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QUE S AI S - J E? PIERRE MERLE Maître de conférences à l'iufm de Bretagne

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QUE S AI S - J E ?

P I E R R E MERLE Maître de conférences à l'IUFM de Bretagne

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DU MÊME AUTEUR

L'évaluation des élèves. Enquête sur le jugement professoral, Paris, PUF, 1996.

La citoyenneté étudiante. Intégration, participation, mobilisation, Paris, PUF, 1997 (avec C. Le Bart).

ISBN 2 13 048599 5

Dépôt légal — 1 édition : 1998, janvier

© Presses Universitaires de France, 1998 108, boulevard Saint-Germain, 75006 Paris

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INTRODUCTION

La pléthore des ouvrages, articles, colloques consacrés à l'évaluation scolaire indique suffisamment les enjeux pédagogiques, familiaux et sociétaux associés à la notion.

Si de multiples enjeux sont à l'origine de ce succès, l'un d'entre eux l'emporte sur les autres: la place de chacun dans la hiérarchie des revenus, du pouvoir et du prestige est généralement liée à la reconnaissance de compétences évaluées par l'institution scolaire.

Plus ou moins explicitement, la sociologie de l'évalua- tion s'est construite initialement à partir de ce constat. Et il s'est agi, dès lors, d'étudier les procédures liées à la mesure d'une compétence scolaire : notation d'une copie, décisions de redoublement ou de passage dans la classe supérieure, admission à un examen ou un concours. Plus précisément, les chercheurs ont voulu connaître les varia- bles qui influencent l'appréciation par les maîtres d'une prestation écrite ou orale.

La sociologie de l'évaluation scolaire ne se réduit pas cependant à la connaissance concrète des procédures de classement des élèves à l'intérieur de l'institution éducative.

Il fallait aussi connaître les situations liées aux progrès sco- laires des élèves. Une telle perspective inclut tout un ensemble de recherches qui se sont attachées à tester l'effi- cacité de dispositifs pédagogiques («zones d'éducation prioritaires », études dirigées...) dont l'objectif annoncé est de lutter contre l'échec scolaire. De même une sociologie de l'évaluation scolaire inclut les études qui ont, en quelque sorte, cherché à évaluer les maîtres, et plus précisément, à déterminer les variables liées à leur efficacité. La même démarche a été réalisée à l'égard des établissements. De façon plus large encore, les études cherchant à mesurer le niveau des compétences scolaires des élèves, globalement et

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par type de diplôme, relèvent également d'une sociologie de l'évaluation.

Quelles sont les spécificités d'une sociologie de l'évalua- tion ? Elle peut se définir négativement : ni spéculative, ni normative. Ou bien par sa méthode : le recours incontour- nable à l'observation des pratiques et aux résultats de celles-ci (notes, décisions des conseils de classe, connais- sances acquises par les élèves...). Ou bien, enfin, par ses projets : l'exigence de la preuve, l'analyse de l'expérience subjective des acteurs, la mise en perspective historique.

L'ouvrage présente d'abord les questions qui relèvent le plus directement du domaine de l'évaluation - la no- tation des copies et l'orientation des élèves (parties I et II) -, avant d'aborder les analyses macro-sociales de l'évaluation (partie III).

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PREMIÈRE PARTIE

L'ÉTUDE SOCIOLOGIQUE DE LA NOTATION

La docimologie - du grec dokimé «épreuve» - est l'étude statistique des notes attribuées lors de la correc- tion de copies. Les études docimologiques se sont déve- loppées dans l'entre-deux-guerres' et se sont poursuivies dans les années soixante et soixante-dix A l'exception de quelques travaux précurseurs tout à fait remarquables les premières études docimologiques sont en fait présocio- logiques : les auteurs cherchent essentiellement à connaître le degré d'incertitude de la notation professo- rale et à définir des moyens permettant de la limiter. Le projet est normatif, orienté par un idéal de mesure exacte des compétences scolaires et se caractérise par l'absence d'interrogations sur les causes des variations des notes.

L'analyse proprement sociologique ne commence qu'ulté- rieurement. Elle tient à la mise en évidence de «biais

1. Cf. notamment, le fascicule Études docimologiques publiées dans Le travail humain en 1935; P. Hartog, E. C. Rhodes, An examination of Examinations, Londres, Macmillan, 1936; H. Laugier, D. Weinberg, Commission française pour l'enquête Carnégie sur les examens et concours.

La correction des épreuves écrites au baccalauréat, Paris, Maison du livre, 1936.

2. Cf. H. Piéron, Examens et docimologie, Paris, PUF, 1963. Et les articles publiés notamment dans Le travail humain, Les sciences de l'éducation, Biotypologie, Bulletin de l'Institut d'étude du travail et d'orientation professionnelle (devenu, après 1972, L'orientation scolaire et professionnelle).

3. A. Girard, H. Bastide, La stratification sociale et la démocratisa- tion de l'enseignement, in INED, « Population » et l'enseignement, Paris, PUF, 1970, 91-128.

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sociaux» d'évaluation, c'est-à-dire d'erreurs de notation systématiques et particulières dues aux contextes d'appré- ciation des compétences des élèves.

Notre propos est d'abord d'exposer les études docimo- logiques les plus classiques (chap. I). Étant donné l'enjeu spécifique constitué par l'obtention du baccalauréat, les études concernant cet examen ont été présentées de façon privilégiée. Ensuite, sont présentées les recherches les plus connues mettant en évidence les biais sociaux de l'évalua- tion scolaire (chap. II).

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Chapitre I

L'INCERTITUDE DE LA NOTATION:

L'EXEMPLE DU BACCALAURÉAT I. — L'enquête Carnégie

sur les examens et concours

La commission française de l'enquête Carnégie sur les examens et concours a mené, en 1936, une série de recher- ches sur le baccalauréat La justification de l'étude est apportée par les auteurs: le baccalauréat «occupe en France une place prépondérante comme régulateur de l'accès aux professions libérales» (cité p. 71). L'interroga- tion des membres de la commission Carnégie est donc explicitement celle de la pertinence de la sélection de l'élite sociale A partir d'échantillons représentatifs de lots de 100 copies rédigées dans six disciplines ayant fait l'objet d'un écrit au baccalauréat (version latine, composition française, langue vivante, mathématiques, philosophie, physique), l'enquête a consisté à soumettre celles-ci à cinq correcteurs. La commission a donc disposé de cinq cor- rections par copie auxquelles il faut ajouter la correction réalisée par le correcteur du baccalauréat (soit six notes).

La commission d'enquête s'est posé la question des écarts

1. H. Laugier, D. Weinberg, op. cit., 1936.

2. Edmond Goblot défendit d'ailleurs la thèse selon laquelle le bacca- lauréat et plus précisément les « humanités classiques » constituaient la

« barrière » qui distinguait fondamentalement la bourgeoisie du vulgum pecus. E. Goblot, La barrière et le niveau. Étude sociologique sur la bour- geoisie française moderne, Paris, PUF, 1967 (1 éd., 1925).

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entre les six correcteurs de l'expérience L'étude a donné lieu, par discipline, au calcul de trois écarts spécifiques:

1/ l'écart maximum entre les six notes par copie; 2/ la moyenne des valeurs absolues des écarts; 3/ les écarts revenant les plus fréquemment (cf. tableau 1).

Tableau 1. — Écarts maximums, écarts moyens et écarts les plus fréquents lors d'une expérience de multi-correction menée sur 100 copies du baccalauréat (session 1930)

Source : Commission d'enquête Carnégie, cité p. 78 Ces premières données, particulièrement classiques, montrent l'incertitude forte attachée à la correction des copies quelle que soit la discipline considérée. Certes les écarts de notation en mathématiques ou en physique,

1. Pour chaque discipline, 1 500 écarts ont été calculés : avec six notes par copie, la première note est comparée aux cinq autres notes (cinq écarts), la deuxième note aux quatre autres notes (plus quatre écarts), etc., soit au total 15 écarts de notes pour une copie. Ces 15 écarts par copie sont multipliés par les 100 copies corrigées par les correcteurs (soit 1 500 écarts).

2. Pour les six disciplines, les écarts égaux ou supérieurs à 5 points - soit 25 % de l'échelle de notation - se présentent avec les fréquences suivantes : 15,5% en version latine, 20,1 % en français, 5,7% en anglais, 4,6 % en mathématiques, 2,5 % en physique, 23 % en philosophie (op. cit., p. 80).

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qu'il s'agisse de l'écart le plus fréquent ou de l'écart moyen, sont plus modérés que dans des disciplines telles que la philosophie, le français ou la version latine, mais ce qui attire l'attention tient surtout à l'importance des écarts. H. Laugier et D. Weinberg en avaient conclu que pour obtenir la «note vraie», il fallait recourir à la moyenne de 13 correcteurs en mathématiques, 78 en com- position française, 127 en philosophie... Les aléas de la correction sont donc considérables et la recherche d'une

«note vraie» quelque peu utopique.

La fiabilité incertaine de la correction des copies dans les disciplines scientifiques, et a fortiori littéraires, pose la question de la pertinence de l'expertise professorale concernant les décisions d'admission et d'ajournement de chaque correcteur. Dans la recherche menée par Laugier et Weinberg, l'évaluation professorale relative à l'admis- sion ou à l'ajournement des candidats est, en effet, loin d'être consensuelle: la majorité des candidats serait soit refusée soit admise selon l'examinateur qui assure la cor- rection des copies. Ainsi en français, seulement 21 % des candidats sont refusés unanimement (note inférieure à 10 pour les six correcteurs), 9% seulement des candidats sont reçus par l'ensemble des correcteurs, et 70% sont refusés ou admis selon le correcteur. En mathématiques, discipline où l'accord des correcteurs est le plus fréquent, 36% des candidats sont pourtant refusés ou admissibles selon le correcteur...

Ces données ne correspondent pas cependant aux situa- tions réelles d'examen : la décision d'admission ou d'ajour- nement n'est pas décidée à partir des notes obtenues dans une seule discipline mais à partir de la combinaison de l'en- semble des notes obtenues par le candidat. Le principe de l'examen est en effet de reposer sur plusieurs matières et tient notamment à l'idée qu'il existe, entre les différentes épreuves, un phénomène de compensation de l'aléa de la correction. De fait, la sévérité forte d'un examinateur dans telle discipline est, en moyenne, compensée par l'indulgence

1. H. Laugier, D. Weinberg, cité p. 80.

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d'un autre correcteur. Cependant, ces mouvements de com- pensation ne suppriment pas totalement l'incertitude rela- tive aux jugements professoraux. Il est possible avec les six correcteurs de chacune des six disciplines de former plu- sieurs centaines de jurys. L'étude des résultats différents des candidats en fonction de tous les jurys possibles est difficile- ment envisageable. En se limitant aux totaux des notes qu'obtiendraient les candidats dans six jurys constitués de façon différente, il s'avère que 31 % des candidats reçus par certains jurys seraient refusés par d'autres. L'incertitude de l'évaluation est donc moins grande que celle constatée pré- cédemment mais elle reste toutefois non négligeable

Enfin, H. Laugier et D. Weinberg ont mené, dans une enquête complémentaire, une expérience classique de multi-cor- rection en soumettant trois copies de composition de français du même baccalauréat à 76 correcteurs. Les résultats de cette expé- rience confirment la forte incertitude de l'évaluation précédem- ment constatée. Comme l'indiquent les auteurs : « Dans la dis- persion des notes, la diversité propre des correcteurs intervient pour une part plus importante que la diversité des copies » (cité

p. 1 2 6 ) L'intérêt de cette étude de multi-correction de copies de français est de montrer que la distribution des notes de ces 76 correcteurs suit approximativement une loi normale, c'est-à- dire une courbe en cloche. L'existence d'une telle distribution des notes indique, d'un point de vue statistique, que les sources de variation dans la correction d'une copie sont nombreuses et indépendantes entre elles.

Les membres de la commission française de l'enquête Carné- gie n'ont pas entrepris d'études relatives à la cohérence de la notation des épreuves orales. En revanche, la section anglaise a mené une telle i n v e s t i g a t i o n Cette recherche montre que les évaluations orales des correcteurs font l'objet de désaccords plus

1. A noter qu'environ un tiers des candidats passent actuellement les épreuves orales de rattrapage du baccalauréat. Autrement dit, les élèves jugés ni « bons » ni « mauvais » après les épreuves du premier groupe (leur moyenne générale sont comprises entre 8 et 10) font, par le biais d'un oral avec livret scolaire, l'objet d'une procédure spéciale d'évalua- tion de leurs compétences.

2. La dispersion (ou écart type) est un indicateur statistique qui mesure le degré d'étalement des notes autour de la moyenne. Si les notes sont très regroupées autour de la moyenne, la dispersion est faible. Et inversement. Ce terme de dispersion sera fréquemment utilisé dans l'ouvrage.

3. P. Hartog, E. C. Rhodes, op. cit., 1936, p. 35-41.

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fréquents et plus amples que lors des évaluations écrites. Ce pre- mier résultat, indépendant de la discipline considérée, sera confirmé par les études ultérieurement menées, qu'il s'agisse d'évaluation orale directe de candidats ou d'une évaluation réa- lisée à partir d'enregistrement d'oraux. Il faut noter que le face- à-face candidat-examinateur est une variable qui en elle-même est une source supplémentaire de dispersion de l'appréciation des examinateurs : lors de l'écoute directe, l'accord entre les correc- teurs est moindre que lorsque ceux-ci disposent du texte écrit de l'interrogation orale Enfin, la section anglaise de la commission Carnégie a montré qu'un correcteur n'est pas fidèle à lui-même : amener à corriger une nouvelle fois un lot de copies après un délai plus ou moins long, le correcteur n'établit pas la même hié- rarchie de compétences entre les élèves. Ce résultat a été ultérieu- rement confirmé que le correcteur utilise une méthode globale de correction (par impression générale) ou une approche analytique par critères .

Les recherches menées avant la guerre par la commis- sion Carnégie ont laissé un certain nombre de question sans réponses. Les disciplines ayant recours à un barème détaillé de correction permettent-elles une évaluation plus précise des copies ? Les transformations sensibles des pro- cédures d'examen des candidats au baccalauréat, notam- ment l'introduction des commissions d'harmonisation des corrections, ont-elles modifié cette incertitude de l'évalua- tion des compétences des bacheliers ?

II. — Expertise professorale et usage d'un barème de notation

Les différences de notation entre les disciplines litté- raires et les disciplines scientifiques sont marquées com- munément par cette référence ou non au barème. L'ana- 1. H. Piéron, M. Reuchlin, F. Bacher, Données comparatives sur la distribution des notes aux écrits et oraux du baccalauréat d'organisation classique, Biotypologie, 23, 1962, 1-16.

2. W. E. Coffman, D. Kurfman, A comparison of two methods of rea- ding essay examinations, American Educational Reasearch Journal, 5, 1968, 99-107. La littérature docimologique sur cette question date des années quarante. Un certain nombre d'articles ont été publiés sur la fiabi- lité des notations globale et analytique (A. Bonboir, La docimologie, Paris, PUF, 1972, p. 148-149).

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lyse d'une notation de 8 copies de terminale S par 12 cor- recteurs de mathématiques permet de montrer la proxi- mité des modalités de la correction dans les disciplines littéraires et scientifiques Alors même que les 12 profes- seurs sollicités dans cette étude disposaient du barème détaillé de notation utilisé au baccalauréat (14 sous-ques- tions notées de 0,5 point à 3 points), leur évaluation dif- fère sensiblement: l'écart minimum entre les correcteurs est de 3 points, l'écart maximum est de 5,5 points

Autrement dit, l'utilisation d'un barème de notation au point près, voire au demi-point près, ne constitue pas une garantie de précision de la correction. De fait, les écarts de notation peuvent être nuls ou très limités entre les cor- recteurs sur des questions notées sur deux ou trois points ; et inversement, une grande incertitude peut caractériser la notation d'une question sur un point, voire un demi- point. Finalement, la finesse d'un barème ne permet la précision de la notation que s'il existe une définition pré- cise entre les différents correcteurs sur ce qui est attendu exactement pour telle ou telle question, que celle-ci soit notée sur trois points ou sur un demi-point. Un tel cons- tat indique qu'il ne faut pas attendre une grande efficacité de l'introduction d'un barème dans la correction d'une dissertation en dehors d'une socialisation longue des cor- recteurs à des exigences effectivement communes. La dis- cussion sur un barème constitue évidemment une des modalités privilégiées de cette socialisation évaluative.

L'augmentation sensible du nombre de correcteurs sur une même copie provoquerait, en mathématiques, à peu près les mêmes effets que ceux constatés pour la correction d'une copie de français. Dans l'étude présentée ci-dessus, l'application la plus sévère du barème (par addition du nombre de points minimum accordés pour chaque question par chacun des 12 correcteurs) et l'application la plus indulgente du barème, calculée de façon 1. J. Aymes, Une expérience de multi-correction, Bulletin des profes- seurs de mathématiques de l'enseignement public, 321, 1979, 789-797.

2. Les données précises de cette étude sont disponibles dans P. Merle, L'exactitude de l'expertise professorale comme objet de croyance, in P. Merle (éd.), La compétence en question. École, insertion, travail, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 1993, 15-51.

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inverse, permet d'établir un intervalle possible de notes pour une même copie, proche de celui constaté en français par la multipli- cation des correcteurs. Le principe de ce calcul tient au fait qu'aucun des 12 professeurs ne se montre le plus sévère ou le plus indulgent pour l'ensemble des questions du barème. Les écarts possibles de notation, produits par l'application la plus sévère et la plus indulgente du barème par les 12 correcteurs, sont finalement de l'ordre de 7 à 8 points. Cet écart est voisin de celui constaté dès 1936 par la commission d'enquête Carnégie.

Ces données ont été confirmées par d'autres études. Par exemple, une expérience de multi-correction réalisée en classe de troisième et portant sur une copie de mathématiques (54 correcteurs) et une copie de français (58 correcteurs) a donné les résultats sui- vants : les écarts maximum des notes sont de 13 points en mathé- matiques (de 4 à 17/20) et de 11 points en français (de 4 à 15/20) Ces résultats concordants signifient que les jugements des professeurs de mathématiques sont soumis aux mêmes types d'incertitudes que les jugements des professeurs de lettres. Les espoirs d'exactitude de l'expertise professorale portés par l'usage d'un barème de correction élaboré collectivement ne sont donc que faiblement fondés.

Les expériences plus récentes de double correction vali- dent cette incertitude de la correction. Il en est ainsi de l'étude de Jouvanceau. Celui-ci a comparé, pour 1 170 élèves scolarisés en classe de première, deux indica- teurs de réussite en français Le premier est constitué par des résultats à un test de compétences, le second par les notes obtenues au baccalauréat. La corrélation entre ces deux indicateurs est assez faible (r = 0,39) Des résultats très voisins sont obtenus en comparant les moyennes annuelles des élèves avec leurs notes au baccalauréat aussi bien en histoire-géographie, en philosophie, en sciences économiques et sociales, qu'en langues et mathématiques.

1. Les écarts-types et les coefficients de variation des deux distribu- tions des notes sont respectivement pour la copie de mathématiques de 2,45 et 0,2, et pour la copie de français de 2,46 et 0,26, Les Amis de Sèvres, 2, 1968, p. 10 et 11.

2. P. Jouvanceau, L'épreuve anticipée du baccalauréat et l'évalua- tion. Deux indicateurs de réussite en français en classe de première, Édu- cation et formations, 18, 1989, p. 13-21.

3. On précise qu'un coefficient de corrélation de zéro signifie qu'il n'y a aucune relation entre les deux séries de notes. Un coefficient de 1 signi- fie que le classement des copies est le même quel que soit le correcteur.

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L'ouvrage aborde les questions cruciales au cœur des débats publics et privés qui agitent actuellement l'institution éducative : la notation est-elle juste ? les décisions d'orientation et de redoublement sont-elles pertinentes ? quelles sont les spécificités des établissements et des maîtres efficaces ? quels liens existent- ils entre dispositifs pédagogiques (zones d'éducation priori- taires, préscolarisation à 2 ans...) et performances scolaires des élèves... ? Autant de questions auxquelles ce livre, richement documenté, apporte des réponses au service de la connaissance de l'école et de l'action sociale.

Pierre Merle, agrégé de sciences sociales, docteur en socio- logie, est enseignant-chercheur à l'IUFM de Bretagne.

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