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pile atomique
J. Weill
To cite this version:
BIBLIOGRAPHIE.
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APPAREILLAGE POUR LA MESURE DE LA
RÉACTIVITÉ
DANS UNE PILEATOMIQUE
Par J. WEILL. Commissariat à
l’Énergie
atomique,Division des Constructions électriques,
Centre d’Études Nucléaires de Saclay.
Sommaire. 2014 On décrit ici trois
procédés ayant fait l’objet d’expériences pour la mesure de la
réactivité dans une pile atomique.
Le premier de ces procédés, déjà connu, consiste à mesurer la puissance de la pile par l’intermédiaire
d’un amplificateur logarithmique, puis de prendre la dérivée du logarithme de la puissance.
Les deux autres procédés expérimentaux sont basés sur la recherche du quotient entre la dérivée
de la puissance et la puissance elle-même. Les deux méthodes employées sont les suivantes : a. Formation sur un tube oscilloscopique d’une droite résultant de l’envoi sur les plaques de déflexion verticale du tube, d’une tension alternative proportionnelle à
dP/dt
et sur les plaques de déflexion horizon-tales, d’une tension alternative proportionnelle à P et en phase avec la première. La tangente del’angle de la droite avec l’horizontale est ainsi proportionnelle à la réactivité.
b, Utilisation d’un potentiomètre enregistreur automatique fonctionnant en quotientmètre. Ce dernier
procédé est utilisé au tableau de contrôle de la pile atomique de Saclay.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM. TOME 14, FÉVRIER
Mesure de la réactivité dans une
pile
ato-mique. -
La mesure de la réactivité dans unepile
atomique
permet
deprévoir,
àchaque
instant,
l’évolution de la
puissance
de lapile;
ellepermet
d’assurer une sécuritéqui
provoque l’arrêt de lapile
ou la stabilisation de lapuissance
qu’elle
fournit;
elle
permet,
parailleurs,
d’étudier l’influence surla réactivité d’un certain nombre de
facteurs,
parmi lesquels
nous citerons latempérature
et lechargement
de lapile
enisotopes.
La
pile,
abandonnée àelle-même,
évolue suivantune loi
exponentielle
de la formeoù k,
l’exposant
del’exponentielle,
est de la formem est
appelé
le coefficient dereproduction
des neutrons, T, la vie moyenne des neutronsthermiques
produisant
des fissions dans lapile
et r laréactivité,
généralement
exprimée
en p. c. m.(pour
centmille).
Pour une
pile
divergente,
on a r > o(régime
surcritique);
Pour une
pile
depuissance
constante, r = o(régime critique);
.Pour une
pile
convergente,
r o(régime
sub-critique).
Pour une
pile
à eaulourde,
la loiest suffisamment bien vérifiée si l’on
adopte
pour zla valeur de 10-1 s, cette valeur tient
compte
deseffets dus à la
présence
dans lapile
de neutronsretardés.
La mesure de la réactivité
peut
donc se ramener à la mesure dek,
le facteur del’exponentielle.
Nous poserons une fois pour toutesLa réactivité r
représente
donc,
enfait,
la dérivéelogarithmique
de lapuissance,
soitPour mesurer la
réactivité,
on pourrad’après (l.)
prendre
lelogarithme
de lapuissance,
puis
sa dérivéepar
rapport
autemps,
procédé
déjà
décrit parplu-sieurs auteurs
[1]
et surlequel
nous donneronsquelques précisions,
ou,d’après (2),
diviser la dérivéede la
puissance
par lapuissance
elle-même,
méthodeque nous avons utilisée comme base de deux
procédés
que nous décrivons ici. Le second de ces
procédés
aété
employé
pour le contrôle de lapile
à eau lourdede
Saclay.
A. Méthode de
l’amplificateur
logarithmique.
-- La
puissance
de lapile
est mesurée à l’aide d’une chambre d’ionisationqui
fournit un courantqui
Fig. i. - Schéma de
principe
du dispositif à amplificateur logarithmique.
lui est
proportionnel.
Dans le casqui
nousinté-resse, cette chambre est suivie d’un
amplificateur
logarithmique
tel,
que la tension de sortie de cetamplificateur
soittoujours
proportionnelle
auloga-rithme du courant de la
chambre,
donc auloga-ritltme de la
puissance
de lapile.
Cedispositif
estsuivi d’un circuit
comprenant
unecapacité
et ungalvanomètre
suivant lafigure
i.Si j
est le facteur deproportionnalité
entre lecourant de la chambre et la
puissance
de lapile,
on
peut
écrireLa tension de sortie de
l’amplificateur
estoù K est une constante de
l’amplificateur.
Soit,
parailleurs,
rg la résistance interne dugal-vanomètre et C la
capacité
dedérivation,
on auraoù
Ye
est la tension aux bornes de lacapacité;
on a
donc
dont la solution est
où A est une constante
d’intégration.
En choisissant
Crg
faible devant letemps
det
mesure, le terme transitoire A e C’°6
disparaît
rapidement
et l’on aLe courant traversant le
galvanomètre
sera(Fou
ou l’on
’voit
que ig
est directement propoi tionnel à la réactivité 1.L’amplificateur
logarithmique
utilisé doit couvrirune
grande
gamme de mesure. Nous utilisons icil’amplificateur
à diodes[2] qui
donne uneréponse
logarithmique
pouvant
couvrir selon les diodesemployées
une gamme de courant de 10-14 à1 o-s A,
avec une gamme de six
puissances
de dix pour unemême diode
(fig. 2).
14e facteur K reste
toujours
sensiblementégal
à 0/2cl,
quel
que soit letype
de diodeemployé.
()n choisira unecapacité
très bien isolée et degrande
valeur,
afin queig
soit aussigrand
quepossible,
mais telle queCrg
reste faible devant leFig. 2. - Caractéristiques logarithmiques de diodes.
(Voir J. Phys. Rad., 1951, 12, 144.)
temps
de mesure. A titred’exemple,
avec ungalva-nomètre de résistance interne rg == 1000 Q et
C = 5oo
pF’,
on aura pour r = i p. c. m.,Cette méthode donne de bons résultats.
Signalons
cependant
qu’elle
ne seprête
directement,
ni àl’installation d’un circuit de sécurité donnant un
signal
de déclenchement en cas d’excès deréac-tivité,
ni àl’enregistrement (sauf
enregistrements
photographique
peu commode àemployer).
Il convient de luiadjoindre
unenregistreur
trèssensible, comportant
lui-même unamplificateur
àcourant continu ou à
découpeur
surlequel
il seraFig. 3. - Échelle de lecture sur le tube oscilloscopiquc. Cette échelle est gravée sur un disque de plexiglass placé devant le tube.
B. Méthode
oscilloscopique.
Principe.
2013 Lesgrandeurs
dp
et P obtenuesélectriquement
sontdt
Fig. 4. -
Figure de Lissajoux forinée sur le tube oscilloscopique.
Fig. 5. - Schéma de principe du
dispositif à amplificateur
découpeur et tube oscilloscopique.
Fig. 6. - Schéma
transformées en tension alternative
d’amplitude
proportionnelle
à lagrandeur
considérée par undécoupeur
électronique.
Les deux tensions alter-natives ainsiobtenues,
convenablementampli-fiées,
maintenues enphase
etsinusoïdales,
sontappliquées
l’une sur lesplaques
de déflexionverti-cales,
l’autre sur lesplaques
de déflexionhorizon-tale d’un tube
oscilloscopique.
Lafigure
deLissajoux
ainsi obtenue est une droite telle que latangente
de
l’angle
qu’elle
fait avec l’horizontale estpro-portionnelle
à k(fig. 4).
Lagraduation
entangente
(fig. 3)
est très favorable dans notre cas, car ellepermet
des mesuresprécises
vers lespetits angles
(réactivité
faible),
l’échelle se resserrant pour lesgrands angles (réactivité forte).
Ellepermet,
deplus, grâce
à cette échelleunique,
de n’avoir àeffectuer
aucun .changement
de sensibilité. Le schéma deprincipe
del’appareil
estreprésenté
sur lafigure
5.Le
découpage,
transformation des tensions continuesen tensions
alternatives,
se fait ici par une méthodepurement
électronique (fig. 6).
Lafréquence
dedécoupage
choisie est de I o0o Hz(1).
L’amplificateur
à courant continuemployé
donneune tension de sortie
proportionnelle
à lapuissance
de la
pile; soit g
ce facteur deproportionnalité,
91et g2
lesgains respectifs
des deuxamplificateurs
découpeurs,
on aurad’où sur les
plaques
verticales du tube uneampli-tude
et sur les
plaques
horizontalesd’où
1
On voit que g n’intervient
plus,
il suffira dechoisira
et g2
de manière à avoir la sensibilité désirée.Cette méthode est assez délicate à mettre au
point
du fait de la difficulté de la mise enphase
des
signaux
et des dérives de zéro desamplifica-teurs
découpeurs.
Elle donne néanmoins de bonsrésultats,
mais ne seprête
pas aisément àl’enre-gistrement
ou à l’installation d’une sécurité.C. Méthode du
potentiomètre automatique.
- Cette
dernière méthode effectue
également
la division de la dérivée de lapuissance
par lapuis-sance
elle-même,
mais cette division s’effectue ici par unpotentiomètre automatique
à servomé-canisme.Le schéma de
principe représenté
sur lafigure 7
(1) Ce découpage pourrait se faire aussi par vibreurs.
comporte
successivement une chambred’ionisa-tion,
unamplificateur
à courant continu et unenregistreur
à servomécanisme.Cet
enregistreur
comporte
un moteurdiphasé
Fig. 7. - Schéma de
principe du dispositif à potentiomètre enregistreur automatique.
dit «
d’équilibrage
» entraînant le curseur d’unpotentiomètre
à fil calibré. L’une desphases
dumoteur est alimentée par le secteur, l’autre
phase
est branchée à la sortie d’un «
amplificateur
dezéro » à
découpeur
dont lesignal
de sortie estpro-portionnel
à la « tension d’erreur »qui
seproduit
entre la tension d’entrée del’enregistreur
et la tension déterminée par laposition
du curseur surle
potentiomètre calibré.
L’équilibre
est donc atteintlorsqu’il
y aégalité
entre ces deux tensions. Nous utilisons ici le circuit de lafigure
8, laFig. 8. - Circuit de branchement du
potentiomètre.
dP
tension d’entrée est
proportionnelle
à la dérivéedu
de lapuissance,
la tension sur lepotentiomètre
calibré est
proportionnelle
à lapuissance
P. Dansces
conditions,
àl’équilibre,
ledéplacement
x du curseur se trouve êtreproportionnel
àPdt,
Aucurseur du
potentiomètre
est liémécaniquement
unchariot muni d’une
plnme
inscrivant ledéplace-ment x sur une bande de
papier d’enregistrement.
Des constacts de sécurité sont installés sur unpoint
convenable de la course du chariot.Calcul du circuit. - On
aura el
(proportionnel
à la
puissance
de lapile)
aucun courant ne traversant à
l’équilibre
la branche ABdont la solution est
En choisissant
CR1R2
faible devant(R1
+R2)
t,R1 +R2
le terme transitoire il
e- CR1R2
ldisparait
etG’RlR2k
est,
afortiori,
négligeable
devantRI
.-a--R2,
d’oùA l’équilibre,
on aavec
d’où
avec
On voit que ce résultat est une fonction linéaire
de k,
donc de la réactivité r. Il est évidemmentindé-pendant
de lapuissance
de lapile,
dans la mesurecependant
où lapuissance
dépasse
un seuil tel que el soitcompatible
avec la limite de sensibilité del’enregistreur.
L’ordonnée àl’origine
indépendante
de lapuissance
permet
deplacer
le zéro à un endroitquelconque
de l’échelle de mesure et de mesurer ainsi des valeursnégatives
de k.L’appareil
que nous avons réalisécomporte
unzéro central et deux
échelles,
l’une de - 5ooà +
5oo p. c. m., l’autre de - I00à +
10o p. c. m.,grâce
à une commutation et un choix convenable des résistancesRi, R2, R3, R4
et de lacapacité
C. Cetappareillage
a donné des résultats trèssatis-faisants ;
notonsqu’il
est de construction trèsaisée;
ne demandant
qu’une petite
transformation d’unappareil
que l’on trouve dans le commerce et dont la bonne marche estéprouvée (2).
Manuscrit reçu le 2 octobre 1952.
(2) D’une manière générale, ces appareils peuvent servir
à mesurer les constantes de temps. Ils trouvent de ce fait leur
place dans un grand nombre d’applications parmi lesquelles
nous citerons : la mesure des grandes résistances, des capacités et, en particulier, de leurs constantes de temps, et la mesure
de la période d’un élément radioactif.
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