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Submitted on 1 Jan 1884
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Essai sur le pouvoir refroidissant des gaz
Ch. Rivière
To cite this version:
Ch. Rivière. Essai sur le pouvoir refroidissant des gaz. J. Phys. Theor. Appl., 1884, 3 (1), pp.473-481.
�10.1051/jphystap:018840030047301�. �jpa-00238285�
4° La dernière colonne du Tableau mesure la
capacité
totalependant
lanuit, quand
latempérature
est à son minimum. Elleest
généralement plus grande
que la richesse à 6h dumatin;
maisquelquefois
elle estplus petite,
d’où l’on peut conclure que l’airest saturé à toute hauteur
quand
satempérature
est minimum. Celaexplique
toutes les condensations de vapeurqui
ontgénéralement
lieu
pendant
la nuit.En
résumé,
les valeursde f F
ne nous apprennent que ledegré
de sécheresse ou d’humidité
relatives;
elles ne mesurent pas laquantité
de vapeur. Aucontraire,
lerapport f H-f mesure la com-
position hygrométrique
del’air;
il met en évidence leschange-
ments
qui
surviennent lejour
, lanuit, l’été, l’hiver,
aux diverseslatitudes et altitudes.
C’est
pourquoi je répète qu’il
serait rationnel desupprimer
lesvaleurs
de f F
et de lesremplacer
par celles def H-f.
M. Mascartet M.
Angot
ont bien voulu secharger
de faire exécuter les calculs que nécessiterait cettemodification,
et les résultats serontpubliés
dans les Annales dit Bureau central
inéléoi-ologique, après
avoirété
communiqués
à l’A.cadémie.ESSAI SUR LE POUVOIR REFROIDISSANT DES GAZ;
PAR M. CH. RIVIÈRE.
Ce travail avait pour but d’étudier le
pouvoir
refroidissant des gaz dans des limites depression
et detempérature plus
étenduesqu’on
ne l’avaitfait jusqu’alors.
La méthode
qui
a paru seprêter
le mieux à ce genre de re- cherches consistait dans l’observation d’un fil échauffé par uncourant
électrique : quand
ce fil a atteint satempérature
station-naire,
ilperd
par ravonnement et par contact avec le gaz unequantité
de chaleurégale
à celle queproduit
le passage du courant.Les conditions de milieu é tant
définies,
leproblème
revient à laArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018840030047301
détermination simultanée de la
température
du fil et de laquantité
de chaleur
développée
par le courant.La
température
du fil se déduit de sa résistanceélectrique
et laquantité
de chalcur est déterminée par la loi de Joule.Il a donc fallu étudier au
préalable
l’influence de latempérature
sur la résistance des fils de
platine qui
ont étéemployés
dans lecours de ces recherches. Cette étude a été faite avec soin sur un
fil de
platine
enroulé autour du réservoir enporcelaine
d’un pyro-mètre à
air; puis
ce fil a servi à son tour de thermomètre pour l’étude des autres fils destinés auxexpériences
sur le refroidisse-ment.
Pour déterminer la résistance d’un fil
métallique pendant
lepassage du courant destiné à
l’échauffer,
oncherchait,
par une méthoded’opposition analogue
à celle deClarke,
la différence depotentiel
à ses deuxextrémités;
on déterminait en mêmetemps
la différence de
potentiel
aux deux extrémités d’un fil de résistance connue,placé également
dans lecircuit,
et assez gros pour ne pas s’échauffersensiblement;
lerapport
de ces deux différences servai tde mesure à la résistance cherchée.
Le calcul de la formule de Joule
exigeait
encore que l’on connùt l’intensité du courant; à ceteffet,
une boussole de Weber étaitplacée
en dérivation sur lecircuit,
et l’on avait soin que les dévia- tions fussenttoujours
assez faibles pourpouvoir
êtreregardées
comme
proportionnelles
à l’intensité du courant : on a,d’ailleurs, pris
soin de vérifier cetteproportionnalité.
La jig’.
ireprésente schématiquement
ladisposition générale
des
appareils.
A est ungrand
flacon au milieuduquel
sonttendus,
l’un à la suite de
l’au tre,
le filprincipal
et un filplus
court don tl’observation sert à éliminer le refroidissement
qu’éprouve
lepremier
à chacune de sesextrémités,
par suite du contact avec lespinces
d’attache. Ce flaconcommunique,
par l’intermédiaire de tubesremplis
d’acidephosphorique anhydre,
avec desappareils
àfaire le vide. B est un
long
et gros fil de cuivre dont la résistancesert de terme de
comparaison,
et ces trois fils sontplacés
dans lecircuit d’une
pile G ;
d’autres résistances intercalées servent à faire varier l’intensité du courant et, parsuite,
latempérature
dufil. La boussole de Weber est attachée en dérivation aux
points
DE. La
pile d’opposition
K renferme dans soncircuit,
outre unerésistance considérable de 5ooo ohms
environ,
une caisse de rési-stance
G ;
des conducteursF,
H permettent de relier les extré- mités de cette caisse aux extrémités ci des filsplacés
dans le pre-mier circuit. Un
galvanomètre
deThomson,
intercalé enH,
permetFig. i.
de déterminer la résistance
qu’on
doit introduire en G pour que la différence depotentiel
aux extrémités de G fasse exactementéquilibre
à la différence depotentiel
aux extrémités du fil observé.Représentation graphique des résultats.
Une série d’observations faites à une
pression déterminée P1 donne,
pour différents excès detempérature,
laquantité
de chaleuiperdue
par le fil soumis àl’expérience.
Le résultat dechaque
observation est
indiqué,
sur une feuille depapier quadrillé,
parun
point
dont l’abscissereprésente l’excès,
et l’ordonnée la quan- Li Lé de chaleurperdue.
La
ligne
continue rlfqui
passe par tous cespoints (fig. 2)
re-présente,
pour lapression P,,
la relationqui
lie laquantité
dechaleur à l’excès de
température.
Une série faite à une
pression
moindreP2
donnera une courbedont les ordonnées seront, pour des abscisses
égales,
inférieuresaux ordonnées de la courbe xi.
Enfin,
une série faite dans le vide absolu donne une courbe A dont les coordonnéesreprésentent
lesquantités
de chaleurperdue
dans le vide.
Chacune de ces séries
comprend
une dizained’olJServations,
quelquefois davantage,
et, si l’on met àpart quelques expériences
Fig 2.
faites dans
l’hydrogène, qui
ontprésenté
desingulières anomalies,
les
points correspondant
àchaque
série se trouvent distribués avec unegrande régularité.
En diminuant chacune des ordonnées BD de la courbe x,, de l’ordonnée BC de la courbe A
qui représente
la chaleurperdue
dans le vide ou chaleur
rayonnée,
on a une nouvelle courbeB1 qui représente,
pou» Icipression P, ,
la relation entre l’excès de teni-pérature du fil
et la chaleur que lui enlève le gaz.Une fois les
courbes B construites,
onconçoit qu’on puisse
s’enservir pour en tracer d’autres
représentant,
pour un excès cietelnpératllre déternliné)
la relation entre lapression
du gaz et la chaleurqu’il
en lève aitfil.
Cesdernières,
que nousappellerons
y, ont l’allure
représentée
parla fig.
3. Ontraçait
ainsi les courbescorrespondant
aux excès 100°, 200°,300°, ...,
et, pourqu’on pût
facilement comparer leurs
formes,
on réduisait à la moitié lesordonnées de la courbe de 200°, au tiers celles de la courbe de
3oo",
etc. Ontraçait
aussi une courbe relative à un excès de tem-pérature
trèspetit,
la courbe d’excès °, parexemple,
dont onmultipliait
les ordonnées par i oo, afin de la rendrecomparable
auxautres.
Sur le flacon A coulent
plusieurs jets
d’eaufroide,
de sorte clusel’ig. 3.
les excès sont observés au-dessus d’une
température toujours
voisine de
13°;
unepetite
correction permet dereprésenter
par les courbes lesquantités
de chaleurqu’on
eût déterminées si latempérature
de l’enceinte avait été constamment maintenue à oo.I. - Chaleur perdue dans le vide.
Les
quantités
de chaleurperdues
dans le vide absolu par unfil de
platine
ont été déduites deplusieurs
séries d’observations faites sous despressions
trèsfaibles,
et enparticulier
d’une série très nombreuse et trèsrégulière
danslaquelle
lapression, qui
n’est
plus
mesurable à lajauge
de MacLeod,
est certainement inférieure à1 10
de millième de millimètre de mercure.Il était intéressant de comparer les résultats avec la formule
obtenue dans des conditions toutes différentes par
Dulong
et Petitpour des excès inférieurs à
250°,
etconfirmée,
au moins d’unemanière
approchée
et pour les mêmes limites detempératures,
par diversphysiciens;
lacomparaison
étaitdonc,
pour la méthodeexposée ici,
une sorted’épreuve qui
devait permettre dejuger
desa valeur. Le Tableau suivant donne le résultat de la
comparaison :
on a
pris
aégal
à i, 0°77, et déterminé le coefficient m de tellesorte que la valeur calculée fût
égale
à la valeur observée pour l’excès 150°.On voit que la concordance est satisfaisante
jusqu’à 400°.
Apartir
de cettetempérature,
les nombres calculés croissent beau- coup troprapidement,
comme l’avaientdéjà
fait remarquer, du reste,plusieurs expérimentateurs.
II. - Chaleur enlevée par le gaz.
1 °
influence
de lapression.
- J7ariation de cetteinfluence
avec la
température.
- Pour despressions comprises
entre 300111111et
50mm,
l’influence de lapression peut, quelle
que soit latempé-
rature. être
représentée
par la formule deDulong
etPetit,
npb,
dans
laquelle p représente
lapression; seulement,
la valeuro, I 63
trouvée pour
l’exposant h
estbeaucoup plus petite
que le nombreo , £5
obtenu parDulong
et Petit.Au-dessous de
50mm,
la chaleur enlevée par le gaz diminue avec lapression plus
vite que nel’indique
la formuleprécédente,
et lachute
devient,
aux très bassespressions,
extrêmementrapide.
Aussi,
même à cespressions
trèsfaibles,
le refroidissement dû augaz
garde-t-il
encore, vis-à-vis du rayonnement, uneimportance
considérable : sous une
pression
de200mm,
l’air secenlève, à
oo"d’excès,
180 fois autant de chaleur que le rayonnement; il en enlèveencore 12 fois autant à omm, i, et il faut réduire la
pression à
omm, 006 environ pour que l’air n’enlève que la même
quantité
dechaleur que le rayonnement.
Au-dessous de
50mm,
l’influence de lapression
n’est pas la mêmeaux diverses
températures,
car les courbes y relatives aux diversexcès,
au lieu d’avoir des ordonnéesproportionnelles
et d’êtretoutes semblables entre
elles,
sedisposent
commel’indique
lafig.
/. La variation de laquantité
de chaleur enlevée sous lesFig. 4.
faibles
pressions
estplus rapide
pour lestempératures
basses que pour lestempératures
élevées.2°
Influence
de latelnpératllre.
- Variation de celte in-fluence
avec lapression.
- Sous unepression déterminée,
etquand
on considère des excès detempérature
deplus
enplus grands,
on trouve que laquantité
de chaleur enlevée par le gaz croît d’abordplus rapidement
quel’excès,
ainsi quel’exprime
laformule
exponentielle
deDulong
et PetitBr,
dans
laquelle
c est un nombreplus grand
que l’unité.àlais,
àpartir
d’une certainetempérature,
lephénomène change d’allure,
et, la perte de chaleur augmente moinsrapidement
quel’excès ;
lescourbes B présentent
unpoint d’inflexion,
et cepoint
d’inflexioncorrespond
à unetempérature
d’autantplus
basseque la
pression
estplus
faible. Pour despressions
inférieures à1mm, cette modification des
courbes B
semble même seproduire
dès leur
origine.
Parexemple,
dansl’air,
les différences successives desquantités
de chaleurcorrespondant
aux excès o°, 100°, 200°, ...ont été trouvées
égales,
pour diversespressions,
aux valeurs sui-vantes :
Pressions.
3°
Influence
du diamètre dufil.
- Les observations ontporté
sur deux fils depla tine,
l’unde £
de millimètre dedi amè tre,
l’autre
de 1 20 environ;
ils étaient tendus horizontalement dans un flacon de Olll, 20 dediamètre;
le corps soumis àl’expérience
avaitdonc des dimensions
négligeables
à côté des dimensions de l’en- ceinte. Les deux fils ont donné les mêmes résultatsgénéraux qui
viennent d’être
rapportés ;
mais lacomparaison
des valeurs absolues desquantités
de chaleurperdues
dans les mêmes conditions adonné lieu à une remarque
importante.
La surface du fil leplus
fin était
égale aux 6 10
environ de la surface duplus
gros ; c’est à peuprès
le mêmerapport qu’on
a trouvé entre lesquantités
dechaleur
rayonnées
dans levide,
et aussi entre lesquantités
dechaleur enlevées par le gaz sous de très
faibles pressions; mais,
sous des
pressions supérieures
à 5mm ou 10mm, on a trouvé sensi-blement la même
perte
de chaleur pour les deux fils.Voici,
parexemple, quelques
valeurs obtenues pour lerapport
de la chaleur enlevée par l’air au fil leplus
fin à la chaleur enlevée au fil leplus
gros: .
Ainsi,
au moins pour des .fils très fins etplacés
horizontale-ment) le refroidissement par l’air ne serait pas
proportionnel
à lasurface,
mais serait relativementplus grand
pour les fils deplus petit
diamètre.4°
Influence
de la nature du gaz. - On a choisiparmi
lesgaz faciles à obtenir purs ceux
qui
dicteraient leplus
par leurspropriétés physiques :
l’acide sulfureux etl’hydrogène.
Les résultats obtenus avec l’acide sulfureux dans treize séries
d’observations, comprises
entre lespressions
300mm et0mm, 005,
sont aussi
réguliers qu’avec l’air,
et seprésentent
avec les mêmescaractères
généraux.
L’hydrogène,
aucontraire,
n’a donné de résultatsdignes
de con-fiance
qu’à
de bassestempératures
ou bien sous de très faiblespressions :
les fils deplatine
ont paru, auxtempératures
élevées ctsous les fortes
pressions, éprouver
des variations anormales de résistance.La
comparaison
desquantités
de chaleur enlevées dans les mêmes conditions à un même fil par les trois gaz étudiés a conduit à unrésultat inattendu : sous les
pressions ordinaires,
lepouvoir
refroi-dissant de l’acide sulfureux est exactement
égal
à la moitié dupouvoir
refroidissant del’air; mais,
au-dessous de Ilnnl ou 2mm, cepouvoir
refroidissant relatif augmente, et on l’a trouvéégal
à0,94
sous une
pression
de 0 1" Demême,
lepouvoir
refroidissant del’hydrogène, qui
estégal
à5, 5
auxpressions ordinaires,
diminueà
partir
de 5mm ou ipnl’ll’
il a été trouvéégal
a 1 , 02 sous lapression
de
0mm, 05.
Ce dernier résultat a été obtenu dans deux séries d’observationspendant lesquelles
on apris
soind’analyser
lesdernières
portions
de gaz enlevées du flacon par la trompe à mer-cure ; on s’est assuré ainsi
qu’il
ne s’étaitproduit
aucune rentréed’air,
cequi,
du reste, était inadmissible avec unappareil capable
de
garder plusieurs jours
un vide dequelques
millièmes de milli-mètre.
Sous les