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13 étoiles : reflets du Valais = Wallis im Bild = Treize étoiles : reflets du Valais = Wallis im Bild

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F é v rie r 1972 Fr. s. 2.50 22' année N ° 2

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« La digne som m elière »

La tête h a u te , le pas sû r et l’allure dé­ cidée que lui d o n n e l’h a b it taillé p a r Fred Fay, la « Som m elière » de Jean Follonter est accueillie p a r t o u t et com blée de grâces. Q u el c o m p lim e n t po u rrais-je lui faire encore, m oi qui n ’ai pas la galan­ terie facile ?

C ’est curieux, cela ne m e pose aucun p roblèm e. Il y a u n e chose d o n t je v o u ­ lais p a rle r d ’a b o rd et qui m e reste su r le cœ ur.

Elle est tellem en t rien, l’a v e n tu re de Julie, q ui aime J u l o t et n ’est pas pressée de le lui dire, de J u l o t qui aime Julie et ne sait pas se déclarer, le nigaud ! Ils so n t tellem en t rien, ces trois ou q u a tre habitués d u Café de la Poste, au village de B ourg-en-P oix. T ellem en t rien, le C ric h u r le u r au coup de p o in g su r la table. T ellem ent rien, le Serbe désargenté, ti ­ m ide et m alin m en d ia n t. T ellem en t rien les deux p artis d u village, d o n t chacun se p r é te n d le « b o n b o r d ».

R ien p a r to u t , c’est m odeste, c’est h u m ­ ble, c’est choisi, c’est v o u lu ainsi. E t moi je vo u d rais souligner la façon d o n t l’au­ te u r souligne ce rien et lui d o n n e, en le faisant plus rien encore, une v aleu r égale à celle des grandes réalités universelles.

L ’a u te u r situe v o lo n ta ir e m e n t ses « riens » dans « cette fra c tio n de ré p u b liq u e », dans « u n e infim e surface de la te r r e qui, par in stan t, p a r a ît se s o u m e ttr e avec une bénignité des tem ps bibliques aux ca­ prices des h o m m es » ; où quelques fruits « réco m p en s en t l’o b stin atio n des trav a il­ leurs et c rée n t l’illusion du b ien -être ». U n pays à la peau rugueuse, où les gens p o u r t a n t s’e n ra c in e n t « avec u n e ard eu r qui p o u r r a it ressembler au désespoir... C ep en d a n t, au beau milieu de l’hiver, il arrive q u ’on pense aux semailles futures, alors que le tem ps des vrais engrange- m en ts est encore si loin... C ’est l’espé­ rance qui parle au c œ u r des ho m m es ». Rien. R ien que cela, q u ’il fallait dire à t o u t prix. C ’est p e u t-ê tre sans in te n tio n — cela m ’é to n n e ra it — mais pas sans signification que, dans u n sujet qui ne p ré te n d a it q u ’à rire, l’a u te u r du « Valais d ’autrefois » et des « G reniers vides » in tr o d u i t u n r a p p o r t de dimensions avec le reste du m onde.

N o u s rions de nous v o ir si petits, en m êm e tem ps que nous d é co u v ro n s une a u tre dimension qui est la m êm e p o u r tous les h o m m e s de tous les temps. Celle que p e u v en t p r e n d r e un p e tit pays, u n p e tit coin de ce pays déshérité, des gens en a pparence m édiocres et des affaires plus que banales, q u a n d les plans de neige et les arbres effeuillés, et les eaux gla­ cées, et les cœurs, aboutissent à la soirée de p r in te m p s et au c h a n t du rossignol, ranim és p a r ce grand v e n t m erveilleux qui s’appelle l’am our.

Marcel Michelet.

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2-5 : Crans, congrès du P a n a th lo n C lub In te r n a tio n a l avec co n co u rs à ski le 4 mars.

9-12 : H a u t e - N e n d a z , ch am p io n n ats suisses de ski alpin.

10-12 : C ran s, co n co u rs in te rn a tio n a l de ski.

11-19 : C rans, semaines in tern atio n ales de bridge.

D é b u t m ars : Sierre, vignolage des A n n iv iard s avec fifres et tam b o u rs.

23 : V e rco rin , g ra n d p rix de La B ren ta (ski de fond).

26 (dim anche des R am eau x ) : B over- nier, procession avec ra m e au x décorés de pom m es et de brioches.

25 : V o u v ry , soirée d u V ieu x -V o u v ry . 25-26 : B ettm eralp , d e rb y d u B ettm er- h o r n (slalom spécial et slalom géant).

T u n n e l r o u tie r d u G ra n d -S a in t-B e rn a rd

En 1971, on a recensé 434 491 v é h i­ cules au tu n n el, m a x im u m jam ais a tte in t depuis l’o u v e r tu r e de l’ouv rag e au trafic en 1964, alors q u ’en 1965, p re m iè re année co m p lète d ’ex p lo itatio n , ce chiffre avait été de 306 991 unités. P ar r a p p o r t à 1970, l’année 1971 a révélé u n e p ro g re s­ sion de 4,5 % .

E n 1972, la présidence de la société italo-suisse d ’ex p lo itatio n a passé des mains de M. M arcel G ard, ancien conseil­ ler d ’E ta t valaisan, à celles de M. V itto r io B adini-C onfalonieri, d ép u té à la C h a m ­ b re ita lie nne et p résid en t de l’Assemblée de l’E u ro p e occidentale. La vice-prési­ dence échoit au n o u v eau p ré sid en t de la société suisse, M. le conseiller national G eorges-A ndré Chevallaz, syndic de L au­ sanne.

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C h au ffez p ré alab le m e n t le lait et l’eau. A m en ez le fe n d a n t à é bullition et fla m ­ bez-le.

Dans u n cassoton, faites fo n d re le beu rre, ju sq u ’à grésillement. Jetez les oignons débités en fines rondelles, salez, p o iv rez, arom atisez et t o u r n e z deux ou trois m in u tes à la cuillère de bois, sans laisser p r e n d r e couleur. M ouillez d ’un dem i-décilitre de fe n d an t, et laissez étu- ver à p e tit feu cinq m in utes, en r e m u a n t, ju sq u ’à ce que les oignons soient devenus tran s p are n ts . S a u p o u d re z d ’une bonne cuillère à soupe de farine, re m u e z ju squ’à ce que le m élange mousse, mais sans le laisser p re n d re couleur.

M ouillez alors des liquides chauds : eau, v in et lait, rem u ez au fouet. A jo u tez la sauce W orcester, le cube de bouillon gras c o n ce n tré , une p o in te de Cayenne, et laissez p a r ti r à gros bouillons deux ou trois m inutes. Baissez ensuite le feu, p o u r laisser m ijo te r à c o u v e r t u n e vingtaine de minutes.

R â p ez aussi f in em e n t que possible le from age vieux. R éservez-en u n tiers, et m élangez les deux autres tiers avec le jaune d ’œuf. T a rtin e z de ce m élange les tranches de pain de seigle, p réalable­ m e n t grillées à la poêle dans l’huile d ’olive, puis égouttées su r u n p a p ie r de soie.

Q u a n d la soupe est cuite, vérifiez l’as­ saisonnem ent, et versez-la dans une co­ c o tte en y i n c o r p o r a n t la crèm e fraîche. S aupoudrez le fro m ag e réservé à la s u r­ face, et passez au fo u r, sous infrarouge, en m êm e tem ps que les tranches de pain de seigle posées sur u n e plaque à tarte. Laissez g ra tin e r cinq m in u te s environ. Déposez sur la c o co tte les tran ch es de pain de seigle p o u r servir.

O n p e u t aussi p oser les tranches de pain su r la soupe a v a n t de g ra tin e r ; le pain se r a m o llit alors d u r a n t cette d e r­ nière phase de cuisson.

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P a r a ît à M a rtig n y le 20 de chaque mois E d iteu r responsable : Georges Pillet, M artigny F o n d a teu r et président de la commission de rédaction :

M" E d m o n d G ay R édacteur en chef : Félix C a rru zz o Secrétaire de rédaction : A m an d Bochatay C ollaborateurs-photographes : O s w ald R uppen, René R id e r A dm inistration, impression, expédition : Im prim erie Pillet S. A-, avenue de la G are 19, 1920 M a rtig n y 1 / Suisse Abonnements : Suisse Fr. 27.— ; étranger Fr. 32.— ;

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22e année, N ° 2 F é v rie r 1972

Sommaire

Le livre du mois P e tite c h ro n iq u e de l’U V T La table Légende p o u r u n e tête de bois N o r b e r t R o te n , chancelier d ’E ta t N o rv é g ien n e s de Sion O n w h e re t o m ee t t h e Valaisans M o ts croisés D e n o u v e a u x m oines valaisans La barbe ! — D e r B art ! Ces h o m m e s à la re d in g o te n o ire H a n s L o reta n , P h ilosoph m it d em Meissel L ’a v e n tu r e des p rem ières : La Tête-Biselx Le « grét » ou léro t L e ttr e d u Lém an Bridge P o tin s valaisans A u frigo U n mois en Valais C h a m p io n n a ts suisses de ski alpin à H a u te - N e n d a z U nsere K u r o r t e melden Le vin dans le co ran

Notre couverture : Fillette haut-valaisanne Photos Bérard, Bille, DarbelUy, Militärflugdienst, Ritler, Ruppen, Thur re

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Légende pour une tête de bois

Nouvelliste

et Feuille d’Avis du Valais

le quotidien

valaisan

atteint le

des ménages

du

Valais romand

Tirage

3 0 5 0 9 e x .

contrôle F. R. P. du 7. 9. 71

Valaisan d'avant

les élégants

les décadents

les abstinents

les tolérants

S ’étonnant

que tant de gens

puissent vraiment

vivre autrement

Sans

l'amour du fendant

le goût du sarment

la peur de Satan

les rêves d'argent

l'accent

le sang

„ C û A .'

à l’avant-garde

de la technique

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Norbert Roten

chancelier d’Etat

« Le bureau de m on m ari ? », in d i­ que aim ablem ent M me R oten au téléphone, « ...au Palais du G o u v e r­ nement, deuxième étage. Prenez l’as­ censeur, car l’intérieur est en tra n s­ form ation. »

C ôté jardin, sur la P la n ta , la fa ­ çade présente toujours son a d m ir a ­ ble équilibre. C ôté arrière-cour, des passages s’é c h afau d en t p o u r suppléer les démolitions. L ’odeur des planches fraîches s’infiltre dans les premiers couloirs. O n innove. Discrètem ent. Au m u r d ’un secrétariat, les rayons d ’en h a u t sont encore juponnés de tissu froncé.

M algré l’ascenseur, m algré les cli­ g notants aux portes directoriales, la maison va garder son allure de pres­ bytère cossu.

Valaisans, mes ancêtres, vieux lutteurs démocrates, à quoi avez- vous pensé en d én o m m a n t « palais » le siège de v o tre gouvernem ent ? R egret du faste étranger ? Em phase de Latins ?

P o u r un Viégeois, le Conseil d ’E ta t est logé dans un édifice. P o u r un M ontheysan, il est dans un palais. N uance.

E t com m ent désignait-on ces lieux dans la fam ille de M. N o r b e r t R oten, fu tu r chancelier d ’E ta t, où l ’on cu ltiv ait le patois de Savièse comme un p a trim o in e ?

M aison ? Palais ? Le p e tit écolier de 1913, qui découvrait le français m oderne à l ’école prim aire, se d o u ­ tait-il q u ’un jo u r ce palais devien­ d r a it un peu sa maison ?

— M onsieur le chancelier d ’E tat, vous êtes entré en 1933 à l’E t a t du

Valais, comme chef du contentieux au D é p a rte m e n t de l’intérieur. Le 1er février 1942, vous avez été nom m é chancelier d ’E tat. N o u s fê­ tons a u jo u rd ’hui v o tre trentièm e anniversaire à ce poste. Quels sou­ venirs évoquerez-vous de vos débuts, et de cette longue carrière ?

D ix secondes de concentration, et déjà la détente s’amorce. C h aq u e doigt fait surgir un personnage :

— Je revois tous les conseillers d ’E t a t avec lesquels j ’ai eu l’h o n ­ n eu r de collaborer : MM. C yrille P itteloud, M aurice Troillet, Paul de C ocatrix, A lb an o Fam a, Joseph Escher, R a y m o n d Lorétan, K arl A n th a m a tte n , O scar de C h astonay, qu a n d j ’étais chef du contentieux. Puis, en t a n t que chancelier d ’E ta t de 1942 à a u jo u r d ’hui : M M . P itte ­ loud, Troillet, A n th a m a tte n , de C h asto n ay , Fam a, Jean Coquoz, M arcel G a rd , O scar Schnyder, M a ­ rius L am p ert, M arcel Gross, Ernest von R oten, A r th u r Bender, W o lf­ gang Lorétan, A n to in e Z u fferey, G u y Genoud.

— Ce qui fait d ix -h u it person­ nalités très diverses, voire très accu­ sées ?

— Tous se ressemblaient p a r un égal a m o u r de leur pays. Ils se dis­ tinguaient toutefois les uns des a u ­ tres p a r leurs m éthodes de tra v a il différentes et la conception p e r­ sonnelle q u ’ils av a ie n t de leur c h a r­ ge... d ’aucuns, plus particulièrem ent, p a r la passion du p o u v o ir et la v o ­ lupté q u ’ils tro u v a ie n t dans l ’exer­ cice de l’activité gouvernem entale. — Les fonctions du chancelier d ’E ta t sont multiples. E n tre autres,

il assure le secrétariat du Conseil d ’E ta t, il en est le conseiller ju ri­ dique, il veille aux affaires du G r a n d Conseil ; il est le chef du protocole, l’o rganisateur des m a n i­ festations officielles et le responsa­ ble de l’in fo rm atio n . J u s q u ’ici, il a v a it égalem ent la direction du p e r­ sonnel. Q uel est, à v o tre avis, un d é fa u t incom patible avec ces d iv e r­ ses charges ?

— Je dirais : d ’être p artisan. C o m p aro n s le gouvern em en t à une gran d e entreprise à la tête de la­ quelle se tro u v e n t cinq directeurs. Il im porte que, même s’il est engagé politiquem ent, le chancelier d ’E ta t

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soit très loyal envers les uns et les autres, ne soit ni p o u r l’un, ni p o u r l’autre, mais p o u r tous. Il doit avoir un sens aigu de l’équité et de l ’équi­ libre.

— E t com m ent réussir cette danse sur la corde raide ?

— E n rech erch an t les formules qui fe ro n t l’unanim ité. Souvent, l’étymologie est venue à m on aide, et même la connaissance des patois, p o u r l’ap p réciatio n du poids d ’un mot. C onfucius a d it : « Si j ’étais Dieu, je m ’attacherais à définir le sens des mots. » Cela v eu t dire que, très souvent, on ne se querelle que sur des mots. D e là l ’im p o rtan ce du choix de ceux-ci.

— Q uel a été v o tre souci p r i n ­ cipal, sur le p la n des relations h u ­ maines, au Conseil d ’E t a t ?

— M on souci m ajeu r a été de f a ­ voriser la collégialité en toutes cir­ constances. Je suis, hélas ! entrepris p o u r d o n n er la signification du te r­ me « collégialité ». Elle ne se trouve pas dans le dictionnaire. Mais la col­ légialité existe, et c’est elle qui a facilité les r a p p o rts entre les divers membres du Conseil d ’E tat.

■— U n e sorte de fair p lay ? M. N o r b e r t R o ten aime tro p le français p o u r apprécier le franglais.

— La collégialité, c’est le lien qui u n it les différents titulaires d ’une charge. Elle n ’exclut aucunem ent la

discussion, mais elle fait q u ’une fois la décision intervenue, celle-ci de­ v ien t com m une à tous, indivisible. A u d éb u t de m a carrière, j ’ai t r a ­ versé une période où la collégialité laissait fo rtem en t à désirer au G o u ­ v ernem ent valaisan ; mais cette p é ­ riode a été suivie d ’une a u tre où les angles se sont heureusement a r r o n ­ dis. U ne véritable collégialité s’est instaurée avec l’entrée de MM. L am - p e rt et Cross au gouvernem ent. Elle a subsisté après leur d ép a rt, et je crois que c’est là un élément de force du Conseil d ’E ta t actuel.

Soixante minutes d ’interview , et notre interlocuteur a ignoré toutes

(18)
(19)

les occasions de s’étendre sur des sujets personnels.

O bserverait-on, dans la d ip lo m a ­ tie valaisanne, les exigences o x fo r- diennes des trois P, p o u r la con v er­ sation entre gentlemen : pas de p o li­ tique, pas de passion, pas d ’affaires privées ?

J ’adm ire cette discrétion qui ca­ ractérise to u te l’activité de M. N o r ­ bert R oten. D éten d u , il est p o u r ta n t m inutieux. S ouriant, son a u to rité est incontestée. A ctif, il ne m arq u e pas d ’agitation, même q u a n d l’heure ré­ servée à «T reize Etoiles» est dépas­ sée et que les collaborateurs a p p o r ­ tent des dossiers.

C ette m aîtrise des événements im ­ plique discipline p e rm an en te et sou­ plesse d ’esprit.

N e venons-nous pas de décrire, aussi bien, les qualités d ’un s p o rtif ? Le b o u to n du P a n a th lo n -C lu b est accroché au revers de M. N o r b e r t R oten, g ra n d joueur de tennis.

P ro m o te u r des sports, p a r le P a ­ n ath lo n -C lu b , président de la com ­ mission can to n ale d ’encouragem ent aux activités culturelles... M. N o r ­ bert R oten, ces tâches que vous allez assumer m a in te n a n t que vous quittez la C hancellerie d ’E t a t ne sont q u ’une infime p a rtie des activités d o n t votre retraite sera faite.

T o u t en so u h aitan t que les p r o ­ chaines années vous p e rm e tte n t de disposer de plus de temps p o u r v o tre agrém ent personnel, je ne vous dis pas : « Bon repos, m onsieur le c h a n ­ celier d ’E tat. » Les seuls v œ u x à adresser à un tennism an, c’est q u ’il veuille bien rép o n d re « re a d y » q u a n d on lui dem ande de servir.

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Irakiennes

Sion

U n jo u r la prem ière N o r v é ­

gienne vint. O n ne sait com ­

m e n t ni p o u rq u o i elle choisit

Sion alors que le m on de entier

était à sa disposition. Elle v in t

et derrière elle la filière s’é ta ­

blit entre la lointaine S c a n d in a ­

vie et le Valais. T o u r à to u r

les Freydis, Ase, Bödil, K ari,

Elle, Elin, A sbjôdd... d é b a r­

q u en t en minijupes ou blue-

jeans, p etit d ictio nn aire dans

le sac, o u v r a n t to u t grand s les

y eu x sur ce m o n d e nou v eau

q u ’elles a b o rd e n t sans com ­

plexes.

Elles o n t toutes une bonne

fo rm a tio n

secondaire,

elles

v ie n nen t de familles bourg eo i­

ses généralem ent aisées, mais

p e n d a n t six mois, un an, elles

f e ro n t le ménage, a p p r e n a n t le

français et la vie chez les autres.

Les com m encem ents sont p é ­

nibles. O n n ’est pas d u prem ier

coup virtuose du balai, on a

une au tre m anière de faire les

lits. E t cette cuisine si bizarre,

d o n t ce beurre, cette huile, ces

épices, ce vin dans les sauces,

ces légumes curieux, ça change

des confitures, des poissons, des

légumes bouillis. A u d ébu t ça

passe mal.

C ertaines qui v ie n n en t du

G r a n d - N o r d , d e la n u it p o la i­

re, o n t mis plus de tem ps p o u r

a rriv e r à leur capitale O slo que

p o u r rejoin dre ensuite la Suisse.

C o m m e d ép aysem ent ça c o m p ­

te. Si on les invite à une f o n ­

due dès leur arriv ée c’est pres­

que la p anique.

Elles s’a d a p t e n t vite, ces

filles du fro id . Elles aim ent

v ite la clarté du paysage, les

m ontagnes, le bleu du ciel.

K ari-M argrethe : « Je suis en Suisse depuis d e u x jours seulem ent. Je trouve que Sion est une jolie ville et les hautes m ontagnes sont aussi jolies, v ra im e n t d ifférentes des m ontagnes de N orvège. »

A n n -M a ri : « Je trouve que les Valaisans sont trop durs et fermés. C ’est difficile de faire connaissance. O n est très poli, presque trop. Mais je trouve que c’est souvent une politesse apprise, qui ne v ie n t pas du coeur.»

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B ö d il : <r Dès le p rem ier jo u r je suis tom bée a m o u ­ reuse des m ontagnes. Elles s'ont fo rm idables. C 'est d iffic ile de fa ire une a m itié avec les filles en Suisse. Les garçons sont p a r to u t les m êm es, toujours in té ­ ressés par une étrangère. »

(22)

Elles p re n n e n t b ientô t goût

à nos plats, a u x fromages, sur­

to u t au cho co lat mais pas au

vin qui dem eure p o u r elles une

boisson étrange et sans attraits.

Le co ntact avec les gens leur

est plus difficile. P a r la fau te

des Suisses d ’ailleurs. Les jeunes

gens, q u a n d ils les savent N o r ­

diques, se croient to u t permis,

et elles en sont p r o fo n d é m e n t

choquées, blessées dans leur d i­

gnité de filles libres et saines.

Q u a n t au x jeunes Valaisannes,

elles ne sont pas liantes, p r o b a ­

blem ent p a r timidité.

Le soir, elles se réunissent et

p a rle n t longuem ent dans leur

langue rau q ue de ce q u ’elles o nt

vu, d e ce q u ’elles o n t fait.

Puis q u a n d elles savent assez

de français p o u r se débrouiller,

assez de cuisine p o u r se m arier,

elles re p a rte n t gaiement. P e n ­

d a n t une année ou deux elles

en voient des cartes postales ;

elles a n n o n ce n t leurs fia n çail­

les avec Per, O la f ou H a r a ld .

E t puis, c’est fini. Elles refer­

m e n t la paren th èse valaisanne.

1 3 *

(23)

On where to meet the Valaisans

It seems th a t the Creator, tired o f fashioning the w orld, spilled his last bag o f earth in the Valais and let D am e N a tu r e shape this land according to her fa ncy. T h e result w as a strange, b eautiful, fascinating w o rld o f contrasts. A la n d o f cornucopia in the regions where fr u i t orchards a n d vegetable gardens g ro w on the fertile allu via l soil o f the R h o n e V a lle y and vineyards drape the foothills. B ut also, above them , sun-parched slopes w h ic h w o u ld be u n p ro d u c tiv e w ith o u t artificial irrigation. There are also deep gorges carved b y raging torrents w h ich , n o t so long ago, before m a n ta m e d them , used to ravage the land. A n d there are the crags on whose jagged sum m its the s k y is suspended.

Such a landscape m ust needs have influ en ced the character o f the people w h o h ave liv e d in the Valais since fiv e m illennium s. Their fig h t to subdue the hostile elements steeled them against a d versity, but all possible harshness w as so ften ed b y their sincere fa ith a n d h u m ility . ‘T h r o w in to this m ix tu re a good measure o f w i t a n d sense o f hu m o u r, a n d y o u h a v e ■ the typical Valaisan as he still lives a n d loves in his valleys.

H o w e v e r , the people w h o tra vel to get acquainted w ith other peoples, their w a y s o f life, their w o r k a n d joys, w ill n o t f i n d the auth en tic Valaisans in h y p er- m odern-super-resorts, w here c h iefly foreign s t a f f caters to tourists w h o transport their boredom fr o m one fashionable resort to another. I t is in the small villages where the interested observer w ill get to k n o w the people. The best place fo r it is an u npretentious village café. There he can m eet a cross-section o f the male p o p u la tio nfarm ers, tradesmen, local officials w h o

drop in fo r a d r in k or chat.

T h e Valais a u th o r Jean Follonier, w h o grew up in a village o f the V a l d ’Hérens, gives us in his recent n o vel « La som m eliere » ( The waitress) a v e ry hum orous description o f the people he k n o w s so well. A r o u n d Julie, the waitress o f a café, a n d her beau J u lo t, a com bination o f gam ekeeper a n d guardian o f the law, g ravitate all the characters o f this fictitio u s village, w ith their foibles, manias, worries, gossip, serious a n d m inor problems. W i t h a sharp or tender pen Mr. Follonier places th em before our am used eyes a n d w e

hope a n d fea r fo r Julie a n d J u lo t w h o bicker, p o u t or laugh u n til th e y fin a lly confess their love.

T h e reader m a y w o n d e r w h y the a u thor m entions no other fem a le character excepting Julie, w h o , w ith her q u ick repartee, ty p ifie s her race. There is a pa ten t reason fo r this omission. In the Valais, unaccom panied w o m e n go fo r a meal or tea to restaurants or tea rooms o f big tow ns, b u t n ever to a café w here o n ly alcohol or s o ft d rin ks are served. In villages, th e y only go there w ith the w hole fa m ily on the occasion o f a feast or village dance. So, in order to get acquainted w i t h the w o m e n , one m u st contact th em in the village grocery, as n o w a d a y s they no longer gather at the fo u n ta in to w a sh their la u n d ry a n d gossip.

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par Raphy Rappaz

25 H o r izo n ta lem en t

1. G lacier valaisan p o r t a n t un n o m poé­ tique. 2. Elle a sauvé une poire valai- sanne menacée de disparition. 3. C o u r ­ ro u x . - Au-dessus de M o n tan a. 4. Tamise. - Le m u le t le fit. 5. Sigle d ’un pays de l’Est. - O n y t r o u v e so u v en t des c h a m ­ pignons. 6. P h o n é tiq u e m e n t : faire une acquisition. - Passe la farine au blu to ir. 7. Simule so u v e n t u n e d é v o tio n peu sin­ cère. - Personnel. 8. G r a n d cru du V a­ lais. 9. N e connaissait certain e m e n t pas encore ce cru. - N é g a tio n . 10. A ncienne mesure utilisée autrefois en Valais. - C o n ­ teste. 11. O n y loge des objets. - V ien­ n e n t en p re m ie r lieu. 12. Sans valeur. - Poli.

Verticalem ent

1. C e tte co m m u n e du H a u t-V ala is a une grande superficie, mais peu d ’habitants. 2. Abbé de S aint-M aurice vers 750 (p ré­ décesseur de V ulchaire, l ’u n des plus célèbres abbés d ’A gaune, sim u lta n ém e n t évêque de Sion). - Dissimulé. 3. A n a ­ g ra m m e de Lens. - E m p e r e u r d ’O ccid en t (896-899), était le fils n a tu re l du frère de C h arlem ag n e, C a rlo m a n . 4. E n file. - A bbé de Saint-M aurice (1521-1550) d ’une famille de Saint-M aurice éteinte a u jo u r ­ d ’hui. 5. M e ttra des poissons en to n n ea u en couches superposées. - Arides. 6. Le d év elo p p em en t du Valais lui est dû en grande partie. - Dieu de la guerre des Valaisans à l’époque de Jules César. 7. Pois­ sons d ’eau douce. - P h o n é tiq u e m e n t : p r é n o m féminin. - C o n n u à rebours. 8. H a m e a u du d istric t d ’H érens. - N e u f papes p o r t è r e n t ce p ré n o m . 9. Q u a r tie r du village d ’A rbaz. - N ’import.e qui. - S’e n te n d à L ondres et ailleurs. 10. Les trois premières d ’un noir. - H a m e a u situé en plein vignoble du Valais central.

8 9 1 0

8

Concours de Noël

La grille préparée p a r R a p h y R a p p a z pour le concours de N o ël a donné d u fil à r e to r ­ dre aux cruciverbistes. Seules h uit personnes o n t répondu juste a u x définitions et aux questions subsidiaires. Les prix, après tirage au sort, o n t été attribués à :

1. M. Bernard Pillet, Ecône/Riddes, gagne les trois volumes du « Demi-siècle de Maurice Troillet » d ’A ndré Guex. 2. Mlle Marcelle D erivaz, Les Marécottes,

gagne le volume « Le Valais en 1813- 1814 » d ’Emile Biollay.

3. M. H e n r y V arone, Sion, gagne les « Fables et récits d u coq à l’âne » d ’A n ­ dré Closuit et un abonnem ent d ’une année à «Treize Etoiles ».

4 . -5 . - 6 . M gr Angelin Lovey, Révérendis- sime p ré v ô t du G ran d -S ain t-B ern ard , M artig n y ; M me Marcelle Arbellay, L oye/G rône ; Mme et M. Fuchs-Berra, La Tour-de-P eilz, gagnent chacun un abonnem ent d ’une année à « Treize Etoiles ».

7.- 8. M. B ernard Rouiller, D o ré n az ; Mlle Amélie Giroud, M artigny, gagnent cha­ cun les «Fables et récits du coq à l’âne» d ’A ndré Closuit.

«Treize Etoiles» félitiite tous les heureux bénéficiaires de ce concours... et tous ceux qui o nt approché de la soution exacte.

Voici les réponses aux deux questions subsidiaires : 1. En quelle année la région d ’E v ian a-t-elle été rattachée au Valais ? 1536 ; 2. Q ui c o m m a n d ait les troupes d e 'la Jeune-Suisse au com bat du T rie n t ? Maurice Barman.

Solution du N ° 24 (janvier)

(25)

'ir**

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De nouveaux moines valaisans

P e n d a n t l’été, ces hauts lieux où la science et la

technique o n t abouti à d ’éto n n an ts points de

convergence p o u r nous éto n n er et réussir, dans

une audace calculée et voulue, reçoivent q u a n tité

de touristes de p a r to u t. O n ne vient pas en

Valais sans visiter l’un ou l’a u tre de ses barrages.

Q u i penserait à un m onastère p e n d a n t ces

claires journées ? U n e belle route. Des cars et

des autos qui ne cessent d ’arriv er. D an s l’ém er­

veillem ent de la décou v erte, la fro n tière de la

pensée s’a rrête au g r a n d m u r et au grandiose

p aysage qui l’environne.

Mais revienne l’hiver, le v rai tem ps des m o ­

nastères. Il y a moins d ’encom brem ent, moins

de bousculades au pied du barrage. Les gardiens

de cette m o n ta g n e de b éto n recom m encent leur

vie de g ra n d e et v raie solitude. Q u e ce soit à

G r a n d e D ixence, à M auvoisin, à L a G o u g ra ou

ailleurs, la m o n ta g n e dem eure la même. Sept à

h u it mois dans l’année, elle recon q u iert son d ro it

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F a c e a u m u r e t a u « R i t z »

à la m éd itatio n. E t les gars qui o n t accepté d ’y

v iv re acceptent, du même coup, une semi-claus­

tra tio n . Ce que le T ib et d em and e à ses moines,

nos barrages l’exigent également des leurs. Seuls

les noms et le m y th e changent, mais le vent,

l’av alan ch e et la neige possèdent un d é n o m in a ­

teur co m m u n sur to u te la planète.

E t les v oilà donc enfermés dans leur m o n a s­

tère de béton et de longues c o n fro n ta tio n s avec

soi-même et la g ra n d e u r d ’un m o n d e hiv e rn al

d ’eux seuls connu. U n e équipe de quelques gars,

ex erçan t u n m étier né de la civilisation des b a r ­

rages. Prient-ils, ici, com m e dans les vrais m o ­

nastères ? C ertain em en t, sans to m b er dans les

abîmes des sublimes extases. Ils y tra v a ille n t

surtout, et sérieusement : co n trôler le débit de

l’eau qui s’en v a vers les lointaines turbines, aus­

culter ce g ra n d corps de béton, ré p a re r la ligne

électrique... Il faut... il faut... C ’est aussi une

form e de prière.

J ’ai connu l’une de ces équipes monastiques.

Il y a v a it Joseph, le chef, tellem ent h abitu é à

ces lieux que les choucas s’ap ercev aien t de son

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L e c o n t r ô l e e s t p e r m a n e n t

absence ; N icolas, passionné d ’Einstein ; A lb e rt

et sa pince d ’électricien ; les autres, sans oublier

le beau chien M axi. L ’hélicoptère ap p ro c h a it,

atterrissait : deux copains, r e v e n a n t du v ra i pays

des homm es, en descendaient : « En bas, ça v a ? »

D eu x autres copains s’installaient dans ce m oyen

de t r a n s p o r t h iv e rn a l p o u r aller rejoindre, p e n ­

d an t quelques jours, des visages aimés : « S alu t !

Bien le b o n jo u r à m a fem m e ! » Le c afa rd , le

cœ u r gros ? O n a p e r d u depuis longtem ps ces

faiblesses.

En été, certain e m en t q u ’on les envie. Mais

voilà, ce m a tin de novem bre, la neige a fermé

le volet sur ce m o n d e de clémence, et qui se sou­

v ie n d ra it encore d ’eux, si ce n ’est une mère, une

épouse, une fiancée ? E u x d oiv e n t a p p r e n d r e

l’hiver en altitud e, se fam iliariser avec les n o u ­

velles géométries nées de la neige, écouter le

vent, dire b o n jo u r à la tempête.

O n est m a in te n a n t bien entré dans le m o n a s­

tère de l’hiv er en hau te m ontagne. U n e semaine

sans étoiles dans le ciel, il y a v ra im e n t de quoi

se d e m a n d e r p arfo is ce q u ’on est venu faire dans

(30)

ce m o n d e voué a u x éléments. « J ’espère que m on

fils de trois mois ira b ie n » , songe l’un d ’entre

eux.

Les visites, com m e elles sont rares, en cette

saison ! P arfo is des touristes im p ru d e n ts vien nen t

se p e rd re dans ces lieux inhospitaliers. C ’est

aussi le tra v a il des moines de p o r te r secours...

L ’immense trib u des choucas se n o u r r it de

v en t et vous rend visite ; le cri ra u q u e de l’aigle

tire sa flèche sur le jeune chamois des h auteu rs ;

les bouquetins et les chamois oublient leurs o ri­

gines, ainsi que le re n a rd d o n t les erres nocturnes

sur la neige vous a p p o rte n t, dès le m a tin , une

espèce de salutation.

C ’est l’hiver, avec to u t ce que cette saison

com porte. Seuls les initiés com pren n en t.

N o v em b re... décembre... ju sq u ’à mai... C ’est

long. Il y a les fêtes de fin d ’année, l’arb re de

N o ë l (mais oui), les copains d ’en bas qui p e n ­

sent q u a n d m êm e à vous.

Q u a n d av ril revient, les signes com m encent

à p arler. O n sait venue la fin des grandes p r i ­

vations. O n sent les secrets halètem ents de l’air,

on co m p re n d la neige grumeleuse, on in terp rète

le langage de la p a ro i rocheuse qui pleu re de

toutes ses peines de l’hiver ; le merle des roches

s’est réveillé. D u fo n d de la biosphère p a r v i e n ­

n en t ces prem ières certitudes de résurrection.

D em ain , il fera beau.

C ’est l’espoir de tous les moines...

J e a n Follonier.

(31)
(32)

I * .

!

L ’im p o r ta n t c’est de sav o n n er long­ temps, de bien faire mousser.

C eux qui o n t la joue tendue, les arrondis courent peu de risques, mais les anguleux doiv en t s’a tte n d re à

des coupures.

L a belle a ffa ire : avec un b o u t de p a p ie r à cigarettes le sang s’a r ­ rête to u t de suite. Sa beauté ? — souçJ de jeune. Ce qui com pte c’est d ’être p ropre.

C ’est un peu une m anie q u ’on a. O n p o u r r a it la laisser pousser cette barbe. J ’en connais qui sont m ag n i­ fiques ; mais il fa u t les peigner, les laver, même les désinfecter à cause de la v erm ine qui s’y met. T o u t com pte fa it m ieux v a u t le rasoir.

En se ra san t on p ré p a re sa jo u r­ née. O n se fait son p ro g ram m e. O n pense.

Près du nez c’est délicat, mieux v a u t laisser la moustache.

Je sais q u ’on a inventé d ’autres outils, la gillette, le rasoir électrique. Moi je n ’ai pas envie de changer. P o u r gagner quelques minutes, pas la peine. J ’aime faire les choses t r a n ­ quillem ent. C ’est pas bon d ’être to u ­ jours pressé, on risque d ’a rriv e r plus vite au b o u t du rouleau.

Après tout, c’est m a barbe et je la rase comme je veux ; comme a u ­ trefois q u a n d j ’étais jeune.

O ui, q u a n d j ’étais jeune.

(33)

Wichtig ist v o r allem, lange und gut einzuseifen. Viel Schaum !

Die jungen Leute m it ihren g la t­ ten W angen, die haben es leicht, doch w ir m it unsern K an te n und Ecken laufen G efahr, uns zu schnei­ den. Ein guter R a t : M it ein wenig Z ig aretten p ap ier stillt m a n jeden Schnitt.

Uns geht es n ich t um Schönheit u n d gutes Aussehen, diese Sorgen überlassen w ir der jiingern G en era­ tion ; was zählt, das ist ein sauberes Kinn.

Eigentlich ist es eine M aro tte, dieses ewige Rasieren. M a n k ö n n te ihn wachsen lassen, seinen Bart. Es gibt doch schöne B ärte ; schöne E x em ­ plare, doch was w o llt ihr : m an muss ihn pflegen, seinen B art, waschen, käm m en u n d weiss n ich t was ! Schliesslich u n d endlich ist es doch besser, ihn einfach zu schneiden.

M it dem Rasieren beginnt m an seinen Tag, m a n steckt sich ein Ziel, m an h a t Z eit zum D enken.

In der N ä h e der N ase natürlich, da w ird es schwierig, m an lässt die H a a re lieber stehn.

Ich weiss schon, m an h a t alle möglichen Sachen erfu n d en : den R a ­ sierapparat, den elektrischen T ro k - kenrasierer u n d so fort. W as mich angeht, habe ich keine Lust zu wechseln. M an gew in n t vielleicht ei­ nige M inuten. W as m a c h t das schon aus ? Ich liebe es, Zeit zu haben. M an soll es nicht im m er eilig haben, m an v e rb ra u c h t sich dabei zu früh.

Schliesslich ist es mein eigener Bart, den ich rasiere u n d ich halte es dabei, wie ich es schon in meiner Jugend getan habe, genau wie d a ­ mals, als ich noch jung war.

(34)

Ces hommes à la redingote noire

Ils é taien t to u jo u rs habillés de noir, red in g o te b o u to n n é e de h a u t en bas, et ils allaient, p ar deux, le jeudi après m idi, sur les petits chem ins des vignes, faire leur p ro m e n a d e digestive. O n les croisait aussi dans la rue, après les repas, p a rc e q u ’ils a vaient h érité, sans do u te, de la plus ancienne tr a d itio n c o n v e n ­ tuelle, la sagesse des « mille pas » qui fait av ancer les affaires du corps sinon celles de l’âme. Souliers noirs à clous, p a n ta lo n no ir, red in g o te noire, col blanc et ch apeau n o ir : tels é ta ie n t nos bons Frères de Marie aux visages graves, u n peu ta c itu r ­ nes du m oins en apparence, faces paysannes et réserve ecclésiastique : ils sym bolisaient le sérieux de la pédagogie et l’austérité de la d é v o ­ tion.

La pédagogie, dans n o tr e Valais du X I X e siècle, ils sem blaient l’av o ir inventée. N o u s avions bien eu les R R . PP. depuis 1625, les Jésuites, qui f u r e n t les éd u cateu rs d u m o n d e, si long tem p s, et qui t i n r e n t collège dans n o tre vallée p e n d a n t des siè­ cles. Mais ceux-là s’a d o n n a ie n t aux sublimes spéculations de l’h u m a n is ­ m e et fo rm a ie n t les « gens de la h a u te », c o m m e disaient nos p a y ­ sans. La « h a u te », ce n ’éta it p o in t le rêve de ces excellents Frères qui, disciples de G uillau m e-Jo sep h C h

a-m inade, a v aien t d ’a b o rd le souci du p e tit peuple, des artisans illettrés, des fils de paysans qui se sentaient quelque a t t r a i t p o u r les études. L ’O r d r e , fo n d é à B o rd e a u x en 1817, r e c r u ta it chez les hu m b les et se m e t­ ta it au service des hum bles.

Dès 1839, tro is de ses religieux a rriv e n t à F rib o u rg p o u r y o u v r ir une école privée. Mal vus p a r

cer-G u i l l a u m e - J o s e p h C h a m i n a d e ( 1 7 6 1 - 1 8 5 0 ) f o n d a t e u r d e s M a r i a n i s t e s s u p é r i e u r g é n é r a l j u s q u ’e n 1 84 5

tains, en cette p ério d e de crise libé­ rale, c’est à peine s’ils osent se m o n ­ tre r. Mais ils v o n t si bien réussir dans leur e n trep rise que, à la veille d u S o n d e rb u n d , la ville de P ierre Canisius leur c o n fiait les écoles offi­ cielles prim aires.

Le succès appelle le succès. Sion n ’éta it pas t r o p c o n t e n t des « p r o ­ grès » de son enseig n em en t p rim aire, à la m ê m e époque. Des d ém arches fu r e n t entreprises, via F rib o u rg , vers B ordeaux. E n a u to m n e 1845, les M arianistes s’installaient chez nous, s’o c c u p a n t d ’a b o rd des petits Sédunois, mais, dès l’été 46, o rg a ­ nisant un cours n o rm a l d ’été à l’usage des « m aître s » chargés de l’en seignem ent p rim a ire dans le can ­ to n . M aîtres im provisés, p o u r la p lu p a rt, sach an t t o u t juste lire et écrire, et qui c h e rc h a ie n t à d istri­ b u e r ce q u ’ils n ’avaient pas reçu.

En fait, et m algré l’existence d ’une loi v o tée en 1828, n o tr e can ­ to n en éta it à se tâ t e r sur la néces­ sité de l’enseig n em en t public obli­ gatoire. P o in t de locaux, p o in t d ’a rg e n t p o u r en b â tir, p o in t d ’en­ seignants. Le curé de la paroisse m o n t r a i t l’a lp h ab et à qu elq u e p h é ­ nix de son village qui p o u v a it en­ suite e n tr e r au collège des Pères. T a n t pis p o u r les autres ! O n en sait to u jo u rs assez p o u r tra ire les

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vaches et to n d r e les brebis. La loi d o rm a it d u som m eil de ceux qui l’avaient faite. Là où quelques te n ­ tatives s’a m o rc a ie n t d ’u n enseigne­ m e n t élém entaire généralisé, on se m o n t r a i t rav i lorsque les meilleurs élèves a rriv a ie n t à lire l’im p rim é . E crire éta it u n luxe de privilégiés. Çà et là, u n vicaire anim é d ’u n beau zèle poussait les choses u n peu plus loin. O n d e v a it se m éfier de lui.

Les choses c h a n g e n t quelq u e peu en 1844. N o u v e lle loi... L ’école pu b liq u e éta it r e n d u e o bligatoire sous peine d ’am ende. Il fallait d o n c fo rm e r des m aîtres. L ’arrivée de q u a tre Frères m arianistes, le 25 oc­ to b re 1845, à Sion, fait b o n n e im ­ pression, « t a n t sous le r a p p o r t scientifique q u e m o ra l », c o m m e l’écrit C am ille de W erra, p ré sid en t du Conseil d ’éducation. Ils s’instal­

len t dans un a p p a r te m e n t de M. d ’O d e t, à l’e m p la c e m e n t de l’actuel o rp h e lin a t des filles.

« Les m ains habiles » des Frères v o n t re cev o ir 'leur mission officielle d u conseiller d ’E ta t F rançois de K a lb e rm a tte n . Le p re m ie r cours n o rm a l s’o u v re à Sion, à la gran d e salle de la M aison de ville, le 18 a o û t 1846. Messe d u S aint-E sprit, comme il sied, discours du h a u t m a ­ g istrat aux so ixante-dix élèves. R e ­ mise des diplôm es le 30 o ctobre... En deux m ois et dem i, o n avait fo rm é la p re m iè re équipe des m a î­ tres prim aires. T rois conseillers d ’E ta t les féliciten t ; M onseigneur ajoute ses b é n éd ictio n s aux e n c o u ­ rag em en ts des m agistrats.

Les résultats éta ie n t p articu lière­ m e n t brillants en calligraphie, et ce n ’éta it pas rien dans u n pays où

l’é c ritu re é ta it signe de savoir. V in g t tableaux d u Frère R o t h suscitaient l’a d m ira tio n des connaisseurs.

L ’effervescence p o litiq u e de l’a n ­ née suivante allait-elle c o m p r o m e t ­ tre le re n o u v e lle m e n t d u cours n o r ­ m al ? Il n ’en f u t rien. A lors que les M arianistes d e v aien t q u i t t e r F ri­ b o u r g en n o v e m b re 1847, ceux de Sion, après quelques alertes, réus­ sirent à se m a in te n ir chez nous. Les cours e u r e n t lieu avec le m êm e succès. Le F rè re R o t h d u t m êm e enseigner la calligraphie aux v été­ rinaires.

Le g o u v e rn e m e n t radical de M. B a rm an fu t assez sage p o u r m a in ­ te n ir sa confiance à ces bons servi­ teurs d u pays. L’école p rim a ire de Sion subsista et, les Jésuites a y an t cédé leurs locaux aux Marianistes, les Frères p u r e n t o u v r ir une école

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spéciale, assortie d ’u n p en sio n n a t p o u r les élèves de l ’extérieur.

E n 1856, la d ire c tio n de la petite c o m m u n a u té f u t confiée à u n F rè re valaisan, A u g u stin L a m o n , de Lens.

Il f u t l’u n des plus rem arq u ab les an im a te u rs de l’en seignem ent p r i­ m aire dans n o tr e c a n to n . P e n d a n t plus d ’u n demi-siècle de d é v o u e ­ m e n t à n o t r e école, il p a rtic ip a à to u tes les réform es, suggéra tous les progrès. In sp e c te u r p rim a ire du distric t de Sion, allant sans cesse de village en village, esprit o u v e r t et p a tr io te fe rv e n t, il se dépensa sans c o m p te r p o u r le bien de n o tr e p e u ­ ple. Bras d ro it, en p articu lier, de M. H e n r i Bioley, alors chef de l’ins­ tr u c tio n publique, il f u t l’artisan de la loi de 1873 qui, en p articu lier, d e m a n d a it la c réatio n d ’une v é rita ­ ble école n o rm a le d e v a n t re m p la ­ cer les cours d ’été, d é c id é m e n t in ­ suffisants.

L ’école n o rm a le p e rm a n e n te f u t in stitu ée en 1876 et s’installa dans la g ra n d e m aison de T o r r e n t é qui fait l’angle e n tre la ru e de L ausanne et la rue de la D e n t-B lan ch e. Les can d id ats y passaient deux ans. En 1894, elle oc c u p e ra la p a rtie est d u n o u v e a u b â t i m e n t du Collège.

Le livre d ’o ù n ous tiro n s ces r e n ­ seignem ents : « Les M arianistes en Suisse » (Pillet, M a rtig n y ) suit pas à pas le d é v e lo p p e m e n t de l’activité des Frères dans n o tr e c a n to n . Il d o n n e m ê m e la liste de tous ces p io n n iers de n o tr e pédagogie m o ­ derne. Ils o n t n o m A u g u stin L a­ m o n , bien sûr, mais aussi F rançois B onvin, lui aussi de Lens, m e m b re très efficace de la c o m m u n a u té , et Clavien, et B agnoud, plusieurs Ba- g n oud, et M itta z , et Berclaz, et C r e tta z , et Julier, et Z e h n e r, l’au­ te u r d ’u ne « H is to ire de la Suisse »... et M u d r y , et P ra lo n g , et P a rq u e t,

M ariaux... Ils o n t enseigné n o n seu­ le m e n t à Sion mais à Brigue, à M a r ­ tig n y , à M o n th e y , à Sierre. Ils c o n ­ tin u e n t d ’y enseigner...

Mais ils o n t, eux aussi, suivi le cours du tem ps. Ils o n t déposé leur re d in g o te et leu rs souliers à clous. Les petits R acine d ’a u jo u r d ’h u i ne v o ie n t plus passer dans les rues, en­ tre chien et loup, ces silhouettes noires qui é v o q u a ie n t les « solitai­ res » de P o r t- R o y a l. La pédagogie est m oto risée, c o m m e la religion. Sont-ils m o in s dévoués que leurs prédécesseurs, les Frères d ’a u jo u r ­ d ’h u i ? M oins nécessaires à n o t r e Valais te c h n icien ? N o t r e m a ch in e à écrire fait-elle la n iq u e aux v in g t tab leau x de calligraphie d u Frère R o t h ? Saluons les in n o m b ra b le s services re n d u s à n o t r e pays p a r les Marianistes.

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Philosoph mit dem M eis sei

E r k ö n n te Philo so p h sein, und w enn er es nicht

ist, vielleicht auch M y stik er : H a n s Lo retan,

n eu n ter T rä g e r des R o tte n b u n d -K u ltu rp reises.

Begegnet m a n ihm, so sp ü rt m an , seine W elt

liegt innen u n d nicht aussen. D as k lingt eigen­

artig f ü r einen B ildhauer, fü r einen M a n n , der

Äusseres gestaltet, D in ge f o r m t u n d Leben in

Gips, Stein o d er E rz zw ingt. D o ch es bleibt

dabei, m an s p ü rt das innere S chw ergew icht, das

kreist u m W u rz e lg rü n d e von Mensch u n d W elt,

das Schw ergew icht, das sich h in ter Schein u n d

Gleissen schiebt. Diese In n e n w e lt sucht D a r

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Stellung, nicht übersteigerten A u sd ru ck , sie will

Wesen o ffen b are n u n d k a n n sich nicht m it dem

Äussern der F o rm begnügen. Es ist Innenschau,

die n ach aussen d r ä n g t u n d nicht explosive T a t ­

k ra ft, die R o h m a te ria l ü b erw ältig t. U n d w a r u m

H a n s L o re ta n nicht Philosoph, sondern Bild­

h auer g ew o rd en ist, bleibt letztlich R ätsel ; der

D ran g , die S prache der g efo rm ten Masse zu

sprechen, die S prache der w eichen R u n d u n g ,

der gekerbten E in b u ch tu n g , der brüsken Eck u n g

wie der k ra ftg e la d e n e n O b erfläche, w a r stärk er

als alles andere. Sie fü h rte ihn in die K u n stg e­

werbeschule L u zern, an die Ecole des Beaux-

A rts in G e n f u n d sie gab ihm die K r a f t die an

A u fträg en arm en , aber an E n ttäu sch u n g en rei­

chen ersten jungen K ü n stlerjah re in seiner H e i ­

m a ts ta d t Brig durchzustehen.

M a n k a n n das Schaffen des Preisträgers, ge­

rade weil es d e r a r t h in te rg rü n d ig ist u n d aus

u nlo tb aren Tiefen aufsteigt, nicht in ein p a a r

Sätzen aufdecken, blosslegen o d er erhellen.

N o c h viel w eniger k a n n m an es in der V ernis­

sagesprache ab tu n. N e n n e n w ir es statisch, oder

w enn m a n lieber will, klassisch, getragen v om

u rsprünglich ungebrochenen G lau b en an S chön­

heit u n d H a r m o n ie . Ruhe, die zugleich K r a f t

ist, H a r m o n ie , die zugleich als S p a n n u n g w irk t.

G a n z u n d voll tr i f f t das fü r die J u g e n d w e rk e

zu. A b er hier schon r u h t in den F iguren jener

Zug, der m it den J a h r e n im m er s tä rk e r w ird

u nd von A n fa n g an das Sinnliche der « klasi-

schen » K u n st abstreift. Ein Zug, der heraus-

fliesst aus der W eltinnenbezogenheit, die stets

au f der Suche bleibt nach der Idee, nach dem

Wesen, nach dem, was die D inge in sich selber

u n d aus sich selber aussagen. D ie n ack te F rau

weiss tr o tz aller S chönheit nichts von Sex-

appeail, der H eilige d u r c h d r in g t seinen K ö rp er,

der K a r d in a l — a u f dem D o r f p l a tz von Ernen

— w ir d zu r schreitenden u n d v o m W illen ge­

lenkten A u to rität. M an a h n t es : der K ü n stler

w ill die h in ter den D in g en stehende Idee in eine

gültige harm onisch-schöne F o rm bringen. N ic h t

im m er ist dieser Ü b erg an g v on der A b stra k tio n

z u r F o rm nahtlos : es gibt Brüche, U nsicherhei­

ten, u n d es gibt V ollendung. D e r H a n g zum

H in te rg rü n d ig e n , zu r D arstellu n g der Idee, mag

E rk lä ru n g d a f ü r sein, dass in neueren W erken

F o rm en gesprengt w erd en , sich auflösen u n d sich

« klassische » Schönheit verflüchtigt. U nheile

W elt b ric h t auf, O rd n un g sg efü g e k rach e n z u ­

samm en u n d alte P ro p o rtio n e n stim men nicht

mehr. Gleichgeblieben ist n u r m ehr das A usloten

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Le sc u lp te u r H a n s L o re ta n a reçu, l’a u ­ to m n e passé, le n eu v ièm e p rix c u ltu rel décerné p ar le R o tt e n b u n d . Il est l’a u ­ teu r, e n tre autres, de la sta tu e d u c a r­ dinal S chiner qui se tr o u v e sur la place d ’E rn en .

des M enschen u n d seiner W elt. Dieses A usloten

d a r f m a n w o h l als letzten G r u n d der überaus

stark v ertre ten e n religiösen T h e m a tik im G e ­

sa m tw e rk des K ünstlers bezeichnen.

D e r K u ltu rp reis des R o tten b u n d es — ü b r i­

gens nicht d ie erste E h ru n g — b ed eutet nicht die

W elt. D as weiss H a n s L o retan , der « diese

W elt » g ar nicht sucht. E r stellt aber doch v e r ­

diente A n e rk e n n u n g f ü r ein jahrelanges u n d

keineswegs im m er leichtes S chaffen — Finden,

Bestätigung, Ringen, Spiel — dar. A n e rk e n n u n g

fü r ein W erk , das zahlreiche G otteshäuser u n d

öffentliche P lä tz e insbesondere des O b erw allis

m it Leben, D arstellu n g u n d Schönheit erfüllt.

Dieses W e rk a u f die nie g an z überzeugende v e r­

gleichende K u n stw a a g e zu leben, k a n n m a n sich

ersparen. W ichtig u n d wesentlich ist : es ü b e r­

zeugt, weil es w a h r ist, es beein d ru ck t, weil

sprechende F o rm vorliegt.

W ill m a n H a n s L o re ta n hineinstellen in sein

L a n d , in seine K u n stla n d s c h a ft, so lässt sich w oh l

festhalten, dass er einsam u n d einzig dasteht,

traditionslos. A n k n ü p f u n g an die grosser S ch n it­

zer der B arock zeit w ir k t nicht überzeugend. In

einem aber erscheint der K ü n stler eingebettet in

die Kunstgeschichte des O berw allis, in seinem

N ic h t- g a n z - E r n t- n e h m e n des K ö rp e rlic h -S in n ­

lichen, in seinem W eg zu dem, w as h in ter u n d

o berhalb dieser W elt ist. M a n k a n n Vergleiche

ziehen z u r G o tik o d er zu r R o m a n ik , aber auch

hier w ill die R ech nu n g nicht aufgehen, denn der

K ö r p e r ist ihm m e h r als S ym bol o d er äusseres

Kleid. D a f ü r ist der K ü n stle r viel zu sehr der

E rd e u n d ihren D ingen v e r h a f te t u n d d a f ü r ist

er zu sehr dem von S chönheit schw eren K ö r p e r

verp flich tet. U n d d a r u m ist er auch im besten

Sinn « H a n d w e r k e r » un d nicht Philosoph ge­

w o rd en , weil er die Masse, das M a te ria l in all

seinen A u sfo rm u n g en der blassen Idee vorzieht.

(41)

L’aventure

des

premières

La Tête-Biselx

Le 2 juillet 1882, A lb e rt B arbey (1850-1926) — d o n t le n o m est lié au massif d u M o n t-B la n c grâce à l’éd itio n de la carte q u ’il en dressa avec Louis K u r z en 1894, et à un couloir glacé de l’A iguille-d’A rg en - tière baptisé c o u lo ir B arbey — re­ joignait à C h a m p e x son guide F r a n ­ çois Biselx. A la cabane d ’O r n y , il engageait H e n r i C o p t p o u r les ac­ c o m p a g n e r à la c o n d itio n « q u ’il ne reculât pas à la p re m iè re difficulté et q u ’il ne poussât pas à l’excès la g rande p ru d e n c e q u ’il f a u t lui re ­ c o n n a ître en lui faisant c o m p r e n d r e que là o ù je p o u rra is passer, il le p o u r r a it égalem ent ».

Le lendem ain, à 4 h. 45, les trois hom m es, p a rv e n u s au m ilieu du pla­ teau d u T rie n t, e x a m in e n t les Ai- guilles-Dorées à la jumelle, c h e r­ c h a n t u n e voie d ’accès m eilleure que celles qui, p a r t a n t de l’est et de l’ouest, d u r o c h e r des Plines et de la fe n ê tre de Saleinaz, a v aien t dé­ b o u ch é sur des « parois in fra n c h is­ sables ». M algré les objections, rai­ d eu r et avalanches, d u p r u d e n t H e n r i C o p t, B arbey décide d ’a tta ­ q u er le g ra n d c o u lo ir de glace et de neige qui c o u p e la m o n ta g n e dans

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