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Compte rendu des journées Voltaire 2019 : La vision et la réception de Voltaire et de ses séjours dans l’espace allemand au sein des réseaux de communication germanophones (18e - 19e siècles)

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Texte intégral

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HAL Id: hal-02504204

https://hal.univ-lorraine.fr/hal-02504204

Submitted on 10 Mar 2020

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Compte rendu des journées Voltaire 2019 : La vision et la réception de Voltaire et de ses séjours dans l’espace

allemand au sein des réseaux de communication germanophones (18e - 19e siècles)

Willy Soumaho I.

To cite this version:

Willy Soumaho I.. Compte rendu des journées Voltaire 2019 : La vision et la réception de Voltaire et de ses séjours dans l’espace allemand au sein des réseaux de communication germanophones (18e - 19e siècles). 2019. �hal-02504204�

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Compte rendu publié dans Sfeds, Bulletin 113, juillet 2019.

La vision et la réception de Voltaire et de ses séjours dans l’espace allemand au sein des réseaux de communication germanophones (18e - 19e siècles), journées Voltaire 2019 (13 et 14 juin),

organisées par le CELLF (CNRS - Sorbonne Université) et le CERCLL (Université de Picardie Jules Verne, Amiens) avec le soutien de la Voltaire Foundation d’Oxford et de la Société des Études Voltairiennes.

Les Journées Voltaire 2019 se sont tenues successivement à Amiens, au Logis du Roy, et à Paris, en Sorbonne, les 13 et 14 juin. Organisé par Guillaume Métayer, chargé de recherches au CNRS et membre du CELLF, et par Ludolf Pelizaeus, membre du CERCLL et professeur en histoire des idées et histoire culturelle et interculturelle de pays de langue allemande, le colloque a bénéficié du soutien de la Voltaire Foundation d’Oxford et de la Société des Études Voltairiennes. Circonscrit au monde germanophone, il a cherché à mettre en lumière la perception et la réception de Voltaire en tant qu’auteur, mais aussi à travers son œuvre, d’un Voltaire qui, en bénéficiant auprès des classes bourgeoises et aristocratiques allemandes d’une audience exceptionnelle, finit par cristalliser une certaine idée de la France.

Après quelques mots d’introduction par G. Métayer et L. Pelizaeus, la première session, axée sur les réseaux de diffusion de l’œuvre voltairienne, s’est ouverte sous la présidence de Michel Grimberg (Amiens) par l’intervention de L. Pelizaeus (Amiens) qui a porté sur l’adaptation en Allemagne des œuvres de Voltaire, et notamment de Candide, adapté à l’opéra par Giovanni Casti (Il re Teodoro di Venezia) sur une musique de Giovanni Paisiello, et sur l’influence exercée par Voltaire en Allemagne dans le domaine de l’opéra et du théâtre. Linda Gil (Montpellier) a traité du rôle joué par les librairies allemandes dans la diffusion des Œuvres complètes de Voltaire en Allemagne et en Autriche,

particulièrement du cas de Jean Guillaume Virchaux, libraire français à Hambourg, et des stratégies de vente, entre ruse commerciale, contrefaçons et fake news. Le système éditorial mis en place a grandement contribué à l’essor et la vulgarisation de Voltaire à travers toute l’Europe,

particulièrement dans sa partie germanophone.

La seconde session, présidée par Clémence Couturier-Heinrich (Amiens), avait pour thématique la digitalisation de l’œuvre de Voltaire et ses atouts pour la recherche. Glen Roe (Sorbonne) nous a entretenus de la digitalisation de l’œuvre de Voltaire actuellement menée sous l’égide du Voltaire Lab, qui est une entité de la Voltaire Foundation, et qui vise à constituer une base de données de l’œuvre et de la correspondance de Voltaire, mais aussi des travaux critiques. Il a été question des opportunités, mais aussi des difficultés que présentait la digitalisation des œuvres de Voltaire pour tous les chercheurs. Hendrijke Carius (Erfurt), autre spécialiste des sciences du numérique, a également abordé le cas d’une entreprise de digitalisation de l’œuvre de Voltaire, menée avec le concours de la Gotha historic library hall, institut rattaché à l’université d’Erfurt.

L’après-midi s’est ouvert sur une discussion collective, modérée par Nicholas Cronk (Oxford), et à laquelle participèrent L. Gil, M. Grimberg et G. Métayer, portant sur le dossier « Voltaire, du Rhin au Danube » du numéro 19 de la Revue Voltaire, paru au printemps 2019. Il y fut question des Lumières françaises en Allemagne et de ce qu’il en restait. L’échange apporta de nouveaux éclairages sur les voyages de Voltaire en Allemagne, sa relation privilégiée avec Frédéric II, les transferts culturels autour de l’écrivain, dépositaire de l’esprit éclairé français. Il fut aussi question, par la comparaison

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entre les cours allemandes et la classe bourgeoise, des effets de contraste dans la réception de Voltaire. Après un échange riche et animé, cette première journée s’est achevée par une visite privée de la cathédrale d’Amiens par Aurélien André, archiviste et bibliothécaire du diocèse.

La seconde journée, qui s’est déroulée dans l’amphithéâtre Guizot de la Sorbonne, a débuté par un hommage rendu par Laurence Macé, secrétaire de la SEV, à Christophe Paillard, décédé en mai dernier. Durant la première session, axée sur le gallotropisme philosophique et littéraire, sous la présidence d’Anne Duprat (Amiens), Michael Forster (Bonn) prit la parole pour examiner les liens entre Herder et Voltaire. Il a montré que la prétendue opposition entre l’historicisme allemand porté par Herder et l’universalisme français représenté par Voltaire n’a aucune raison d’être, et que, bien au contraire, cette opposition est à nuancer car, entre similitudes et différences, l’historicisme herderien aurait des sources françaises, malgré les nombreuses attaques de Herder contre Voltaire.

Jean Mondot (Bordeaux) s’est efforcé de comprendre le mécanisme selon lequel une culture est attirée par une autre, en analysant le cas du tropisme voltairien, observé à travers les Mémoires de Goethe. La troisième intervention fut consacrée à Lessing et Voltaire comme acteurs du

gallotropisme. Wolfgang Adam (Osnabrück), après avoir défini la notion de gallotropisme, a abordé la relation interculturelle entre l’Allemagne et la France. Il a relevé le rôle et l’influence de Lessing dans la réception en Allemagne de l’œuvre de Voltaire. Dans la communication de G. Métayer (Sorbonne),

« Voltaire chez les Wagner », il a été question de la lutte de Karl Popper contre la mauvaise réputation de Voltaire dans l’espace germanophone de manière générale.

La deuxième session, présidée par G. Métayer, avait pour thématique la traduction des œuvres de Voltaire en Allemagne. Elle inclut une intervention sur « La traduction et la mise en scène par Goethe du Mahomet de Voltaire, donné à Weimar le 30 janvier 1800 », par René Marc Pille (Paris 8). Goethe en interprétant Mahomet de Voltaire ne voulut pas donner une leçon de tolérance mais bien une leçon de théâtre : ce n’est donc pas pour des raisons philosophiques ou religieuses que Goethe mit en scène Mahomet, mais uniquement pour des raisons esthétiques. François Thomas (Bonn) a abordé la conception voltairienne de la traduction en Allemagne, en mettant en opposition deux visions opposées des critères de traduction, celle de Herder et celle de Voltaire, et en se basant sur les pièces de Shakespeare. Herder pense qu’il faut rapprocher les lecteurs de l’auteur plutôt que de conformer le texte à leurs attentes, là où Voltaire, à travers sa traduction, va plutôt tenter d’adapter l’œuvre au temps présent, s’accommodant d’une traduction littérale et familiarisante.

La troisième et dernière session, axée sur la réception aulique et princière de Voltaire, fut présidée par Christiane Mervaud (Rouen). Anthony McKenna (Saint-Étienne) a évalué la réception de Voltaire dans les salons de la Westphalie, précisément la Lettre sur Locke telle qu’elle a été lue à la cour princière de Rheinsberg : une réception qui dut beaucoup à la correspondance entre Manteufel, Reinbeck, Trotti de La Chétardie et Thieriot autour de la Lettre sur Locke. Edward Langille (Antigonish, Canada) a construit son intervention autour d’une interrogation : « L’Avis de l’éditeur » précédant la

« Réponse aux vers précédents » (les « Vers aux Roi de Prusse ») est-il de Voltaire ? Ce dernier, qui est probablement à l’origine de cette édition, a mis en place un jeu de masques, au gré duquel il se met en scène en auteur persécuté. Et E. Langille de conclure : « Si on imagine que ce texte est bien de Voltaire, il est assez drôle d’imaginer Voltaire adoptant la voix de ses ennemis pour mieux se défendre. »

Ce passionnant colloque a permis de considérer la vision et la réception de Voltaire dans l’espace germanophone à l’intérieur d’un vaste réseau de communication, considérant tour à tour le

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voyage réel et le voyage imaginaire sous l’angle la traduction, du théâtre, de l’opéra, de l’édition et de la correspondance, ces domaines s’entremêlant d’une communication à l’autre. Après les brèves mais efficaces conclusions proposées par L. Pelizaeus, des lectures sur le thème « Voltaire et l’Allemagne. Aller-retour », données par des étudiants de La Sorbonne Sonore, ont définitivement clos cette édition 2019 des Journées Voltaire.

Willy Soumaho, Université de Lorraine

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