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Nouhaud, J.-N. Cornu , P. Grise Grynberg, A. L. Hourie, Baron, C. Delcourt,F.-X. M. External sphincterotomy in neurological patients: A monocentric experience expérience monocentrique d’une vessie neurologique :une Sphinctérotomie laser le patientporteur

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ARTICLE ORIGINAL

Sphinctérotomie laser chez le patient porteur d’une vessie neurologique : une expérience monocentrique

External sphincterotomy in neurological patients: A monocentric experience

M. Baron , L. Grynberg , A. Hourie , C. Delcourt , F.-X. Nouhaud , J.-N. Cornu

, P. Grise

Departmentofurology,RouenUniversityHospital,1,ruedeGermont,76031Rouencedex1, France

Rec¸ule12novembre2015 ;acceptéle30mars2016 DisponiblesurInternetle28avril2016

MOTSCLÉS

Vessieneurologique; Incontinentation; Dyssynergievésicos- phinctérienne; LaserHolmium; LaserGreenlight; Sphincter

Résumé

But.—Évaluerlafaisabilité,l’efficacitéetlatolérancedel’utilisationdeslasersGreenlightTM etHolmiumcommetechniquesd’incontinentationpourtraiterunedyssynergievésicosphincté- rienneneurogène(DVS).

Méthodes.—Uneétuderétrospectivemonocentriqueaétéeffectuéechez24patientsayantune dyssynergievésicosphinctérienneneurogèneetopérésaulaserGreenlightTMouHolmiumentre mai2012etjuin2015.Enpréopératoire,étaientréalisésunemesuredurésidupost-mictionnel (RPM),unbilanurodynamique,uneurétrocystographierétrogradeetmictionnelle(UCRM).En postopératoireuneévaluationduRPMétaitréaliséeàl’ablationdelasondeurinaire,puisàun an,uneUCRMétaitréaliséeà3moisainsiqu’unquestionnairesemi-quantitatifdesatisfaction téléphonique.

Résultats.—DouzepatientsontétéopérésaulaserGreenlightTMet12aulaserHolmium.Onze patientsonteuuntestparendoprothèseurétrale,aupréalable.LamédianedeRPMdesdeux lasersconfondusétaitde285mLenpréopératoireet137,5mLenpostopératoire(p<0,001).

Aucunpatientn’anécessitédetransfusion.Letauxdesatisfactionglobaleétaitde75%.Cinq sténoses(20,8%)ontétéconstatéesdansundélaimédiande4mois.

Auteurcorrespondant.

Adressee-mail:jeannicolas.cornu@gmail.com(J.-N.Cornu).

http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2016.03.008

1166-7087/©2016ElsevierMassonSAS.Tousdroitseserv´es.

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Conclusions.—LeslasersGreenlightTMetHolmiumsontdestechniquesefficaces,peumorbides.

Lasupérioritéparrapportàl’incisionmonopolairerestecependantàdémontreretnécessite lapoursuitedesétudes.

Niveaudepreuve.— 4.

©2016ElsevierMassonSAS.Tousdroitsr´eserv´es.

KEYWORDS

Neurologicdisorders;

Externalurethral;

Sphincterotomy;

Sphincter dyssynergia;

Holmium;

GreenlightTM; Urethralsphincter

Summary

Aim.—Theaimofthisstudywastoassessthefeasibility,efficacyandtoleranceofGreenlightTM andHolmiumsphincterotomyfortreatingdetrusor-sphincterdyssynergia.

Methods.—Allmentreatedwiththistwotechniquesbetweenmay2012andjune2015were analyzed.Preoperativeevaluationincludedkidneyultrasoundscan,urodynamic,retrogradeand voidingurethrocystography. Postoperativeassessmentwas composedofapost-void residual volume measurementwhen theurethralcatheterwas removed and1yearaftertheproce- dure,aretrogradeandvoiding urethrocystographyat 3months andtelephonicLikert scale questionnaire.

Results.—TwelvepatientswereoperatedwithGreenlightTMand12withHolmium.Elevenhada memocathurethralstentpreoperatively.Post-voidresidualvolumemedianforbothtechniques was285ccpreoperativelyvs137.5ccpostoperatively(P<0.001).Likertscaleglobalsatisfaction was75%.Fivestenosis(20.8%)wereobservedwithinamedianof4months.

Conclusion.—GreenligthTM andHolmiumproceduresareefficient techniqueswith lowmor- bidity.However, superioritytowardmonopolar incisionremainstobedemonstratedthrough complementarystudies.

Levelofevidence.— 4.

©2016ElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.

Introduction

Lespathologiesneurologiquessontfréquemmentassociées des troubles de la vidange vésicale liés, notamment, à unehypocontractilitédétrusorienne,et/ouunedyssynergie vésicosphinctérienne(DVS)[1].Lemodemictionnelderéfé- rencedestroublesdelavidangevésicaleestl’auto-sondage propreintermittent[2],quipermetd’assurerunemiction régulièreetcomplète,àbassepression.Lorsqueceux-cine peuventêtreeffectuésparlemaladeetqueleshétéroson- dagessontrefusésoudifficilesàmettreenplace,ledrainage urinaire repose sur le sondage à demeure pourvoyeur de nombreusescomplications,ladérivationurinaire,plusmor- bide[3,4]ouletraitementendoscopiquedelaDVSassociée àunappareillageparétuipénien.

Le traitement de la DVS comprend les endoprothèses urétrales, les injections intra-sphinctériennes de toxine botulique, et la sphinctérotomie endoscopique (SE) [5].

Parmi ces techniques, la SE est le traitement de réfé- rence,lesendoprothèsesurétralesn’étantplusimplantées demanièredéfinitiveetutiliséesseulementcommesolution temporaireenvued’uneSEtandisquelesinjectionsintra- sphinctériennesde toxine botulique ayant uneffet limité danslestemps,nécessitentdesréinjectionsfréquentes[6].

LesoutilspermettantuneSEsontaujourd’huimultiples (anseoupointeélectrique,vaporisationbipolaireoulaser).

L’incisionmonopolairerestelatechniquelaplusrépandue mais n’est pas totalement satisfaisante car 35à 43% des patients nécessiterontune deuxièmesphinctérotomie [7].

Après avoir acquis l’expérience de l’utilisation des lasers HolmiumetGreenlightTMpourletraitement chirurgicalde l’obstructionsous-vésicalebénigned’origineprostatique,le butdenotreétudeétaitd’évaluerl’intérêtpotentieldeces techniqueslaserpourlaréalisationd’uneSEchezlepatient neurologique.

Matériel et méthodes Protocole d’étude

Uneétuderétrospectivemonocentriquedefaisabilitéaété menée dans uncentre universitaire franc¸ais deréférence entremai2012etjuin2015.Touslespatientsayantététrai- tésparsphinctérotomieaulaserHolmiumouGreenlightTM, parlemêmeopérateur,ontétéinclusdanscetteévaluation.

Patients

Lescaractéristiquespréopératoiresdespatientsétudiésont été recueillies via le dossier médical informatisé: âge, pathologie neurologique sous-jacente, durée d’évolution ettype dedysfonction vésicosphinctérienne (hypoactivité détrusorienne,dyssynergie vésicosphinctérienne,hyperac- tivitédétrusorienne,définiselonlecomitédestandardisa- tionde ICS [8]),mode mictionnel, traitements antérieurs (pharmacologiques, prothèses d’incontinentation, traite- ments chirurgicaux), antécédents d’infection urinaire,

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d’hyperréflexieautonome.Laprésenced’érectionsréflexes étaitétablieselon lesdonnéesdelaconsultationsansuti- lisationdequestionnairevalidé.Lesrésultatsdesexamens complémentairespréopératoires(bilanurodynamique,uré- trocystographierétrogradeetmictionnelle)ontégalement été enregistrés. Tous les patients avaient une uroculture préopératoire négative ou positive traitée selon antibio- gramme,48heuresavantl’intervention.

Technique opératoire

Legeste endoscopiqueétait réalisésous anesthésie géné- raleoulocorégionale,sousirrigationcontinuedesérumsalé réchauffé à 37C avec une pression comprise entre61et 81cmH2O (Endoflow, socomed 230). L’incision du sphinc- terétaitréaliséeàmidi, duveru montanumjusqu’enaval du sphincter. Une fibre laser HPS Greenlight PVTM, puis- sancerégléeà80W,ouunefibrelaserHolmiumLumenisTM à usage unique, puissance réglée à 40joules, 15hertz étaient utilisées. En cas de col tonique constaté lors de l’urétrocystoscopie, une incision cervicale était réalisée à 6et 7h. Dans de rares cas, une incision cervicopros- tatique (laser Holmium) ou une vaporisation prostatique (GreenlightTM)étaitpratiquéeafind’obtenirunelogelarge, non obstructive. Une sonde urinaire à double courant était posée en fin d’intervention avec un lavage vésical continujusqu’àdisparitiondel’hématurieetétaitmainte- nue10jourspourgarderunmodelageurétral.

Suivi

Les complications per- et postopératoires précoces (<30jours) et tardives étaient évaluées selon la

classificationdeClavien-Dindo. Aprèsl’ablation desonde, une mesure du résidu post-mictionnel était réalisée lors d’une hospitalisation de jour. Un bilan urodynamique et une urétrocystographierétrograde etmictionnelleétaient prévus à 3mois postopératoires. Un interrogatoire télé- phonique était réalisé en postopératoire, lors du recueil des données, pour évaluer la satisfaction du patient via une échelle semi-quantitative (très satisfait-satisfait- indifférent-insatisfait). La survenue tardived’une sténose urétraleétaitévaluéesoitparuneUCRMréaliséesystéma- tiquementà3mois,soitparunefibroscopiepostopératoire effectuéeencasdesuspicionclinique.

Résultats

Données préopératoires

Autotal,24incontinentationslaserontétéeffectuéesentre mai2012etjuin2015(12aulaserGreenlightTMet12aulaser Holmium).Lescaractéristiquesdespatientssontrésumées dansleTableau1.

Données peropératoires

Lescaractéristiquesperopératoires sont résuméesdans le Tableau2.

Pour 7patients porteurs d’une endoprothèse (quatre dans le groupe GreenlightTM et trois dans le groupe Hol- mium),l’ablationdecelle-cis’esteffectuéesansdifficulté lors de la même intervention. Dans un cas, l’ablation de l’endoprothèse urétrale s’est accompagnée d’une

Tableau1 CaractéristiquesdespatientsopérésparlestechniqueslasersGeenlightTMetHolmium.

GreenlightTM Holmium

Nombrepatients 12 12

Âge(ans) 50[35—66] 50[25—67]

Étiologie 10tétraplégiesC5

1myélopathie cervico-arthrosique 1SEP

6tétraplégiesC5 2SEP

2myélitestuberculeuses 1IMC

1trisomie21 Duréed’évolutionmoyennepathologie(ans) 5[2—33] 13,75[1—55]

Modemictionnelantérieur 4sondagesàdemeure 1cathétersus-pubien 2hétérosondages intermittents 3étuispéniens

2pousséesabdominales

8sondagesàdemeure

3hétérosondagesintermittents 1étuipénien

Gesteantérieur 7endoprothèsesurétrales

(mémocathBARD®) Ch227cm

4endoprothèses(mémocath BARD®)

1endoprothèse(urolumAMS®) 1urétrotomieinterne

Délaimédianportendoprothèsestemporaires 12,5[1—26] 9,5[3—12]

Détrusor 4hypoactivitédétrusorienne

8hyperactivitédétrusorienne

1hypoactivitédétrusorienne 11hyperactivitédétrusorienne

RPMpréopératoiremédian(mL) 250[67—530] 310[57—500]

EI:écartinterquartiles;SEP:scléroseenplaque;IMC:infirmemoteurcérébral;RPM:résidupost-mictionnel.

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Tableau2 Donnéesperopératoires.

GreenlightTM Holmium

Médianededuréeopératoire,min(EI) 40[25—60](14) 24[20—60](10)

Gestesassociés 1urétrotomieinterne

3incisionscervicales 2vaporisationsprostatiques

1urétrotomieinterne 3incisionscervicales

3incisionscervicoprostatiques EI:écartinterquartiles.

hématurieimportante,gênantlavisibilitéetayantconduità différerl’interventionaulaserHolmiumdequelquesjours.

Du fait d’un saignement peropératoire, lié à une muqueuserendueinflammatoireparlaprésencedelithiases vésicales,uneopérationaulaserGreenlightTManécessitéun tempsd’interventionpluslong.

SixpatientsopérésparlaserGreenlightTMet3opéréspar laser Holmium ont nécessité un geste associé. Deux uré- trotomies internesont notamment étéréalisées. L’undes patientsavait,eneffet,unesténoseserréeàl’emplacement distal d’une endoprothèse temporaire antérieure. L’autre sténoseestsurvenuechezunpatientporteurd’unesondeà demeure.

Données postopératoires

LesdonnéessontrésuméesdansleTableau3.

UnseulpatientopéréaveclelaserGreenlightTMestresté hospitaliséjusqu’àsondécèsenneurochirurgie,parmanque deplaceencentredeconvalescence,soit365jours.

Complication postopératoires précoces (< 30 jours)

Aucunépisoded’hématuriepostopératoiren’aétéconstaté avec le laser GreenlightTM. Après laser Holmium, deux

patients ont euune hématurie macroscopique postopéra- toireayantnécessitélemaintiendeslavagesvésicauxune semaine(Tableau3).Cesdeuxpatientsavaienteuunecervi- cotomieetuneincisionprostatiqueassociéeaugeste.Aucun patientn’anécessitédetransfusionsanguine.

Trois casd’infections urinairesontété constatés après GreenlightTM (2prostatites aiguës, 1pyélonéphrite). Deux patients opérés par laser Holmium ont eu une prostatite aiguëaudécoursdel’intervention.L’ensembledecesinfec- tionsaévoluéfavorablementsoustraitementmédicalbien conduit.

Complications postopératoires tardives (> 30 jours)

Unechuted’escarreestsurvenueà1moisdel’intervention, chezunpatient opéréau laser Holmium, nécessitant une hospitalisation d’une journée pour sondage urinaire et lavagesvésicaux.

Aprèsunemédianedesuivide36mois[5—39],4patients (33%)opérésparGreenlightTM onteuunesténoseurétrale dont3ontnécessitéune nouvelleurétrotomieinterne.Le délaimédian desurvenuedelasténose étaitde3,3mois.

Pour3patientsayanteuuneendoprothèseurétraleaupréa- lable,lesitedelasténoseétaitsituéauniveaudel’insertion distaledel’endoprothèse.Pourl’autrepatient,lasténose

Tableau3 Suivipostopératoireselonletypedelaser.

GreenlightTM Holmium

Duréemédianed’hospitalisation,jours,(EI) 4[3—365](3,25) 4[1—15](4,75) Duréemédianedesondageurinaire,jours(EI) 15[5—20](7,25) 10[7—20](5)

ClassificationselonClavien Précoce

II:3 IIIb:0 Tardif II:0 IIIb:3

Précoce II:4 IIIa:0 IIIb:0 Tardif II4:0 IIIa:1 IIIb:1

RPMpostopératoiremédian,mL(EI) 140[100—300](142,5) 100[40—250](60)

MédianePdetQmax,cmH2O 38,5[20—98](16,25) 50[60—90](22)

Sténoseurétrale 4 1

Médianesurvenuesténose,mois 4 4

Traitementultérieur 3urétrotomiesinternes 1urétrotomieinterne

1Bricker

Reculmédian,mois(EI) 36[5—39](8) 12[2—1](7,5)

EI:écartinterquartiles,PdetQmax:pressiondétrusorienneàdébitmaximal.

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étaitpeuserréeetsituéeenregardlazonedesphinctéro- tomie.

Avecunemédianedesuivide11,5mois[2—21],seulun patient (10%) a eu une sténose bulbo-membraneuse pré- coce,serrée,à4moisdel’interventionaulaserHolmium.

Chez ce patient qui n’avait pas eu de test prothétique préalable,uneurétérostomiecutanée trans-iléaledetype Brickeraétéréaliséeaprèsunéchecd’urétrotomieinterne.

Efficacité clinique

Lamédianederésidupost-mictionnel(RPM)étaitde285mL [57—530]en préopératoire et137,5mL [40—300] enpost- opératoire(p<0,001)(Tableau3).

Lamédianedelapressionmaximaledudétrusorétaitde 100cmH2O[16—150]enpréopératoireet47cmH2O[20—98]

en postopératoire. Parmi les 5patients ayant une hypo- contractilitédétrusorienne,2onteudes RPMsupérieursà 300mLnécessitant le recours àdes hétérosondagesinter- mittentspourl’unetdesmictionsparpousséeabdominale pourl’autre.

Lorsdusuivi,troiscasd’intoléranceàl’étuipénienont étémisenévidence.Unpatientanécessité unsondageà demeureparimpossibilitéd’appareillagesurvergecourte, unrecourstemporaireàl’urinalpourdeuxdurantlacicatri- sationd’unelésioncutanée.

Chez3patientsayantdesépisodesd’HRApréopératoire, ceux-ciavaientdisparuenpostopératoire.

Aucunemodificationdesérectionsn’aétéconstatéelors dusuivipostopératoire.

L’évaluation de la satisfaction postopératoire de l’intervention par les patients a montré que 8/12et 10/12patients se déclaraient satisfaits ou très satisfaits desinterventionsGreenlightTMetHolmium,respectivement (Fig. 1). Cette évaluation a été réalisée avec un recul médian de 36,5mois [5—39] pour le GreenlightTM et de 12,5mois[2—21]pourlelaserHolmium.

Discussion

Ànotre connaissance,il s’agit dela première étudeéva- luantl’utilisation deslasersGreenlightTMetHolmiumdans laSEchezlepatientneurologique. LaSEassociée auport

Figure1. Tauxdesatisfactiondespatientsaprèssphinctéroto- mie.

d’un étui pénien est une technique efficace pour le trai- tement des DVS associées à des troubles de la vidange d’origine neurologique chez l’homme quand les auto- sondagesouhétérosondagesintermittentssontimpossibles.

Cetteinterventionestmoinsinvasivequ’unedérivationuri- nairecutanéeetpermetd’obtenirdesrésultatssatisfaisants [7].

Dans notre étude, le pourcentage d’hématurie macro- scopique postopératoire était de14% maisaucun patient n’a nécessité de transfusion sanguine. La durée médiane d’hospitalisation était de 4jours dans les deux groupes avec une durée de sondage de 15et 10jours pour les groupesGreenlightTM etHolmium, respectivement.Quatre patients(33%)onteuunesténoseurétraledanslegroupe GreenlightTMcontre1(8%)danslegroupeHolmiumavectou- tefoisunreculmédiansupérieurpourleGreenlightTM(36vs 12mois),soituntotalde20,8%desténosespourl’ensemble desdeuxtechniques.

L’analysedesatisfactiondespatientsamontréque75% des patientsétaientsatisfaitsdelasphinctérotomie laser.

Cettesatisfactionestcorréléeauxcritèresdebonrésultat que sont: la disparition des HRA et des infections uri- naires,ladiminutiondurésidupost-mictionneletl’absence demodificationdesérections.Cesélémentssontdesmar- queurs reconnus d’altération de la qualité de vie et de morbiditésignificative[9,10].

On constate également une amélioration de la PDet maxcorroborantlesdonnéesdelalittérature(100cmH2O préopératoire vs 47cmH2O enpostopératoire), etqui est égalementunfacteurdepréservationduhautappareil[7], l’hypocontractilité ouacontractilité vésicale étant recon- nuecommeunfacteurdemauvaisevidangevésicale[11].

D’aprèslalittérature,laSEàl’électrodepointemonopo- laireentraîneuneaméliorationcliniqueobjectived’environ 80%[50à90][7]prédominantesurlespopulationstétraplé- giquesavecunedisparitiondesépisodesd’hyperréactivité autonomedans90%descas[12],unediminutionde70%des infections urinaires[13]ainsiqu’unediminutiondurésidu post-mictionneldefac¸onsignificative[14].

Ilexistecependant untaux d’échecsecondairede68% selon certaineséquipes avecunemédianedesurvenuede 42,6mois[15], avecnécessitéderéinterventionpour25% despatientsenmoyenne(15à50%)[13].Mêmesinousne retrouvons pasuntaux d’échecsecondaireaussi élevé, le tauxderéinterventionaprèsGreenlightTMestsimilaire.Les interventionsantérieuresouassociéespeuventexpliquerce taux élevédesténose. Eneffet,parmiles5sténosesuré- trales constatées, 3avaienteu uneendoprothèse urétrale test au préalable, 1une UI associée au geste et 1autre, unecervicotomieassociée.Celainciteàlimiterlesindica- tionsdesendoprothèsesàuntestéventueletuniquesurune duréecourte.PourlelaserHolmium,mêmesilespremiers résultats sont encourageants, le manquede reculneper- metpasdeconclureaveccertitude.Lesrésultatsdulaser GreenlightTMsontsimilairesàceuxdel’incontinentationpar vaporisationbipolairequiretrouvaituntauxdesténoseuré- tralede40%survenantdansundélaimoyende12,75mois [16].

Lessténoses lasers semblent, par ailleurs, survenir de fac¸onplusprécocequelesSEmonopolairesetbipolaires.

Un autre inconvénient évoqué de la SE monopolaire est soncaractère relativementhémorragique (taux de3à

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23% d’hématurie macroscopique pour l’incision à 12h) [13,17,18].Sidansnotreétude,lepourcentaged’hématurie postopératoirede14%semblecomparableauxdonnéesde la littérature, aucunpatient n’a nécessité de transfusion contredeuxpatientspourChancellorsur15traités[13].Si lorsdel’utilisationdelavaporisationbipolaire,lesauteurs ont souligné le caractère peu morbide de la technique, aucunpatientn’ayantnécessitédetransfusionsanguine,le tauxd’hématuriepostopératoiren’estpasrapportéparles auteurs,cequirenddifficilelacomparaisonexterne[16].

Laqualitédel’hémostaseaulaserestsoulignéeparplu- sieurs études utilisant d’autres lasers. Ainsi, les premiers àêtreutilisésfurentleslasers Nd:YAGsouscourantd’eau [12,19,20].Sur22patients,Rivasn’arapportéaucunetrans- fusionsanguine.Perkash[12]sur76patientsaretrouvédes pertesdesangs<50mL pour97%despatients. Seulsdeux patients ont eu des pertes sanguines évaluées à plus de 100mLsansqu’unetransfusionnesoitnécessaire.Celaser infrarougeanéanmoinsunepuissancefaibleavecunepéné- tration tissulaireimportante, del’ordre de1à 2mm avec un risque de brûlure thermique théorique plus important quiaconduitàl’arrêtdesonutilisation.Cesélémentssont enfaveurd’unintérêthémostatiquepotentieldulaserqui restecependantàdémontrer.

La durée d’hospitalisation semblait similaire à celle retrouvéedanslesautresétudespubliéessurlesujet[14].

Toutefois,laduréedeséjourdenotre sérieest expliquée parl’éloignement depuisle centrede séjourdespatients (plusde deuxcentskilomètres),cequin’a paspermis un séjourenambulatoirethéoriquementpossible.

Une dysfonction érectile est retrouvée dans 3à 32% desSEmonopolaires[17,21]alorsquenotreétuden’a pas retrouvéd’altérationdelafonctionérectile.L’absencede dégradationdesérectionsestunfacteurimportantpourun homme jeune souhaitant poursuivre une activité sexuelle etrefusantleportd’une sondeouunedérivationurinaire altérantsonschémacorporel.

Un avantage du laser est la facilité opératoire.

L’hémostasepeutêtrefaiteprogressivementpermettantde maintenirunebonnevisibilitéduranttoutel’opération.

De même, les lasers GreenlightPVtm et Lumenis Hol- mium: YAGque nousavonsutilisésontune profondeurde vaporisationdel’ordrede0,8mmà0,4mm,respectivement permettantdecontrôleràvuenotreincision.Encomparant l’expériencechirurgicaledesdeuxtechniques,lasphincté- rotomieaulaserHolmiumnousasemblémeilleureavecune coupefrancheetrégulièreàl’inversedulaserGreenlightTM quiavaitunecoupeirrégulière.

Le taux élevé de satisfaction postopératoire incite à proposercettemodalitéthérapeutiquedèslorsquel’auto- sondage est impossible ou mal toléré chez l’homme, d’autantquelesendoprothèsesentraînentdenombreuses complicationsetapportentunrisquedelésionsdelaparoi urétraleetdesténosessecondaires [3].Lecaractèreirré- versibledelasphinctérotomiedoitainsiêtretempéréparce tauxélevédesatisfactionetlecaractèrefaiblementinvasif del’intervention(15%decomplicationsenmoyenne).

Nous sommes conscients des limites de notre étude.

Il s’agit d’une étude rétrospective sur un faible effectif de malades, hétérogène ne permettant pas de compa- rer les deux techniques lasers entre elles ni avec la technique monopolaire. Nous n’avons pas évalué par des

questionnairesspécifiquesladysfonctionérectileetlaqua- litédevie.Certainspatientsavaientunehypocontractilité détrusoriennequipeutavoirinfluencélesrésultatscarc’est unfacteurreconnudemauvaisevidangevésicale[22].Tou- tefoisiln’existepasdevaleurminimaledéfinieconcernant lapressiondétrusoriennemaximale,l’hypoactivitédétruso- rienneestdéfinie commeuneréductiondelaforce et/ou dela duréede la contraction dont ilrésulte une vidange vésicaleprolongée et/ou l’impossibilitéde vider lavessie complètementdansuntempsnormal[8].Laréalisationd’un bilanurodynamiqueestunpréalableindispensableàlachi- rurgieafind’appréciercefacteurpronostiqueetd’informer lepatientdurisquederésultatincompletetdelapossible nécessitédedevoirassurerunevidangecomplèteaidéepar despousséesouuneverticalisation.Ilestégalementimpor- tantd’évaluerlatoléranceàl’étuipénienquipeutparfois êtremalsupportéetquianotammentconduitàproposer unsondageàdemeureàundenospatients.

Sinotreétudemontrelafaisabilitédelatechniquelaser Holmium ou GreenlightTM, des études comparatives, ran- domiséessont nécessaires afind’évaluer laplacedulaser danslasphinctérotomieendoscopiqueenlecomparantaux techniquesmonopolairesetbipolaires.

Conclusion

Les techniques lasers GreenlightTM et Holmium sont des techniquesfaisables,efficaces,avecunefaiblemorbidité, afinderéaliserunesphinctérotomieendoscopique.Uneéva- luation systématique des patients est importante afin de détecterunesténosequipeutsurvenirdansles6moispost- opératoires.Ilrestecependantàdéfinirlaplaceetl’intérêt potentieldecestechniqueslaserscomparativementàlaSE monopolaire.

Déclaration de liens d’intérêts

J.-N.Cornu est consultantpour Astellas, Bouchara Recor- dati,GSK, AMS,Coloplast, Majorelle, BK medical, Mundi- pharma,Pfizer,Bard,Allergan,SAP.Ilestinvestigateurpour desessaiscliniquespourAstellas,GTUrological,MedTronic, Ipsen,Coloplast,Allergan.

Les autres auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

Références

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