A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
P ATRICK I GLESIAS
Sur les géodésiques qui coupent un convexe en courbure négative ou nulle
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 6
esérie, tome 1, n
o1 (1992), p. 39-42
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1992_6_1_1_39_0>
© Université Paul Sabatier, 1992, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de la faculté des sciences de Toulouse » (http://picard.ups-tlse.fr/~annales/) implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/conditions).
Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitu- tive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
- 39 -
Sur les géodésiques qui coupent
un convexe en
courbure négative
ounulle
PATRICK
IGLESIAS(1)
Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse Série 6, Vol. I, n° 1, 1992
RÉSUMÉ. - A partir d’une construction de géométrie symplectique, on
mesure l’ensemble des géodésiques qui coupent un convexe dans le cas des variétés riemanniennes à courbure négative ou nulle.
ABSTRACT. - Using a symplectic construction, we measure the set of
geodesics which intersect a convex domain, in the case of a riemanniann manifolds with non-positive curvature.
1. Introduction
On sait que la mesure des droites d’un espace euclidien
qui coupent
un convexe est
proportionnelle
au volume du bord de ce convexe. C’estun résultat
classique
degéométrie intégrale :
formule de Crofton[San].
Lamesure dont est muni
l’espace
des droites est laprojection
de la mesure deHaar du groupe des
déplacements
euclidiens. Eneffet, l’espace
des droitesest
homogène
pour ce groupe.La condition
d’homogénéité
n’estpourtant
pasnécessaire,
onpeut
établirune formule
analogue
pour lesgéodésiques qui coupent
un convexe dans lecas des
variétés
riemanniennescomplètes, simplement
connexes, à courburenégative
ou nulle. Dans ce cas,l’espace
desgéodésiques
est une variété munie naturellement de la mesure de Liouville associée à la formesymplectique canonique.
On connaît de nombreux cas pour
lesquels l’espace
desgéodésiques
estune
variété,
parexemple lorsque
toutes lesgéodésiques
sont fermées et(1) Centre de Physique théorique, Case 907, Luminy, F-13288 Marseille Cedex 9
(France)
de même
longueur [Bes].
Il est alors un peuplus compliqué (mais
pasimpossible)
decompter
lesgéodésiques qui coupent
un convexe,chaque géodésique pouvant
le traverserplusieurs
fois.2.
Espace
desgéodésiques
d’une variétériemannienne
On considère une variété différentiable X de dimension n, munie d’unemétrique
riemannienne g. On note SX le fibréunitaire tangent
et A la forme de contact définie sur SX par : :où u E et u E
T~ X désigne
letransposé
de u par lamétrique
g. Le
feuilletage caractéristique
de dA estappelé feuilletage géodésique
de la variété riemannienne
(X, g)
: lesprojections
sur X de ses courbescaractéristiques
sont lesgéodésiques
orientées de lamétrique
g. Il estengendré
par lechamp
de Reeb 03B8 défini par :L’espace quotient 9
=SX /ker
da estl’espace
desgéodésiques
orientéesde la
métrique
g.Si 9
est unevariété,
elle hérite naturellement d’une structuresymplectique
définie par :où 03C0
désigne
laprojection
de SX sur9.
La dimensionde
est2(n
-1).
Lavariété des
géodésiques ~
est alors orientée par le volume :C’est ce volume que nous utiliserons par la suite pour mesurer les
géodé- siques qui coupent
un convexe.Exemple
2.1. - Citonsl’espace
des droites de IRn(géodésiques
de lamétrique plate) symplectomorphe
aucotangent
de lasphère Sn-1.
. Citonsencore
l’espace
desgéodésiques
de lasphère difféomorphe
à la grass- mannienne des2-plans
dansRn+1, qui
se trouve ainsi munie d’une struc- turesymplectique
naturelle. Dans ces deux cas la variété desgéodésiques
est une orbite
coadjointe
du groupe desisométries,
c’est-à-dire du groupe desdéplacements
euclidiens dans lepremier
cas et du groupe des rotations dans le deuxième.3. Cas de la courbure
négative
ou nulleLe cas non
homogène qui
ressemble leplus
au cas des droites d’un espace euclidien est sans doute celui-ci.PROPOSITION 3.1.- Soit X une variété
simplement
connexe munied’une
métrique
riemannienne gcomplète,
à courburenégative
ou nulle.L’espace
de sesgéodésiques
orientées est une variétésymplectique
Démonstration. - Fixons un
point
o EX. . La courbure de g étantnégative
ounulle,
nous pouvons associer à toutegéodésique 03B3
de X sonunique
condition initiale u E SX aupoint
leplus proche x
de o :La différentiabilité de cette
application
résulte de la différentiabilité des solutions deséquations
différentielles parrapport
aux conditions initiales.La
métrique g
étantcomplète,
cetteapplication
est une sectionglobale
deSX au-dessus de
C.
D’autrepart,
la distance d’unegéodésique
à unpoint
fixe extérieur étant une fonction strictement convexe en courbure
négative
ou
nulle,
cette section est transverse aufeuilletage géodésique. L’espace
desgéodésiques
est donc une variété différentiable. L’existence d’une sectionglobale de 9
assure l’exactitude de la formesymplectique
c~ . 0Question
3. ~ . Les différentesmétriques complètes
à courburenégative
ou
nulle,
d’une variétésimplement
connexe,peuvent-elles
définir des struc- turessymplectiques
nonéquivalentes
sur leurs espaces desgéodésiques ?
On se
place
dans les conditions de laproposition précédente.
On ditqu’une
sous-variétécompacte 03A9
à bord lisse E est un domaine convexe- 42 -
de
(X, g~
si son intérieur est un ouvert non vide de X et si toutsegment géodésique joignant
deuxpoints
distincts du bord est entièrement contenu dans fi. On note~~
la sous-variété desgéodésiques qui coupent
fi. La mesure deG03A9
pour le volumevolG
introduitplus
haut est donné par laproposition
suivante.
PROPOSITION 3.3. - Soit X une variété
différentiable simplement
con-nexe de dimension n, munie d’une
métrique
riemanniennecomplète
g à courburenégative
ou nulle. La mesure de l’ensemble desgéodésiques
tra-versant un domaine convexe fi est
égal
auproduit
du volume associé de lasphère
par le volume riemannien du bord ~ defi,
autrement dit :où
vols désigne
le volume riemannien induit par g sur E. .Démonstration. 2014 Soit
~~ C ~
la sous-variété desgéodésiques tangentes
à
~,
comme fi est convexe :~~
=a~~ .
La formesymplectique
w étantexacte,
on a alors :où est une
primitive
devolç ( ~E .
Mais~~
estisomorphe
au fibré unitairetangent
SE C SX(convexité
de et onpeut prendre
pour,Q~
le volumedéfini par la forme de contact associée à gE
(qui
est la forme induite par la forme de contact surSX).
On a donc :La formule
(5)
est alors obtenue parapplication
du théorème de Fubini. DRéférences
[Bes]
BESSE(A.L.) .
2014 Manifolds all of whose Geodesics are Closed, Springer-Verlag, 1978.[San]
SANTALO(L.A.) .
2014 Integral geometry and geometric probability.In Gian-Carlo Rota, editor, Encyclopedia of Mathematics and its Applications,
volume I. Addison-Wesley, 1976.