétés
méca-niques
de la laine sont souventdéfectueuses,
car les fibres deviennent cassantes. Une fermentation activeapparaît
si les toisons mouillées sont stockées dans des conditions d’aération défectueuses. Cette affection atteintparticulièrement
les races donnant des agneaux d’hiver : Ile-de-France,
MérinosPrécoce,
Berrichon duCher, Southdown,
c’est-à-direune
grande partie
ducheptel
ovinfrançais.
L’étude des causes
d’apparition
des toisons mouillées se révèle àpriori
trèscomplexe.
Plusieurs facteurspeuvent,
eneffet,
intervenir dans le déterminisme de cette affection : facteurs individuels(impliquant
ou non un mécanisme
hormonal),
facteursalimentaires,
facteurs dus àl’environnement. ,
Afin de
permettre
l’étude ultérieure de la maladie par lesphysio- pathologistes,
il estindispensable
depréciser
lacomposition chimique comparée
des sécrétions sébacée etsudoripare
d’animaux normaux etd’animaux dits «mouilleux». Cette étude fait
l’objet
duprésent
mémoire.Toutefois,
il n’est paspossible,
chez lesovins,
de recueillir les sécrétions à l’état isolé et nous devons étudier lacomposition chimique
des toisons.Pour cette
raison,
il nousparaît
utile de résumer sommairement nosconnaissances sur ce
sujet.
2) Composition
d’une toisonLa toison d’un ovin est une association
complexe
de fibres delaine,
degraisse
delaine,
desuint,
de débrisépithéliaux, d’impuretés
diverseset d’eau. Une
atmosphère particulière
environne l’ensemble. La fonction de cette association est deprotéger
l’animal contre lesintempéries
et decontribuer à sa
régulation thermique.
Nos connaissances sur la
composition chimique
destoisons,
sontrelativement restreintes. Elles ont été résumées excellemment par FRENEY
en 1940. Il
convient, toutefois,
depréciser
laterminologie
utiliséepar les
différents auteurs.
Les
Anglo-Saxons désignent
sous le nom de « Yolk » lessubstances
produites
par l’animal etqui
sont adhérentes à la laine(B ARKER ).
Enélevage
et dansl’industrie,
on nomme souvent « suint » cet ensemble desubstances,
alorsqu’en
réalité ce terme necorrespond qu’à
unepartie
des
principes
adhérant à la laine. Ondistingue,
eneffet,
lagraisse
delaine,
ousuintine,
presque exclusivementlipidique,
et le suintproprement dit, produit hydrosoluble,
dont la teneur en substances minérales est élevée.Ces deux constituants
proviennent
des sécrétions sébacée etsudoripare
sans
qu’il
soitpossible,
nous le verrons, d’identifier cette dernière au suint.Notre but n’étant pas l’étude de la
laine,
nous nous bornerons àrappeler
que la fibre de laine est constituée par unescléroprotéine :
lakératine,
dont lacomposition élémentaire, approchée,
est la suivante :C5r,
5
;H 7 ,o;N8;S 3 , 5
;O2 0 ,2.
3)
Lagraisse
de laineV
ELLUZ et I«EDERER ont
publié
une excellente mise aupoint
danslaquelle
on trouvera laplupart
des référencesbibliographiques.
La
graisse
de laineprovient,
enpremière approximation
de la sécré-tion des
glandes
sébacées des ovins. Dès1 868,
HARmvtarrrr montre que lagraisse
de laine ne contient pas d’esters deglycérol.
Il montre laprésence
de stérols et de
cholestérol,
enparticulier. I,’isocholestérol,
trouvé parS CHUI . ZE
,
est enréalité,
non unmélange
destérols,
mais unmélange
dedeux alcools
triterpéniques :
le lanostérolC 3o H 5o 0
etl’agnostérol C aO H S8 0 (Wirrvaus
etTscHUSCH!).
En outre, on a découvert récemment lapré-
sence de
déhydrolanostérol
etde lanostérol.
A ces
principaux
alcoolsstéroliques
ettriterpéniques
de la cire delaine, s’ajoutent
les alcoolscérylique C 26 H sa OH
etcétylique C M H 610 H
de la série
aliphatique.
Enfin,
le traitement de la cire de laine par l’acétonepermet
d’isoler deux autres alcoolsaliphatiques :
l’alcoollanooctadécylique C, 8 H,, O ,
et l’alcool
lanylique C 21 H 4o (OH) z (K U WATA
etKATUNO). D ANI E L ,
I,!-DERER et VELLUZ trouvent que la suintine
contient,
en outre, deshydro-
carbures
qu’ils séparent
parchromatographie.
Ces alcools existent dans la cire de laine à l’état
d’ester, quoiqu’une petite
fraction soit sous forme libre( 1
à 2,5 p. 100 pour lecholestérol).
Le cholestérol est
accompagné
d’unepetite proportion (
i p. 100environ)
de cholestanol ou
déhydrocholestérol. Enfin,
sous l’effet de l’air et de lalumière,
certainscomposants s’oxydent
et l’on trouve, parexemple,
del’oxycholestérol
dans lagraisse
de laine.Les acides liés sous forme d’esters sont extrêmement variés. Ils
comprennent
à la fois des acides volatils tels que l’acideacétique,
l’acidebutyrique,
l’acideisovalérianique C 4 H 9 COOH,
et l’acidecaproïque C
5 H 11 COOH.
Annales de Zootechnie. - 1953.
ScHUI,z!,
en1 8 72 , puis
deS AN CT IS ,
en1 8 94 ,
ont isolé ces acides.&dquo;
On
peut, toutefois,
se demander avec FRENEY si ces acides ne pro- viennent pas dusuint,
car lagraisse
de laineanalysée provient
souventdes eaux de
désuintage.
De nombreux acides non volatils ont été
également
trouvés dans lagraisse
de laine : l’acidemyristique C 1a H 27 COOH,
l’acidepalmitique C1sHal
COOH
, l’acide stéarique C 17 H as COOH, l’acide hyaénique C 24 H 49 COOH,
l’acide
c é ro tiq ue C 2s H s1 COOH.
Laprésence
de l’acideoléique C 17 H aa COOH
n’a pas été confirmée. Parmi les acides de la série
aromatique,
l’acidebenzoïque C 6 H s COOH
a été mis en évidence par SCHULZE.Des acides à haute teneur en
oxygène,
les acideslanopalmitique C
16 H a2 0
3
etlanocérique C ao H 60 0 4
ont étéégalement
isolés de lagraisse
delaine.
Toutefois,
laséparation
de ces différents acides est difficile et les identifications ne sont pastoujours certaines,
comme lesoulignent
VEI,-L
uz et 1,EDEPER. ABRAHAM et HILDITCH, en 1935,
séparent
en effet lesesters
méthyliques
des acides gras de la suintine. Ils ’montrent que le constituantprincipal
est un solide cireuxqui
n’est pas l’acidecérotique
mais
qui possède
une formule similaire :C!sH!,02
ouC 27 H540 2’
Ils isolentd’autres constituants
représentés
par les formules suivantes :C 1s H ao 0 2’
et
C 1s H ao O a ; C 20 H 40 0 2
etC 2o H 4o O a (ou C lI H 38 0 3 ) ; C 30 H 80 O 4
etC ao H 60 0 4 (ou C 3o H 58 O 3 ).
Les acides dont les formuless’approchent
deC 1s H 30 0 a’
CaoH 60 0
4
etC 3 o H soO 3 (ou C3oH!s03)
seconfondent,
par leurspropriétés,
avec
respectivement
l’acidelanopalmitique,
l’acidelanocérique
et lalactone
lanocérique
décrits par DARMSTAEDTER et IjFSCHUTZ. ABRAHAMet HII,DITCH ne retrouvent, dans la
suitine,
aucun des acides de la sériealiphatique
normale(myristique, palmitique, stéarique, etc.).
Ils sou-lignent
que les acidesqu’ils
isolentpossèdent
un nombre d’atomes de carbonequi
est unmultiple
de 5, cequi
serait en faveurde structures isopréniques
oupolyterpéniques.
Bien
qu’il
soit difficile de donner unecomposition
moyenne, en raison des variations dues àl’origine
deséchantillons, voici, d’après
I,Ewxo-wITSCH et WARBURTOrr
quelques
caractèreschimiques
de lagraisse
de laine :M ILLER
donne la
composition
suivante : 14)
Le SuintLe suint est constitué par un
mélange
de substancesprésentes
dansla
lainebrute,
etqui
sont solubles dans l’eau froide. FRENEYsignale
queson
origine
nepeut
être localisée avec certitude dans une structureglan-
dulaire
particulière.
Il semble en effetprobable,
comme lesoulignent ScHUt,z!, puis HuMMEL, LIFSCHUTZ, puis
enfin Min ER ,
que les acides
de la graisse
de laine réagissent
avec le carbonate de potassium
issu
vraisemblablement des
glandes sudoripares
pour donner des savons depotassium
solubles dans l’eau etqui
constituent alors unepartie
du suint.Ainsi,
on nepeut
identifier le suint à la sécrétion sudorale desovins ; toutefois,
une fractionimportante
du suintprovient
de cette sécrétion.Néanmoins,
la définition du suintd’après
son caractère de solubilitédans l’eau n’est pas
exempte
decritique,
car lagraisse
de laine se trouveainsi en
partie
émulsionnée par les savonsprésents
dans la toison.C’est ainsi que
V AUQUELIN ,
enz8o 4 ,
concluait que le suint est unmélange
deproduits
savonneux contenantbeaucoup
depotassium,
ducarbonate de
potassium,
des acétates et deschlorures,
un sel de calcium et une huile animale. Enfait,
le suint ainsi défini parV AUQUEL I N
corres-pond
auliquide
obtenu au cours dudésuintage
des laines brutes par l’eautiède,
c’est-à-dire à unmélange
des constituants adhérant à la laine.C H E VR E UL
, puis
HARTMANN montrent que le suint contient des acides gras, sous forme de sels depotassium
et desodium,
deschlorures,
descarbonates,
ducalcium,
dessulfates,
desphosphates,
dumagnésium,
del’iode,
ducuivre,
dufer,
dumanganèse.
Enfin,
BuisiNE trouve que les eaux de suint contiennent de l’acidecarbonique libre,
du carbonated’ammonium,
del’urée,
du carbonate depotassium,
et sous forme de sels depotassium,
les acidesacétique, buty- rique, propionique, valérianique, caproïque, octylique, caprylique, caprique, palmitique, stéarique, cérotique, oléique, oxyoléique, lactique, succinique, hippurique, urique, benzoïque.
Là encore, ils’agit
de consti-tuants
provenant
à l.a fois du suintproprement
dit et de lagraisse
de laine.BuisiNE pense que le carbonate d’ammonium n’est pas un consti- tuant normal des toisons et
qu’il prend
naissance par fermentation deseaux de
suint, qui
sont extrêmement altérables. Le suint contient eneffet des substances azotées.
D’après
VEITCHet BENEDICT, la distribution de l’azote dans lesliqueurs
delavage
serait la suivante :Toutefois, F RENEY ,
surquatre échantillons,
en trouve un seul con-tenant de
l’ammoniaque.
Ces échantillons ne contiennent niprotéine,
niacide
urique. D’après
cet auteur, le suint contient 41 p. ioo decendres, principalement
des carbonates. MARKERet SCHULZE trouvent la compo-sition suivante : .
M
AUMENE et Roc!!,!r insistent sur la
quantité
demanganèse
rela-tivement
importante présente
dans le suint.F
RENEY
signale
enfin que le suintpeut présenter
une réactionacide,
alcaline ou neutre.Vauc!u!W rr, puis
CHEVREUL avaientdéjà souligné
que le suint de mouton est
alcalin ;
toutefois MAUMENE et ROGELET soutiennent que le suint est neutre etqu’il
devient alcalinaprès
une fer- mentationputride qui produit
du carbonate d’ammonium. Nos obser- vations ne confirment pas cette thèse.5)
Débrisépithéliaux
etimpuretés, pigment
coloréLes débris
épithéliaux
des toisons contiennent desprotéines
cellu-laires.
Toutefois,
les matièresétrangères
à la toison constituent une frac- tionplus importante.
Cesimpuretés
sont constituées depoussières,
deterre, de
graines,
de débrisvégétaux,
dedéjections liquides
et solides.hnfin,
RIMINGTON et STEWART isolent unpigment
soluble dansl’eau, apparenté
à la bilirubine etayant
pour formuleC 33 H 36 N 4 0 1o ,
la lanaurine.6)
HumiditéLes toisons contiennent normalement de l’eau dont le taux n’est pas constant. MILIER estime que le taux d’humidité varie entre 6 et 26 p. 100.
Nous verrons que cette valeur est
largement dépassée
dans certains cas.7)
La sécrétion sudorale de la brebisDuKES estime que la sécrétion sudorale s’effectue sur tout le corps des ovins.
Toutefois,
FRENEY pense que l’existence d’une sudation n’est pasdémontrée, d’après
sesexpériences :
en faisant courir desanimaux,
il nepeut
mettre en évidence un accroissement de la teneur en humidité de la toison. Par contre,l’injection
d’adrénaline provoque, chez labrebis,
une sudation abondante : les
glandes sudoripares
desovins,
comme celles deschevaux,
seraientadrénergiques.
II. -
TECHNIQUES ANALYTIQUES 1 )
Fractionnement de la toisonNous avons vu
qu’il
est très malaisé deséparer
la sécrétion sébacée de la sécrétionsudoripare
d’un ovin et que le suintpeut
contenir dessavons issus de l’action du carbonate de
potassium
de la sueur sur les esters de lagraisse
de laine. Enconséquence,
nous avons choisi deséparer, d’après
leurs caractères desolubilité,
un certain nombre de constituants des toisons brutes.La
comparaison
desquantités
extraites ainsirespectivement
detoisons d’animaux normaux et de toisons d’animaux dits
mouilleux,
doitpermettre
depréciser
les caractèreschimiques
essentiels de ces dernières.a)
Extrait éthéré : .’La
graisse
de laine étant soluble dans les solvantsorganiques,
nouseffectuons une
première
extraction par l’étheréthylique
dans unappareil
de
Soxhlet, pendant
8 heures(échantillon
de 5 g de laine séchée à l’étuveinfra-rouge) .
B ONSMA
, SuTTOrr,
et,plus
récemment CLARKet THOMAS ontproposé également
une extractionpréliminaire
à l’éther. Ces derniers auteursindiquent
que les acides et alcoolslibres,
ainsi que les esters, sont extraits par ce solvant.b)
Extraitalcoolique :
.’L’échantillon de laine est séché à 45°,
puis
extraitpendant
12heuresdans un
appareil
de Soxhlet par l’alcooléthylique 9 6 0 . D’après
CLaRKet
THOMAS,
les savons solubles dans l’alcool sont ainsientraînés.
c)
Extrait aqueux : .’La laine extraite à
l’éther, puis
à l’alcool est séchée. On la lave par 500 g d’eau à 40°. L’eau de
lavage
est filtrée sur filtre taré. Le résiduresté sur le filtre est lavé et séché. On lui
ajoute
les débrisvégétaux
que l’onsépare
de lalaine,
à lapince.
On obtient ainsi l’extrait aqueux inso-luble, qui
est constitué enmajeure partie d’impuretés.
Le filtrat constitue l’extrait aqueux soluble. Sur unepartie aliquote
on détermine la teneuren cendres par
évaporation, puis
calcination à 550°.2) Étude
des extraitsa)
Sur les extraits éthérés etalcooliques,
on détermine la teneur ensubstances
insaponifiables
et la teneur en acidesgras
insolubles dans l’eau.La méthode utilisée est
analogue
à celleproposée
par l’A. O. A. C.Après
extraction del’insaponifiable,
nousajustons
le titrealcoolique
à 5o p. ioo, acidifions et extrayons les acides gras.
Nous avons vérifié que
l’insaponifiable
et les acides gras ainsi isolésne sont extraits
quantitativement
ni parl’éther,
ni par l’éther depétrole.
Nous avons dû effectuer un traitement
supplémentaire
à l’aüde de benzinequi permet
une extraction satisfaisante.b)
Extrait aqueux :Sur l’extrait aqueux issu du fractionnement d’une
toison,
nous déter- minons les cendres.Par
ailleurs,
l’alcalinité d’un:extrait
aqueux obtenu àpartir
d’unéchantillon de
toison,
estégalement
déterminée :On
lave,
àplusieurs reprises,
5 g de toison avec 500 ce d’eau à4 o o ;
les eaux de
lavage
sont réunies ethomogénéisées.
On filtre.A 5o ce de
filtrat,
onajoute
10 ce d’acidesulfurique
N. On faitbouillir et,
après refroidissement,
on titre par une solution de NaOHN 10
en
présence
dephénolphtaléine.
Dans le but d’éliminer l’influence des savons, on sature 5o ce de fil- trat par du chlorure de sodium. On filtre et l’on titre ce filtrat comme
précédemment.
c) Dosage de
l’eau : .’Diverses méthodes ont été
proposées
pour doser l’humidité des laines.L’entraînement par le toluène semble donner les résultats les
plus
élevés.Toutefois,
cedosage
nepeut s’appliquer qu’à
depetits
échantillons.En raison de
l’hétérogénéité
destoisons,
nous avons choisi de sécher à l’étuveinfra-rouge, jusqu’à poids
constant, un échantillon relativementimportant :
ioo g de laine brute sont séchéspendant
24 heures. La tem-pérature
de l’échantillon nedépasse
pas75 -8 0 °.
Nous avons pu vérifier que ladéshydratation
estplus complète,
dans cesconditions, qu’à
l’étuveio5
o
pendant
24 heures.Nous
obtenons,
parexemple,
les résultats suivants :III. -
PRÉLÈVEMENT
DESÉCHANTILLONS
Le
prélèvement
d’échantillonscomparables
constitue uneopération capitale
dans l’étude que nous avonsentreprise.
La
composition
de la toisonvarie,
eneffet,
selon le lieu duprélève-
ment. MAGER
(cité
parBaRx!R), puis PxErr!Y,
montrent, parexemple,
que les variations de la teneur en
graisse
de laine sont considérables. Enconséquence,
nousprélevons
des échantillonshomologues
sur laligne
médiane tracée sur le dos de l’animal. Les échantillons
pèsent
environ500 g. Afin d’étudier la variation de
composition
des échantillons sur unmême
animal,
nousprélevons,
sur certainesbrebis,
trois échantillons :respectivement
à lapartie antérieure,
à lapartie
médiane et à lapartie postérieure
dusujet.
Les échantillons sont
placés
immédiatement dans des bocaux her-métiquement
clos ettransportés rapidement
au Laboratoire.Les échantillons
provenant
d’animaux normaux sontdésignés
parla lettre S
(Secs).
Les toisons d’animaux « mouilleux » sontdésignés
par la lettre M.Toutefois,
certains animauxprésentent
une toison dontl’humidité
semble,
àpriori, normale,
maisqui
a été antérieurement mouillée. Les échantillonscorrespondants
sontdésignés
par les lettres SM. Lesprélèvements
effectués à lapartie
antérieure sontdésignés
par(i),
ceux de lapartie
moyenne, par( 2 )
et lesprélèvements
effectués à lapartie postérieure
par( 3 ).
IV. - ANIMAUX
ÉTUDIÉS
Les animaux normaux et les animaux « mouilleux » sont choisis aussi
identiques
quepossible
en cequi
concerne leurâge.
Dix animaux S et douze animaux M sont étudiés. Ce sont des brebis de la race
Ile-de-France, appartenant
autroupeau
de M. Paul Dumont à Estrées-St-Denis(Oise).
Leurâge s’étage
entre i et 4ans.V. - EXPRESSION DES
RÉSULTATS
Il est
possible d’exprimer
les résultatsd’analyse
d’une toison deplu-
sieurs
façons
différentes. Onpeut,
enpremier lieu,
lesexprimer
pourioo g de toison
brute, comprenant
l’humidité. Mais onpeut également rapporter
les taux des constituants à ioo g de toisonanhydre.
Onpeut, enfin,
exposer les résultats pour ioo g de laine pure.Après
SuTTOrr etF
RENEY
,
nous estimons que ce dernier moded’expression
est lemeilleur ;
il
permet,
dans l’étudecomparative
que nous avonsentreprise,
de cons-tater immédiatement les différences entre les taux des substances adhé-
rant à la toison des différents animaux.
VI. -
RÉSULTATS 1) Hygroscopicité
des toisonsNous
recherchons,
enpremier lieu,
sil’apparition
des toisons mouil- lées n’est pas due à unehygroscopicité particulière
de ces dernières.Dans ce
but,
un échantillon de toison est séché à l’étuveinfra-rouge.
On en
pèse
100g que l’onplace
immédiatement dans une enceinte saturée de vapeur d’eau. Nous mesurons, parpesée,
laquantité
d’eau fixée par l’échantillonaprès
unséjour
allant d’une demi-heurejusqu’à 4 8
heuresdans cette même
atmosphère.
I,a tableau I résume les résultatsobtenus :
On constate que la
quantité
maximum d’eau est fixée en 24heures,
quoique
cette limite soitdéjà pratiquement
atteinte en r8 heures.Il existe des variations relativement considérables au sein des groupes S et M.
Toutefois,
les toisons de ces deux groupes ont uncomportement généralement identique :
les moyennes desquantités
d’humiditéreprises
ne sont pas
significativement
différentes.Seules,
lesquantités
d’humiditéfixée en
1/2
heureprésentent
une différencequi
est à la limite de lasigni-
fication
statistique.
2)
Teneur des toisons en humiditéLa détermination du taux d’humidité révèle immédiatement une
différence très
significative
entre les toisons des animaux normaux et celles des animaux « mouilleux ».Il est, dans ce cas, intéressant
d’exprimer
les résultats pour 100 g de toison brute. Le tableau II montre que le taux moyen d’humidité des toisons d’animaux mouilleux atteint41 ,6
p. zoo ; certaines toisons contiennentplus
de 5o p. 100 d’eau. Le taux moyencorrespondant
auxtoisons d’animaux normaux est
égal
à 27,z p. 100.On remarque que certains échantillons
qui semblaient,
àpriori,
seclasser dans le lot S contiennent en réalité des taux d’humidité
plus
élevésque certains échantillons du lot M.
Rappelons
que nous avonsréparti
les échantillons M et Sd’après
leur caractère extérieur d’humidité
appréciée
par le toucher del’animal,
ce
qui explique
ce chevauchement des valeurs que nous observons dans le taux d’humidité entre lesplus
humides des toisonsS,
et les toisons M lesplus
sèches.3)
Fractionnement des constituants des toisonsI,’application
destechniques analytiques
décritesprécédemment
conduit aux résultats
consignés
dans les tableaux III et IV.L’examen des deux tableaux
précédents permet
de constater lagrande variabilité,
d’un animal àl’autre,
des taux des différents consti-tuants de la toison. Ces différences s’observent d’ailleurs au sein des deux groupes d’animaux. Néanmoins les moyennes des
compositions
des toisons des animaux S diffèrent très nettement de celles des animaux M. Enparti- culier,
chez cesderniers,
les taux des extraits éthérés etalcooliques
sontplus
faibles que ceuxqui correspondent
aux toisons des animaux S. Lesteneurs en substances éthéro-solubles
présentent
une différenceparticu-
lièrement
importante.
Le
rapport
des taux des différents constituantscorrespondant
à100 g de laine pure dans les toisons sèches et
mouillées, respectivement, permet
de mettre en évidence cescaractéristiques.
Ainsi,
le taux de cendres des matières solubles dans l’eau est sen-siblement
identique
dans les échantillons S et M. Enfait,
le calculpermet
de montrer que,
seules,
les différences entre les tauxd’humidité,
d’extrait éthéré et d’extraitalcoolique
sontstatistiquement significatives.
L’étude des rendements en
laine, après lavage
à fond par l’oléate desodium, permet
de confirmer ces constatations(laine
conditionnée dans uneatmosphère
à6 5 ° d’humidité).
I,e rendement
plus
élevé que l’on observe pour les toisonsmouillées, après
conditionnement decelles-ci,
confirme doncqu’elles
contiennentun
plus
faible taux de substances adhérentes à la laine que les toisonsnormales. En d’autres termes, les toisons mouillées contiennent moins de
suint,
et surtout moins de suintine que les toisons normales.4) Composition
de la fraction éthéro-solubleL’étude de la
composition
de la fraction éthéro-soluble et de la frac- tion soluble dans l’alcool nouspermet,
eneffet,
de constater que la pre- mière est constituée presque exclusivement de substancesinsaponifiables
et d’acides gras insolubles dans l’eau.
Or,
nous avonsrappelé précédemment
que la fractioninsaponifiable
de la suintine est constituée par un
mélange
d’alcoolstriterpéniques
etd’hydrocarbures.
Les alcools de cette fractioninsaponifiable
sont liésen
majeure partie
à des acides àpoids
moléculaire élevé et insolubles dans l’eau. La fraction éthéro-soluble que nousobtenons,
s’identifie donc sensiblement à la suintine.Nous comparons, dans les tableaux VII et VIII, la
composition
del’extrait éthéré
correspondant
aux toisons mouilleuses et sèches.En moyenne, la fraction éthéro-soluble est donc constituée presque exclusivement de substances
insaponifiables
et d’acides gras àpoids
moléculaire élevé insolubles dans l’eau. I,a somme de ces
principes repré-
sente, en
effet,
97,3p. ioo de l’extrait éthéré.Nous constatons que, dans les toisons d’animaux normaux, la somme
des
quantités
de substancesinsaponifiables
et des acides gras insolubles dans l’eau nereprésente,
en moyenne, que 90,7p. 100 de l’extrait éthéré.Ainsi,
il existe dans ces toisons des substances à la fois éthéro-solubles ethydrosolubles, qui figurent
dans l’extraitéthéré,
mais sont éliminés par leslavages
au cours desdosages
des substancesinsaponifiables
et desacides gras.
Nous nous proposons
d’identifier,
dans un travailultérieur,
cette substance ou ce groupe de substances.5) Composition
de la fraction soluble dans l’alcool 960 I,aséparation
de la fraction soluble dans l’alcool9 6 0
en substancesinsaponifiables
et en acides gras insolubles dans l’eau estégalement
effectuée. Les résultats
correspondant
aux toisons sèches et aux toisons d’animaux « mouilleux », sontconsignés respectivement
dans les tablea.ux IX et X.Contrairement à ce que nous avons constaté dans l’étude de la frac- tion
éthéro-soluble,
nous observons ici que la somme «insaponifiable
+
acides
gras insolubles dansl’eau »,
nereprésente qu’une
faible fraction de l’extraitalcoolique.
Il faut en voir la raison dans le fait que cet extrait est constitué en
majeure partie
de savons.Nous avons
vérifié,
en outre, que le carbonate depotassium
estlégè-
rement soluble dans l’alcool à
9 6 0 ,
dans les conditions d’extraction réa- lisées parl’appareil
de Soxhlet.Ainsi,
l’extraitalcoolique
contient une fractionimportante
desconstituants
organiques
du suint. Or, nous avonsrappelé,
dans la pre- mièrepartie
de cetravail,
que ceux-ci sont très divers. le suint contient de nombreux sels depotassium
d’acides solubles dans l’eau. Il n’est donc passurprenant
que la somme «insaponifiable
-j- acides grasinsolubles,
»ne
représente qu’une
fraction de l’extraitalcoolique
total.6) Proportion d’insaponifiables
et d’acides gras dans les différents extraitsI,e tableau XI
indique,
en pour cent, le taux moyen de substancesinsaponifiables
et d’acides gras insolubles dans l’eau des extraits éthérés etalcooliques correspondant
aux toisons d’animaux normaux et d’ani-maux « mouilleux ».
L’extrait éthéré des toisons mouilleuses contient une
proportion
desubstances
insaponifiables plus élevée
que celles des toisons normales.Le calcul montre que cette différence est très
significative.
7)
Substances minéraleshydrosolubles a)
ChloruresLe
dosage
des chlorures est effectué parsulfocyanoargentimétrie.
Dix grammes de toison
anhydre
sont extraits à l’eautiède,
contenant 5 p. 100 d’acidenitrique.
On laisse macérer 4 heures.Après lavage,
oncomplète
à 250 ce. Leliquide
est neutralisé à l’aide de soudediluée,
déféqué
auferrocyanure
dezinc, puis complété
à 250 ce. On effectue ledosage
sur 100 ceaprès
filtration.Les taux moyens de
chlorures, exprimés
en chlorures desodium,
sontrespectivement égaux
à 1,13 p. ioo et I,IOpour ioo g de laine pure, dans les toisons sèches et mouillées.Toutefois,
la différence observée n’est passtatistiquement significative.
b)
Potassium : .’Le
potassium
est dosé dans les eaux delavage
de 5 g de toison brute.On amène le volume à 5oo ce. La
prise
d’essai est de 20 CC. Onprécipite
le
potassium, après minéralisation,
à l’état de cobaltinitrite depotassium
et de
sodium,
dont on titre lesgroupements
nitreux par lepermanganate
de
potassium (K AHN -HouGET-j A C QU OT).
Les teneurs des toisons S et M nesont pas
significativement
différentes.Pour 100g de laine pure, nous obtenons en moyenne 13,5 et m,7g de
potassium, respectivement
dans les toisons sèches et mouillées.Toutefois,
nous observons un autre faitqui peut
semblerparadoxal ;
en
effet,
l’alcalinité des extraits aqueux des toisons mouillées estplus
élevée que l’alcalinité
correspondante
des toisons S.8)
Alcalinitécomparée
des extraits aqueux des toisons M et S Les extraits aqueux des toisons Mprésentent
unpH plus
élevé que celui des toisons S. Les valeurscorrespondant
à celles-ci sont de l’ordrede 7 à
8. Pourcelles-là,
lepH
atteint souvent une valeursupérieure
à 9. Parailleurs,
noustitrons,
suivant la méthode décriteplus haut,
l’alcali-nité de ces extraits
aqueux.
Le tableau XII résume les résultats
obtenus, exprimés
pour 100g de laine pure.Le calcul montre que la différence des moyennes est très
significa-
tive.
Ainsi,
il est très nettement établi que l’extrait aqueux des toisons d’animaux « mouilleux» présente
une alcalinitébeaucoup plus
élevée que celle des extraits de toisons d’animaux normaux.VI. -
INTERPRÉRATION
ET DISCUSSIONSI,es résultats
précédents
montrent quel’apparition
des toisons mouillées n’est pas due à unehygroscopicité particulière
de la toison des animaux atteints de cette affection.Toutefois,
il y a lieu de noterqu’en
unedemi-heure,
les toisons M,préalablement
séchées etplacées
dans une
atmosphère saturée, reprennent
un taux d’humiditéplus
élevéque les toisons S. D’autre
part,
la dessiccationpréalable
des échantillons à8 0 °,
dans l’étuveinfra-rouge, peut
avoir entraîné des substances confé- rant unehygroscopicité
à la laine. Ce fait semble toutefoisimprobable.
Les
caractéristiques comparées
des toisons S et M montrent que ces dernières contiennent un taux d’humiditéqui
atteint en moyenne41 ,6 5
p. 100 de la toison
brute,
ou 127,27g pour ioo g de laine pure.Toutefois, simultanément,
le taux des substances solubles dans l’éther et dans l’al- cool est abaissé dans les toisons M. Les constituants minéraux - matières minéralestotales, chlorure, potassium
-présentent également
un tauxplus
faible dans les toisons d’animaux mouilleux que dans les toisons d’animaux normaux. L’ensemble de cescaractéristiques
est confirmépar le fait que les rendements en laine lavée à fond sont
plus
élevés pour les toisons M que pour les toisons S(après
dessiccation et conditionne- ment des échantillons dans uneatmosphère
à 60 p. iood’humidité).
En raison de la teneur élevée en humidité des toisons M, les rende-
ments
pratiques
en laine lavée à fond sont néanmoinsplus
faibles dansces dernières
(33,82
contre3 8,m
p.1 00 ).
Par
ailleurs,
il est intéressant de comparer le taux de matières miné- raleshydrosolubles,
que l’onpeut
attribuer avec certitude à la sécrétionsudorale,
aux taux de matièreséthéro-solubles,
constituées presque exclu- sivement desuintine, provenant
desglandes
sébacées. Parexemple,
cerapport prend
pour valeur o,555 et 0,942respectivement
dans les toisons S et M(rapport
dequantités correspondant
à 100 g de lainepure).
Cerapport traduit,
enpremière approximation, l’importance comparée
dessécrétions sébacée et
sudoripare.
On constate que cette dernière est rela- tivement très accrue chez les animaux M. Ilconvient, toutefois,
de sou-ligner
que cetteaugmentation
estrelative,
car, enfait,
les taux de sub-stances
provenant
de la sécrétion sudorale ne sont pas accrus en valeurabsolue chez les animaux M. En
effet,
les substanceshydrosolubles
su-bissent une
dilution, puisque,
ramenées à ioo g d’eau de latoison,
les concentrations en matières minéraleshydrosolubles atteignent
0,132 et 0,
075
respectivement
dans les toisons S et M.Tout se passe comme si la sécrétion
sudorale,
etparticulièrement
l’excrétion de
l’eau,
soient considérablement accrues chez les animaux M et que,simultanément,
la sécrétion sébacée soit diminuée. Cettehypo-
thèse est
appuyée
par le fait que l’alcalinisation des toisons mouillées estsignificativement plus
élevée que celle des toisons S.Or,
ADOLPHmet en évidence un
parallélisme
entre l’alcalinité de la sueur et son abon- dance.Toutefois,
ni l’excrétion dechlorures,
ni l’excrétion depotassium
ne sont
significativement
différentes dans les deux groupes d’animaux.Nos connaissances sur la sécrétion sudorale des animaux
appartenant
aux différentesespèces
et,particulièrement,
àl’espèce ovine,
sont actuelle-ment
trop
restreintes pour nouspermettre d’interpréter
ce fait.I,’alcalinité élevée des toisons M
permet d’expliquer pourquoi
lesextraits éthérés de ces dernières contiennent un taux de substances insa-
ponifiables plus
élevé que celui des toisons S. En effet, en milieu forte- mentalcalin,
les stérides de la suintine sontsaponifiés.
Les stérols libérés accroissent ainsi le taux relatifd’insaponifiable
des extraits éthérés.Mais, toutefois,
une autresinterprétation peut
être avancée : les toisons M contiendraient un tauxparticulièrement
élevé d’alcoolstriterpéniques,
lanostérols ou
agnostérol
ou encored’hydrocarbures.
Nous ne pouvons,actuellement,
nous prononcer entre ces différenteshypothèses, quoique
la
première
nousparaisse
laplus
vraisemblable. Elle est, eneffet, appuyée
par le fait
qu’il
existe unpourcentage plus
élevé d’acides gras dans l’extraitalcoolique
des toisonsM ;
les acides gras libérés des stérides parsaponi-
fication dans la toison se retrouvent, en
effet,
sous forme de savons.Simultanément,
le taux d’acides gras de l’extrait éthéré décroît(tableau XI),
et ce fait est en accord avec notrehypothèse.
L’ensemble des caractères
chimiques
observés au cours del’analyse
des toisons d’animaux normaux et d’animaux mouilleux nous
permet
de conclure que ces dernièresprésentent
une sécrétion sudoraleparticu-
lièrement
abondante, diluée,
maisprésentant
une alcalinité élevée.Simultanément,
la sécrétion sébacée est ralentie.VIII. -
RÉSUMÉ
ET CONCLUSIONSL’étude de la
composition chimique
des toisons d’animaux normaux et d’animaux dits « mouilleux »appartenant
à untroupeau
de la race Ile-de-France de larégion parisienne,
conduit aux conclusions suivantes :i)
Il ne semble pas quel’apparition
de toisons mouillées soitimpu-
table à une
hygroscopicité particulière
de ces toisons.2
)
Le taux d’humidité des toisons mouillées atteint en moyenne,41
,6
p. 100 ; celui des toisons d’animaux normaux est de 27,1 p. 100.3
)
Le fractionnement des constituantsrespectivement
extractibles parl’éther,
par l’alcool9 6 0
et parl’eau, indique
que les taux des substances adhérentes à la laine(graisse
de laine etsuint)
estplus
faible dans lestoisons mouillées que dans les toisons normales. Les taux d’extraits