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A.C. II - TRIÈDRE DE FRÉNET
1. Description vectorielle
• La trajectoire dʼun point est lʼensemble de ses positions successives, indé- pendamment de lʼordre dans lequel ces positions sont atteintes.
Une façon dʼétudier le mouvement dʼun point peut être de décrire les équa- tions de sa trajectoire (deux équations dans l'espace à trois dimensions), puis de décrire le mouvement sur cette trajectoire.
• On peut ainsi définir une abscisse curviligne s, longueur algébrique parcou- rue par M le long de sa trajectoire à partir dʼun point fixe M0 de celle ci, choisi comme origine.
On définit alors la tangente (T) en M comme la limite de la droite de direction MMʼ quand Mʼ → M, et le vecteur unitaire de la tangente est :
!
T =
!
dM0M ds (orienté dans le sens “positif” de s).
• On considère ensuite lʼangle dα entre les tangentes respectives (T) et (Tʼ) en M et Mʼ, puis la limite quand Mʼ → M : 1
R = d!
ds ; R est alors appelé
“rayon de courbure” de la trajectoire au point M considéré.
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◊ remarque : si M est un point dʼinflexion de la courbe, le “rayon de courbure”
est infini (courbure nulle).
• On définit le vecteur unitaire normal en M par la limite :
!
N =
!
dT d" = R
!
dT ds .
◊ remarque : le point C situé à la distance R sur la normale en M est appelé
“centre instantané de rotation”.
• On définit enfin un vecteur unitaire “binormal”
!
B tel que le trièdre de Frénet (
!
T,
!
N,
!
B) soit orthonormé et direct.
• Avec ces notations, la vitesse de M sʼécrit :
!
v =
!
OM•=
!
dM0M ds
ds dt = s
•
!
T.
◊ remarque : cette vitesse de M nʼest pas calculée par rapport à un référentiel dont (M ;
!
T,
!
N,
!
B) est un repère (une telle vitesse serait nulle !) ; cʼest la vitesse calculée par rapport à (O;
!
ux,
!
uy ,
!
uz ), réexprimée dans la base de Frénet.
• On obtient de même pour lʼaccélération :
!
a =
!
OM•• =
!
v• = s••
!
T + s•2 R
!
N.
◊ remarque : compte tenu de
!
v = s• on peut écrire :
!
a =
!
aT +
!
aN avec :
!
aT = s•• =
!
v• et aN = v2 R .
2. Description géométrique
• La méthode précédente peut aussi être exprimée de façon géométrique.
Dans un premier temps, on détermine la tangente à la courbe ; c'est la droite la plus proche possible de la courbe au voisinage du point M considéré.
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Pour décrire la courbure, on peut ensuite chercher le cercle le plus proche de la courbe au voisinage de M : si la courbure n'est pas nulle, la tangente en M et un point Mʼ définissent un cercle, la limite pour Mʼ → M est le “cercle osculateur” de la courbe en M.
Le rayon du cercle osculateur est le rayon de courbure (pour le point M consi- déré) et son centre est le centre instantané de rotation.
3. Exemple du mouvement hélicoïdal
• On considère un mouvement hélicoïdal sur un cylindre de rayon r :
!
OM = r
!
ur + z
!
uz
avec : θ = θ(t) et z = h θ(t) (où h est une constante).
• La vitesse et l'accélération sont :
!
v = rθ•
!
u" + z•
!
uz = rθ•
!
u" + hθ•
!
uz ;
!
a =
!
v• = rθ••
!
u" - rθ•2
!
ur + hθ••
!
uz .
• Avec les notations de Frénet : R = r2 +h2
r > r ;
!
T =
!
ru" +huz
r2 +h2
(selon θ croissant) ;
!
N = -
!
ur (vers lʼaxe).
• On obtient ainsi (où Ω = α• est la vitesse angulaire autour du centre instan- tané de rotation) :
!
v = rθ•
!
u" + hθ•
!
uz = RΩ
!
T ;
!
a =
!
v• = θ••.(r
!
u" + h
!
uz ) - rθ•2
!
ur = RΩ•
!
T + v2 R
!
N.
◊ remarque : la courbure dʼune courbe plane nʼest pas égale à la courbure (nulle) du plan, de même ici R est différent du rayon (r) du cylindre.