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Reference
La zone des cols dans la région de La Lenck et Adelboden (suite et fin)
SARASIN, Charles, COLLET, Léon William
SARASIN, Charles, COLLET, Léon William. La zone des cols dans la région de La Lenck et Adelboden (suite et fin). Archives des sciences physiques et naturelles, 1906, vol. 4e période, t. 31, p. 156-195,pl.III-IV
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http://archive-ouverte.unige.ch/unige:142138
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LA. ZONE DES COLS
DANS LA RÉGION DE
LA LENCK ET ADELBODEN
PAR
Ch. SABAStX et L. COLLET
(Suite et fin
',)
Pro~
2F. Un peu au SW., suivant une ligne passant par Nassenberg, Geilsberget
Klein Stângeii,nous retrouvons un profil facilement comparable à celui
que nous venons
d'étudier,
maisprésentant
avec lui2
différences
importantes. Il sembled'abord
qu'auNassenberg la bande de Malm, qui
séparait
plus àl'E.
le Dogger du Crétacique, n'existe plus en
tout
cas toutle long des pentes
raides,
qui descendent descrêtes
du Hahnenmoos versl'E.,
on voit le Crétaciquesupérieur
en superposition directe sur le Dogger, sans aucune intercalation de Malm. Une seconde din'érence réside dans
l'apparition sur
le dos du pli IId'un
anticlinal déjeté au SE., qui forme au S. de Geilsberg la colline2083,
et que nous appellerons PliIII.
Grâce à une déchirure duterrain
la coupe de cet anticlinal est trèsVoir ~cM~M,janvier 1906, t. XXI, p. 56.
nettement
visible depuis Geilsberg. Aucœur pointent
quelques
rochers
decorgneules,
puis au dessus, for-mant voûte,
viennent les calcaires noirsgréseux
et spa-thiques
associés à des lits schisteux du Liasinférieur,
qui
supportent
desgrès
potygéniquesgrossiers passant
à des conglomérats
et devant rentrer
dans le Liasmoyen.
Versl'E.
le pliIII
estséparé
du pli IIpar
unsyncHna) aigu de
grès
liasiques, dans lequels'est
établiun
joli
vallon. Nous voyons doncapparaître
ici unnou-
vel
élément tectonique
que nous retrouverons bien individualisé plus àl'W.
Après ces quelques
préliminaires,
nous pouvonsaborder l'étude
de la ligne même suiviepar
notrepro-
fil IV, qui coïncide
presqu'exactement
avec la ligue deséparation
des 2versants
de la Lencket
d'Adelboden.Ici la richesse des affleurements
permet
de serendre
compte assez facilement de la
tectonique d'ensemble.
La zône de
Trias,
quidepuis
Adelboden constitued'une
façonininterrompue notre
pli [V, passe un peu au dessus et au N. du col duHaanenmoos, et montre
toujours un faible p)ongement au NW. A quelquesmètres
plusbas,
on voit pointersur Faréte
unrocher
de
brèche calcaire,
quirappelle
labrèche
calcaire du sommetseptentrional
du Hôchst,et
qui nousparaît par
sa position ne pouvoir
appartenir qu'au
Triassupérieur
ou à
l'Infralias.
Au col mêmeapparaissent
les schistes noirstoarciens,
quis'enfoncent
visiblement au NW.sous le
Trias
et quis'appuient
du côtédu
SE.sur
le Dogger. Celui-ciconstitue,
ens'élevant lentement
vers leSE., toute l'arête
quis'étend
du Haanenmoos au Metschstand et,sur toute cette longueur,
ilrepose sur
une
zone laminée de Crétaciquesupérieur,
quirepré-
sente le dernier terme du jambage normal du pli
III.
Nous trouvons ainsi, dans les environs du Haanenmoos,
le jambage renversé du pli IV, que nous n'avions encore constaté nulle part
il faut
seulementremarquer
que les grès quartzitiques du Lias moyen, qui sont si puis- sants dans les plisIi
et HT, semblentmanquer
ici ouêtre en tout cas
très réduits.
Cette série renversée subit du reste vers le SE. un laminage toujours pluspro-
noncé, en sorte qu'au Metschstand le Trias recouvre directement le Dogger.Pour comprendre les relations qui existent
entre
lepli IV et
les
2plis
sous-jacents, il est nécessaired'étu-
dier en détail le vallon de Geitskummi, creusé
entre
le Regenbolshorn et le Metschstandd'une part,
la colline2083
m. del'autre.Nousavonsvudéjà
que cettehauteur
est formée
par
la voûte des grès charmouthiens dupli HL Sur ces grès se moutent en série normale des argiles toarciennes, du Dogger et du Crétacique
supé-
rieur, qui dessinent au fond de la combe de Geitskummi des voûtes concentriques. Ce sont encore les grès quartzitiques qui forment, au NE. du Regenbolshorn,
la
hauteur 2060
m. et celle-ci, correspondant exacte- ment au sommet du Hôchst, fait partie du pli II.Sur
ces
2plis
inférieurs se superpose une masse chevauchante, formée de Trias, de Lias, de Dogger et deMalm, qui constitue le Regensbolshorn, et qui doit être considérée comme la partie frontale du pli IV. De cette masse, le jambage renversé a complètement disparu et
il ne reste
qu'une
série normale très distoquée. En ou- tre un véritable rabottage des plis inférieurs a été effec- tué pendant le chevauchement, et la nappesupérieure,
au lieu de se mouler sur son soubassement en concor-
dance, en a abrasé
certaines parties,
lerecouvrant par
places en discordance
très marquée.
Aussi le Trias, quisur la crête du Metschstand
repose
encore sur une sé- rierenversée
de Dogger,s'appuie-t-il
dans la pente E. du sommet2109 m.,
avecun plongement
auSE., sur
la
tranche
des couches plongeant au NW. du Crétaci-que
supérieur,
du Dogger, puis du Toarcien du pli 111,rabottant
lacharnière
de celui-ci. Sur ce Trias se su-perposent directement
et en concordance les schistestoarciens,
qui affleurent au petit col àl'W.
du Regen- bolshorn, puis le Dogger, puis le Malm qui constitue le sommet de celui-ci.Le
Jurassique supérieur
du Regenbolshorn estre-
plié en un synclinal divisé en 2
par
unpetit
repli se- condaire de Dogger et déjeté an SE. aussi serelève-
t-il versl'E.
et l'on voitréapparaître
au-dessous de lui,sur
l'arrête,
le Dogger et les schistes noirstoarciens;
mais, tandis que plus au NW., ce Lias
supérieur s'ap-
puyait
sur
le Trias du pli IV chevauchant sur le jambage normal )aminé du pliIII,
ici les mêmes schistestoar-
ciens
recouvrent directement
les grès quartzeuxchar-
moutiens du dos du pliIt,
formant avec ceux-ci une sérietout
à faitnormale.
Dans la direction du
Pommerngrat
les schistes noirs dessinent une voûte, ils plongentbientôt
auSE.,
puisse
recourbent
en un genou déjeté de façon àplonger
au NW. par dessus un synclinal écrasé de Dogger. Cedernier,
qui se compose de calcaires gréseux mica- cés remplisd'empreintes
de Zoophicos, affleure immé-diatement
à l'E du. Col de Pommern un bonéchantil-
lon de 5<ep~a[~. Humphriesi trouvé
en
place ne laisse aucun doutesur l'attribution statigraphique.
Le plipa-
raît
dureste
être peu profond, il estétroit, et, après
un
court trajet
dans le Dogger, onretrouve sur l'arête
tes schistes toarciens. Ceux-ci prennent de nouveau ici
la forme
d'une
voûte, dont un des flancs plonge auNW. sous le synclinal précité, dont
i'autre
flancs'en-
fonce au SE. sous une nouvelle zône de Dogger vio-
lemment disloquée, et recouverte
directement par
le Nummulitique renversé du plihaut-alpin
du Fixer-Am-mertengrat.
Le contact est ici intéressant à
examiner
endétail,
ce qui
peut
fort bien se faire en descendant un peusur
le versant N. du Pommerngrat jusque
sur
les éboulis tombés de l'Ammertengrat. Le NummuHtique haut-atpincomprenant
les 3 termes connus, grèsa,0rbitoïdes,
cal-cair.e nummulitique et marnes jaunes, plonge fortement vers la montagne soit vers le SE. et
s'appuie sur
un coin de grèsdur, représentant
évidemmentune
écaillede Nummulitique inférieur. Celle-ci est comme écrasée contre le Dogger
préalpin,
qu) se moule exactementcontrela charnière
de Nummulitique,plongeant
vertica-lement,
ou même au NW. surl'arrête,
puiss'incurvant
vers le bas, de façon à s'enfoncer au
S.-E.
jusque sousles éboulis de l'Ammertengrat. Sous ce Dogger, le Toar- cien montre la même inclinaison au
SE.,
mais avantd'at- teindre
les éboulis, il dessine une splendidecharnière
dont le jambage renversé disparaît dans le soubasse- ment gazonné du Pommerngrat. Nous avons ici le frontd'un
plipréalpin,
enfoncé en partie sousune charnière
du pli
haut-alpin,
cherchant en partie àdéferler par
dessus celui-ci en le moulant.Le profil que nous venons de suivre présente une difficulté, qui peut être résolue
de
2 façons différentes.Nous avons vu
que,
si l'onaborde
leRegenbolshorn
de
t'E.,
ons'élève
àtravers
une série quiparaît normale
de grèscharmoutiens,
de schistestoarciens,
de Dogger et de Matm, et lesgrès charmouthiens
for-mant
ici comme au Hôchst le corps denotre
pliII,
onserait tenté d'attribuer toute
lasérie
duRegenbolshorn
au même pli. Mais
du
côté del'W.
le Malm, le Dog-ger
et le Lias supérieur sont séparés des grès sous- jacentsd'abord par une
lame de Trias, puispar tout
un synclinal laminé de Crétacique
supérieur,
de Dogger et deToarcien, et
le Trias quiapparaît
ici,peut
serac- corder, par
des lambeauxéchelonnes sur
le Dogger du Metschsland, avec le Trias duHahnenmoos,
qui consti- tuenotre
pli IV. Il faut doncnécessairement envisager
la série
normale
duRegenbolshorn
comme ayant faitpartie d'une
massechevauchant sur
les plis II etIII.
Reste à savoir maintenant, si
l'ensemble
des schistes toarciens et du Dogger, quiconstituent
lePommerngrat, appartiennent
à cette même masse, ou àl'un
des plisinférieurs.
A première vue onpourrait être tenté d'adopter
lapremière
solution, deraccorder
le Dogger du col de Pommern avec celui dusoubassement
duRegenbolshorn,
etd'attribuer
tous les schistes liasi- ques sous-jacents au même pli dans ce cas ceserait
le pli IV
dont
le fronts'enfoncerait
sousl'Ammerten- grat,
tandis que le pliII, représenté par les
grèsquar-
tzeux de Klein Stângeli,aurait
eutout
son jambage normal de Liassupérieur
et de Doggersupprimé par
rabottage
ici comme dans le pied duRegenbolshorn.
Cette explication
n'est
pas impossible mais nousparaît
après réflexion peu probablepour
les raisons suivantesd'abord
le profil duPommerngrat rappelle étrange-
mentce)ui
de Wildi (ProfilIII);
or à Wildi c'est le pliII qui s'enfonce sous le front des Hautes Alpes, et )e raccord iongitudina! du Dogger et du Lias
pénétrant
sous le pli haut alpin suivant ces deux profils parait
d'autant
pluscertain, qu'entre
les deux régions unéperon, sortant
des éboulis du Rothstock, permet de constater une série de Lias et de Dogger absolument concordante. Ensuitel'attribution
des schistes noirs etdu Dogger du
Pommerngrat
au pli IVs'accorderait
mal avec les profils que nous allonsétudier
plus à t'\Y.Enfin la suppression
d'une
partie considérable du jam- bagesupérieur
du pliII,
qui s'explique fort bien dansle soubassement du Regenbolshorn, devient de moins en moins
probable,
à mesure qu'on se rapproche de lacharnière frontale,
surtout
si celle-ci est plongeante.Nous croyons donc devoir
admettre,
comme l'expli- cation la plus vraisemblable, que les schistes toarciens et le Dogger duPommerngrat
enveloppent lacharnière
frontale des grès du Klein Stàngeti, comme ceux de Wildi le faisaient pour les grés du Hôchst, qu'ils font par conséquent
partie
de notre pli II. Sur le dos de ce pli chevauche la masse du Regenbolshorn, qui, fonc-tionnant comme un
rabot
gigantesque, a supprimé parptacesia
partiesupérieure
de la série sous-jacente. Leplan de
chevauchement,
très net au NW. grâce à la superposition discordante du Trias sur le Crétaciquesupérieur,
le Dogger et le Lias, perd sanetteté
àl'E.
du Regenbotshorn, parce que le Trias y fait défaut, que le Dogger du pli sous-jacent a été enlevé, et qu'ainsi les schistes toarciens du pli IV chevauchent sur
les mêmes formations du pli
Il.
La charnière frontale(le cette grande nappe
supérieure n'est
pas conservéeet
devaitprobablement
setrouver
à une petite distanceà
l'E.
duRegenbolshorn.
Pro~
bis. Si del'arrête Regenbolshorn-Pom- merngrat
nous descendons au SW. dans lespâturages
de Wângi et de Pommern, nousretrouvons
un profiltout
à faitcomparable
auprécédent,
dont il diffèresur- tout par l'abaissement rapide
du dos du pliII
etl'ap-
profondissement du synclinal quisépare
celui-ci du pliIII.
Lespentes
qui descendent du point2109
m. et det'aréte
qui enpart
dans la direction du SW., laissent voir de beaux affleurements de calcaires dolomiques gris,finement cristalins,
en bancs assez réguuers ce Triasplongeant fortement
auSE.,
prolonge le Trias déjà signalé au col à )'W du Regenbolshorn etappartient
comme lui à la base du jambage normal chevauchantdu
pli IV. Au point3109
m. ilrepose
en discor-dance sur
le Dogger; plus au SW.,sur l'arrête,
onle voit
s'appuyer directement
sur desquartzites char- mouthiennes,
qui plongent comme lui au SE., La zône decontact
estmarquée
par de nombreux plans de glis-sement très
bien visibles dans lesquartzites,
qui don-nent
de suitel'idée d'un
contactmécanique.
Et en effet, comme nous lemontrerons
à propos du profil V, lesquartzites qui
supportent
ici le Trias du pli IV,appar- tiennent
à lacharnière
anticlinale du pliIII.
Le Trias
supporte
ici comme au Regenbolshorn unesérie normale
de schistesnoirstoarciens,
de Dogger et deMalm qui est particulièrement bien visible le long du
sentier
conduisant du Metschhorn au chalet inférieur de Wângi. Le Malms'incurve
en unecharnière
syncli-nale
et se relève vers le SE., mais de ce côté on netrouve plus au-dessous de lui, ni Dogger, ni Toarcien,
ni Trias, et son soubassement est formé
directement par
des grès
quartzeux
charmoutiens. qui doiventappartenir
non au pli IV, mais au pli JI. Ces grès,
s'incurvant
en une targe voûte, forment enen'et
toute la colline quisé-
pare le ruisseau de Pommern de celui de Wângi. et ils sont recouverts par le Toarcien et le Dogger du Pom-
merngrat, par
dessous lesquels ils doivent seraccorder
l'sans aucun doute avec les mêmes formations de Klein
Stàngeti. Nous pouvons donc
admettre qu'à
Wangi, comme le profil IV bisl'indique,
le pli IV, après avoir passépar
dessus la charnière du pli 111, descend dansle synclinal qui sépare ce
dernier
du pli M, puis subit un laminage progressif de sa base enremontant sur
le dosdu pli
II,
ce qui amène le Malm en superposition directe sur le Lias moyen du pli sous-jacent. It fautsupposer
aussi que le même laminage est la cause de )'absence
ici du Toarcien et du Dogger, qui
devraient
normale- ment recouvrir les grès. Ces deux étages seretrouvent
du reste un peu plus à l'E. vers le chalet
intérieur
duPommern ()969).
Ici on voit les grès charmouthiens du pli II plonger au SE. sous une zône de schistes noirs toarciens et du Dogger fortement disloqué. Sur ceder- nier s'appuie
un nouveau complexe de schistes noirs, puis, dans le ravin qui longe le pied del'Ammertengrat, apparaît
le Dogger en série assez épaisse. Comme auPommerngrat, les calcaires
médio-jurassiques s'enfon- cent au SE. sous le jambagerenversé
nummulitique du pli haut-a)pin de l'Ammertengrat,et,
ici de nouveau,on les voit se
retourner
peu à peu, de façon àdessiner
une
charnière
fermée au S.autour
du Toarcien. La principale différence entre ce profil et celui quenous
avons vu plus haut réside dans
l'existence d'une
zôneplongeant
au SE. de Doggerentre
deux zônes deToarcien,
qui doitindiquer une
digitation frontale dureste
peuimportante
du pli.Pro/H V.
–-
Le profil suivant, que nous allonsexa- miner,
passe par Lavey-Alp et ladépression
maréca- geuse deBrenkenmàder,
puis suit leversant
occidentaldu
Metschstand, passe unpeu
au N. du Metschhorn,coupe
l'arrête
rocheuse quis'étend
au S.-W. du A d'Ammerten-Alp et se dirige enfinsur
lesoubassement de l'Ammertenhorn.
Nousretrouvons
ici les plis H, IIIet
IV, avec des relations assezsemblables
àcelles
que nous venons de voir mais une complicationimportante intervient par
suite del'apparition,
sous le Nummuti- tique renversé du plihaut-alpin
Ammertengrat-Ammer-tenhorn, d'une
)amechevauchante
d'Urgonien qui,poussant rapidement
son frontauN.,
vient sesuperpo- ser
au pli Hpréalpin.
A Lavey Alp nous
retrouvons
la même bandedeTrias quenous
avions au Hahnenmoosetqui
constituel'amorce
denotre
pli IV; elle est constituée ici par des calcaires dolomiques, des corgneuleset
du gypse, mais ne seprête
pas àl'établissementd'un
profil précis, les affleu-rements étant
toujourspartiels
et disloquéspar
des g)issements deterrains.
Le p)ongement,très
faible auNW. dans
l'éperon
méridional du Laveygrat, devientbrusquement beaucoup
plus fort vers leschalets
deLavey Alp. Du
reste,
il fautconsidérer
lecirque
deLa-
veygrat commela niched'arrachement d'un
ou de plu-sieurs grands éboulements,
aussi leterrain
comprisentre
Lavey Alp, Bühlberget
Brandegg nemontre-t-il
pins un seul affleurement de roche en place, et
est-il
couvert
par
un mélange chaotique de débris de schistesdu Flysch, de corgneules et de dolomies triasiques, de grés et de schistes noirs liasiques. Vers Je N., cette
ré-
gion éboulée est limitée par les pentes de Seewlen, formées de schistes du Fiysch, qu'on suit facilement
par
Seiten jusqu'à la vallée. Pour
retrouver
le Trias enplace nous avons dû descendre jusque dans le bas
du Seitenwaid, où il n'affleure du reste pas, mais où sa présence est
attestée
par une chaîned'entonnoirs.
Sous le Trias de
l'éperon
méridional du Laveygratapparaît
au point)943 m.,
un gros banc de conglo-mérat
quartzeux,
que beaucoupprendraient
pour duFlysch, mais qui à notre avis, par sa position et
par
son analogie absolue avec les conglomérats intercalés dans le Lias moyen, ne peut
représenter
que le Char- moutien. Plus bas la dépression des Brenkenmader ne montre aucun affleurement, mais il est togiqued'ad-
mettre qu'elle
s'est
creusée dans les schistestendres
du Toarcien, et la présence de nombreux débris de grès liasiques dans les ruisseaux qui y descendent du N., indique que ces grès existent avec une
épaisseur
notable sous le Trias. Vers le S. cette dépression est limitée
par
un grand éperon occidental du Metschstand, qui la sépare despâturages
de Metschberg, et qui estformé
presqu'entièrement
de calcaires gréseux noirs du Dogger, dans lesquels les Belemnites sontfréquen-
tes et dans lesquels nous avons trouvé entre
autres
unfragment semblant devoir
appartenir
à Bel. <~MM~ux.Ce Dogger plonge au ~W-, de façon à s'enfoncer au- dessous du Trias de Lavey Alp et du Lias sousjacent;
il ne forme du
reste
évidemment pas une série simpleil est en effet divisé
en
2 par une zone laminée de cal-caires fités,gris-c)airs,
unpeu marneux,
qui ne peuventappartenir qu'au
Crétaciquesupérieur
et doiventrepré- senter
un synclinal horizontal, le même que nous avonstrouvé sur
leversant
oriental du Metschstandet
du Hahnenmoos.Du
reste,
tandis que le Dogger superposé à cette zonecrétacique
s'enfonce au NW. sous du Lias et du Trias, le Dogger sous-jacent au Crétaciques'appuie
surune série
norma)e de Lias et de Trias, que noustrouvons
dans le fond dugrand
cirque creusé dans leversant
S. du Metschstand par les divers bras du ruis- seau de Sumpf. Cettetranchée
crééepar
les eaux nous fournit un des paysages géologiques les plus intéres- sants detoute
la région, en nouspermettant
de voird'une
façonindubitable
la superposition du pli IV surla
charniére
frontale du pli 111.En effet le Dogger qui affleure dans le
haut
despen-
tes du Metschstand
appartient
au jambagerenversé,
non encore laminé ici, du pli IV: le Crétaciquesupé- rieur,
quiparait
former plutôt un amas lenticulairequ'une
zônecontinue, marque
le synclinalséparant
lesplis III et IV,
quant
à la série normalesous-jacente,
ellecorrespond exactement
à celle qui affleure dansle
soubassement
N. du Regenbolshorn, dans le ruisseau de Geitskummi, et représente le dos du pliIII.
Or leDogger de cette série
s'étéve
à l'E dans la direction du point2109 m.,
où il est chevauché, commenous l'avonsvu à propos du profil précédent,
par
le Trias du pli IV.Les schistes toarciens et les
grés quartzeux s'élèvent dans)a
mêmedirection,
puis,sur l'arrête
qui descenddu point
2)09
m. vers le SW., on peut voir les grèsdu pli
III,
recouverts directementpar
le Trias du pli IV,s'enfoncer brusquement au S.
E.,
devenir bientôt ver- ticaux et se retourner finalement au NW. en un jam-bage renversé, de façon à dessiner une
charnière
anticti- nale complète fermée au S. Celle-ci enveloppe de magni-fiques charnières concentriques, formées par les bancs
successifs de calcaires gréseux
et
spathiques, quirepré-
sentent le Sinémurienet
probablementl'Intralias,
et dans la partiesupérieure
desquels nous avons récolté une faune typique du niveau à Arietitesraricostalus.
Enfin au
cœur
de ce pli de Lias apparaissent les cal- caires dolomiques du Trias qui eux aussi sont incurvés en une charnière aigue fermée au S.Ces calcaires dolomiques, qui forment ainsi un coin enfoncé dans le Lias au N. du Metschshorn, peuvent
être
suivis de là jusque vers les chalets de Metschberg et, sur tout ce parcours, on les voit
s'appuyer,
avec unfaible plongement au N., sur une série renversée,
très
réduite en épaisseur, de Lias,supportée
ette-même parla grande paroi de Dogger, qui forme le soubassement du Metschhorn et
s'étend
de là jusqu'au-dessus de Sumpf. I! est donc indubitabie que ce Trias, complète- ment enveloppé du côté du S. par le Lias, forme le cœur d'un pli couchés'amorçant
au N., et, par sa po-sition même, celui-ci doit forcément correspondre à
l'anticlinal émergeant au S. de Geilsberg,
c'est-à-dire
ànotre pli
III.
Seulement ici l'anticlinal a pris une am- pieur beaucoup plus grande ets'est
couché au S. surun synclinal beaucoup plus accentué. !) ne faut du reste
pas, croyons-nous,
s'exagérer
l'importance de ce re-couvrement à
première
vue on pourrait se baser surl'existence
d'une
bande de Dogger, qui semble continue depuis )e Metschhorn jusqu'à Tannenbuh), un peu auSE. de la Lenck,
pour admettre
que le Trias quire-
vient par dessus doit être enrecouvrement
anormalsur une largeur d'au moins
5 ou 6 kilomètres mais, si l'on étudie de plus près la direction et le plongement du Trias, du Lias et du Doggerrenversés
des environs du Metschshorn, on arrive à la convictionque
lacharnière
frontale du plicorrespondant
a dûsubir
une inflexionbrusque de sa direction qui, de NE.-SW.
qu'elle était,
est devenueE.-W.
et mêmeESE.-WNW.
c'est-à-dire presque
parallèle à la vallée de la Lenck.Le recul si
rapide
de ce front de pli est la conséquenced'une réduction brusque
de cedernier,
réduction quiest du reste confirmée
par
le fait, qu'on ne trouveau-
cun
élément correspondant
à t'W de la Simme, et quis'explique très naturellement par
ledéveloppement,
enface des plis
préalpins, d'un
pli chevauchéhaut-alpin,
qui
adû agir
comme un obstaclepresque insurmontable.
Au-dessous de la grande paroi de Dogger du Metsch- horn les
pentes
très raides quidescendent
vers Ober- ried et la Scierie du Simmenfall sontentièrement couvertes par
les éboulis et leséboulements,
et il est impossible d'yretrouver
aucunetrace certaine
denotre
pli II. Ce
n'est qu'à l'E.
de Trogegg.dans
le ravin quidescend de Wângi, qu'on
retrouve
de la roche en place sous forme de corgneules et de calcaires dolomitiquesplongeant
presque
verticalement nous retrouvons icila base de notre pli IV enfoncée dans le synclinal qui
sépare
les plis H et III comme à Wangi maisl'éro-
sion n'y a plus laissé
subsister sur
le Trias que les schistes noirs du Toarcien, quiapparaissent
par places dans le fond du ravinet
sur sonversant oriental.
Si,
après
avoir traversé letorrent
un peu au NE. deTrogegg, on gravit les pentes boisées dans la direction
du A de Ammerten Alp, on commence
par rencontrer
des schistes gréseux noirs du Lias supérieur ceux-ci ont été complètement disloqués par des glissements
de
terrain
et ne peuventpar
suite pas montrer de plongement régulier nous lesattribuons
au pli IV,dont its sont ici le seul
reste
visible. Plus haut dans lazône des pâturages et des chalets
apparaît,
sous formede débris plutôt que de bancs continus, du Dogger, et enfin
t'aréte
rocheuse quis'étend auSW
du A d'Am-merten Alp est formée par un banc bien reconnais- sabie d'Urgonien. La position tectonique de ce Dogger et de cet Urgonien ne sont du reste pas difficiles à
étabtir;
en marchant vers le N. on voit en effet que le premier se superpose sur des grés potygéniquesalter-
nant avec des lits schisteux, tels qu'on les rencontre àla limite des grés charmouthiens et des marnes
toar-
ciennes, et il est facile de se convaincre que nous nous trouvons ici sur la même voûte de Lias, que dessine depuis le Pommerngrat le dos de notre pli II. Ensuite,en descendant de la crête d'Urgonien vers
le S.,
onrencontre de nouveau les calcaires gréseux micacés du Dogger, plongeant cette fois
nettement
au SE.d'abord
faiblement, puis toujours plus fortement. L'Urgonien de la crête leur est visiblement superposé, il se moule sur eux et s'amorce dans le bas de la vallée de t'Am- mertenbach par une paroiininterrompue.
Dans ce profil nous trouvons donc le jambage normal du pli H incurvé en une large voûte et au-dessus de lui un placage chevauchant d'Urgonien haut-alpin venu incontestablement du S. Quant au pli IV, qui était
repré-
sentéauN.
du ravin de Wângipar
le Trias affleurantà
l'E.
de Trogegg, nous ne pouvons luiattribuer
an S.de ce ravin que le Lias du bas de la pente il est enfoncé
entre
lacharnière
anticlinale du pli III et le dosarrondi
du pli M et il nes'avançait
peut-être pas au-delà
du front opposé dupli-faille d'Urgonien;
mais,s'il
le dépassait, il devait sans aucundoute, d'après
ceque nous verrons plus loin, déferler
au-dessus
de lui.Nous
aurions
ainsi un pli haut-alpin ayant poussé dans la direction du NWentre
2plis préalpins
couchés ensens inverse.
La lame
d'Urgonien
couchée au NW. que noustrou-
vons ici constitue un
élément
nouveau, un pli infé-rieur,
sedéveloppant
assez brusquement au-dessous dugrand
anticlinal déjeté que nous avons suivi depuis le Mittaghorn,par
leFixer et t'Ammertengrat,
jusqu'àt'Ammertenstock elle est
séparée
de l'Urgonien ren- versé de la paroi de t'Ammerstenstockpar
un large synclinal de Mummutitique. Vers l'E. elle a été engrande
partiesupprimée par
l'érosion et ce qui enreste
est caché soit sous les éboulis, soit sous
une
moraine épaisse, qui suit la rivedroite
de l'Ammertenbach.Nous croyons
pourtant
en avoir découvert le prolonge-ment,
du reste déjàtrès réduit
vers ta sortie de l'Am-mertenbach
duterritoire
haut-alpin eneûetau~.
duravin on
peut
voir le Nummulitique sous-jacent à laprincipale
paroi d'Urgoniendessiner
un grand lacet enS et
l'Urgonien s'élever
au milieu de lui en un vaste coin anticlinal couché au NW. et amorcé dans le bas de lapente.
Ce plid'apparence relativement
modestere-
présente pour nous le
premier
signed'un
chevauche- ment, qui prend déjà unegrande ampleur entre
Am-mertenalp
et Stalden et qui se développe bien davan- tageencore
dans la chaîne del'OberLatibhorn.
Profil ~7. La tranchée transversale, créée par la Simme
entre
la vallée encaissée de Râtzliberg et la Scieried'Oberried,
nous donne, un peu à l'W. de la ligne suivie dans le paragraphe précédent, un aperçufort utile
sur
les relations entre les plishaut-alpins et
préalpins.La vallée longitudinale de RàtzHberg est en grande partie creusée dans lé sy nclinal nummulitique sous-
jacent au grand pli de i'Ammertenborn elle est du reste complètement tapissée par les produits de la désa- grégation des parois qui la dominent, plus ou moins remaniés
par
les eaux abondantes qui ycirculent.
Auconfluent de la Simme et de l'Ammertenbacii
apparaît
une
barre importante
d'Urgonien plongeant auSE.,
etil est facile de se convaincre que celle-ci se continue
d'une
part sur la rive droite, où elle dessine une largevoûte au-dessus de Stalden, d'autre part sur la rive gauche où elle forme symétriquement la chaîne du Laubhorn. Le soubassement de cet Urgonien, bien visible sur le
sentier
qui descend du RâtzHberg, com-prend d'abord
des alternances de calcaires gréseuxnoirs et de marnes schisteuses foncées, dans lesquels nous n'avons pas trouvé de fossiles, mais qui nous sem- blent devoir
appartenir
àl'Hanterivien;
puis ces dé- pôtss'appuient
àleur tour
sur une série de formationsnummulitiques, dans lesquelles on distingue de haut en
bas 1"
des
schistesjaunâtres
marneux et gréseux par places (schistesde Leimern), 2° des grésbrunâtres
contenant
des Orbitoides. 3° les calcaires nummulitiques typiques à Lithothamniaui et petites nummuiites. Cescalcaires, qui plongent au SE. dans la région de Birg, s'inclinent au contraire au N. vers la scierie
d'Ober-
ried, dessinant
une voûteau-dessous
de la voûte urgo-nienne.
Nous avons donc ici le
chevauchement
sur un plihaut-atpin inférieur
de la même lameurgonienne, que
nous avions vue plus àl'E. recouvrir
le front du pli IIpréalpin.
La charnière de ce dernier existe peut-êtreencore
sous les éboulis dans lespentes
au N.deStalden,
mais en tous cas elle
s'est retirée notablement
au N.ce
retrait
semblelogiquement être
une réaction sur lepli préalpin du
développement brusque
vers l'W. de lalame, chevauchant
en sensopposé,
de l'Urgonienhaut-
alpin il explique
d'autre
part lecontraste
qui semani-
feste dans
l'allure
de la voûtenummulitique
de la Scierie et de lanappe urgonienne superposée.
En effet, tandis que le dos de l'Urgoniens'abaisse longitudinale- ment entre
l'Ad'Ammerten
Alp et la vallée deStalden,
la voûtenummulique
de la Scierie subit aucontraire
unabaissement rapide
del'W.
àl'E. l'espace
occupé versl'E. entre
les 2 plishaut-alpins par
le pli préalpinIl
estsupprimé par
leretrait
du front de cedernier.
Malheureusement les
pentes
qui dominent àl'E.
lavallée de Stalden et la Scierie sont couvertes dans
toute la partie inférieure par
desmatériaux
éboulés ettout
le bas du ravin de Wângi est
entièrement
encombré de blocset
dedébris
tombésdes
8versants, d'énormes
paquets d'Urgonien,
quiapparaissent
dans ceravin,
ne sont ànotre
aviscertainement pas
enplace.
Cen'est qu'au
niveau de1260
m. unpeu au-dessous
de l'ex-trémité
N. dela
lame chevauchanted'Urgonien
que nous avonspu relever
un profilpartiel
quicomprend
de bas en haut 1 ° des calcaires
noirs alternant
avec des zônesgréseuses
etmarneuses,
que nousattribuons
au
~ummuiitique
et quireprésentent probablement
un lambeau de jambage renversé, 2° des calcaires schis- teux, gris-foncés, micacés del'Hauterivien, très
peu épais, 30 de i'Urgonien. Le tout plonge faiblement au SE.Par
contre le chevauchement del'Hauterivien
et de l'Urgonien sur la voûte nummulitiquepeut s'observer d'une
taçon particulièrement claire entraversant
direc-tement
de Razbberg sur Ka)iberg et Oberried. Le petitcol qui
sert
de passage est coupé dans des calcaires marneuxtrès
probablement hauteriviens, qui sontsur-
montés àl'E.
et à l'W. par la grande masse de calcaire urgonien qui forme lacrête
du Laubhorn. Puis, direc- tement au pied de la paroi urgonienne du versant N.du Laubhorn, on trouve les grès et les calcaires num- muutiques fossilifères, s'enfonçant au SE. sous la lame chevauchante. Enfin
entre
le Laubhorn etl'Oberried
on voit les calcaires nummulitiques
constituer
unevoûte déjà beaucoup plus élevée qu'à la Scierie
tt
plonger ensuite presque verticalement au N. Ici encore nous ne retrouvons aucune trace du pli
préalpin
M,qui, s'il a une fois recouvert
lejambage
N. de la voûte nummulitique aété
supprimé parl'érosion.
Nous venons de voir que dans la région de la Haute Simme la zône de contact entre Préalpes et Hautes
Alpes se modifie
d'une
façontrès
importantepar
suitedu développement brusque
de
2plis haut-aipins, l'un prenant
la formed'une
sorte d'écaille chevauchante,l'autre
celled'une
large voûte normale. Cetteappari-
tion a eu comme contre-coup la réduction notable du
pli préalpin le plus inférieur que nous retrouvions ici, notre pli