Texte : Mathieu du Vernoy Mise en scène : Pierre Beffeyte
Assistante mise en scène : Selena Hernandez Scénographie, décors : Fanny Gamet
Lumières : Pascal Sautelet Son : Olivier Slabiak
Toiles peintes : Jean Martial Dubois
Effets spéciaux, magie : Olivier Mortbontemps Costumes : Audrey Losio & Aude Bretagne Maquillage : Chloé Briand
Avec :
Jacques Fontanel : Roi Arthur, Merlin l’enchanteur, le roi Pêcheur Maxime d’Aboville ou Adrien Michaux : Galaad, Perceval le Gallois Sébastien Finck : Lancelot du Lac
Laurent Richard : Gauvain, un moine
Benoit Solès : Galehaut, la maman de Perceval
René-Alban Fleury : Le bouffon, un ermite, Guingambresil, un moine, un écuyer
Olivier Mortbontemps : Figuration, magie
Création : Août / Septembre 2013
Première tournée : d’octobre 2013 à janvier 2014 Théâtre du Ranelagh, Paris : à partir de Février 2014
Tournée festivals : de juin à août 2014 (festival d’Avignon) Deuxième tournée : de janvier 2015 à juin 2015
Production : Scène et Public 73, rue de Clignancourt 75018 Paris
Tel : 01 45 55 01 40
Email : pb@scene-public.fr
www.scene-public.fr
La Véritable Histoire de la Quête du Graal raconte comment le roi Arthur, par jalousie, décide de se débarrasser de Lancelot en l’envoyant chercher le célèbre Graal, vase sacré disparu depuis plus de 1000 ans et dans lequel Joseph d’Arimathie aurait recueilli le sang du Christ.
Accompagné de Gauvain et Galehaut, Lancelot commence par s’enfoncer dans la sombre forêt de Brocéliande, à la recherche de Merlin l’Enchanteur, mage éternel, dont la mémoire et l’omniscience devrait lui permettre de retrouver le Graal. Mais l’obscurantisme du discours de Merlin laisse les chevaliers perplexes. Ils poursuivent alors leur chemin et croisent Perceval le Gallois, dont la naïveté et l’imprudence provoquent la ire de Baudremagu de Gorre, seigneur violent et belliqueux. Obligés de fuir, Lancelot décide alors de faire fabriquer un faux Graal pour rentrer se cacher chez Arthur.
De retour à la cour, leur stratagème est découvert. Fou furieux, Arthur les bannit de la Table Ronde.
Leur errance reprend, inlassable, jusqu’au moment où ils vont faire la rencontre d’un étrange roi pêcheur, dit le roi Pelles, véritable détenteur du Graal…
La pièce de Mathieu du Vernoy est une parodie de la fameuse Quête du Graal et des aventures de la Table Ronde. Il ne faut donc nullement y chercher autre chose qu’un humour absurde, décalé, incohérent, amusant et farfelu, à l’instar des Monty Python et autres Kamaloot.
Cependant, comme c’est souvent le cas avec l’humour, le mécanisme mis en œuvre est plus complexe qu’il n’y paraît. La Véritable Histoire de la Quête du Graal évite le piège de la caricature (l’abîme de la parodie !) et s’appuie sur un assemblage de plusieurs types d’humour (les raisonnements par l’absurde, le comique de répétition, le jeu sur les mots, la quotidienneté des personnages, le décalage entre les enjeux et les moyens, les quiproquo, les malentendus…) qu’elle associe avec équilibre pour en faire un objet théâtral. Le travail sur l’écriture et sur le rythme (de l’action et du texte) est rigoureux, les personnages sont clairement dessinés et la construction dramaturgique reprend précisément la structure du roman courtois afin de donner à l’ensemble une vraisemblance indispensable au décalage humoristique, moteur essentiel la pièce.
NOTE DE L’AUTEUR
S'il est un matériau qui offre à un auteur comique une source inépuisable d'inspiration, c'est bien le roman historique et particulièrement le roman courtois. Les personnages y sont toujours décrits comme les archétypes de la perfection : les femmes sont belles et vertueuses, les hommes virils et séducteurs. Tous évoluent dans un univers fait d'élégance et de courtoisie, parfois de guerre ou de combat, mais toujours avec un ennemi à la hauteur et dans l'unique but de faire triompher le Bien. Jamais d’arrière-pensée, de sournoiserie ou de vil calcul chez le héros de légende. Jamais. Jamais non plus de remise en question ou de doute existentiel. En somme, le personnage courtois serait à la société médiévale ce que le héros d'Amour Gloire et Beauté est à la nôtre.
Une telle débauche de qualités c'est bien sûr du pain béni pour un auteur. Mais le héros médiéval possède un autre atout : il est pleinement ancré dans notre culture et dans notre imaginaire. En effet pas de jeune garçon qui n’ait rêvé d'être un preux chevalier, ou de jeune fille qui ne se soit vue lui tricotant des mitaines. Lancelot, Merlin, Arthur, Guenièvre… autant de noms qui évoquent la lointaine épopée de notre enfance et autant de héros que nous avons le sentiment de connaître. Ils ont été nos compagnons de route et par là même ils nous sont acquis et nous portons sur eux un regard bienveillant.
Alors forcément se retrouver face à des personnages qui allient aussi bien perfection et notoriété, la tentation est grande d'imaginer ce qui pourrait bien se passer si quelque malicieux grain de sable, voire quelques graviers voir quelques bonnes poignées de graviers venaient perturber cette parfaite mécanique. Une envie féroce de les contrarier nous prend pour ne plus nous lâcher…
NOTE DE MISE EN SCÈNE
La Véritable Histoire de la Quête du Graal est une fantaisie burlesque, un divertissement sans autre prétention que de tenter de faire rire.
La mise en scène s’attachera donc à soutenir le rythme et l’humour du texte, et à mettre en avant le jeu des acteurs, qui demande de la précision, de la rigueur, de l’imagination, de la générosité et de l’énergie.
L’esthétisme général du spectacle oscillera entre l’univers de la bande dessinée (on pense en lisant la Quête du Graal à Gotlib, à F’murr et à Goscinny) et celui de la féérie baroque des Royal Deluxe et du manège du Carré Semart.
Afin de ne pas alourdir l’image par un décor fixe et réaliste (il s’agit en somme d’une balade), la scénographie jouera sur des changements de toiles peintes (réalisées le dessinateur Jean-Martial Dubois) et sur des variations d’accessoires, qui surgiront parfois des cintres, parfois du sol ou des coulisses, et qui disparaitront sitôt leur utilisation terminée.
Les éclairages de Pascal Sautelet tendront à créer des univers oniriques et à nous faire changer de lieux sans nous faire changer d’espace.
Scénographie et éclairage s’appuieront également sur les « effets spéciaux » créés par Olivier Mortbontemps, à la fois magicien et constructeur du décorateur.
Le texte de La Véritable Histoire de la Quête du Graal sous ses aspects légers et burlesques est en réalité d’une grande difficulté. Comme beaucoup de comédie, son efficacité comique repose majoritairement sur sa rythmique, quasi musicale. C’est une sorte de partition qui fourmille de détails, contre temps, de changements de rythme, de duo, de trio…
Il ne supporte ni l’approximation ni la surenchère. La mise en scène doit donc être légère et aérienne. Elle doit souligner sans insistance, mais avec humour et grâce le texte et le jeu des acteurs, auxquels elle est assujettie.
La création musicale du spectacle, élément essentiel de la comédie au théâtre (et souvent sous estimé), sera confiée à Olivier Slabiak, fondateur des Yeux Noirs et également compositeur de musique de film. Il réalisera une bande son qui accompagnera le texte (avec ses propres thèmes et ses propres motifs) et dont la rythmique sera portée par des bruitages et des sons divers (dans l’esprit d’un Spike Jones ou d’un Tex Avery).
Enfin, c’est un spectacle que nous voulons tout public. Les codes de jeu et les personnages doivent être évidents pour tous, même s’ils possèdent plusieurs niveaux de lecture. Bien qu’aidés dans cette recherche par l’universalité du thème de la chevalerie et par l’imprégnation (même parcellaire) de la tradition courtoise dans notre culture, il importe que les personnages soient traités, et notamment sur le plan des costumes, de manière à être clairement identifiés.
Chacun percevra ensuite les différentes couches que nous aurons rajoutées sur chacun d’eux pour donner à notre spectacle sa forme finale, qui, nous l’espérons saura rendre ce décalage particulièrement réussi entre ces personnages imaginaires et l’idée que nous nous en faisons.
DISTRIBUTION
