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Dynamique de la population dans le contexte de la planification du développement socio-économique

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1CJ

Distr. : GENERALE

E/ECA/PSD.5/25

NATIONS UNIES £££" ""

CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL original : anglais

COMMISSION ECONOMIQUE POUR L'AFRIQUE

Cinquieme session de la Conference coranune des planificateurs, statisticiens et demographes africains

Addis Abeba (Ethiopie), 21-28 mars 1988

DYNAMIOUE DE LA POPULATION DANS LE CONTEXTE DE LA PURIFICATION DU DEVELOPPEMENT SOCIO-ECONOMIQUE

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I. INTRODUCTION

1. La prSsente Stude a pour objet d1 examiner bridvement dans son introduction les caracteristiques passees jprSsentes et futures de la taille, de la structure et de la composition de la population en Afrique. La section II est consacre"e

& la mortality et aux migrations internationales. L'interdependance entre la population, le deVeloppement socio-economique et les ressources est examinee dans la section III. Un resume" ainsi que des recommandations S examiner par la conference sont pr§sent6s a la fin du document, dans la section IV. La fecondi- te" et les caracte'ristiques des migrations internes ne sont pas examinees dans des sections distinctes gtant donne* que ces questions sont traite'es dans des documents spScifiques pre'sente's a la presente Conference.

Caractgristiques passees, presences eft futures de la taille, de la structure et de la composition de la population en Afrique" '

2. D'apres les estimations de l'ONU basees sur l'bypotbese interme'diaire J_/»

la population totale de 1'Afrique, qui etait de 224 millions d'individus en 1950, a plus que double en trente ans pour atteindre 479 millions de personnes en 1980. Dans 30 ans S compter de 1980, la population de 1'Afrique aura encore plus que double pour atteindre 1 milliard 158 millions de personnes d'ici a 2010. Cependant, si l'on compare le chiffre de la population de 1950 a la projec tion pour 2010, on note que celui-ci sera multiplie' par plus de cinq au cours de cette periode de 60 ans, si les hypotheses utilisees da les estimations et projections demeurent plus ou moins ve"rifie"es. En 1988, la population de 1'Afri que est estimee a environ 607 millions de personnes et les chiffres pour 1990 et 2000 sont respectivement de 645 millions et 871 millions d'individus. L'Afri que comptait 11,5 p. 100 de la population mondiale en 1985 et cette proportion devrait passer a 16,6 p. 100 d'ici a 2010. L'Afrique possede le taux de crois- sance demographique le plus Sieve au inonde avec 3 p. 100 par an tandis que dans les autres regions du monde, ces taux sont de 2,3 p. 100 en AmSrique latine;

2,2 p. 100 en"Asie du Sud; 1,2 p. 100 en Asie de l'Est; 1,5 p. 100 en 0ceanie;

0,9 p. 100 en Amerique du Nord; 0,96 p. 100 en URSS, 0,3 p. 100 en Europe et

1,7 p. 100 pour 1'ensemble du monde. Ce qui mirite d'etre note est que 1'Afrique constitue la seule region dont le taux de croissance demographique augmente rSgulierement depuis 1950. Les taux de croissance demographique Sieves enregis- tr6s en Afrique resultent des taux de fgcondite* tres Sieves - taux de natal ite brut d'environ 45 p. 1000 - et des taux de mortal ite Sieve's mais en baisse - taux de mortality brut ;d'environ 16 p. 1000. II y a peu de chance que les taux cie cfcissance clSraocrranhique baissent de fac/m simificative d'ici a l'an 2000, a moins que les programmes de sante maternelle et infantile et de planification familiale actuellement adoptes par les Etats membres ne soient Snergiquement

SS

3. La mopulation totale-des seuls Etats membres de la CEA est d'environ 570 millions d'individus au milieu de 1'annSe 1988. Environ 19 p. 100 de cette popu lation se trouve au NigSria, le seul pays ayant plus de 100 millions d'habitants

(105,6 millions). On estime que les sept pays suivants ont dans l'ordre les chiffres de population ci-apres au milieu de l'annee 1988 : Egypte, 50,3

millions; Ethiopie, 47,3 millions; Zaire, 32,8 millions; Tanzanie, 25,1 millions;

AlgSrie, 23,9 millions; Maroc 23,6 millions et Kenya 23,4 millions. Par conse quent, ces sept pays comptent ensemble environ 40 p. 100 de la population des Etats membres de la CEA. Lorsqu'on les ajoute au Nigeria, on s'apergoit qu'envi- ron 59 p. 100 de la population des Etats membres reside dans huit pays. La popu lation du Cameroun, de la Cote d'lvoire, du Ghana, de Madagascar, du Mozambique

\J Organisation des Nations Unies, World Population Peospects, Estimates

and Proiections as assessed in 1984. Nex York. 198(S. *

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et de l'Ouganda se situe entre 10,7 millions et 17,2 millions d'habitants.

On note que 13 pays pays ont chacun une popolation totale de 5 millions ou plus, mais inferieure S 10 millions d'habitants. Toutefois, 20 pays ont chacun une population de moins de 5 millions d'habitants allant de 0,7 a 4,4 millions de personnes.

4. Le meilleur critere S utiliser pour d^crire la repartition par sexe d'une population est le rapport de mascuiinite, defini comme le nombre d'individus de sexe masculin pour 100 individus de sexe feminin. Pour 1'ensemble de l'Afri- que, le rapport de masculinity est aujourd'hui d'environ 99 et devrait rester 3 ce niveau jusqu'& la fin du siecle. Par consequent, l'Afrique compte 16gSrement plus d'individus du sexe feminin que d'individus du sexe masculin,, En ce qui concerne la composition par tge, on observe que 45 p. 100 de la population de l'Afrique a moins de 15 ans. II s'agit la du groupe dont les besoins doivent e"tre couverts par les besoins appartenant au groupe d'Sge de 15 a 64 ans. Celui- ci repr6sente 52 p. 100 de la population totale tandis que les individus a"g§es de plus de 64 ans n'en constituent que 3 p. 100. L'age moyen de la population en Afrique est d'environ 17 ans. En comparaison, il est de 20 ans pour l'Asie du Sud, 21 pour l'Ame'rique latine, 25 pour l'Asie de l'Est, 34 pour 1'Europe, 31 pour l'Ame'rique du Nord, 30 pour 1'URSS et 28 pour l'Oceaniei L'Afrique possSde done la population la plus jeune du monde.

5. La majorite de la population africaine (plus de 70 p. 100) vit dans les zones rurales. On assiste a un mouvement continu de la population des zones rura- les vers les zones urbaines. Ce phenomdne a des cons6quences importantes sur le developpement socio-economique aussi bien en milieu urbain qu'en milieu rural.

Les migrations internationales jouent un r6le important dans le developpement socio-Sconomique de certaines regions d'Afrique, notamment en Afrique du Nord, en Afrique australe et en Afrique occidentale. L'evolution du comportement et de 1'environnement economique aussi bien dans les pays d'origine que dans les pays d'accueil montre que les migrations internationales de la main-d'oeuvre sont actuellement freine'es. L1 impact de ce phenomdne sur les pays d'origine aura des repercussions sur le developpement socio-economique.

II. MORTALITE ET MIGRATIONS INTERNATIONALES a) MORTALITE

6. La mortalite constitue,avec la fecondite et les migrationss une importance composante de la croissance demographique en Afrique. II ressort des informations disponibles que la mortality a continue de baisser dans la plupart des pays

africains au cours des dernieres annges. Cependant, les demographes sont divise's

sur l'ampleur et 1'importance de la baisse de la mortality sur le continent.

Pour certains, la baisse de la mortalite s'est ralentie dans un certain nombre de pays africains en raison de la crise economique, de 1'instability politique, de la se'e sresse et de la crise alimentaire et do la pousse'e de maladies comme le cholera, la fievre jaune et le SIM ainsi que de la frequence eleve'e du palu- disme dans prds de la moiti§ du continent.

7. II ressort des chiffres recents de mortalite elaborSs depuis la dernidre Conference commune que la mortalit6 n'a baiss§ que le'gdrement en Afrique.

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Les.taux bruts de mortalite" (TBM), bien que legdrement inferieurs a ceux de 198' , sont encore assez eleves compares, aux chiffres enregistr^s dans d'autres

regions come I1 Asie du Sud et 1'Europe. Les chiffres de TBM varient d'envi ron 6 a zy respectivement pour Maurice et la Gambie.. Les taux de mortalite infantile (TMI) varient de 29 a Maurice a 180 au Mali et en Sierra Leonne. Les chiffres de TMI sont particulierement importants en tant qu'etalons de compa- raison des conditions sanitaires prgvalant dans differents pays. En ce qui

concerne l'espgrance de vie, le chiffre le plus faible a e"te" enregistre en Gam

bie (environ 35 ans) et le plus Sieve" en Mauritanie (environ 70 ans). Les grands ecarts enregistr^s entre ces divers chiffres devraient constituer un sujet°de vive preoccupation pour tous et montrent qu'en Afrique, les taux de mortality

sont sieve's et variables.

i) Mesure de la mortalite

8. II existe trois principales mesures de la mortality utilisees pour analyser les niveaux, structures, tendances et hearts de la mortqlite. Ces trois indices

sont le TBM, le TMI et l'espe"rance de vie a la naissance. Le TMI est le plus

important pour comparer la mortalite entre divers pays parce qu'il s'agit non seulement d'un indice fonction des conditions sanitaires des populations des dif- ferents^pays, mais egalement d'un indicateur informatif dans la mesure ou de nom- breux deeds sont concentres dans la premiere anne"e de la vie. L'espgrance de vie a la naissance est le deuxieme indice de mesure de la mortalite" le plus utile dans la mesure ou il donne le nombre moyen d'ann^es que devrait vivre une cohorte nee au cours d'une anne"e donnge. Le TBM est moins utilise pour 1'analyse compa rative de la mortalite etant donne qu'il varie en fonction de la composition par

age de la population.

9. II i^aauic aes aemieres estimations et projections concernant la population dans le monde que les indices sont differents des chiffres connus jusqu'ici. Pour la penode 1980-1985, le taux brut de mortality pour 1'Afrique a ete estime a 16 p. 1000 contre 10 id. 1000 pour les pays deVeloppes et 11 p. 1000 pour les pays en developpement et l*ens»afclo du monde. II ressort des estimations de l'esperance de de vie a la naissance que I1Afrique a le chiffre le plus faible, soit 49 ans, contre 73 pour les pays develops, 60 pour 1' ensemble du monde et 57 pour I1 en semble des pays en developpement. En ce qui concerne les chiffres de taux de mortalite infantile (TMI), lesquels constituent d'importants indicateurs des conditions sanitaires de la population, 1'Afrique est egalement en queue de liste.

Le chiffre de TMI de 112 enregistre pour 1'Afrique etait le plus eieve, contre

seulement 16 pour les regions developpees et 78 et 88, respectivement, pour 1'en

semble du monde et les regions en developpement.

10. Les chiffres de mortalite de la m§me periode, sont tres differents au sein des sous-regions de l'Afrique. Les chiffres de TBM etaient epaux a 18 pour 1'Afrique australe, l'Afrique centrale et l'Afrique de l'Ouest, suivies de 1 Afrique australe avec 14 et de l'Afrique du Nord avec 12, la valeur la plus faible, Les chiffres correspondants d'esperance de vie a la naissance etaient de 47 ans pour l'Afrique de l'Est et de l'Ouest, 48 ans pour les pays d'Afrique centrale, 53 ans pour l'Afrique australe et 57 ans pour l'Afrique du Nord dont 1 esperance de vie etait la plus elevee. Cette difference de niveau de la mor talite entre sous-regions peut egalement s'illustrer par les chiffres de TMI.

Ainsi, le niveau de TMI le plus Sieve Stait de 123 pour l'Afrique occidentale

suivie de l'Afrique de l'Est, de l'Afrique centrale, de l'Afrique du Nord et

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de l'Afrique australe avec, respectivement, 120, 117, 100 et 87 2/. Une inroor-

tante observation est que toutes les dous-regions de l'Afrique se situent dans une marge trds gtroite de mortalite, quel que soit celui des trois indices uti

lises pour la mesurer. Cela signifie que la mortalite" est encore tr§s elevee

dans la region.

11. II ressort des caracteristiques de la mortality dans la plupart des pays africains, que les taux de mortalite sont plus Sieve's pour les homines que pour les femmes. Ces differences liSes aux sexes ont €t6 mises en Evidence dans une analyse des tables de mortality elaborees a partir des resultats de recensements effectugs dans 17 pays d'Afrique de l'Est, d'Afrique occidentale, d'Afrique du Nord et d'Afrique australe. II apparait que l'a*ge moyen au deeds gtait plus ele-

ve pour les femmes que pour les hommes dans presque tous les pays.

12. Les caracteristiques de la mortalite dans lfensemble de la population telles qu elles ressortent des gtudes recentes effectu§es par la CEA, montrent que la mortalitg dans les pays africains, etait generalement une combinaison des types observes chez les families du Nbrd et du Sud du modele des tables de mortality de Coale et Demeny. Les rgsultats des recensements effectugs dans la plupart des pays d'Afrique au sud du Sahara concordaient plus avec la famille du nord tan- dis que ceux des pays d'Afrique du Nord avaient generalement tendance a cadrer

avec le moddle de mortalite de la famille du sud.

13. Les pays africains, a l'instar des autres pays en deVeloppement* ont enre- gistrg une baisse de la mortality au cours des deux ou trois dernieres decennies.

Les chiffres et projections concernant la population dans le monde glaborgs en 1984 confirment cette Evolution. La mortalite dont les niveaux etaient Sieves au cours des annees 50, a presque baisse1 de moitig au cours des annees 80 dans la plupart des pays africains. Entre 1950-1955 et 1980-1985, la mortalite exprimee en TBM a baisse de 27 p. 1000 a 16 p. 1000. De meme, le TMI a egalement connu une baisse significative au cours de la meme periode, passant d?environ 200 a 100 p. 1000 naissances vivantes. En outre. l'espeYance de vie a la naissance a augmentg, passant de moins de 40 ans en 1950-1955 a pres de 50 ans en 1980-1985.

Cela signifie que les Africains n'ont pas beaucoup gagne1 de la baisse de la mor- talite" en comparaison des autres regions du monde. Toutefois, il est evident

que la mortalite a evoluS dans le bon sens en termes d'espgrance de vie dans la plupart des pays, dans la mesure ou celle-ci a augmente de 10 & 20 p. 100, ce qui laisse entrevoir une baisse progressive de la mortalitg du meWordre 3/.

14. Lesg gtudes des ecarts de mortalite comme celles des caracteristiques de la mortalitg permettent aux gouvernemeots d'orienter les efforts en vue d'ame- liorer les conditions de sante" des personnes les plus touchees. Dans un meme pays, la mortality varie entre les zones rurales et les zones urbaines, et entre les tranches de la population classees selon leur niveau d'instruction, leur

situation matrijiioniale et meme leur religion. II ressort d'gtudes rgcentes

2/ United Nations World Population Chart 1985, New York, 1986.

3/ ECA, 'Mortality ..evels, Patterns, Trands and Differentials in

Africa' in African Population Studies Series, No. 8t Addis Ababa, 1985.

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entreprises par la CEA au Soudan, au Nigeria, au Kenya, en C6te d'lvoire et au Senegal que la mortalite etait deux: £ois plus elevee chez les enfants dont les parents n'avaient pas ete1 a 1'ecole que chez ceux dont les parents avaient frS- quente" l'Scole. De m§me, la mortalite dans les zones urbaines etait nettement plus faible que dans les zones rurales, excepte au Soudan.4/

ii) Perspectives en matiere de mortality

15. En resume done, et sur la base des chiffres pre'sente's jusqu'ici sur les ni*

veaux et tendances de mortalite, il est evident que la mortalite dans les pays africains continuera de baisser lentement. II existe aujourd'hui plusieurs fac- teurs pouvant entralner une amelioration des niveaux de mortality. Le plus impor tant de ces facteurs est que la quasi-totalitS des pays africains reconnaissent qui'il est important d'ameliorer les conditions de vie des populations grSce a efforts visant a rSduire les niveaux Sieve's de mortality notamment chez les nou- veau-nSs, les enfants et les meres. Cette positions est approuve'e dans le Program me d'action de Kilimandjaro concernant la population dans lequel les pays afri cains ont e"te invite's a interisifier leurs programmes naticnaux afin^de require les niveaux actuellenient Sieve's <ie morbidite et de mortalite infan- tiles, juveniles et maternelles, notamment en ce qui concerne les meres et les enfants des zones rurales. Cette recommandation a en outre StS appuyee par les recommandations de la Conference internationale sur la population tenue 5 Mexico en 1984.

16. Pour que les pays africains puissent atteindre l'objectif d'esperance de vie a la naissance de 60 ans d'ici S l'an 2000 fixe par la Conference internationale sur la population, il faudrait que I'esp&rance de vie a la naissance puisee augmenter en moyenne de 0,75 par an entre 1988 et l'an 2000. Malheureusement, l'Afrique n'a pas beaveoup de chances de rSaliser ces objectifs. II ressort des tendances de mortality observees depuis 1950 que l'esperance de vie en Afrique a augmente en moyenne de seulement 0,39 annSe par an au cours des trois dernidres decennies.V.

b) CARACTERISTIQUES ET TENDANCES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES

17. Les populations africaines sont depuis longterans caract6ris5es par une forte mobilite spatiale. Au cours des dernieres annSes, les deux principaux types de migrations internationales sont les migrations entre pays ainsi que les mouvements massifs de rSfugies 6/. Les migrations internationales en Afrique du Nord et en Afrique sub saharienne pr^sentent des caractSristiques diffSrentes. En Afrique

du Nord, les migrations internationales comprennent 1'emigration en direction de I1Europe occidentale, notamment a partir de l'Alggrie, du Maroc et de la Tunisie, et, plus rScemment, en direction des pays arabes riches riches en petrole de la

PSninsule arabe et du Golfe persique ainsi que vers la Libye en Aifrique du Nord.

4/ CEA, tfertalitS infantile et juvenile et facteurs socio-gconomiques en Afrique (Analyse des donnees nationales de 1'EnquSte mondiale sur la recondite) Addis Abeba, 1987.

5/ UN, World Population Prospects, Estimates and Projections as Assessed in 19F4, New York, 1986, pp. 37-40. ;

6/ Pour de plus amples informations sur ce sujet, voir "Les migrations internationales en Afrique tropicsle",, N° speciale de 1'International Migration Review, Vol. 8, Auto»ne 1987.

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En Afrique sub saharienne, le principal type de migration internationale con-

siste en mouvements de main-d'oeuvre entre pays en direction de regions

agricoles, minieTes et industrielles plus deVeloppges.

i) Afrique du Nord 7/

18. Pendant plusieurs decennies, les trois pays du Magkreb (Alg€rie, Maroc

et Tunisie) ont foumi de la main-d'oeuvre aux pays industrials dfEurope occi-.

dentale. Cependant, a partir des ann6es 70 et cornpte tenu des mesures restric-

tives prises dans les principaux pays d'accueil. Immigration en direction des ■ pays de l'Europe occidentale a enregistre une baisse sensible. Entretemps, les pays riches en pStrole de la PSninsule arabe et du Golfe persique ont, avec la Libye, acquis de 1' importance en tant que terre d'accueil des ijnmigrSs en pro

venance d'Afrique du Nord*

ii) Afrique de 1*Quest

19. Les migrations Internationales dans cette sous-re"gion consistent essentiel-

lement en mouveisents saisonniers de la main-d'oeuvre pour l'emploi et le commer ce : les migrants (essentiellement des hommes) en provenance des pays de 1 m-

te"rieur surtout le Burkina Faso, le Mali et le Niger font la navette entre leurs pays d'origine et les regions cQtieres, en particulier la Cote d'lvoire, le Ghana et le Senegal,

20. L'Evolution re"cente, y compris les legislations limitant I3immigration, une vague d'explusions d'etrangers de certains pays et les mauvaises performances gconomiques des principaux pays d'accueil, ont entraine des modifications dans

les flux migratcires internatuonaux. Ainsi, par exemple, il semble que le Ghana

est devenu un pays d'emigration nette au cours de la periode1975-1982. De meme,

la Cote d'lvoire, confrontee & de graves difficultes economiques, a exprimg le d§sir de freiner 1'immigration. Cependant, il semble certain que I1emigration sous sa forme pre*cedente a partir du Burkina Faso et du Mali, se poursuit,

encore qu'S une exhelle moindre.

iii) Afrique australe 8/

21. Les migrations internationales en Afrique australe sont caracterisSes par des mouvements de courte dure"e d'environ 6 a 18 mois de jeunes hommes du

Botswana, du Lesotho, du Malawi, du Mozambique; et du Swaziland en direction des complexes miniers et industriels d'Afrique du Sud, du Zimbabwe et de la Zambie, 1'immigration en direction de 1'Afrique du Sud etant strictement

contr6le"e.

22. L'immigration en direction des principaux pays d'accueil, quels qu'ils soient s'est ralentie au cours des dernieres annees. En ce cqui concerne

1'Afrique du Sud, cela est imputable a deux facteurs, a savoir d'une part, le dgi du Gouvernement sud-africain de reduire la dgpendance des mines d'or

7/ Organiaation des Nations Unies, International Migration Policies and

Programmes ; A World Survey, ST/ESA/SER.A/80 (New York 1982); et ONU, Tendances

et caracteristiques des migrations internationales depuis 1950, ST/ESA/SER.A/Of

(New York, 1979J.

8/ ONU, Op. Cit.

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vis-S-vis de la main d'oeuvre etrangdre et d'autre part, l'institutionnalisa- tion de processus de recrutement destines S controler la mobilite" professon- nelle et geographique de la main-d'oeuvre immigre"e. Dans les pays exportateurs de main-d'oeuvre, en raison des repercussions du mouvement sur les zones rura- les et des restrictions a 1' immigration, certaines mesures ont e"t6 prises

pour ralentir le rythme des migrations en direction de l'Afrique du Sud. Toute- fois, la reduction du nombre de travailleurs migrants s'est revele"e difficile pour le Losotho, dont le nombre de travailleurs emigres en Afrique du Sud est traditionnellement beaucoup plus eleve" compare au Botswana et au Swaziland.

23. Le flux de travailleurs immigre's au Zimbabwe et en Zambie s'est ralenti car ces gouvernements ont, depuis 1'independance, essayer de favoriser les natio- naux dans le domaine de l'emploi en poursuivant des politiques e'conomiques

axe"es sur l'autosuffisance. A cet effet, ils ont institue" un contr6le plus strict sur 1'octroi du permis de travail et renforce" la surveillance de leurs frontidres terrestres.

iv) Afrique de l'Est et Afrique centrale

24. Les mouvements entre pays, par exemple a travers les frontieres du Kenya, de l'Ouganda et de la Tanzanie & la recherche d'emplois dans 1'agriculture en milieu rural et de plus en plus dans les regions urbaines, constituent les principales caracte"ristiques des migrations internationales en Afrique de

l'Est au cours des deux dernieres de"cennies. Bien que les fermetures sporadiques de frontidres aient parfois temporairement freine les flux migratoires, les mouvements entre pays voisins demeurent extremement importants. En outre, 1'appa rition de ces dernieres annees du problemes des re"fugie"s constitue une autre carr.cteristique iriportante du raouvement migratoire en Afrique de l'Est.

25. Les deux principaux pays d'accueil en Afrique centrale sont le Gabon et le Zaire. Au Gabon, les immigre's sont essentiellement des travailleurs en pro venance d'Afrique centrale et d'Afrique de 1'Quest et ils foment une importan- te proportion de la population du pays. Le gouvernement a rgcemment exprime"

le desir de reduire le nombre d1 immigre's. Le Zaire, pour sa part, constitue depuis longtemps une terre d'asile pour les refugie"s en provenance des pays voisins.

III. INTERDEPENDENCE ENTRE RESSOURCES HUMAINES ET DEVELOPPEMENT SOCIO-ECDNQMIQUE

26. L^interdependance entre population et deVeloppement et la ngcessite de

considgrer la population comme une composante intlgrale du developpement socio-

economique sont reconnues dans le Plan d?action mondial sur la population, adopts lors de la Conference mondiale sur la population de 1974, le Plan d1ac tion de Lagos, adopte par les chefs d'Etat et' de gouvernement africains en 1980, le Programme d'action de Kilimandjaro concernant la population, adopts par les gouvernements africains en 1984 et par la Conference internationale sur la popu lation, tenue S Mexico en 1984, 1'interdependance entre population et d^velop- pement n'est pas toujours facile & expliquer; cependant, 1'impact de la popula tion sur le developpement est facile a observer lorsqu'on examine les problemes socio-gconomiques auxquels sont aujourd'hui confronted les gouvernements afri cains face 3 une pouss^e demographique croissante. L'impact de la population sur le deVeloppement socio-economique peut §tre positif ou nSgatif selon le

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le niveau technologique. De meme, le niveau de deVeloppement socio-gconomique peut avoir conrne impact de reduire ou d'accroitre les taux de croissance demo-

grapnique. Par consequent, tout effort pour reduire les probldmes socio-

economiques actuels de l'Afrique doit egalement comprendre des politicoes demo- grapniques et socio-economiques appropriges pour relever le niveau de vie pene"-

ral de la population. i> ■

27. C'est dans ce contexte qua 1'accent est mis, dans le programme prioritaire de redressement economique de l'Afrique 1986-1990, sur la necessity de tenir compte des questions demographiques dans la formulation et 1'execution de poli- tiques et programmes concrets destines a accelerer le deVeloppement socio- economique aux niveaux national, sous-regional, continental et intu;: national.

Les mesures specifiques a prendre au niveau national conformement aux recomman-

dations du Programme prioritaire en ce qui concerne la population et le deVelop pement, sont la formulation de politiques demographiques rationales, I1execution de programmes destines a require les niveaux Sieve's de mortality et de morbidite infantiles, juveniles et maternelles, notamment dans les zones rurales ainsi que 1^elaboration des programmes nationaux de planification de la famille la ou cela s impose; la formulation d'une politique globale de deVeloppement rural en vue d arreter l'exode rural; 1'introduction de politiques specifiques de repartition de reinstallation de la population tenant compte du contexte; une legislation appropriee en matidre demographique ainsi que des programmes d'education et d1 in

formation de la population 9/.

28. Dans le Programme d1action des Nations Unies pour le redressement economi- qU6,nL e devel°PVement de l'Afrique 1986-1990 adopt<§ par l'Assemblge generale en 1986, les gouvernements africains ont 6te invites a entreprendre un certain nombre de reformes en vue de realiser ies objectifs fixes dans le Programme prio ritaire de redressement econnmique de l'Afrique, Entre autres. i3 est indiqug

dans le Programme wioritaire que tous les pays africains doivent accorder une impor tance particulicre a des noliti-uos e&no°Ta?hiques destinCcs a s'attacuer, sur la base du Programme d1action de Kilimandjaro, aux probldmes que ^osent la feconditg et la mortalite excessives, 1'urbanisation acceler§e, l'exode rural, les migra tions entre zones rurales, les enfants et les jeunes et la protection de l'envi ronnement, de facpn a faire en sorte que les tendances demographiques, 1'utUisa-

tion et les modes de colonisation des terres soient compatibles avec le rythme

de croissance economique et de deVeloppement souhaite" 10/. Par consequent, le Programme d'action de Kilimanjaro, le Programme prioritaire et le Programme d action des Nations Unies sont tous importants pour ce document sur la dynamiaue de la population dans le contexte du deVeloppement socio-economique.

29. Ce bref historique permet de situer concrdtement la dynamique de la popula tion en tant que partie integrante du developpement socio-economique. Lesrela- t^on?£l11}J:erd^ndance entre la population et le deVeloppement sont complexes et ditticiles a demeler; diverses etudes, y compris les actes de la reunion du groupe d experts sur la population, les ressources,l'environnement et le'develop pement, tenue a Geneve en 1983 ainsi que les etudes sur l'enqu§te mondiale sur la fecondite publiee en 1987 aident de fagon significative a en comprendre cer tains assets ainsi que leur impact. Le reste de la presente section est

9/ Organisation de I1 unit"' ifricaine, Programo "rioritaire de redressement

economique de l'Afrique 1986-1990, juillet 1985.

10/ Assembled ggngrale des Nations Unies, Programme d'action des Nations y"*5!s y*"* le ^^essenent econamique et le developpement de l'Afrique 1986-

1990, document A/RES/S-13/2. 15 luin 1986. p, 1} "

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consacr§ a l'examen des relations d'interdependance entre les ressources humaines

et le developpement socio-economique a partir de certains domaines critiques, y compris 1'alimentation, la sante, 1'education, l'emploi, 1?environnement, les ressources, le developpement rural et urbain et les consequences des migrations internationales.

a) Population et alimentation

30. Le desiquilibre entre les ressources vivridres et la population s'est aggra- ve au cours des ann6es 80 en Afrique, a la suite de la Conference mondiale sur la population de 1974 qui a adopte" la Resolution IX sur la realisation d'un eui- libre souhaitable entre la population et les disponibilites alimentaires. Au cours des anne'es 70, la production alimentaire de 1'Afrique augmentait de 1,7 p. 100 par an alors que le taux de croissance demographique etait de 2,9 p. 100 1,1/

par an. Be 1980 a 1981 et de 1982 a 1983, les taux de croissance de la production vivridre etaient de 1 p. 100 et de 0,2 p. 100 respectivement Y2Js tandis que le taux de croissance de"mographique etait d'environ 3 p. 100 . Des travaux de re cherche ont permis d'e'tablir que plus de 40 p. 100 de la population africaine vit dans des pays dans lesquels les rendements par hectare sont plus faibles aujourd'hui qu'il y a une generation 13/. Lorsiu'on met en rapport 1'injdice du taux de croissance de la production vivridre de la periode 1980 a 1986 (en prenant 1979-1981 come annee de base) et les taux de croissance demographique pour la periode 1980-1985. On s'apercpit que dans 62 p. 100 des 50 pays membres de la CEA pr£sent6s au tableau 1,1' indice du taux de croissance de la production vivriere 6tait inf§rieur § celui du taux de croissance demographique.

31. II convient de souligner qu'une alimentation adequate constitue I1une des conditions essentielles d'une bonne sante. Lorsque la population dispose d'une alimentation adequate, elle peut depenser de l'energie dans diverses activite"s

§conomiques pour accroitre la productivite, Les consequences d'une insuffisance des disponibilites alimentaires sont la malnutrition et un niveau eieve de mor- biditi et de mortalite. Cela entraine a son tour, une baisse globale de la pro ductivite dans toutes les activates de developpement economique. On a estime qu'en 1975, 25 p. 100 de la population africaine ne disposait pas d'un apport prote"ique/

§nergetique suffisant H/. Etant donne que la production alimentaire n'a cessS de diminuer depuis 1975 et que la population continue de croitre a un rythme de plus en plus 61eve, la proportion de la population souffrant de malnutrition est

sans doute plus eievee aujourd'hui. Cela est clairement illustre par le fait qu'en 1984/85, la FAO a identifie 21 pays africains connaissant des deficits

vivriers exceptionnels. La situation ne s'est guere ameiioree. dans certains pays.

Les groupes les plus vulnerables de la population touchee sont les enfants et les mdres. Certes, le monde dans son ensemble dispose d'assez de denrees vivri§res pour nourrir toute sa population, mais les pays africains ne possedent pas les devises necessaires pour les importer. En consequence, de nombreux pays doivent

11/ Organisation des Nations Unies, World Population Trends, Population

and Development Inter-relationships and Population Policies~T9lf3, Rapport de

suivi, Vol. 1, New York 1985.

12/ CEA, Rapport sur 1'execution des elements du Plan d'action de Lagos relatifs a 1'alimentation et a 1'agriculture (1980-1985) E/ECA/QL13.6, 9 mars 1987, voir Annexe I, tableau 5.

13/ WorldWatch Institute, Reversing Africa's Decline, Lester Brown and Edward~C. Wolf, Document No. 65, juin 1985, p. 60.

14/ CEA, Etude des conditions gconomiques et sociales en Afrique, 1977- 1978.Tere mrtie.

(12)

recourir a I1aide alimentaire qui, avec le temps, a un effet demoralisateur sur les pays bengficiaires. Qui est plus, l'aide alimentaire est loin de sa- tisfaire les besoins alimentaires des populations.

32. II a §t6 estime que la croissance demographique a contribue pour environ 77 p. 100 a I1augmentation de la demande de produits vivriers en Afrique entre 1962 et 1985 15/. Etant donne lf importance de la croissance demographique en tant que facteur essentiel pour determiner la consommation vivriere totale, des politiques destinies a ralentir le rythme de la croissance demographique, ajou- tees a d'autres mesures destinees a ameliorer et 5 accroitre la production vi vriere, pourraient contribuer a augmenter les disponibilite"s alimentaires. Certes la croissance demographique peut constituer un atout pour 1' augmentation de la pro duction vivriere en Afrique; mais cela n'est possible qu'avec une augmentation de la productivity gra"ce a des innovations technologiques, d'importants investisse-

ments en agriculture, une bonne gestion des ressources en terre et des connais-

sances scientifiques. Ces facteurs de production font defaut dans les pays afri-

cains et il est indispensable de les acqugrir. A titre d'exempie, un hectare de

terre peut produire 3"860 Kg de cereales au Canada et aux Etats-Unis alors qu'en

Afrique un hectare n'en produit que 839 V6/_. Cela signifie que le Canada et les Etats-Unis produisent 4,5 fois plus par hectare que 1'Afrique en raison^des inno vations technologiques et des ijivestissements dans lfagriculture. II a Ste souli- gn6 que c'est seulement gra"ce a une expansion considerable et a une meilleure efficacite" des services d'appui que les innovations technologiques et les fac teurs de production modernes pourraient atteindre V ensemble des populations paur vres du monde rural et permettre aux paysans traditionnels engages dans 1'agri culture de subsistance de produire des denrees vivrieres commercialisables 17/. Cer tes, 1'Afrique n'est pas obligee d'attendre d'acquerir ces innovations technolo giques; mais, avec des changements de politiques favorables a une emeilleure. pro duction alimentaire et agricole, 1'Afrique peut encore produire suffisamment de nourriture pour ses populations et meme disposer d'excedents.

3.3. Il convient de signaler ici qu'une etude detaillee sur le theme "Production aj-imentaire et croissance demographique" a ete effectuee en 1983 par la CEA et publiee par l'ONUJJ/. En conclusion de cette etude, il est indique qu'une crois

sance demographique ininterrompue sans une augmentation substantielle de la pro duction alimentaire constitueun tres serieux obstacle aux efforts visant a ame liorer la situation alimentaire en Afrique. Cette etude a ggalement etabli que la reduction de la croissance demographique proprement dite ne constitue pas une condition suffisante ou essentielle pour alleger les problernes alimentaires et nutritionnels en Afrique. A juste titre, il est egalement recommande dans cette e"tude un certain nombre de politiques concernant la fixation des prix des produits et des facteurs de production agricoles, 1'extension des terres cultivges, la n6cessit6 d'accorder la priorite aux cultures vivrieres plutot qu'aux seules cul tures marchandes, la reduction des pertes apres recoltes,et 1'amelioration des dispositions institutionnelles relatives aux services de vulgarisation, 1'amelio ration des techniques culturales, de la technologie et des competences, la

15/ FAO, Plan indicatif mondial provisoire gour le developpement de l'agria culture, Vol. T, Document de conference C.69/4 aout 1969.

16/ Population Concern, Population Misconceptions, Londres, mai 1984,

p. 23~et 29."

17/ FAQ,. Plan alimentaire regional pour 1'Afrique, Rome 1980.

18/ Organisation des Nations Unies? Population Resource;, Environment and Development (Actes de la reunion du Groupe d'experts sur la population, les rp«;<>oiirre<?. 1 'environnement et le dSvfilOTmement. fiGnftve. 25-29 avril

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rationalisation des regimes fonciers, le developpement de la substitution des produits vivriers imports, 1 'amelioration de la production de l'elevage et des p§ches, la cooperation et le commerce a l'echelle r^gionale et sous-

regionale entre pays africains en ce qui concerne les denr£es vivrieres et- les pro duits agricoles et le contr6le de la croissance demographique et de 1'urba

nisation J_9/.

34. II convient de hoter que le Programme d'action des Nations Unies contient un certain nombre de mesures destinees a ameliorer la production alimentaire et agricole en Afrique. Dans certaines de ces mesures, analogues a celles enumerees dans le paragraphe precedent, les pays africains sont invites JO/ a accroitre substantiellement 1'investissement dans 1'agriculture, ameliorer le rendement des terres, instituer des politiques de fixation de prix remunefa- teurs, developper la mecanisation et 1'utilisation de machines agricoles moder- nes, accroitre 1'utilisation des engrais, ameliorer les semences et les pesti cides, ameliorer et deVelopper les capacity de stockage et les circuits de distribution et de commercialisation, deVelopper la recherche et la vulgarisa tion agricoles, mettre a la disposition des petits paysans des facteurs de pro duction necessalres pour accroitre la production, mettre en place des program mes dfassistance' a 1(intention des petits payssans et, notamment, des femmes engagees dans la production vivrieYs et des jeunes du monde rural. En outre, il est indique dans le Programme d'action des Nations Unies que les pays afri cains devraient §galement tout mettre en oeuvre pour que le taux de croissance de

leur production anro-alimentaire soit dans les meilleurs deiais egal a celui de la croissance demographique 21/. Enfin dans le Programme d1action des Nations Unies, il est toujours demand^ qiJe des ameliorations interviennent dans d'autres sec- teurs a l'appui de 1'agriculture, a savoir dans les agro-industries, les trans ports et les communications, le commerce et les finances 22/.

b) Population et sant^

35. La situation sanitaire en Afrique est loin d'§tre satisfaisante en dSpit des efforts gigantesques que deploient les gouvernements pour aineliorer et d§velopper les services de sante. En temoigne le fait que l'esperance de vie a la naissance en Afrique etait d1environ 50 ans en 1980-1985, contre 73 ans dans les regions developpees. II ressort du tableau 1 que dans 31 des 50 pays afri cains (c'est-a-dire 62 p. 100), l'esperance de vie a la naissance etait infe- rieure a 50 ans entre 1980 et 1985. Seuls : l'Algerie, Maurice, Sao Tom6 et- Principe et la Tunisie avaient une esperance de vie a la naissance de 60 ans et plus. Dans 34 pays africains, la mortalite infantile oscillait entre 100 et 180 p. 1000 naissances vivantes au cours de la periode 1980-1985. Alors qu'une po pulation bien portante constitue un atout pour le developpement socio-

economique, une population en mauvaise sante constitue un handicap en la matidre

12/ OP» Cit., P. 262 et 263

20/ Assembiee generale des Nations Unies:, Programme df action des Nations Unies~pbur le redressement economique et le developpement en Afrique, 1986-1990, Op. Cit., p. 6. ~

21/ Op. Cit., p. 11 22/ Op. Cit., p. 7.

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36. Pour jouir d'une bonne santg, il faut avoir des disponibilites alimentai- res suffisantes et un niveuu adequat de substances nutritives, avoir accSs a l'eau potable, aux services de"santS, a 1•Education, disposer d'un revenu rai- sonnable. Dans la situation actuelle, ces besoins ne sont pas satisfaits. Alors que les zones urbaines disposent dans certains domaines, de services sanitaires impressionnants mais encore insuffisants, les zones rurales sont pratiquement depourvues de services sanitaires dignes de ce nom. C'est en raisbn de ce dese"- quilibre et de ces insuffisances observes dans les services sanitaires que 1'Organisation mondiale de la sante a lanc§ le programme de sante primaire pour mettre 1'Accent sur la necessity de fournir des services sanitaires ameliorgs

a la majority de la population, notamment dans les zones rurales et ce, a des coGts infgrieurs a ceux encourus pour concentrer des infrastructures sanitaires coQteuses dans les villes.

37. De nombreux pa s africains sont actuellement en train d'executer des pro grammes de santg primaire en vue d'atteindre 1'objectif de la santg pour tous d'ici a I1an 2000. D'une dmanidre g^nerale et compte tenu des probldmes de res-

sources, ces programmes ne sont pas encore bien assis. Par ailleurs, on ne dis pose pas d'informations suffisantes sur 1'impact que ces programmes ont eu jus- qu'ici. On pourrait raisonnablement esperer qu'une execution energique des programmes de sante primaire devrait continuer a reduire la morbidity et la mortalite grace a une nutrition approprige. Cela aurait comme consequence d'accroitre la productivity dans le domaine du developpement socio-economique.

38. A court terme, 1'amelioration des conditions sanitaires contribue a une diminution de la mortalite et a un accroissement de la fecondite, donnant ainsi lieu a une augmentation des taux de croissance de la population, Toutefois, a long terme, lorsque les populations seront convaincues de la survie de leurs enfants, des changements interviendront dans les intentions de fecondite1 et finalement dans les taux de fecondite. Une baisse de la mortalite entrainera par consequent des taux de natalite plus faibles dans le long terme et abouti- ra a des taux de croissance moins Sieve's. Toutefois, si les taux de mortality, notamment cb.ez les enfants, demeurent eleves, rien ne pouvait laisser prevoir une diminution du taux de fecondite.

39. Un accroissement rapide de la population constitue une entrave pour les services de santg, en ce sens que la demande relative a ces services devient plus forte. Les services existants sont inadequats et se degradent. La plupart des pays ne disposent pas des ressources necessaires pour accroitre et amSlio- rer les services de sante. On a done constate qu'a mesure que la population augmente, la demande en ce qui concerne les services de sant6 se fait plus forte, alors que les services ne croissent pas au rythle de la demande. II en resulte une deterioration des conditions sanitaires. Cela contribue a un ren- forcement de la croissance demographiquQ, avec une population en mauvaise santS dont la productivity est faible. En outre, un taux de croissance demographique elevg suppose que les meres ne pratiquent pas un espacement appropri§ des riais- sances. Une telle situation a de graves repercussions sur la santg de la mere et des enfants qui se manifestent par des taux gleves de mortality maternelle:

et infantile, ainsi que par des problemes de malnutrition pour la mere et les "

enfants.

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40. Les effets d'une croissance demographique e"levee sur la fourniture de services de sante constituant un cercle vicieux, il a etc demande aux gou- vernements, dans leurs efforts pour mettre en place des programme de santS

primaire,. d'accorder une attention toute particuliere & I1education des

femmes, a 1'etablissement de programmes de sante" maternelle et infantile et de planification familiale, a I1 amelioration du milieu sanitaire et a I1approvisionnement des populations en eau potable. Ces activites contribue- ront S ameliorer la vie des populations et a limiter la croissance demogra phique. Ces programmes seront egalement completes par des activites qui permettront de disposer de denrees alimentaires en quantite suffisante. Les pays devront accroltre leurs investissements dans le secteur de la sante.

Si l'on n'augmente pas les investissements dans ce domaine, et compte tenu du taux de croissance demographique soutenu, il serait difficile d'elargir et d'ameliorer les services de sante„

c) Population et education

41. L'education joue un r6le important dans la mise en valeur des ressour- ces humaines, laquelle permet d'accel6rer le de'veloppement economique et

social. La planification de l'enseignement devrait done avoir pour but de fournir une formatuon gSnerale & la majorite de la population d'age scolaire, et de doter la population en age de travailler, des connaissances techniques necessaires qui correspondent aux rSalites 6conomiques du pays, Conforme"- ment a ce qui precede, la Conference des Etats africains sur le developpe- ment de lfeducation en Afrique a, en 1961, recommande entre autres ce qui

suit : 2!3/.

a) Elargissement de l'enseignent primaire en vue de fournir un ensei- gnement primaire universel, gratuit et obligatoire d'ici a 1930-1981;

b) Elargissement des effectifs scolaires dans les etablissements secondaires pour absorber le nonibre croissant des eldves terminant les Etu des primaires;

c) Reforme des programmes a tous les niveaux de l'enseignement pour que celui-ci corresponde mieux aux besoins d'une society en mutation et soit conforme aux besoins de changements structurels des Economies actuelles.

42. En ce qui concerne la reforme des programmes au niveau secondaire, I1accent a ete mis sur l'enseignement technique et agricole.

43. Des progres importants ont effectivement ete realises dans 1'augmenta tion des effectifs, siirtout au niveu primaires qui sont passes de 41 p. 100 en 1960 a 78 p. 100 en 1980 24/.Toutefois,l'objectif consistant a fournir un enseignement primaire universel gratuit et obligatoire en 1980-1981 n'a n'a^jamis ete atteint et demeurera un reve pendant encore de nombreuses ann^es, etant donne" les effets de la poussee demographique sur l'enseigne ment. L'elargissement des inscriptions au niveau secondaire n'a pas ete assez important pour absorber le grand nombre d'Sieves en fin de cycle

23/ Commission e"conomique des Nations Unies pour 1'Afrique/Organisation des Organisation des Nations Unies pour 1'education, la science etla science : Conference des Etats africains sur le developperaent de lreducation en

Afrique : Addis Abeba, 15-25 mai 1961, Rapport final.

24/United Nations, Population, Resources Environment and DevelotTment, New York, 1984, p. 468 (tableau 2).

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primaire. La reforme des programmes n'a pas non plus ete" satisfaisante,

aussi bien pour resoudre les problemes tsconomiques que sociaux de l'Afrique.

II ressort du tableau 1 que, dans prds de 60 p. 100 des Etats membres de la CEA, les taux d'alphabetisation sont inferieurs a 50 p. 100. Les filles n'ont pas les m§mes chances en matiere d?education que les gargons. En 1980, par exemple, les filles representaient 44 p. 100 de la totalite des effectifs au .niveau primaire, 38 p. 100 au niveau secondaire et 27 p. 100 dans le supe"- rieur. 25/,

44. Un accroissement rapide de la population contribue dans une large mesure a accroltre la demande en matiere d'education. La plupart des pays doivent faire face a de graves problemes d'agrandissement de leurs instituts d'ensei- gnement pour accueillir la population d'age scolaire sans cesse croissante

compte tenu des ressources iimitees qu'ils peuvent investir dans le domaine

de l'enseignement. De nos jours, il arrive communement que pour accueillir un plus grand nombre d'Sieves, certains pays ont reduit les taux d'encadrement

ide maniere excessive, ce qui nuit a la qualit§ de l'enseignement. Dans d'autres

cas, un systeme de rotation est introduit pour permettre a un plus grand nombre de personnes d'utiliser les installations existantes. Cet Itat de chose con tribue egalement a la baisse de la qualite de l'enseignement, 6tant donne que le temps que les enseignants et les Sieves passent ensemble est sensiblement reduit. II n'est done pas passible de dormer aux jeunes gens un enseignement ade"quat qui leur permette de contribuer activement au deVeloppement socio- economique du pays. On constate generalement qu'un nonbre plus important de jeunes sont sans emploiJ4eiae ceux qui ont regu une education secondaire ou universitaire ont de plus en plus de difficulty's a trouver du travail dans la plupart des pays africains. Avec une population d'age scolaire qui croit a un

taux d'environ 3 p. 100, il revient a l'Afrique la tache difficile d'elargir et d'am^liorer son systeme d'enseignement. Une baisse des taux de croissance demographique reduira sans aucun doute 1'importance de ce probleme. M. A.W.

Clausen, alors president de la Banque mondiale, a fait observer en 1984 que des pays tels que le Malawi couraient le risque de voir leurs populations d'age scolaire doubler ou tripler d'ici a la fin du siecle. II a fait observer que grace a une baisse rapide de la fecondite, en trente ans, les pays pour- raient arriver a 6parmer plus de 50 p. 100 des sommes allouees au systeme scolaire, sommes qui pourraient servir a ameliorer la qualite de l'enseigne ment 26/.

45. Apres avoir note plus haut les entraves que constituent pour 1'education une croissance dgmographique rapide, ainsi que les effets d'une telle crois

sance, on peut examiner les effets de 1' incidence de 1'education sur la popu lation. Les faits ont amplement prouve que la. lorsque la major ite de la popu lation a un haut niveau d'education et d'alphabe'tisation, notamment chez les femmes, la fecondite et la mortalite sont bien moindres que lorsque le niveau d'Education et d'alphabetisation est faible. En consequence, lorsque les taux

25/ Ibid., p. 470 (tableau 3).

26/ The World Bank, Population Growth and Economic and Social

Development, Allocution prononcee par I'L A.W. Clausen au "National Leaders- Seminar on Population and Development", Nairobi (Kenya), 11 juillet 1984. p. 9

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de fecondite et de mortalite sont faibles, le taux de croissance demographi

que l'est ggalement. Un enseignement prolong^ retarde l'%e au mariage pour les femmes, leur permettant ainsi de reduire la dur6e de la procreation. Les femes instruites ont plus de possibility d'etre employees dans le secteur moderne eh dehors du foyer. Des activites de ce genre ont parfois ete asso- ciees a un faible taux de fecondite. En outre, les femmes ayant regu une education sont plus aptes a ameliorer la sante de leur famille, et a accep- ter~et appliquer les mgthodes de planification familiale. A long terme, ces activites contribuent 3 un ralentissement du taux de croissance de la popu lation. Enfin, les pays dont la population a un niveau eleve d'instruction

etd1alphabetisation ont un developpement socio-Sconomique plus eleve et de

meilleures conditions de vie en general. Une meilleure Education cree un environnement qui favorise I1 adoption de me"thodes nouvelles et 1'application

de techniques scientifiques, qui constituent les principaux piliers du deve

loppement et du progres socio-economiques. L'accession a un haut niveau de developpement socio-6conomique contribue a une reduction du taux de croissance demographique comme ce fut le cas dans les pays developpe's.

46. En conclusion, pour que les politiques gouvernementales en matiere d'education r§pondent a la demande sans cesse croissante dans ce domaine, il convient de les reexaminer en vue d'accorder une priority particuliere a 1'Education des jeunes en vue de les doter des connaissances techniques et

des competences necessaires au developpement d'un pays. Compte tenu des

possibilites d'Education plutot limitSes accordees aux femmes dans le passe,

il convient de corriger une telle situation pour donner aux femmes les memes possibilites d1instruction dans la societe. Il conviendrait d'elaborer et

d'appliquer efficacement des politiques dynamiques visant & reduire les taux

de croissance demographique, etant donng que celles-ci sont susceptibles de reduire les depenses liees aux installations et services d'enseignement alors que les ressources sont limitees.

d) Population et emploi

47. Fournir des emplois remuneres est un important objectif social, en ce sens qu'ils donnent aux individus et aux families des moyens d'existence.

L'une des faeons d'eiiminer la pauvrete consiste & veiller S ce que toutes les personnes & m§me de travailler aient un emploi correctement remunere.

Avec le revenu du travail, les individus et les families devraient en effet couvrir leurs besoins de base. Dans le passe", certains estimaient n^cessaire d'avoir une population plus nombreuse pour disposer de la main- d'oeuvre requise pour mettre en valeur les ressources potentielles. I4ais I1on se rend compte que le nombre de personnes ayant un emploi remunere dans le secteur moderne est plutot limite, la <s?rande aaajorite vivant de 1'agriculture de subsistance, ce qui ne lui permet pas d'acquerir les revenus necessaires pour satisfaire les besoins fondamentaux. Le chomage et le sous-emploi sont assez eieves dans les zones urbaines et rurales. D'apres

les estimations, le chSmage declare qui touchait 12 millions de travailleurs

en 1980 soit 5,3 p. 100 de la population active est monte en fleche, si

bien qu'en 1985, le nombre de chSmeurs s'elevait a 22 millions, soit plus

de 10,2 p. 100 de la population active africaine, le sous-emploi qui touchait

40 p. 100 de la population active en 1980, soit 60 millions de personnes,

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est passe a environ 48 p. 100 en 1985, so it 95 millions de personnes 27/'.

48. Dans la plupart des pays africains les diplSmes de l'universite, les Sieves en fin de cycle secondaire et primaire ont de plus en plus de fdiffi-

culte"s a trouver un emploi remunerg0 Par exemple, une etude realisee en 1985 sur les possibility d'emploi de diplomes de l'universite a fait appa-

raitre que 10 p. 100 seulement des dipl6mes du Nigeria ayant effectue leur

service national avaient un emploi un an plus tard; dix ans plus t6t, 98 p.

100 des diplomes de ces iuniversites avaient trouve un emploi dans les trois mois suivant l'obtention de leur diplome 28/ II est clairs par conse

quent, qu'un simple accroissement de la population active ne contribue pas necessairement a la mise en valeur des ressources dont dispose un pays.

49. Ce qui manque a la nombreuse population active des pays africains, c'est la formation, la competence, les connaissances techniques et les depen- ses d'gquipemer.t necessaires pour contribuer effectivement au deVeloppement

socio-economique. Une population active moins nombreuse mais qui dispose rait de la formation, de la competence et des connaissances techniques se- rait plus productive qu'une population beaucoup plus importante qui n'a

pas ces atouts.

50. Des taux elevSs de croissance demographique entralnent normalement un un accroissement de la population active, comme le montre le tableau 1. II conviendrait done de creer plus d'emplois pour absorber cette main-d'oeuvre en constante augmentation. Comme on l'a deja constate, la situation qui pre"- vaut dans la plupart des pays africains est caracterise par un grand nombre

de chSmeurs et de^personnes sous-employees. II est eVident que dans une situation ou la creation des nouveaux emplois est lente ou stagnante, un accroissement rapide de la population engendre des frustrations et met les gouvernements dans 1'impossiblite d'amSliorer la situation de 1'emploi.

Une telle situation entralne une augmentation du nombre des chomeurs ainsi qu'une aggravation de la pauvrete1 et des ine^alites. L' insuffisance des

investissements est l'une des raisons pour lesquelles les gouvernements ne

sont pas en mesure d'executer des projets et des activite's necessaires ^ la creation de nouveaux emplois. Etant donne que la majority de la population n'a pas d'emploi remunere' qui permettrait d'epargner, le peu d'argent gagne

est entierement dgpense pour la consommation. II en r6sulte qu'il°n'existe

pas d'gpargne pouvant etre investi a des fins de developpement permettant la creation d'emplois.

51. II conyient par consequent de souligner qu'une limitation des taux de croissance demographique aiderait dans une certaine mesure et a long terme les gouvernements 3 faire face aux problemes de creation d'emplois, qui

sont dus dans une large mesure a 1'accroissement rapide d'une population

qui n'est pas preparee a apporter une contribution effective au developpe ment socio-gconomique. Si l'on considere 1'aspect positif de la question,

de meilleures possibilitgs d'emploi, notamment pour les femmes, contribue-

raient a rgduire 1'accroissement de la population, augmenteraient la

27/ CEA, Progres realises dans les domaines de la creation d'emplois, del'amelioration de la productivite et de la cooperation dans 1'utilisation d'une main-d'oeuvre hautement qualifiee, Document E/ECA/PAM4/HRD/CM/88/9.

^8_/ 0. Folayan Ojo, "Employment Generation and Productivity

Enhancement Startegies in Nigeria" (Document roneotype').

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propension & l'Spargne, qui pourrait alors servir & des investissements dans diffe"rents domaines. De meilleures possiblites d'emploi pour la majcrite" de la population entrainent une meilleure repartition des revenuss diminuent le degre de pauvrete et permettent en consequence une amelioration des condi tions de vie en general.

52. En s'attaquant aux problemes de planification des ressources huniaines, de d'emploi et du chomage, compte tenu de I1augmentation rapide de la population active, les gouvernements doivent prendre en consideration les rapports qui existent entre la mise en place d'un systeme e"ducati£, les rSalites socio- economiques et les besoins du pays. En consequence, le systeme Sducatif devrait viser S former et eduquer les jeunes afin qu'ils puissent trouver un emploi remunere dans le systeme Sconomique de leur pays. Le systeme d'enseignement devrait preparer la jeune g6ne"rationd acquerir et adopter des techniques, et a

introduire ile nouvelles methodes et des technologies qui leur permettent de

re"soudre les problemes du pays. Pour ce faire, les gouvernements doivent inves- tir d'importantes sommes d'argent dans I'enseignement. En raison des mauvaises conditions d'emploi, un grand nombre de personnes instruites et qualifiees ont quitt6 leur pays et vivent & l'etranger. Une amelioration dans le domaine de 1'emploi et des conditions politiques reduirait l'exode des competences. Pour terminer, la strategie mise en oeuvre pour resoudre le probleme de 1'emploi pour la majorite de la population devrait inclure des politiques permettant de limi- ter les taux de croissance demographique eleves.

e) Population, environnement et ressources

53. L'accroissement de la population affecte la base de ressources, 1'environ nement et le developpement. Par ailleurs, les ressources disponibles, la quali- te de 1'environnement et le niveau de developpement agissent sur la taille de la population, sa structure et son taux d'accroissement. Ces interactions varient d'un pays a l'autre selon le niveau de technologie at>pliquee. D'impor tantes depenses d'equipement alli§es & 1'application de techniques appropriees permettraient de subvenir aux besoins d'une population nombreuse a partir d'une base de ressources fixe sur une plus longue pe'riode de temps. L'hypothese selon laquelle un taux de croissance demographique Sieve peut exercer une pres- sion pour stimuler les innovations technologiques qui permettraient de faire vivre cette importante population sur les ressources disponibles3 ne semble pas

s'appliquer au cas africain. L'acquisition de la technoiogie requise se fait de

fagon plutSt lente et pas tres prometteuse. Les participants a la reunion du Groupe d1experts sur la population, les ressources, 1'environnement et le developpe

ment qui s'est tenue en 1983, ctaient d'avis qu'a l'epoque actuellC;, il est peu probable que la pression demographique contribue a une avancee technologique § moins que n'interviennent des changements dans les structures economiques et politiques ,29/.

54. Le surpaturage dQ a 1'augmentation du cheptel dete*riore gravement les zones pastorales. Un rapport de la FAO realise" en 1984 et portant sur huit

pays d'Afrique australe a revelti 1'etendue du surpaturage. Dans certains pays et

d d q i d pg s certains pa

dans de vastes regions d'autres, le nonbre de tStes du bctail est sup^rieur de 50 p. 100 a la capacite de charge 30/. Une telle situation contribue

_/ Nations Unies, Population Resources, Environment and Development,

"~ op. cit., 1984, p. 2%~.

30/ World Watch Institute, Lester R, Brown and Edward C. Wolf, Reversing Africa's Decline, World Watch Paper No. 65, juin 1985, t>. 13.

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sensiblement a 1'erosion du sol et a la degradation de 1'environnement. Une

etude consacree par la Banque mondiale en 1980 a un certain nombre de pays africains a montre que la demande de bois de chauffe depassait les rendements prevus dans 11 des 13 pays considers 31_/. Le deboisement pour s'approvision- ner en bois de chauffe preoccupe vivement de nombreux pgouvernements, etant donne que le bois de chauffe constitue la principale source cPenergie pour la cuisine et le chauffage. Un accroissement de la population signifie une plus grand© demande de bois de chauffe et done un deboisement plus important. Etant donne" que la foret dans le voisinage immediat a 6t6 decime"e, il en r^sulte que les femmes des zones rurales sont obligees de rasser le plus clair de leur temps a aller chercher du bois de chauffe tres loin. Dans le cas des villes, cette situation a entralne une telle hausse des prix du bois de chauffe que les families sont obligees de consacrer une importante partie de leurs revenus a l'approvisionnement en bois de chauffe. On s'est apercu qu'en Ethiome, par exemple, le prix du bois de chauffe devenu de plus en plus rare a ete multi- plie par 10 au cours des annges 70 et. absorbe 20 p. 100 des revenus du menage 32/. Un grand nombre d'autres pays africains vivent la m@me situation. Le sur- peuplement des zones urbaines qui ne sont pas e"quipe"es de logements, de servi ces de saute" et de services d'approvisionnement en eau ade"quats fait courir des risques aux populations et contribue a la solution de 1'environnement.

Lr implantation incontr6lee de taudis et de bidonvilles dans toutes les villes africaines en constitue la preuve eloquente „

nement et le developponent. Le Conseil a souligne que cet equilibre avait 6t6 rompu. Profondement preoccupe" par les problemes qui se posent en matiere de population et par la deterioration constante de lfenvironnement, le Conseil a done lancg un appel aux gouvernements pour qu'ils r^duisent les defenses militaires et accordent la priorite la plus elev6e aux questions connexes de population, d'environnement et de develcppement. Le Conseil a invite les gou vernements a assurer la sauvegarde de 1'environnement grace a 1'application de nouvelles techniques. Enfin, il a prie les gouvernements d'eValuer les ressour- ces actuelles et futures de facpn a pouvoir elaborer des politiques dgmographi- ques, ce qui permettrait de subvenir de facpn satisfaisante aux besoins essen- tiels de tous les e"tres humains 33/„

56. Etant donng que le dSboisement, le surp^turage, la mauvaise gestion des

terres et la population ont eu des effets dgsastreux sur la base de ressources

et 1 environnement, essentiellement en raison de I1accroissement dgmographique, les mesures visant a amgliorer la base de ressources et 1'environnement'devraient inclure la lutte centre le dgboisement, le surptturavre et l'Srosion du sol; la mise en place de programmes de reboisement; I1amelioration des conditions sani- taireset de 1'environnement; et 1' elaboration de programmes pour limiter les taux de croissance demographique. Dans le document du World Watch Institute intitiilg

•Reversing Africa's Decline", 1'accent est effectivement mis sur les programmes destines au reboisement, a la conservation des sols et a la planification

1 lhid'» P» 12

32/ World Bank, Population Growth and Economic and Social Development Address by A.W. Clausen to the National Leaders'. Seminar on Population and

Development, Nairobi (Kenya), 11 juillet 1984, p. 11.

33/ Programme des Nations Unies pour 1'environnement, Rapport annuei du

Directeur executif pour 1986. Dremi&re mrtie. Nairnhi 1Q87

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b/EQ\/?SD.5/25 Page 19

familiale J54/. Dans une enqudte recente effectue"e par la CEA en 1986/87 sur 1* execution du Programme prioritaire de redressement 6conomique de l'Afrique et le Programme dfaction des Nations Unies pour le redressement gconomique et le deVeloppement de l'Afrique, 90 p. 100 des 30 Etats membres qui ont re"pon- du ont indique qu'ils prenaient des mesures pour 1TElaboration de programmes de reboisement, 77 p. 100 avaient un programme de lutte contre le de"boisement;

53 p. 100, contre le surpaturage et/cu la surexploitation des terres; et 63 p.

100, contre I1erosion et/ou la salure des sols 35^ II convient d'intensifier ces efforts pour parvenir a un equilibre raisonnable entre la population, les ressources et l'environnement.

f) Developpement rural et urbain

57. L'exode rural constitue la principale cause de 1'accroissement rapide de la population des villes africaines, notamment des capitales^ Au depart,

les villes ont attire" des populations venant des zones rurales e"tant donne"

qu'elles offraient des possibilites d'emploi autres que les travaux des

champs. Dans les villes", les services en matiere d'enseignement, de logement, de sante" et autres etaient meilleurs que dans les zones rurales. En raison

de la concentration d'activites de developpement dans les zones urbaines au de"

d6triment des zones rurales, la tendance migratoire a e"tS essentiellement S sens unique, a savoir des zones rurales vers les villes. II en rSsulte que les infrastructures de la plupart des villes africaines sont inadgquates, les possibility's d'emplois limitees, les services de sante" trop sollicite"s, et les r§seaux de distribution d'eau et d'assainissement encombre's. Les statis- tiques suivantes peuvent donner ime idee des problSmes de developpement qiii se -oosent dans les zones urbaines et rurales : en 1980, 85 p. 100 de la popu—

lation d1 Addis Abeba vivaient dans des taudis et des logements prScaires. Pour Luanda et Dar-es-Salaam, les chiffres etaient respectivement de 70 p. 100 et de 60 p. 100 36/. Bien que 81 p. 100 de la population urbaine africaine soit apnrovisionnee en eau potable, cela ne represente que 23 po 100 de l'en- semble de la population 37/. Dans le cas de l'Ethiopies par exemple, 16 p.

100 de l'ensembie de la population a acces a l'eau potable, alors que les chiffres pour les zones rurales sont de 10 p. 100 38/. En consequence, la

34/ World Watch Institute, Reversing Africa's Decline, Op. Cit., p. 71 55/ CEA, Progres accomplis dans la mise en oeuvre du Programme d'action

des Nations Unies pour le redressement 6conomique et le developpement de

l'Afrique et le Programme prioritaire de redressement economique de I'Afrique 1986-1990, E/ECA/CM.13/5, 6 avril 19579 p. 10.

36/ Centre des Nations Unies pour les Stablissements humains (Habitat)

HumanTettlements Policies and Institutions : Issues, Options, Trends and

Guidelines, Nairobi, Kenya, 1984, Pp. 5.

37/ Cebtre des Nations Unies pour les etablissements humains (Habitat) A Review of Technologies for the Provision of Basic Infrastructure in Low-

Income Settlement, Nairobi, 1984, p. 15

38/ The Ethiopian Herald du 24 novembre 1987.

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majorite de la population des zones rurales n'a pas d'eau notable. Par ail- leurs* 50 p. 100 de 1'ensemble de la population des pays en developpement benSficie de soins de santg adequats, alors que dla proportion n'est que 13 p. 100 dans les zones rurales 39/.

58. L'exode rural semble §tre essentiellement du au fait que la vie dans les campagnes n'est pas attrayante, et qu'il n'y a aucun veritable deVeloppement dans ces zones. Une fagon de limiter le probleme serait d'investir dans des projets de developpement dans les campagnes. Ces projets devraient etre axes sur les activites generatrices d'emploi qui permettent une augmentation des revenus, et fournissent des services de sant£, d'enseignement, de transport, de commercialisation, etc., ce qui a ete1 souligne1 dans le Programme d'action de Kilimandjaro, qui recommandait aux gouvernements derelancer les economies rurales et de fournir dans les zones rurales des services socio-e'conomiques qui stimulent et soutiennent un developpement gquilibrS et autoncme 40/. Cela ne signifie pas que les gouvernements devraient mettre fin aux activltSs de developpement dans les villes. Des efforts devraient etre poursuivis pour ameliorer egalement les conditions de vie dans les villes, mais il convien- drait de veiller tout particulierement a ce qu'un plus grand nombre de pro grammes soit consacre aux zones rurales. L'execution de programmes de develop pement rural int6gre a une grande echelle, devrait grandement contribuer a resoudre les problemes qui se posent dans les zones rurales et rurbaines.

g) Aspects des consequences des migrations internationales 59. Les migrations internationales ont diverses consequences socio- e'conomiques a court et 5 long termes, en ce qui concerne, par exemple, la demande et la fourniture de main-d'oeuvre, 1'assimilation des immigre's et des emigre's qui reviennet dans leur pays, le dSvelop^ement rural et la fourniture de services sociaux 41/.

60. II convient de noter que les consequences de-migrations internationales sont liees, entre autres, a l'ampleur et au type de la migration, selon qu'il s'agit d'une migration a court eu £t long terme. Dans ce contexte, si l'on considSre par exemple les trois pays de l'Afrique australe fournisseurs de main-d'oeuvre, a savoir, le Botswana, le Lesotho et le Swaziland, on constate que les mouvements de population ont eu des effets dSsastreux pour 1'economic du Lesotho, €tant donne" que ces mouvements affectent un pourcentage plus important de sa main-d'oeuvre 42/. Au Lesotho, du fait <3e 1'emigration,

1'agriculture est devenue une activite marginales ou les revenus dans les zones rurales sont essentiellement determinees par la presence ou 1'absence de tra- vailleurs migrants dans les menages. Toutefois, au Swaziland, les migrations n'ont pas eu les me"mes consequences pour trois raisons principales : premiere- ment, parce que les migrants sont absents pendant Fa-saison'■ oO. l'on ne fait • pas de recolte; deuxiemement, parce qu'il n'y a qu'un-petit nombre de manages qui pratiquent des cultures necessitant des mSthodes a forte intentistS de

59/ Meme reference que la note do bas de page

40/ CEA, Programme d'action de Kilimandjaro concernant la population, p. 14 41/ Organisation des Nations Unies The Determinants and Consequences

of Population Trends, ST/SQA/SERA/SD/New York, 1973, chap. 7 (CEA) 7 42/ Commission economique pour l'Afrique, Migratory Labour in South Africa, document presente a la conference sur les travailleurs migrants en Afrique australe tenue en Zambie du 4 au 8 avril 1978 (1985).

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