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Vivre du patrimoine

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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U N I V E R S I T À D I C O R S I C A P A S Q U A L E P A O L I

UMRCNRSLISA6240

Colloque international

Vivre du patrimoine

Corte, 29-30 janvier 2009

Le patrimoine est souvent présenté comme un vecteur du développement permettant aux territoires d’asseoir et d’élargir leur offre, véhiculant l’image de terres d’histoire et de culture, mais aussi d’espaces préservés voire édéniques.

On assiste par ailleurs à une expansion continue des objets ou des sites entrant dans le champ du

« patrimoine » : jadis rural, rustique et porteur de toute la nostalgie (urbaine) des terroirs perdus, le patrimoine inclut aujourd’hui les cultures ouvrières ou les friches industrielles. Tant il est vrai que comme le disait jadis Edgar Morin (à propos de la Bretagne des années 1960), « il faut que le passé soit mort pour ressurgir esthétiquement » (Morin 1967).

Cette notion multiforme oscille en effet entre monument et savoir-faire, édifice religieux et bâtiment industriel, nature et culture… sa valorisation commerciale quel que soit l’aspect envisagé restant essentiellement saisonnière et touristique. Elle hésite encore entre une utilisation symbolique, une réconciliation avec le passé qui trouverait dans l’ouverture au touriste une rentabilité nécessaire, forcement limitée tant par la noblesse de la destination que par la sélection de la clientèle.

La commercialisation du patrimoine, sa mise au service du développement économique a été longuement analysée dans ses aspects monumentaux ou naturels pour généralement s’attacher à définir l’opportunité et les limites de protéger en valorisant. Il est significatif que les fonctions idéologiques initiales de la quête patrimoniale et identitaire -liées au nationalisme et aux divers régionalismes- aient ouvert la voie à une forme de marchandisation généralisée. Les cultures populaires, jadis réifiées en folklore, brandies comme étendards des mobilisations ethniques, font maintenant dans de nombreux cas l’objet d’une consommation de masse, éclectique et indifférenciée.

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Étudier le patrimoine comme processus de constitution symbolique des identités collectives permet de considérer comme « objet » non pas tel ou tel trait culturel empirique défini comme ressortissant au patrimoine, mais bien le processus de patrimonialisation lui-même. Il s’agit donc de prendre pour objet le rapport au patrimoine, en interrogeant les modalités actuelles, sociales et politiques notamment, du travail de production symbolique des identités collectives, et généralement du rapport au passé et à la culture.

Le colloque Vivre du patrimoine s’intéressera :

- aux différents ressorts de la construction d’une image patrimoniale par des destinations qui ne disposent pas de véritable patrimoine monumental (Irlande ou Corse/ Égypte)

- à l’utilisation différenciée des différents éléments patrimoniaux (monumental, « petit patrimoine », patrimoine naturel, immatériel) dont dispose le territoire. Patrimoine entendu ici comme thesaurus de savoir-faire, de pratiques, de représentations qui toutes ont en commun peu ou prou d’être populaires.

- particulièrement aux aspects immatériels du patrimoine dans leurs relations avec le patrimoine naturel.

Ces dernières seront envisagées dans une appréhension culturelle et donc un souci de complémentarité voire de symbiose afin d’éviter l’habituelle dichotomie entre offre (culture / nature) et demande (masse/ élite). Les auteurs devront encore s’interroger sur la réalité économique et sociale d’une telle « offre » qui au-delà des habituelles mises en scène d’un « patrimoine mort » suppose une commercialisation du vivant. Les problématiques classiques de la folklorisation, des conséquences de la mono-activité touristique pourront ici être abordées.

- à explorer les représentations réfléchies par le patrimoine, qui s’arrogent aujourd’hui la faveur des chercheurs, qu’ils appartiennent, par exemple, aux domaines de la littérature, du « vernaculaire », de l’histoire ou de l’ethnologie ; par définition transdisciplinaire, cet axe de réflexion porte sur le processus de patrimonialisation qui transcende la simple consécration positiviste d’objets épars dont a déjà été victime le corpus patrimonial.

- à la gestion du patrimoine- comme ingrédient social, politique et économique des milieux de vie- dorénavant tenue de participer à la production de l’identité, plutôt qu’en être une simple consommatrice. Parce que le patrimoine est une condition du maintien des spécificités locales et de leur positionnement économique, mais aussi parce que le patrimoine est une construction sociale, les décideurs du XXIe siècle sont nécessairement confrontés à la gestion des représentations collectives.

Cet axe de réflexion vise à explorer les dimensions qualitatives de la gestion et les modalités de renouvellement des mécanismes de résolution des problèmes eu égard au patrimoine, considéré, dans ses objets, ses usages et ses savoir-faire, comme cadre de vie et comme catalyseur du vivre ensemble des sociétés contemporaines.

Les participants s’attacheront :

- à analyser la motivation du voyageur pour certaines destinations dont l’image patrimoniale (appréhendée dans sa vision la plus classique) n’est pas pleinement affirmée, et d’une manière plus générale à la détermination culturelle de l’attractivité touristique des régions périphériques.

- à préciser les conditions et conséquences politiques, économiques, sociales des choix de production et de valorisation faits par les acteurs publics et privés.

- à s'interroger sur l'intérêt de notre société pour les « savoirs naturalistes populaires » comme éléments caractéristiques du patrimoine. L'inflation d'intérêt pour cette frange de la connaissance procède sans doute des difficultés qu'éprouvent aujourd'hui nos sociétés à gérer leurs relations avec la nature et la culture : crise dans le rapport à l'environnement, crise de la connaissance positiviste, crise dans la transmission unilatérale des savoirs et reconnaissance de la pluralité des procédures — sinon des mécanismes — cognitifs, crise des identités qui se décomposent et se recomposent.

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Comité scientifique :

Françoise Benhamou (Université de Rouen), Bernard Billaudot (Université de Grenoble II), Chiara Bortolotto (EHESS), Jean-Louis Fabiani (EHESS), Jean-Marie Furt (Université de Corse), Marie-Antoinette Maupertuis (Université de Corse), Franck Michel (Université de Corse), Jean-Marc Olivesi (directeur du Musée de la Corse), Paul-Marie Romani (Université de Corse), Allaoua Saadi (Université Fédérale de Belo Horizonte), Laurier Turgeon (Université Laval), Dominique Verdoni (Université de Corse).

Comité d’organisation :

Jean-Marie Furt, Dominique Verdoni, Paul-Marie Romani, Marie-Antoinette Maupertuis, Marie-Paule Santini, Christophe Luzi, Véronique Lepidi, André Fazi, Dominique Grandjean.

Appel à communication :

Les propositions de communication (500 mots maximum) devront parvenir au plus tard le 3 septembre 2008 à l’adresse suivante : fazi@univ-corse.fr. Une brève présentation de l’auteur devra y être jointe.

Le comité scientifique rendra son accord de principe le 3 novembre 2008, sous réserve d’envoi de la contribution définitive au plus tard le 3 janvier 2009.

Les meilleures contributions devant faire l’objet d’une publication, les normes à utiliser pour la rédaction seront alors communiquées aux auteurs retenus.

Frais d’inscription :

Enseignants-chercheurs : 180,00 € Étudiants : 90,00 €

Autres : 200,00 €

Les frais d’inscription incluent les buffets donnés pour les déjeuners.

Informations :

http://umrlisa.univ-corse.fr/vivre_patrimoine.html fazi@univ-corse.fr

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