L3B Ann´ ee 2017/2018
JUSTIFIER TOUTES VOS REPONSES
Exercice 1
1. (a) Montrer que l’anneau R[X] est int`egre SoientP, Q∈R[X] non nuls.
SiP Q est nul alors
P(α)Q(α) = 0,∀α∈R. OrRest un corps donc int`egre
⇒P(α) = 0 ou Q(α) = 0. On voit ainsiP ou Qa une infinit´e de racines.
On peut aussi raisonner avec le degr´e.
(b) Donner un exemple d’un anneau commutatifAqui n’est pas int`egre.
Z/12Zn’est pas integre car ¯4¯3 = ¯12 = ¯0.
(c) Montrer que siAest int`egre alors ∀P, Q∈A[X] deg(P Q) = deg(P) + deg(Q).
SoientP, Q∈A[X] avec deg(P) =m,deg(Q) =n.
Il s’ensuit de la definition du produitP Qque : deg(P Q)≤deg(P) + deg(Q).
Par hypoth`ese∃am, bn∈A\ {0A} etP1, Q1∈A[X] avec deg(P1)<deg(P) et deg(Q1)<deg(Q) tq :
P = amXm+P1
Q = bnXn+Q1 On a :
P Q= (ambn)Xm+n+bnXnP1+anXmQ1
Aintegre ⇒ambn 6= 0A⇒deg(P Q) =m+n.
(d) Montrer qu’un polynˆomeP ∈C[X] non nul est inversible si et seule- ment si deg(P) = 0.
i. On suppose deg(P) = 0 non nul alors∃α∈C∗tel queP =α etP−1=α∈C∗.
ii. On supposeP inversible et en part. P 6= 0⇒deg(P)≥0.
0 = deg(1A) = deg(P P−1) = deg(P) + deg(P−1)
⇒deg(P)≤0
(e) En d´eduire que∀α∈Cle polynomeX−αest irr´eductible dansC[X].
On suppose∃P, Q∈C[X] tq
X−α=P Q.
en partP, Q sont non nuls. On a
1 = deg(X−α) = deg(P) + deg(Q)
⇒deg(P) = 0 ou deg(Q) = 0.
⇒P ouQinversible.
(f) Vrai ou faux : P ∈ R[X] est irr´eductible si et seulement si il est irreductible dansC[X]. Justifier votre r´eponse.
NON
X2+ 1 est irr´eductible car il n’a pas de racine dansR.
(g) On rappelle que deux ´el´ements x, yd’un anneau commutatifAsont premiers entre eux ssi les seuls diviseurs communs sont les inversibles deA.
i. Montrer queX, X−1, X+ 1 sont 2-`a-2 premiers entre eux dans l’anneauC[X].
Il suffit de montrer que pour chaque paire un diviseur com- mun divise un inversible:
A. Si dun diviseur commun deX, X−1 alors ddiviseX−(X−1) = 1 doncdest inversible.
B. Sidun diviseur commun deX+ 1, X−1 alors ddiviseX+ 1−(X−1) = 2 donc dest inversible.
ii. Les polynˆomesX, X−1, X+ 1 sont-ils 2-`a-2 premiers entre eux dans l’anneauZ[X] ?
OUI
Les arguments pourX, X−1 etX, X+ 1 sont tjrs valable.
PourX−1, X+ 1 on a:
2 = (X+ 1)−(X−1).
Donc sidest diviseur commun alorsd|2 etd∈ {±1} t {±2}.
On supposed=±2 et on a l’equation
±2P(X) = (X+ 1), en evaluant en 0
±2P(0) = 1, impossible carP(0)∈Z.
Doncdinversible (h) Montrer que
C[X]/(X)'C[X]/(X+ 1)'C[X]/(X−1).
Si α∈Calors (X−α) est le noyau du morphisme d’evaluation evα:C[X]→C
et on a
C[X]/(X)'Im(evα) =C.
(i) Montrer que
C[X]/(X)6'R[X]/(X+ 1).
D’apres la question precedente
C[X]/(X)'C,R[X]/(X+ 1)'R. Suppose qu’il existeφ:C→Run morphisme d’anneau.
Alors
−1 =φ(−1) =φ(i2) = (φ(i))2≥0.
Contradiction
2. (a) Trouvera, b, c∈Ztels que
aX(X−1) +bX(X+ 1) +c(X2−1) = 2.
• X =−1,−a(−2) = 2⇒a= 1.
• X = 1,b(2) = 2⇒b= 1.
• X = 0,−c= 2⇒c=−2.
X(X−1) +X(X+ 1)−2(X2−1) = 2.
(b) D´eterminer l’id´eal de R[X] engendr´e par : i. {X(X−1), X(X+ 1), X2−1}.
D’apres question (2a) 2∈(X(X−1), X(X+ 1), X2−1).
D’apres question (1d). 2 est inversible et donc (2) =R[X].
On a donc
R[X] = (2)⊂(X(X−1), X(X+ 1), X2−1)⊂R[X].
ii. {X2(X+ 1),(X2−1)2}
R[X] est principal et un generateur de l’ideal
(X2(X+ 1),(X2−1)2) est le PGCD de ces polynomes
`
a savoirX+ 1.
(c) D´eterminer l’inverse deX(X−1)∈R[X]/(X+ 1).
D’apres question (2a):
X(X−1) +X(X+ 1)−2(X2−1) = 2.
Donc
X(X−1) +X(X+ 1)−2(X2−1) = ¯2.
X(X−1) = ¯2⇒X(X−1)−1= 1/2.
(d) Soientα, β, γ∈Rtrouver un polynomeP ∈R[X] de degr´e au plus 2 tel que
P(−1) =α, P(0) =β, P(1) =γ.
P(X) =1
2αX(X−1) + 1
2γX(X+ 1)−β(X2−1).
(e) Montrer que l’application
R[X] → R×R×R
P 7→ (P(−1), P(0), P(1)) est un morphisme surjectif et d´eterminer son noyau.
• Il suffit de verifier que l’application induit un morphisme sur chaque facteur `a l’arriv´ee.
OrP 7→P(α) est le morphisme d’evaluationevα.
• D’apres la question (2d) l’application est surjective.
• Le noyau est l’intersection des noyaux de ev−1, ev0,ev1. Or kerevα= (X−α)
(X+ 1)∩(X)∩(X−1) = (X(X2−1)),
car le PPCM deX+ 1, X, X−1 estX(X2−1) car ils sont premiers entre eux dansR[X].
3. (a) Montrer queX2+X+ 1 est irr´eductible dansR[X].
Un polynomeP∈R[X] tq 2≤deg(P)≤3 est irreductible ssiP n’a pas de racines. Or
t2+t+ 1 = (t+ 1/2)2+ 3/4≥3/4>0,∀t∈R.
(b) D´eterminer les id´eaux deR[X]/(X2+X+ 1).
X2+X+ 1 est irreductible
⇒(X2+X+ 1) est maximal
⇒R[X]/(X2+X+ 1) est un corps ('C).
Un corps a exactement 2 ideaux.
4. Donner tous les inversibles de (Z/12Z,+).
¯
n∈Z/12Zest inversible ssin∧12 = 1.
Donc (Z/12Z)∗= ¯1,¯5,¯7,11.¯
o(¯1) =o(¯5) =o(¯7) =o( ¯11) = 12.
Exercice 2
1. Soientn1, n2, a1, a2∈Ztels que
a1n1+a2n2= 1.
Montrer que, si
y1≡m1[n1] ety2≡m2[n2] alors
y≡m1[n1] ety≡m2[n2] o`u y:=a1n1y2+a2n2y1.
Par hypothese :
a1n1≡= 1[n2], a2n2= 1[n1].
Doncy:=a1n1y2+a2n2y1≡a1n1y2[n2]≡1y2[n2]≡m2[n2].
2. Utiliser le petit th´eor`eme de Fermat pour montrer que six∈Z n’est pas divisible par 7 alorsx3≡ ±1[7].
Fermat : xp−1≡1 [p] sippremier etp6 |x. ⇒x6≡1 [7]
⇒(x3)2≡1 [7]
L’equationy2= 1[7] a exactement 2 solutions, `a savoiry=±1[7].
3. Trouver toutes les solutions de (a) x3−x+ 1≡0[5]
On noteraf(x) =x3−x+ 1
On af(¯0) = ¯1, f(¯1) = ¯1, f(¯2) = ¯2, f(¯3) = ¯0, f(¯4) = ¯1 (b) x3−x+ 1≡0[7]
D’apres (2)x3−x+ 1≡0[7]⇒x= (±1 + 1)[7]
• x= 0 est visiblement pas une racine
• 23−2 + 1 = 8−2 + 1 = 7⇒une solution unique.
(c) x3−x+ 1≡0[35]
Toute solutionxest une solution du systeme x3−x+ 1 ≡ 0[5]
x3−x+ 1 ≡ 0[7]
On a 3×7−4×5 = 1 et d’apres (1)
x= 3×7×2−4×5×3 = 42−50≡23[35].
4. (a) Donner tous les diviseurs de z´ero de l’anneauZ/13Z. 13∈Zest premier etZ/13Zest un corps
⇒pas de diviseur de zero.
(b) D´eterminer l’ordre de ¯4 dans le groupe (Z/13Z)∗. 42= 166= 1[13] et 43= 64 =−1[13]⇒o(¯4) = 6 (c) Trouver l’inverse de ¯4 dans le groupe (Z/13Z)∗.
4×10 = 40 = 1[13]⇒¯4−1= 10 (d) On consid`ere l’application;
f : (Z/13Z)∗ → (Z/13Z)∗ x 7→ ¯4x
i. Montrer quef est une permutation de l’ensemble (Z/13Z)∗. Il suffit de montrer quef est une bijection. D’apres la ques- tion precedente
f−1;x7→¯4−1x= ¯10x.
ii. Donner la d´ecomposition def en cycles disjoints.
L’ordre de ¯4 est 6 et on s’attend `a ce quef se decompose en 2 cycles de longueur 6.
(¯4,¯3,12,¯ ¯9,10,¯ ¯1)(¯8,¯6,11,¯ ¯5,¯7,¯2)
iii. D´eterminer la signature def.
• La signature est un morphisme de groupes
• La signature d’un cycle ne depend que de la longueur du cycle.
• f est composition de 2 cyclesγi de longueur 6 : σ(f) =σ(γ1◦γ2) =σ(γ1)2= 1
(e) i. Determiner l’ordre de ¯2 dans (Z/13Z)∗.
¯22= ¯4⇒o(¯2) = 2×o(¯4) = 12 =|(Z/13Z)∗|
ii. Vrai ou faux : ((Z/13Z)∗,×)'(Z/6Z×Z/2Z,+). Justifier votre r´eponse.
NON
(Z/13Z)∗ est cyclique car ´el´ement ¯2 d’ordre 12.
l’ordre maximal d’un elt dansZ/6Z×Z/2Zest 6.
Attention : on n’a pas le droit d’appliquer le thm chinois car 6∧2 = 26= 1.
iii. Donner tous les ´el´ements d’ordre maximal dans (Z/13Z)∗. D’apres Lagrange o(x)|12 = |(Z/13Z)∗| ⇒ o(x) ≤ 12.
D’apres la question (4(e)i) ¯2 est d’ordre 12 donc maximal.
L’application
k 7→ ¯2k (Z,+) → (Z/13Z)∗ est un morphisme surjectif et
o(¯2k) = min{n >0,¯2nk= 1}= min{n >0,12|(nk)}= 12/(12∧k) Donc ¯2k est d’ordre maximal si 12∧k= 1
D’apres (4) : (Z/12Z)∗ ={¯1,¯5,¯7,11}¯ ={¯n, n∈Z, n∧12 = 1}
(et chacun de ces elts est generateur de (Z/12Z,+)).
Donc les generateurs de (Z/13Z)∗ sont 2¯1,25= ¯6,27= ¯11,211= ¯7,
On consid`ere un endomorphismeudeR3dont la matrice dans la base usuelle est :
A:=
2 −1 1
−2 0 2
−2 −3 5
1. Calculer le d´eterminant et la trace deA.
trA= 7,detA= 12.
Attention : : la trace est la somme des elements sur la diagonale
= la somme des racines deχA
2. (a) f1 = (0,1,1), f2 = (−1,1,1) ∈ R3 et F le sous espace vectoriel engendr´e par f1 etf2. Montrer queF est stable paru.
F stable ssiu(F)⊂F.
PuisqueF ={f1, f2}il suffit de verifier que u(fi)∈F A.f1= 2f1∈F, A.f2= 2f1+ 2f2∈F.
(b) D´eterminer la matrice de la restriction deu`aF dans la basef1, f2. Il se decoule du calcul ci-dessus que la matrice deu|F est
2 2 0 2
3. (a) D´eterminer le polynˆome carateristiqueχu(X)∈R[X] deu.
On peut faire sans calculer le determinant usuelle car d’apres question (2b) 2 est racine de multiplicit´e 2 et la trace de A= 7 donc l’autre racine est 7−2×2 = 3.
χu(X) =χA(X) = (X−2)2(X−3).
(b) D´eterminer les valeurs propres et sous-espaces propres de u.
• vp 2, eph(0,1,1)i
• vp 3, eph(1,0,1)idoncf3:= (1,0,1) est vp.
(c) uest-il diagonalisable surR? trigonalisable surR?
• NON - 2 est racine deχu de multiplicit´e 2 mais son espace propre est de dimension 1
• OUI -χu est scind´e surR.
4. Donner le polynˆome minimal deu.
Le poly minimal a les memes racines que le poly caracteristique (cours).
Afin de voir queχuest minimal suffit de verifier que (u−2)(u−3)6= 0.
On a
(u−2)(u−3) = (u−2)2−(u−2)⇒(u−2)(u−3).f2=−u(f2)+2f26= 0.
Rq - effectivement on peut remplacerf2 par n’importe lequel elt de ker(u−2)2\ker(u−2).
5. Ecrire, en utilisant le lemme des noyaux,R3 comme somme directe de F et d’un sous-espace G stable paru. Donner une base de chacun des ces sous-espaces.
On a
R3= ker(u−2ID)2⊕ker(u−3ID).
et on pose
F :=h(0,1,1),(−1,1,1)i= ker(u−2ID)2 G:=h(1,0,1)i= ker(u−3ID)
6. Soitpla projection surF parall`element `aG. Ecrirepcomme un polynˆome en u. On utilisera Bezout pour les polynˆomes (X−2)2et X−3.
(X−2)2−(X−1)(X−3) = 1 F = ker(u−2ID)2
⇒p=I3−(A−2I3)2=−(A−I3)(A−3I3),
de plus on aG= ker(u−3)⊂ker(u−1)◦(u−3) = kerp en partp(f3) = 0.
7. Donner la d´ecomposition de Dunford de A. Ecrire chacune des matrices
D:= 2p+ 3(I3−p) et on a :
D.fi= 2p(fi) + 3(fi−p(fi), i= 1,2,3
il s’ensuit queuest diagonalisable carfiest une base deR3de vecteurs propres :
(a) D.fi= 2p(fi) + 3(fi−p(fi) = 2f.i−3(fi−fi), i= 1,2 (b) D.f3= 2p(f3) + 3(f3−p(f3)) = 3f3