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Demi-vecteurs et tenseurs
Bernard Kwal
To cite this version:
DEMI-VECTEURS ET TENSEURS Par BERNARD KWAL
Institut
Henri-Poincaré,
Paris.Sommaire. 2014 Les différentes grandeurs demi-vectorielles peuvent être classées en semi vecteurs d’Einstein et Meyer, spineurs de L. van der Waerden et bineurs Ces derniers, introduits par l’auteur
sont des grandeurs réelles à deux fois quatre composantes. Les relations qui existent entre les
semi-vec-teurs, les bineurs et les spineurs sont données, ainsi que leurs lois de transformation. On établit
égale-ment la connexion entre le champ demi-vectoriel et le champ de tenseurs d’univers qui en découle, et l’on montre en accord avec G. Mie, que ce dernier champ comprend 4 vecteurs, 3 tenseurs antisymétriques
gauches et 2 scalaires.
Depuis
l’avènement de la théoriequantique
de l’élec-tron deDirac,
laphysique théorique
s’est enrichie de nouvellesgrandeurs géométriques,
lesgrandeurs
demi-vectorielles,
qui
forment,
pour ainsidire,
l’infrastruc-ture du monde
phénoménal.
Inobservables en tant quegrandeurs physiques,
ce sont seulement lescombinai-sons bilinéaires de leurs
composantes
qui ont
la variance descomposantes
de tenseurs d’universordinaires,
auxquels
s’attachent desgrandeurs
physiques
obser-vables.
Etant donnée
l’importance
de cesobjets géométriques
nouveaux pour l’évolution de la
physique,
nous avonscru utile de résumer ici succinctement
quelques-unes
de nos recherches dans ce domaine et
qui
serontpeut-être de nature à faciliter la
compréhension
des travauxfondamentaux de B. L. van
der Waerden,
d’Einstein etMeyer,
de G. Mie et d autres.Semi-vecteurs d’Einstein et
Meyer
(~).
- Dansce
qui
suit,
nous nousplacerons
exclusivement danslpespace-temps
de relativitérestreinte,
danslequel
nouschoisirons comme référentiel un tétraèdre cartésien. Nous pouvons arriver par une voie très
simple
à la notion d’undemi-vecteur,
en dédoublant le groupe de Lorentz suivant leprocédé
d’Einstein etMeyer.
Soit
(A)
le groupe deLorentz,
défini par la substitu-tion :Considérons alors deux sous groupes
(B)
et(C)
iso-morphes
au groupe de Lorentz et définis par la relationsuivante :
Le groupe de Lorentz
(A)
est ainsi dédoublé en deux sous-groupes(B)
et(C) :
, , , ’B. "-.--",-,, r-." 1 - .
Si la transformation de Lorentz est
réelle,
les deux sous-transformations sontcomplexes
conjuguées.
Le semi-vecteur contra-variant de
première
espèce
est défini de la manière suivante :
et,
demême,
le semi-vecteur contrariant de secondeespèce :
En
supposant
que la transformation(A)
estréelle,
on a :
Il s’ensuit que le
conjugué complexe
d’unsemi-vec-teur contra-variant de
première espèce
est unsemi-vecteur contre-variant de seconde
espèce,
et inverse-ment.Demi-vecteur réel ou bineur. - La substitution
orthogonale
unimodulairequ’induitlegroupe
deLorentz dans lechamp
de vecteurs d’universpeut
êtreécrite,
comme l’a montré F. Klein
(-),
à l’aide del’algorithme
des
quaternions.
Soient e1, e2, e3 et eo les unités de base du
système
desquaternions
Toutquaternion A,
descomposantes
.4i,
A 3
et
A o,
s’écrit :et l’on définit en outre le
quaternion
adjoint 4 :
Du
point
de vuegéométrique,
lequaternion peut
êtreconsidéré comme
représentant
unpoint
dans un espaceà
quatre
dimensions.Considérons une relation entre trois
quaternions
Q’,
Q et S :
-Dans
l’espace
àquatre
dimensions cette transforma-tion linéairereprésente
une certainerotation,
qui
n’est pas laplus générale,
puisqu’elle
ne contient quequatre paramètres,
tandis que la rotation laplus
géné-rale en
exige
sept.
Introduisons donc un second
quaternion
detransfor-tion S’. La transformation linéaire
représente
également
une certaine rotation dansE4.
224
Pour obtenir la rotation la
plus générale,
onprendra
’le
produit
d’une substitution del’espèce
(7)
par unesubstitution de
l’espèce (7’).
On arrive ainsi à la célèbre formule deCayley,
qui
s’écrit :QI
-/S QS/.
(8)
’Pour obtenir la transformation
orthogonale
unimo-dulaire,
c’est-à-dire de déterminantégal
à1,
on écrirala relation
(8)
de la manière suivante :La formule
(8’)
peut
encore revêtir une formeremar-quable,
due à F. Klein.On va rendre rationnel le dénominateur de
(8’),
en,,posant
s~+s~+s~+~s’ô=~~+s2+.s‘3+~~.Clo>
Pour satisfaire cette condition nous allons introduire ,deux nouveaux
quaternions
C et D :‘La condition
(10)
devient :’Si l’on voulait
garder
invariante nonplus
l’expres--sion
V12+ v~~~ ~- Y~’ ~-- Vo2, mais l’expression
V22
+
Vz2-
Vo2,
dans ce cas il eut fallu modifier latrans-formation
(13)
et(13’)
de la manière suivante :;Le
quaternion
Vreprésente
un vecteur d’univers.Nous allons supposer
qu’il
est le résultat duproduit
de deux
quaternions complexes
ayant
la variance demi-vectorielle(3), (4) :
Le facteur i devant le
produit
BB dans est nécessaire pourque
possède
descomposantes
spa-tiales réelles.En
portant
(16)
dans(14),
on a :D’où,
onpeut
tirer :Les
grandeurs complexes
àquatre
composantes
X -- i Y
etX-i Y,
ne sont autres choses que lessemi-vecteurs d’Einstein et
Meyer.
Nous
désignerons
sous le nom de bineurl’objet
géométrique
formé par l’ensemble de huitcomposantes
Xi, Xz, X3,
X~, Yi ,
Y2, Y3, Y4.
Il nous faut doncdeman-der
quelles
sont le.s transformations que subissent cesgrandeurs
sous l’action du groupe de Lorentz ?Des
équations (1
on déduit les relationsquaternio-niennes :
ou,
explicitement :
-~ 1
Le bineur
possède
donc deux foisquatre
antisymé-225
trique
gauche
enpossède
deux fois trois. Lesemi-+
-vecteur
correspond
à la combinaison A+
i A-
(E - champ électrique, H -
champ
magnétique).
L’analogie
sepoursuit
encoreplus
loin,
lorsqu’on
envisage
leséquations
différentielles lesplus
simples
auxquelles
obéissent lescomposantes
du bineur.Spineurs
(~).
- Lesspineurs
sont desgrandeurs
géométriques
à deuxcomposantes,
définies par la substitution linéaire unimodulaire dans un espacevectoriel
complexe
à deux dimensions :bi
étant
leconjugué complexe
deb1.
Les
spineurs
peuvent
être considérés comme certaines combinaisonscomplexes
descomposantes
du bineur(ou
comme combinaisons linéaires descomposantes
du
semi-vecteur),
combinaisonsqui,
sous l’action du groupe deLorentz,
se transforment comme des êtresgéométriques
à deuxcomposantes
et à deux seule-ment.Par
multiplication
onparvient
t ausystème
suivantde 16 matrices réelles : .
A l’aide d’une matrice à 4
lignes
et à 4colonne
extraite du tableauprécédent,
onpeut
former unema-trice à 8
lignes
et à 8colonnes,
enrépétant
deux fois la matriceenvisagée
lelong
d’unediagonale (principale
ou
opposée
à laprincipale).
. Ce
sont,
parexemple,
les combinaisons suivante :i
qui
satisfont aux relations(~3),
si l’on pose :Champ
demi-vectoriel etchamp
de tenseursd’univers. - Nous allons maintenant établir les
j relations
qui
existent entre lechamp
de tenseurs dansl’espace-temps
et lechamp
demi-vectorielsous-jacent.
Cettecorrespondance
nepeut
être établie que si l’onpart
desgrandeurs
demi-vectoriellesqui possèdent
quatre
composantes. Aussi, lorsqu’il s’agit des spineurs,
est-il nécessaire
d’envisager
unchamp
de deuxspineurs,
’
comme base du
champ
tensoriel dansl’espace-temps.
Pour construire les formes bilinéaires
cherchées,
ilnous faut définir des
systèmes
de matrices. Nous endéfinirons
plusieurs,
les unscomposés
de matrices, à 4
lignes
et à 4colonnes,
les autres à 8lignes
et à 8>
colonnes.
Les matrices les
plus simples
à 4lignes
et à 4colonnes s’obtiennent de la
représentation
matricielle du groupe dequaternions, qui
estidentique
d’ailleursau groupe de Lorentz
(4),
(7), (8).
Cettereprésentation
s’obtient à l’aide des 6 matrices suivantes :
Cela
étant,
nous pouvons écrire 36 formesbiliné-nairex,
en considérant que les 8composantes
du bineurforment une matrice à une colonne. En tenant
compte
de la variance
relativiste,
parmi
ces 36formes,
on doitdistinguer
des groupescorrespondant
aux 4 vecteursd’univers,
3 tenseursantisymétriques gauches
et 2 scalaires(6), (’) :
226
Avec les notations habituelles de la théorie de
Dirac,
nous pouvons écrire les
expressions
précédentes,
enintroduisant des matrices hermitiennes à 8
lignes
et à 8 colonnes formées àpartir
des matrices de Dirac ;(1 ,(12, a3 et et, en
consiùérulllles
composantes
due lafonction d’onde deDirac
’fI’ ’f2’ +~, ’~. ’~!*~ ~i"~~~
~~ 3~~ ~~4.~,
comme formant une matrice à une seule colonne :
Etant donné
qu’à
la fonctiond’onde ~
de Dirac estassocié ainsi le
champ
multitensoriel,
il est nécessaire d’en tenircompte
et dedégager
lesconséquences
phy-siques
qui
endécoulent(6).
Ce que nous nous proposonsde faire ultérieurement.
-,Nous tenons à
-exprimer
à M. Louis deBroglie
toutenotre
reconnaissance
pour l’intérêtqu’il
apris
à cetravail.
, Manuscrit reçu le 18 mars 1936.
BIBLIOGRAPHIE
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Sitzungsber.
Preuss Akad. derWiss., 1932, 522-550. - (2) KLEIN F.
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