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Submitted on 1 Jan 1956
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Variation du pouvoir thermoélectrique du couple aluminium/argent par modification de la soudure chaude sous l’effet d’une réaction chimique ou par interposition de conducteurs ou de semi-conducteurs
André Aron
To cite this version:
André Aron. Variation du pouvoir thermoélectrique du couple aluminium/argent par modification de la soudure chaude sous l’effet d’une réaction chimique ou par interposition de conducteurs ou de semi- conducteurs. J. Phys. Radium, 1956, 17 (3), pp.287-289. �10.1051/jphysrad:01956001703028700�.
�jpa-00235360�
287.
VARIATION DU POUVOIR THERMOÉLECTRIQUE DU COUPLE ALUMINIUM/ARGENT
PAR MODIFICATION DE LA SOUDURE CHAUDE SOUS L’EFFET D’UNE RÉACTION CHIMIQUE
OU PAR INTERPOSITION DE CONDUCTEURS OU DE SEMI-CONDUCTEURS Par ANDRÉ ARON.
Summary.
2014The thermoelectric power issued from the thermocouple silver /aluminium used
in comparatively thick films, is equal to 5.45 microvolts /degree between 150° and 380° C.
It is increased if the hot solding is eroded by iodine or if a thin layer of antimony is introduced between the silver and aluminium.
The erosion by bromine or the interposition of conductors or semi-conductors provokes a variable
increase : the thermoelectric power changes then in direct ratio with the rise in temperature.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM TOME 17, MARS 1956,
Lorsque plusieurs conducteurs sont connectés en
série, la force électromotrice thermoélectrique n’est
pas modifiée par interposition d’un conducteur homogène si les deux soudures de celui-ci aux
autres conducteurs ,sont à la même température.
Ce fait a été établi par Volta.
En particulier, l’interposition d’un conducteur
de faible épaisseur aux soudures d’un couple ther- moélectrique entre les deux métaux constitutifs de celui-ci ne doit pas modifier la f. e. m. L’expérience
confirme approximativement cette conclusion : la f. e. m. d’un couple usuel conserve sensiblement la même valeur lorsque les deux métaux sont con-
nectés par soudure à l’étain, par brasure ou par sou- dure autogène.
Certaines observations incitent toutefois à admettre que la loi de Volta souffre des exceptions lorsque la surface de l’un des métaux (ou celles des
deux métaux) est altérée, par exemple,’par l’oxy-
dation : à ce fait, seraient attribuables les modifi- cations assez minimes de la f. e. m. des couples constantan /cuivre observées par Beakley [1],
ainsi que les observations relatives à l’action de l’étain par interposition entre l’aluminium et le
t
cuivre [2].
H. Benel a mesuré la f. e. m. entre l’argent conte-
nant du gaz occlus et le même métal partiellement
ou totalement dégazé [3].
Avant même d’avoir connaissance de ces faits, je me suis proposé d’entreprendre une étude systé- matique des variations de f. e. m. sous l’influence d’une modification des soudures par réaction chi-
mique ou par adsorption ; ainsi que par interposi-
tion de semiconducteurs, de conducteurs ioniques
ou électroniques en dépôts plus ou moins minces ;
ou par tout autre procédé.
Dans ce premier travail, j’ai choisi le couple alu- minium /argent en raison de son faible pouvoir thermoélectrique et de ce qu’il est constitué de deux métaux très conducteurs et pratiquement
inaltérables : mes mesures ayant dû être effectuées à la pression atmosphérique par suite de difficultés
techniques.
’
Je n’ai, en aucun cas, utilisé des fils [4], mais uniquement des dépôts d’argent pur et d’alumi- nium pur (1) (ou commercial) préparés par conden- sation de la vapeur métallique dans le vide, sur
mica ou sur verre pyrex, à 6 exceptions près où j’ai
étudié le couple argent pur condensé/aluminium
massif (tôle d’aluminium pur (1) 99,99 % ou papier
d’aluminium commercial). Ces dépôts sont rela- -
tivement épais et de résistance électrique avoi-
sinant un ohm.
1I.
-Étude préalable du couple aluminium argent.
-J’ai procédé à l’étude de ce couple en
l’absence de toute action modificatrice aux sou-
dures et j’ai observé, dans tous les cas entre 150°
et 380° (sauf avec Al massif), une évolution ther- mique consistant toujours en un abaissement variable de la f. e. m, (2) : les points expérimentaux
se placent le plus souvent sur deux ou trois droites sensiblement parallèles ; la f. e. m. est donc fonction linéaire de la différence de température At entre
les deux soudures : AE = K At + C ; et le pou- voir thermoélectrique dE fdt est constant, égal à 5,45 microvolts /degré en moyenne ; mais l’évo- lution thermique se manifeste par la diminution de la constante C : la droite relative aux premières
mesures étant toujours située au-dessus de celles
correspondant aux mesures suivantes.
L’aluminium constitue le pôle négatif du thermo- couple. La moyenne, égale à 5,45 microvolts 1 degré, résulte de 33 déterminations tant sur mica que sur verre pyrex (3), et se trouve en parfait
accord avec les résultats moyens de Latimer rela- tifs aux fils entre 3000 et 400°, mais celui-ci
observe une variation parabolique (sans en men-
(1) A 99,99 %, obligeamment fourni par le Centre Tech- nique de l’aluminium.
(2) Les mesures sont effectuées en augmentant la tem- pérature.
(3) La nature du support est sans influence appréciable : 5,42 microvolts /degré sur verre pyrex ; 5,47, sur mica.
Il en est de même de la pureté de l’aluminium, sauf peut- être, pour les couples aluminium massif /argent condensé.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01956001703028700
288
tionner le caractère : E = 0,0034t2 + 3 t + Cte
jusqu’à 350° (4).
J’ai également obtenu une variation parabo- lique : AIE
=K (At) 2 + C dans 8 cas (sur 43 détermi-
nations) après les premières mesures (donc après la première évolution thermique) ; dE /dt
=0,0223 8.t
en moyenne.
Lors des premières mesures, au contraire (avant
tout chauffage préalable) je n’obtiens la variation
parabolique que dans 5 cas (sur 43), le pouvoir thermoélectrique moyen étant bien plus faible dE /di
=0,0139 At. Dans neuf autres cas, les courbes sont moins simples.
L’évolution thermique se manifeste encore dans
les cas où la f. e. m. n’est pas fonction linéaire de At par une diminution de la constante C. Elle
s’explique vraisemblablement par des modifications structurales [5].
L’apparition exceptionnelle des variations para-
boliques me parait pouvoir être attribuée à la pré-
sence d’impuretés, ainsi que je le préciserai plus
loin.
I I. - Modifications du pouvoir thermoélectrique
du couple AI/Ag. 10 PAR ACTION CHIMIQUE.
-L’attaque par la vapeur d’iode à la pression atmos- phérique de la zone de recouvrement (Ag sur Al)
constituant soudure chaude a donné des résultats très nets quoique instables : le pouvoir thermo- électrique s’élève à 12,8 microvolts /degré et même,
dans un cas à 64,5, tandis qu’un effet redresseur
se manifeste (15 000 /200 000 Q).
Cette augmentation considérable, et l’instabilité du phénomène, sont probablement liées au fait
que l’iodure d’aluminium est déliquescent : il s’agit peut-être du « phénomène thermoélectrique parti-
culier » [6] étudié par MM. M. Perrot et G. Peri, quoique je n’ai réussi à le mettre directement en
évidence jusqu’à présent qu’exceptionnellement et
de façon très faible.
L’attaque par la vapeur de brome à la pression atmosphérique n’a rien produit de semblable ; mais
la variation parabolique apparaît au lieu de la variation linéaire : c’est-à-dire qu’un couple Al/Ag
à pouvoir thermoélectrique constant
présente après l’attaque, un pouvoir th. croissant (proportionnel à t, :
dE/dt
=0,0240At, (E = 0,0120 (At)2 + 415) ( fig. 1) dépassant le précédent dès la température
de 2300.
20 PAR EFFET D’INTERPOSITION.
--Après dépôt
d’aluminium par vaporisation dans le vide, je vapo- rise un autre élément (ou un composé) sur l’empla-
(4) dE /dt
=0,0068 t + 3. Laiimer ne donne que les valeurs de dE/dt et pas celles de E.
cement de la zone de contact, et ensuite l’argent,
sans sortir le dispositif du vide.
Dans ces conditions, l’interposition d’antimoille entre Al et Ag, donne dE /dt
=7,37 microvolts / degré (moyenne de 2 déterminations). Cette aug- mentation est peut-être liée au fait que l’antimoine
peut produire avec l’aluminium un composé forte-
ment semiconducteur [7].
FIG. 1.
L’interposition de cuivre donne
dE /dt
=0,0246 At (moyenne de 2 déterminations).
Il s’agit vraisemblablement de l’action de Cu2O dans
les conditions où j’ai opéré. J’ai d’ailleurs sorti du vide l’un des dépôts avant d’y déposer l’argent et je l’ai porté à environ 460° pendant une heure à la pression atmosphérique ; la transparence et la cou-
leur rouge du dépôt ne laissaient aucun doute sur
la présence de l’oxyde cuivreux, le cuivre étant certainement presque totalement oxydé. J’ai pro- cédé ensuite à l’argenture dans le vide. Les résul-
tats n’ont guère différé de ceux des dépôts qui n’ont
pas été soustraits à l’action du vide avant le dépôt d’argent : dE/dt
=0,0250 At.
L’interposition de chlorure plombeux PbC’2
donne : dE/dt
=0,0230 At.
L’interposition de bismuth a produit une dimi-
nution variable du pouvoir thermoélectrique.
L’évolution thermique est souvent inversée par
289 l’action chimique ou l’interposition: il peut se pro-
duire une augmentation de f. e. m. au lieu de la diminution toujours observée pour Al /Ag seuls.
Conclusion.
--Je n’ai obtenu de forte augmen- tation du pouvoir thermoélectrique que dans le cas de l’attaque par l’iode : il s’agit du « phénomène thermoélectrique particulier » ou d’un phénomène
nouveau similaire.
’
Dans les autres cas, le pouvoir thermoélectrique
est proportionnel à l’élévation de température ;
une telle loi de variation, exceptionnelle dans le
cas du couple Al /Ag, devient la règle lorsqu’il y a
attaque chimique ou interposition de corps étran- gers (fin. 1) ; et l’augmentation est plus forte (dE/dt
=0,0242 At en moyenne) que dans les 8 cas où elle se produit pour Al /Ag seuls (0,0223 At
en moyenne), ce qui conduit à incriminer l’action d’une impureté dans ces 8 cas exceptionnels.
Il y a lieu de remarquer que l’action du brome, l’interposition de Cu20 et celle de PbCl2 donnent
des résultats identiques (fig. 1) ou très voisins : il y
a augmentation du pouvoir thermoélectrique,
celui-ci atteignant 7,3 V.V/degré à 350o au lieu de 5,45. C’est Cu2O qui produit l’effet le plus marqué (fig. 1). Le nombre d’expériences est insuffisant pour rechercher la cause.
Le tellure a donné des résultats extraordinaires et très différents d’un dépôt à l’autre, déterminant
une forte diminution de la f. e. m. ; mais les condi-
,