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Document d'études 2011-166 - Emploi des jeunes (PDF, 359.82 Ko)

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direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques

EMPLOI DES JEUNES

Synthèse des principales

données relatives à

l’emploi des jeunes

et à leur insertion

Les documents d’études sont des documents de travail ; à ce titre, ils n’engagent que leurs auteurs et ne

représentent pas la position de la DARES

Document d’études

Numéro 166

DARES

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Sommaire

Synthèse 7

1 Activité, emploi et chômage des jeunes : comparaisons internationales 13

2 La formation initiale des jeunes 19

3 Activité, emploi et chômage des jeunes de 15 à 29 ans 21 4 Les jeunes dans les dispositifs d’aide à l’emploi 29

5 Les jeunes en alternance 31

6 Les dispositifs d’accompagnement destinés aux jeunes 37

7 Les trajectoires d’insertion des jeunes 43

8 L’insertion professionnelle des diplômés du supérieur 49

9 Les jeunes et les métiers 53

Annexes 57

Liste des publications 58

Liste des tableaux 59

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Ce dossier fournit sous forme de fiches synthétiques les principales informations statistiques actuellement disponibles sur l’emploi et l’insertion des jeunes, ainsi que les références bibliographiques permettant d’en savoir plus sur ce sujet.

Sont ainsi présentées les principales données sur l’activité, l’emploi et le chômage des jeunes en France et en comparaison internationale, sur la formation initiale et les trajectoires d’insertion des jeunes, sur les métiers qu’ils occupent et sur les dispositifs d’accompagnement qui leur sont destinés. Un focus particulier est consacré aux jeunes dans les dispositifs d’aide à l’emploi, aux jeunes en alternance et à l’insertion des diplômés du supérieur.

Mots clés : activité des jeunes, emploi. Classification du JEL : I2, J2, J6

Ce dossier a été rédigé par :

Christel COLIN, Maëlle FONTAINE, Marie LECLAIR, Berengère MESQUI, Hélène MICHAUDON, Claude MINNI, Laure OMALEK, Patrick POMMIER et Julie ROCHUT.

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Synthèse

1.

Le taux d’emploi des jeunes est comparativement faible en France

1.1 Le faible taux d’emploi des jeunes est le reflet de l’allongement de la scolarité mais aussi des difficultés d’insertion professionnelle des jeunes peu diplômés

Les taux d’emploi des jeunes sont très différenciés selon les pays. En 2010, plus de 60 % des 15-24 ans occupent un emploi aux Pays-Bas et plus de 50 % au Danemark, au Royaume-Uni et en Autriche. A l’autre extrême, au Luxembourg, en Belgique, en Grèce et en Italie moins de 30 % des jeunes de 15 à 24 ans occupent un emploi. En France, le taux d’emploi des jeunes de 15 à 24 ans est faible : 31 %, inférieur de plus de 7 points à la moyenne de l’Union européenne (UE) à 15. L’allongement rapide de la durée de la scolarité en France entre 1985 et 1995 s’est accompagné d’une forte chute du taux d’emploi des jeunes, d’autant que l’exercice d’un emploi pendant les études y est moins fréquent que dans les autres pays. La faiblesse du taux d’emploi des jeunes en France est aussi le reflet des difficultés d’insertion professionnelle des jeunes les moins diplômés, ayant achevé tôt leurs études. Si on étend l’analyse aux jeunes de 15 à 29 ans, les écarts entre la France et la moyenne européenne se réduisent, même si le classement est peu modifié selon les données de l’OCDE : 46,6 % des jeunes de 15 à 29 ans ont un emploi en France en 2010, soit 3,8 points de moins que ceux de l’UE à 15.

1.2 Un taux de chômage des jeunes élevé

Atteignant 22,5 % en 2010, le taux de chômage des 15-24 ans est plus élevé en France que dans de nombreux pays européens et supérieur de 2,5 points à la moyenne de l’Union européenne à 15. Ce taux de chômage élevé est pour partie le reflet d’un âge moyen de fin d’études tardif : les jeunes de moins de 25 ans présents sur le marché du travail sont surtout des personnes peu ou pas diplômées qui peinent à s’insérer professionnellement. Si l’on rapporte le nombre des jeunes à la recherche d’un emploi à l’ensemble de leur classe d’âge (y compris ceux en cours d’études), la part des jeunes de 15 à 24 ans au chômage est de 8,9 %. Avec cet indicateur qui rend mieux compte de la diversité des situations des jeunes vis-à-vis de l’activité professionnelle, la France se situe dans une position moins défavorable, et notamment dans une position plus favorable que dans certains pays du Nord de l’Europe (Suède, Finlande) et que le Royaume-Uni. Quand au taux de chômage des 15-29 ans, il se situe 0,7 point au-dessus de la moyenne de l’UE à 15, atteignant 17 % des jeunes actifs en 2010.

Dans la plupart des pays, le taux de chômage des 15-24 ans représente plus du double du taux de chômage global, à l’exception de l’Allemagne, pays où l’apprentissage est largement développé. Avec un ratio de 2,4 la France se trouve dans la moyenne de l’Union européenne.

2.

En 25 ans, les comportements de scolarité ont profondément évolué

2.1 L’allongement de la durée des études s’est accompagné d’une forte croissance de la population étudiante

La France a connu entre 1985 et 1995 un allongement très rapide de la durée de scolarité : alors qu’au milieu des années 80, moins de la moitié des jeunes de 18 ans étaient en cours d’études, cette proportion dépasse 80 % au début des années 90, avant d’amorcer un relatif déclin : elle est un peu en dessous de 80 % depuis 2002-2003.

Cet allongement de la scolarité s’est accompagné d’une forte hausse de la proportion de bacheliers dans une génération : depuis 1995, plus de 62 % d’une classe d’âge obtient le baccalauréat, contre moins de 30 % en 1985 ; cette proportion dépasse 65 % en 2009. Le profil des nouveaux bacheliers s’est modifié : d’un tiers il y a vingt ans, la proportion de titulaires d’un bac technologique ou professionnel s’élève aujourd’hui à près de la moitié (47 % en 2009), l’autre moitié obtenant un bac général.

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Plus des trois quarts des bacheliers poursuivent leurs études. Environ 35 % entrent à l’Université, 28 % dans une filière professionnelle courte (deux ans), 8 % dans les classes préparatoires aux grandes écoles et autant dans les formations supérieures non rattachées à l’université (gestion, paramédical, social, arts et culture…). Entre 1990 et 2009, la population étudiante s’est accrue de 600 000 personnes. Plus de 40 % d’une génération obtient désormais un diplôme du supérieur.

2.2 19 % des jeunes sortent de l’école sans diplôme ou avec seulement le brevet

Après avoir fortement baissé, la part des jeunes quittant l’école sans diplôme du second cycle du secondaire (CAP, BEP, baccalauréat ou équivalent) se maintient depuis la fin des années 90 au-delà de 16 %, soit environ 114 000 personnes en 2010.

Le risque d’échec est également important dans l’enseignement supérieur : 20 % des jeunes ayant quitté l’enseignement supérieur en 2004 (soit environ 75 000 jeunes) ne détenaient pas de diplôme supérieur au bac. 60 % d’entre eux étaient issus d’un premier cycle universitaire. Les autres avaient connu une situation d’échec dans une filière professionnalisée de l’enseignement supérieur (BTS ou DUT). Ces « non diplômés du supérieur » connaissent en général d’importantes difficultés d’insertion dans la vie professionnelle.

3. Le taux d’activité des jeunes varie peu depuis 1995 ; les emplois aidés constituent une forte

composante de l’emploi des jeunes

En 2010, 55,6 % des jeunes de 15 à 29 ans sont actifs : 46,1 % d’entre eux sont en emploi (7 % cumulant emploi et études initiales) et 9,6 % sont au chômage, selon les normes du Bureau International du Travail (BIT). Près de quatre jeunes de 15 à 29 ans sur dix poursuivent des études sans travailler, les autres (7 %) sont inactifs tout en ayant terminé leurs études initiales.

3.1 Comme la durée des études, l’activité des jeunes a peu varié entre 1995 et 2005, avant d’augmenter entre 2005 et mi 2009, puis de décroître en 2010

Depuis 1995, l’activité des 15-29 ans varie peu, après avoir beaucoup diminué dans le passé avec l’allongement de la scolarité. Les comportements d’activité des jeunes hommes et des jeunes femmes une fois leurs études achevées s’étant peu modifiés au cours de ces quinze dernières années, les variations du taux d’activité des jeunes ont reflété celles des situations mixtes d’étude et d’activité, et en particulier celles de l’alternance. Le taux d’activité a ainsi progressé du début 2005 au 2ème trimestre 2009 (+3 points), puis a été orienté à la baisse ensuite (-1 point entre mi 2009 et fin 2010).

3.2 9,6 % des jeunes de 15 à 29 ans sont au chômage en 2010

Parmi les jeunes de 15 à 29 ans présents sur le marché du travail, 17,2 % sont au chômage en 2010. Le chômage touche toutefois 9,6 % des jeunes de 15 à 29 ans, car près de la moitié des 15-29 ans sont considérés comme inactifs au sens du BIT, l’essentiel d’entre eux poursuivant des études sans travailler. Les jeunes actifs cumulent deux handicaps sur le marché du travail : ils sont en moyenne peu diplômés, car au sein d’une génération ce sont les jeunes les moins diplômés qui entrent le plus tôt sur le marché du travail, et ils ont moins d’expérience professionnelle que les plus âgés.

Le retournement conjoncturel intervenu mi-2008 a eu pour conséquence une forte remontée du chômage des jeunes, toujours plus sensible à la conjoncture économique. Le taux de chômage des 15-29 ans qui avait baissé de 3,1 points entre le 2ème trimestre 2006 et le 2ème trimestre 2008, a augmenté ensuite de 4,6 points en un an et demi pour atteindre 17,6 % au 4ème trimestre 2009. Au cours de l’année 2010, le taux de chômage des 15-29 ans a baissé de 0,9 point.

Moins de la moitié des jeunes de moins de 25 ans inscrits à Pôle emploi (45 %) sont indemnisés fin 2010, soit une proportion très inférieure à la part des demandeurs d’emploi indemnisés parmi l’ensemble des demandeurs d’emploi (54 %). Compte tenu de leur faible ancienneté sur le marché du travail, les jeunes ont en effet cumulé peu de droits à indemnisation.

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3.3 Les écarts entre hommes et femmes se réduisent

Le taux d’activité des femmes de 15 à 29 ans s’est progressivement rapproché de celui des hommes. Il lui reste néanmoins inférieur (52 % contre 60 % en 2010) : les filles sont plus scolarisées que les garçons et les femmes de 25-29 ans sont moins actives que les hommes, surtout si elles ont des enfants en bas âge. Les écarts de taux de chômage entre hommes et femmes se réduisent également. En 1975, le taux de chômage des jeunes femmes de 15 à 29 ans était supérieur de 3 points à celui des jeunes hommes de la même tranche d’âge (7 % contre 4 %). Pour la première fois en 2009, le taux de chômage des jeunes femmes a été inférieur à celui des jeunes hommes, de près d’un point, avant de le dépasser à nouveau de 0,2 point en 2010.

3.4 Beaucoup d’emplois temporaires et d’emplois aidés pour les jeunes

Plus de trois emplois salariés sur dix de jeunes de 15 à 29 ans sont des emplois temporaires (CDD du privé, emplois en intérim, postes de non titulaires du public) ou des emplois aidés, contre 12 % pour l’ensemble des salariés.

Depuis la fin des années soixante-dix et l’apparition du chômage de masse, les politiques publiques de l’emploi sont devenues une composante structurelle du système d’insertion. Le nombre de jeunes de moins de 26 ans concernés par les différentes formules d’emploi aidé a atteint un point haut en 1999 et 2000, avant de décroître régulièrement jusqu’en 2005. En 2006 et 2007, le nombre de jeunes en emploi aidé s’accroît et retrouve son niveau de 2001, puis décroît fortement en raison de la suppression du Contrat jeunes en entreprise. Fin 2010, 24 % des jeunes de moins de 26 ans en emploi étaient dans un contrat aidé, contre 30 % en 2000, à périmètre constant. Cette proportion est d’environ 60 % pour les jeunes non qualifiés.

Parmi les jeunes qui occupent un emploi, la proportion de ceux qui travaillent à temps partiel est assez proche de celle de l’ensemble des personnes en emploi, aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Mais plus fréquemment que leurs aînés, les jeunes qui travaillent à temps partiel souhaiteraient travailler davantage. En 2010, 8,1 % des jeunes de 15 à 29 ans en emploi sont ainsi en situation de sous-emploi, contre 5,9 % de l’ensemble des actifs occupés.

3. 5 Plus de 550 000 jeunes sous le régime de l’alternance emploi-formation, avec une prédominance de l’apprentissage

L’apprentissage et le contrat de professionnalisation, qui mettent en œuvre une alternance entre périodes d’emploi et de formation, concernent fin 2010 environ 565 000 emplois occupés par des jeunes, malgré le recul enregistré dans la crise économique. Ils touchent des jeunes de plus en plus qualifiés. En 2010, parmi les 124 000 jeunes qui ont signé un contrat de professionnalisation, 71 % ont un niveau équivalent ou supérieur au baccalauréat. L’apprentissage poursuit sa progression (le nombre total d’apprentis a doublé depuis le début des années 90 pour atteindre 425 000 en 2009-10), notamment dans le supérieur, et il s’ouvre à de nouveaux secteurs comme le tertiaire. Il s’adresse de moins en moins aux jeunes n’ayant pas atteint l’année terminale de CAP-BEP : seuls 35 % des entrants en 2009 n’avaient pas atteint le niveau V de formation et 25 % des nouveaux contrats de 2009 visaient l’obtention d’un diplôme de l’enseignement supérieur.

Comparé à la voie scolaire, l’apprentissage permet une meilleure insertion professionnelle, probablement liée à l’expérience pratique accumulée et à un réseau de relations professionnelles plus dense et efficace. Lorsqu’on compare le devenir des apprentis à celui de jeunes ayant obtenu le même type de diplôme mais par voie scolaire, on constate que pour deux anciens élèves de l’enseignement professionnel dont les caractéristiques sont identiques (âge, sexe, situation familiale…), celui qui est passé par l’apprentissage a une probabilité d’occuper un emploi salarié trois ans après la sortie de formation initiale plus élevée d’environ sept points. Les salaires des apprentis sont en outre légèrement plus élevés.

Toutefois la dégradation de la conjoncture n’a pas épargné les sortants d’apprentissage : interrogés 7 mois après leur sortie d’une année terminale de formation en centre de formation d’apprentis, 67 % des sortants d’apprentissage ont déclaré être en emploi en février 2009, soit 8,5 points de moins que les ceux interrogés un an plus tôt. Les plus touchés par cette dégradation sont les sortants qui n’ont pas obtenu leur diplôme.

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3. 6 Les dispositifs d’accompagnement aident les jeunes rencontrant des difficultés d’insertion

La dernière décennie a consacré les formules d’accompagnement des jeunes rencontrant des difficultés d’insertion sur le marché du travail. Ces actions reposent en grande partie sur le réseau des missions locales et des permanences d’accueil, d’information et d’orientation (PAIO). En 2009, 1 268 000 jeunes de 16 à 25 ans ont été en contact avec une mission locale ou une PAIO. Dans un contexte de crise économique, les missions locales ont connu un afflux de jeunes sans précédent : 515 000 jeunes ont été reçus en premier accueil. Ces jeunes sont souvent faiblement qualifiés : 39 % n’ont pas obtenu de CAP-BEP ou ont quitté l’enseignement général avant la terminale (niveaux de formation VI, V bis ou V sans diplôme). Seuls 30 % ont au moins un baccalauréat.

Destiné à accompagner les jeunes les plus éloignés de l’emploi vers un emploi durable en construisant avec eux un parcours d’insertion, le dispositif Civis a enregistré 1 060 000 entrées depuis sa création en avril 2005 jusqu’en décembre 2010. Parmi eux, près de 800 000 sont sortis du dispositif : 34 % ont accédé à un emploi durable à la sortie, 7 % à un emploi non durable et 7 % ont entamé une formation. Pour la moitié des jeunes, le dispositif n’a pas débouché sur une solution positive : ces jeunes sont au chômage ou inactifs à la fin du Civis.

Au-delà du dispositif de droit commun d’accompagnement par les missions locales, d’autres formes d’accompagnement ont été mises en place récemment, à titre expérimental dans certains territoires. Ainsi, le ministère chargé de l’emploi a lancé début 2007 un marché public de prestation d’insertion dans l’emploi à destination des jeunes diplômés demandeurs d’emploi, confiant l’accompagnement de 10 000 jeunes diplômés dans dix régions à des opérateurs privés de placement. Mis en place dans le cadre du plan « Espoir banlieues » en faveur des quartiers prioritaires de la politique de la ville, le contrat d’autonomie consiste quant à lui en l’accompagnement de jeunes des quartiers vers l’emploi ou la formation qualifiante. Mis en œuvre dans 35 départements par des opérateurs sélectionnés par appel d’offres, privés pour la plupart, il a été signé par près de 38 000 jeunes entre le début du dispositif mi-2008 et mai 2011.

4. L’insertion dans la vie active est marquée par une forte instabilité

4.1 La situation des jeunes est très sensible à la conjoncture économique

Depuis 1975, taux et part de chômage ont toujours été plus élevés pour les jeunes que pour les plus âgés. Le chômage des jeunes est aussi plus sensible aux fluctuations conjoncturelles de l’activité économique. Lors des périodes de ralentissement économique la situation des jeunes actifs se dégrade plus rapidement que celle des plus anciens. Ainsi, entre 2008 et 2009 le taux de chômage des jeunes ayant terminé leurs études depuis 1 à 4 ans s’est accru de 5,8 points, alors que celui de l’ensemble des actifs a augmenté de 1,7 point. Inversement, lors des périodes de reprise comme à la fin des années quatre-vingt et de 1997 à 2001, la baisse du chômage a été plus accentuée pour les jeunes. Toutefois, de 2006 à 2008 le chômage des jeunes et des plus âgés a baissé au même rythme.

Les jeunes diplômés ont mieux résisté face à la crise économique de 2008-2009. Si globalement 73 % des jeunes sortis du système éducatif en 2007 (de la « génération 2007 ») occupent un emploi trois ans après la fin de leurs études, soit 4 points de moins que pour les jeunes sortis en 2004 (de la « génération 2004 »), les jeunes diplômés du supérieur sont 85 % à travailler et leur taux d’emploi ne perd que deux points par rapport à la génération 2004. A l’opposé, le taux d’emploi trois ans après la sortie du système scolaire des personnes sans diplôme passe de 56 % pour la génération 2004 à 48 % pour la génération 2007, soit une baisse de 8 points.

4.2 Plus de la moitié des jeunes connaissent des épisodes de chômage au cours des trois premières années de vie active, un tiers y reste au moins six mois

53 % des jeunes sortis de scolarité en 2004 ont été au moins une fois confrontés au chômage au cours de leurs trois premières années de vie active et 32 % ont totalisé plus de 6 mois de chômage au cours de cette période. Ces proportions sont en augmentation par rapport à celles observées pour la cohorte sortie en 2001 et varient fortement selon le niveau de formation : 53 % des jeunes non diplômés ont connu au moins 6 mois de chômage contre 28 % des titulaires d’un baccalauréat.

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4.3 Le premier emploi des jeunes : rarement un CDI sauf pour les plus diplômés

Seuls 38 % des jeunes sortis du système scolaire en 2004 et ayant occupé au moins un emploi en trois ans ont accédé d’emblée à un CDI. L’accès à un emploi stable varie toutefois fortement selon le niveau et la spécialité de formation. Débuter par des missions d’intérim ou des contrats aidés concerne 40 % des non-diplômés et environ le tiers des titulaires d’un CAP-BEP ou d’un baccalauréat, mais moins de 15 % des jeunes ayant au moins une licence (à l’exception des titulaires de licences professionnelles, nombreux à accéder à l’emploi par le biais de l’intérim). L’accès direct à un CDI n’est pas cependant pas la norme même pour les diplômés du supérieur : ce sont les titulaires de diplômes d’écoles de commerce ou d’ingénieurs qui obtiennent le plus fréquemment un premier emploi en CDI, mais dans un peu plus d’un cas sur deux seulement.

4.4 Les mobilités sont fortes en début de vie active

Compte tenu de la faible expérience professionnelle des jeunes, les employeurs accordent souvent une grande importance à leur diplôme pour juger de leurs compétences. Les jeunes, quant à eux, connaissent peu le marché du travail et hésitent souvent sur les métiers. Les premières années d’insertion sont donc marquées par une forte mobilité, signe d’un ajustement progressif entre les attentes réciproques des débutants et des entreprises : au cours des trois premières années de vie active, plus de la moitié des jeunes ont changé au moins une fois d’employeurs.

Les jeunes sont sur-représentés dans certains métiers. Ouvriers non qualifiés du bâtiment et des travaux publics, employés de l’hôtellerie-restauration, vendeurs, caissiers et employés de libre-service comptent dans leurs effectifs une forte proportion de salariés de moins de 30 ans. Il s’agit souvent d’emplois d’attente, que beaucoup de jeunes quittent, lorsqu’ils le peuvent, pour des emplois plus qualifiés offrant de meilleures perspectives de carrière et des conditions de travail plus stables. Parmi les métiers « jeunes » se trouvent aussi les métiers qui recrutent traditionnellement beaucoup d’apprentis (coiffeurs, bouchers, boulangers, ouvriers non qualifiés de mécanique ou du travail des métaux), ainsi que des métiers qui nécessitent des compétences relativement nouvelles comme les informaticiens. Par ailleurs, filles et garçons ne s’insèrent pas dans les mêmes métiers, même à diplôme égal. Dans les métiers qualifiés la mixité est plus forte parmi les débutants que chez les plus anciens ; tel est le cas par exemple pour les ingénieurs et cadres techniques de l’industrie et pour les personnels d’études et de recherche. En revanche la polarisation entre hommes et femmes s’accroît dans les métiers moins qualifiés, comme dans les professions du bâtiment où les débutants restent très souvent des garçons ou dans les métiers des services à la personne qui demeurent presqu’exclusivement féminins.

5. Les débuts de vie active sont fortement différenciés selon le diplôme et la filière

En fin de troisième année de vie active, 9 % des diplômés du supérieur sortis du système scolaire en 2007 sont au chômage, un taux inférieur de moitié à celui de l’ensemble de leur génération. 85 % d’entre eux ont un emploi, à durée indéterminée dans plus de 70 % des cas, soit des taux plus de 10 points supérieurs à ceux de l’ensemble des jeunes sortis en 2007. Leur niveau de rémunération est bien supérieur à celui des jeunes issus de l’enseignement secondaire.

75 % des diplômés du supérieur sortis de formation initiale en 2004 sont issus de filières professionnelles et, à niveau de diplôme équivalent, entrent dans la vie active dans de meilleures conditions que les diplômés des filières générales. Les jeunes issus de spécialités industrielles ou scientifiques s’insèrent plus aisément que ceux issus de spécialités tertiaires ou de sciences humaines.

Ainsi, si globalement les titulaires d’une licence s’insèrent plutôt bien, ceux issus d’une filière Lettres-Sciences Humaines (LSH) sont dans une situation bien moins favorable que les autres. Quant aux titulaires d’un BTS, quelle qu’en soit la spécialité, ils sont mieux rémunérés après trois ans que les jeunes ayant un DEUG. Les diplômés de formations professionnelles conduisant à des professions règlementées (IUFM et filières de la Santé ou du Social de niveau bac+2) n’ont aucune difficulté pour s’insérer. De même, les détenteurs de licences professionnelles, qui se sont considérablement développées depuis leur création en 1999 et attirent de nombreux étudiants de DUT et de BTS, sont moins touchés par le chômage, mieux rémunérés et plus souvent cadres ou professions intermédiaires que les titulaires d’une licence générale ou que les jeunes ayant une maîtrise en LSH.

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1. Activité, emploi, chômage des jeunes : comparaisons internationales

1. Un taux d’emploi des jeunes de 15 à 24 ans comparativement faible en France

En France, en 2010, le taux d’emploi des jeunes âgés de 15 à 24 ans s’établit à 31 %, selon les données de l’OCDE1. Il est ainsi inférieur de plus de 7 points à la moyenne de l’Union Européenne à 15. En 2010, plus de 60 % de 15-24 ans occupent un emploi aux Pays-Bas et plus de 50 % au Royaume-Uni, en Autriche et au Danemark (graphique 1). A l’autre extrême, le Luxembourg, la Belgique, la Grèce et l’Italie ont un taux d’emploi inférieur à 30 %.

Graphique 1 : Taux d’emploi des 15-24 ans en 2010

0 10 20 30 40 50 60 70 Grèce Italie Luxembourg Belgique Espagne Portugal Irlande France UE 15 Suède OCDE Finlande États-Unis Allemagne Royaume-Uni Autriche Danemark Pays Bas Source : OCDE.

Si l'on étend l’analyse aux jeunes de 15 à 29 ans, les écarts entre la France et la moyenne européenne se réduisent, même si le classement est peu modifié : 46,6 % des jeunes de 15 à 29 ans ont un emploi en France en 2010, soit 3,8 points de moins que celle de l’UE à 15 (graphique 2). En effet, entre 25 et 29 ans, peu de jeunes sont encore en formation initiale et les taux d’activité en France sont plutôt élevés après la fin des études, tandis que la proportion de jeunes au chômage n’y est que légèrement supérieure à la moyenne européenne.

1

Les données sur le taux d’emploi des 15-24 ans calculées par l’OCDE diffèrent légèrement de celles publiées par ailleurs par la Dares ou l’Insee, du fait d’un traitement légèrement différent des données de l’enquête Emploi de l’Insee.

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Graphique 2 : Taux d’emploi des 15-29 ans en 2010 0 10 20 30 40 50 60 70 80 Italie Grèce Belgique Luxembourg Espagne Portugal France Irlande Suède UE15 OCDE Finlande États-Unis Allemagne Royaume-Uni Danemark Autriche Pays Bas Source : OCDE.

2. Le taux d’emploi des jeunes de 15 à 24 ans a fortement baissé en France, en Allemagne et

en Suède au cours des 30 dernières années

La France, l’Allemagne et la Suède ont vu leur taux d’emploi des jeunes de 15 à 24 ans fortement diminuer par rapport au début des années 1980 (graphiques 3 et 4). En près de 15 ans, le pourcentage de jeunes en emploi a chuté de plus de 18 points en France pour atteindre un point bas en 1997 avec 24 % des 15-24 ans en emploi. L’allongement rapide de la durée de scolarité en France entre 1985 et 1995 a contribué à la baisse du taux d’emploi sur la période. Parallèlement, le taux d’emploi a chuté continûment jusqu’en 2004 en Allemagne (-15 points par rapport au début des années 80) tandis qu’il perdait 27 points en Suède de 1980 à 1997.

Depuis le milieu des quatre-vingt-dix, le taux d’emploi des jeunes de 15 à 24 ans en France remonte même s’il reste faible au regard de celui des autres pays.

Entre 2008 et 2010, avec la crise, le taux d’emploi des jeunes de 15 à 24 ans a baissé de 1 point en France contre 4 points dans l’Union européenne à 15 et 6 points aux Etats-Unis. Parmi les 15 de l’Union européenne, seule l’Allemagne a connu une évolution du taux d’emploi des jeunes plus favorable avec une baisse de moins d’1/2 point.

Graphique 3 : Taux d’emploi des 15-24 ans entre 1980* et 2010

20 30 40 50 60 70 80 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 France Allemagne Italie États-Unis

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Source : OCDE. * : 1983 pour la France

Graphique 4 : Taux d’emploi des 15-24 ans entre 1980* et 2010

20 30 40 50 60 70 80 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 France Danemark Royaume-Uni Suède

Source : OCDE. * : 1983 pour la France et le Danemark, 1984 pour le Royaume-Uni

3. Un taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans en France parmi les plus élevés des

principaux pays industrialisés

Atteignant 22,5 % en 2010, le taux de chômage des 15-24 ans est plus élevé en France que dans de nombreux pays européens (graphique 5). Le taux de chômage moyen dans l’Union européenne des 15 s’élève ainsi à 20 %. Ce taux de chômage élevé est pour partie le reflet d’un âge moyen de fin d’études tardif : les jeunes de moins de 25 ans présents sur le marché du travail sont surtout des personnes peu ou pas diplômées qui peinent à s’insérer professionnellement.

Graphique 5 : Taux de chômage des 15-24 ans en 2010

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 Espagne Grèce Irlande Italie Suède France Belgique Portugal Finlande UE15 Royaume-Uni États-Unis OCDE Luxembourg Danemark Allemagne Autriche Pays Bas Source : OCDE.

Si l’on rapporte les jeunes au chômage à l’ensemble des jeunes de 15-24 ans (y compris ceux en cours d’études), la situation de la France est un peu moins défavorable. Avec 8,9 % de jeunes au chômage en 2010, la France se trouve dans une position plus favorable que certains pays du Nord de l’Europe (Suède, Finlande, Danemark) et que le Royaume-Uni (graphique 6).

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Graphique 6 : Part des 15-24 ans au chômage en 2010 0 5 10 15 20 25 Espagne Suède Irlande Royaume-Uni Finlande États-Unis Grèce Union Européenne 15 Danemark France Portugal Pays OCDE Italie Belgique Pays Bas Autriche Allemagne Luxembourg Source : OCDE.

De même, si l’on étend l’analyse aux jeunes de 15 à 29 ans, la situation française se rapproche de la moyenne européenne : 17 % des jeunes actifs de 15 à 29 ans sont au chômage en France en 2010, soit 0,7 point de plus que dans l’UE à 15 (graphique 7). Le classement de la France n’est néanmoins pas modifié et la situation française reste moins favorable que celle, notamment, de l’Allemagne, de l’Autriche, des Pays-Bas ou du Royaume-Uni.

Graphique 7 : Taux de chômage des 15-29 ans en 2010

0 5 10 15 20 25 30 35 Espagne Grèce Irlande Italie Suède Portugal France UE15 Belgique Finlande États-Unis Royaume-Uni OCDE Danemark Allemagne Luxembourg Autriche Pays Bas Source : OCDE.

(17)

4. En France plus qu’ailleurs, les jeunes poursuivent leurs études sans exercer d’emploi

Selon l’OCDE2, le taux de scolarisation des 20-24 ans est élevé en France : 45,3 % en 2008. Il est en revanche faible dans des pays comme l’Irlande et le Royaume-Uni (graphique 8). En France, 32,6 % des jeunes de 20-24 ans poursuivent des études sans occuper un emploi en parallèle (même à temps très partiel), proportion supérieure à de nombreux pays.

Graphique 8 : Taux de scolarisation des 20-24 ans et taux de scolarisation sans exercice d’une activité professionnelle en parallèle, en 2008 Suède Grèce Belgique États-Unis Danemark Irlande Finlande Espagne Allemagne Portugal Italie Royaume-Uni France Luxembourg Pays-Bas 25 30 35 40 45 50 55 60 0 10 20 30 40 50 60

Taux de scolarisation sans emploi

Tau x d e s c ol ari sat io n avec ou san s e m pl oi

Lecture : la droite figure la régression effectuée sur les pays observés. Source : OCDE.

5. Le taux de chômage des jeunes est, dans la plupart des pays, très supérieur au taux de

chômage global

Dans la plupart des pays, le taux de chômage des 15-24 ans représente plus du double du taux de chômage global, à l’exception de l’Allemagne dont le taux de chômage des jeunes s’élève en 2010 à 9,7% pour un taux de chômage global de 7,2% (graphique 9). Avec un ratio de 2,4, la France se trouve dans la moyenne de l’Union européenne.

En France, comme dans la plupart des pays, ce ratio a progressé en début de crise, en 2008, avec une progression plus rapide du chômage des jeunes que du chômage global. Il s’est replié en 2010 dans tous les pays de l’Union européenne à l’exception de l’Italie, de la Suède et du Royaume-Uni.

2

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Graphique 9 : Taux de chômage global et taux de chômage des 15-24 ans en 2010 Autriche Belgique Danemark Finlande France Allemagne Grèce Irlande Italie Luxembourg Pays Bas Portugal Espagne Suède Royaume-Uni États-Unis UE15 OCDE 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 0 5 10 15 20 25 Ta ux de c hôm ag e d e s 1 5 -2 4 an s

Taux de chômage global

Lecture : la droite figure la régression effectuée sur les pays observés. Le Danemark et les Pays-Bas, avec des valeurs très voisines, sont représentés par le même point. Source : OCDE.

6. Dans tous les pays, la précarité de l’emploi touche davantage les jeunes

La précarité de l’emploi (mesurée par la part de l’emploi temporaire dans l’emploi salarié) est, dans la plupart des pays, entre deux et quatre fois plus élevée pour les jeunes que pour l’ensemble des salariés : la proportion de jeunes en emploi temporaire est supérieure en France à la moyenne européenne, alors que toutes classes d’âges confondues la situation française est dans la moyenne (graphique 10).

Graphique 10 : Part de l’emploi temporaire dans l’emploi salarié en 2009

Allemagne Belgique Danemark Espagne Finlande France Grèce Irlande Italie Luxembourg Pays Bas Portugal Royaume-Uni Suède Japon 0,00 10,00 20,00 30,00 40,00 50,00 60,00 70,00 0,00 5,00 10,00 15,00 20,00 25,00 30,00

Part de l'emploi temporaire (toutes classes d'âges)

P a rt de l' empl oi temp ora ire (15-2 4 ans )

Lecture : la droite figure la régression effectuée sur les pays observés. Source : OCDE.

Références :

OECD (2010), Education at a Glance 2010 : OECD Indicators, OECD Publishing. OECD (2010), Employment and Labour Market Statistics, OECD Publishing.

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2. La formation initiale des jeunes

1. En 25 ans, les comportements de scolarité ont profondément évolué

La France a connu entre 1985 et 1995 un allongement très rapide de la durée de scolarité. L’espérance de scolarisation est passée de 17,1 ans en 1985-1986 à 19 ans en 1995-1996 avant de se stabiliser ; légèrement orientée à la baisse depuis 2006, elle est de 18,5 ans en 2008-2009. Alors qu’en 1982-1983, seuls 42 % des jeunes de 18 ans étaient en formation initiale, cette proportion dépasse 80 % au début des années 90, avant d’amorcer un relatif déclin : elle est un peu en dessous de 80% depuis 2002-2003.

Cet allongement de la scolarité s’est accompagné d’une forte hausse de la proportion de bacheliers dans une génération : depuis 1995, plus de 62 % d’une classe d’âge obtient le baccalauréat, contre moins de 30 % en 1985 ; cette proportion dépasse 65 % en 2009. Le profil des nouveaux bacheliers s’est modifié : d’un tiers il y a vingt ans, la proportion des titulaires d’un bac technologique ou professionnel s’élève aujourd’hui à près de la moitié (47 % en 2009), l’autre moitié obtenant un bac général.

Plus des trois quarts des bacheliers poursuivent leurs études : environ 35 % entrent à l’Université, 28 % dans une filière professionnalisée courte (deux ans), 8 % dans les classes préparatoires aux grandes écoles et autant dans les formations supérieures non rattachées à l’université (gestion, paramédical, social, arts et culture…). Entre 1990 et 2009, la population étudiante s’est accrue de 600 000 personnes (+35 %) dont 285 000 dans les universités. A la rentrée 2009, l’Education nationale dénombre 2 316 000 inscrits dans l’enseignement supérieur. Plus de 40 % d’une génération obtient désormais un diplôme du supérieur.

2. L’allongement de la scolarité s’accompagne d’un taux d’échec important et persistant

Après avoir fortement baissé, la part des jeunes quittant l’école sans diplôme du second cycle du secondaire (CAP, BEP, baccalauréat ou équivalent), c’est-à-dire ayant au plus le brevet des collèges, se maintient depuis la fin des années 90 au-delà de 16 %, soit environ 114 000 personnes en 2010 (tableau 1). Autour de 10 % des jeunes sortent chaque année de l’école sans aucun diplôme du système éducatif ; c’est le cas de 62 000 jeunes en 2010, d’après les estimations de l’enquête Emploi de l’Insee. Selon les années 7 % à 9 % de jeunes sortants n’ont pour tout diplôme que le brevet des collèges, soit 58 000 jeunes en moyenne entre 2007 et 2010.

Tableau 1 : Sortants du système scolaire sans diplôme ou seulement titulaires du brevet

2005 2006 2007 2008 2009 2010

Total des sortants Effectifs 678 000 717 000 721 000 684 000 714 000 705 000

Dont sans aucun diplôme Effectifs 68 000 88 000 69 000 62 000 72 000 62 000

Part (%) 10,0% 12,2% 9,6% 9,1% 10,0% 8,8%

Dont sans diplôme du second cycle du secondaire (au plus brevet des collèges)

Effectifs 113 000 155 200 130 000 112 000 139 000 114 000

Part (%) 16,7% 21,6% 18,0% 16,4% 19,6% 16,2%

Source : enquêtes Emploi en continu 2004 à 2010 de l’Insee, exploitation Dares

En raisonnant en terme de diplôme obtenu (tableau 2), dans les années 2006-2008, 17% des sortants du système éducatif ont un CAP ou un BEP, 23% ont juste le baccalauréat ou équivalent et 42% sont diplômés de l’enseignement supérieur (dont un tiers titulaires d’un DUT ou d’un BTS). Chez les filles, la proportion de diplômées du supérieur, du bac ou d’un niveau équivalent, est sensiblement plus élevée (72 % en 2009, contre 60 % des garçons).

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Pour les personnes ayant entrepris des études supérieures, le risque d’échec est significatif : d’après l’enquête Génération 2004 du Céreq (réalisée en 2007), 20 % des jeunes ayant quitté l’enseignement supérieur en 2004 (soit environ 75 000 jeunes) ne détenaient pas de diplôme supérieur au bac. 60 % d’entre eux étaient issus d’un premier cycle universitaire. Les autres avaient connu une situation d’échec dans une filière professionnalisée de l’enseignement supérieur (BTS ou DUT). Ces « non diplômés du supérieur » connaissent en général d’importantes difficultés d’insertion dans la vie professionnelle.

Tableau 2 : Répartition des sortants de formation initiale en fonction de leur diplôme le plus élevé

Diplôme le plus élevé Cohortes de sortants 2006-2008

en milliers en %

Doctorat (sauf santé) 7 1

DEA, DESS, Master, Doctorats de santé 107 15

Niveau licence (bac+3, bac +4) 77 10

Diplôme d'études universitaires générales 5 1

BTS, DUT, diplômes paramédicaux et sociaux 112 15

Sous-total diplômes d'enseignement supérieur (1) 309 42

Baccalauréat général ou technologique 104 14

Baccalauréat ou brevet professionnel, brevet de technicien 67 9

Sous-total bacheliers ou équivalents (2) 171 23

CAP BEP ou équivalent (3) 123 17

Total diplômés du secondaire de second cycle (2)+(3) 294 40

Brevet seul 64 8

Sans diplôme 72 10

Total Brevet et moins (4) 136 18

Total sortants de formation initiale (1)+(2)+(3)+(4) 739 100

Lecture : parmi les sortants de formation initiale des années 2006 à 2008, 42% ont obtenu un diplôme ou titre de l’enseignement supérieur, ce qui représente, rapporté à une génération moyenne de 739 000 personnes, 309 000 sortants diplômés du supérieur par an.

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3. Activité, emploi et chômage des jeunes de 15 à 29 ans

En moyenne sur l’année 2010, 55,6 % des jeunes de France métropolitaine âgés de 15 à 29 ans sont actifs selon les normes du Bureau International du Travail (BIT) : 46,1 % d’entre eux sont en emploi et 9,6 % au chômage (tableau 1). Parmi les actifs de cette classe d’âge, le taux de chômage atteint 17,2 %. 7 % des jeunes de 15 à 29 ans cumulent activité et études initiales et sont alors classés comme actifs selon les critères du BIT. A l’inverse, 7 % d’entre eux sont inactifs alors qu’ils ont achevé leurs études initiales.

Tableau 1 : Situation d'activité des jeunes en 2010 par sexe et âge à la date de l’enquête

Population totale en milliers, taux et part en %

Hommes Femmes Ensemble

Population totale (15-29 ans) 5 632 5 649 11 281

dont 15-19 ans 1 855 1 794 3 649

dont 20-24 ans 1 889 1 909 3 798

dont 25-29 ans 1 888 1 946 3 834

Taux d'activité (15-29 ans) 59,7 51,6 55,6

dont 15-19 ans 19,4 12,2 15,8

dont 20-24 ans 65,9 57,7 61,8

dont 25-29 ans 93,1 82,1 87,5

Taux d'activité des 15-64 ans 74,9 66,1 70,5

Taux d'emploi (15-29 ans) 49,5 42,7 46,1

dont 15-19 ans 14,4 7,8 11,1

dont 20-24 ans 52,0 45,4 48,7

dont 25-29 ans 81,6 72,2 76,8

Taux d'emploi des 15-64 ans 68,1 59,7 63,8

Part de chômage (15-29 ans) 10,2 8,9 9,6

dont 15-19 ans 5,0 4,4 4,7

dont 20-24 ans 13,9 12,3 13,1

dont 25-29 ans 11,5 9,9 10,7

Part de chômage des 15-64 ans 6,8 6,4 6,6

Taux de chômage (15-29 ans) 17,1 17,3 17,2

dont 15-19 ans 25,9 35,9 29,6

dont 20-24 ans 21,1 21,2 21,2

dont 25-29 ans 12,4 12,1 12,3

Taux de chômage des 15-64 ans 9,1 9,7 9,4

Taux de scolarité initiale (15-29 ans) 42,4 44,5 43,5

dont 15-19 ans 87,1 90,7 88,9

dont 20-24 ans 36,7 42,2 39,4

dont 25-29 ans 4,3 4,3 4,3

Part des 15-29 ans

dans la population totale des 15-64 ans 28,6 27,8 28,2

dans la population active 22,7 21,6 22,2

dans l'emploi 20,7 19,8 20,2

dans le chômage 42,9 38,4 40,7

Champ : Population des ménages de France métropolitaine.

Concepts : activité au sens du BIT mesurée en moyenne annuelle, âge atteint à la date de l'enquête.

Lecture : en 2010, 55,6 % des jeunes âgés de 15 à 29 ans sont actifs et, parmi ces actifs, 17,2 % sont au chômage. Source : enquête Emploi 2010, Insee ; calcul Dares.

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1. Le taux d’activité des jeunes âgés de 15 à 29 ans a augmenté de début 2006 à mi 2009,

puis baissé de près d’un point en 2010

De la deuxième moitié des années 70 jusqu’au milieu des années 90, le taux d’activité des jeunes avait fortement diminué (-12 points en vingt ans) dans un contexte d’allongement rapide de la scolarité (graphique 1). Depuis la durée des études a peu varié, ce qui a contribué à stabiliser le taux d’activité. Les comportements d’activité des jeunes hommes et des jeunes femmes une fois leurs études achevées s’étant peu modifiés au cours de ces quinze dernières années, les variations du taux d’activité des jeunes ont essentiellement reflété celles des situations mixtes d’étude et d’activité, et en particulier celles de l’alternance. Ainsi, alors que le nombre de jeunes en alternance a augmenté de fin 2005 à fin 2008 (+82 000) puis a baissé de 34 000 au cours des deux années suivantes, le taux d’activité des 15-29 ans a progressé du début 2005 au 2ème trimestre 2009 (+3 points), puis a été orienté à la baisse ensuite (-1 point en un an et demi) (graphique 2). Auparavant, de fin 2000 à fin 2005, le nombre de jeunes en alternance avait reculé (-62 000) et le taux d’activité des 15-29 ans avait baissé.

Graphique 1 : Taux d’activité des jeunes de 15 à 29 ans de 1975 à 2010

En % 50 55 60 65 70 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

Champ : Population des ménages de France métropolitaine.

Concepts : activité au sens du BIT ; âge atteint à la date de l’enquête. Source : enquêtes Emploi de 1975 à 2010, Insee ; calcul Dares.

Graphique 2 : Taux d’activité trimestriel des jeunes de 15 à 29 ans de 2003 à 2010

En % 48 50 52 54 56 58 60 62 2003Q 1 2003Q 2 2003Q 3 2003Q 4 2004Q 1 2004Q 2 2004Q 3 2004Q 4 2005Q 1 2005Q 2 2005Q 3 2005Q 4 2006Q 1 2006Q 2 2006Q 3 2006Q 4 2007Q 1 2007Q 2 2007Q 3 2007Q 4 2008Q 1 2008Q 2 2008Q 3 2008Q 4 2009Q 1 2009Q 2 2009Q 3 2009Q 4 2010Q 1 2010Q 2 2010Q 3 2010Q 4

15-29 ans jeunes hom m es jeunes fem m es

Champ : Population des ménages de France métropolitaine.

Concepts : activité au sens du BIT mesurée trimestriellement et corrigée des variations saisonnières, âge atteint à la date de l’enquête.

(23)

2. Peu de chômeurs parmi les plus jeunes, mais un taux de chômage élevé, en légère baisse

en 2010 après une forte augmentation de la mi 2008 à la fin 2009

Le taux de chômage des jeunes est nettement plus élevé que celui de l’ensemble de la population active : 17,2 % des 15-29 ans présents sur le marché du travail sont au chômage en moyenne sur l’année 2010. C’est près de huit points de plus que pour l’ensemble des actifs (9,4 %). Les jeunes actifs cumulent deux handicaps sur le marché du travail. Ils sont en moyenne peu diplômés, car au sein d’une génération ce sont les jeunes les moins diplômés qui entrent le plus tôt sur le marché du travail. Ils ont aussi moins d’expérience professionnelle que les plus âgés.

Comme près de quatre jeunes de 15 à 29 ans sur dix poursuivent des études sans travailler, la proportion de jeunes au chômage parmi l’ensemble des 15-29 ans (part de chômage) est beaucoup plus faible : 9,6 % en 2010, soit trois points de plus que pour les 15-64 ans. L’écart entre les jeunes et l’ensemble de la population en âge de travailler est donc beaucoup plus faible pour la part de chômage que pour le taux de chômage. Pour les plus jeunes d’entre eux, ceux âgés de 15 à 19 ans, le taux de chômage (29,6 %) est beaucoup plus élevé que pour l’ensemble des 15-29 ans, mais la part de chômeurs nettement plus faible (4,7 %). La très grande majorité des 15-19 ans sont en effet en cours de scolarité sans travailler, mais ceux, peu nombreux, qui sont présents sur le marché du travail à ces âges sont très peu diplômés.

Graphique 3 : Taux et part de chômage des jeunes et de l’ensemble de la population de 1975 à 2010 En % 0 5 10 15 20 1 97 5 1 9 77 19 7 9 1 98 1 1 9 8 3 19 8 5 1 98 7 1 9 89 19 9 1 1 99 3 1 9 9 5 19 9 7 1 99 9 2 0 0 1 20 0 3 2 00 5 2 0 0 7 20 0 9

Taux de chômage des 15-29 ans

Taux de chômage de l'ensemble de la population active Part de chômage des 15-29 ans

Part de chômage des 15-64 ans

Champ : Population des ménages de France métropolitaine.

Concepts : activité au sens du BIT mesurée en moyenne annuelle, âge atteint à la date de l’enquête.

Lecture : en 2010, 17,2 % des jeunes actifs de 15 à 29 ans sont au chômage, soit 9,6 % de la population totale des 15-29 ans.

Source : enquêtes Emploi de 1975 à 2010, Insee ; calcul Dares.

Depuis 1975, taux et part de chômage ont toujours été plus élevés pour les jeunes que pour les plus âgés (graphique 3). Le chômage des jeunes est aussi plus sensible aux fluctuations conjoncturelles de l’activité économique. De 1975 à 1985, comme de 1991 à 1997 et de 2002 à 2006, le chômage a augmenté plus rapidement pour les jeunes. De manière symétrique, à la fin des années quatre-vingt et de 1997 à 2001, la baisse du chômage a été plus accentuée pour les jeunes.

Le retournement conjoncturel intervenu en 2008 a eu pour conséquence une forte remontée du chômage des jeunes. Le taux de chômage des 15-29 ans qui avait baissé de 3,1 points en deux ans, du 2ème trimestre 2006

(24)

au 2ème trimestre 2008 (13,0 %), a augmenté ensuite de 4,6 points en un an et demi pour atteindre 17,6 % au 4ème trimestre 2009 (graphique 4). Sur la même période le taux de chômage de l’ensemble de la population active a augmenté de 2,3 points. Au cours de l’année 2010, le taux de chômage des 15-29 ans a baissé de 0,9 point contre 0,3 point pour l’ensemble de la population active. Du début 2009 à la fin 2010, l’écart entre le taux de chômage des 15-29 ans et celui de l’ensemble de la population active est resté cependant d’au moins 7,5 points, niveau jamais atteint entre 1975 et 2008.

Certaines catégories de personnes qui ne travaillent pas mais souhaiteraient travailler ne sont pas classées comme chômeurs selon les critères du BIT, soit parce qu’elles ne sont pas disponibles pour travailler, soit parce qu’elles n’ont pas fait de démarches de recherche d’emploi. Ces situations forment le « halo » du chômage ; elles concernent 2,8 % des jeunes de 15 à 29 ans en 2010, contre 2,1 % de l’ensemble des 15-64 ans. En moyenne annuelle, le pourcentage de personnes appartenant au « halo » du chômage a baissé de 0,1 point pour les jeunes entre 2009 et 2010 et est resté stable pour l’ensemble des 15-64 ans.

Graphique 4 : Taux de chômage trimestriels des jeunes et de l’ensemble de la population active de 2003 à 2010 En % 6 8 10 12 14 16 18 2 003 T 1 2 003 T 2 2 003 T 3 2 003 T 4 2 004 T 1 2 004 T 2 2 004 T 3 2 004 T 4 2 005 T 1 2 005 T 2 2 005 T 3 2 005 T 4 2 006 T 1 2 006 T 2 2 006 T 3 2 006 T 4 2 007 T 1 2 007 T 2 2 007 T 3 2 007 T 4 2 008 T 1 2 008 T 2 2 008 T 3 2 008 T 4 2 009 T 1 2 009 T 2 2 009 T 3 2 009 T 4 2 010 T 1 2 010 T 2 2 010 T 3 2 010 T 4

Ensemble de la population active 15 à 29 ans

Champ : Population des ménages de France métropolitaine.

Concepts : activité au sens du BIT mesurée trimestriellement et corrigé des variations saisonnières, âge atteint à la date de l’enquête.

Lecture : au 4ème trimestre 2010, le taux de chômage des jeunes âgés de 15 à 29 ans est de 16,8 %.

Source : enquêtes Emploi de 2003 à 2010, Insee ; calcul Dares.

3. Moins de la moitié des jeunes de moins de 25 ans inscrits à Pôle emploi sont indemnisés

Fin 2010, 45 % des demandeurs d’emploi de moins de 25 ans inscrits sur les listes de Pôle emploi étaient indemnisés (tableau 2). Ce chiffre est nettement inférieur à la part des demandeurs d’emploi indemnisés parmi l’ensemble des demandeurs d’emploi (54 %) ou au sein des demandeurs d’emploi de 50 ans et plus (62 %). Compte tenu de leur faible ancienneté sur le marché du travail, les jeunes ont en effet cumulé moins de droits à indemnisation.

La proportion de jeunes indemnisés parmi ceux inscrits sur les listes de Pôle emploi a continûment progressé depuis 2005 (+10 points entre 2005 et 2010). Cette progression est nettement supérieure à celle observée pour les demandeurs d’emploi plus âgés (+ 6 points pour les 25 à 49 ans ; quasi-stabilité pour les 50 ans et plus). De ce fait, l’écart de taux d’indemnisation entre les jeunes et les autres demandeurs d’emploi a tendance à se réduire ces dernières années. Depuis avril 2009, les personnes ayant travaillé entre 4 et 6 mois dans les 28 derniers mois peuvent être indemnisées par l’assurance chômage, alors qu’elles ne le pouvaient pas auparavant, ce qui a pu contribuer à améliorer l’indemnisation des jeunes demandeurs d’emploi en 2009 et 2010. Entre avril 2009 et décembre 2010, 221 250 personnes sont entrées en indemnisation par l’assurance

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chômage (hors reprises et réadmissions) en faisant valoir une période d'affiliation comprise entre 4 et 6 mois. Parmi elles, plus de 40 % étaient des jeunes de moins de 25 ans (soit 88 000 personnes). Ils représentent 23 % des jeunes de moins de 25 ans entrés en indemnisation par l’assurance chômage (hors reprises et réadmissions) sur cette période.

Tableau 2 : Part des demandeurs d’emploi indemnisés parmi les inscrits en fin d’année sur les listes de Pôle emploi en catégorie A, B ou C

En % 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Ensemble 50 51 51 50 48 48 50 53 54 54 Moins de 25 ans 38 39 38 36 35 36 39 43 45 45 25 à 49 ans 49 51 51 50 48 48 50 53 54 53 50 ans et plus 65 66 66 65 62 61 61 61 61 62 Hommes 54 55 55 53 52 52 54 57 58 58 Moins de 25 ans 43 44 43 40 40 41 44 49 50 49 25 à 49 ans 54 55 55 54 51 53 55 58 59 57 50 ans et plus 68 69 70 68 67 65 65 64 65 65 Femmes 46 48 48 46 44 44 46 48 50 50 Moins de 25 ans 34 35 33 32 31 32 35 38 40 41 25 à 49 ans 46 48 48 47 45 45 46 49 50 50 50 ans et plus 62 63 63 61 58 57 57 57 58 58

Champ : Régime d’Assurance Chômage (y compris ARE-Formation) + régime de solidarité, France entière

Source : Données Pôle emploi (Echantillon au 1/10ème du Fichier historique des demandeurs d’emploi apparié au

segment D3) – Calculs Dares

Fin 2010, 96 % des allocataires indemnisés de moins de 25 ans sont allocataires du régime d’assurance chômage, contre 87 % de l’ensemble des demandeurs d’emploi indemnisés. L’allocation spécifique de solidarité (ASS) concerne en effet surtout des demandeurs d’emploi âgés.

4. Les jeunes en emploi : plus souvent en contrat temporaire, en emploi aidé et en situation

de sous-emploi

Le taux d’emploi des 15-29 ans avait augmenté de 2,1 points du début 2006 au début 2008 (47,5 %). Il s’est stabilisé en 2008, a baissé sensiblement au cours de l’année 2009 (-1,5 point) dans un contexte de très forte dégradation de la situation du marché du travail, puis a peu varié (-0,1 point) entre fin 2009 et fin 2010. 45,9 % des jeunes de 15 à 29 ans occupent un emploi au 4ème trimestre 2010.

Huit jeunes de 15 à 29 ans sur dix qui travaillent sont salariés du secteur privé ou d’une entreprise publique en 2010. C’est beaucoup plus que les plus âgés, qui sont quant à eux plus souvent non-salariés ou salariés de la fonction publique (État, collectivités territoriales ou hôpitaux publics). Ainsi, parmi les jeunes de 15 à 29 ans en emploi en 2010, seuls 4 % ne sont pas salariés et 16 % sont salariés de la fonction publique, contre respectivement 12 % et 20 % pour l’ensemble des actifs occupés (tableau 3).

(26)

Parmi les salariés, les titulaires d’un emploi temporaire (intérimaires, apprentis, autres contrats bénéficiant d’une aide de l’État, contrats à durée déterminée non aidés) sont beaucoup plus nombreux chez les jeunes. Parmi les salariés du secteur privé ou des entreprises publiques, 5 % des jeunes âgés de 15 à 29 ans sont intérimaires et 26 % titulaires d’un contrat à durée déterminée (y compris emplois aidés en CDD) en 2010, contre respectivement 3 % et 10 % pour l’ensemble des actifs occupés. De même, dans la fonction publique, les jeunes sont plus souvent contractuels en CDD : pour les 15-29 ans, c’est le cas de 40 % d’entre eux, contre 15 % pour l’ensemble des agents de la fonction publique. Au total, plus de trois emplois salariés sur dix de jeunes de 15 à 29 ans sont en contrat à durée déterminée (y compris emplois aidés en CDD), contre 12 % pour l’ensemble des salariés.

Tableau 3 : Statut d’emploi et type de contrat de travail des jeunes de 15 à 29 ans et de l’ensemble des actifs occupés par sexe en 2010

Emploi en milliers, taux et part en %

Hommes Femmes Ensemble

Emploi des 15-29 ans 2 789 2 411 5 200

Non-salariés 5,3 3,6 4,5

Salariés du secteur privé ou des entreprises publiques 84,3 74,4 79,7

dont interim 6 4 5

dont CDD (y compris emplois aidés en CDD) 24 29 26

dont CDI 69 68 69

ensemble 100 100 100

Salariés de la fonction publique 10,5 22,0 15,8

dont contractuels en CDD (y compris emplois aidés en CDD) 38 41 40

dont titulaires et contractuels en CDI 62 59 60

ensemble 100 100 100

Ensemble 100 100 100

Emploi total 13 498 12 194 25 692

Non-salariés 15,0 7,6 11,5

Salariés du secteur privé ou des entreprises publiques 70,6 66,2 68,5

dont interim 3 2 3

dont CDD (y compris emplois aidés en CDD) 9 11 10

dont CDI 88 87 87

ensemble 100 100 100

Salariés de la fonction publique 14,4 26,2 20,0

dont contractuels en CDD (y compris emplois aidés en CDD) 13 16 15

dont titulaires et contractuels en CDI 87 84 85

ensemble 100 100 100

Ensemble 100 100 100

Champ : Population des ménages de France métropolitaine.

Concepts : emploi = actifs occupés au sens du BIT, âge atteint à la date de l’enquête, données en moyenne annuelle, public = État + collectivités territoriales + hôpitaux publics.

Lecture : en 2010, 79,7 % des 5,2 millions de personnes en emploi entre 15 et 29 ans sont salariés du secteur privé ou des entreprises publiques. Parmi ceux-ci,69 % sont en CDI.

Source : enquêtes Emploi 2010, Insee ; calcul Dares.

Parmi les jeunes occupant un emploi, la proportion de ceux qui travaillent à temps partiel est assez proche de celle de l’ensemble des actifs occupés, aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Environ un jeune homme sur dix et une jeune femme sur quatre occupant un emploi travaillent à temps partiel en 2010. Mais les jeunes qui travaillent, femmes comme hommes, occupent plus souvent que les plus âgés un emploi à temps partiel alors qu’ils souhaiteraient travailler davantage. S’ils sont disponibles pour travailler plus, ils sont considérés en sous-emploi selon les critères internationaux du BIT. Le sous-emploi comprend aussi les personnes ayant travaillé involontairement moins que d’habitude (chômage technique ou partiel), situation un peu moins fréquente parmi les emplois des jeunes que parmi ceux des plus âgés. Au total, parmi les actifs occupés de 15 à 29 ans, 11,6 % des femmes et 5,1 % des hommes de 15 à 29 ans étaient en situation de sous-emploi en 2010, contre respectivement 8,8 % et 3,3 % pour l’ensemble des actifs occupés (tableau 4). Pour les jeunes comme pour les plus âgés, les situations de sous-emploi sont en augmentation de 2009 à 2010, en raison de l’augmentation des temps partiels subis.

(27)

Tableau 4 : Sous-emploi des jeunes et de l’ensemble des actifs occupés par sexe en 2010

Emploi en milliers, taux en %

2010 evolution 2009-2010 2010 evolution 2009-2010 2010 evolution 2009-2010 Jeunes de 15 à 29 ans

Part du sous-emploi (en % de la population totale des 15-29 ans) 2,5 +0,4 5,0 +0,1 3,8 +0,2 Taux de sous-emploi (en % de la population des 15-29 ans en emploi) 5,1 +0,8 11,6 +0,4 8,1 +0,5

dont temps partiel subi 4,2 +0,8 11,3 +0,4 7,5 +0,5 dont chômage technique ou partiel 0,9 +0,0 0,3 +0,0 0,6 +0,0

Personnes de 15 à 64 ans

Part du sous-emploi (en % de la population totale des 15-64 ans) 2,3 +0,2 5,2 +0,2 3,8 +0,2 Taux de sous-emploi (en % de la population des 15-64 ans en emploi) 3,3 +0,3 8,8 +0,4 5,9 +0,3

dont temps partiel subi 2,3 +0,4 8,5 +0,4 5,2 +0,4 dont chômage technique ou partiel 1,0 -0,1 0,3 +0,0 0,7 -0,1

Hommes Femmes Ensemble

Champ : Population des ménages de France métropolitaine.

Concepts : emploi = actifs occupés au sens du BIT, sous emploi au sens du BIT, âge atteint à la date de l’enquête, données en moyenne annuelle.

Lecture : en 2010, 11,6 % des jeunes femmes de 15 à 29 ans occupant un emploi sont en situation de sous emploi. Source : enquêtes Emploi 2009 et 2010, Insee ; calcul Dares.

5. Réduction des inégalités selon le genre sur longue période pour les taux d’activité et de

chômage

Les écarts de taux d’activité et de chômage des jeunes selon le genre se sont fortement réduits depuis plusieurs décennies. En 1975, le taux de chômage des femmes de 15 à 29 ans était de près de 3 points supérieur à celui des hommes de la même tranche d’âge. En 2003, alors que le taux de chômage global est beaucoup plus élevé, le taux de chômage des jeunes femmes n’est que de 1,2 point supérieur à celui des jeunes hommes. L’écart s’inverse même en 2009, dans un contexte où la forte dégradation du marché du travail a particulièrement touché l’emploi intérimaire où les jeunes hommes sont très présents. En 2010, avec notamment le redémarrage de l’intérim, le taux de chômage des jeunes femmes est repassé au dessus de celui des jeunes hommes (tableau 5), mais l’écart n’est que de +0,2 point, inférieur à ce qu’il était en 2008 (+0,6 point). Pour l’ensemble des actifs, le taux de chômage des femmes est toujours plus élevé que celui des hommes (+0,7 point en 2010), mais l’écart s’est aussi beaucoup réduit depuis 1975.

Les écarts hommes-femmes se sont aussi réduits pour le taux d’activité, surtout jusqu’au début des années 90. Le taux d’activité des jeunes hommes de 15 à 29 ans reste cependant supérieur à celui des jeunes femmes du même âge (59,7 % contre 51,6 % en 2010). D’une part les filles sont plus longtemps scolarisées que les garçons, et, parmi les jeunes en cours de scolarité, les apprentis, comptés comme actifs occupés selon le BIT, sont beaucoup plus souvent des garçons. D’autre part, entre 25 et 29 ans, les femmes sont moins actives, particulièrement lorsqu’elles ont des enfants en bas âge.

Tableau 5 : Taux d’activité et taux de chômage des jeunes de 15 à 29 ans selon le sexe

En % 1975 1985 1995 2003 2007 2008 2009 2010 Taux d'activité Jeunes hommes 75,5 69,8 60,0 58,5 58,8 59,1 59,8 59,7 Jeunes femmes 58,0 57,3 51,1 49,9 50,7 50,6 52,2 51,6 Taux de chômage Jeunes hommes 3,9 13,2 13,1 13,6 13,9 13,3 17,5 17,1 Jeunes femmes 6,8 17,8 18,7 14,8 15,1 13,9 16,7 17,3

Champ : Population des ménages de France métropolitaine.

Concepts : activité au sens du BIT mesurée en moyenne annuelle, âge atteint à la date de l’enquête. Source : enquêtes Emploi de 1975 à 2010, Insee ; calcul Dares.

En terme de sous-emploi en revanche, l’écart entre jeunes hommes et jeunes femmes ne s’est pas réduit depuis le début des années quatre-vingt-dix au-delà des fluctuations conjoncturelles.

(28)

Encadré : Définitions

Tranches d’âge : C’est la notion d’âge à la date de l’enquête, mesuré en années révolues, qui a été retenue pour définir les tranches d’âge. Les jeunes sont définis comme les personnes âgées de 15 à 29 ans.

Les actifs occupés regroupent les personnes exerçant une activité rémunérée (y compris ceux qui sont en congé ou en arrête maladie, et les militaires du contingent) au cours d’une semaine de référence, semaine précédant juste l’interrogation du ménage. En particulier les jeunes en cours d’études qui sont apprentis ou qui travaillent parallèlement à leur scolarité sont classés comme actifs occupés. Parmi les personnes qui ne sont pas classées en actifs occupés, celles qui recherchent activement un emploi et qui sont disponibles pour travailler sont classées comme chômeurs. Enfin, les personnes qui ne sont ni actives occupées ni chômeuses sont classées en inactifs.

Le taux d’activité est le rapport entre le nombre d’actifs (actifs occupés et chômeurs) et la population totale. C’est la somme du taux d’emploi et de la part de chômage.

Le taux d’emploi rapporte le nombre d’actifs occupés à la population totale. La part de chômage rapporte le nombre de chômeurs à la population totale. Le taux de chômage rapporte le nombre de chômeurs au nombre d’actifs.

Les études initiales sont les études scolaires ou universitaires (y compris l’apprentissage) accomplies sans interruption de plus d’un an.

Références

(29)

4. Les jeunes dans les dispositifs d’aide à l’emploi

Le nombre de jeunes de moins de 26 ans concernés par les différentes formules d’emploi aidé a atteint un point haut en 1999 et 2000, avant de décroître régulièrement jusqu’en 2005, année de transition qui voit l’extinction de certains dispositifs et la montée en charge de leurs successeurs. En 2006 et 2007, le nombre de jeunes en emploi aidé s’accroît et retrouve son niveau de 2001, puis décroît fortement en raison de la suppression du SEJE (soutien pour l’emploi des jeunes en entreprise). Les contrats aidés représentaient, en 2010, 24,4 % des emplois des jeunes, contre 30 % en 2000, à périmètre constant.

1. Du repli de l’emploi aidé non marchand à sa relative stabilisation

Le nombre de jeunes de moins de 26 ans occupant un emploi aidé du secteur non marchand culmine à plus de 163 000 en 2000, avant de se réduire de 80 % jusqu’en 2008 (tableau 1). Le poids du secteur non marchand au sein des politiques spécifiques d’emploi en faveur des jeunes passe ainsi de 20 % en 2000 à moins de 5 % en 2008, avant de rebondir à 10 % en 2010, sous l’effet des entrées accrues en Contrat d’accompagnement dans l’emploi dans le cadre du plan d’urgence pour l’emploi des jeunes d’avril 2009. Sur la période 2000-2004, cette évolution est largement liée aux inflexions du programme « nouveaux services – emplois jeunes ». Le non-renouvellement du programme après 2002 conduit au tarissement des recrutements et à la baisse progressive du nombre de personnes en cours de contrat.

Au printemps 2005, les contrats d’accompagnement dans l’emploi (CAE) et contrats d’avenir ont succédé aux Contrats emploi solidarité et Contrats emploi consolidé, dans le cadre du plan de cohésion sociale. Au 1er janvier 2010, le contrat unique d’insertion (CUI – CAE dans le secteur non marchand) s’est substitué à ces deux contrats, avec des modalités proches de celles du CAE. Depuis 2005, l’emploi non marchand aidé chez les moins de 26 ans suit les inflexions des enveloppes consacrées à ces dispositifs.

Tableau 1 : Les effectifs de jeunes de moins de 26 ans dans les dispositifs d’aide à l’emploi (données en fin d’année, en milliers)

2000 2002 2005 2006 2007 2008 2009 2010*

Alternance 579 561 517 549 590 599 572 565

Apprentissage 359 357 378 401 418 421 418 414

contrats de qualification, d'orientation et d'adaptation 220 204 64 4 0 0 0 0

contrat de professionnalisation 0 0 76 145 173 179 154 150

Emploi marchand hors alternance 77 72 141 136 137 66 42 31

Contrat initiative emploi (CIE) et Contrat unique d'insertion - CIE 36 11 25 17 2 8 38 30

soutien à l'emploi des jeunes en entreprise (SEJE) 0 46 116 119 135 58 4 1

autres mesures 41 15 0 0 0 0 0 0

Emploi non marchand 163 134 66 65 51 30 56 69

contrats emploi-solidarité 36 25 3 0 0 0 0 0

emplois jeunes 118 101 16 6 1 0 0 0

contrats emploi-consolidé 10 9 3 1 0 0 0 0

Contrat d'accompagnement vers l'emploi (CAE) et Contrat unique d'insertion - CAE 0 0 42 54 46 27 53 69

contrat d'avenir 0 0 1 4 4 3 3 0

Ensemble 820 768 724 750 778 696 670 665

Part des emplois aidés parmi 30,0 27,5 26,0 27,6 27,3 24,6 25,1 24,4

les emplois occupés par des jeunes

*données provisoires

France métropolitaine. Hors abattement temps partiel , Accre, et insertion par l'activité économique Sources :

Mesures pour l'emploi : Dares

Emplois occupés par des jeunes : enquêtes emploi de l'Insee

2. Plus de 550 000 jeunes sous le régime de l’alternance emploi - formation, avec une

prédominance de l’apprentissage

L’apprentissage et les autres contrats en alternance (contrat de professionnalisation et, auparavant, contrats de qualification, adaptation et orientation) mettent en œuvre une alternance entre périodes d’emploi et de formation. Ces mesures concernent près de 600 000 emplois occupés par des jeunes fin 2008 avant de se replier légèrement pendant la crise économique avec 565 000 contrats en cours fin 2010. Le nombre de contrats en cours fluctue en effet en fonction de la conjoncture économique, qui stimule plus ou moins les embauches. Au début des années 2000, cette sensibilité est particulièrement le fait de l’emploi sous contrat

Figure

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Graphique 4 : Taux d’emploi des 15-24 ans entre 1980* et 2010
Graphique 6 : Part des 15-24 ans au chômage en 2010  0 5 10 15 20 25EspagneSuèdeIrlandeRoyaume-UniFinlandeÉtats-UnisGrèceUnion Européenne 15DanemarkFrancePortugalPays OCDEItalieBelgiquePays BasAutricheAllemagneLuxembourg Source : OCDE
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