Universit´e Paris Diderot Arithm´etique
Master de Math´ematiques Ann´ee 2010-11
L. Merel
EXAMEN du 25 mai 2011
Dur´ee : 3 h
L’usage de tout appareil ´electronique et de tout document autre que des notes de cours est interdit.
Exercice 1
1. Montrer que le nombre 2011 est premier.
2. Quel est l’ordre du groupe (Z/2011Z)∗ ? Combien ce groupe a-t-il de g´en´erateurs ? 3. Combien y a-t-il de carr´es dans (Z/2011Z)∗?
4. Le nombre 1000 est-il un carr´e modulo 2011 ?
5. Soit n et m des entiers ≥ 1. Montrer que nm engendre (Z/2011Z)∗ si et seulement si n engendre (Z/2011Z)∗ etmest premier `a 2010.
6. L’ensemble des nombres premiers dont le carr´e est congru `a 1000 modulo 2011 est-il infini ? Si oui, en donner la densit´e.
7. L’ensemble des nombres premiers qui engendrent (Z/2011Z)∗est-il infini ? Si oui, en donner la densit´e.
8. L’ensemble des nombres premiers p > 2 tels que p(p−1)/2 engendre (Z/2011Z)∗ est-il infini ? Si oui, sa densit´e est-elle>10−7?
Exercice 2
Pournentier≥1, notonspn len-`eme nombre premier. Soitαun nombre r´eel>0.
1. Montrer quepn∼nlog(n) lorsquentend vers l’infini.
2. Posons, pour k entier ≥ 2, nk = [αk/log(k)] et mk = [k/log(k)], o`u [x] d´esigne la partie enti`ere du nombre r´eel x. Montrer que log(nk)∼log(k) lorsquektend vers l’infini.
3. En d´eduire quepnk∼αk lorsquektend vers l’infini.
4. Montrer que la suitepnk/pmk tend versαlorsquek tend vers l’infini.
5. En d´eduire que l’ensemble des nombres rationnels de la formep/q, o`upetqsont premiers, est dense dans l’intervalle r´eel [0,+∞[.
6. Montrer que P
p≤x1/p∼ log(log(x)), lorsque xtend vers l’infini et o`u, dans la somme, p parcourt les nombres premiers≤x.
7. En d´eduire que la limite deP√
x≤p≤x1/p, lorsquextend vers l’infini et o`u, dans la somme, pparcourt les nombres premiers compris entre√
xet x.
Exercice 3
Soit pun nombre premier. Posons Z(p) = {u/v ∈ Q/u ∈ Z, v ∈ Z−pZ}. C’est l’ensemble des nombres p-entiers.
0. Montrer que Z(p) = Zp ∩Q, o`u Zp est l’anneau des entiers p-adiques. En d´eduire que Z(p) est un sous-anneau deQ(ou le montrer directement).
On dit que deux ´el´ements a et b de Z(p) sont congrus modulo p et on note a ≡ b (modp) si on a a−b ∈ pZ(p). On dit qu’une s´erie enti`ere P∞
k=0ckXk/k! avec ck ∈Z(p) est p-p´eriodiquesi on a ck ≡ck0
(modp) lorsquek≡k0 (mod p−1).
Pour k entier ≥0, on note Bk lek-`eme nombre de Bernoulli. Ces nombres sont donn´es par la s´erie g´en´eratrice X/(eX −1) = P∞
k=0BkXk/k!, que l’on notera F(X). Soit a ∈ {1,2, ..., p−1} un entier qui engendre (Z/pZ)∗.
1. Soitrun entier≥0. Montrer que la s´erieerX =P∞
k=0rkXk/k! est p-p´eriodique.
2. Montrer qu’une combinaison lin´eaire `a coefficients dansZ(p)de s´eriesp-p´eriodiques estp-p´eriodique.
3. Montrer que la s´erie (eX−1)mestp-p´eriodique lorsquemest un entier≥0.
4. En d´eduire que la s´erie P∞
m=0cm(eX−1)m est p-p´eriodique lorsque (cm)m≥0 est une suite de nombres p-entiers.
5. Posons G(u) =a/((1 +u)a−1)−1/u=P∞
m=0gmum. Montrer quegmest p-entier pour toutmentier
≥0.
6. Montrer queF(aX)−F(X) =XG(u), o`uu=eX−1.
7. En d´eduire queBk(ak−1)/kestp-entier, puis queBk/kestp-entier, pourkentier≥1 non divisible par p−1.
8. En d´eduire queBk(ak−1)/k≡Bk0(ak0−1)/k0 (modp) lorsquek≡k0 (mod p−1).
9. En d´eduire que si k et k0 sont des entiers congrus modulo p−1 et non divisibles par p−1, on a Bk/k≡Bk0/k0 (modp) (c’est lacongruence de Kummer).
10. Dans cette question, on fait l’hypoth`ese plus g´en´erale suivante : pourr entier≥1, on a la congruence Bk(ak−1)/k≡Bk0(ak0−1)/k0 (mod pr) lorsquek etk0 sont congrus modulopr−1(p−1). Montrer qu’on a (ak−1)ζ(1−k)≡(ak0 −1)ζ(1−k0)0 (mod pr) lorsquek et k0 sont congrus modulo pr−1(p−1), o`u ζ est la fonctionζ de Riemann. En d´eduire que la fonctionk7→(1−pk−1)ζ(1−k) se prolonge par continuit´e p-adique en une fonctionZp×Z/(p−1)Z7→Zp.