Chapitre 2
L'acoustique physiologique, le décibel
LE DECIBEL (1/2)
Alexandre Graham Bell
(1847-1922, inventeur américain d'origine anglaise) http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Graham_Bell
L'unité retenue pour le niveau sonoreest le décibel (dB), sous multiple du bel, ainsi nommé en l'honneur du physicien Alexandre Graham Bell. Cette unité présente l'avantage de bien se calquer sur la sensibilité différentielle de l'ouïe, puisqu'un écart de 1 décibel entre deux niveaux de bruit correspond sensiblement à la plus petite différence de niveau sonore décelable par l'oreille humaine.
( )
s 10II log 10L= Is=10−12W.m−2
9 La sensibilité de l'oreille humaine dépend de la fréquence
9 La sensation auditive évolue comme le logarithme de l'intensité acoustiqueI de l'onde
avec
1 Hz 20 Hz 1 kHz 2 kHz 20 kHz
Seuil de perception
Limite supérieure de perception, seuil de douleur
0 20 40 60 80 100 120 140 dB
fréquence Zone conversationnelle
Champ auditif
I N F R A S O N S U L T R A S O N S
NIVEAUX SONORES (1/2)
( )
s 10II log 10L= Is=10−12W.m−2
(
rms s)
10 p p
log 20
L= ps= ρ0c0Is= 400⋅10−12=2⋅10−5Pa
( )
r 0pr= vr( )rr=0r ρ
( )
rr=0 9 La sensibilité de l'oreille humainedépend de la fréquence
9 La sensation auditive évolue comme le logarithme de l'intensité acoustiqueI de l'onde
avec
2
prms
I∝
temps (s) P
totP
Ep
T
moyennes temporelles sur une période T acoustique :
[
( )]
[
( )]
⌡
= ⌠
+
∞ −
→ 2 T
2 T
2 T
2 pr;t dt
T lim1 t
; r
pr r
( )
[
( )]
2s m
r r pr;t
p r = r
( )
[
prr;t]
2≠[
p( )rr;t]
2avec
rr
∀
1 Hz 20 Hz 1 kHz 2 kHz 20 kHz
Seuil de perception
Limite supérieure de perception, seuil de douleur
0 20 40 60 80 100 120 140 dB
fréquence Zone conversationnelle
Champ auditif
I N F R A S O N S U L T R A S O N S
NIVEAUX SONORES (2/2)
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
-10 -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0
L2-L1(dB) Lres-L1(dB)
z
Niveau sonore résultant de deux sources décorrélées
(
L 10 L 10)
10 s
2 1 10 es
r 10log 10 1 10 2
I I log I 10
L = +
= +
(
res 1)
1 esr L L L
L = − + avec Lres−L1=10log10
(
1+10(L2−L1)10) LE DECIBEL
seuil d'audibilité seuil de la douleur Niveau de pression acoustique dB
Pression acoustique µPa
0 10 20 30 40 50 60 80 90 100 110 120 130
70 100 000 000
10 000 000
1 000 000
100 000
10 000
1 000
100 20
bruit 140
décollage (distance : 100 m)
trafic routier marteau-piqueur
bureau conversation
poids lourd
bibliothèque
chambre à coucher orchestre pop réacteur (distance : 25 m)
montagne salon
seuil d'audibilité seuil de la douleur Niveau de pression acoustique dB
Pression acoustique µPa
0 10 20 30 40 50 60 80 90 100 110 120 130
70 100 000 000
10 000 000
1 000 000
100 000
10 000
1 000
100 20
bruit 140
Niveau de pression acoustique dB
Pression acoustique µPa
0 10 20 30 40 50 60 80 90 100 110 120 130
70 100 000 000
10 000 000
1 000 000
100 000
10 000
1 000
100 20
bruit 140
0 10 20 30 40 50 60 80 90 100 110 120 130
70
0 10 20 30 40 50 60 80 90 100 110 120 130
70 100 000 000
10 000 000
1 000 000
100 000
10 000
1 000
100 20 100 000 000
10 000 000
1 000 000
100 000
10 000
1 000
100 20
bruit bruit bruit bruit
140
décollage (distance : 100 m)
trafic routier marteau-piqueur
bureau conversation
poids lourd
bibliothèque
chambre à coucher orchestre pop réacteur (distance : 25 m)
montagne salon
Pa dB
0,00002 0,0002 0,002 0,02 0,2 2 20 200
0 20 40 60 80 100 120 140
+ = 2 X
40 dB et 40 dB = 43 dB
+ =
40 dB et 140 dB = 140 dB
COURBES ISONIQUES
seuil d'audibilité
seuil de douleur
Exemple : Un son de 70 phones provoque la même sensation auditive qu'un son de fréquence 1000 Hz dont le niveau physique est de 70 dB
sonie: intensité subjectived'un son ; unité: le phone
COURBES DE PONDERATION : dB(A)
sons aigus et graves moins bien perçus
STRUCTURE DE L'OREILLE
Oreille externe Oreille moyenne Oreille interne pavillon
marteau
os temporal
tympan étrier enclume
canaux semi-circulaires
fenêtre ronde
cochlée (limaçon)
trompe d'Eustache
nerf auditif fenêtre ovale
conduit auditif externe lobe temporal du cerveau
CHAINE DES OSSELETS LE TYMPAN
D’après Robier
Transfert des pressions acoustiques (ondes sonores) du milieu aérien aux fluides et aux structures de l'oreille interne (cochlée)
tympan
osselets
platine de l'étrier pivot
tympan
marteau étrier
enclume
"grand" déplacement (gaz compressible) force moins "grande" et S plus grande
==> pression plus petite
"petit" déplacement (liquide peu compressible) force plus "élevée" et S plus petite
==> pression plus grande
Transfert des pressions acoustiques (ondes sonores) du milieu aérien aux fluides et aux structures de l'oreille interne (cochlée)
http://www.iurc.montp.inserm.fr/cric51/audition/fran%E7ais/ear/fear.htm Texte et images extraits du site pédagogique "Promenade autour de la cochlée"
(http://www.cochlee.info) par R Pujol et al., Université Montpellier 1 et INSERM Les vibrations sont transmises par le tympan et la chaîne des osselets. L'étrier, plaqué sur la fenêtre ovale transfère la vibration au compartiment périlymphatique de la rampe vestibulaire et aux structures de l'oreille interne. En fonction de sa fréquence, la vibration a un effet maximal en un point différent de la membrane basilaire : c'est la tonotopie passive.
un son de fréquence élevée affecte une portion basale de la cochlée
un son de fréquence grave affecte une portion plus apicale de la cochlée
FONCTIONNEMENT SCHEMATIQUE DU TYMPAN
oreille
nez tympan
équilibre des pressions
COCHLEE - ORGANE DE CORTI - CELLULES CILIEES
http://ile-de-france.sante.gouv.fr/santenv/bruit/notions/celcil.htm http://ile-de-france.sante.gouv.fr/santenv/bruit/notions/corti.htm cellules saines cellules endommagées
LES CELLULES CILIEES AUDIOGRAMMES
normal
baisse à 4000 Hz
baisse atteint 2000 Hz surdité importante et irréversible
TROP DE SILENCE ?
• Danger
– au travail (port du casque) – dans la rue (véhicules silencieux)
• Privation de l'information sonore – bruit du moteur
– fonctionnement d'une machine – manque d'agrément (le bon bruit !)
• Inconfort
– transports en commun (rames de TGV) – bureaux paysagés
NIVEAUX SONORES - GENE SONORE
Les sons audibles se situent entre 0 dB (seuil d'audition) et 140 dB . Le seuil de la douleur se situe aux alentours de 120 dB . La gêne, notion subjective, est ressentie de manière très variable d'un individu à l'autre.
En conséquence, aucune échelle de niveau sonore objective, si élaborée soit-elle, ne peut donner une indication absolue de la gêne occasionnée.
http://www.acnusa.fr/bruit_et_mesure/bruit_et_mes_echelle.asp
TRANSPORTS TERRESTRES
100
Nord Pas-de-Calais
Picardie Lorraine
Champagne Ardenne
Alsace Haute
Normandie
Basse Normandie Bretagne
Pays-de-Loire Centre Poitou Charentes
Ile de-France
Bourgogne Franche Comté
Rhône-Alpes Auvergne Limousin
Aquitaine
Midi-Pyrénées
Languedoc Roussillon
Provence Alpes Côte d'Azur
Leq
≥
70 dB(A) entre 8 h -20 h Exposition des populations au bruit :nombre de points noirs routiers
Extrait de la Banque de données informatisée du LRPC Strasbourg (bilan 1998)
CARTES DE BRUIT (PARIS)
16ème arrondissement
1er arrondissement
www.paris.fr/FR/Environnement/bruit/carto_bruit/default.ASP
PLAN DE GENE SONORE (PGS)
document prévu par la loi 92-1444 du 31 décembre 1992 (Article 19) permettant de définir les zones dans lesquelles les riverains peuvent prétendre à l'aide à l'insonorisation
PLAN DE GENE SONORE (PGS)
Roissy CDG (1999)
http://www.adp.fr/labo/web/surenv/bruit/index.html
PLAN D'EXPOSITION AU BRUIT (PEB)
document prévu par la loi 85-696 du 11 juillet 1985 qui réglemente l'urbanisme au voisinage des aéroports de façon à ne pas exposer de nouvelles populations aux nuisances de bruit. Des mesures spécifiques permettent de prendre en compte les spécificités du contexte pré- existant.
principe de précaution
PLAN D'EXPOSITION AU BRUIT (PEB)
Orly Orly
http://www.adp.fr/labo/web/surenv/bruit/index.html
PEB - PGS : FUSION ?
Un groupe de travail interministériel s’est penché sur la question du rapprochement entre les procédures relatives aux plans d’exposition au bruit et aux plans de gêne sonore. Un rapport rendu public en décembre 2007 pèse les avantages et inconvénients propres à une fusion totale des deux zonages et fait des propositions.
Rapport du groupe de travail « Rapprochement des procédures PEB et PGS » - Rapport n°004577-01 - juin 2007 (format pdf - 784,9 Ko) - Auteurs : Gilles Rouques (CGPC) et Annick Helias (IGE)
http://publications.ecologie.gouv.fr/publications/IMG/pdf/Rapport_GT_Rapprochement_PE B_et_PGS.pdf
EXEMPLE DE SOLUTION : LA GESTION DU TRAFIC
• nombre maximum des mouvements d'avions (ORLY : 200.000 par an)
• limitation des horaires (ORLY : 7 h à 23 h)
• choix des couloirs aériens
• optimisation des trajectoires de décollage
ou
Perception et acoustique des salles (1/10)
z Les sons
- visuellement - auditivement 3le bruit (gêne, fonction d'alerte)
3la parole (intelligibilité) 3la musique (esthétique)
organisation des sons
• temporelle (rythme, mélodie)
• spatiale (remplir l'espace) espace perçu
3spectre 3intensité 3durée
Perception et acoustique des salles (2/10)
z La perception
aux deux oreilles 3Localisation : comparaison par le cerveau des
3Attributs :
• intensités
• temps d'arrivée
3Continus : formants pour la voix 3Transitoires : consones, attaques musicales
• écoute monaurale sonie, tonie, timbre
• écoute binaurale (timbre), espace sonore 0 d B
0 ms
∆L d B
∆t ms
Perception et acoustique des salles (3/10)
z L'espace sonore
3Repérage d'une source
3Repérage deux sources
3Retard entre deux sources cohérentes
• binaurale
• pavillon
• diffraction
3Les trois effets peuvent être perçus simultanément (réflexions dans une salle)
3grand nombre de réflexions, effets tardifs : réverbération
• sources cohérentes : impossible
• sources incohérentes : distinctes
• effet de sommation (~ 1ms)
• effet d'antériorité (sonie + effet d'espace)
• effet d'espace (3D) 0 d B 0 ms
∆L d B
∆t ms
Perception et acoustique des salles (4/10)
z Paysage sonore : intelligibilité et bruit 3Bruit masquant la parole
3Réverbération permettant au locuteur de s'entendre 3Réverbération trop élevée : fatigue
• Exemple : effet pernicieux de la réverbération
| h(t) |
temps son direct
premières réflexions (géométriques)
réverbération (statistique)
≈100 ms
Perception et acoustique des salles (5/10)
z Paysages sonores, acoustique des salles (1/6)
¾Attente de l'auditeur épanouissement, plaisir esthétique
¾Attente de l'exécutant interprétation de la musique L'auditeur cherche à :
9 bénéficier d'un son ample (éviter la fatigue) 9 profiter de ses deux oreilles (effet d'espace) 9 bien comprendre la musique (mais petit "flou") 9 avoir un bon réglage de la sonorité (équilibre
instrumental, équilibre tonal, …)
Le musicien cherche de surcroît à : 9 bien entendre ce qu'il joue
9 un bon contact avec les autres musiciens
Perception et acoustique des salles (6/10)
z Paysages sonores, acoustique des salles (2/6)
¾Les auditeurs Son ample
Orchestre : 10 à 100 W (dans les faits < 110 dB) 9 bonne répartition de l'énergie sonore
9 augmenter le nombre de réflexions
Usage des deux oreilles
9 réflexions latérales initiales (proche de l'auditeur) augmenter le volume de la salle (6 à 11 m3 par auditeur)
améliorer la netteté Bonne compréhension
9 réverbération limitée (compromis avec l'ampleur) favoriser le léger "flou"
Bon réglage de la sonorité (délicat)
9 éviter les réflecteurs frontaux (au-dessus et derrière l'orchestre), car coloration
si les réflecteurs existent, les fractionner
Perception et acoustique des salles (7/10)
z Paysages sonores, acoustique des salles (3/6)
entendre ce qu'ils jouent 9 renvoi du son vers la scène 9 bon couplage scène/salle bon contact entre eux
9 réflecteurs au-dessus de l'orchestre
¾Les Musiciens
¾La salle
Acoustique des salles ≡affaire de géométrie 9 agencement des volumes
9 agencement des parois
Traitement acoustique absorbant n'améliore rien
9 (permet éventuellement de remédier à échos voire coloration)
•contact auditeurs / musiciens
•couplage scène / salle
Perception et acoustique des salles (8/10)
z Paysages sonores, acoustique des salles (4/6)
¾Réponse impulsionnelle
( ) ( ) t h t * p ( ) t
p
r = anéchoïque| h(t) |
temps son direct
premières réflexions (géométriques)
réverbération (statistique)
≈100 ms
| h(t) |
temps son direct
premières réflexions (géométriques)
réverbération (statistique)
≈100 ms
Perception et acoustique des salles (9/10)
z Paysages sonores, acoustique des salles (5/6)
9 clarté (précision) 9 réverbérance (réverbération) 9 enveloppement (effet d'espace) 9 intimité
9 amplitude (niveau) 9 balance tonale (timbre) 9 bruit de fond
¾Caractérisation subjective
¾Questionnaire
¾Ecoute binaurale
9 simulation numérique 9 maquette
Perception et acoustique des salles (10/10)
z Paysages sonores, acoustique des salles (6/6)
9 amplitude sonore
9 durée de réverbération à -60 dB 9 early decay time (1ères réflexions)
9 timbre
¾Caractérisation objective (exemples)
¾Simulation numérique
¾Maquette
( )
⎟⎟
⎟⎟
⎠
⎞
⎜⎜
⎜⎜
⎝
⎛
⎮⎮
⌡
⌠∞
0 2 ref 2
10 p tdtp
log 10
( ) ( )
⎥⎥
⎥
⎦
⎤
⎢⎢
⎢
⎣
⎡
⎟⎟
⎟⎟
⎠
⎞
⎜⎜
⎜⎜
⎝
⎛
⎮⌡
⌠
⎟⎟
⎟⎟
⎠
⎞
⎜⎜
⎜⎜
⎝
⎛
⎮⌡
⌠ Mfdf 4500 Mfdf 450
log 10
Hz 500
Hz 50 Hz
5000
Hz 500 10
( ) ( )
⎟⎟
⎟⎟
⎠
⎞
⎜⎜
⎜⎜
⎝
⎛
⎮⌡
⎮ ⌠
⌡
⌠ ∞
80 2 ms
80
0 2
10 p tdt p tdt
log 10
Exemple d'erreur (1/2)
http://www.kettering.edu/acad/scimath/physics/acoustics/McKinnon/McKinnon.html McKinnon Theater, Kettering University, Flint, MI écran sur un mur parfaitement
réfléchissant
mur parfaitement réfléchissant
400 places
Exemple d'erreur (2/2)
http://www.kettering.edu/acad/scimath/physics/acoustics/McKinnon/McKinnon.html z flutter écho
McKinnon Theater, Kettering University, Flint, MI
échos successifs
Animation courtesy of Dr. Dan Russell, Kettering University