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Faisait-on de l'instruction civique avant que Chevènement ne nous le dise?

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Academic year: 2022

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FAISAIT-ON

DE L'INSTRUCTION CIVIQUE

-

'

A V ANT QUE CHEVENEMENT NE NOUS LE DISE ?

D'UN FILM DE FERNANDEL A ... LA VENUE D'AMNESTY INTERNATIONAL

Ce matin-là, à l'entretien, dans ma classe de C.E.1 -C.E.2, on parle beaucoup du film vu mardi soir :

«

Francois fer

»

(avec Fernandel), et Kévin nous raconte les '

scènes où Fernandel est soumis à la torture (la chèvre qui lui lèche les pieds).

Pierre nous dit :

«

C'est de la torture !

»

Et la discussion démarre très vite.

- La torture c'est pour faire avouer, ce sont des trucs pour faire parler.

- Ça rend sans souffle de rigoler.

- Pendant la guerre, les Allemands ont beaucoup torturé ... mais ça m'éton- nerait que l.es Français ne l'aient jamais fait.

- La torture, ça existe encore en Po- log ne. J'ai vu le père Popielasko à la télé.

Le lendemain, Ingrid nous dit :

«

La

torture, ça pourrait faire l'objet d'un exposé

»,

elle va l'ihscrire sur notre ta- bleau

«

Idées de recherches.

»

Quelques jours plus tard, Frédéric nous apporte le calendrier 85, édité par Am- nesty International et nous dit :

- Quelqu'un d'Amnesty pourrait peut- être venir dans la classe.

- Qu'est-ce que c'est Amnesty Inter- national ?

- Ils s'occupent de la torture et des enfants pauvres, je crois ...

A la rentrée de janvier, un groupe de recherches, en éveil, se constitue avec le thème :

«

La torture ». Quatre enfants y participent. Ils rencontrent des diffi-

cultés : les documents qu'ils apportent ou ceux trouvés

à

la B.C.D. sont dif-

ficiles. Mon aide consiste surtout à faire de l'explication de textes ou de mots.

L'exposé prêt, il consiste en quelques dessins (reproductions d'affiches ou de dessins trouvés dans la documentation).

Les quatre enfants définissent la torture comme :

«

souffrances physiques ou morales très intenses.

»

Ils parlent de

«

tortures et châtiments

»

et aussi du

but de la torture

«

faire avouer - même quelque chose de faux - .

»

Le débat est intéressant mais la classe reste insatisfaite sur un certain nombre de questions :

Oui est l'inventeur de la torture

?

Torture-t-on les enfants

?

A quoi sert-il de torturer ?

Quel est le rôle d'Amnesty Inter- national

?

On décide donc en réunion de coopé- rative de demander au groupe Amnesty International de Cognac, s'il veut bien intervenir dans notre classe sur ces questions. Frédéric se charge de la démarche.

Au mois de mars, deux membres d' A.l.

passent une heure trente minutes, sa- medi matin, dans la classe. Ils distri- buent à chacun la

«

Déclaration uni- verselle des droits de l'homme

»

et la

«

Déclaration des droits de l'enfant.

»

Les enfants se précipitent sur la seconde et lisent. Des doigts se lèvent. Le dia- logue est engagé. Il n'y a besoin d'au- cun exposé. L'échange se fera sans interruption avec l'ensemble des en- fants, les deux intervenants se bornant

à

répondre aux questions. Aucune photo n'a été montrée, quelques affiches bien choisies nous sont laissées pour complé- ment d'information. Les deux respon- sables présents sont très étonnés de voir les enfants s'exprimer avec autant d'aisance et d'intérêt, sur un tel sujet.

Ils ont noté que tous ont parlé au moins une fois.

LES SUITES

Une exposition sur

«

Liberté et droits

de l'homme

»

à travers la poésie, ayant lieu au mois d'avril et les classes ayant été sollicitées pour y participer, sept élèves de la classe ont décidé d'y aller, ont inventé et décoré leurs poèmes.

Tou te la classe s'est rendue

à

l' expo-

sition et a été très intéressée. Cette semaine s'est clôturée par une soirée- poésies, au Centre d'Animation de Cognac. Deux élèves y ont dit des poèmes qu'ils avaient particulièrement aimé lire

à

l'exposition. Cinq élèves de la classe y étaient présents avec leurs parents.

Cela a été un projet de longue haleine : démarré à partir des réflexions de quel- ques enfants, il est devenu projet d'un petit groupe, puis celui de la classe en- tière.

Quelques parents m'ont fait part de leurs inquiétudes après coup, mais ont été vite rassurés en discutant avec leurs enfants. Certains ont bien voulu nous accompagner

à

l'exposition et la visiter. D'autres, qui travaillent, y sont allés le samedi après-midi, avec leurs enfants. Les enfants ont véritablement _ fait de l'instruction civique et pas mal de

parents aussi ...

Entre la sensibilisation au respect des droits de l'homme et de l'enfant dans le monde et l'apprentissage de la Mar- seillaise, mon choix est fait !

Échos entendus dans le secteur (col- lègues) :

«

Et la candeur de l'enfant ? C'est inadmissible ! Il faut protéger l'enfant de ces réalités trop dures pour eux ... etc.

»

Ou' en pensez-vous

?

Josette Girard Javrezac

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