R EVUE DE STATISTIQUE APPLIQUÉE
B. S CIBILIA
A. K OBI
R. C HASSAGNON
A. B ARREAU
Plans complémentaires et plans imbriqués
Revue de statistique appliquée, tome 49, n
o2 (2001), p. 27-44
<http://www.numdam.org/item?id=RSA_2001__49_2_27_0>
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PLANS COMPLÉMENTAIRES ET PLANS IMBRIQUÉS
B.
Scibilia,
A.Kobi,
R.Chassagnon
et A. BarreauISTIA/Dpt
Qualité et Sûreté defonctionnement
LASQUO, 62 av. Notre-Dame-du-Lac, 49000 AngersKobi@ istia.
univ-angersfr
RÉSUMÉ
Dans les
plans d’expériences
fractionnaires de type2k-p,
les effets sont confondus entreeux.
L’expérimentateur
ne peut donc pas estimer ces effetsséparément,
ceci peutparfois
rendrel’interprétation
des résultats difficile mêmeimpossible.
Dans cet article,plusieurs approches qui
permettent de réduire ce type derisque
sont brièvement décrites. Lesplans complémentaires
sont souvent utilisés pour
séparer
les effets confondus dans leplan
initial. Nous proposonsune méthode fondée sur l’utilisation de
plans complémentaires
et deplans imbriqués
afinde résoudre ce type de
problèmes. L’objectif
est d’obtenir des estimations fiables tout enminimisant le nombre d’essais du
plan complémentaire.
Mots-clés : Plans
d’expériences fractionnaires, Confusions,
Alias, Plansrépliqués
inversés,Plans
complémentaires
de«désaliasage».
ABSTRACT
In 2k-p
fractionary designs
ofexperiments,
some effects are confounded with oneanother. Therefore the
experimenter
is sometimes unable to estimate the effectsseparately,
thismay lead to
misinterpretations.
In this paper, webriefly
review someapproaches
to minimizethe risks that are involved.
Follow-up designs
are often used to separate the confounded effects.We propose a
methodology
based onfollow-up
andoverlapping designs
to solve thisproblem.
The
objective
is to obtain reliable estimates whileminimizing
the size of thefollow-up
array.Keywords :
Fractionateddesigned
experiments,Confounding,
Aliases, Foldoverdesigns, Follow-up desaliasing designs.
1. Introduction
Afin de réduire la taille d’un
plan d’expérience,
on n’effectue laplupart
du tempsqu’une
fraction(plan d’expériences fractionnaire)
de l’ensemble des combinaisonspossibles. Cependant,
dans un telplan d’expérience fractionnaire,
certains effets peuvent être confondus entre eux.Habituellement,
les interactions d’ordre élevé sont moinssusceptibles
d’avoirun effet
significatif
que les facteursprincipaux,
leplan d’expériences
doit donc êtreconçu de telle
façon
que les interactions d’ordre élevé soient’ aliasées’ avec des effets d’ordre moins élevé.SCIBILIA, KOBI, CHASSAGNON,
Dans un
plan
de résolutionIII,
au moins un des facteursprincipaux
est aliaséavec une interaction entre deux facteurs. Dans un
plan
de résolutionIV,
au moinsune interaction entre deux facteurs est aliasée avec une autre interaction entre deux facteurs. Les
plans
de résolution Vpermettent
d’estimerséparément
les effets desfacteurs
principaux
ainsi que ceux des interactions entre deuxfacteurs,
en supposant que les interactions entre trois facteurs etplus
n’ont pas d’effet réel. Afin de minimiser lesrisques
de confusions entreeffets,
ledegré
de résolution d’unplan
devrait êtremaximisé.
Les
graphes
linéairespubliés
parTaguchi (1987)
reposent sur l’idée que l’onpeut
deviner apriori quelles
interactions entre deux facteurs auront un effetsignificatif.
En
pratique
pourtant, il est très difficile deprédire quelles
interactions seront actives.2.
Techniques
de«désaliasage»
Daniel
(1976)
aproposé
une méthodequi permet
de«désaliaser»,
c’est-à-dire deséparer,
les effets des facteurs confondus dans leplan
initialgrâce
à un ouplusieurs plans
successifsrépliqués
inversés(plans pliés).
Il suffit pour cela d’aliaser entre eux les même facteurs
qui
étaient confondus dans leplan
initial mais en inversant leursigne (c’est
cequ’il appelle
leprincipe P-Q
en se référant au
problème
de mesure despoids d’Hadamard).
Lorsqu’un plan
de résolution III estrépliqué
en inversant tous lessignes
descolonnes affectées aux facteurs
principaux,
on obtient unplan d’expériences
derésolution IV
(voir
Pillet(1998)
etBullington et
al.(1990».
Dans leplan initial,
les facteursprincipaux
sont aliasés avec des interactions entre deuxfacteurs,
dans leplan répliqué
les niveaux des facteursprincipaux
sontopposés
aux niveaux des interactions entre deuxfacteurs,
aveclesquelles
ces facteursprincipaux
étaient aliasés dans leplan
initial.
En assemblant les diverses fractions du
plan complet,
il est aiséd’augmenter graduellement
la résolution duplan d’expériences.
La limiteprincipale
de cetteapproche
est que la fractionsupplémentaire
a la même taille que la fraction initiale alors que bien souvent il est nécessaire de ne désaliaser quequelques
effets entre eux.Daniel
(1976)
Barker(1994)
etBox,
Hunter & Hunter(1978)
ontprésenté
des
plans complémentaires
de quatre essais seulementqui
permettent de détecter les interactions actives dans une chaîned’alias, lorsque
le nombre de contrastes actifsqui
contiennent des chaînes d’alias n’est pas tropimportant,
c’est certainement la démarche laplus appropriée
et laplus économique.
Lorsque
desplans
très fractionnés sonteffectués,
deuxprincipes
sont souventutilisés pour déterminer à
laquelle
des actions est dû l’effet mesuré :.
Principe
d’héréditéLorsque plusieurs
interactions sont confondues entreelles,
les interactions actives sont leplus
souvent cellesqui
associentplusieurs
facteursprincipaux qui
ont eux même un effet réel. En effet une inversion de l’effet d’un facteur
lorsque
leniveau d’un autre facteur avec
lequel
cepremier
facteurinteragit
est unphénomène
plutôt
rare.2022
Principe
de Pareto(ou principe
de«parsimonie»)
Souvent,
à l’issue d’unplan
decriblage
pasplus
de 10 % à 30 % des effetssont réels.
Lorsque
laproportion
des facteurs actifs estfaible,
Box etTyssedal (1996)
démontrent
qu’en
éliminant les facteurs inertes duplan fractionnaire,
onpeut
obtenirun
plan
de résolutionplus
élevée(parfois
même unplan complet répliqué
une ouplusieurs fois).
Ils’agit
de«projeter»
leplan
decriblage
en unplan
de taille inférieure et de résolutionsupérieure.
2.1. Plans Plackett et Burman non
géométriques
Dans les cas où les effets des facteurs
principaux
sontdominants,
lesplans
Plackett et Burman
(P&B)
dont le nombre d’essais n’est pas unepuissance
dunombre deux
(plans L12,
L24etc..)
sont très efficaces.Cependant, lorsque plusieurs
interactions sont
susceptibles
d’avoir un effetsignificatif,
à cause des structures de confusionspartielles complexes,
ce type deplan peut
conduire à des erreurs. Les effets des facteursprincipaux
et des interactions entre deux facteurs sont corrélés(le degré
de corrélation est de =b0.33 pour un
plan
P&B en douzeessais).
Il arriveparfois
que les effets des interactions entre deux facteurs se cumulent dans certainescolonnes,
à cause de
cela,
soit les effets des facteurs actifs sont biaisés soit certains facteurs inertes peuvent sembler avoir un effet réel.2.2.
Effet
BlocLorsqu’il
est nécessaire de désaliaser deuxeffets,
deux à trois essaissupplémen-
taires sont souvent suffisants
(Montgomery et
al.(1997)).
Alors que lessignes
deseffets confondus sont les mêmes dans le
plan
initialfractionnaire,
ils devraient être op-posés
dans les essaissupplémentaires
afin depouvoir
estimer leurs effetsséparément.
Cependant
unchangement
des conditionsexpérimentales
ou environnementales en-tre la
première
et la seconde série d’essaisrisque
de biaiserl’analyse
de ces essais.La
plupart
des processus sont soumis à des variationsplus
ou moinscycliques.
Pourcette
raison,
leplan supplémentaire
devrait idéalement être insensible à l’effet bloc.Dans le
plan supplémentaire,
les colonnes des effets à désaliaser devraient donc êtreorthogonales
à la colonne bloc(qui correspond
à la colonne identité de chacun desplans).
2.3. Un cas
d’application :
Unplan
detype
L8 de résolution IVL’objectif
de ceplan d’expériences (voir Johnson
et al.(1989))
estd’augmenter
la résistance à la
rupture
d’unproduit
textilefabriqué
à l’aide d’un processus detissage
àgrande
vitesse. Afin depouvoir
estimer les effets dequatre
facteurs unplan
fractionnaire
24-1
de résolution IV(une
demi-fraction duplan complet)
a été utilisé.Le facteur D a été affecté à la colonne
qui représente
l’effet de l’interaction ABC.A l’issue de ce
plan,
les effets des facteurs A et C et de AB + CD ainsi que de BC + ADapparaissent
comme étant actifs. A cause des confusions entre AB et CD ainsiqu’entre
BC et AD il n’était paspossible
d’identifier les interactions actives.Les
expérimentateurs
décidèrent alors d’effectuer la seconde demi-fraction duplan complet
afin depouvoir
désaliaser les interactions confondues.SCIBILIA, KOBI, CHASSAGNON, TABLE 1
Plan initial de résolution IV
TABLE 2 Plan
complet 24
L’analyse
des résultatsindique
que BC et CD sont actifs(AD
et AB ne le sontpas).
En regroupant toutes les interactions entre trois facteurs etplus
afin d’obtenir uneestimation de la variabilité
résiduelle,
il ressort que D eststatistiquement significatif
alors
que B
ne l’est pas.3. Plans
complémentaires
enquatre
essaisRéduire au minimum la taille du
plan d’expériences complémentaire
est unenécessité dans de nombreux cas. Nous
présentons
une méthode dedésaliasage qui
ne nécessite que quatre essais. Nous proposons d’effectuer un
plan complémentaire
fractionnaire de
type 23-1
sur les facteursA, B, C,
le facteur D étantfigé
à 1. Il nes’agit
pas d’unplan 23-1 standard,
eneffet,
lessignes
de la colonne d’un desfacteurs, (C
parexemple)
sontsystématiquement
modifiés afin que les interactions danschaque
chaîne d’alias soient de
signe opposé.
De cettefaçon,
dans leplan complémentaire,
toutes les interactions
qui
contiennent le facteur dont lessignes
ont été inversés(dans
ce cas,
C)
sontopposées
aux autres interactions.Les informations obtenues à l’aide du
premier plan
sont utilisées pour désaliaser les effets confondus.Dans le
plan initial,
les contrastes AB + CD et BC + ADreprésentent
lessommes des effets aliasés. Dans le
plan complémentaire,
lessignes
de AB etCD;
deBC et AD sont
opposés;
on estime donc les différences entre les effets des interactions aliasées(AB -
CD et AD -BC).
En combinant les résultats du
plan complémentaire
avec ceux duplan initial,
il devient
possible
àl’aide,
de calculssimples,
d’estimerséparément
les effetsqui
étaient confondus dans le
plan
initial. L’effet bloc ne biaise pas cescalculs, puisque
toutes les colonnes du
plan complémentaire qui
ont été affectées aux interactions à désaliaser sontorthogonales
à la colonne bloc.Le choix de
figer
le facteur D au cours des essaiscomplémentaires, plutôt qu’un
autre
facteur,
est lié au fait que dans leplan initial,
lesexpérimentateurs
ontpréféré
modifier les niveaux de D moins souvent que ceux des autres
facteurs, probablement
parce que le niveau de D est
plus
difficile et/ou coûteux à modifier. D’autre part, ilest bien connu que l’estimation de l’effet du facteur dont les niveaux sont modifiés moins souvent
(ici, D)
est moinsprécise,
que celles des facteurs dont les niveauxsont modifiés
plus
souvent, à cause de l’influence éventuelle de variationscycliques.
Dans la
suite,
nous montrons que les estimations des effets des facteursjouent
un rôleimportant
dans le calcul des effets des interactions à désaliaser. Au cours des essaiscomplémentaires,
on a donc intérêt àfiger
le niveau de D afin que lesimprécisions
sur l’estimation de l’effet de D ne
puissent
pas biaiser les résultats des calculs.Le
plan complémentaire proposé
est le suivant : voir tableauci-après.
Tous ces essais ont été extraits de la seconde demi-fraction du
plan d’expérience complet.
Il estpossible
dechanger
lessignes
des facteurs duplan complémentaire
dans une ou
plusieurs lignes
sans modifier lesigne
des interactions.C n’est pas
orthogonal
à AB - CD et A n’est pasorthogonal
à BC -AD,
ainsi-0,62 correspond
enréalité,
à une estimation des effets de AB - CD - CTABLE 3
Plan
complémentaire proposé
et
-0,39
à une estimation de BC - AD - A. Tous les autres facteurs sont maintenus à un niveau constant.Résolution des
systèmes d’équations :
Plan initial : AB + CD =
0, 46
et C =0, 38
Plan
complémentaire :
AB - CD - C =-0, 62
On en déduit
(AB
+CD)
+ C +(AB -
CD -C) =
2AB =0, 22
AB= 0, Il
etCD = 0, 35
On peut en conclure que CD est actif alors que AB ne l’est pas.
Plan initial : BC + AD =
-0, 53
et A =-0, 45
Plan
complémentaire :
BC - AD - A =-0, 39
On en déduit
(BC
+AD)
+ A +(BC -
AD -A) =
2BC= -1,37
BC =
-0, 685
et AD =0, 155
BC est actif alors que AD ne l’est pas.3.1. Robustesse aux erreurs
quant
aux estimations initiales deseffets
Les estimations des effets de certains facteurs actifs
(A
etC),
issues duplan initial,
interviennent donc dans le calcul des effets des interactions à désaliaser. Les estimations fournies par leplan complémentaire risquent
d’être biaisées par deserreurs
quant
aux estimations des effets de certains facteurs àpartir
duplan
initial.Par
exemple,
l’effet de C estimé àpartir
duplan
initial de0,38,
alors que dans leplan complet
l’estimation est de0,29.
Il est doncprobable
que l’effet de C dans leplan
initial estsurestimé,
etpuisque
dans leplan complémentaire,
C est totalementconfondu avec AB -
CD,
ceciimplique
que l’effet de CD est trèsprobablement
sous-estimé.
En utilisant l’estimation de l’effet de C issue du
plan complet : 0,29 plutôt
que celle issue duplan
fractionnaire initial :0,38,
onobtiendrait,
en résolvant lesystème
d’équations,
une valeur de l’effet de CD de :0,395 (donc plus proche
de celle issue duplan complet : 0,45) plutôt
que :0,35.
Demême,
l’estimation de l’effet de A àpartir
de la fraction initiale est de-0,45,
une estimationplus précise
à l’aide duplan complet indique
que l’effet de A estprobablement plus proche
de-0,32. Puisque
l’effet de A est sans doute surestimé dans le
plan
initial et que A est confondu avecBC -
AD,
la valeur calculée de l’effet de BC estprobablement
surestimée. En utilisant l’estimation de l’effet de A issue duplan complet : -0,32 plutôt
que celle issue duplan
initial :-0,45,
onobtiendrait,
à la suite descalculs,
une estimation de l’effet de BC de :-0,62 (plus proche
de celle issue duplan complet : -0,56) plutôt
que :
-0,685.
Calcul de la
précision
sur l’erreur des coefficients :V(y) :
variance des donnéesexpérimentales.
V(y)/8 :
variance des coefficients issus duplan
initial en huit essais.V(y)/4 :
variance des coefficients issus duplan complémentaire
en quatre essais.V[(AB+CD)+C+(AB-CD-C)] = V(2AB) = V(y)/8+V(y)/8+V(y)/4
=V(y)/2
V(AB)
=V(y)/8
V[(BC+AD)+A+(BC-AD-A)] = V(2BC) = V(y)/8+V(y)/8+V(y)/4 = V(y)/2
V(BC) = V(y)/8
Malgré
le nombre réduit d’essais duplan complémentaire
et l’influence de la variabilité des estimations(à partir
duplan initial)
des effets de certainsfacteurs,
le
degré
deprécision
sur les coefficients des interactions désaliasées est relativement élevé. Dans la suite de cetarticle,
nousprésentons
une méthodequi permet
d’améliorerencore le
degré
deprécision
des estimations des interactions désaliasées.4. Une solution robuste : les
plans imbriqués
La
principale
limite de la méthodeprésentée
ci-dessus est sa sensibilitéquant
aux inexactitudes concernant les estimations des effets des facteurs
principaux
obtenues à
partir
duplan
initial. La méthode des «plans imbriqués » permet
de résoudre ce type deproblèmes.
Ils’agit
de combiner leplan complémentaire
avecchaque
demi-fraction duplan initial, successivement,
de cettefaçon,
il n’estplus
nécessaire de tenir compte des effets de certains facteurs pour calculer les effets des interactions à désaliaser. En
imbriquant
leplan complémentaire
avec une fraction duplan initial,
il estpossible
d’éviter que les effets à désaliaser soient confondus avecd’autres effets
déjà
estimés à l’aide duplan
initial.4.1.
Réanalyse
duplan d’expérience
Nous reconsidérons le
plan
initial de résolution IV décritprécédemment.
Afin dedésaliaser les deux
paires
d’interactionsconfondues,
unplan complémentaire 23-1
dans
lequel
lessignes
des colonnes des interactions à désaliaser sontopposés,
estutilisé.
SCIBILIA, KOBI, CHASSAGNON,
Cependant,
laprincipale
différence avec la méthode décrite ci-dessus est que leplan
L8 initial est divisé en deux demi-fractions. Un desfacteurs,
parexemple
lefacteur
B,
est utilisé pour diviser leplan
initial en deuxparties.
Ces deux demi-fractions ont la même dimension(quatre essais)
que leplan complémentaire. L’objectif
decette démarche est
qu’en
assemblant lapremière
demi-fraction duplan
initial auplan complémentaire puis
la deuxième demi-fraction du L8 auplan complémentaire,
onpuisse
estimerséparément
les effets des interactionsqui
étaient confondues deux à deux dans leplan
initial.Choix du
plan complémentaire
Afin d’élaborer ce
plan complémentaire,
il estpossible
derépliquer
lapremière
ou la deuxième demi-fraction du
plan
initialL8,
en inversant lessignes
d’un seuldes facteurs
principaux (par exemple C).
Dans leplan complémentaire,
lessignes
detoutes les interactions
auxquelles
le facteur dont lessignes
ont été inversésparticipe,
sont
opposés
auxsignes
des interactions restantes.Générateurs d’alias
1 ère
fraction duplan
initial I = B = ABCD = ACD2de
fraction duplan
initial I = -B = ABCD = -ACDPlan
complémentaire
I = B = -ABCD = -ACDTABLE 4
Plan initial de résolution IV
Dans le
plan complémentaire,
une demi-fraction duplan
initial estrépliquée
avec pour seule différence le fait que les
signes
de la colonne C sont inversés. Notezque l’on aurait pu tout aussi bien décider d’inverser les
signes
d’un autre facteurque C. Si l’on combine la
première
demi-fraction duplan
L8 initial avec leplan complémentaire,
on obtient un nouveauplan orthogonal
en huit essais danslequel
les interactions
CD,
CA et AD ne sont pas confondues avec d’autresinteractions,
TABLE 5 Plan
complémentaire
par contre les interactions
AB,
BC et BD sont confonduesrespectivement
avec lesfacteurs
A,
C et D.Il est aussi
possible
d’estimer l’effet blocséparément (la
moyenne des essais duplan
initial-la moyenne des essais duplan complémentaire).
L’estimation de l’effet bloc est de-0,0975,
ils’agit
donc d’un effet de très faible intensité.TABLE 6 1 er
plan imbriqué
Pour obtenir le
plan
de la table6,
les quatrepremières lignes
duplan
initialont été combinées avec le
plan complémentaire.
L’interaction CD estprobablement
active.
Si l’on combine le
plan complémentaire 23-1
avec la deuxième fraction duplan L8,
on obtient un secondplan
L8«imbriqué»
danslequel
les effets estimés des interactionsAB,
BC et BD ne sont pas confondus avec les effets d’autresactions,
alors que les effets deCD,
AC et AD sont confondusrespectivement
avec les effetsdes facteurs
A,
D et C. L’effet de B est confondu avec l’effet bloc.Pour le
plan
de la table7,
lesquatre
dernièreslignes
duplan
initial sontcombinées avec le
plan complémentaire.
Onpeut
remarquer que l’interaction BCest certainement active.
KOBI,
TABLE 7
2ème plan imbriqué
Le
plan
initial permet d’estimerséparément
les effets des quatre facteursprincipaux,
la combinaison duplan complémentaire
et desquatre premières lignes
du
plan
initialpermet
d’obtenir les estimations non biaisées(par
des confusionsentre
effets)
de trois interactions ainsi que l’effetbloc,
la combinaison duplan complémentaire
avec les quatre dernièreslignes
duplan
initial permet d’estimerséparément
les trois interactions restantes.L’avantage
de cette méthode estqu’il
estpossible
d’améliorer laprécision
desestimations des effets en réutilisant les résultats des deux
plans imbriqués
et duplan
initial
(c’est-à-dire
en prenant en compte l’ensemble des douzeessais).
Parexemple,
l’estimation de l’effet de BC à
partir
du2nd plan imbriqué
est de-0,65,
ilapparaît
dans le 1 er
plan imbriqué
que AD n’estprobablement
pas actifpuisque
son effet esttrès faible
(0,12).
Dans le 1 er
plan imbriqué
C + BC =-0, 27,
dans leplan
initial C =0, 38
et BC + AD =
-0, 53.
On en déduit : BC +(C
+BC) -
C +(AD
+BC) ==
3BC
= -1, 83,
d’où BC =-0, 61.
L’estimation de l’effet de BC obtenue à l’aide de cette
équation
serapproche
ainsi de celle obtenue
grâce
auplan complet 24 (-0,56).
4.2.
Influence
des interactions entre lefacteur
bloc et les autresfacteurs
Le facteur bloc sert à neutraliser l’influence des variations à
plus long
terme(cycliques
ounon), qui
sont dues aux fluctuations de l’environnement. Ces facteurs environnementaux peuvent aussiinteragir
avec les facteurs étudiés. Cecirisque
decompliquer l’analyse
des résultats desplans imbriqués. L’hypothèse
courammentadoptée
selonlaquelle
les facteurs blocsn’interagissent
pas avec les facteursétudiés,
n’est pas
toujours
réaliste.Lorsque
l’effet bloc n’est pasimportant,
onpeut à juste
titre, ignorer
ses interactions avec les facteurs étudiés.L’expérimentateur
a intérêt àeffectuer le
plan d’expériences complémentaire
dans des conditionsqui
ne soient pas trop dissemblables à celles duplan
initial defaçon
à ce que l’effet bloc ne soit pas tropimportant
et que parconséquent
les interactions avec les autres facteurspuissent
être
ignorées.
4.3. Plan initial de
type
L16 et de résolution IVConsidérons un
plan
initial detype
L16 de résolution IV(voir
la table8). Sept facteurs, A, H, I, K, E,
C et F ont été affectés aux colonnesimpaires
duplan.
Supposons
que l’on désire désaliaser les interactions HC et FI ainsi que KE et AI afin de lever touteambiguïté quant
aux effets réels de ces interactions. Dans leplan complémentaire
en quatre essaisqui
estproposé (table 9)
lessignes
de l’interaction HC sontopposés
à ceux deFI,
et lessignes
de l’interaction KE sontopposés
àceux de AI.
Puisque
dans leplan complémentaire,
les facteurs sontgroupés
defaçon
àlimiter le nombre d’essais à
quatre,
les facteurs devraient êtregroupés
de la mêmefaçon
dans leplan
initial. On nepeut
donc utiliser que les fractions duplan
initial pourlesquelles
les facteurs sontregroupés
comme désiré. Dans le troisième ainsi que dans lepremier
quart duplan initial,
H etK,
C etA,
F et E sont totalement confondus deux àdeux,
ils’agit
donc de groupes de facteurs.TABLE 8
Plan initial L16 de résolution IV
On utilise les facteurs H et K
(ainsi
que l’interactionHK)
pour diviser leplan
initial en quatre
parties.
On aurait pu utiliser d’autrescouples
de facteurs.L’unique
contrainte est que les interactions à désaliaser ne
peuvent
pas être utilisées pour diviser leplan
initial enquarts
deplan.
Plan
complémentaire
choisiDans le
plan complémentaire
les facteurs H etK;
C etA ;
F et E sontregroupés.
TABLE 9 Plan
complémentaire
Il
s’agit
d’uneréplique
dupremier quart
duplan
initial avec pour seule différence le fait que lessignes
dans la colonne I ont été inversés. Lessignes
de HC et de FI(ainsi
que ceux de KE etAI)
sontopposés.
H etK,
C etA,
F et E sont totalement confondus deux à deux. On aurait tout aussi bien pu inverser lessignes
de C et de Kafin que les interactions HC et FI ainsi que KE et AI soient de
signe opposé.
On peut alors combiner le
premier quart
duplan
initial avec leplan complémen-
taire afin d’obtenir le
premier plan imbriqué, puis
le troisièmequart
duplan
initialavec le
plan complémentaire
afin d’obtenir le secondplan imbriqué (voir
les tables10 et
11).
TABLE 10 1 er
plan imbriqué
Le
premier plan imbriqué permet
d’estimerindépendamment
les effets de FI et AI.TABLE 11
2ème plan imbriqué
Le second
plan imbriqué permet
d’estimerindépendamment
les effets de HCet KE. On
peut
àpartir
de cesestimations,
éliminer les interactions inertes.A cause du nombre d’essais très limité du
plan complémentaire,
laprécision
sur les estimations des effets des interactions à désaliaser est trés inférieure à celle
sur les estimations des effets des facteurs
(issues
duplan initial).
4.4. Plans de résolution III
Dans des
plans
de résolutionIII,
les structures de confusions sont«triangulaires».
Lorsqu’une
interaction entre deux facteurs est confondue avec un troisièmefacteur,
toutes les interactions entre deux facteurs
parmi
ces trois facteurs seront aliasées avec un facteurprincipal
issu de ce même groupe. Parexemple,
si C est aliasé avecAB,
alors B est aliasé avec AC et A avecBC,
ces trois facteurs constituant un«triangle».
Si les contrastes
correspondant
aux colonnesA,
B et C sontsignificatifs
dansle
plan initial,
il devient difficile de déterminerquel
est l’effet des interactions et celui des effetsprincipaux.
Onpeut
supposer que deux facteursprincipaux
et leurinteraction sont
actifs,
mais il sepeut
tout aussi bien que les trois facteursprincipaux
soient actifs. Il est alors nécessaire d’effectuer un
plan complémentaire.
-
Lorsque
trois contrastesqui
constituent un«triangle»
ont un effetsignificatif,
on contracte le
plan
initial en unplan
detype L4, puis
on effectue unplan complémentaire répliqué
inversé afin depouvoir
obtenir unplan complet
pour ces trois facteurs.-
Lorsque quatre
contrastes ont un effetsignificatif
et que trois contrastesparmi
les quatre constituent un
«triangle»,
on peut, commeprécédemment,
contracter leplan
SCIBILIA, KOBI, CHASSAGNON,
initial en ne tenant
compte
que des trois contrastes du«triangle»
et effectuer unplan répliqué
inversé ensupposant
que lequatrième
contrastereprésente
l’effet du facteurprincipal
associé.- Il n’est pas rare
cependant
que le nombre de facteurspotentiellement
actifs soitplus important
et que laconfiguration
des structures d’alias soitplus complexe.
Dansla suite de ce
sous-chapitre,
nous nous intéressonsplus particulièrement
aux situationsdans
lesquelles cinq
contrastes(correspondants
aux colonnes duplan
initialqui
ontété affectées à
cinq facteurs)
sontsignificatifs
et que cescinq
facteurs constituent deuxtriangles qui
ont en commun un sommet.Supposons qu’à
l’issue d’unplan
initial de
type
L8 et de résolutionIII,
ilapparaît
que les facteursA, B, C,
D et E sontsusceptibles
d’avoir un effetréel,
et que AB = E et E = CD. Si l’on considère les structurestriangulaires
desplans
de résolutionIII,
on constatequ’il s’agit
de deux«triangles» (ABD
etCDE)
dont un élément(E)
est commun aux deuxtriangles.
L’objectif
est d’estimer les effets de cescinq
facteursindépendamment
des effets desinteractions entre deux facteurs.
A
partir
duplan initial,
il n’est paspossible
de déterminer si les interactionsAB, AE,
BE etCD, CE,
DE ont un effet réelpuisqu’elles
sont aliasées avec desfacteurs
principaux.
Plan initial
Contraste
générateur :
I - ABE = CDE = ABCDTABLE 12 Plan initial
On a en
plus :
A8=E AE=B BE=A CD=E CE=D ED=C
AC=BD AD-BC
TAB LE 13
Plan
complémentaire
sélectionnéLe
plan complémentaire
est uneréplique
de lapartie
haute duplan initial,
avecpour différence le fait que les
signes
de tous les facteurs sont inversés.En inversant les
signes
de tous lesfacteurs,
on modifiecomplètement
lesstructures d’alias. Ceci
permet
d’une part, deséparer
l’effet de E de ceux desinteractions,
d’autrepart
degénérer
de nouvelleséquations
afin depouvoir
calculerles estimations des effets de
A, C, BE,
DE et deB, D, AE,
CE. On aurait pu obtenir le même résultat en inversant seulement lessignes
de la colonne E.1 er Plan
imbriqué :
La moitié haute du
plan
initial est combinée avec leplan complémentaire.
TABLE 14 Premier
plan imbriqué
Dans le
premier plan imbriqué
on a :A = C et B = D
AC = BD =
7;
I étant la colonne identitéSCIBILIA, KOBI, CHASSAGNON,
AB=CD=AD=BC AE = CE et BE = DE
Il est aisé d’estimer l’effet de E
puisqu’il
n’est pas aliasé avec celui une autre action. Il est aussipossible
d’estimer l’effet blocséparément.
2nd
plan imbriqué :
La moitié basse du
plan
initial est combinée avec leplan complémentaire.
TABLE 15 Second
plan imbriqué
Effets estimés à l’aide du second
plan imbriqué :
AB == CD AC = BD = Effet bloc AD = BC = -E AE = -D CE = -B BE = -C DE = -A
Afin de
pouvoir
estimerindépendamment
les effets deA, B,
C et D il faut réutiliser les résultats des deuxplans imbriqués
ainsi que ceux duplan
initial.Estimation des effets de
A,
C etBE,
DELe
plan
initialpermet
d’estimer les effets de :A+BE
etC+DE
Le 1 er
plan imbriqué
ceux de :BE+DE et
A+C
Le
2nd plan imbriqué
ceux de :A-DE et C-BE
A
partir
de cesystème d’équations,
il est relativementsimple
de calculerindépendamment
les effets deA,
C etBE,
DE. Onpeut
utiliser les deuxplans imbriqués
pour calculerséparément
les effets deA,
C etBE, DE puis
recourir auxrésultats du
plan
initial pour améliorer laprécision
de cesestimations,
ou encore utiliser leplan
initial et l’un des deuxplans imbriqués
pour calculer les estimations des effets deA, C, BE,
DE et recourir à l’autreplan imbriqué
pour affiner cesestimations.
Estimation des effets de
B,
D etAE,
CELe
plan
initialpermet
d’estimer les effets de :B+AE
et D + CELe 1 er
plan imbriqué :
AE+CE et B+D
Le
2nd plan imbriqué :
B-CE et D - AE
A
partir
de ceséquations,
on calcule les effets deB,
D etAE,
CEindépen-
damment les uns des autres. Les deux
plans imbriqués peuvent
être utilisés pour calculerséparément
ces effetspuis
onpeut
recourir aux résultats duplan
initial pour améliorer laprécision
desestimations,
ou encore utiliser leplan
initial et un des deuxplans imbriqués
pour calculer les estimations des effets deB, D, AE, CE,
l’autreplan imbriqué
sert alors à valider et confirmer ces estimations ainsiqu’à
accroître leurprécision.
Ils’agit
là de calculssimples,
laprécision
des estimations est unavantage important
de cettetechnique.
5. Conclusion
Lorsque
le nombre d’effets actifs estfaible,
lesplans complets
sont souvent une démarche très coûteuse. Afin de désaliaser les effets confondus dans unplan
fractionnaire de
criblage,
il estpossible d’augmenter
ceplan
à l’aide deplans complémentaires
de taille réduite. Daniel(1976) Montgomery
etRunger (1996)
ainsique Box, Hunter et Hunter
(1978)
ontproposé
de recourir à desplans répliqués
inversés
(«foldover designs»)
oupartiellement
inversés pour augmenter ledegré
derésolution du
plan
initial.Meyer, Steinberg
et Box(1996) préconisent
l’utilisation deplans complémentaires non-orthogonaux
afin depouvoir
calculer laprobabilité
KOBI, CHASSAGNON,
à
posteriori
que chacun des facteurs soit actif. Ils’agit
d’uneapproche
basée surl’élaboration de modèles alternatifs. Ces méthodes ont l’inconvénient de nécessiter
un
grand
nombre d’essais ou d’être peuprécises.
Les
plans complémentaires
ainsi que lesplans imbriqués
que nous proposons sont uncompromis
entre laprécision
des estimations des effets et la minimisation du nombre d’essaissupplémentaires.
Onpeut
ainsi «extraire» duplan
initial les chaînesd’alias actives et sélectionner les effets à désaliaser.
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