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Leçon 215 : Applications différentiables définies sur un ouvert de R

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Academic year: 2022

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(1)

Leçon 215 : Applications différentiables définies sur un ouvert de R

n

. Exemples et applications.

1 Différentielle et dérivées

Définition 1. SoientUun ouvert deRnetf :URm. On dit quef est différen- tiable au pointaUs’il existe une application linéaire df(a)∈L(Rn,Rm) telle que pourh→0 :

f(a+h)=f(a)+df(a).h+o(khk)

Cette application est alors unique. On dit quef est différentiable surUsi elle est différentiable en tout point deU.

Proposition 2.

1. Si f est différentiable en a, alors f est continue en a.

2. Si f,g sont différentiables en a et siλR, alorsλf+g est différentiable en a etd(λf +g)(a)=λdf(a)+dg(a).

3. Si f est différentiable en a et si g est différentiable en f(a)alors gf est différentiable en a etd(g◦f)(a)=dg¡

f(a)¢

◦df(a).

Exemple 3.

1. Sif :RRest dérivable au pointa, alorsf est différentiable au pointaet df(a).h=f0(a)h.

2. SoitN(x)= kxkla norme euclidienne, alors dN(x).h=kxkx ·h.

3. L’application det est différentiable surMn(R) et d(det)(A).H=Tr(tAH).

Définition 4. SoienthRn etaU, on dit quef admet une dérivée direction- nelle au pointaselon le vecteurhsi la fonctiont7→f(a+t h) est dérivable en 0.

Cette dérivée est notéehf(a). Sih=eivecteur de la base canonique, on parle de dérivée partielle et on notexf

i(a).

Proposition 5. Si f est différentiable en a, alors pour tout hRn, f admet une dérivée directionnelle au point a selon le vecteur h, ethf(a)=df(a).h. En parti- culier :

df(a).h=

n

X

i=1

∂f

∂xi(a)hi

Définition 6. Sif est différentiable ena, on appelle matrice jacobienne def au pointala matrice Jf(a)=£fi

xj(a)¤

i,j ∈Mm,n(R). C’est la matrice de df(a) dans les bases canoniques deRmetRn.

Sif est à valeurs réelles, siRnest muni d’un produit scalaire, on appelle gradient def au pointa, notéf(a), le vecteur représentant la forme linéaire df(a).

Exemple 7. la fonctionf définie parf(x,y)=x2x y+y2 si (x,y)6=(0, 0) etf(0, 0)=0 admet des dérivées partielles en (0, 0) mais n’est pas différentiable en (0, 0).

Théorème 8(inégalité des accroissements finis). Soit[a,b]un segment contenu dans U . On suppose qu’il existe M>0tel que pour tout x∈[a,b],df(x)6M . Alorskf(b)−f(a)k6Mkbak.

Définition 9. On dit quef est continument différentiable surU, ou de classe C1 surU, sif est différentiable en tout point deUet six7→df(x) est continue deU dansL(Rn,Rm).

Théorème 10. L’application f est de classeC1sur U ssi les dérivées partielles de f existent en tout point de U et sont continues.

2 Théorème d’inversion locale et conséquences

Définition 11. SoientU etV deux ouverts deRn. On dit que f :UV est un difféomorphisme sif est C1,f est bijective etf−1est C1.

Théorème 12(inversion locale). Soient U un ouvert deRnet f :U→Rnde classe C1. Soit aU tel quedf(a)est inversible, alors il existe V un voisinage ouvert de a dansRnet W un voisinage ouvert de f(a)dansRntels que f|V :VW soit un difféomorphisme. De plus,df−1¡

f(x)¢

=df(x)−1.

Application 13. Soitf :RnRnune application C1telle que pour toutxRn, df(x)∈On(R). Alorsf est une isométrie affine.

Théorème 14(fonctions implicites). Soient U un ouvert deRn×Rmet f :URm de classeC1. Soient(a,b)∈U et c= f(a,b). On suppose que la différentielle de y7→ f(a,y)est inversible au point b. Alors il existe V un voisinage ouvert de a dansRn, W un voisinage ouvert de b dansRmetϕ:VW de classeC1telle que :

xV,yW, f(x,y)=c ⇐⇒ y=ϕ(x) 1

(2)

Exemple 15. SoitP0Rn[X] etx0Rune racine simple deP0. Alors il existeV un voisinage ouvert deP0dansRn[X],W un voisinage dex0dansRetϕ:VW de classe C1tels que pour tousxWetPU,x=ϕ(P)⇐⇒P(x)=0.

Définition 16. SoitMune partie deRn. SoientmMetdN, on dit queMest lisse enmde dimensionds’il existeϕun difféomorphisme d’un voisinage ouvert V demdansRnsur le voisinageϕ(V) de 0 dansRnqui transformeMen un s.e.v.

de dimensiond:

ϕ(M∩V)=Fϕ(V)

avecFun s.e.v. deRnde dimensiond. On dit queMest une sous-variété deRn de dimensiondsiMest lisse de dimensionden tout point.

Définition 17. SoientMune partie deRn etmM. Un vecteurvdeRnest dit tangent enmàMs’il existe un chemin dérivableγ:IMIintervalle ouvert contenant 0 tel queγ(0)=metγ0(0)=v.

Proposition 18. Si M est lisse en m de dimension d , alors l’ensemble de ses vec- teurs tangents en m est un s.e.v. deRnde dimension d appelé espace vectoriel tan- gent à M en m. On le noteTmM .

Théorème 19(sous-variétés). Soient M une partie deRn, mM et dN. Les assertions suivantes sont équivalentes :

1. M est lisse en m de dimension d .

2. Il existe un voisinage ouvert U de m dansRnet f :URn−d de classeC1 telle quedf(a)est surjective et :

xMU ⇐⇒ xU et f(x)=0 L’espace tangent en m est alorsTmM=ker df(m).

3. Il existe un voisinage ouvert U de m dansRn, un voisinage ouvertde0 dansRd etϕ:Ω→Rn de classeC1telle queϕsoit un homéomorphisme desur UM ,ϕ(0)=a etdf(0)injective.

L’espace tangent en m est alorsTmM=Im dϕ(0).

Exemple 20. On se place dansMn(R).

1. SLn(R) est une sous-variété deMn(R) de dimensionn2−1. Son espace tan- gent en l’identité est l’ensemble des matrices de trace nulle.

2. On(R) est une sous-variétés deMn(R) de dimensionn(n21). Son espace tan- gent en l’identité est l’ensemble des matrices antisymétriques.

3 Différentielle seconde

Définition 21. On dit que f est deux fois différentiable en a si l’application x 7→df(x) est différentiable en a. L’application d(df)(a)∈L¡

Rn,L(Rn,Rm)¢ s’identifie alors à une application bilinéaire deRn dansRm, notée d2f(a), ap- pelée différentielle seconde def ena.

On dit quef est de classe C2six7→df(x) est de classe C1.

Proposition 22. Si f est deux fois différentiable en a alors d2f(a)(ei,ej) =

2f

xixj(a)=xj2fxi(a)=d2f(a)(ej,ei).

On supposera dans la suite que m=1.

Définition 23. Si f est deux fois différentiable en a, on note Hf(a) =

£ 2f

∂xi∂xj(a)¤

i,j la matrice hessienne def au pointa. C’est la matrice de la forme bilinéaire d2f(a) dans la base canonique deRn.

Application 24. SoientU un ouvert deC et soit f :UCholomorphe. Soit Γ: [0, 1]2Ude classe C2et notonsγs(t)=Γ(s,t). Si l’une des deux conditions suivantes est satisfaite :

1. pour touts∈[0, 1],γs(0)=aetγs(1)=baveca,bU; 2. pour touts∈[0, 1],γsest un lacet ;

alorss7→R

γsf(z) dzest constante.

Proposition 25(formules de Taylor).

1. Si f est deux fois différentiable en a, alors : f(a+h)=f(a)+df(a).h+1

2d2f(a)(h,h)+o(khk2)

2. Si f est de classeC2sur U et si le segment[a,a+h]est contenu dans U , alors : f(a+h)=f(a)+df(a).h+

Z1 0

(1−t) d2f(a+t h)(h,h) dt

2

(3)

Proposition 26. Soit A0une matrice symétrique inversible. Alors il existe une ap- plicationϕ:A7→M=ϕ(A)de classeC1définie sur un voisinage V de A0dans Sn(R)et à valeurs dansGLn(R)telle que :

AV, A=tM A0M

Lemme 27(Morse). Soit U un ouvert deRncontenant0et soit f :U→Rde classe C3. On suppose que0est un point critique non dégénéré de f :df(0)=0etd2f(0) est une forme quadratique non dégénérée, de signature(p,n−p). Alors il existeϕ un difféomorphisme entre deux voisinage de0dansRntel queϕ(0)=0et :

f(x)−f(0)=ϕ1(x)2+ · · · +ϕp(x)2ϕp+1(x)2− · · · −ϕn(x)2

Application 28. SoitS ={(x,y,z)R3|z = f(x,y)} où f est de classe C3au voisinage deaR2. On suppose que d2f(a) est non dégénérée. Posonsδ(h)= f(a+h)−¡

f(a)+df(a).h¢

la différence d’altitude entreSet son plan affine tan- gent ena.

— Si d2f(a) est de signature (2, 0), alorsδ(h)>0 pour touth6=0 dans un voi- sinage de 0. AinsiSest au-dessus dePdans un voisinage de¡

a,f(a)¢ .

— Si d2f(a) est de signature (0, 2), alorsδ(h)<0 pour touth6=0 dans un voi- sinage de 0. AinsiSest en-dessous dePdans un voisinage de¡

a,f(a)¢ .

— Si d2f(a) est de signature (1, 1), alorsδ(h)=u(h)2v(h)2au voisinage de 0 etStraverse son plan tangent enaselon une courbe admettant un point double en¡

a,f(a)¢ .

4 Optimisation

Définition 29. On dit queaest un point critique def si df(a) est nulle.

Proposition 30. Si f admet un extremum local en a, alors a est un point critique de f .

Proposition 31. Soit a un point critique de f .

1. Si a est un maximum local (resp. minimum local) de f , alorsd2f(a)est né- gative (resp. positive).

2. Sid2f(a)est définie négative (resp. définie positive), alors a est un maximum local (resp. minimum local) de f .

Exemple 32.

1. f(x,y)=x2y3, la hessienne en (0, 0) est positive mais ce n’est pas un mi- nimum.

2. f(x)=x2+y4a un minimum en (0, 0) mais la hessienne en ce point n’est pas définie positive.

Théorème 33(Extrema liés). Soit U un ouvert deRnet soient f,g1, . . . ,gpdes fonc- tions de classeC1de U dansR. On considère l’ensemble :

M={x∈U|g1(x)= · · · =gp(x)=0}

Soit mM , on suppose quedg1(m), . . . , dgp(m)sont linéairement indépendantes.

Si m est un extremum local de f sur M , alors il existe des réelsλ1, . . . ,λp tels que df(m)=λ1dg1(m)+ · · · +λpdgp(m).

Application 34(théorème spectral). Soituun endomorphisme symétrique d’un espace euclidien. Alors il existe une base orthonormée de vecteurs propres pour u.

Développements

1. Applications dont la différentielle est une isométrie.[13]

2. Lemme de Morse.[27]

3

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Références

— AVEZ,Calcul différentiel.

— BECK, MALICKet PEYRÉ,Objectif agrégation.

— GOURDON,Les maths en tête.

— ROUVIÈRE,Petit guide de calcul différentiel.

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Références

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