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LES MONOGRAPHIES DES CERCLES DE COTE D’IVOIRE : FORCES ET FAIBLESSES D’UNE SOURCE DE L’HISTOIRE REGIONALE pp. 97-108.

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© EDUCI 2011.Rev. hist. archéol. afr., GODO GODO, ISSN 1817-5597, N° 21 - 2011 Référence de cet article :SOHI Florent Blesson (2011). Les monographies des Cercles de Côte d’Ivoire : forces et faiblesses d’une source de l’histoire régionale.Rev. hist. archéol. afr., GODO GODO, N° 21 - 2011

LES MONOGRAPHIES DES CERCLES DE COTE D’IVOIRE : FORCES ET FAIBLESSES D’UNE SOURCE DE L’HISTOIRE

REGIONALE

Florent Blesson SOHI

Enseignant Chercheur à l’ UFR SHS Filière des sciences Historiques Université de Cocody-Abidjan

RÉSUMÉ

Les monographies des cercles sont sans doute des documents importants pour l’histoire des régions. Elles peuvent servir autant pour l’histoire précoloniale que pour l’histoire coloniale.

En effet, les références au passé des peuples africains et à leurs us et coutumes sont des éléments qui peuvent être utiles à l’histoire sociale précoloniale. Cependant, le grand mérite des monographies est de mettre en relief les objectifs économiques de la colonisation. A savoir, identifi er et répertorier pour chaque région les richesses naturelles et les potentialités économiques afi n d’attirer l’attention des décideurs sur les efforts à fournir en vue de la mise en valeur et l’exploitation des territoires. Toutefois, en dépit de leur utilité, les monographies ne sont pas exemptes de critiques, notamment en ce qui concerne les données quantitatives qu’elles produisent.

Mots clés :Monographies,cercles,gouverneur,us et coutumes,ressources économiques, richesses naturelles

ABSTRACT

Monographs on colonial circles are undoubtly an important historical database on precolonial and colonial eras of regions. In fact, references to the past of african peoples, to their ways and customs are useful elements of precolonial social history. Meanwhile it is greatly to the credit of these monographs to focus on the economic purposes of colonization, that is knowing about and identifying for each region the natural resources and the economic potentialities in order to draw the decision-makers’ effort towards how to develop and exploit lands. But despite their usefulness these monographs fail to resist criticism concerning namely the quantitative evidences which they provide.

Key words:Monographs, colonial circles, governor, ways and customs, economic resour- ces, natural resources

INTRODUCTION

Une monographie est, au sens littéral du terme, un ouvrage traitant d’un sujet précis de manière exhaustive. Dans le cadre qui est le nôtre, la monographie est un document administratif dont l’objectif est de fournir le maximum d’informations disponibles sur les régions administratives, en l’occurrence les cercles. Elle apparaît au début du XXe siècle à l’aube de la colonisation en Afrique occidentale française.

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Les cercles de Côte-d’Ivoire, comme ceux des autres colonies du grand ensemble aofi en1, ont été l’objet de nombreuses études monographiques2. Mais la présente analyse s’intéresse particulièrement aux monographies de l’ouest montagneux ivoirien, région sur laquelle se sont portés nos précédents travaux de thèse. Il s’agit précisément de la monographie des Diolas de Danané de 1906, de la monographie de Man et de celle du cercle de Touba élaborées en 1911.

Ces trois monographies ne se distinguent guère de celles qu’ont connues les autres cercles du pays. Elles sont utilisées seulement à titre d’illustration pour la raison ci-dessus évoquée. Plus explicitement, l’analyse se fonde sur ces documents pour la raison que l’on en a déjà connaissance.

De part leurs caractéristiques, les monographies s’imposent comme des sources indispensables à l’histoire régionale africaine. Une histoire sans laquelle, une histoire générale serait une gageure. Les monographies sont si précieuses qu’elles apparais- sent au début de la période coloniale, c’est-à-dire dans une période de transition qui introduit et impose un nouveau mode de vie, de nouvelles valeurs. Comme témoins de cette époque, elles peuvent permettre d’éclairer davantage l’histoire de l’Afrique en partant selon les termes de Coquery-Vidrovitch et Henri Moniot «du plus largement disponible au plus fragmentairement accessible »3.

Quelles sont les forces et les faiblesses de ces documents de première main ? Ou plutôt quelles informations historiques peut-on tirer des études monographiques des cercles ? Autrement dit, l’on pourrait s’interroger de la manière suivante : qu’est- ce qu’une monographie de cercle ? Que dit-elle ? Que signifi e-t-elle ?

Naturellement, le plan du présent texte prend en compte le libellé du sujet. Mais dans un premier temps, l’étude s’intéresse aux principales caractéristiques des monographies des cercles telles qu’elles ont été suggérées par l’autorité coloniale.

Ensuite, à leurs limites. Enfi n, le texte présente une analyse de leurs forces, c’est-à- dire, les informations qu’elles apportent à l’historien et les hypothèses de recherches qu’elles lui offrent.

1- LES PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DES MONOGRAPHIES DES CERCLES

Celles-ci peuvent s’appréhender tant dans la forme que dans le contenu. Toutefois, quel que soit l’angle sous lequel l’on les observe, les principales caractéristiques des monographies des cercles se nourrissent des recommandations des plus hautes autorités coloniales.

1 Expression d’époque désignant les populations des colonies de l’Afrique occidentale française.

2 Celles dont on retrouve les traces aux archives nationales de Côte-d’Ivoire sont nombreuses. On a, par exemple, les monographies des cercles du Haut-Sassandra de 1914 du Commandant Lenoire et du capitaine Bellon pour le secteur de Daloa, les monographies des postes de Sinfra, de Mankono, celui du cercle du worodougou, etc.

3 C. Coquery-vidrovitch et H.Moniot, L’Afrique noire de 1800 à nos jours, Paris, PUF, 2005, p. VI

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1.1- Les prescriptions des autorités centrales

Les monographies ont été prescrites par le gouverneur général de l’Afrique Occi- dentale Française (A.O.F), lui-même, dans une lettre circulaire adressée en 1903 aux administrateurs et commandants de cercle des territoires de la Sénégambie-Niger4. En Côte-d’Ivoire, cette circulaire est reprise par le gouverneur Angoulvant, le 21 février 19115. En effet, au terme de l’exposé des motifs de la circulaire du gouverneur général, les monographies devaient répondre à un certain nombre d’objectifs spécifi ques dont l’un des principaux était, sans aucun doute, de servir de boussole à l’administrateur désireux de faire avancer l’œuvre coloniale. Les monographies devaient être, pour ainsi dire, un instrument de facilitation du travail de l’administrateur nouvellement en poste en lui fournissant des renseignements précis sur les réalités économiques, sociales et culturelles de sa circonscription administrative.

En fait, ces renseignements devaient notamment prendre en compte toutes les richesses disponibles en évaluant les potentialités concernant les infrastructures et la main-d’œuvre. En effet, les prescriptions du gouverneur général étaient formelles et sans la moindre ambigüité. Elles imposaient une structure aux monographies dont les principaux chapitres, au nombre de dix, prenaient en compte les thématiques suivantes : histoire politique ; organisation politique, administrative et judiciaire ; organisation administrative et judiciaire coloniale ; potentialités géographiques ; potentialités économiques ;main-d’œuvre ;commerce ;religion ; langues ; et enfi n instruction publique.

Cette instruction a été prise en compte presqu’à la lettre par les lieutenants gou- verneurs. En Côte-d’Ivoire, les grandes articulations des monographies des cercles telles qu’elles ont été prescrites par le gouverneur général, ont été reprises et regrou- pées en six grands chapitres auxquels devaient être adjoints quelques documents annexes notamment des documents cartographiques renseignant sur les limites du cercle, les postes administratifs, les voies de communication, les cours d’eau ; un état numérique de la population et du bétail disponible ; une collection de photographies6. Les thèmes des grands chapitres se présentent comme suit :situation et limites du cercle ;renseignements historiques et formation du cercle ;renseignements géogra- phiques ;renseignements ethnographiques ;renseignements économiques ; enfi n, renseignements fi nanciers.

Voilà, en quelque sorte, comment se présentent les recommandations des autorités centrales. Elles distinguent donc, en même temps, les monographies des cercles.

1.2- Des documents à fort caractère exhaustif

Ce caractère se retrouve dans la propension de ces documents à embrasser toutes les matières, tous les domaines à mêmes de servir d’une façon ou d’une autre l’entreprise coloniale. Les informations transcendent à la fois le temps, parce qu’elles s’intéressent aux périodes antérieures, et touchent de nombreuses disciplines telles 4 Archives nationales de Côte-d’Ivoire (ANCI), journal offi cial de Côte-d’Ivoire(JOCI), novembre 1903,p.3,

« circulaire du gouverneur général p.i à Messieurs les administrateurs et commandants de cercle et territoires de la Sénégambie-Niger »

5 ANCI, JOCI, 1911,”circulaire à Messieurs les administrateurs commandant de cercle au sujet de la monographie des cercles, Bingerville, le 21 février 1911.

6 ANCI, JOCI, 1911, Op. cit.,

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que l’ethnographie, la sociologie, l’anthropologie, l’histoire, la géographie. En effet, les chapitres concernant les renseignements historiques et la formation du cercle, les renseignements géographiques, les renseignements ethnographiques, témoignent de ce constat. Là où les autres documents administratifs notamment les rapports trimestriels ou semestriels, les circulaires, les correspondances administratives, les arrêtés, abordent des questions spécifi ques ou donnent des instructions dans telle ou telle matière, les monographies des cercles parlent indifféremment d’actions militaires ; de décisions politiques ; d’organisation administrative ; d’engagements économiques et commerciaux ou encore d’us et coutumes locales.

En guise d’illustration, la monographie du cercle de Touba7 présente une structure dont les principales articulations indiquent successivement la situation et les limites du cercle, les renseignements historiques qui retracent l’histoire de l’installation des populations autochtones notamment celle des « Mahou ». L’extrait ci-après éclaire sur l’esprit de ce chapitre. « Dans le district actuel de Touba, la province la plus importante était celle du Mahou, altération du nom du village Mandougou, peuplée presqu’uniquement de Diomandés »8.

Les chapitres suivants sont consacrés à la conquête et la pacifi cation du pays, à l’organisation politique, administrative et judiciaire, aux renseignements géographi- ques qui mettent un point d’honneur à la présentation de la confi guration du terrain, de la nature des sols, de l’hydrographie, de la climatologie, de la végétation et de la faune. Les renseignements ethnographiques insistent, quant à eux, sur le paysage et la vie indigène, les races, la religion, les langues, l’enseignement. Enfi n, arrivent les renseignements économiques et les renseignements fi nanciers. Ceux-ci sont consa- crés essentiellement aux richesses naturelles, à l’élevage, aux industries indigènes, à la main-d’œuvre, à l’aptitude commerciale des Noirs, au commerce, à l’importance des transactions et au rendement des impôts.

En défi nitive, les monographies des cercles embrassent tout. Elles se veulent exhaustives. Elles s’intéressent autant au présent qu’au passé ; autant à l’histoire qu’à l’économie ou encore à la géographie…Et cette polyvalence n’est pas le moin- dre des traits distinctifs qui pourraient aiguiser la curiosité de l’historien et l’amener à examiner de près ce type de document pour en déceler les forces et les faiblesses.

Autrement dit, pour y voir, tout court, ce qui peut intéresser l’historien.

2- REGARD CRITIQUE SUR LES MONOGRAPHIES DES CERCLES DE CÔTE-D’IVOIRE

Ce regard s’attèle, en ce qui concerne les faiblesses, à mettre en relief la subjecti- vité des documents et leur propension ethnocentrique. Ensuite, en poussant l’analyse un peu plus loin, l’on essaie de dégager leur degré d’objectivité et d’en déduire, en dernier ressort, les qualités intrinsèques des monographies des cercles.

7 ANCI, monographie de Man, 17s/d, monographie du cercle de Touba, 1911 8 - ANCI, monographie de Man 17 s/d, monographie du cercle de Touba, 1911

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2.1-Des documents à forte connotation ethnocentrique

Les monographies des cercles de Côte-d’Ivoire, tout comme les autres documents laissées par les principaux acteurs de l’entreprise coloniale sont, pour le moins, fortement connotés. Le regard européocentriste omniprésent laisse apparaitre de nombreuses insuffi sances dans les informations recueillies ici et là. Les renseigne- ments se rapportant surtout à la vie des peuples sont, dans la majeure partie des cas, très fragmentaires et fortement ethnocentriques. Ceux-ci dans une logique de dépréciation des réalités locales mettaient toujours ces dernières en parallèle avec les traditions occidentales. Ils admettaient avec peine qu’il s’agissait de sociétés humaines respectant des mœurs et des valeurs qui leurs sont propres. La monogra- phie des Diolas de Danané9 dans son chapitre sur l’organisation sociale des peuples de cette partie de l’ouest forestier ivoirien, en donne un exemple frappant. En effet, l’administrateur identifi e cinq catégories sociales : les chefs de village ou de canton, les griots, les féticheurs, les médecins et les cultivateurs.

En analysant le rôle des uns et des autres, l’auteur met en évidence trois groupes sociaux qui assument des fonctions distinctes. Ainsi identifi e-t-il les tenants du pouvoir politique, les dignitaires religieux et le peuple.

Les tenants du pouvoir politique sont, bien évidemment, les chefs. L’auteur distin- gue particulièrement le chef de village. Le village étant, selon l’administrateur, l’unité politique de base. Ce qui est tout à fait juste. En revanche, que signifi ait le canton ? A quelle réalité sociologique traditionnelle correspondait-il ? L’auteur ne fournit nulle part un début d’explication. En réalité, il transparaît à ce niveau un des nombreux exemples de juxtaposition indéniable. En 1906, la pacifi cation est loin d’être achevée dans l’ouest forestier ivoirien10. Donc, le territoire n’est pas encore administrativement contrôlé. Par conséquent, une subdivision administrative comme le canton n’existe pas. Il est encore au stade de projet. L’anachronisme est, pour ainsi dire, fl agrant et démontre bien l’idée de juxtaposition ou de transposition d’une réalité étrangère au milieu.

Pour revenir à la situation des tenants du pouvoir, l’administrateur conclue que ces derniers, ne jouissent en réalité que d’une autorité nominale dont la conséquence peut s’ex- prime en termes d’absence d’autorité : «le pays se trouve livré à la pire anarchie »11.

En défi nitive, le groupe des tenants du pouvoir politique constitué des chefs de village et des chefs de « canton » et de leurs principaux collaborateurs que sont les griots ne représente, aux yeux de l’administrateur, rien de socialement cohérent qui mériterait d’être pris en compte comme élément de la civilisation humaine. Le tableau que l’auteur dresse du second groupe social qu’il a identifi é, en l’occurrence celui des dignitaires religieux composé de « féticheurs et de médecins », n’est guère plus reluisant. « Les féticheurs (dogonon) remplissent le rôle de prêtres et de sorciers.

Celui de prêtre est à peu près nul : ils se réclament d’une divinité…aussi imprécise…

n’exigeant ni prière ni sacrifi ces »12

9 ANCI, monographie des Diolas de Danané, 1906, p.29

10 Cf CHERIF M,L’ouest de la Côte-d’Ivoire(Haut-cavally)et la pénétration française 1896-1920,Thèse de 3è cyccle,Paris, 1973, 453p.

11 ANCI, monographie des Diolas de Danané, 1906, p.29 12 Idem, p.23

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En parlant de médecins, l’auteur fait peut-être allusion aux guérisseurs qui, dans les sociétés traditionnelles africaines, sont été initiés à la thérapie des plantes. Il souligne leur grand nombre mais affi rme que leur science était fort limitée et qu’elle arrivait diffi cilement à guérir les maux les plus bénins qui soient.

Enfi n, sur les cultivateurs, assimilés au peuple d’une façon générale, le regard dépréciatif de l’auteur n’a nullement varié. Pour lui, cultivateur est synonyme de « gens sans profession ». En témoigne l’extrait ci-après : «Les gens sans profession ou cultivateurs sont les plus nombreux ; ils s’occupent du déboisement de leurs terrains de cultures, de pêche et de chasse. Cela suffi t à leur activité essentiellement réduite.

Habitués dès le bas âge à la vie végétative, ils ne connaissent pas l’ennui»13 Ce tableau est assez expressif, tout comme tous ceux qui l’ont précédé. La dé- préciation des hommes autant que l’héritage culturel qu’ils incarnent s’observe au premier coup d’œil. Société anarchique, individus paresseux et insouciants ne maitri- sant strictement aucune science ni aucune technique. Tels sont les principaux clichés véhiculés qui achèvent de convaincre de la vision ethnocentrique des auteurs de ces monographies. Mais pouvait-il en être autrement ? Sinon comment se justifi erait alors l’entreprise coloniale ? En défi nitive, il convient de retenir que ces tableaux visaient moins à faire connaitre la société étudiée qu’à affi rmer la nécessité de l’entreprise coloniale. L’intérêt de l’étude des monographies des cercles est donc ailleurs et par- ticulièrement dans la mise en œuvre des objectifs économiques de la colonisation.

2.1- Les monographies des cercles comme instruments de vulgarisation des potentialités économiques

Comme document historique, c’est ici que réside véritablement l’intérêt de l’étude des monographies. Effet, c’est sous cet angle que l’historien peut, à notre sens, ap- précier au mieux la valeur des monographies des cercles. Les directives offi cielles indiquent clairement que les monographies doivent servir à la vulgarisation. « De semblables notices offriront l’avantage de faire mieux connaitre la valeur économique de nos territoires du monde colonial et du public métropolitain »14

Une analyse approfondie des prescriptions des autorités administratives centrales, permet d’emblée d’étayer cette affi rmation. En effet, sur les dix sections imposées par le gouverneur général dans ses recommandations relatives à la structure des monographies des cercles, le volume des chapitres se rapportant directement ou in- directement aux questions économiques est, de loin, le plus important. Par exemple, pour les chapitres ayant directement trait aux affaires économiques, on dénombre trois sections. A savoir les renseignements économiques, la main-d’œuvre et le com- merce. Concernant le chapitre des renseignements économiques, les informations exigées portent essentiellement sur les principales cultures d’exportation, leur nature, les superfi cies mises en valeur, les cultures indigènes, les pâturages, l’élevage du bétail d’alimentation, la nature et le nombre de bêtes, l’élevage des bêtes de trait, les carrières, mines et salines en exploitation et les industries indigènes. Les renseigne- ments sur la main-d’œuvre, quant à eux, sont orientés sur l’importance et la nature

13 Idem, p.24

14 ANCI,JOCI, novembre 1903, op-cit, p.5

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des bras valides dans les secteurs stratégiques tels que l’agriculture, l’élevage, la pêche et l’artisanat. Ce chapitre est censé également prendre en compte les salaires et la nature et la forme des contrats de louage.

Enfi n, le chapitre sur le commerce est consacré à la mise en évidence de l’im- portance et la nature du commerce en indiquant la part des échanges et du troc. Il fallait aussi s’intéresser à la circulation monétaire, aux principaux produits de vente avec leur prix moyen, aux principales marchandises d’achat avec leur prix moyen, aux principales marchandises d’échange, aux principales maisons de commerce et de comptoirs européens, à l’importance et à la nature de leurs transactions, aux principaux comptoirs indigènes, aux colporteurs et aux principaux marchés.

Les autres sections des monographies des cercles traitent indirectement des ques- tions d’ordre économique. Les renseignements géographiques, l’organisation politique, administrative et judiciaire, l’instruction publique ne sont pas neutres relativement aux objectifs économiques poursuivis. Les renseignements géographiques, par exemple, sont censés, selon ces monographies, permettre d’identifi er « les arbres et plantes utiles pour leur bois, leurs fi bres ou leurs fruits »15. Ils s’intéressent aussi à la faune terrestre, aérienne et aquatique ainsi que les voies de communication fl uviale.

Le constat, en défi nitive, est d’autant plus clair que la moitié des sections devant constituer la charpente des monographies des cercles a trait aux questions d’ordre économique. En réalité, cette exigence n’a jamais été dissimulée. Le gouverneur général Merlin l’a fortement recommandée en ces termes : «Je recommande tout spécialement à vos soins les chapitres concernant les renseignements économiques, la main-d’œuvre et le commerce »16

A la lumière de cette directive, que disent concrètement les monographies des cercles ?

2.3- Les monographies des cercles comme répertoire des richesses économiques

Comme répertoire des richesses économiques des régions sous tutelle coloniale, les monographies de cercles fournissent des renseignements très importants. Tou- tefois, l’on peut quelquefois émettre des réserves sur les estimations quantitatives comme en témoigne, par exemple, les observations du chef de bataillon Bordeaux17 relatives à la monographie de Man faite par le capitaine Laurent.

En effet, le chef de bataillon Bordeaux dénonçait dans ses remarques l’enthou- siasme un peu juvénile du capitaine Laurent concernant la nature du pays dan et sa richesse. Il incriminait ainsi la propension de l’auteur de la monographie à présenter la faune tant sauvage que domestique comme assez riche et diversifi ée. Alors qu’af- fi rmait-il cette faune était «d’une pauvreté excessive »18. Il ne remet cependant pas en cause l’existence d’une faune sauvage et domestique. La remarque se rapporte

15 ANCI,JOCI, novembre 1903, op-cit, p.5 16 Idem

17 Commandant militaire du cercle du Haut-cavally auquel est rattaché le poste de Man en 1911 18 Notes du chef de bataillon Bordeaux in monographie du cercle de Man, 1911, op.cit.

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donc exclusivement à la quantité. Et cette observation n’est pas la moindre des critiques concernant les monographies des cercles.

En fait, déterminer l’objectivité des données chiffrées est une des diffi cultés à surmonter dans l’exploitation des monographies. Au-delà, les renseignements fournis restent, d’un point de vue qualitatif, acceptables. Une confrontation avec les autres sources notamment les traditions orales laisse, dans la plupart des cas, apparaitre les mêmes informations. En guise d’illustration, le répertoire des richesses tel que présenté dans la monographie de Man faite par le capitaine Laurent parle notam- ment, en ce qui concerne le couvert végétal, d’une variété d’essences exploitables autant pour les matières oléagineuses qu’elles contiennent que pour leur utilité dans les domaines de l’ébénisterie et de la menuiserie. « Le muscadier, le doumouri, le kobi, le tama, le meiné et surtout le palmier »19 étaient quelques unes des essences parmi les plus répandues. Le palmier était, de loin, la plante oléagineuse la plus répandue. Et les témoignages oraux ne disent pas autre chose. On note également l’abondance des plantes à caoutchouc. «Les richesses naturelles du pays sont très variées et très importantes…plusieurs arbres ont de très bon bois utilisables pour les constructions, la menuiserie ou l’ébénisterie ; et d’autres très nombreuses peuvent donner des matières oléagineuses exportables…Les plantes à caoutchouc (sont) très répandues»20 .

La monographie du cercle de Touba est, sur la même question, tout aussi illus- trative. Les arbres pouvant servir à l’ébénisterie ou à la menuiserie y ont été égale- ment identifi és. Parmi ces derniers, on cite le caïlcédra, le vène, le linké et le guen21. D’autres essences peuvent être exploitées. C’est le cas du palmier raphia dont les feuilles servent à la confection des sacs, des hamacs et des cordes dans les sociétés locales. Les fi bres de « tambi »22 sont utilisées pour la construction des toitures.

Parmi les plantes oléagineuses fi gurent en bonne place le karité, le gobi et le fi nzan. De nombreuses autres plantes telles que le nélé, le ntaoa, le sousou sont réputées pour leurs fruits comestibles. Le nélé, par exemple, fournit le « soumbara », condiment utilisé comme arôme de cuisine. «Plusieurs arbres très communs produi- sent des graines contenant une forte proportion de matières grasses. Les principaux sont le karité qui donne le beurre végétal…le gobi ou arbre à savon et le fi nzan dont la graine fournit une huile d’alimentation très fi ne. Enfi n, la brousse renferme encore des arbres à fruits comestibles tels que le nélé qui fournit le soumbara, condiment très apprécié des indigènes, le ntaoa, le sousou, le touro, le gangourou et le kolo»23.

Comme on peut le remarquer, le regard de l’auteur est assez révélateur de l’intérêt qu’il porte aux ressources économiques naturelles. Ce regard s’intéresse aux moindres détails. Il prend en compte, au-delà des ressources qui pourraient in- téresser directement l’industrie métropolitaine, les produits pouvant servir localement.

La familiarité des termes empruntés aux langues locales est assez révélatrice de l’esprit des monographies : donner le maximum d’information afi n de facilité l’œuvre d’exploitation économique. En effet, tous les renseignements recueillis, qu’ils soient 19 ANCI, monographie de Man, op-cit,p.26

20 Idem

21 ANCI, monographie du cercle de Touba, 1911, op-cit 22 Idem

23 ANCI, monographie du cercle de Touba, 1911, op-cit

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de nature économique ou autre, ne visent qu’un seul objectif : facilité l’exploitation économique des régions en donnant aux acteurs chargés d’assurer cette mission les connaissances nécessaires au succès de leurs tâches. Le gouverneur général en était, pour le moins, très convaincu comme en témoignent les propos qui suivent:

«Aux fonctionnaires nouveaux venus, il évitera une longue période d’étude, des re- cherches souvent laborieuses et bien des écoles. Aux colons, il permettra d’acquérir rapidement l’expérience locale si nécessaire aux succès de leurs entreprises, en leur donnant des renseignements précis sur les richesses agricoles ou minérales du pays, les moyens de communication et de transport, la main-d’œuvre et les salaires»24.

Ces documents ont-ils atteint cet objectif ?

3- DE L’INFLUENCE DES MONOGRAPHIES DANS L’EXPLOITATION ECONOMIQUE DES REGIONS

Comment déterminer l’infl uence des monographies dans l’exploitation écono- mique des régions ? Comment mettre en rapport les actions d’exploitation sur le terrain et les informations diffusées par les monographies ? C’est une question bien embarrassante parce qu’une action peut avoir diverses sources de motivation. Et déterminer laquelle des sources a eu la plus grande infl uence est un exercice très diffi cile, et implique, de ce fait, d’aller au-delà des suppositions pour démontrer les liens objectifs entre l’action entreprise et le document diffusé. Une telle démarche n’est pas toujours évidente. Cependant, l’on s’y est essayé en procédant par une analyse comparative. Celle-ci met en relief la portée des monographies en prenant comme base de référence l’importance et la qualité des investissements coloniaux.

Bien entendu, le cadre de référence demeure l’ouest montagneux pour les raisons avancées un peu plus haut. Toutefois, l’on convient que cette analyse mérite d’être élargie pour plus de pertinence.

Deux principaux arguments servent de trame à cette analyse : les monographies dans la pacifi cation du pays et l’orientation des infrastructures d’exploitation écono- mique.

3.1- Une pacifi cation marquée par les suggestions économiques des monographies

La monographie des Diolas de Danané élaborée en 1906 est la première des monographies de l’ouest montagneux ivoirien. Elle a fait état, comme cela a déjà été souligné, des nombreuses potentialités économiques de la région. Elle fait état surtout de la présence d’un couvert végétal abondant qui regorge de nombreuses essences exploitables pour leur bois ou leurs fruits. Le colatier et le palmier alimentaient déjà un trafi c transfrontalier important de noix de cola et d’huile de palme. Mais, en 1906, le pays était loin d’avoir été totalement pacifi é. Il fallait donc s’y atteler en vue de profi ter, le plus tôt, des nombreuses richesses répertoriées.

La pacifi cation est mise en œuvre dès 1910. Le 3 juillet 1910, le gouverneur général Ponty décline, lui-même, la méthode à suivre. Celle-ci est reprise par le

24 ANCI, JOCI, novembre 1903, op-cit, p.5

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gouverneur Angoulvant en des termes très clairs : aller vite, profi ter de la présence dans la colonie d’effectifs importants venus réduire la résistance abbey25. En effet, l’objectif à court terme à en croire le gouverneur Angoulvant était de favoriser l’essor des entreprises commerciales françaises confrontées à la concurrence des maisons européennes installées au Libéria voisin. La pacifi cation de la région avait donc, pour ainsi dire, une haute portée économique nonobstant la volonté politique affi chée de réduire l’infl uence libérienne dans la région.

En fait, les maisons commerciales françaises telles que Dévès et Compagnie, la société commerciale du Soudan français, De Tessières et Garde installées aux limites septentrionales de la région notamment à Touba, Odienné et Maninian avaient du mal à étendre leurs activités au sud. S’intéressant presqu’exclusivement à l’achat du caoutchouc et de l’ivoire et à la vente de tissus, ces maisons françaises gagneraient plus à accéder directement à la zone de production du caoutchouc qu’à se contenter des services d’intermédiaires et de courir le risque d’être confrontées à des ruptures d’approvisionnement. Ce constat, relevé par la monographie de Touba en 1911, im- posa la nécessité de conquérir les zones forestières du sud. En 1913, les opérations militaires sont achevées. Commence alors la période de soumission qui prend fi n en 1921 avec le retour à l’administration civile du cercle de Man26.

L’administration coloniale a désormais les mains libres pour imprimer l’orientation qu’elle souhaite aux infrastructures d’exploitation économique.

3 .2 - L’orient at ion d es in fras truc tu res d’ex ploita tion économique

La construction des infrastructures d’exploitation économique est fonction des potentialités économiques reconnues à la région. Or toutes les monographies ont fait mention d’une prédisposition de l’ouest forestier ivoirien à de nombreuses activités économiques telles que l’agriculture, le commerce, l’élevage du fait de la qualité des sols, de la diversité du couvert végétal, de l’abondance des cours d’eau... En effet, c’est sans aucun doute cette remarque qui a amené les autorités à doter la région d’un certain nombre d’infrastructures dont notamment un service d’agriculture, une société de prévoyance agricole et une station agricole.

A titre d’exemple, la station agricole créée en 1929 avait pour principale mission de vulgariser la culture du caféier dans le massif montagneux de Man27. Elle devait s’attacher à élucider toutes les questions en rapport avec le milieu, l’utilisation de techniques culturales appropriées, la détection et l’éradication d’éventuels cas de ma- ladies. La station agricole de Man fi gurait au nombre des toutes premières institutions de développement agricole de la colonie après la station agricole de Bingerville et l’école de vulgarisation agricole de Soubré. En 1929, l’école de vulgarisation agricole

25 M CHERIF,L’ouest de la Côte-d’Ivoire (Haut-cavally) et la pénétration française 1896-1920, Paris, thèse de 3è cycle, 1973, p.346

26 , M CHERIF,L’ouest de la Côte-d’Ivoire (Haut-cavally) et la pénétration française 1896-1920, Op. Cit.

p.415

27 F B SOHI,Le commerce dans la région de Man 1896-1940, Abidjan, thèse de doctorat unique d’his- toire, 2007, p.170

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de Soubré reçut de Man douze élèves et une centaine d’autres venus de Sassandra, Gagnoa, Divo, Lakota, du cercle des Gouros, de Guiglo, de Daloa et de Tabou28.

Cependant, en quoi les monographies ont-elles déterminé la mise en place de ces structures ? Dans le cas de la région de Man, rien n’indique directement l’infl uence des monographies. L’on peut toutefois admettre une infl uence indirecte. Car, les monographies, toutes élaborées avant la mise en place de ces infrastructures ont attiré l’attention sur les perspectives agricoles de la région. Ce n’est donc pas une surprise qu’environ deux décennies après, l’administration mette en œuvre, d’une certaine façon, les suggestions, pour le moins, fort expressives des monographies.

Cette réalité transparaît dans un extrait de la monographie du cercle de Man écrite en 1911 par le capitaine : «La grande étendue de surfaces disponibles permettent l’introduction de cultures nouvelles…le cacao et le café libéria »29

Ces exemples qui indiquent l’infl uence des monographies dans l’exploitation économique des régions peuvent être multipliés. Ils constituent des éléments assez révélateurs de l’impact de ces documents dans l’entreprise coloniale française. Que retenir en défi nitive de l’étude des monographies ?

CONCLUSION

Les monographies des cercles sont et demeurent des sources importantes pour l’histoire des régions de la Côte-d’Ivoire. Elles le sont autant pour l’histoire coloniale que pour l’histoire précoloniale. En effet, pour cette dernière, les monographies en s’intéressant à l’organisation sociopolitique traditionnelle et à l’histoire de l’installation des peuples autochtones offrent des hypothèses de base à une histoire politique plus complète ; c’est-à-dire, à une histoire qui intègre harmonieusement les traces écrites laissées, dans la majeure partie des cas, par les Européens et les traditions orales indispensables à une connaissance objective des sociétés africaines. Le caractère ethnocentrique des récits des monographies devrait apparaitre donc, ici, non pas comme un handicap mais davantage comme une invite à la prise en compte des traditions orales dans l’historiographie africaine. Cette exigence est pour le chercheur qui s’intéresse à l’histoire des sociétés africaines plus qu’une nécessité.

Elle détermine également la nécessité d’une bonne documentation bibliographique se rapportant aux réalités sociologiques, anthropologiques et ethnographiques des espaces concernés.

Pour l’histoire coloniale, la matière à exploiter par le chercheur est très riche et variée. Les thèmes sont nombreux : la pacifi cation et ses méthodes, les travaux publics et infrastructures diverses, les outils ou les instruments d’exploitation économique, la mise en valeur économique et les stratégies utilisées, la main-d’œuvre, les acti- vités économiques, etc. Le point de vue de l’Européen comme sujet de l’entreprise coloniale y est largement diffusé. Dans cette perspective, les monographies peuvent constituer un document de référence pour le chercheur soucieux de comprendre les choix et les méthodes de l’administration coloniale. Les choix exprimant, ici, l’idéo- logie ou les idéologies à la base de l’action entreprise. Cependant, comme sources majeures de l’histoire coloniale, les monographies ne sont pas moins exemptes de 28 F B SOHI,Le commerce dans la région de Man 1896-1940, Op.Cit., p. 170

29 ANCI, monographie du cercle de Man, op-cit, p.26

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reproche. Les estimations chiffrées ou non doivent toujours passer aux cribles de la critique. Car une mauvaise connaissance du terrain ou une préoccupation inavouée, la quête de promotion notamment, peut conduire à des exagérations volontaires ou involontaires.

En clair, les monographies sont des sources indispensables à l’histoire régionale.

Toutefois, le chercheur qui les manipule doit toujours être vigilant pour les interpréter au mieux.

SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE 1- Sources

ANCI, monographie des Diolas de Danané, 1906

ANCI, monographie du cercle da Man, capitaine Laurent, 1911

ANCI, monographie de Man 17 S/D, monographie du cercle de Touba, 1911 ANCI, monographie des cercles du Haut-sassandra, commandant Lenoire, 1914

ANCI, monographie des cercles du Haut-sassandra, secteur de Daloa, capitaine Bellon, 1914

ANCI, JOCI, novembre 1903, p.3, « circulaire du gouverneur général p.i à messieurs les ad- ministrateurs et commandants de cercle et territoires de la Sénégambie-Niger »

ANCI, JOCI, 1911, « circulaire à messieurs les administrateurs commandants de cercle au sujet de la monographie des cercles » Bingerville, le 21février 1911

2- Bibliographie

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