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Séance 3 : Les devoirs et les qualités du chevalier. Lisez les deux récits d adoubement suivants, tirés de deux romans médiévaux :

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Texte intégral

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Séance 3 : Les devoirs et les qualités du chevalier A. Devenir chevalier : l’adoubement

Lisez les deux récits d’adoubement suivants, tirés de deux romans médiévaux :

Perceval, après avoir vaincu un chevalier et lui avoir pris ses armes et son armure, rencontre un prudhomme1, Gorneman de Gorhaut, qui lui apprend à se servir de ses armes et le fait chevalier.

Le garçon se vêt donc, mais non des habits donnés par sa mère. Le maître se baisse et lui chausse l'éperon droit. Telle était en effet la coutume : qui faisait un chevalier devait lui chausser l'éperon droit. Des valets s'approchent, portant les pièces de l'armure, se pressant à l'envi pour armer le jeune homme. Mais c'est le maître qui lui ceint l'épée et l'embrasse. Il dit :

- Avec cette épée que je vous remets, je vous confère l'ordre le plus haut que Dieu ait créé au monde. C'est l'Ordre de Chevalerie qui ne souffre aucune bassesse. Beau frère, souvenez-vous, si vous devez combattre, que, lorsque crie merci2 vers vous votre adversaire vaincu, vous devez le prendre en miséricorde3 et non l'occire4. [...] Je vous prie aussi : s'il vous arrive de trouver en détresse, faute de secours, homme ou femme, orphelin ou dame, secourez-les si vous pouvez. Vous ferez bien. Enfin voici une autre chose qu'il ne faut pas mettre en oubli : allez souvent au moutier5 prier le Créateur de toutes choses qu'il ait merci de votre âme et qu'en ce siècle terrien, il vous garde comme son chrétien.

Perceval ou le conte du Graal, Chrétien de Troyes, vers 1182

Au moment où Lancelot, âgé de dix-huit ans, s'apprête à quitter la Dame du Lac pour rejoindre la cour du roi Arthur, celle-ci lui explique quels sont les droits et les devoirs du chevalier.

Au commencement, quand l'ordre de chevalerie fut établi, on imposa à celui qui voulait devenir chevalier, et qui en avait reçu le don par droit d'élection, d'être courtois sans vilenie, magnanime sans félonie, hardi sans couardise, rempli de compassion à l'égard des malheureux, généreux et tout prêt à secourir ceux qui étaient dans le besoin, tout prêt aussi à confondre les bandits et les tueurs, juge impartial sans sympathie ni antipathie : sans sympathie qui le pousse à aider le parti en tort pour causer du mal au parti en droit, sans antipathie qui le fasse nuire à ceux qui ont raison pour favoriser ceux qui ont eu tort. Un chevalier ne doit pas faire par peur de la mort quelque chose qui puisse lui être imputé à déshonneur, mais il doit davantage redouter la honte que la mort. Les chevaliers ont été établis, fondamentalement, pour protéger la sainte Église, car elle ne doit pas se défendre par les armes, ni rendre le mal pour le mal : le chevalier a la tâche de protéger celui qui tend la joue gauche quand on l'a frappé sur la joue droite.

Lancelot en prose, auteur inconnu, vers 1220-1230 Questions :

1. Par quels gestes Perceval accède-t-il à l’Ordre de la chevalerie ? Il y accède par toute une série de gestes codifiés : il revêt de nouveaux habits, on lui chausse l’éperon droit, on le revêt d’une armure, celui qui le fait chevalier lui remet une épée et l’embrasse, avant de lui donner des instructions pour apprendre à se comporter en bon chevalier. Il est donc à la fois armé et instruit.

1Prudhomme : homme preux, vaillant et sage. Gorneman de Gorhaut est un petit seigneur.

2Crier merci = demander d'être épargné, implorer la pitié de son adversaire.

3Miséricorde = pitié

4Occire = tuer

5Moutier = monastère (lieu où vivent, loin du monde, les moines).

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2. Pourquoi Perceval abandonne-t-il les habits donnés par sa mère pour revêtir ceux du seigneur ? Quelle évolution cela symbolise-t-il ? Il les abandonne pour revêtir de nouveaux habits de chevalier : cela symbolise son passage de l’enfance (le monde maternel) à l’âge adulte, et son entrée dans la chevalerie : désormais, il porte les habits de son ordre (comme un moine, par exemple, revêt des habits spécifiques pour montrer qu’il est entré dans un ordre monastique).

3. Par quel groupe nominal Gorneman appelle-t-il Perceval ? Comparez avec le nom que Perceval se donnait dans le texte précédent : là encore, quelle évolution cela montre-t-il ? Il l’appelle « Beau frère », alors que Perceval disait s’appeler « Beau fils » dans le texte de la séance 2. A nouveau, cela montre que Perceval n’est désormais plus envisagé comme un enfant, mais bien comme le « frère », l’égal, des autres chevaliers.

4. Dans le premier texte, quels sont les devoirs du chevalier - envers les faibles ? les secourir s’ils sont en détresse

- envers ses ennemis ? s’ils crient merci, ne pas les tuer mais les épargner

- envers Dieu ? prier souvent Dieu dans un monastère qu’il le protège et ait pitié de son âme

5. Dans le deuxième texte, quels autres devoirs le chevalier doit-il remplir ? Il doit être

« courtois », « magnanime » et « hardi », protéger la population en pourchassant les bandits et en défendant ceux qui se font attaquer, être impartial et ne pas craindre la mort. Il doit se placer au service de l’Église, qui délivre un message de paix et ne peut donc prendre les armes contre ceux qui attaquent la population.

6. Selon la Dame du Lac, un chevalier doit être « courtois sans vilenie, magnanime sans félonie, hardi sans couardise ». Expliquez le sens de ces mots. Quelle figure de style est ici employée ? Pourquoi ? « Courtois » renvoie aux qualités attendues à la cour (cf. « amour courtois », la « poésie lyrique courtoise »), qui sont des qualités de générosité, de respect, de raffinement, de noblesse d’âme, etc. Par opposition, la « vilenie » vient de « vilain », le paysan : celui qui ne possède pas les qualités des chevaliers et des hommes et des femmes de la cour, qui est grossier, qui a l’âme basse, des sentiments mauvais, etc. (C’est évidemment une opposition très méprisante !) « Magnanime » vient du latin magnus = grand et animus = l’esprit, l’âme : donc qui a noble cœur, qui fait preuve de grandeur d’âme, qui est généreux… La « félonie », en revanche, désigne la trahison, la déloyauté : le

« félon », c’est le vassal qui trahit son seigneur, alors que, on l’a vu, le chevalier doit être absolument loyal. « Hardi » veut dire courageux, audacieux ; par opposition, la

« couardise », c’est la lâcheté. On a donc une série d’oppositions terme à terme : courtoisie / vilenie, magnanimité / félonie, hardiesse / couardise : quand on oppose deux contraires, on appelle cela une antithèse. Cette opposition permet ici de montre en même temps ce que doit être, et ce que ne doit pas être, le chevalier.

7. Pourquoi le chevalier doit-il être impartial ? Le chevalier doit être impartial pour pouvoir être juste dans les causes qu’il défend : il ne peut se laisser guider ni par la sympathie pour ceux qui ont tord, ni par l’antipathie pour ceux qui ont raison. Ses émotions personnelles ne doivent pas guider ses actions, mais il doit pratiquer la justice en toutes choses.

8. Pourquoi, selon la Dame du Lac, l’Église a-t-elle besoin de la chevalerie ? Dans les Évangiles, Jésus enseigne de ne pas répondre à la violence par la violence, mais de tendre l’autre joue quand on nous frappe. L’Église, qui transmet son message, n’est donc pas censée être elle-même armée : les chevaliers sont là pour protéger, défendre et venger, à sa place, ceux qui sont attaqués.

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La cérémonie de l’adoubement

Adoubement d'un chevalier, manuscrit XIVe siècle

1. Que veut dire adoubement ? L’adoubement est la cérémonie par laquelle un homme devient chevalier.

2. En vous aidant du premier texte et des images, complétez les différentes étapes de la cérémonie de l’adoubement :

À partir du 12e siècle, la chevalerie est composée essentiellement d'aristocrates. En effet seuls ces derniers ont les moyens financiers pour assumer l'équipement (les adoubs) qui coûte très cher ainsi que le temps pour effectuer l'entraînement que nécessite la nouvelle méthode de combat.

L'entrée dans la chevalerie se fait lors d'une cérémonie appelée l'adoubement. Il est accompli dans une demeure seigneuriale, souvent lors d'une fête religieuse (Pâques, Pentecôte...).

La cérémonie de l'adoubement débutait par la remise des armes au candidat à la chevalerie par un chevalier qui lui servait de parrain. On commence par l’armure. Celui-ci donnait ensuite, du plat de la main, un coup (colée ou paumée) sur la nuque du nouveau chevalier. La colée devient ensuite un coup du plat de l’épée sur l’épaule à partir du XIVe siècle. Il reçoit le reste des autres pièces de son armement, notamment son épée. Enfin, le nouveau chevalier chausse ses éperons dorés, monte à cheval et pour prouver sa force et sa bravoure, doit abattre la quintaine, mannequin habillé en soldat et placé sur un poteau planté en terre.

Au XIe s., l'Église transforma cette cérémonie en instituant une veillée de prières (veillée d'armes), la bénédiction de l'épée et celle du futur chevalier. L'Église tente en effet peu à peu d'imposer à l'idéal chevaleresque des valeurs religieuses. Ainsi des formules de bénédiction sont utilisées lors de l'adoubement. Ces formules rappellent au nouveau chevalier ses devoirs de service et de protection vis à vis de l'Église.

B. Le combat

Yvain et Gauvain, deux chevaliers de la Table Ronde, s’affrontent dans un tournoi sans connaître leur identité.

Adoubement de Lancelot

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Les voilà tous deux qui prennent du champ6, incapables qu'ils sont de se reconnaître. Dès le premier choc, ils font voler en éclats leurs épaisses lances de frêne. Ils gardent le silence, mais s'ils s'étaient interpellés, leur assaut eût été bien différent. Ils n'auraient certes pas échangé, lors de cette rencontre, de coups de lance ni d'épée ; ils se seraient précipités dans les bras l'un de l'autre, plutôt que de se massacrer, alors qu'à présent ils s'écharpent et s'entretuent ; les épées n'y gagnent rien, ni les heaumes ni les écus qui ne sont que bosses et fentes ; les tranchants des épées s'ébrèchent et s'émoussent, car ils frappent à toute volée, de taille et non d'estoc7, et font pleuvoir de tels coups de pommeaux8 sur le nasal, le dos, le front, les joues, que les chairs en sont toutes bleuies, là où le sang afflue ; dans leur fougue à trancher les hauberts, à mettre en pièces les écus, aucun des deux ne reste indemne ; à force de combattre avec tant d'âpreté, peu s'en faut qu'ils ne soient hors d'haleine ; si ardente est leur lutte qu'il n'est d'hyacinthe9 ou d'émeraude serties dans les heaumes qui ne soient broyées et arrachées, car de leurs pommeaux, ils s'assènent des coups si terribles qu'ils en restent tout étourdis, et que pour un peu ils se fendraient le crâne : leurs yeux lancent des étincelles, ils ont les poings robustes et massifs, les muscles puissants, les os solides, aussi s'appliquent-ils les plus rudes nasardes10 de leurs épées qu'ils serrent dans leur poigne, et dont les formidables coups leur apportent un appui sans second.

Ils ont longtemps lutté, jusqu'à épuisement ; les heaumes sont brisés et les écus fendus et fracassés ; alors ils se séparent de quelques pas, le temps de laisser leur sang s'apaiser et de reprendre haleine. Mais la pause ne dure guère, déjà ils foncent l'un sur l'autre, avec plus de fureur qu'ils n'en avaient jamais montré [...]

Devant une bataille aussi égale, nul n'est capable de trancher qui l'emporte ou qui a le dessous. Les combattants eux-mêmes, qui achètent l'honneur au prix du martyre, sont au comble de la stupeur en voyant à quel point leurs assauts se ressemblent ; chacun d'eux se demande avec étonnement quel est donc le héros qui lui résiste si farouchement. Le combat dure si longtemps que le jour décline ; tous deux ont le bras harassé, le corps meurtri. Le sang tout chaud, à gros bouillons, jaillit de leur corps par mainte blessure et coule sous les hauberts ; comment s'étonner qu'ils veuillent se reposer ?

Chrétien de Troyes, Le Chevalier au lion, vers 1176-1181, trad. Claude Buridant et Jean Trottin, Editions Honoré Champion, 1972 Questions

1. Quelle phrase nous montre qu’Yvain et Gauvain, en vérité, ne se détestent pas ? Pourquoi se battent-ils, alors ? Qu’est-ce que le lecteur sait qu’eux ignorent ? Quel effet cela crée-t-il, selon vous ? Le passage « mais s'ils s'étaient interpellés, leur assaut eût été bien différent. Ils n'auraient certes pas échangé, lors de cette rencontre, de coups de lance ni d'épée ; ils se seraient précipités dans les bras l'un de l'autre, plutôt que de se massacrer » montre bien que, Si Yvain et Gauvain s’étaient reconnus, ils se seraient embrassés plutôt que de se battre. Ils s’affrontent uniquement parce qu’ils ne savent pas qui est l’autre. Mais le lecteur, lui, sait qui sont les deux combattants et qu’ils s’apprécient, ce qui crée un effet d’ironie tragique.

C’est ainsi, au théâtre, qu’on appelle une situation dans laquelle le spectateur sait quelque chose que les personnages ignorent, et doit les voir, impuissant, commettre, par ignorance, des erreurs.

2. Quelle est la première arme que les deux combattants utilisent pour s’affronter ? A quelle arme passent-ils ensuite ? A votre avis, la première s’utilise-t-elle à pied ou à cheval ? Et la seconde ? Ce duel entre deux champions se déroule en deux étapes :

le combat à cheval, à l'aide d’une lance

6 Reculer pour prendre de l'élan.

7 Du tranchant et non de la pointe de l'épée.

8 Sommet arrondi de la poignée d'une épée.

9 Pierre précieuse jaune-rouge.

10 Coups sur le nez.

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le combat à l'épée (qui a lieu au sol, à pied, la plupart du temps)

3. Soulignez toutes les expressions du texte qui montrent la violence du combat. Voir le texte - ces expressions sont-elles nombreuses ? Elles sont très nombreuses et présentes dans

tout le texte

- quelle est nature ou la classe grammaticale de la majorité des expressions soulignées ? de quel type de verbes s’agit-il ? Pour la plupart, il s’agit de verbes d’action, qui décrivent des mouvements violents, des coups ou des actes de violence.

4. Pour décrire les blessures des combattants, quelle figure de style le narrateur emploie-t-il ? Pourquoi ? Citez des exemples dans le texte. « le dos, le front, les joues, que les chairs en sont toutes bleuies, là où le sang afflue », « pour un peu ils se fendraient le crâne »,

« martyre », « Le sang tout chaud, à gros bouillons, jaillit de leur corps par mainte blessure » : toutes ces expressions sont des hyperboles, des exagérations (le « martyre » est le fait d’être torturé ou tué au nom d’idéaux ; si le sang coulait « à gros bouillons », il seraient morts, de même que si leur crâne était vraiment fendu, etc.). Ces hyperboles permettent d’insister sur la violence du combat en montrant qu’il cause des blessures terribles.

5. A quel temps ce récit de combat est-il raconté ? Il est raconté au présent.

- quelle est la valeur de ce temps ? Il s’agit d’un présent de narration, qui permet de raconter les événements comme si le lecteur y assistait.

- quel est l'effet de ce temps dans le récit ? Cela rend la scène encore plus vive et impressionnante, en nous donnant l’impression qu’elle se déroule sous nos yeux.

6. Quelles sont les qualités des chevaliers qui sont mises en valeur dans ce récit ? Justifiez en citant le texte. On peut en citer trois, qui sont des qualités traditionnelles des chevaliers :

La force : « ils ont les poings robustes et massifs, les muscles puissants »

L’endurance : « ils ont longtemps lutté, jusqu'à l'épuisement », « le combat dure si longtemps que le jour décline »

Le courage : « à force de combattre avec tant d'âpreté », « Les combattants eux-mêmes, qui achètent l'honneur au prix du martyre », « chacun d'eux se demande avec étonnement quel est donc le héros qui lui résiste si farouchement »

7. La description que fait le narrateur des deux combattants est-elle péjorative (dénigrante) ou méliorative (élogieuse) ? Quelles expressions le montrent particulièrement ? Elle est méliorative : les combattants sont présentés comme des héros impressionnants, presque surhumains, comme on le voit dans les expressions suivantes : « les formidables [=

impressionnants, terribles, effroyables : le mot vient de formido, « la peur, la terreur » en latin] coups », « chacun d'eux se demande avec étonnement quel est donc ce héros qui lui résiste si farouchement », « qui achètent l'honneur au prix du martyre » (ils sont comparés aux saints martyrs chrétiens).

8. Quel sentiment ce texte cherche-t-il à susciter chez le lecteur ? Pourquoi ? Il cherche à susciter un sentiment d’admiration presque effrayée devant la force, la bravoure et la vaillance des chevaliers, que rien n’arrête, ni l’épuisement, ni leurs terribles blessures, et qui résistent de manière incroyable au déchaînement de violence de leur adversaire.

9. Relisez le passage suivant :

Ils « font pleuvoir de tels coups de pommeaux sur le nasal, le dos, le front, les joues, que les chairs en sont toutes bleuies, là où le sang afflue ; […] si ardente est leur lutte qu'il n'est d'hyacinthe ou d'émeraude serties dans les heaumes qui ne soient broyées et arrachées, car de leurs pommeaux, ils s'assènent des coups si terribles qu'ils en restent tout étourdis, et que pour un peu ils se fendraient le crâne ».

Quelle construction de phrase est répétée ? Comment appelle-t-on cette figure de style ? Quel effet créé-t-elle, ici ? On retrouve la construction si… que (ou tels… que) qui est un procédé d’accentuation, un intensif : il souligne l’intensité de ce qui est décrit (ici, la violence du combat).

La répétition d’une même construction de phrase est un parallélisme de construction qui permet

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d’insister sur ce qui est décrit : ici, la destruction de l’armement et les blessures des chevaliers comme signes de la violence insensée du combat.

C. Synthèse sur les trois textes

1. A partir de vos réponses, expliquez en quelques lignes pourquoi on peut dire du texte B qu’il s’agit d’un récit épique.

L’épopée est un long poème qui raconte les combats et les exploits d’un peuple ou d’un héros. Le registre épique est donc un registre où sont décrits des combats ou des exploits pour souligner l’héroïsme du protagoniste. On y trouve donc un lexique mélioratif, des figures d’intensité ou d’amplification (comme l’hyperbole) pour grandir les actions décrites, des effets stylistiques pour rendre la scène impressionnante (comme le champ lexical de la violence ou de la bravoure, le présent de narration, l’énumération de verbes d’action, etc.). On retrouve tous ces éléments dans le texte B, qui cherche à susciter l’admiration du lecteur pour les exploits guerriers des deux chevaliers, décrits de façon méliorative comme des héros.

2. A partir des trois textes, résumez les qualités et les devoirs des chevaliers

Le chevalier doit conjuguer des qualités physiques et des qualités morales. Il doit être un guerrier valeureux, capable de faire montre de courage, de force et d’endurance. Mais il doit aussi être à la hauteur du code d’honneur de la chevalerie : être impartial, juste, généreux, pieux, protecteur envers les faibles et les opprimés et plein de merci pour ses adversaires. Ces qualités morales sont contenues dans les notions de « courtoisie » et de « magnanimité » qui sont au cœur de l’idéal chevaleresque.

3. Dans ces trois textes, faites la liste des figures de styles qui permettent aux narrateurs de souligner que les chevaliers sont de vrais héros

• L’antithèse permet de montrer tout d’un coup ce que le chevalier doit être et ne pas être, d’opposer les valeurs idéales du chevalier aux comportements méprisables de ceux qu’il combat ;

• L’hyperbole est une figure d’exagération qui permet de rendre encore plus grands les exploits des chevaliers ;

• Le parallélisme de construction, associé à des procédés d’accentuation, permet de souligner la force des coups et la violence des blessures ;

• L’énumération de verbes d’action liés aux coups ou aux blessures permet de rendre intense et vivante la scène de combat.

à Tout cela permet de créer un récit épique qui représente les chevaliers comme des héros valeureux, impressionnants aussi bien sur le plan de leur force physique que celui de leur grandeur d’âme.

D. Grammaire : Les valeurs du présent

a. Observez

Comparez les différents emplois du présent dans les textes que nous avons lus, en plaçant les phrases suivantes au bon endroit dans le tableau :

- « Un chevalier ne doit pas faire par peur de la mort quelque chose qui puisse lui être imputé à déshonneur, mais il doit davantage redouter la honte que la mort. »

- « Dès le premier choc, ils font voler en éclats leurs épaisses lances de frêne. »

- « Avec cette épée que je vous remets, je vous confère l'ordre le plus haut que Dieu ait créé au monde. »

- « s'il vous arrive de trouver en détresse, faute de secours, homme ou femme, orphelin ou dame, secourez-les si vous pouvez ».

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Complétez ensuite la troisième ligne du tableau avec les mots suivants : condition – narration – vérité générale – énonciation

Le présent sert à….

dire ce qui se passe au moment où parle

le narrateur

raconter une action en la mettant en

valeur

exprimer la condition pour qu’une situation

se réalise

dire quelque chose qui est vrai tout le

temps C’est le présent

d’énonciation C’est le présent de

narration C’est le présent de

condition C’est le présent de vérité générale

« Avec cette épée que je vous remets, je vous confère l'ordre le plus haut que Dieu ait créé au monde. »

« Dès le premier choc, ils font voler en éclats leurs épaisses lances de frêne. »

« s'il vous arrive de trouver en détresse, faute de secours, homme ou femme, orphelin ou dame, secourez-les si vous pouvez ».

« Un chevalier ne doit pas faire par peur de la mort quelque chose qui puisse lui être imputé à déshonneur, mais il doit davantage redouter la honte que la mort. »

b. Leçon

Collez ou recopiez la leçon p. 176 (manuel joint : « Les emplois du présent ») c. Exercices

Ex. 2, 4, 5, 7, 9 p. 176-177.

Exercice 2 :

Présent d’actualité : phrases 3, 6

Présent de vérité générale : phrases 1, 2 Présent de narration : phrases 2, 4 Exercice 4 :

1. Futur 2. Présent 3. Passé 4. Futur

5. Passé / présent Exercice 5 :

Présent d’actualité : phrase 5 (« est »)

Présent de répétition ou d’habitude : phrase 3 (« mangeons ») Présent de vérité générale : phrase 1 (« c’est »)

Présent de narration : phrase 2 (« se pose ») Présent d’ordre : phrase 4 (« restes », « sors ») Exercice 7 :

1. ranges / fais à ordre

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2. aides à condition 3. s’écrie à narration 4. réveille à narration

5. se déclenche à vérité générale 6. pleut à condition

Exercice 9

a. Il s’agit de faits passés.

b. Naît / montre / est / amènent / perfectionne / parvient. Cela permet de rendre la biographie de Galilée plus vivante, comme si nous assistions à sa vie.

c. « confirme » (voir « quelques années plus tard »).

d. « la Terre tourne autour du soleil », « Et pourtant elle tourne », « Il est considéré comme le fondateur de la physique moderne ».

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