HAL Id: jpa-00233346
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00233346
Submitted on 1 Jan 1935
HAL is a multi-disciplinary open access
archive for the deposit and dissemination of
sci-entific research documents, whether they are
pub-lished or not. The documents may come from
teaching and research institutions in France or
abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est
destinée au dépôt et à la diffusion de documents
scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,
émanant des établissements d’enseignement et de
recherche français ou étrangers, des laboratoires
publics ou privés.
Sur la création artificielle d’éléments appartenant a une
famille radioactive inconnue, lors de l’irradiation du
thorium par les neutrons
Irène Curie, Hans von Alba, Pierre Preiswerk
To cite this version:
LE
JOURNAL DE
PHYSIQUE
ET
LE RADIUM
SUR LA
CRÉATION
ARTIFICIELLED’ÉLÉMENTS
APPARTENANT A UNE FAMILLERADIOACTIVE
INCONNUE,
LORS DE L’IRRADIATION DU THORIUM PAR LES NEUTRONSPar Mme IRÈNE
CURIE,
M. HANS von ALBAN Jun. et M. PIERRE PREISWERK.Sommaire. 2014 Dans le thorium irradié par les neutrons, on a mis en évidence et identifié chimique-ment cinq radioéléments artificiels (dont deux n’avaient pas encore été signalés). Leurs périodes sont
environ 1 min., 2,5 min, 12 min, 25 min, 3,5 h et leurs espèces chimiques respectivement celles de Ra,
Pa, Ac, Th, Ac.
On a pu extraire le corps de période 2,5 min reformé dans le corps de période 25 min après une
purification préalable, démontrant ainsi pour la première fois d’une façon certaine la production artifi-cielle de deux radioéléments dérivant l’un de l’autre.
De ces cinq radioéléments, quatre doivent avoir des poids atomiques de la forme 4 n + 1 (n étant un
nombre entier) : deux d’entre eux pourraient faire partie d’une quatrième famille radioactive naturelle et les deux autres donneraient par leur destruction un corps de cette famille.
Des expériences faites en vue de rechercher la quatrième famille radioactive naturelle ont donné un
résultat négatif.
SÉRIE
VII.
TOME VI.
I~Ï°9.
SEPTEMBRE.1935.
On sait que les corps radioactifs naturels se
groupent
en trois familles dont les éléments dérivent les uns desautres,
soit par émission d’uneparticule
a de masse4,
soit par émission d’une
particule ~
dont la masse estnégligeable ; n
étant un nombreentier,
lespoids
ato-miques
des radioéléments de ces trois séries sont des nombres de la forme 4 n pour la famille duthorium,
4 n
-)- 2
pour celle duradium, 4 n
+
3 pour celle de l’actinium. Ilpourrait
exister unequatrième
famille dont les élements auraient despoids atomiques
de la forme 4n+
1,
mais on ne l’a pas observéejusqu’ici
dans la nature.
On
prévoit
que des élémentsappartenant
à cette famillepeuvent
être créés lors de l’irradiation du tho-rium par les neutrons. Nous avonsentrepris
de lesmettre en évidence.
Ces
expériences
sont renduesparticulièrement
diffi-ciles par laprésence
inévitable deradiothorium,
iso-tope
duthorium,
dans le thoriumpurifié.
Il en résulte que le thorium ~’ et ledépôt
actif se reformentrapide-ment rendant
impossible
l’étude de la radioactivité artificielle sur du thoriumqui
n’est pasquotidienne-ment
purifié.
Conditions
expérimentales. -
Onutilise,
pour déceler lesrayons ~
émis par desradioéléments,
uncompteur
deGeiger-Müller
en aluminiummince,
d’épaisseur
0,2mm
environ,
de ~ cm de diamètre et 7 cm delong.
La source de neutrons était en
général
uneampoule
de 200 à 700 millicuries de
radon,
contenant dugluci-nium. Dans
quelques expériences
on a utilisé uneam-poule
de radon contenant du bore.On utilise du thorium extrait de son minerai en 1931.
Privé,
à cetteépoque,
de sonmésothorium,
cetho-rium ne doit contenir que 40 pour 100 environ de la
quantité
de radiothoriumqui correspondrait
àl’équi-libre radioactif.
Avant les
expériences
le thorium subit la série sui-vante depurifications :
Addition de
Ba ;
précipitation
de Ba par SOIH2.Addition de Pb
et Bi; précipitation
de Pb et Bi parH2S.
Addition de La.
Précipitation
de Th par H202.Cette série de
purifications
est effectuée deux fois la veille desexpériences
et une fois lejour
même.On
peut
calcinerl’hydrate
de thoriumpurifié
et,
irradier
l’oxyde
ainsi obtenu. Toutefois comme il est’
pratiquement impossible
de remettrel’oxyde
de tho-rium ensolution,
dans toutes lesexpériences
compor-tant un traitement
chimique,
on estobligé
detrans-former
l’hydrate
en nitrate ou en chlorure de thorium que l’on doitévaporer
à sec avant de l’irradier. C’est encore une circonstance très fâcheuse car laperte
deLI JOURNAL DE PHYSIQUE ET LI RADIUM. 2013 SÉRIE Vil. - T. VI. ~= N° 9. - SEPTEMBRE 193ài 24%
362
temps
due àl’évaporation
est assez considérable et les dérivés du radiothorium se reformentpendant
cetemps.
Il estimpossible
d’irradier le thorium enso-lution,
les conditionsd’angle
solide étant partrop
défa-vorables(1).
Pour la
séparation chimique
des corps depériode
courte on aemployé
le thorium sous forme dechlorure,
parce que ce sel se dissout
plus rapidement
que le nitrate.Quand
on veut réaliser des conditions d’irradiation bien définies ettoujours
comparables,
ondispose
l’oxyde
de thorium dans une cuvetteallongée (1cm
X 3
cm)
formée d’un cadre de carton bakélisé surle-quel
est collée une feuille decellophane
mince. Cettecuvette est
placée
immédiatement au-dessus desam-poules
de(Rn +
Be) puis
on latransporte
sur lecomp-teur. Le carton bakélisé et la
cellophane
ont étéchoisis parce
qu’ils
ne manifestent aucuneradioacti-vité artificielle.
Dans ces
conditions,
qui
ont été celles d’ungrand
nombre
d’irradiations,
200 mg de thorium avec sondépôt
actif donnent environ 400 coups par minute dans lecompteur ;
le thoriumpurifié
donne engénéral
2 à 3 coups par
minute ;
unjour
après
sapurification
ilen donne environ 50. L’activité initiale de la même
quantité
de thorium irradiépouvait
atteindrequelques
centaines de coups par minute.Résultats
expérimentaux
(2).
- De nombreusescourbes de décroissance du thorium irradié ont été tracées pour des
temps
d’irradiation variant de i min à unenuit,
enprésence
ou en l’absence deparaffine
auvoisinage
du thorium et de la source de neutrons. Ces courbes sont trèscomplexes ;
leuranalyse
a montrél’existence de trois
radioéléments,
depériodes
environ 1min,
25min,
3 h1/2
avec indication d’une ou deuxpériodes
intermédiaires entre les deuxpremières.
Lesexpériences accompagnées
deséparation chimique
ontpermis
de mettre en évidence un corps depériode
10à 15 min
(environ
12 min enmoyenne)
et un autre depériode
2,5
min. Cette dernièrepériode,
ainsi que nousle verrons
plus
loin,
nepouvait
pas être mesuréedirec-tement dans les courbes de
désactivation,
car elle seforme dans le radioélément de
période
25min,
maisson existence
explique
trèsprobablement
les difficultésrencontrées dans
l’interprétation
des courbes relativesaux irradiations courtes.
Pour faciliter la rédaction nous
désignerons
ces radio-élémentspar les
notationsR (1 min),
R(25 min),
etc.(3) .
Laprésence
deparaffine
autour de la source deneutrons
augmente
la,production
deR (25 min)
lais-(1) C’est sans doute la raison pour laquelle E. FÂYN, E. Kkit ~.MICHA1LOWA et RONA, Aaturiviss., 1935, 23, 391, n’ont pas observé d’effet en irradiant du thorium.
(2) IRÈNE CURIE, HANS V. HALBAN ’L1D. et PtERRE PREISWERK. C. R. 4935, 200, p. 1841 et p. 2079.
(3) Les éléments R (1 min.), R (25 min.) et R (12 min.) ont
été observés indépendemment par d’autres auteurs, comme on
le verra plus loin.
sant constante celle de R
(1 min),
R(12
min),
R(3,5
h),
ce
qui
indique
que lepremier
de ces corps estproduit
par les neutrons lents.
Toutefois si on irradie avec une source de
(Rn
+
B)
qui produit
des neutronsplus
lents en moyenne que ceux de(Rn
+
Be)
le corps R(25 min)
estdésavantagé
parrapport
auxautres ;
d’ordinaire les corpsqui
su-bissent l’effet
paraffine
sontavantagés
parrapport
aux autres par
l’emploi
de(Rn
+B)
au lieu de(Rn
+
Be).
Cettesingularité pourrait
tenir àl’absorp-tion dans le bore de
l’ampoule
elle-même des neutronsles
plus
favorables à laproduction
de R(25 min);
unemince couche de bore
interposée
entre uneampoule
de
(Rn
+
Be)
et le thorium diminue un peu lapro-duction de R
(25
min) ;
mais cet effetparait
trop
faible pourexpliquer
l’anomalie. Onpeut
penser inverse-ment que c’est laproduction
des autres corpsqui
estavantagée
parl’emploi
des neutrons de(Rn
+
13),
grâce
à l’existence de vitesses favorables correspon-dant à des niveaux de résonance.Cette discussion
porte
naturellement sur laproduc-tion relative des différents corps : pour
tous,
l’intensitéest
plus
faible avec(Rn
+
B)
au lieu de(Rn +
Be),
à
quantité
de radonégale.
Nous exposerons ici le détail des identifications
chi-miques
dans l’ordre où elles ont été effectuées. Dans lesexpériences
sur lespériodes
courtes,
où les irradia-tions sont courteségalement,
onpeut
sedispenser
deprocéder
à despurifications
pour éliminer le ThX +
dépôt
actif formépendant
l’irradiation.Période de 25 min : On
ajoute
au thorium irradiéde
petites quantités
deBa, La, Pb, Bi,
et onprécipite
le thorium à chaud par l’eau
oxygénée.
Dans cescon-ditions,
seul le thorium et sesisotopes
doiventpréci-piter ;
les éléments de nombreatomique
voisin et les corps dudépôt
actif restent en solution. On calcinel’hydrate
de thoriumprécipité
et on leplace
sur lecompteur.
On constate que seul le corps depériode
de 25 min est entraîné par le thorium.En effectuant coup sur coup deux
précipitations
de Th par H20~(durée
de 15 min entre la fin d’irradiationet le début des
mesures),
on obtient une courbe de décroissance trèsexponentielle permettant
une bonne détermination de lapériode.
Le corps R
(25
min)
est donc unisotope
duthorium,
ainsi que le faisait
prévoir
le fait que saproduction
estaugmentée
enprésence
deparaffine.
Période de
3,5
heures: On irradiaitpendant
unenuit. Durant ce
temps,
le Th X et sondépôt
actifs’ac-cumulent en
quantité
assezimportante.
Le thorium irradié
(4
grammes)
est dissout et addi-tionné de nitrate dePb,
Bi, La,
U(100
mg dechaque).
Onprécipite
Pb et Bi parHIS,
puis
le thorium parH~02. On
évapore
le filtrat à trèspetit
volume et onprécipite
Ba par HCl concentré. Onprécipite
ensuite La et U par NH3 afin depouvoir
remettre en solutionpré-cipitant
La par l’acidefluorhydrique,
puis
onprécipite
de nouveau U par
l’ammoniaque.
Cette succession
d’opérations
prenait
4,0 à 60 min. On mesurait aucompteur
l’ac(ivité de toutes lesportions
séparées
et on lescomparait
avec l’activité despréci-pités
obtenus en effectuant la même séried’opéralions
avec du thorium non irradié
purifié
en mêmetemps
que la
portion
utilisée pour l’irradiation.R
(11,5 h)
aaccompagné
le lanthane dans lessépara-tions
chimiques.
Une autre
expérience
a montré que lephosphate
de zirconiumprécipité
dans la solution de thorium irradiéen milieu fortement
chlorhydrique,
mesuré 15 minutesaprès
la fin del’irradiation,
se montre inactif. Il ne seforme donc aucun radioélément de
période
>
5 min environayant
lespropriétés
duprotactinium.
Le corps R
(3,5 h)
a donc lespropriétés
d’unisotope
de l’actinium.
La
période
de cet élément n’est pas déterminée avecprécision
en raison de lagêne apportée
par ledépôt
actif du thorium.Période de 12 nlinutes : Le sel de thorium
(~~
g)
irradiépendant
20 à 30min,
est dissout et additionné de nitrates deBa, Zr,
La(100
mg dechaque).
Onpré-cipite
Th parHtO’,
unfiltre,
onprécipite
La par on filtre et on le met sur lecompteur.
On a pueffec-tuer ces
opérations
en 3 minutes(entre
la fin de l’irra-diation et le début desmesures).
Le
précipité
entraîne un radioélément depériode
10 à 15 min(nous
admettrons 12 min enmoyenne) ;
on nepeut
déterminer cettepériode
avecprécision
àcause d’une activité sensiblement constante et assez
importante
entraînée en mêmetemps,
activité que nousattribuons
principalement
audépôt
actif encorepré-sent dans le thorium et concentré dans ce
précipité.
Nous avons
déjà
vuqu’il
ne se forme pas de corpsde
période
~ 5 minisotope
de Pa. R(12 min)
est trèsprobablement
encore unisotope
de l’actinium.Période 1 minute : On met en solution le Th comme
précédemment.
Onprécipile
La, Zr,
Th par NH3 enexcès. On filtre. On
précipite
Ba parSO’H’,
on filtreet on le met sur le
compteur.
On a réussi à effectuer cesopérations
en 2 minutes. Leprécipité
de Ba entraîneR
(1 min) qui
doit être unisotope
du radium.Extraction d’un radioélément de
période
2, [j
min : Dans la solution de thorium irradié, onprécipite
Zr par l’acidephosphorique
en milieu fortementchlorhy-drique (durée
del’opération,
3min).
Leprécipité
entraîne une activité depériode
environ2,5
minutes,
qui
doitappartenir
à unisotope
duprotactinium.
Onpeut
montrer que R(2,5
min)
dérive d’unisotope
du ihorium. Pourcela,
on irradie le thoriumpendant
uneheure,
on le met en solution avec un peu de Ba etLa,
et onprécipite
Th par H‘’02. On redissoutl’hydrate
de Th dans HCI à 20 pour 100 et on
ajoute
à la solutionun peu de Zr. On
précipite
par l’acidephosphorique.
Le
précipité,
mis sur lecompteur
3 minutesaprès
saprécipitation,
a entraîné R(2,5
min).
La
précipitation
par l’acidephosphorique ayant
été faite 15 minutesaprès
la fin del’irradiation,
onpeut
être certain que R
(2,5 min)
n’a pas étéproduit
directement par les neutrons : Il s’est accumulé dans le thorium
après
lapurification
par HIOI.Par
conséquent
le corps R(2,5
min),
isotope
duprotactinium,
dérive d’unisotope
duthorium,
doncsans doute de R
Identité des radioéléments formés. - Le corps R
(25 min), isotope
duthorium,
doit être formé parsimple
capture
du neutron :De cet
élément,
émetteur derayons
dérive uniso-tope
duprotactinium.
Ce doit être R(2,5
min)
pourlequel
il a été montréprécisément
qu’il
estisotope
de Pa et dérive d’unisotope
de Th.Le corps R
( 1
min),
isotope
duradium,
estproba-blement formé par
capture
du neutron etexpulsion
d’une
particule
a selon la formule :Ce corps doit donner par émission d’un
rayon
undérivé
isotope
de l’actinium : -.Mais un autre
isotope
de l’actiniumpeut
être formédirectement à
partir
duthorium,
parcapture
d’un neutron etexpulsion
d’unproton
selon la formule :Entre les 2 corps que nous avons identifiés çomme
isotopes
del’actinium,
R(3,5
h),et
R(12 min)
nous ne savons paslequel
dérive de R(1 min)
etlequel
est formé directement dans le thorium.Il est relativement facile de prouver la filiation dans le cas d’un corps de
période
courtequi
dérive d’un corps depériode longue,
mais dans le cas inverse c’estextrêmement
difficile,
surtout enprésence
d’unmé-lange complexe
de matières radioactives.Sans
pouvoir
conclure pour lemoment,
nous consi-dérons commeplus probable
que c’est R(3,5 h) qui
dérive de R
(1
min)
pour les raisons suivantes :1. En l’absence d’autres données il est raisonnable de supposer que
l’isotope
émetteur derayons ~
leplus
instable est aussi leplus
lourd.23 2R
aurait donc lapériode
12 minet 2 )9R
celle de3,5
h.2. L’intensité limite de R
{t~ min)
paraît
bien faible pour un corps dérivé de R(1 min)
dont l’intensité estassez
grande.
364
En ce
qui
concerne lastabilité,
une inversion esttou-jours possible;
d’autrepart
l’intensitédépend
de lapénétration
desrayonnements,
laquelle
n’a pas étéétudiée.
Remarquons
que le mode deproduction
de R(1
min)
parcapture
du neutron etexpulsion
d’un rayon an’est pas d’ordinaire observé dans les radioactivités
artificielles
produites
par les neutrons sur les éléments depoids
atomique
élevé Onpeut
penser que cepro-cessus est facilité
quand
ils’agit
d’un corpsqui
émetspontanément
des rayons a.Pendant que nos
expériences
étaient en coursquel-ques résultats sur le même
sujet
ont étépubliés
par d’autres auteurs.Amaldi,
etc.(1),
ont observé le corps R(45 min)
et l’ont identifiéchimiquement
commeisotope
du tho-rium : ils lui attribuent aussi lepoids atomique
233. Hahn et Meitner($)
ont observé(sans
identificationchimique)
deux radioéléments depériode
1 min et 10 à 12min;
par des courbes faites avec destemps
diffé-rents d’irradiation ilspensent
pouvoir
conclure que le second corps dérive dupremier;
le second R(12 min)
serait alorsl’isotope
de l’actinium depoids
229. Il nenous semble pas que la filiation
puisse
êtreprouvée
par ceprocédé
en raison des difficultésexpérimen-tales.
à nouvelle famille radioactive. - Parmi les
cinq
radioéléments que nous avons mis en évidence dans le thoriumirradié,
unseul,
l’un des deuxisoto-pes de
l’actinium,
doit redonner par émission d’unrayon ~
un élément radioactif connu, le thorium.Les
quatre
autres,
dont lespoids
atomiques
sont de la forme 4 n+
1 nepeuvent
donner par leurdes-truction aucun corps d’une des familles connues, si les
particules
émisesspontanément
sont cellesqui
ont été observéesjusqu’ici
dans les émissions radioactives :rayons ~,
rayons a,positons
(ces
derniers du resten’ont été observés
jusqu’ici
qu’avec
des radioélémentslégers).
Le corps
232R
(12
min ou3, ~
h)
donne par sa des-truction un élément de la famille duthorium,
mais cen’est pas un corps de elle famille. De même un
radio-(1) E. AMALDI, 0. D’AGOSTINO, E. FERMI, B. PONTECORVO, F. RASETTI et F. SEGRÉ. Ricerca
Sientifica,
1935, 1, p. 1.(1) 0. HAHN et L. MEITNER. 1935, 23, 320.
élément de
poids atomique
--~
1 ne fait pasforcé-ment
partie
de laquatrième
familleradioactive,
si celle-ci existe en faibleproportion
dans la nature.La seule
composition
vraisemblable pour la qua-trième famille est la suivante :composition
tout à fait semblable à celle de la familleuranium-radium,
où les corps R(25 min)
et R(2,5 min)
correspondraient
àUX,
etUX2.
Lespremiers
corps émetteurs de rayons a doivent avoir une vielongue,
comme dans les autres familles.
Les corps
2~~ R
et ne feraient paspartie
de la fa-millenaturelle,
mais leur dérivé en feraitpartie
Recherche de la
quatrième
famille radioac-tive. - Si cette famille existe dans lanature,
il estdonc vraisemblable
qu’elle
dérive d’unisotope
rare del’uranium,
depoids
atomique
237,
dont R(25
min)
serait le dérivé direct. L’uraniumpurifié
devrait doncproduire
en mêmetemps
queUX,
etUX2
une faibleproportion
de R(25 min)
+
R(2,5 min).
En
extrayant
lesisotopes
du thorium formés dans Upurifié
au bout d’untemps
d’accumulationcourt,
unquart
d’heure parexemple,
on réalise des conditions très favorables à l’observation de ces éléments à viecourte,
s’il s’en forme.On
prend
300 g de nitrate d’urane bienpurifié
et débarrassé de UX. Onajoute
unepetite quantité
de Thpurifié
et onprécipite
par HF. Cetteopération
estrépétée plusieurs
fois à intervalles de 15 ou 30 min eton mesure le thorium
précipité.
L’activité entraînéene varie pas
appréciablement
en une heure et doit être attribuée à UX. Iln’y
a aucune indication de lapré-sence de R
(25
min).
Le
rapport
despériodes
deUX,
et R(25
min)
est environ f ~00, On aurait pu mettre certainement enévidence R
(25 min)
si un dixième de l’activité mesurée lui avait été attribuable. Nous manquons derensei-gnements
sur l’efficacité relative des diversrayonne-ments