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Delémont - En La Pran : Vestiges domestiques du bronze final

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Academic year: 2021

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La ure nc e F re i P a ro z Va lé rie P iu z L ou b ie r

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N 3

Avec des contributions de

Jehanne Affolter

Christoph Brombacher

Iann Gaume

Michel Guélat

Marlies Klee

Denise Leesch

Danièle Martinoli

Claude Olive

Nicole Pousaz

Laurence Frei Paroz

Valérie Piuz Loubier

caj 24

cahier d’archéologie jurassienne

Vestiges domestiques du Bronze final

DELÉMONT-EN LA PRAN 3

2013

ISBN 978-2-88436-034-0

(2)
(3)

Avec des contributions de

Jehanne Affolter

Christoph Brombacher

Iann Gaume

Michel Guélat

Marlies Klee

Denise Leesch

Danièle Martinoli

Claude Olive

Nicole Pousaz

Laurence Frei Paroz

Valérie Piuz Loubier

caj 24

cahier d’archéologie jurassienne

DELÉMONT - EN LA PRAN

3

(Jura, Suisse)

Office de la culture

Société jurassienne d’Emulation Porrentruy, 2013

(4)

Recherches et rédaction

Office de la culture

Section d’archéologie et paléontologie Hôtel des Halles

Case postale 64 CH-2900 Porrentruy 2 Tél. 032 420 84 51 Fax 032 420 84 99 sap@jura.ch www.jura.ch/sap Edition et diffusion Cercle d’archéologie de la Société jurassienne d’Emulation Rue du Gravier 8 Case postale 149 CH-2900 Porrentruy 2 Tél. 032 466 92 57 Fax 032 466 92 04 sje@bluewin.ch www.sje.ch (commandes d’ouvrages)

Publié avec le concours du Département de la Formation, de la Culture et des Sports et du Département de l’Environnement et de l’Equipement de la République et Canton du Jura

Code de citation préconisé

Frei Paroz Laurence, Piuz Loubier Valérie et al. Delémont - En La Pran (Jura, Suisse) 3.

Vestiges domestiques du Bronze final. Office de la culture et Société jurassienne d’Emulation,

Porrentruy, 2013, 240 p., 160 fig., 60 pl., 1 dépliant. (Cahier d’archéologie jurassienne 24).

A paraître dans la collection des Cahiers d’archéologie jurassienne consacrés à Delémont - En La Pran

CAJ 23 vol. 2 La nécropole à incinération du Bronze final déjà parus

CAJ 22 vol. 1 Environnement alluvial et premières installations humaines entre Mésolithique récent et âge du Bronze

CAJ 25 vol. 4 Occupations des Premier et Second âges du Fer dans le bassin de Delémont ISBN 978-2-88436-034-0

ISSN 1422-5190 2013

Office de la culture et

Société jurassienne d’Emulation CH-2900 Porrentruy

Illustrations de la couverture : vue du site lors des premiers travaux de décapage en hiver 1996. Pot décoré provenant de la fosse 298 (pl. 21.19).

Au dos de l’ouvrage : fragment de croissant d’argile (pl. 49.1).

Motif du fond : décor d’incisions horizontales encadrant une bande de trois incisions obliques alternées (pl. 10.14).

et de la Société jurassienne d’Emulation. La Collection est née de la collaboration

de la Section d’archéologie et paléontologie de l’Office de la culture et du Cercle d’archéologie de la Société jurassienne d’Emulation.

Rédaction, maquette et mise en pages Carine Deslex, Vincent Friedli,

(5)

1 Introduction. . . . . . .9

Laurence Frei Paroz 1.1 Un habitat du Bronze final en contexte terrestre . . . .9

1.2 Rappels du contexte et de la méthode de fouille . . . 10

1.3 Survol chronologique des périodes d’occupation du site . . . 10

1.4 Découpage géologique du site et localisation des occupations de l’âge du Bronze . . . 11

1.5 Remerciements . . . 14

2 Structures et organisation spatiale de l’occupation du Bronze final . . . .15

Laurence Frei Paroz, avec des contributions de Michel Guélat 2.1 Introduction . . . 15

2.1.1 Eléments de terminologie appliqués aux structures . . . 15

2.1.2 Choix de présentation et discussion sur l’attribution chronologique des structures . . . 15

2.2 Domaine A centre . . . 16

2.2.1 La zone d’intérêt 1 . . . 16

2.2.1.1 L’ensemble d’alignements 1 . . . 16

2.2.1.2 L’ensemble d’alignements 7 . . . 17

2.2.1.3 Les trous de poteau ou de piquet . . . .20

2.2.1.4 Les fosses . . . 21

2.2.1.5 Discussion et datation . . . .22

2.2.2 La zone d’intérêt 2 . . . .23

2.2.2.1 L’ensemble d’alignements 2 . . . .23

2.2.2.2 Les structures associées à l’ensemble d’alignements 2 . . . .23

2.2.2.3 Discussion et datation . . . .25

2.2.3 Les structures hors zones d’intérêt du domaine A centre . . . .25

2.2.3.1 Les fosses . . . .25

2.2.3.2 Les trous de poteau et de piquet . . . 31

2.2.3.3 Les fossés . . . .34

2.2.3.4 Les fosses avec résidus de combustion . . . .34

2.2.3.5 Les concentrations de produits de combustion . . . .36

2.2.3.6 La céramique isolée 508 . . . 37 2.2.3.7 Discussion et datation . . . 37 2.3 Le domaine A ouest . . . .38 2.3.1 Généralités . . . .38 2.3.2 La zone d’intérêt 3 . . . .38 2.3.2.1 L’ensemble d’alignements 3 . . . .38 2.3.2.2 La structure creuse 641 . . . 39 2.3.2.3 Discussion et datation . . . .40 2.3.3 La zone d’intérêt 4 . . . .40 2.3.3.1 L’alignement 4 . . . .40 2.3.3.2 Les fosses . . . .40

2.3.3.3 Les céramiques en fosses . . . 41

2.3.3.4 Discussion et datation . . . .42

2.3.4 Les structures hors zones d’intérêt du domaine A ouest . . . .42

2.3.4.1 Un éventuel bâtiment sur poteaux et structures associées . . . .42

2.3.4.2 Les fosses . . . .44

2.3.4.3 Les trous de poteau et de piquet . . . .46

2.3.4.4 Le fossé 288 . . . .48

2.3.4.5 Les céramiques isolées en couche A3 . . . .48

2.3.4.6 Les céramiques isolées en couche A4.141 . . . .49

2.3.4.7 Discussion et datation . . . .49

2.4 Le domaine A est . . . .50

2.4.1 La zone d’intérêt 5 . . . .50

2.4.1.1 L’alignement 5 . . . .50

2.4.1.2 L’alignement 6 et la fosse 36 . . . 51

2.4.1.3 Les épandages de mobilier et structure associée . . . 52

2.4.1.4 Les trous de poteau ou de piquet . . . .53

2.4.1.5 La fosse 214 . . . .54

2.4.1.6 Discussion et datation . . . .54

(6)

2.5.3 Autre type de fosse . . . .66

2.5.4 Les trous de poteau et structures apparentées . . . .68

2.5.5 Discussion sur les occupations du domaine B . . . .69

2.6 Le domaine C . . . .69

2.7 Le domaine D . . . 70

2.8 Le domaine F . . . 71

2.9 Conclusion sur les occupations du Bronze final . . . 71

2.9.1 Une plaine propice à l’habitat et à l’agriculture . . . 71

2.9.2 La répartition du mobilier révèle la présence de bâtiments . . . 71

2.9.3 De l’argile et du bois comme matériaux de construction . . . 71

2.9.4 Mais où sont les foyers ? . . . .72

2.9.5 Un pot sous ma maison ? . . . .72

2.9.6 Des structures annexes . . . .72

2.9.7 Les fosses à pierres chauffées . . . .72

Notes . . . 74

3 La céramique du Bronze final . . . .75

Valérie Piuz Loubier 3.1 Introduction . . . 75

3.2 Méthodologie et définitions . . . 75

3.2.1 Identification des zones d’intérêt . . . 75

3.2.2 Recherche des comparaisons typologiques . . . 76

3.2.3 Cartographie . . . 76 3.2.3.1 Les répartitions . . . 76 3.2.3.2 Les connexions . . . 76 3.2.3.3 Les densités . . . 78 3.3 Etude de la céramique . . . 78 3.3.1 Caractéristiques générales . . . 78

3.3.2 Contexte de découverte et datations 14C . . . 79

3.3.2.1 Le domaine A : une plaine d’inondation . . . 79

3.3.2.2 Les domaines B, C, D et F, en lien avec l’activité du chenal, et le domaine E . . . .80

3.3.2.3 Structures constituées de mobilier : les amas de céramiques . . . 81

3.3.3 Domaine A centre . . . .83

3.3.3.1 Zone d’intérêt 1 : les ensembles d’alignements 1 et 7 . . . .83

3.3.3.2 Zone d’intérêt 2 : l’ensemble d’alignements 2 . . . .89

3.3.4 Domaine A ouest . . . .90

3.3.4.1 Zone d’intérêt 3 : l’ensemble d’alignements 3 . . . .90

3.3.4.2 Zone d’intérêt 4 : l’alignement 4 et les structures associées . . . .95

3.3.4.3 Autres structures hors zones d’intérêt 3 et 4 . . . .98

3.3.5 Domaine A est . . . .98

3.3.5.1 Zone d’intérêt 5 : les alignements 5 et 6 . . . .98

3.3.6 Discussion sur le mobilier céramique du domaine A . . . 101

3.3.7 Domaines morphosédimentaires B, C, D, E et F . . . 101 3.3.7.1 Domaine B . . . 102 3.3.7.2 Domaine C . . . 102 3.3.7.3 Domaine D . . . 103 3.3.7.4 Domaine E . . . 103 3.3.7.5 Domaine F. . . 103

3.3.7.6 Discussion sur le mobilier céramique des domaines B, C, D et F . . . 104

3.3.8 Mobilier du Bronze moyen / Bronze récent . . . 104

3.3.8.1 Description et comparaisons . . . 104

3.3.8.2 Discussion . . . 105

3.3.9 Approche quantitative de la céramique Bronze final . . . 105

3.3.9.1 Limites et corpus . . . 105

3.3.9.2 Données de base . . . 106

3.3.9.3 Analyse des décors . . . 106

3.3.9.4 Discussion . . . 107

3.4 Conclusion . . . 107

(7)

4.1.1 Introduction . . . 111

4.1.2 Localisation et contexte de découverte . . . 111

4.1.3 Description des fusaïoles . . . 113

4.1.4 Types de décors . . . 114

4.1.5 Conclusion et essai de classement typochronologique . . . 116

4.2 Les croissants d’argile . . . 117

4.2.1 Introduction . . . 117

4.2.2 Répartition spatiale . . . 117

4.2.3 Description des objets . . . 118

4.2.4 Comparaisons régionales pour le Bronze final . . . .119

4.3 L’anneau de terre cuite . . . 119

4.4 Clayonnage et vestiges architecturaux en argile . . . 120

4.5 Autres objets en terre cuite . . . 122

4.6 Les objets métalliques . . . 123

4.7 Les perles . . . 124 4.8 Le matériel pierreux . . . 125 4.8.1 Introduction . . . 125 4.8.2 Résultats . . . 125 4.8.3 L’outillage . . . 126 4.8.4 Conclusion . . . 132 5 Etude archéozoologique . . . .133 Claude Olive 5.1 Introduction . . . 133

5.2 Bronze final et Hallstatt . . . 133

5.2.1 Le bœuf . . . 133

5.2.2 Les caprinés . . . 134

5.2.3 Le porc . . . 134

5.2.4 Le cheval . . . 134

5.2.5 Les espèces sauvages . . . 134

5.3 Conclusion . . . 135

6 Etude carpologique . . . 137

Christoph Brombacher, Marlies Klee et Danièle Martinoli 6.1 Introduction . . . 137

6.2 Méthodes : prélèvement, préparation et analyse des échantillons . . . 137

6.3 Résultats et discussion . . . 138

6.3.1 Un aperçu des plantes identifiées . . . 138

6.3.2 Les plantes cultivées . . . 138

6.3.2.1 Les céréales . . . 138

6.3.2.2 Les légumineuses et les plantes oléagineuses . . . 139

6.3.2.3 Réflexions sur l’économie du site . . . 139

6.3.3 Les plantes sauvages . . . 142

6.3.3.1 Les adventices des cultures . . . 142

6.3.3.2 La végétation rudérale . . . 142

6.3.3.3 La végétation des prairies, des pâturages et des milieux humides . . . 142

6.3.3.4 Les milieux forestiers et autres milieux . . . 142

6.3.3.5 Reconstitution de l’environnement . . . 142

6.3.4 La variété des macrorestes par structure . . . 143

6.3.4.1 Les fosses 167 et 578, la fosse du trou de poteau 320 . . . 143

6.3.4.2 Les fosses à pierres chauffées 158 et 159 . . . 143

6.3.4.3 La fosse pour trou de poteau 641 . . . 143

6.3.4.4 Les trous de piquet 637 et 640 . . . 143

6.3.4.5 Les ensembles d’alignements 1, 2 et 3 . . . 144

6.3.4.6 L’alignement 5 . . . 144

6.3.4.7 La terre cuite isolée 221 . . . 144

6.3.4.8 La céramique en fosse 298 et la céramique isolée 503 . . . 144

6.4 Comparaison avec d’autres sites de l’âge du Bronze final . . . 146

(8)

7.2 Le Bronze C et D, de nouvelles découvertes étoffent les données du CAJ 22 . . . 147

7.3 Le Bronze final (Ha A2 à Ha B3) . . . 148

7.3.1 Données environnementales, culture et élevage . . . 148

7.3.2 Caractérisation de l’habitat . . . 148

7.3.3 Chronologie fine des occupations . . . 149

7.3.4 Conclusions et insertion dans le contexte régional . . . 150

Annexe 1 – Datations radiocarbone sur charbons de bois des structures et des couches . . . 153

Annexe 2 – Analyses géochimiques des remplissages de structures . . . 154

Résumé . . . 155 Zusammenfassung . . . 156 Riassunto . . . 157 Abstract . . . 158 Bibliographie . . . 159 Introduction au catalogue . . . 169 Références du mobilier . . . 170 Catalogue du mobilier . . . 177 Crédit iconographique . . . 237

Volumes déjà parus dans la collection des Cahiers d’archéologie jurassienne . . . 238

(9)

1.1

Un habitat du Bronze final en contexte

terrestre

Delémont - En La Pran, le plus vaste chantier archéologique fouillé dans le canton du Jura, a livré des vestiges de diverses périodes préhistoriques et historiques parmi lesquels ceux du Bronze final sont sans conteste les plus nombreux. Ces derniers se divisent en deux catégories spatialement distinctes sur le site : d’un côté, les vestiges funéraires avec une nécropole d’une quarantaine de tombes (CAJ 23, à paraître) ; de l’autre, les ves-tiges domestiques qui font l’objet du présent volume.

Les vestiges domestiques résultent de plusieurs occupations qui se sont échelonnées au cours du Bronze final et dont la situation géographique de plaine et la localisation en bordure de ruis-seau sont exceptionnelles. La quantité de céramiques prélevées avoisine 80 000 objets. On dénombre également environ 16 000 éléments en terre cuite (clayonnage, croissants d’argile, fusaïoles, etc.), 2400 lithiques, 1500 os. Les autres catégories d’objets sont plus rares ; il s’agit essentiellement de quelques objets de bronze ainsi que de perles en verre, en ambre ou en jais. La nature de ces occupations n’a pas été facile à déterminer. Il était en effet tentant d’imaginer que les découvertes hors cimetière pouvaient avoir une vocation religieuse ou cultuelle en rapport avec le domaine funéraire. La question a pu être tranchée grâce à l’étude de la céramique qui a mis en évidence un décalage chronologique entre le cimetière et les autres vestiges (chap. 3 ; CAJ 23, à paraître, chap. 5.1).

Laurence Frei Paroz

Il en ressort que le cimetière a précédé les occupations domes-tiques et agricoles installées à proximité. Le fait que ces der-nières n’ont jamais empiété sur la surface de la nécropole tend à prouver qu’elle était encore connue, marquée dans le terrain et respectée comme un espace sacré.

L’une des grandes particularités des occupations domestiques du Bronze final de Delémont - En La Pran réside dans le fait que les constructions ne sont pas visibles à la lecture du plan des trous de poteau, mais grâce à la répartition spatiale du mobilier. En effet, les trous de poteau sont peu nombreux et trop dispersés pour dessiner le contour des structures d’habitat que la quantité de matériel (céramique, meules, fusaïoles, etc.) laisse présager. Cette absence de bâtiments sur poteaux concorde avec la ten-dance largement observée au Bronze final de privilégier des techniques de constructions autoportées (en madriers ou sur sablières basses). En contexte terrestre, de tels aménagements ne laissent généralement pas ou très peu de traces. A Delémont - En La Pran, les bâtiments ont disparu, mais leur impact sur la répartition des vestiges demeure. Des concentrations rec-tilignes de mobilier, appelées « alignements » sont apparues ; nous les interprétons comme des effets de paroi (chap. 2). Dans certains cas, plusieurs alignements sont disposés de telle sorte qu’ils forment tout ou partie de quadrilatères, appelés « ensembles d’alignements » et figurant ainsi la position et les dimensions de bâtiments. La qualité de la préservation in situ des objets et la technique de fouille fine ont joué un rôle déter-minant dans la possibilité d’appréhender ces constructions.

Berne DELÉMONT Bâle Lausanne Genève Besançon

Fig. 1. Localisation géographique de Delémont, en Suisse occidentale. Extrait de Atlas de la Suisse 2.0 (BA091119).

Fig. 2. Localisation géographique régionale du site de Delémont - En La Pran. Extrait de Swiss Map 25 (2-Jura). Reproduit avec l’autorisation de swisstopo (BA091119).

(10)

Sur d’autres sites terrestres, des alignements ont aussi été inter-prétés comme effets de paroi. Cependant, à notre connaissance, ils ne sont jamais disposés d’une façon qui mette en évidence le plan complet d’un bâtiment construit sans poteaux porteurs, comme c’est le cas à Delémont - En La Pran.

Les études de mobilier qui suivent la présentation de l’habitat, et principalement celle de la céramique, livrent un corpus volumi-neux appelé à devenir une référence importante pour le Bronze final jurassien. L’approche méthodologique choisie pour l’étude de la céramique aborde, de façon très pertinente, le corpus par unité domestique (alignement ou ensemble d’alignements), postulant que chacune constitue une collection cohérente d’un point de vue chronologique. La chronologie fine, mise en évi-dence pour ces unités domestiques par V. Piuz Loubier, permet de suivre l’évolution et le déplacement des habitats au cours du Bronze final.

1.2

Rappels du contexte et de la méthode

de fouille

Le site de Delémont - En La Pran fait l’objet d’une publication en une série de quatre volumes selon un axe globalement chronologique. L’approche générale du site, la méthodologie de fouille, les présentations géologique et paléoenvironnementale se trouvent dans le CAJ 22, premier volume qui introduit la série et qui sert de référence incontournable (Pousaz et al. 2009). Par commodité pour le lecteur, un rappel des données les plus utiles à la compréhension du présent volume est proposé dans ce chapitre introductif.

Le site a été fouillé par la Section d’archéologie et paléontologie de l’Office de la culture de la République et Canton du Jura, dans le cadre des travaux autoroutiers de l’A16 Transjurane. Il est localisé au sud-ouest de la ville de Delémont, dans une petite plaine alluviale d’un affluent de la Sorne dénommé La Pran (fig. 1 et 2). La vallée de Delémont, dans laquelle se trouve le site, fait partie du massif jurassien et des montagnes atteignant un peu moins de 1000 m d’altitude la bordent au nord et au sud. Le gisement s’étend au pied d’une butte molassique, à une altitude moyenne de 426 m, à l’emplacement de l’actuel échan-geur autoroutier de Delémont-Ouest.

Suite aux résultats positifs des sondages prospectifs ouverts dans la plaine, une fouille de sauvetage a été menée sans inter-ruption de 1996 à 1999. Une dernière campagne a été mise sur pied de juin 2001 à mars 2002, après le démontage d’une route provisoire dont le tracé n’avait pas encore été exploré. La surface examinée est énorme (plus de 40 000 m2) et sa forme

en fer de lance découle du tracé des voies menant à l’ouvrage autoroutier (plan général dans le dépliant en fin de volume). Les recherches archéologiques de terrain ont été dirigées par Nicole Pousaz, secondée par Pascal Taillard, Madeleine Betschart, Carine Deslex, Laurence Frei Paroz et Lionel Hanser. Selon les périodes, le nombre des techniciens de fouille engagés a oscillé entre une petite dizaine et plus de quarante. Le suivi géologique a été assuré par Michel Guélat. Nicole Pousaz a poursuivi la direction du projet d’étude et de publication de ce site jusqu’à la parution du premier volume de la série. Appelée à d’autres fonc-tions, elle a alors transmis la direction du projet à son adjointe Laurence Frei Paroz. Les deux auteurs principaux du présent volume ont contribué à parts égales à sa réalisation.

Pour gérer l’immensité de la surface à fouiller, un décapage de la couche archéologique à la pelle mécanique a dû être choisi.

Pour ce faire, un découpage en secteurs de 10 x 15 m orientés nord-sud a été privilégié ; les exceptions répondent à des impon-dérables liés aux travaux de génie civil (dépliant). Ces secteurs ont à leur tour été subdivisés en unités de fouille de 1,5 x 5 m. Sauf objet exceptionnel, le mobilier archéologique découvert lors du décapage mécanique a été prélevé en vrac par unité et par couche. L’unité, qui constitue la maille de récolte la plus fine applicable à l’ensemble du site, est ainsi utilisée pour les réparti-tions spatiales. Les zones particulièrement riches en mobilier ont été fouillées manuellement après la pose d’un carroyage. Dans ces zones de fouille fine (CAJ 22, fig. 7), le mobilier a été prélevé avec un positionnement précis en trois dimensions. Il en va de même pour les structures et les concentrations de mobilier qui ont été dégagées à la main. Cette disparité dans le mode de fouille et d’enregistrement du matériel découvert, inévitable au regard de l’étendue du site, est relevée car elle a des incidences sur les études spatiales qui doivent jongler entre des densités par m2 au sein des unités et des plans de répartition précis.

1.3

Survol chronologique des périodes

d’occupation du site

Le site de Delémont - En La Pran se révèle extrêmement riche mais aussi particulièrement complexe. La situation en bordure de ruisseau et au carrefour de plusieurs axes de circulation a attiré nos ancêtres depuis fort longtemps. Aujourd’hui vaste rond-point qui dessert l’autoroute et l’axe routier de la vallée de Delémont, le lieu a conservé les traces d’occupations successives qui remontent jusqu’au Mésolithique récent (Frei Paroz 2009). De cette première période, seul le silex, importé sous forme de rognons ou de nucléus, puis débité sur place, nous est parvenu. Les chasseurs mésolithiques, à la recherche de matière de bonne qualité pour la production de leur outillage, sont allés se fournir principalement en Ajoie (à Alle plus précisément), à Pleigne et à Ferrette en direction du nord et encore dans la région d’Olten vers l’est. Des parallèles évidents au niveau des matières employées ainsi que du module de l’outillage et des techniques de taille sont à relever avec des installations synchrones dans plusieurs habitats en grotte ou abris du Laufonnais et de Saint-Ursanne. La nature exacte de l’occupation est délicate à définir sur la base des éléments conservés. Cependant, plus que de simples ateliers de taille, l’outillage indique la pratique d’activités variées (travail des peaux, boucherie, etc.). A ce moment-là déjà, le site devait posséder un attrait particulier qui a conduit à des réoccupations successives au Mésolithique récent et final ainsi qu’au début du Néolithique : présence de l’eau, position straté-gique pour la chasse, cueillette de fruits au bord du ruisseau, etc. Durant toute cette phase chronologique, les contacts sont tour-nés vers l’Ajoie, la région rhénane via la vallée de la Birse et vers l’Alsace bien plus que vers le Plateau suisse. Cette orientation se confirme au début du Néolithique moyen (Frei Paroz 2009). De cette période demeure un atelier de taille, comparable en bien des aspects à ceux de tradition mésolithique. Il s’en distingue par la présence de céramique et par la typologie des armatures de tradition Néolithique moyen, comparables aux productions de la première moitié du 5e millénaire d’Allemagne de l’Ouest ou

d’Alsace. Ensuite, à l’exception de quelques haches néolithiques trouvées hors contexte, le site ne livre plus de traces de présence humaine jusqu’au Bronze moyen.

Au Bronze moyen, les premiers impacts de l’homme sur le pay-sage se font perceptibles (Guélat 2009). Les forêts commencent une lente régression, les céréales et les plantes qui caractérisent les milieux ouverts font leur apparition. Sur le site, ce n’est toute- fois qu’au début du Bronze final que la forêt mixte de hêtres

(11)

et de sapins disparaît au profit de l’agriculture. Lors de l’étude des vestiges du Bronze moyen, un réel habitat n’a pas pu être mis en évidence sur la base des quelques structures découvertes (CAJ 22, chap. 10). Ce d’autant que le mobilier céramique attri-bué au Bronze C et D n’avait alors été repéré que dans le lit du ruisseau La Pran (domaines B et D) et dans ce qui a été appelé la « zone archaïque » située le long de la limite sud-ouest du site (CAJ 22, fig. 181). Après publication de ces données, la poursuite de l’étude de la céramique a permis de repérer encore d’autres pièces du Bronze moyen au sein du corpus initialement attribué au Bronze final (chap. 3). Principalement répartis dans la moitié ouest du domaine A, ces objets se trouvent parfois mêlés aux vestiges Bronze final en raison d’une érosion marquée dans cette zone. Enrichie de ces nouveaux éléments, l’occupation du Bronze moyen devient plus marquée. Il n’est alors plus aussi hasardeux d’envisager, à l’ouest du domaine A, une installation fortement arasée dont quelques structures creuses et un mobilier en bonne partie rejeté dans le lit du ruisseau nous sont parvenus.

Les vestiges de l’âge du Bronze final sont les plus riches et les plus denses du site. Trop nombreux pour être publiés en un volume, ils ont été scindés en deux parties comprenant, l’une, le domaine funéraire et l’autre, les occupations domestiques. Le cimetière de tombes à incinération ainsi que les quelques structures qui peuvent y être associées, spatialement et chrono-logiquement, feront l’objet du CAJ 23 (Pousaz et al., à paraître). Les occupations domestiques du Bronze final que la typochro-nologie de la céramique attribue à une phase plus récente, sont traitées, elles, dans le présent volume. Fosses, structures de combustion, trous de poteau, céramiques, objets usuels en terre cuite, restes d’enduits muraux, objets en bronze et en verre, les vestiges sont variés et indiquent un habitat même si les trous de poteau relevés sont rares, isolés et de surcroît difficiles à dater. L’excellente préservation de l’organisation spatiale des vestiges compense ce manque et montre des effets de paroi dont le tracé permet de restituer le pourtour de bâtiments.

Les occupations du Hallstatt et de La Tène ont été publiées dans le CAJ 25 (Frei Paroz, Gaume et al. 2012). Durant le Pre-mier âge du Fer, deux endroits du site sont exploités et bâtis. S’y trouvent les traces ténues d’une grande construction en madriers ou sur sablières basses et de deux plus petits édifices sur poteaux porteurs. Plusieurs foyers domestiques sont instal-lés à proximité immédiate de ces vestiges alors que de grands foyers sont aménagés au moyen d’argile travaillée dans le lit de méandres asséchés du ruisseau. La céramique (Buard 2012) et les éléments de parure en schiste bitumineux fixent la datation de ces occupations entre la fin du Ha C et le Ha D1. Des tes-sons de céramique du début du Hallstatt ont été identifiés, mais n’ont pas pu être mis en relation avec un habitat. Il est probable que celui-ci se trouvait à proximité, hors de la zone de fouille. Plusieurs phases successives de La Tène ont été découvertes mais, pour cette période, l’occupation principale est centrée sur La Tène moyenne (LT C2). Un bâtiment de construction hybride faisant intervenir des sablières basses et des poteaux porteurs a été mis au jour. Il comprend des foyers, un abondant mobilier céramique, des éléments de meules rotatives et des fragments de bracelets en verre qui permettent de préciser la datation de l’ensemble.

Le site a conservé les traces d’exploitation plus récentes : des parcellaires de la période gallo-romaine, de nombreux chablis, un foyer et de la céramique du Haut Moyen Age. Comme aucun habitat ne peut être relié à ces périodes, il a été décidé de renon-cer, pour l’instant, à la publication de ces données.

1.4

Découpage géologique du site et

localisation des occupations de l’âge

du Bronze

Du point de vue géologique, le site est subdivisé en six domaines morphosédimentaires qui ont été présentés en détail dans le CAJ 22 (chap. 3). Afin d’éviter d’incessants retours au premier volume de la série, nous présentons ici une localisation et une coupe stratigraphique de chaque domaine (fig. 3) ainsi qu’un diagramme de Harris simplifié (fig. 4). Enfin, les données de chaque domaine, utiles à la compréhension des niveaux d’occu-pation du Bronze final, sont résumées ci-dessous.

Le domaine A, qui occupe une grande part du gisement, corres-pond à une plaine d’inondation. L’horizon archéologique, épais d’une vingtaine de centimètres, est constitué de limons argileux et humifères brun-gris foncé (couche A3). Il repose en contact horizontal, mais bioturbé par des racines et des terriers, sur l’ensemble A4 et, plus précisément, sur l’une des couches de la série A4.1. L’ensemble A4 est subdivisé en trois séries dépour-vues de vestiges archéologiques, à l’exclusion de la plus haute (A4.1) qui comprend localement des occupations du Mésoli-thique récent/final et du début du NéoliMésoli-thique. La couche A3 est scellée par la terre végétale de la couche A1. Localement, une couche A2 composée de limons d’inondation argileux brun clair est préservée. Les structures creuses protohistoriques du domaine A sont généralement excavées dans les limons argi-leux brun-gris de la série A4.1.

Le point faible de ce gisement terrestre en plaine alluviale est que les occupations successives de l’âge du Bronze, du Hallstatt et de La Tène sont comprises dans la couche A3. Aucune sédi-mentation importante ne sépare ces événements. Cependant, en bien des endroits, les différentes occupations ne se sont pas superposées mais juxtaposées, suggérant une partition spatiale du site selon un axe temporel. Seuls les vestiges mésolithiques et néolithiques, d’une part, et les vestiges gallo-romains et du Haut Moyen Age, d’autre part, s’individualisent. Les premiers sont regroupés dans les couches A4 et les seconds dans la couche A2.

Les domaines B, C, D et F sont en fait d’anciens méandres fossilisés du ruisseau La Pran. Ces domaines sont particu-lièrement riches en mobilier archéologique. En raison d’une sédimentation plus importante et d’un comblement rapide, les conditions de conservation sont généralement meilleures que dans le domaine A. Les niveaux de comblement sont datés par 14C et par typochronologie de la céramique, offrant ainsi une

approche stratigraphique plus fine que celle qui prévaut dans le domaine A.

Le domaine B comprend un abondant mobilier céramique qui a été publié dans le CAJ 22. Nous n’y reviendrons pas. Par contre, les structures qui y ont été découvertes sont traitées dans le présent volume. Elles ont été creusées alors que cet ancien méandre était déjà entièrement comblé. En effet, le ruisseau qui avait migré au tout début du Bronze final s’écoule alors au nord du domaine F (CAJ 22, fig. 80).

Le domaine C, localisé au nord-ouest du site, est constitué de plusieurs méandres emboîtés sur une vingtaine de mètres de largeur. Son intérêt se révèle primordial pour l’étude aussi bien du Premier âge du Fer que de l’âge du Bronze. En effet, un habitat hallstattien se développe sur sa berge ouest (CAJ 25, chap. 3) alors que la berge est correspond à la limite

(12)

Fig. 3. L

ocalisation des domaines morphosédiment

air

es A, B, C, D, E et F av

ec présent

ation d’une coupe r

eprésent

ativ

e pour chacun d’entr

(13)
(14)

d’extension de l’habitat Bronze final présenté dans cet ouvrage. A l’intérieur du méandre, les séries limoneuses C3.1 à C3.2 contiennent un abondant mobilier du Hallstatt et correspondent à des dépôts fins mis en place par inondation ou par ruissel-lement. Par contre, la couche graveleuse sous-jacente C3.301 concorde avec une phase d’intense activité hydrique du ruis-seau ; elle renferme des céramiques du Bronze final.

Le méandre, nommé domaine D, également situé au nord-ouest du site a été en activité antérieurement au précédent. Des conditions particulières ont permis une conservation en milieu humide de la matière organique, ce qui a alimenté l’étude environnementale pluridisciplinaire parue dans le CAJ 22. La couche D3.1 contenait du mobilier de l’âge du Fer alors que la céramique des couches plus profondes (D3.2-D3.3) date de l’âge du Bronze.

Le domaine F, localisé à la pointe nord-est du site, a été fouillé rapidement lors de la dernière campagne de terrain en 2001-2002. La documentation de sa stratigraphie est nettement moins fournie. De plus, la faible largeur explorée ne facilite pas la compréhension de la dynamique locale. Il renferme une zone inondable et un paléochenal. La couche archéologique F3.1, des limons d’inondation argileux et humifères brun-gris foncé, recouvre une grande partie du domaine. Le mobilier contenu se rattache en majorité au Hallstatt. Localement, un second hori-zon anthropisé légèrement plus jaunâtre, F3.2, se développe. Il est daté par 14C du Bronze final (1192-898 av. J.-C.), ce que le

mobilier céramique confirme. La répartition des vestiges hall-stattiens et du Bronze final dans deux horizons stratigraphiques distincts ne se retrouve, en contexte de plaine, que dans ce domaine du site. La série F3.3, localisé uniquement dans la zone du paléochenal, comprend de la céramique du Bronze final et coïncide avec une période d’activité hydrique dans le méandre.

Le domaine E correspond au pied d’une butte molassique située au sud-ouest du gisement et formant une petite colline d’une quinzaine de mètres surplombant le site. Il est entaillé par un fossé laténien sur pratiquement toute sa largeur. Peu de mobi-lier y a été découvert.

1.5 Remerciements

L’archéologie fait partie des sciences humaines et la gestion d’un projet ayant vu défiler plus de cent vingt collaborateurs pendant les quatre années continues de fouille et les nombreuses années dévolues au lavage, à l’archivage, au marquage, au remontage, au dessin, au tamisage, au tri des macrorestes et à l’étude de l’ensemble des données collectées, ne peut être qu’une aven-ture humaine. Il y a eu les journées de soleil ou de grandes inon-dations, les nuits de tempête qui malmenaient nos installations, le gel que nos chauffages à gaz ne pouvaient contrer, l’amitié, le découragement et les contraintes de tous ordres, le plaisir de la découverte et les matins brumeux du fond de la vallée. Alors à tous ceux qui ont été là et qui se sont investis quelles qu’aient été les circonstances, je dis merci. La liste complète des collabo-rateurs a été donnée dans le CAJ 22. Nous y renvoyons le lecteur.

Notre profonde gratitude va à Nicole Pousaz qui a dirigé le projet de Delémont - En La Pran de 1996 à 2009.

Nous remercions l’ensemble des auteurs et des contributeurs de ce volume pour leur collaboration, leur engagement, leur persévérance et leur patience ; en effet, certains ont attendu de longues années avant de voir enfin publiée leur contribution. Plus spécifiquement, pour la réalisation des travaux liés à l’étude de la céramique, les remerciements les plus vifs vont à Béatrice Boret, Anne Bessire, Iann Gaume et Karine Marchand qui, sous la supervision de Valérie Piuz Loubier, ont contribué à la recherche de collages, à la constitution de la base de don-nées descriptive, à l’établissement des dessins préliminaires des profils, au tri des objets caractéristiques à dessiner, etc. Jean-François Buard a collaboré avec Valérie Piuz Loubier à l’étude de la céramique et plus spécifiquement au tri des objets, afin de définir et d’individualiser les corpus du Hallstatt et du Bronze. Leur riche collaboration a été essentielle à la bonne approche de ces ensembles. Qu’ils en soient tous deux remerciés.

Nos chaleureux remerciements s’adressent aux dessinateurs impliqués, pour certains de très longue date, dans le projet. Par leur compétence aussi bien dans la lecture des objets que dans l’approche spatiale des données, ils ont été des acteurs primordiaux dans la réalisation de ce volume. Leur présence, la pertinence de leur avis et leur amitié ont constitué un appui précieux et une motivation tout au long du processus. Il s’agit de Florence Bovay, Alexandre Devaux et Patrick Röschli pour le dessin scientifique des objets, d’Yves Maître pour le dessin des plans, des relevés de structures, des cartes de répartition et des coupes.

Nous sommes ravie d’avoir pu compter sur l’œil très avisé de Bernard Migy pour la photographie des objets. Martine Rochat, responsable du laboratoire de restauration, s’est chargée, elle, de la restauration du mobilier avec l’aide de ses collègues. Merci à toute cette équipe.

Nous remercions Simon Maître qui a réalisé le montage des planches des céramiques et effectué le traitement des photos, Line Petignat Häni pour la couverture, Claude Girardin et Bertrand Conus pour la gestion informatique et le suivi de la base de données créée par Valérie Piuz Loubier, Céline Robert-Charrue Linder, responsable du bureau de dessin, ainsi que Vincent Friedli, responsable du bureau d’édition, Carine Deslex pour la relecture et les corrections de ce volume et Marie-Claude Maître-Farine pour la mise en pages.

Nous adressons nos plus vifs remerciements à la direction de la Section d’archéologie et paléontologie de l’Office de la culture et, plus particulièrement, à Robert Fellner, responsable de l’archéologie, à Michel Hauser, chef de l’Office et à Elisabeth Baume-Schneider, ministre du Département de la Formation, de la Culture et des Sports. Il convient de remercier aussi Jean-Philippe Chollet, chef du Service des ponts et chaussées, l’Office fédéral des routes pour le nécessaire financement du projet et la Société jurassienne d’Emulation, coéditrice de ce volume.

(15)

2.1 Introduction

Le dépliant en fin de volume renseigne sur la localisation des structures et des zones de fouille fine présentées dans ce chapitre.

2.1.1

Eléments de terminologie appliqués aux

structures

Les structures, de toutes périodes confondues, ont fait l’objet d’une approche globale et d’une sériation typologique dans le CAJ 22 (Pousaz et al. 2009, chap. 2.2). Les critères définis à ce stade-là ont été repris, mais l’avancement de l’étude et les résultats des analyses spécialisées ont parfois apporté quelques ajustements dans la définition du type. On ne s’étonnera donc pas si les décomptes peuvent varier légèrement entre le premier et le présent volume. En particulier, la distinction entre fosses et trous de poteau a été précisée dans certains cas afin de regrou-per sous un même terme toutes les structures qui peuvent avoir servi à l’implantation d’éléments de construction. Ainsi les fosses de taille réduite interprétées comme creusement destiné à recevoir un poteau ont été traitées avec les trous de poteau. Ont été retenues comme fosses toutes les structures creuses dont la fonction a trait au stockage, à la combustion, au rejet, au prélèvement de matériau, etc. De même, des modifications ont été apportées à la datation de certaines structures grâce à la typochronologie des objets qui a été achevée depuis la publica-tion du premier volume.

La distinction établie dans le CAJ 22 entre structures « en plan » (ou latentes) et structures « creuses » demeure primordiale pour les occupations du Bronze final (CAJ 22, p. 21). En effet, l’habi-tat de cette période ne peut pas être abordé sur la base de la répartition des trous de poteau, car ces derniers ne montrent pas de regroupements évidents. Cela ne signifie pas que nous ne sommes pas en contexte d’habitat, mais seulement que les occupants de l’époque ont eu recours à des modes de construc-tions sans poteaux porteurs. Par contre, la répartition du mobi-lier livre des densités particulières, dites « structures en plan », qui correspondent à des effets de paroi et qui ont été nommées « alignements ». Certains alignements sont organisés entre eux de sorte qu’ils forment des ensembles dessinant des quadri-latères (1, 2, 3 et 7). Ces derniers partagent une orientation commune nord-ouest/sud-est et correspondent à des négatifs de bâtiments (dépliant en fin de volume).

Parmi les structures « latentes » se trouvent les concentrations de mobilier précitées mais aussi des éléments de mobilier en position isolée qui se distinguent par la qualité de leur conserva-tion (CAJ 22, p. 28). Une attenconserva-tion particulière a été portée à ces « céramiques isolées » car nombre d’entre elles ont été repérées en couche A4.1, soit en dessous de la couche archéologique A3 contenant les vestiges du Bronze final. Ce fait pose évidemment la question de leur datation. Dans certains cas, l’étude plus appro-fondie a permis de visualiser une fosse contenant les céramiques et par conséquent de les inclure au corpus du Bronze final.

Leur type a été redéfini comme « céramique en fosse ». Dans d’autres cas, aucune évidence de creusement n’est apparue. Faut-il en conclure à une datation plus ancienne de la céramique (Bronze moyen) ou à un dépôt dans une fosse rapidement rebouchée avec le matériau extrait lors du creusement ? Des phénomènes hydrologiques ou d’érosion peuvent-ils expliquer une telle situation ? La question sera réévaluée dans la synthèse (chap. 7) à la lumière des résultats de la typochronologie des objets concernés.

2.1.2

Choix de présentation et discussion sur

l’attribution chronologique des structures

Une trame de présentation commune a été établie pour ce cha-pitre et celui portant sur l’étude céramique (chap. 3). Elle se base en premier lieu sur la partition du site en domaines mor-phosédimentaires. Le domaine A correspond à un contexte de plaine alluviale. Il comprend l’essentiel des structures. Au vu de son étendue, il a été subdivisé en trois parties qui seront abor-dées successivement : A centre, A ouest et A est (fig. 82). Notons encore que les structures et le mobilier de la partie du domaine A incluse à l’intérieur de la boucle formée par les chenaux C et D sont datés du Hallstatt et présentés dans le CAJ 25 (Frei Paroz, Gaume et al. 2012). Les quelques rares céramiques de l’âge du Bronze qui y ont été découvertes sont trop éparses pour signaler un habitat. Au sein de chacune des parties définies, des zones d’intérêt prioritaires ont été circonscrites sur la base de la densité des vestiges préservés (fig. 83). En effet, le volume gigantesque du corpus céramique nécessitait de poser des limites pour la recherche des remontages et de fixer des priori-tés dans l’étude. Dans ces zones, qui englobent les endroits de fouille fine sur lesquels apparaissent les alignements, une unité typochronologique de la céramique a été mise en évidence. Ces indications permettent de dresser une image de l’évolution de l’occupation du site durant le Bronze final.

Les amas de mobilier ainsi que plusieurs fosses et trous de poteau ont pu être datés du Bronze final soit par le biais des 14C,

soit par celui de la typochronologie du mobilier. Quand cela était possible, un diagnostic rapide a été effectué par Valérie Piuz Loubier sur la céramique des structures, même si elle n’a pas pu être dessinée en raison de son état de conservation. Parmi les structures creuses qui ne contiennent ni charbon ni objet datable, l’observation du niveau d’insertion a permis d’écarter celles qui sont gallo-romaines ou plus récentes. En effet, leur ouverture au sommet de la couche A3 et parfois même en couche A2 permet de les reconnaître sans ambiguïté. Par contre, pour celles qui apparaissent à la base de la couche archéologique A3 ou au sommet de la couche A4.1, il est difficile de trancher entre une attribution au Bronze final ou au Hallstatt. Elles sont donc protohistoriques au sens large. Une sériation a tout de même été établie sur la base de leur localisation par rapport, d’une part, aux structures datées et, d’autre part, à la dominance typochro-nologique du mobilier environnant. Ainsi, il a été conclu que les structures qui se trouvent dans des zones de concentration

du Bronze final

Laurence Frei Paroz

(16)

de vestiges hallstattiens ont de fortes présomptions d’être de cette période. Elles ont donc été traitées dans le volume réservé à l’âge du Fer (CAJ 25). En revanche, les structures protohisto-riques réparties dans les zones où le mobilier est essentiellement daté du Bronze final ont bien des chances d’être elles-mêmes du Bronze final. Elles sont donc traitées dans le présent volume. Précisons encore que cette incertitude chronologique porte sur des structures peu nettes, pauvres en mobilier et en charbons, ce qui réduit l’impact négatif de cette situation. Les structures les plus intéressantes contiennent généralement des charbons ou du mobilier et ont pu être datées par l’un de ces moyens. Nous rendons attentif le lecteur qui se référerait à la figure 14 du CAJ 22 que toutes les structures figurées en noir, mais situées hors des zones grisées, ne sont en fait pas datées de l’âge du Fer mais d’une période plus large qui comprend l’âge des Métaux dans son ensemble.

Pour contrer ces difficultés de datation, nous avons cherché à mettre en évidence ce qui caractérise de manière évidente l’occupation Bronze final du site. Il s’agit bien évidemment des ensembles d’alignements de mobilier déjà mentionnés et qui sont interprétés comme les négatifs de bâtiments. La présen-tation s’articule donc autour de ces éléments en prenant en compte à chaque fois les structures qui peuvent y être asso-ciées. Le but étant d’esquisser une image de l’étendue de l’ha-bitat et de son déplacement sur le site au cours des différentes phases du Bronze final. Dans un premier temps sont présentés les ensembles d’alignements 1, 7 et 2, les structures associées, ainsi que toutes celles qui s’inscrivent dans la zone centrale du domaine A. L’ensemble d’alignements 1 (Sd 3006 et 3051, Sc 61, 116 et 401), de forme quadrangulaire, se distingue par son excellente conservation et la netteté de ses contours ; il sert de référence et de modèle interprétatif pour les structures moins bien préservées. L’ensemble d’alignements 7 (Sc 39 et 40) se situe au nord-est du précédent ; il comporte une forte densité de mobilier mais son tracé est difficile à dessiner. L’ensemble d’ali-gnements 2 (Sd 3046, Sc 117 et 201) se différencie de tous les autres de par la composition de son mobilier, essentiellement constitué de nodules de terre cuite, ainsi que par l’absence de petits côtés. Dans un second temps, nous décrivons les vestiges du domaine A ouest, soit l’ensemble d’alignements 3 et l’ali-gnement 4 et les structures qui se développent dans les envi-rons. L’ensemble d’alignements 3 (Sc 417, 422, 434 et 435), quadrangulaire, ressemble de par sa forme et ses dimensions au premier. Il est cependant moins bien conservé et le posi-tionnement du retour au nord ne se dessine pas précisément.

L’alignement 4 (Sc 318) paraît très lacunaire. Ce n’est que par comparaison avec les autres que nous proposons ici la resti-tution d’une structure de ce type. L’analyse du domaine A se termine avec la partie est située au nord de la piste de chan-tier. Entre cette dernière et le domaine B se trouvent en effet deux concentrations de mobilier (alignements 5 et 6) ainsi que plusieurs structures creuses. L’alignement 5 (Sc 507) est plus dispersé que les précédents, si bien qu’en dépit d’une forte densité de mobilier et particulièrement de céramiques, le tracé au sol est difficilement lisible et plusieurs interprétations sont possibles. L’alignement 6 (Sc 8) est particulièrement net, mais préservé sur une faible longueur.

Les différents méandres du chenal La Pran qui parcourent la plaine et qui ont été repérés sur la surface du gisement ont reçu les noms de domaines B, C, D et F. Les anciens bras de chenal des domaines C et D comprennent du mobilier rejeté dans leur lit, parfois sous forme de concentrations importantes mais pas de structures creuses, car ils ne constituaient pas, à l’âge du Bronze final, un milieu propice aux activités domestiques ou à l’habitat. Par contre, le chenal du domaine B, inactif depuis un certain temps déjà, était presque totalement comblé au Bronze final. Deux grandes fosses à pierres chauffées et quelques autres structures creuses y ont été établies. Dans le domaine F, mélange de chenal et de zone de plaine, se trouve un peu de mobilier du Bronze final mais toutes les structures sont attri-buées au Hallstatt (CAJ 25, chap. 3). La butte molassique qui forme le domaine E est dépourvue de structures.

2.2

Domaine A centre

2.2.1

La zone d’intérêt 1

(fig. 5)

Cette zone regroupe les ensembles d’alignements 1 et 7, qui constituent très certainement des négatifs de bâtiments, ainsi que les quelques structures creuses qui peuvent y être associées en raison de leur proximité et de leur niveau d’ouverture à la base de la couche contenant le mobilier Bronze final.

2.2.1.1 L’ensemble d’alignements 1

La répartition du mobilier dans les zones fouillées à la main des secteurs 3, 61, 116 et 401 dessine un rectangle de 17,5 x 7,5 m (la mesure étant prise au milieu de la concentration ; fig. 8).

Le mobilier qui le compose consiste en céramiques, nodules de terre cuite et, dans une moindre mesure, en lithiques et autres objets archéologiques. Dans sa moitié sud, le plan est tronqué

Fig. 5. Domaine A centre. Zone d’intérêt 1. Ensembles d’alignements 1 et 7 (bâtiments du Bronze final), localisation des fosses et des trous de poteau avoisinants. Les fossés 3 et 162 sont plus récents (Hallstatt).

Ensemble d’alignements 7 Piste de chantier 192 162 161 10 15 8 3 134 12 14 221 144 324 Ensemble d’alignements 1 141 145 147 146 0 5m N

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sur plusieurs mètres, car des sondages prospectifs y avaient été réalisés à la pelle mécanique sans que le mobilier ne soit positionné. Un fossé laténien (structure 3) borde ce rectangle au sud, il comprend beaucoup de céramiques du Bronze final en position secondaire suite au remaniement de cette zone parti-culièrement riche. Comme il a été fouillé manuellement sur tout son tracé, le mobilier qui en est issu est positionné et dessine un alignement fictif, sans signification réelle pour l’âge du Bronze. Par contre, les autres amas linéaires de mobilier observés sont des effets de paroi et esquissent le plan d’un bâtiment. Il pour-rait également s’agir d’un enclos, mais la présence de nodules de terre cuite sous-tend l’hypothèse d’un plaquage d’argile sur des parois en bois, ce qui est plutôt conforme à une structure d’habitat (chap. 4.4). Il est clair que le bâtiment n’était pas construit sur poteaux porteurs, car aucun trou de poteau n’a été retrouvé ni sur le pourtour ni à l’intérieur. Il faut en déduire une construction en bois autoportée, soit en madriers, soit sur sablières basses. On peut se demander si les grandes dimen-sions de ce bâtiment (17,5 x 7,5 m) sont compatibles avec la technique des madriers. Les constructions connues sont géné-ralement de plus petit module. A Greifensee - Böschen (ZH) par exemple, les cadres en blockbau découverts représentent des surfaces de 4-5 x 3-4 m (Eberschweiler et al. 2007). Sur le site de hauteur de Möriken - Kestenberg (AG ; Gersbach 1982), ils sont encore plus petits et ne dépassent guère 5 x 3 m. Théoriquement, il est possible de disposer de troncs d’une longueur avoisinant les 18 m, mais ces dimensions correspondent davantage aux bâtiments construits sur sablières basses de Bavois-en-Raillon (VD ; Vital et Voruz 1984) ou de Cortaillod-Est (NE ; Arnold 1990) par exemple. Quoi qu’il en soit, une subdivision interne en deux espaces au moins est possible.

Sans que nous puissions parler de tranchée de fondation, nous observons qu’à l’endroit des alignements et sur une partie du pourtour de la structure, la couche archéologique A3 montre

une dépression large de 50 à 80 cm et profonde d’une dizaine de centimètres. Elle est visible en plan (fig. 6 et 8) et en coupe (fig. 7). S’agit-il d’un léger creusement destiné à recevoir le soubassement en bois de la maison ou d’un affaissement du terrain ? Il n’est pas possible de trancher.

L’absence de foyer à l’intérieur et aux abords de la structure est surprenante. Une situation analogue se retrouve pour les autres structures de ce type (ensembles d’alignements 2, 3 et 7) déce-lées à Delémont - En La Pran. Il est probable qu’une érosion ou un lessivage des sols ont détruit les structures de combustion. Foyers à plat à même le sol ou foyers sur chape d’argile posés sur un plancher surélevé, aucun argument ne nous permet de définir quel genre de foyers était utilisé. Dans le cas d’une ins-tallation sur chape, les fragments d’argile rubéfiée ne seraient pas forcément reconnaissables au sein du lot de nodules inter-prétés comme enduits muraux. L’absence de foyers surprend d’autant plus que le mobilier (les tessons de céramiques en particulier) n’a presque pas été perturbé, comme en attestent le plan détaillé des alignements, notamment celui formant le côté ouest du quadrilatère (fig. 8 et 93).

La cuisson du revêtement argileux des parois et la proportion de céramiques présentant des traces de surcuisson au sein du cor-pus indiquent que la structure a très certainement brûlé (fig. 87). Des charbons provenant des secteurs 61 et 116 ont été soumis à une analyse des espèces 1. On y a trouvé du frêne (61x), du

sapin (59x), du hêtre (35x), de l’aulne (10x) et du cerisier (4x). Ce sont des charbons épars qui peuvent provenir aussi bien d’un foyer démantelé que de l’incendie du bois de construction. Les résineux en particulier se prêtent bien à la construction en madriers. Ils n’occupaient pas le fond de la vallée, mais ont été exploités sur les coteaux des montagnes proches.

Sept prélèvements ont été réalisés pour la recherche de macro-restes dans les secteurs 116 et 401. Les résultats sont très déce-vants. Seuls les restes de trois céréales, par ailleurs indétermi-nées, et d’une dizaine de plantes sauvages ont été retrouvés (chap. 6). Les restes sont un peu plus nombreux autour de la terre cuite isolée (structure 221) prise dans la paroi est et décrite au chapitre 4.5. Des grains de millet et d’orge ainsi que des restes de battage de céréales (amidonnier et engrain) ont été identifiés.

2.2.1.2 L’ensemble d’alignements 7

La zone située entre l’ensemble d’alignements 1 et la piste de chantier (Sc 2, 3, 39 et 40) est également très riche en ves-tiges archéologiques, surtout céramiques. La répartition de ces éléments est donnée en figure 90. Malheureusement, les secteurs 2 et 3, ouverts au tout début de la fouille, ont été trai-tés à la pelle mécanique pour des raisons de délais. Seule la densité par m2 au sein des unités permet de se rendre compte

de leur richesse, mais l’absence de positionnement précis du mobilier ne permet pas d’y observer d’éventuels effets de paroi. Fig. 6. Domaine A centre. Ensemble

d’ali-gnements 1 : détail de la paroi est. Sous la concentration de mobilier se dessine une dépression rectiligne de couche A3 (plus fon-cée et plus charbonneuse que la couche sous-jacente A4.111).

Fig. 7. Domaine A centre. Ensemble d’alignements 1 : coupe réali-sée à travers la concentration. Une légère dépression de la couche A3 s’y voit clairement. Cette coupe est localisée sur la figure 8.

A4.111 A3

(18)

N54 N56 N58 N60 N62 W2 W4 W6 E1 E3 W8 W10 426,24 A3-A4.1 11 A3-A4.1 11 A3 A3 426,22 426,21 14C 14C Coupe 1Coupe 1 PerlePerle

Fig. 8. Domaine A centre. Ensemble d’alignements 1 : plan de répartition du mobilier et visualisation du tracé de la dépression de la couche A3 qui marque une partie du pourtour de la structure.

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Terre cuite Pierre brûlée Pierre Os Bronze Verre Céramique N42 N48 N50 N52 N46 N44 A3-A4.1 11 A3 426,23 426,13 0 60cm N

(20)

Les délais impartis à la fouille ont été revus ultérieurement en raison du potentiel du site, mais les données perdues ici n’étaient évidemment plus récupérables. Heureusement, la partie nord des secteurs 39 et 40 a été fouillée manuellement et la position précise du mobilier enregistrée, ce qui a per-mis de relever des tronçons d’alignements de céramiques (amas de mobilier 141 et 147) d’une densité comparable à celle qui prévaut à l’emplacement de l’ensemble d’aligne-ments 1 (fig. 5). Si la direction de ces amas linéaires, globa-lement orientés selon un axe nord-ouest/sud-est, est lisible, l’extension trop faible de la zone investiguée et la situation en bordure de piste de chantier (dont le tracé n’a pas pu être fouillé) en limitent la compréhension. On distingue des effets de paroi sans pouvoir les appréhender en totalité. Les deux autres amas fouillés à proximité (145 et 146) consistent en des épandages de mobilier où aucune organisation des ves-tiges n’apparaît. En regard de la quantité de matériel et des éléments spatiaux mentionnés, il est raisonnable de penser qu’une ou deux structures comparables à l’ensemble d’ali-gnements 1 devaient se trouver ici.

2.2.1.3 Les trous de poteau ou de piquet

Dans la zone d’intérêt 1 comprenant les ensembles d’aligne-ments 1 et 7 se trouvent quelques petites structures creuses interprétées comme des trous de poteau et de piquet (fig. 9). Si les limites sédimentaires se marquent nettement dans le substrat, le peu de régularité des formes invite à la prudence au niveau de l’interprétation. La distance qui les sépare et le carac-tère épars de leur distribution ne permettent pas de dessiner le plan de constructions (localisation fig. 5). Ils évoquent la pré-sence d’éléments légers incomplètement conservés, une clôture par exemple, ou dans tous les cas, un aménagement de l’espace autour des bâtiments. Ils apparaissent au contact des couches A3 et A4.1 ou au sommet d’A4.1 et entaillent clairement cette dernière. Cette insertion permet de les dater de la Protohistoire mais une contemporanéité stricte avec les concentrations de mobilier décrites plus haut, bien que fort probable, n’est pas assurée.

Le trou de piquet 8 (fig. 9)

Cette petite structure de 21 cm de profondeur présente, à son apparition à 425,94 m au sommet de la couche A4.111, une forme ovale peu régulière de 15 à 25 cm de diamètre. Elle des-cend en couche A4.111 jusqu’à 425,73 m. En raison de parois très évasées, les dimensions se réduisent rapidement à une dizaine de centimètres de diamètre, ce qui évoque plutôt un piquet. Le remplissage simple et homogène est constitué de limons argileux brun-gris et ne contient ni mobilier, ni charbons.

Le trou de piquet 10 (fig. 9)

D’un diamètre de 16 cm à son niveau d’apparition à 425,84 m, au sommet de la couche A4.111, cette structure de forme cir-culaire se réduit rapidement à un diamètre d’une dizaine de centimètres. En coupe, les parois parallèles sont implantées obliquement. Le fond concave se situe au contact des gra-viers de la couche A4.112, à 425,59 m. La profondeur totale se monte donc à 25 cm. Le remplissage simple et homogène consiste en limons argileux brun-gris dépourvus de mobilier et de charbons.

Le trou de piquet 12 (fig. 9)

Cette structure possède, à son niveau d’apparition à la transi-tion des couches A3 et A4.111 (426,21 m), une forme presque circulaire d’un diamètre de 30 à 35 cm. Dès la pénétration en couche A4.111, les dimensions du creusement se réduisent

drastiquement et les parois deviennent légèrement évasées. La forme évoque dès lors plus un piquet que le poteau pressenti au niveau d’apparition. Le fond concave se trouve à 35 cm de profondeur (425,86 m). Le remplissage simple, homogène de limons argileux brun-gris, contient des paillettes de charbon et des petits fragments de céramique.

Le trou de poteau éventuel 14

Tout proche de la structure 12, une tache de sédiment sombre analogue a été repérée en couche A4.111, malheureusement un peu trop tardivement lors du décapage machine. Seul le fond a été observé et topographié dans le but de l’intégrer au plan des structures. Il pouvait s’agir d’un trou de poteau ou de piquet, mais aucun relevé n’a été réalisé.

Fig. 9. Domaine A centre. Trous de poteau et de piquet situés à proximité des ensembles d’alignements 1 et 7 : plans et coupes.

0 20cm N 8 10 12 15 134 324 425,93 A4.111 R R A4.111 425,80 A4.111 425,84 A4.111 425,80 R A4.112 A3 426,21 R A3 426,00 A4.111 A4.111 426,00 R R A4.111 426,06 R 426,17 A4.111 R A4.111 426,15 R 426,15 A4.111 R A4.111 R 426,22 R

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Le trou de poteau 15 (fig. 9)

A son niveau d’apparition à la transition des couches A3 et A4.111 (426,06 m), cette structure présente une forme irré-gulière aux limites diffuses. Toutefois, en coupe et lors de la vidange, les contours se sont rapidement précisés. Les parois sont régulièrement évasées et le fond concave. Le diamètre se porte à 20 cm environ et la profondeur totale atteint également 20 cm (disparition à 425,85 m en couche A4.111). Le remplis-sage simple et homogène de limons argileux brun-gris contient un petit tesson de céramique non caractéristique.

Le trou de poteau 134 (fig. 9)

Ce trou de poteau quadrangulaire de 33 x 24 cm de côté est apparu au sommet de la couche A4.111 (426,25 m). Les parois sont légèrement évasées et le fond concave. En dépit d’une faible profondeur préservée (14 cm), les limites sont suffisam-ment nettes et la forme évocatrice pour postuler la présence d’un poteau. Le remplissage simple et homogène de limons argileux brun-gris contient des paillettes de charbon, de minus-cules nodules de limons cuits et quelques graviers à sa base. Parmi les trois tessons de céramique qui en ont été extraits, deux possèdent une pâte orange sableuse et un décor de can-nelures larges encadrant une ligne d’empreintes circulaires digi-tées (non représentés).

Le trou de piquet 324 (fig. 9)

Ce petit trou de piquet de 5 cm de diamètre et de 9 cm de pro-fondeur est apparu en base de couche A3 (426,17 m). Ses parois parallèles légèrement obliques plongent dans la couche A4.111. Le fond se termine de façon arrondie. Le remplissage simple et homogène de limons argileux brun-gris contient des paillettes de charbon de bois, mais pas de mobilier.

2.2.1.4 Les fosses

Trois fosses ont été mises au jour dans la zone d’intérêt 1, aux environs des ensembles d’alignements 1 et 7 (fig. 5). La fosse 144 est située 4 m à l’est de l’ensemble 1 avec lequel elle est certainement contemporaine. La nature anthropique de la fosse 161 demeure incertaine ; fosse d’extraction d’argile pour la construction ou perturbation naturelle, il est difficile de tran-cher. La fosse 192 se situe à l’est de l’ensemble 7. Elle pourrait être en relation aussi bien avec l’occupation précitée qu’avec celle qui se développe plus à l’est (alignements 5 et 6).

La fosse 144 (fig. 10)

Une fosse circulaire de 40-42 cm de diamètre est apparue au sommet de la couche A4.111 (426,21 m) le long de la bordure est de l’ensemble d’alignements 1. Creusée dans la couche A4.111, elle est conservée sur 16 cm de profondeur. Ses parois sont éva-sées et son fond irrégulier. La vidange révèle une forme un peu irrégulière qui peut découler de perturbations naturelles dans le fond de la structure (terriers). Le remplissage de limons argileux brun-gris foncé contient des paillettes et des petits morceaux de charbon de bois ; homogène dans sa partie haute, il est mêlé à la base de la structure à des sédiments argileux gris-jaune de type A4.111. Ce dernier élément confirme la perturbation par des fouisseurs. Le mobilier prélevé dans et autour de la structure est abondant. Il se compose de petits tessons de céramique et de nodules de terre cuite pouvant être interprétés comme des éléments de clayonnage provenant du bâtiment correspondant à l’ensemble d’alignements 1. Ces objets appartiennent à la couche archéologique A3 et certains d’entre eux ont été piégés dans la fosse, mais il n’y a aucun indice en faveur d’un dépôt volontaire de mobilier. La fonction de cette structure proche de l’habitat ne peut être précisée.

La fosse éventuelle 161 (fig. 10)

Cette dépression aux contours irréguliers de 60 x 70 cm de côté est apparue au sommet de la couche A4.111 (425,58 m). Conservée sur 15 cm de profondeur, elle présente des parois verticales et un fond incliné. Le remplissage hétérogène de limons argileux brun-gris foncé mêlés à des limons jaune-gris clair, contient deux tessons de céramique dont un est décoré (non représentés). Ils ne fournissent malheureusement pas d’in-dication chronologique. Le sédiment, qui inclut de la matière organique et qui est marqué de précipitations ferriques, évoque plutôt une perturbation d’origine naturelle (souche ou terrier) qu’une fosse anthropique.

La fosse 192 (fig. 10)

La fosse 192 est apparue au sommet de la couche 4.101, à 425,81 m d’altitude, comme une tache circulaire de 30 à 35 cm de diamètre. Le remplissage de limons silteux gris-brun est riche en charbons. Le diamètre de la fosse augmente dans la partie basse de cette dernière pour atteindre 45 cm. Parallèlement, le remplissage devient hétérogène, des petites mottes de couche 4.101 se mêlent aux limons gris-brun.

0 20cm N 161 144 192 426,20 A4.111 A4.111 R A4.111 426,10 R 425,56 R A4.111 425,50 425,73 A4.101 425,70 R A4.101 R 14C A3

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