Géographie et cultures
53 | 2005
Les cinémas multiplexes
Un nouveau dictionnaire de géographie
Paul Claval
Édition électronique
URL : http://journals.openedition.org/gc/11792 DOI : 10.4000/gc.11792
ISSN : 2267-6759 Éditeur
L’Harmattan Édition imprimée
Date de publication : 1 mars 2005 Pagination : 131-132
ISBN : 2-7475-8824-6 ISSN : 1165-0354 Référence électronique
Paul Claval, « Un nouveau dictionnaire de géographie », Géographie et cultures [En ligne], 53 | 2005, mis en ligne le 10 avril 2020, consulté le 04 février 2021. URL : http://journals.openedition.org/gc/11792 ; DOI : https://doi.org/10.4000/gc.11792
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Un nouveau dictionnaire de géographie
Paul Claval
RÉFÉRENCE
Yves Lacoste, 2003, De la géopolitique aux paysages. Dictionnaire de la géographie, Paris, Armand Colin, 413 p.
1 La publication d’un dictionnaire spécialisé est toujours un événement pour la discipline à laquelle il est consacré : il constitue un précieux outil de travail ; il offre un panorama d’ensemble et une mise en perspective des différents domaines de recherche. Cette vue est d’autant plus intéressante que le travail a été élaboré par un seul auteur, comme c’est le cas ici.
2 Le dictionnaire d’Yves Lacoste met l’accent sur la géopolitique et sur les paysages, qui
« participent des deux grandes tendances que les géographes universitaires [...] ont l’habitude de distinguer au sein de la géographie, celle qui se soucie principalement des phénomènes naturels [...] et celle qui prend surtout en compte les phénomènes humains [...] » (p. 3). C’est donc une vue globale de la discipline qui respecte ses articulations traditionnelles (physique / humain) mais les conjuguent dans une optique d’actualité (celle de la géopolitique et de l’attention apportée au paysage) qui nous est offerte ici. La géographie qui est présentée ici « pourrait [se] définir comme un savoir penser efficacement et méthodiquement l’espace terrestre, la science des intersections et des interactions d’ensembles spatiaux des différents ordres de grandeur. La géographie est en quelque sorte la science des complexités [...] » (p. 185).
3 La « géopolitique est [...] l’analyse des rivalités de pouvoir pour des territoires. Dans un certain nombre de cas, ces territoires ne présentent objectivement guère d’intérêt économique ni stratégique. Mais leur signification symbolique est grande pour l’un et l’autre des groupes adverses dans chacun de ces conflits » (p. 193). À travers la prise en
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compte des tensions à l’œuvre dans l’espace, c’est à l’analyse des représentations, à la dimension culturelle des réalités géographiques qu’Yves Lacoste nous convie aussi.
4 Ce qui fait des paysages une catégorie fondamentale de la géographie, c’est qu’ils offrent « une vision de l’espace en trois dimensions » (p. 288) ; c’est aussi que leurs
« divers aspects »’ leurs « couleurs » « résultent des particularités géographiques des étendues observées et des moments de la journée ou de la saison, ce qui détermine l’éclairage et les tonalités générales » (ibid.). Lacoste adopte donc la perspective que les hommes découvrent sur la terre et qui reflète l’organisation feuilletée de l’espace terrestre, « en raison de la superposition par ’ordre de grandeur’ de différents plans où s’enchevêtrent un certain nombre d’ensembles spatiaux, chacun de ces plans correspondant à un niveau d’analyse » (p. 147).
5 Le dictionnaire couvre divers champs : des géosynclinaux, surfaces d’érosion et pénéplaines, surcreusement glaciaire, sols châtains, savane, tropiques ; dans un autre registre nomadisme et openfields, ou villes et banlieues. Il prend en compte le jeu des narco, de la drogue et des mafias. Il définit les ensembles où se développent les conflits, comme le Moyen-Orient, où les langues qui jouent ou ont joué un rôle sur l’échiquier mondial, comme le Swahili.
6 Les textes sont courts, clairs, bien écrits. On n’a longtemps disposé en français que d’un dictionnaire de la géographie, celui de Pierre George1. Il s’y était ajouté celui de Brunet2 et plus récemment celui de Lévy et Lussault3. L’ouvrage d’Yves Lacoste diffère de ceux de ses prédécesseurs ; il est plus simple, plus éloigné de tout jargon. Les étudiants tireront sans nul doute profit de la multiplicité des dictionnaires à leur disposition pour comparer les définitions et former leur esprit critique.
NOTES
1. Pierre George (dir.), 1970, Dictionnaire de la géographie, Paris, PUF, 448 p.
2. Roger Brunet, Robert Ferras et Hervé Théty (dir.), 1992, Les Mots de la géographie. Dictionnaire critique, Paris-Montpellier, Reclus-La Documentation française, 470 p.
3. Jacques Lévy et Michel Lussault (dir.), 2003, Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés, Paris, Belin, l 034 p.
AUTEUR
PAUL CLAVAL
Université de Paris-Sorbonne
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