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Vannier Christine
To cite this version:
N d'ordre : 9478
Université Paris-Sud
Fa ulté des S ien es d'Orsay
THÈSE
présentée pour obtenir
LE GRADE DE DOCTEUR EN SCIENCES
DE L'UNIVERSITÉ PARIS XI
Spé ialité :Mathématiques
par
Christine Vannier
Sujet :
MODÉLISATION MATHÉMATIQUE DU POUMON HUMAIN.
Soutenue le 9Juillet 2009 devant laCommission d'examen:
Mme. Grandmont Céline (Examinateur)
M. Haraux Alain (Rapporteur)
M. Maury Bertrand (Dire teur de thèse)
M. Ni aise Serge (Rapporteuret Président du jury)
Mme. Salort Delphine (Examinateur)
Je voudrais tout d'abord exprimer mare onnaissan e à Bertrand Maury, mon dire -teur de thèse.Ilajouéun rleessentieldanslebondéroulementde ette thèse.Ses idées,
ses questions, son impressionnante intuition du résultat (il me fallait toujours plusieurs
jours de travailpour vérier e qu'il avait intuité) m'ontpermis de rester motivée même
dans les moments de doute. Sa présen e, sa patien e, ses idées nouvelles lorsque j'étais
bloquée m'ontaidé ànir ette thèse.J'aipris beau oup de plaisir àtravaillerave luiet
je garderai un très bon souvenir de es trois années de re her he.
Jevoudrais ensuiteadresser mesremer iementsà CélineGrandmontqui m'afait
par-tager son expérien eet sans qui une grande partie de ette thèse n'auraitpas vu lejour.
J'ai adoré travaillerave elle et je garderai un très bon souvenir de toutes nos journées
passées ensemble. Cela m'a fait dé ouvrir que e que j'appré iais le plus en re her he,
'était justement letravailen groupe.Je regretterai for émentnos fous-rires etnos repas
au petit restaurant hinois à té de Chevaleret (et ses rouleaux de printemps).
Jevoudraisensuiteadresser mes remer iementsà AlainHarauxetSergeNi aise pour
l'intérêt qu'ils ont porté à mes travaux en a eptant de rapporter sur ette thèse. Une
pensée parti ulièrepour AlainHaraux pour tous lespré ieux onseils qu'il m'a prodigué
an d'améliorer le manus rit. Je remer ie également les autres membres du jury, Céline
Grandmont,Delphine SalortetBernard Sapovalpour leur présen e àlasoutenan e.J'en
prote pour remer ier Delphine Salort ave qui j'ai beau oup appré ié travailler. Je la
remer ie aussi du temps qu'elle a pris pour relire ertains hapitres de ma thèse et des
pertinents onseils qu'elle m'a ensuite donnés.
Fairemathèse dansl'équipeAnalyse NumériqueetEquations auxDérivées Partielles
de l'Université d'Orsay aura été une han e et je tiens à remer ier haleureusement tout
les membres de ette équipe.Je tiens en parti ulier àremer ier SylvainFaure qui a
tou-jours prisle tempsde résoudre mes problèmesinformatiquesmême lesplus triviaux(moi
et l'imprimante, ela fera toujours deux...). Je tiens aussi à remer ier Catherine Poupon
et Valérie Lavigne respe tivement se rétaire de l'équipe ANEDP et se rétaire de l'é ole
do torale pour leur e a ité, leur disponibilité etleur gentillesse.
Ungrandmer i ennauxdo torants etplus parti ulièrementauxthésards du bureau
256et euxdubatimentd'enfa equinousrejoignaientàmidi.Sanseux estroisannéesde thèse n'auraientpas été si agréables!Mer i àeux d'avoir supporté tous mes Chuuuut!!!
Je ne remer ierai jamais assez Juliette toujours présente, toujours si serviable. Son
in- royable gentillesse, sa onstante bonne humeur ( omment fais-tu pour avoir toujours le
sourire???), sa disponibilitésans faille ( omment as-tu fait pour répondre à toutes mes questions???) ont vraiment ontribuéà mefairepasser trois annéestrés agréables.Sans
parler de es derniers mois où sans elle et sans Fred, au un des papiers administratifs
n'auraient été faits à temps....Je medemanderai toujours omment tufais pour toujours
tout gérer aussi bien? Un grand mer i aussi à Fred qui m'a résolu un grand nombre de
Toutes nos onversations m'ont déjà manquées toute ette année. Mer i pour tous tes onseilslorsdes exposés, pour toutestes réponsesà mes diverses questions...J'espère que
l'on aura l'o asion de se faire quelques restaurants (j'ai quand même bon espoir d'être
moins débordéel'année pro haine...même sije dis ela haque année).
Je termine par eux qui ont toujours été là pendant es longues années d'étude. Bon
nombre d'entre euxse demandait en quoi pouvait bien onsister une thèse de
mathéma-tiques! Mais par leur présen e, par leurs en ouragements et leur soutient, ils ont aussi
parti ipé àl'élaborationde ettethèse. Un énormemer i aussi à toute mafamille.
Enn, mes derniers remer iements vont à mon mari quin'a jamaisvraiment ompris
e que je faisais (elle étudie le poumon humain grâ e aux mathématiques...) mais qui
a eu le ourage de me supporter pendant toutes es années. Sa présen e onstante, sa
tendresse, son soutienm'ont permis de trouvermon équilibre.Sans lui,rien de tout ela
Modélisation mathématique du poumon humain
Nous nous intéressons à ertains problèmes théoriques posés par la modélisation du
poumonhumain omme arbrebron hique plongé dans leparen hymepulmonaire.
L'arbre bron hique est représenté par un arbre dyadique résistif à 23 générations dans
lequel un é oulementde Stokes alieu. Laloide Poiseuillerelie ainsile débitdans haque
bron he ausautde pression àses extrémités. Cetarbre est ensuiteplongédans un milieu
vis o-élastiquemodélisantleparen hyme. Lepro essusde ventilationest alorsassurépar
des pressions négatives, dues à une ontra tion du diaphragme, au niveau des alvéoles
permettant l'inspiration.
La première partie est onsa rée à l'introdu tion d'un modèle d'arbre inni obtenu en
faisant tendre le nombre de générations vers l'inni. Des théorèmes de tra e permettent
alors de modéliser le pro essus de ventilation omme un opérateur Diri hlet-Neumann,
qui asso ie au hamp de pression sur l'ensembledes bouts de l'arbre inni le ontinuum
de débit sortant.
La se onde partie est dédiée à l'étude de modèles du paren hyme pulmonaire. La
om-plexité du paren hyme,milieu vis o-élastique, provient de la présen e de l'arbre quirelie
toutes les alvéoles entre elles. Des phénomènes de dissipation non lo aux sont ainsi
ob-servés dus aux ouplages de toutes les sorties. Nous étudions tout d'abord un modèle
monodimensionnel du paren hyme mettant en jeu une équation de type onde ave des
eets non lo aux.En parti uliernous détaillonsl'étudedu omportementen temps long.
Enn, nous proposons l'ébau he d'un modèle du paren hyme en dimension supérieure
prenant en ompteàla foisle ara tère élastique du tissuainsi que laprésen e de l'arbre résistif.
Abstra t
Mathemati al modelling of the human lung
The present work addresses some theoreti al issues raised by the modelling of the
bron hialtree and its intera tions with the paren hyma inwhi h itis embedded.
The bron hialtree is represented by a resistive dyadi tree with 23generations, through
whi hthe airowisdes ribed by the Stokesequations.A ording toPoiseuille'slaw, the
owratethroughapipeisproportionaltothedropinpressure betweenitsends.Thistree
is embedded in a vis oelasti medium whi h is intending to represent the paren hyma.
The ventilation pro ess is aused by negative pressures, due to diaphragm ontra tions
at the alveolar level.
Inthe rstpart,wetreatthe bron hialtree asaninniteresistivetree lettingthe number
of generationsgo toinnity.With the helpof tra e theorems,the ventilationpro ess an
be des ribed by a Diri hlet-Neumann operator, whi h relates the pressure eld at the
boundaryof the tree tothe outward ux.
The se ondpart exploressome modelsof the paren hyma.The omplexity ofthis
partial dierential equation with non-lo al dissipative term. We spe ially fo us on the
long time behaviorof this system. Wenallypropose anew modelfor higherdimensions
Introdu tion 1
Partie I Le poumon humain : Des ription 7
Chapitre 1
Le poumon humain
Des ription et fon tionnement
1.1 Ar hite ture de l'appareilrespiratoire . . . 10
1.1.1 La paroithora ique etles mus les respiratoires . . . 11
1.1.2 Stru ture de l'arbre bron hique . . . 11
1.1.3 Le paren hyme pulmonaire . . . 14
1.2 Mé anisme de laventilation . . . 16
1.3 E hanges gazeux . . . 17
1.4 Con lusion . . . 18
Partie II Modélisation mathématique des voies aériennes par un
Chapitre 2
Modèle des voies aériennes
Des ription et premières propriétés
2.1 Unarbre dyadique résistifà 23générations . . . 24
2.1.1 Lemodèle . . . 24
2.1.2 Notations . . . 26
2.1.3 Lien entre les pressions et lesux en sortie . . . 26
2.1.4 Cal ulde résistan e équivalente . . . 31
2.1.5 Cas parti uliers d'arbres . . . 32
2.1.6 Crised'asthme:perturbationdesrésistan esd'unarbre géomé-trique . . . 35
2.2 Uneinnité d'alvéoles plongéedans un espa ede dimension une . . . . 42
2.2.1 Constru tiond'un opérateur ontinusur l'arbre inni . . . 42
2.2.2 Propriétés de l'opérateur
R
. . . 472.2.3 Résistan e globale d'un arbreinni . . . 50
2.2.4 Cas parti ulier d'un arbre géométrique . . . 50
2.2.5 Perturbation des résistan es d'arbres réguliersinnis . . . 53
2.2.6 Con lusion etextensions . . . 61
Introdu tion aux hapitres 3 et 4 63 Chapitre 3 Tra e theorems for trees and appli ation to the human lungs 3.1 Introdu tion, modelling aspe ts . . . 66
3.2 Fun tional spa es ininnitetrees . . . 67
3.2.1 Generalsetting . . . 67
3.2.2 Abstra ttra e spa e on adyadi tree . . . 70
3.2.3 Abstra tDiri hlet boundary onditions . . . 75
3.3 Tra e theorems . . . 76
3.3.1 Identi ationwith the set of harmoni fun tions . . . 76
3.3.2 Constru tionof the tra e operator . . . 79
3.3.3 Geometri and subgeometri trees . . . 81
3.4 Embeddingintoa domainof
R
d
. . . 833.5 Con ludingremarks . . . 93
Bibliographie 95 Chapitre 4 Cara térisation de l'espa e de tra e pour des arbres non réguliers 4.1 Un espa ede tra e ommesous-ensemblede distributions . . . 98
4.1.1 Des onditions susantes d'appartenan e . . . 98
4.1.2 Zoologie d'arbres non réguliers . . . 105
4.2 Un espa ede tra e ommesous-ensemblede fon tions. . . 109
4.2.1 Des onditions susantes d'appartenan e . . . 109
4.2.2 Zoologie d'arbres non réguliers . . . 112
Partie III Modélisation du paren hyme pulmonaire 115 Chapitre 5 Etude mathématique d'un modèle 1D du paren hyme pulmonaire 5.1 Modèle 1D du paren hyme pulmonaire . . . 118
5.1.1 Le modèle dis ret . . . 118
5.1.2 Reformulation. . . 121
5.1.3 Le modèle limite . . . 123
5.2 Existen e etuni ité par le théorème de Hille-Yosida . . . 125
5.2.1 Existen e etuni ité. . . 126
5.2.2 Cara térisation de
D(A)
. . . 1315.3 Vitesse de onvergen e . . . 134
5.4 Dé roissan e de l'énergievers 0 . . . 139
5.5 Vitesse de dé roissan e de l'énergie . . . 142
5.5.1 Méthodes d'étude du tauxde dé roissan ede l'énergie . . . 143
5.5.2 Dé roisssan e exponentielle pour
α ∈]1, 2[
. . . 143Chapitre 6
Vers un modèle 2D du paren hyme pulmonaire
6.1 Lemodèle . . . 154
6.2 Unproblème bien posé . . . 157
6.2.1 Laformulationvariationnelle . . . 157
6.2.2 Lebilan d'énergie . . . 158
6.2.3 Existen e etuni ité. . . 159
6.3 Dis rétisation ettests numériques . . . 166
Motivations
Lamodélisationmathématiqueetnumériqueestdeplusenplussolli itéeparlemonde
de lasantépour résoudredes problèmesren ontrés en pratiquemédi ale. Detelsmodèles
peuventaideràunemeilleure ompréhensiondusystèmepulmonaireainsiquesesdiverses
pathologies. Enparti ulier,ils permettent une meilleureinterprétationdes mesures
ee -tuées en milieu hospitalier lors du test médi al de spirométrie mais aussi une meilleure
ompréhension de l'asthme.De plus, es modèlespeuvent aideràdévelopperdenouvelles
méthodes de diagnosti et de nouvelles te hniques thérapeutiques. Ainsi, la maîtrise de
déptsd'aérosolsadministrésparinhalationpermettraitd'a roîtrel'e a itéde es
der-niers dans le traitementde l'asthme.
Tous es problèmes ont donné lieu à un grand nombre de travaux de modélisation
allant de modèles simpliésayant un nombre ni de paramètresà des modèles
tridimen-sionnels.Unemultitudede modèles0Dontainsiétéproposés,danslesquelslepoumonest
modélisé leplussouventpar un simple ompartiment ontenant de l'airrelié àlatra hée.
La relationpression/volume est alors étudiée, en régime statique(voir[1,2, 3℄)ou
dyna-mique (voir [4℄). An de rendre le modèle plus réaliste, des appro hes tridimensionnelles
en géométrie réelle dans la partie supérieure de l'arbre bron hique ont été ré emment
étudiées (parexempledans [5,6,7,8℄). Cesmodèlespermettenten parti ulierde prendre
en ompte leseets inertielsdans ettepartie supérieure,de traiterdes as d'assymétrie,
d'envisager une étude de dépts d'aérosols (voir [9℄). Ils permettentaussi de proposer un
modèle omplet du pro essus de ventilation en ouplant trois sous-systèmes (voir [10℄).
À un modèle tridimensionneldes inq premières bron hes de l'arbre est ouplé
2
5
tubesrésistifs modélisant la partie aval de l'arbre bron hique eux-même ouplés à un modèle
du paren hyme.
Lesujet de e travails'ins rit dans e adre général mais lesquestions traitéesseront
essentiellement de nature théorique. Nous nous intéressons en eet dans ette thèse à
ertains des problèmes théoriques posés par es diverses tentatives de modélisation du
Modèle de base
Le pro essus de ventilation peut être étudié par le modèle monodimensionnel suivant
(voir [10℄) : PSfrag repla ements
P
atmosP
alvR
equif
extFig. 1 Modèle du pro essus de la ventilation.
L'arbrebron hiquepeuteneetêtrereprésentéparunarbredyadiqueà23générations
forméde tubesdanslesquelsun é oulementde Stokesalieu.AinsilaloidePoiseuillerelie
le débit
Q
dans haque tubeau saut de pression àses extrémitésselonP
entrée
− P
sortie= RQ
ave
R
larésistan edutube.Cetterésistan evarieselonL/D
4
,
L
représentantlalongueuret
D
le diamètre de haque bron he. On peut alors montrer qu'il existe une résistan eéquivalente
R
equi
, qui permet de ondenser l'ensemble de l'arbre résistif en un unique
tubevériant
P
atmos− P
alv= R
equiQ
aveP
atmos la pression atmosphérique,P
alvla pression alvéolaire et
Q
le ux d'airen-trant au niveau du nez et, par onservation, sortant au niveau des alvéoles. Enn, et
arbre bron hique est plongé dansle paren hyme,milieu vis o-élastiqueetlepro essus de
ventilation est dû à la présen e lors de l'inspiration d'une pression négative au niveau
des alvéoles auséeparla ontra tiondu diaphragme.Ainsi,leparen hymepeut être
mo-délisé par un ressort et la ontra tion du diaphragme lors de l'inspiration par une for e
extérieure en réneau.
Modèles étudiés
Nousavons her hé dans ettethèseàgénéraliserdansune ertaine mesure e premier
modèle. Dans un premier temps, nous avons voulu aner la relation
−P
alv
= R
equiQ
(en imposantP
atmos= 0
) en remplaçant le débit, la pression alvéolaire par un hamp
de débits, de pressions etla résistan e équivalente par un ensemble inni de résistan es.
L'un des axes majeurs de e travail est ainsi basé sur l'introdu tion d'un modèle d'arbre
inni obtenu en faisant tendre le nombre de générations vers l'inni. Les propriétés
géo-métriques des bron hes, en parti ulier une ertaine régularité de dé roissan e de lataille
de modéliserl'é oulementde l'airave un problèmede typeDar y.En eet,l'arbre inni
peut alors être vu omme un milieu poreux, l'ensemble des alvéoles orrespondant alors
à la frontière du milieu sur laquelle une pression négative est appliquée. En imposant
alors unepressionnulleauniveaudu nez elaentraîneun é oulementd'airdunez vers les alvéoles.Ilestalorspossiblededénirunopérateur
R
−1
quiasso ieau hampdepression
sur l'ensemble des bouts de l'arbre inni le ontinuum de débit sortant. Le pro essus de
ventilation peut ainsi être modélisé ommeun opérateurDiri hlet-Neuman déni par un
problème de type Dar y sur un arbre inni de façon analogue à un problème de Dar y
sur un milieu ontinu. L'égalité
−P
alv
= R
equi
Q
est ainsi rempla ée parp = Rq
avep
et
q
les hampsde pressionetde débitsur l'ensembledes boutsde l'arbreinni. De plus,la onstru tion d'un adre mathématique rigoureux pour modéliser le pro essus de
ven-tilation dans un arbre inni permet à la fois une meilleure ompréhension de l'arbre ni
sous-ja ent ainsi que l'élaboration d'analogies ave la théorie des équations aux dérivées
partielles.
Rempla er ainsil'égalité
−P
alv
= R
equi
Q
par un ontinuum en onstruisant unopé-rateurdetypeNeuman-Diri hletsurl'arbreinnis'ins ritaussidans l'optiqueambitieuse
d'élaborerunmodèle ompletdu poumonhumain ommemilieuélastique.Enparti ulier,
ela pourra permettre lamodélisation du paren hyme pulmonaire,milieu vis o-élastique
omplexe, par des modèles multidimensionnels plus ri hes qu'un ressort. La omplexité
du paren hymepulmonaire provienteneetde laprésen ede l'arbrebron hiquequirelie
toutes les alvéoles entre elles. Ainsi, lors de l'étude du mouvement de e tissu élastique
onne tif entourant les alvéoles, des phénomènes de dissipation non-lo ale sont observés
dû au ouplage de toutes les sorties. Un modèle monodimensionnel a été proposé dans
[11℄ permettantlaprise en omptede es eets de dissipationen ouplantun milieu
élas-tique troué par les alvéoles et l'arbre dyadique résistif qui les relie les unes aux autres.
Lorsque lenombrede générationstendvers l'inni,l'équationrégissantlemouvementdu
paren hymeest alors une équationde typeonde ave des eets non lo aux dus àune
ir- ulationdeuidedansunestru ture arbores enteauseind'unmilieuélastique.Certaines
propriétés d'un telmodèle,en parti ulier l'étudedu omportementen temps long,seront
étudiées dans ette thèse.
L'étude d'un modèle du paren hyme en dimension supérieure, est rendue possible
grâ e à la des ription intrinsèque des hamps de pression et de ux sur l'espa e des
bouts de l'arbre résistif inni, permettant ainsi de les plongerdans un domaine ontinu.
Le dernier hapitre est l'ébau he d'un modèle du paren hyme en dimension deux ou
trois. Lagénéralisationd'unmodèlelimiteen dimension supérieuren'a pasété faitedans
ette thèse. Nous nous ontentons dans ette première appro he de proposer un s héma
numérique de résolution d'équations de l'élastodynamique ouplées ave un terme de
dissipation lié à la modélisation de uide visqueux à travers un réseau ni qui relie des
Nature de la démar he et di ultés
La théorie des réseaux résistifs a fait l'objet d'un grand nombre d'ouvrages dont
plu-sieurs traitent en parti ulier des diérentes propriétés des fon tions d'énergie nie sur
les bouts d'un arbre oud'un réseau (voir par exemple la référen e [12℄ sur laquelle nous
nous sommes appuyés pour une grande part). An de onstruire un opérateur
Diri hlet-Neuman sur l'arbre résistif inni, il a fallu dénir des théorèmes de tra e sur l'ensemble
desboutsdel'arbreinni,représentés par
Γ = {0, 1}
N
.Maisenvuedeplongerles hamps
de pressiondans un domainephysique ontinu, es derniers devaient êtredénis de façon
intrinsèque.Paranalogieave leséquationsauxdérivéespartielles,nousavonsainsidéni
de manière naturellel'espa e
H
1
omme l'ensemble des pressions déniessur les noeuds
de l'arbre d'énergie nie. On her he alors à énon er des théorèmes de tra e età dénir
ainsi l'analogue de
H
1/2
etde
H
−1/2
sur les arbresrésistifs innis. La dénition de l'opé-rateur de tra e dans le as ontinu usuel né essite l'existen e d'opérateurs de restri tion
et de prolongement à l'espa etout entier. La di ulté, dans le as de notre arbre inni,
réside dans l'impossibilité de onstruire de tels opérateurs. La tra e de fon tions
H
1
adû être onstruite diéremment, de façon intrinsèque, en ommençant par la dénir sur
des fon tions onstantes par mor eauxàl'inni,pourlesquelles latra eétait déniesans ambiguïté.
L'équation des ondes perturbée par un terme de dissipation non lo ale qui modélise
le mouvement du paren hyme pulmonaire fait apparaître deux opérateurs spe tralement
diérents : d'une part, l'opérateur Lapla ien usuel et d'autre part, l'opérateur lié à la
présen e de l'arbre résistif inni qui fait intervenir la base de Haar (voir la dénition
2.34). Ily aainsi oexisten e de deux spe tres naturelsdistin tsmettant en présen e des
fon tions propres os illant à des é helles diérentes et ayant des régularités distin tes.
La prin ipale di ulté provient alors de la manière dont es deux bases interagissent.
L'étude du omportement en temps long d'une telle équation né essite le plus souvent
l'obtention d'inégalités diérentielles pour lesméthodes d'énergie (voir [13, 14℄) ou d'in-égalités d'observabilités fortes ou faibles (voir [15, 16, 17, 18, 19℄). De telles inégalités
reposent justement sur la manière dont se omporte les régularités naturelles asso iées
aux deux opérateurs.
Présentation du travail ee tué
Chapitre1:Ce hapitreprésenteunebrèvedes riptiondel'ar hite turede
l'appa-reilrespiratoireainsiquede laphysiologierespiratoire. Onse on entre notamment
sur la des ription des voies aériennes, elle du paren hyme et sur le pro essus de
ventilation.
Chapitre2:Dans e hapitre,onreprendprin ipalementlesnotationsetpremières
propriétés énon ées dans [11℄ qui nous serviront par la suite. Les auteurs plongent
l'arbredyadiquenidansl'intervalle
]0, 1[
etpassentensuiteàlalimitesurlenombredegénérations.Onreprendlespropriétésdel'opérateurNeumann-Diri hletainsi
ob-tenuquilielespressionsensortieauuxsortant.Onexpli iteaussiladiérentiation
Chapitre 3 : Ce hapitre fait l'objet d'un arti le a epté dans Networks and
He-terogeneous Media. Il s'agit i i de généraliser le hapitre pré édent. L'arbre inni
est onstruit intrinsèquement et on énon e un théorème de tra e sur les bouts de
et arbre. On her he alors à identier et espa e de tra e à un sous-ensemble de
fon tionsoude distributions.Cette onstru tionintrinsèquedel'arbreinnipermet
ensuite de plonger l'espa e des bouts dans un domaine de
R
d
e qui est le as de
l'arbre bron hique dans leparen hyme.
Chapitre 4 : On apporte quelques ompléments à l'arti le dans e hapitre. En
parti ulier, on reprend et on généralise la ara térisation des hamps de pression
sur l'ensembledes bouts de l'arbre inni.
Chapitre 5 :On s'intéressei iauxpropriétésdumodèlemonodimensionneldu
pa-ren hymepulmonaire.Aprèsavoirvériéle ara tèrebienposéd'unetelleéquation,
on vérie par leprin ipe de LaSalle que l'énergie, dans le as oùla for eextérieure
est nulle, tend vers zéro. On her he alors à onnaître lavitesse de dé roissan e de
l'énergie qui s'avère être exponentielle dans ertains as parti uliers. On quantie
aussi l'erreur ommise lorsque l'opérateur asso ié à l'arbre inni est rempla é par
un opérateurtronqué à
N
générations.Chapitre 6 : Dans e dernier hapitre, nousnous sommesintéréssés à une
modéli-sation2Dou3Dduparen hymepulmonaireprenanten ompteàlafoisle ara tère
élastique de e tisssu ainsi que la présen e de l'arbre résistif qui, ette fois- i sera
supposé ni.Après avoirvérié le ara tèrebien posé du modèle hoisi, onprésente
la méthode numérique hoisie ainsi que quelques résultats numériques.
Nous tenons à souligner que les hapitres 5 et 6 sont le fruit d'une étroite
ollabo-ration ave Céline Grandmont et que Delphine Salort a parti ipé de façon très a tive à
Le poumon humain
Des ription et fon tionnement
Sommaire
1.1 Ar hite ture de l'appareil respiratoire . . . 10
1.1.1 La paroithora ique etles mus lesrespiratoires . . . 11
1.1.2 Stru turede l'arbre bron hique . . . 11
1.1.3 Le paren hyme pulmonaire . . . 14
1.2 Mé anisme de la ventilation . . . 16
1.3 E hanges gazeux . . . 17
Dans e premier hapitre, nous présentons une des ription rapide de l'anatomie du
poumonhumainetde son fon tionnementmé anique. L'essentielde ettedes ription est
issu d'un livre de E.R.Weibel [20℄ etdu ours [21℄.
1.1 Ar hite ture de l'appareil respiratoire
L'appareil respiratoire est ontenu dans la age thora ique elle-même limitée par le
sternum en avant, la olonnevertébrale en arrière etles 12 paires de tes latéralement.
Elle renferme lesdeux poumons qui sont disposés symétriquement de part et d'autre du
médiastin,partie entraledela agethora ique ontenantle oeur,latra hée,l'oesophage
et d'importants vaisseaux sanguins. Le diaphragme, mus le inspiratoire, sépare la avité
thora ique de la avité abdominale dont le foie, l'estoma et la rate font partie (voir la
gure 1.1). Il est aussi important (pour omprendre le mé anisme de la ventilation) de
Fig. 1.1 Anatomiede l'appareilrespiratoire(voir[22℄).
Fig. 1.2 Anatomiede l'appareilrespiratoire(voir[20℄).
les poumons de la age thora ique. Un espa e hermétique, le vide pleural, est présent entre es deux plèvres (voirla gure 1.2).
1.1.1 La paroi thora ique et les mus les respiratoires
Sur la harpente formée par la age thora ique s'insèrent les mus les qui fournissent
la for e et l'énergie né essaires aux mouvements respiratoires et à l'é oulement des gaz
dans les voies aériennes. Ainsi,les modi ations de latailleet du volumede la age
tho-ra ique sontessentiellementprovoquées par des ontra tionsdu diaphragme,des mus les
inter ostaux et des mus les de la paroi abdominale.L'inspiration est due essentiellement
à l'a tion du diaphragme et dans une moindre mesure à elle des mus les inter ostaux
externes. L'expiration au repos hez un sujet sain est passive, les mus les inter ostaux
internesetlesmus lesabdominauxn'intervenantque dansle as d'uneexpirationfor ée.
Seul lediaphragme, prin ipalmus le respiratoire,sera abordé i i.Le diaphragmeest une
Fig.1.3 Diaphragme(voir[22℄).
min e etlarge loisonmus ulaireséparant la age thora ique etles poumonsde la avité
abdominaleets'insérant dela septièmeà ladouzième te. La ontra tionetl'expansion
de elui- ipermettentlaventilation.Lorsde l'inspiration,ilse ontra te,s'aplanitet
per-met ainsi l'augmentation du volumede la age thora ique. A ette augmentationrépond
uneexpansionpulmonairepermettantl'arrivéede l'air.Ilserelâ heetreprendsaposition
normale lorsde l'expiration,l'élasti itédes poumonspermettant une sortie d'air.
1.1.2 Stru ture de l'arbre bron hique
Le rle de l'arbre bron hique est la ondu tion de l'air de l'extérieur vers la zone
d'é hange ave le sang lors de l'inspiration et inversement lors de l'expiration. Comme
le montre la gure 1.4, la géométrie du poumon est arbores ente et di hotomique. Le
poumon humain est ainsi un arbre dyadique à 23 générations, onstitué de bron hes et
bron hioles,allantde la tra hée de diamètrede l'ordre de 2 mjusqu'aux
2
23
bron hioles
terminales de diamètre de l'ordre du demi-millimètre. Ces voies aériennes peuvent être
(a)Moulaged'unpoumonhumainee tuéparWeibel(voir [20℄).
Z
0
1
2
3
4
5
16
17
18
19
20
21
22
23
Trachée
Bronches
Bronchioles
terminales
Bronchioles
Bronchioles
respiratoires
Canaux
alvéolaires
Sacs alvéolaires
Z
o
n
e
d
e
c
o
n
d
ic
ti
o
n
Z
o
n
e
d
e
t
ra
n
si
ti
o
n
et
zo
n
e
re
sp
ir
a
to
ir
e
T3
T2
T1
T
(b) Rami ation des voies aériennes (voir[10℄).
Fig. 1.4Stru ture arbores ente etdi hotomique de l'arbre bron hique
dix-sept premières générations ont pour seul rle la ondu tionde l'airvers les dernières
générations que onstituent les a ini dans lesquelles deux phénomènes sont ouplés : la
diusion de l'airet lesé hanges gazeux entre l'airet le sang.
Conduits supérieurs : ondu teurs de l'air. Ils sont onstitués par les avités
na-sale et bu ale, pharynx, larynx, tra hée et bron hes primaires de diamètres importants
présentant des artilagesetdes bres mus ulaires (mus leslisses). Ilsassurent la
ondu -tiondes gazquisefaitpar onve tion ommel'é oulementd'unuidedansun tuyau. Les
toutes premières générations présentent une ertaine dissymétrie due à l'anatomie
glo-bale :en eet, elles doivent ontournerle médiastin.Ainsi,le poumonest divisé de façon
asymétrique en trois lobes droits et deux lobes gau hes. Pour autant, assez rapidement,
es bran hementsdi hotomiquesdeviennentquasimenthomothétiquesd'unegénérationà
l'autre ave un fa teur presque onstant entre les générations. Commel'indique la gure
1.6, lesbron hes de lagénération
n + 1
sont 0.85 foisplus petitesque ellesde la généra-tionn
. Cette régularité ainsi quele faitque0.85
soitsupérieur etpro he de2
−1/3
≃ 0.79
jouerons un rle importantdans e qui suit (voir lespages 25et 93).
Conduits inférieurs : é hanges gazeux. A partir de la dix-septième génération se
déroulel'hématose, 'est-à-direlesé hangesgazeuxentrelemilieualvéolaireetlesang.Ces
onduitsinférieurs orrespondentdon àlazonerespiratoiredespoumonsetnepossèdent
plus, eux, ni artilage ni mus le lisse. Le transfert des gaz s'y fait alors par diusion de
Fig. 1.5 Condu tionet diusiondans les voies aériennes du poumon(voir[20℄).
Fig. 1.6 Fa teurs de rédu tion des longueurs et des diamètres dans les bron hes du
poumon humain. Ces mesures ont été réalisées par E.R. Weibel, voir [23℄. Les er les et
regroupés en a ini (environ 30 000), sous-arbres di hotomiques à six générations (de la
dix-huitième à la dernière génération). Dans haque a inus, les bron hioles respiratoires
donnent naissan e aux anaux alvéolaireset se terminent par les sa s alvéolaires (voir la
gure 1.7). La surfa e respiratoire qu'ils représentent est impressionnante : environ 300
millionsd'alvéoles sontainsi étendues sur une surfa e de plus de
200 m
2
d'épaisseur très
ne(250 à500
µm
dediamètre).Cettestru ture estd'autantplus adaptéeà esé hangesgazeux que toutes es alvéoles sont séparées des apillaires sanguins par une paroi très
min e, fa ilitantainsi l'hématose.
(a) A inuspulmonaire(voir[24℄). (b)Couped'una inuspulmonaire:lesbron hioles terminalesaboutissentsurlesalvéoles(voir[25℄).
Fig. 1.7 A inuspulmonaire.
1.1.3 Le paren hyme pulmonaire
Le paren hyme pulmonaire, lieu des é hanges gazeux, est omposé de l'ensemble des
alvéoles ainsi que d'un réseau dense de apillaires sanguins permettant l'hématose. An
d'optimiser esé hangesdegaz,laparoialvéolo- apillaireesttrèsnedel'ordrede
0.2 µm
(voir la gure 1.8). La barrière entre l'air et le sang est ainsi très min e et la surfa e
d'é hange est à la fois très étendue et peu épaisse, assurant une e a ité des é hanges.
La membrane alvéolo- apillaire doit toutefois être mé aniquement stable, en parti ulier
être susament extensible pour résister aux variations de volume lors de l'inspiration
et de l'expiration. Elle est omposée essentiellement de quatre éléments : l'épithélium
alvéolaire, l'endothélium des apillaires, de bres élastiques et de ollagène et enn d'un
lmtapissantl'épithéliumalvéolaire nommélesurfa tant.Laprésen e de esbres etdu
surfa tant onfère au poumon ses propriétés élastiques (voir la gure 1.9), le surfa tant
(a) Paren hyme pulmonaire hu-main [24℄. (D) représente des sa s alvéolaires et (A) des al-véoles.
(b) Zoom. (C) représente un apil-lairesanguin[24℄.
( ) Paren hyme pulmonaire
[24℄.
Fig. 1.8 Paren hyme pulmonaire.
(a) Membrane alvéolo- apillaire (voir [24℄). (A) repré-sente des alvéoles, (C) un apillaire sanguin, (F et fb) desbres,(EC)plusieursglobulesrouges,(EP) l'épithe-liumet (EN)l'endothélium.
(b) Paren hymepulmonaire (voir[24℄). Onremarque laprésen edebresélastiques.
1.2 Mé anisme de la ventilation
La ventilation pulmonaire (inspiration et expiration) est un phénomène de nature
purement mé anique qui orrespond à une ontra tion rythmique des poumons dont la
fréquen e est ontrlée par un entre nerveux spé ialisé du erveau dont l'a tivité est
réglée entre autres par la saturation sanguine en oxygène. Le renouvellement de l'air
al-véolairesefait grâ eà l'inspirationetàl'expiration.Eneet, en augmentant son volume lorsde l'inspiration,unedépression se réeentre lesa inietl'airatmosphériqueambiant. Ainsi, un ux d'air est réé depuis l'extérieur vers les alvéoles, alimentant es dernières en air frais.Ensuite,lors de l'expiration,lespoumons serétra tent grâ eà leur élasti ité naturelle.Il se réealorsune surpressionentre lesalvéolesetl'extérieur, d'oùune éva ua-tionde l'air.Tout aulongde e y le, lesang etlegaz alvéolaires'é hangentde l'oxygène
et du dioxyde de arbone. La respiration permet don de régulerla on entration de es
deux molé ules dans lesang.
Expliquons plus en détail la mé anique ventilatoire. L'inspiration est induite par la
ontra tiondudiaphragmeprovoquantainsi uneaugmentationde volumede la age
tho-ra ique. Pour que es variations s'a ompagnent d'une expansion des poumons, il faut
que s'établisse une liaison mé anique entre les parois thora iques et les poumons : 'est
le rle des plèvres etdu vide pleural.Lors de l'expansionde la age thora ique, laplèvre
pariétale, adhérente aux parois de la age thora ique suit elle- i. L'espa e interpleural
étant hermétique, la plèvre vis érale tend à suivre la plèvre pariétale qui, ollée au
pa-ren hyme,réper ute lemouvementaux alvéoles.Cette augmentation de volumeentraîne
une diminution de la pression alvéolaire, un gradient de pression se rée alors ave
l'ex-térieur et il s'ensuitun appel d'air vers les alvéoles (voir la gure 1.10) jusqu'à e qu'un
équilibre entre les deux pressions s'établisse. L'inspiration est don un mouvement
a -tif faisant intervenir une ontra tion mus ulaire. A l'inverse, l'expiration, en régime de
ventilation normal, est un mouvement passif onsistant en un retour des organes à leur
position d'équilibreen raisonde leur élasti iténaturelle. Enrelâ hant lesmus lesutilisés à l'inspiration, les poumons,par élasti ité,se rétra tent, la pressionalvéolaire augmente etdevient alorssupérieureà lapressionatmosphérique. Ils'ensuit unesortie de l'airvers l'extérieur.
Laventilationestdon unphénomènerythmique,purementmé anique,ave unephase
a tive à l'inspiration et passive à l'expiration. Elle est aussi asymétrique au ours du
temps ave une expiration plus longue que l'inspiration (3 se ondes pour l'expiration et
(a) Avant l'inspiration. Equilibre des pressions (les données sont en
cmH
2
O
).(b) A l'inspiration. Présen e d'un gradient de pression(lesdonnéessonten
cmH
2
O
).Fig. 1.10 Mé anisme de laventilation.
1.3 E hanges gazeux
Cettethèse ne traitant pas des é hangesgazeux à proprement parler, nous ne
rentre-ronspasi idanslesdétailsetnousn'aborderonsquedesprin ipesgénéraux.Laventilation pulmonaire est indispensable à la vie. En eet, les ellules vivantes tirent l'énergie dont
ellesontbesoindeladégradationoxydativedesubstrats organiques:unapportd'oxygène
leurestdon né essaire.Puis,lorsque esmolé ulessonttotalementoxydéesparl'oxygène, elleslibèrentdesmolé ulessimples:eau etgaz arbonique.Ainsi,larespiration ellulaire,
indispensableà laprodu tion d'énergie,né essite un apportd'oxygène etproduit du gaz
arbonique. Des é hanges gazeux diusifs se produisent alors entre les ellules et les
a-pillaires sanguinsviale liquide interstitiel.Lesang assume alors la harge de transporter
es gaz entrelestissus ellulairesetlespoumons.Danslespoumons,desé hangesgazeux
se produisent entre le sang et l'air alvéolaire dont la ventilation pulmonaire permet le
Fig. 1.11 L'organisme,système d'é hanges gazeux [21℄.
1.4 Con lusion
La fon tion vitale de la ventilation ainsi que la pla e entrale du poumon humain
dans lefon tionnementde l'êtrehumain amènentàessayerde mieux appréhender et
or-gane. Cette ompréhension passe par sa modélisationqui né essite elle-mêmeune bonne
onnaissan ede sagéométrie etde sa mé anique. Ilest globalement onstitué d'unarbre
bron hique dyadique à23générationspossédantune ertainerégularité:trèsrapidement,
lesbran hesdeviennenthomothétiquesd'unegénérationàuneautreave un fa teur
d'ho-mothétie onstant entre générations. Les extrémités de et arbre sont plongées dans le
paren hyme.Ainsi,leparen hymese omporte ommeunmilieuvis o-élastiquetrouépar
300 millions d'alvéoles toutesreliées entre elles par l'intermédiaire de l'arbre bron hique.
Lors de l'inspiration, ilest soumis à une for emus ulairegénérant une augmentation du
volumepulmonairetandisqu'àl'expiration,ilretourne àsapositiond'équilibrede par sa
nature élastique.Cette thèse, an de modéliser dans lebut d'étudier le poumonhumain,
s'appuieraprin ipalementsur ettedes riptiongéométriqueetmé aniquedu poumon
hu-main.
Noustenons i ià pré iserque e quenousappelons alvéoles toutaulong de e travail
orrespond en réalité plutt à des a ini. La omplexité de et organe impose lors de sa
modélisation ertaines hypothèses simpli atri es. Ainsi nous avons fait le hoix i i de
onsidérer quenotre arbre bron hique est bien dyadique jusqu'àla 23-ièmegénération et
seterminepardes alvéoles. Ce ine orrespondpas àlaréalitéphysique ar ela neprend
dans laquelledes é hanges gazeux ont lieu. Il s'agit d'un hoix de modélisationquenous avons faitdans ette thèse.
Demême,lesdierentsmodèlesduparen hymeprésentés dans ettethèseneprennent
pas en ompte la vis osité de e milieu. On a en eet her hé à étudier les phénomènes
Modélisation mathématique des voies
Modèle des voies aériennes
Des ription et premières propriétés
Sommaire
2.1 Un arbre dyadique résistif à 23 générations . . . 24
2.1.1 Le modèle . . . 24 2.1.2 Notations . . . 26 2.1.3 Lienentre lespressionsetles uxensortie . . . 26 2.1.4 Cal ul derésistan e équivalente . . . 31 2.1.5 Cas parti uliers d'arbres . . . 32 2.1.6 Crised'asthme:perturbationdesrésistan esd'unarbre
géo-métrique . . . 35
2.2 Une innité d'alvéoles plongéedansun espa ede
dimen-sion une . . . 42
2.2.1 Constru tion d'unopérateur ontinu sur l'arbreinni . . . 42
Dans e hapitre, nous présentons lamodélisationdes voies aériennes du poumon
hu-main dont nous sommes partis et que nous avons, dans une ertaine mesure, généralisée
dans ette thèse. Nousexpli itons i i lesnotations etpremières propriétés de e modèle.
Ellesserontparlasuiteutiliséestoutaulongde ettethèse.Ces dernièressont majoritai-rementdesreprisesde l'arti le[11℄.Pourautant,l'étudede laperturbationdesopérateurs dans les se tions2.1et 2.2a été développée durant ette thèse.
2.1 Un arbre dyadique résistif à 23 générations
2.1.1 Le modèle
Comme ela a été vu dans le hapitre 1 lorsde lades ription du poumon humain, e
dernier peut être onsidéré omme un arbre dyadique à 23 générations. Pré isons alors
dans ette se tion,lesdiérents ritèresethypothèses quisontàlabasede notremodèle.
Un é oulement de Stokes dans les bron hes et bron hioles : On her he à
mo-déliser l'é oulementd'un uide dans une stru ture d'arbredyadique. L'airsera onsidéré
omme un uide visqueux newtonien in ompressible. La présen e ou l'absen e d'eets
inertiels jouent alors un rle important dans le hoix de la modélisation. Dans le as
du poumon humain, les vitesses varient de façon importante au niveau de l'arbre
bron- hique :d'après E.R.Weibel dans [20℄, elles- i sont quasimentnulles auniveau des a ini
mais peuvent atteindre quelques mètres par se onde au niveau de la tran hée.
L'ampli-tude de es valeurs varie aussi suivant le régime respiratoire, en régime d'exer i e; qui
ne sera pas abordé i i, des eets de turbulen e entrent même en jeu. Les eets inertiels
s'atténuent aufuretà mesurequ'on avan een profondeur dans l'arbreet deviennent
né-gligeablesen régimede reposàpartirde la inquièmegénération(voir[26℄).Pour autant,
des expérien es et simulations numériques ont montré qu'ils ne pouvaient être négligés
dans les premières générations (voir par exemple [27, 8℄). Cependant nous supposerons
tout aulong de ettethèse que leseets inertielssontnégligeables partout. Pour obtenir
un modèle plus réaliste, il sut de onsidérer l'arbre dyadique étudié dans ette thèse
omme lemodèle de base des
2
5
sous-arbres ommençant àla génération 5.Ainsi
l'é ou-lement de l'air dans notre arbre dyadique vérie les équations de Stokes (voir l'annexe
A).
Des onduits rigides : Une autre hypothèse importante pour notre modèle est la
rigiditédes onduits.Eneet, omme ela aétéditdans le hapitre1, ontrairementaux
premières générations, la présen e de artilage et de mus le lisse tend à disparaître au
fur età mesurequel'on s'enfon edans lepoumonhumain, fa ilitantainsi lamobilitédes
bron hes. Pour autant, l'hypothèse de onduits rigides sera faite tout au long de ette
thèse.
Des onduits ylindriques à se tion ir ulaire : Finalement, toujours d'après le
Nous les supposerons pour autant à se tion ir ulaire, ar, en première approximation,
leur forme légèrement onique peut être négligée.
Con lusion : un arbre dyadique résistif : Ainsi,sous es hypothèses, l'é oulement
de l'air dans les bron hes vérie les équations de Stokes sur un domaine ylindrique à
se tion ir ulaire onstante. L'é oulement est ainsi gouverné par la loide Poiseuille (voir lesdétailsdansl'annexeA)quiliedefaçonproportionnelleledébit
Q
dans haquebron he à la diéren ede pressionP
0
− P
1
aux extrémitésde elle- i(voirla gure 2.1). Il existe ainsiR > 0
vériantP
0
− P
1
= RQ.
R
, par analogieave les ondu teurs éle triques est appelée la résistan e de la bran he.PSfrag repla ements
Fig. 2.1 Loide Poiseuille.
Celle- i ne dépend que de la longueur
L
de la bran he et du diamètrea
de sa se tionir ulaire.Eneet, larésolution3Ddes équationsde Stokesdansune tellebran he donne
(voirl'annexe A)
R =
8µL
πa
4
,
(2.1)ave
µ
la vis osité de l'air. Chaque bran he est ainsi ara térisée par une résistan e.Lesdonnées biologiquesde lalongueuretdudiamètredesbron hes étant onnues (voirle
tableaudel'annexeB),ilestpossiblede al ulertouteslesrésistan es.Lesvoiesaériennes
du poumonhumainpeuvent ainsi être modéliséespar un arbre dyadique résistif.
Des bran hes régulières dans un poumon sain : Commenous l'avons déjà ditau
hapitre 1, dans les premières générations du poumon humain, les bran hements
di ho-tomiques sont soumisà une ertaine dissymétrie pour s'adapter à l'anatomie globale.En
revan he,ons'aperçoitqu'endes endantdanslesgénérations,lesbran hesdeviennentplus
régulières. Plus pré isement, si on onsidère un sous-arbre ommençant à la génération
inq environ, onpeut supposer que les bran hes d'une même génération sont identiques.
Ainsi,lesrésistan esd'untelarbresont,ellesaussi,identiquespourunemêmegénération.
On parle alors d'arbre régulier.De plus, les bran hes de lagénération
i + 1
peuvent êtreonsidérées omme des rédu tions par une homothétie de fa teur
h
des bran hes de lagénération
i
,h
ne dépendantpas de lagénération étudiée(voirlagure 1.6et letableaude l'annexe B). Pour le poumon humain sain, on peut montrer que (voir [8℄) le rapport
suivent une loigéométrique.L'expression des résistan es de lan-ième génération,le
oef- ient d'homogénéité étantde
−3
par rapport à la taille,est ainsi donnée parr
0
α
n
, aver
0
la résistan e de la première bron he etα = λ
−3
≃ 1.63
. Un tel arbre est alors appelé
arbregéométrique.Onrappellei ique e modèled'arbregéométriquen'estenfaitvalable
qu'à partir de la inquième génération. En eet, en plus d'une ertaine dissymétrie, la
présen e d'eetsinertielsnonnégligeables(voir[27,8,26℄)danslespremièresgénérations
impose unemodélisationdel'é oulementdu uidepar leséquationsde Navier-Stokes. La
loi de Poiseuillen'est ainsi plus valide. Pour obtenirun modèle plus réaliste, il sura de
onsidérernotre modèled'arbregéométrique ommelemodèletypedes
2
5
sous-arbresdu
poumon humain.
Perte de régularité pour ertaines maladies : Certaines maladies, en parti ulier
l'asthme,génèrentunemodi ationdelatailledesbron hes,entraînantdesperturbations
de résistan es. Le poumon humain ne peut alors plus être modélisé omme un arbre
géométrique.Deuxpointsdevuediérentspeuventêtreadoptés.Le asgénéral,oùau une
hypothèsederégularitésurlesrésistan esn'estsupposée,peutêtreétudié.C'estd'ailleurs
e qui est fait dans ette se tion et le plus souvent possible dans ette thèse, lepoumon
humain sain n'étant alors traité que omme un as parti ulier. Mais il peut aussi être
intéressantde onsidérer pluttdesarbres réguliersougéométriques dontonperturbeles
résistan es. C'est e qui est faità lan des se tions 2.1et2.2.
2.1.2 Notations
Onredonnei ilesnotationsdéniesdansl'arti le[11℄.On onsidèreunarbredyadique
T
N
àN + 1
générations allant de la génération 0 (le nez) à la génération N. Cet arbreest déni par deux ensembles : un ensemble de noeuds
V (T
N
)
omprenant la ra ineo
et
(X
nk
)
0≤n≤N,k∈{0,...,2
n
−1}
,X
nk
orrespondant au noeud situé à la k-ième pla e de lan-ième génération. L'arbre étant dyadique, il omprend un ensemble de bran hes
E(T
N
)
orrespondant soit à la génération 0
(o, X
00
)
, soit à des bran hes de type(X
nk
, X
n+1,2k
)
ou
(X
nk
, X
n+1,2k+1
)
ave(n, k) ∈ {0 ≤ n ≤ N, k ∈ {0, . . . , 2
n
−1}}
.Onnotedeplus,pour
tout
1 ≤ n ≤ N
ettoutk ∈ {0, . . . , 2
n
− 1}
,
r
nk
≥ 0
la résistan ede la k-ièmebran he de la n-ièmegénération (voir lagure 2.2) etr
0
≥ 0
la résistan e de la génération 0.2.1.3 Lien entre les pressions et les ux en sortie
On her he i i à établir un lien linéaire (dû au hoix de modélisation par la loi de
Poiseuille)entrelesuxetlespressionsensortiedel'arbre.Parsou ide larté,onsuppose i ilapressionauniveau de lara ine
o
nulle. Mais,quitte àajouterune onstante(voirlaremarque2.5), ettehypothèse de pressionatmosphériquenullepeut être supprimée. Les
sorties de notre arbre dyadique à
N + 1
générationssont indexées par0, . . . , 2
N
− 1
. On
note alors
p
= (p
i
)
i=0,...,2
N
−1
etq
= (q
i
)
i=0,...,2
N
−1
les ve teurs pression et ux respe tivement en sortie de l'arbre. Par onvention, les ux
o
PSfrag repla ements oX
00
X
10
X
11
X
20
X
21
X
22
X
23
X
nk
X
n+1,2k
X
n+1,2k+1
r
n+1,2k
r
0
r
10
r
11
r
20
r
21
r
22
r
23
Dénition 2.1 Etant donnés deux entiers
i
etj
et leurs expressions binairesi =
+∞
X
k=0
α
k
2
k
, j =
+∞
X
k=0
β
k
2
k
aveα
k
, β
k
∈ {0, 1} ∀k,
on dénit
σ
ij
etk
nj
respe tivement ommeσ
ij
= inf{k ≥ 0, α
l
= β
l
, ∀l ≥ k}, k
nj
=
n−1
X
s=0
2
n−1−s
β
N −1−s
.
Remarque 2.2 On xe un arbre dyadique à
N + 1
générations. Pour deux sorties deet arbre
i
etj
xées,(i, j) ∈ {0, . . . , 2
N
− 1}
2
, il existe un unique plus ourt hemin
pour relier ha unede es sorties à lara ine
o
.N − σ
ij
orrespond alors aux nombres debran hes ommunes de es hemins sans ompter la première bran he. Pour une sortie
j
xée et son plus ourt hemin à la ra ineo
orrespondant et pour une génération del'arbre
n
xée,1 ≤ n ≤ N
,k
nj
orrespond, dans le hemin, à la bran he orrespondantede la génération
n
.On peut alors énon er la proposition suivantequi liepressions et ux en sortie de notre
arbre.
Propriété 2.3 On onsidère un arbre dyadique résistif
T
N
àN + 1
générations. Onsuppose de plus la pression nulle à la ra ine
o
. Les ux et pressions en sortie de l'arbre sont alors reliés parp
= A
N
q,
aveA
N
= A
N
ij
0≤i,j≤2
N
−1
∈ M
2
N
(R),
A
N
ij
= r
0
+
N −σ
P
ij
n=1
r
nk
nj
.
(2.2)Démonstration : On reprend i i la même démar he que elle développée dans
l'ar-ti le [11℄. La linéarité entre
p
etq
est, sous les hypothèses de la loi de Poiseuille, évi-dente. Ainsi, il sut de al ulerles ve teurs pression en sortie d'arbre asso iés auxve -teurs ux rentrants de la base anonique de
R
2
N
. On onsidère don tout d'abord la
distribution suivante de ux en sortie
q
= (1, 0, . . . , 0)
. Cela orrespond à la situationoù une unité de uide est inje tée dans l'arbre par le noeud
X
N 0
et uniquement pare noeud, tous les autres étant bou hés. Par onservation, une unité de uide sort de
l'arbre au niveau de la ra ine
o
. Ainsi, en se souvenant que la pression en entrée estnulle etqu'on anoté
r
0
larésistan e du nez, on obtient par la loide Poiseuille unepres-sion égale à
r
0
au niveau du noeudX
00
. Au un ux ne passant dans le sous-arbre dedroite de ra ine
X
00
, toujours d'après la loi de Poiseuille, les pressions en sortie( or-respondant aux noeuds de la dernière génération allant de
2
N −1
à2
N
− 1
) valent
exa -tement
r
0
. Un raisonnement analogue appliqué au noeudX
10
donne une pression der
0
+ r
10
et il en est de même pour le sous-arbre de droite de ra ineX
10
. En reprenantd'une manière ré ursive e raisonnement, on trouve bien que les pressions aux noeuds
pression en sortie
i
est bienA
N
i0
. Le même raisonnement peut être repris pour le ve teurde base
q
= (0, . . . , 0, 1, 0, . . . , 0)
etdonne le résultatvoulu (voir lagure 2.3).Remarque 2.4 La matri e
A
N
peut aussi s'é rire sous la former
0
I
0
N
+
r
10
I
1
N
0
0
r
11
I
1
N
+
r
20
I
2
N
0
0
0
0
r
21
I
2
N
0
0
0
0
r
22
I
2
N
0
0
0
0
r
23
I
2
N
+ · · · +
r
n0
I
n
N
· · ·
0
. . . . . . . . .0
· · · r
n,2
n
−1
I
n
N
+ · · · +
r
N 0
· · ·
0
. . . . . . . . .0
· · · r
N,2
N
−1
,
(2.3) aveI
N
k
∈ M
2
N −k
(R), 0 ≤ k ≤ N
; 'est une matri e de rang un dont toutes les ompo-santes sontégalesà un(voir l'arti le [28℄).AinsiA
N
a une stru ture parti ulièreen blo s (voir la gure située en bas de la page 30) qui reète la stru ture dyadique de l'arbre et la loi de Poiseuille : haque élémentA
N
ij
de la matri e orrespondà la résistan e umuléedes bran hes ommunesaux deux heminsallantdelara ine
o
auxsortiesi
etj
. Ainsi,lamatri e
A
N
se présente sous la forme d'une matri e à blo s à diagonale dominante (voirla gure située en bas de la page 30) qui résulte de la superposition des matri es de la
formule (2.3)qui sont diagonales par blo s.
Remarque 2.5 Dans le as d'une pression atmosphérique
p
o
non nulle au niveau de lara ine
o
, larelation entre les ux et les pressions en sortie de l'arbre s'é rit en orep
= A
N
q,
aveA
N
= A
N
ij
0≤i,j≤2
N
−1
∈ M
2
N
(R),
A
N
ij
= r
0
+
N −σ
P
ij
n=1
r
nk
nj
,
mais ave , ette fois- i,
p
= (p
i
− p
o
)
PSfragrepla ements
r
11
r
22
r
35
r
4,10
r
0
r
0
r
0
+ r
11
+ r
22
r
0
+ r
11
Enonçons alors quelques propriétés de la matri e
A
N
.Propriété 2.6 Soit
N
un entier xé. La matri eA
N
est symétrique. De plus, si pourtout
k ∈ {0, . . . , 2
N
− 1}
,
r
N k
> 0
, alorsA
N
est une matri e dénie positive.Démonstration : Le ara tère symétrique de la matri e
A
N
est lair en se rappelantl'équation (2.3). En utilisant en ore l'équation (2.3), on vérie son ara tère positif en
montrantque haque matri ede la sommeest bien une matri epositive.Pour allégerles
notations, démontrons-lepour lamatri e
A
1
N
=
r
10
I
1
N
0
0
r
11
I
1
N
.
Le même raisonnement se généralise à toutes lesautres matri esde la somme.Soit alors
le ve teur
X
= (x
k
)
0≤k≤2
N
−1
quel onque. Un al ul simple montre quet
XA
1
N
X
= r
10
2
N −1
−1
X
k=0
x
k
2
+ r
11
2
N
−1
X
k=2
N −1
x
k
2
,
e qui prouve le ara tère positif (les résistan es étant des réels positifs).Pour on lure, il sutde remarquer que ladernière matri ede l'équation(2.3) est, elle,dénie positive.
En eet, on obtient pour
X
non nult
XA
N
N
X
=
2
N
−1
X
k=0
r
N k
x
2
k
> 0,
e quia hève ladémonstration
Remarque 2.7 Physiquement,
t
XA
N
X
orrespond au taux d'énergie dissipée.2.1.4 Cal ul de résistan e équivalente
Unarbredyadiquerésistifà
N + 1
générationsse omporteenfait ommeunebran heunique,ayantunerésistan eappeléerésistan eéquivalenteetunepressionensortie appe-léepressionéquivalente,danslaquelleleuxaundébit orrespondantaudébitglobaldans l'arbre.Pour s'en onvain re,ilsut de al ulerledébit
Q
en entrée qui orrespond, paronservation, à la sommedes débits àtravers les
2
N
se tions de sorties. On obtientainsi
Q =
P
2
i=0
N
−1
q
i
.A
N
étant inversible, si on désigne parB
N
= (B
N
ij
)
0≤i,j≤2
N
−1
son inverse,les débits à travers les se tionsde sortie s'expriment alors pour tout
i ∈ {0, . . . , 2
Ainsi,le débit total
Q
vautQ =
2
N
−1
P
i,j=0
B
N
ij
(p
j
− p
o
)
=
2
N
−1
P
i,j=0
B
N
ij
p
j
− p
o
2
N
−1
P
i,j=0
B
N
ij
.
Il sut alors de poser pour la résistan e équivalente
R
N
= (
P
2
N
−1
i,j=0
B
ij
N
)
−1
et pour lapressionéquivalenteensortie
P
N
= R
N
P
2
N
−1
i,j=0
B
ij
N
p
j
.OnaboutitalorsàlaloidePoiseuillegénéralisée
P
N
− p
o
= R
N
× (
ux globalsortant du nez).
(2.4)Ainsi,notrearbre dyadique résistifse omporte bien ommeune uniquebran he résistive
eton peut énon er lapropriété suivante.
Propriété 2.8 Soitunarbredyadique résistif
T
N
àN +1
générationsdematri easso iéeA
N
. Alors la résistan e équivalente de et arbre est donnée parR
N
=
2
N
−1
X
i,j=0
B
ij
N
−1
aveA
−1
N
= (B
ij
N
)
0≤i,j≤2
N
−1
.Remarque 2.9 En pratique, on évite de al uler l'inverse de la matri e
A
N
. On traiteplutt e problème par analogie éle trique, l'analogue éle trique de la loi de Poiseuille
étant la loi d'Ohm.Ainsi, la diéren e de pression orrespondà ladiéren e de tension,
ledébit à l'intensitéet larésistan e del'é oulementà larésistan eéle trique.Le al ul de
la résistan e équivalente se faitalors omme en éle tri ité en remarquant que notre arbre
dyadique résistif peut être onsidéré omme un ensemble de résistan es en parallèle et en
série : lesdeux bran hes lles bifurquant de leur bran hemère sontbran hées enparallèle
entre elles puis en série à ette bran he mère (voir la gure 2.4). Ainsi, en ommençant
à la dernière génération de l'arbre ni et en remontant de façon ré ursive jusqu'au nez,
on peut al uler la résistan e équivalente.
Remarque 2.10 La résistan e équivalente d'un arbre résistif
T
N
àN + 1
générationspeut aussi se dénir omme suit. Si on impose une pression nulleà la ra ine
o
de l'arbreet une pression uniforme valant un en sortie, la résistan e équivalente est alors l'inverse du ux globalsortant par la ra ine
o
.2.1.5 Cas parti uliers d'arbres
Comme nous l'avons dit au début de e hapitre, le poumon humain sain peut être
modélisé ommeun arbregéométrique.Ilest ainsiutile d'étudierlesdeux asparti uliers suivantsoùlesexpressions de lamatri e
A
N
etde larésistan e équivalenteprennentalorsFig. 2.4 Résistan e équivalente.
Cas parti ulier de l'arbre régulier
On onsidère i iun arbredyadiquerégulierà
N + 1
générations;ses résistan es,étant alors onstantes par génération, seront notéesr
n
, 0 ≤ n ≤ N
. L'expression de la matri eA
N
se réduit alors àp
= A
N
q, A
N
= (A
N
ij
)
0≤i,j≤2
N
−1
∈ M
2
N
(R), A
N
ij
=
N −σ
ij
X
n=0
r
n
.
(2.5)La matri e
A
N
est alors, à une onstante multipli ative près, une matri e doublementsto hastique:toutesses lignesetses olonnesontlamêmesomme.Uneexpression simple
de la résistan e équivalente est possible dans le as d'un arbre régulier, elle est donnée
par la propriété suivante.
Propriété 2.11 On onsidère un arbre dyadique régulier
T
N
àN + 1
générations. Ennotant
r
n
sa résistan e à la générationn
, la résistan e équivalente de et arbre régulier vaut alorsR
N
=
N
X
n=0
r
n
2
n
.
(2.6)Démonstration : Cette égalité se démontre très fa ilement par ré urren e sur
N
enutilisant l'analogie ave l'éle tri ité. L'arbre est alors onsidéré omme un réseau de ré-sistan es en série et en parallèle. En onsidérant la dernière génération, l'arbre régulier
possède alors
2
N −1
sous-arbres identiques représentés par la gure 2.5. Un al ul simple
de résistan es en série eten parallèledonne l'équivalen eentre e sous-arbre type etune
unique bran he de résistan e
r
N −1
+
r
N
2
.
On obtient ainsiun arbre régulieréquivalent à
N
générations,larésistan e de ladernièrePSfrag repla ements
r
N −1
r
N
Fig. 2.5 .
un arbre régulier équivalent à
N − 1
générations, la résistan e de la dernière générationvalant alors
r
N −2
+ r
N −1
/2 + r
N
/4
. Enitérantjusqu'au nez, on obtient lerésultat voulu.Dansle as d'unarbrerégulier,lespropriétésspe tralesde lamatri e
A
N
sont,ellesaussi, remarquables.Propriété 2.12 On note
Ψ
0
le ve teur de taille2
N
formé de 1. Pour un ouple
(n, k)
xé,
0 ≤ n ≤ N − 1
etk ∈ {0, . . . , 2
n
− 1}
,
Ψ
nk
est déni parΨ
nk
=
t
(0, . . . , 0, 1, . . . , 1, −1, . . . , −1, 0, . . . , 0) ,
le blo non nul orrespondant au (k+1)-ième blo de taille
2
N −n
. La famille de ve teurs
(Ψ
0
, (Ψ
nk
)
0≤n≤N −1,0≤k≤2
n
−1
)
estunefamilledeve teurspropresdeA
N
.Lesvaleurspropresasso iées sont notées
(λ
N
0
, (λ
N
nk
)
0≤n≤N −1,0≤k≤2
n
−1
)
et sont égales àλ
N
0
= 2
N
N
X
p=0
r
p
2
p
etλ
N
nk
= 2
N
N
X
p=n+1
r
p
2
p
, ∀k ∈ {0, . . . , 2
n
− 1}.
Démonstration: Cettepropriété sevérietrès fa ilementen faisantles al uls.Elleest
une onséquen e dire te de la stru ture en blo s de
A
N
, ave des blo stous égaux pourun arbre régulier.
Remarque 2.13 On peut remarquer que
λ
N
nk
= λ
N
nk
′
∀k, k
′
.
Cette égalité onrme l'intuition que, dans le as d'un arbre régulier, les valeurs propres
ne dépendent que de la génération
n
.Remarque 2.14 Aun oe ientmultipli atif
2
N
près,onpeutremarquerquelapremière
valeur propre donne la résistan e équivalente de l'arbre régulier asso ié.
Remarque 2.15 Les ve teurs propres de
A
N
sont l'équivalent dis ret dela base de Haarusuelle sur