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La linguistique générale est-elle toujours d’actualité en aphasiologie, 80 ans après son entrée à La Salpêtrière ?

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Texte intégral

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doi:10.1684/nrp.2018.0441

Rev Neuropsychol

2018 ; 10 (1) : 33-40

La linguistique générale est-elle

toujours d’actualité en aphasiologie, 80 ans après son entrée

à La Salpêtrière ? *,**

Is linguistics still relevant

in aphasiology, 80 years after its arrival at La Salpêtrière?

Jean-Luc Nespoulous1,2,3,4

1Département des sciences du langage université Toulouse–Jean-Jaurès 5 allées A. Machado,

31058 Toulouse cedex 9 France

2OCTOGONE-Lordat, EA 4156 Institut des sciences du cerveau de Toulouse (TMBI), France

3Institut universitaire de France, France

4Société de neuropsychologie de langue franc¸aise, France

<jlnespoulous@icloud.com>

Pour citer cet article : Nespoulous JL.

La linguistique générale est-elle tou- jours d’actualité en aphasiologie, 80 ans après son entrée à La Salpêtrière ? Rev Neuropsychol 2018 ; 10 (1) : 33-40 doi:10.1684/nrp.2018.0441

Résumé Répondant positivement à la question posée dans le titre du présent article, l’auteur, s’appuyant sur divers exemples, montre tout à la fois le grand intérêt de la linguistique générale comme outil descrip- tif précieux qui permet de bien caractériser la nature des symptômes aphasiques dans l’architecture structurale de la langue et de la parole. Parallèlement, il souligne, en la regret- tant, l’existence, dans nombre de travaux psycholinguistiques et neuropsychologiques, de trop d’emprunts notionnels et/ou terminologiques superficiels et/ou partiels en provenance de la linguistique générale, ce qui ne peut que nuire à la bonne compréhension des dys- fonctionnements à l’étude. Ainsi, la pluridisciplinarité«intégrative», que l’auteur se plaît à nommer«neuropsycholinguistique», a encore du chemin devant elle !

Mots clés : linguistique·aphasie

Abstract Responding positively to the question formulated in the title of the current paper, the author, on the basis of several examples, insists upon the great interest of general linguistics as a precious descriptive tool allowing the fine-grained analysis of aphasic symptoms within the structural architecture of language and speech. In parallel, he regrets the existence, in many a psycholinguistic and neuropsychological study, of too many superficial conceptual and/or terminological loans coming from general linguistics, which cannot but go against a good comprehension of the disorders under study. Thus, “integrative” pluridisciplinarity, that the author likes to name “neuropsycholinguistics”, has still a long way to go!

Key words: linguistics·aphasia

. . .Et à presque 50 ans de notre propre entrée au CHU Toulouse-

Purpan !

∗∗En hommage : au Pr Joseph Verguin (département de linguistique, université de Toulouse) ; au Pr André Rascol (CHU, Toulouse-Purpan) ; au Pr André Roch Lecours (université de Montréal) ; au Pr Marc Jean- nerod (université de Lyon) ; à Dominique Cardebat (Inserm, Toulouse).

Correspondance : Jean-Luc. Nespoulous

Mise en situation. Un peu d’histoire . . .

En 1939, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, parurent en même temps deux ouvrages qui allaient jouer un rôle majeur dans l’évolution de la linguistique générale – dont les fondements avaient été posés, quelques décen- nies auparavant, par Ferdinand de Saussure (1857-1913) en Europe et par Leonard Bloomfield (1887-1949) aux États- Unis – et de l’aphasiologie.

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Le premier ouvrage –Principes de phonologie[1] – est l’œuvre princeps de N.S. Troubetzkoy (1890-1938), un des fondateurs de la phonologie, discipline qui s’assigne pour objectif de rendre compte des principes abstraits qui pré- sident à l’organisation structurale des langues naturelles et qui, de ce fait, au niveau de la «langue», identifient les

«invariants»qui transcendent les multiples variations pho- nétiques de la«parole»chez des locuteurs différents, voire chez un même locuteur, d’un moment à un autre.

Sur la base de la dichotomie saussurienne

«langue/parole», Troubetzkoy montre bien tout l’intérêt qu’il y a de différencier les «phonèmes», objets de la phonologie et qui garantissent l’intercompréhension interindividuelle au sein d’une communauté linguistique, des «sons», décrits par la phonétique, lesquels varient d’un individu à un autre, voire chez le même individu, d’un moment à un autre. Nous reviendrons plus loin sur l’intérêt de cette dichotomie «phonologie/phonétique» ou«phonème/son»en clinique courante.

Le second ouvrage –Le syndrome de désintégration phonétique dans l’aphasie [2] – est le fruit de la collabo- ration de Théophile Alajouanine (1890-1980), neurologue, André Ombredane (1898-1958), psychologue, et Margue- rite Durand (1904-1962), linguiste et plus précisément phonéticienne. Il est l’aboutissement de contacts pluridis- ciplinaires, vivement souhaités par Théophile Alajouanine, qui accueillit très chaleureusement ces deux collègues à La Salpêtrière.

La neurolinguistique naquît ainsi au pays de Jacques Lor- dat (1773-1870), de Marc Dax (1770-1837), de Gustave Dax (1815-1893) et (certes) de Paul Broca (1824-1880) qui, bien qu’ayant eu connaissance de leurs travaux, ne les cita guère [3]1.

Deux ans après la parution de ces deux ouvrages fon- damentaux, en 1941, Roman Jakobson (1896-1982), un autre linguiste, d’origine russe comme Troubetzkoy, publia Kindersprache, Aphasie und allgemeine Lautgesetze, qui sera traduit en franc¸ais en 1969 par les éditions de Minuit, sous le titre de Langage enfantin et aphasie2[4]. 1941 est l’année de son arrivée aux États-Unis. En 1948, en poste à l’université Columbia, il a comme étudiant Morris Halle, originaire de Lettonie, avec lequel il publiera plusieurs ouvrages majeurs, dont Fundamentals of language(1956) [5]. À la même époque (1955), Noam Chomsky soutient sa thèse à l’université de Pennsylvanie où il a été l’élève de Zellig Harris. Roman Jakobson l’aide à rejoindre la même année le Massachussetts Institute of Technology (MIT) dans

1Sous cette référence (p. 9-12), le lecteur trouvera une bibliographie assez complète, portant sur les aspects historiques de la neuropsycho- linguistique aussi bien que sur bon nombre de travaux récents.

2Il convient de rappeler que Roman Jakobson, avec N.S. Troubetzkoy font partie, avec V. Mathesius, des fondateurs, en 1926, du Cercle de linguistique de Prague, où R. Jakobson sou- tiendra son doctorat en 1930. Il quittera la Tchécoslovaquie après l’invasion de l’armée allemande, en 1939.

un laboratoire d’électronique œuvrant dans le domaine de la traduction automatique.

Aux deux extrémités de Massachussetts Avenue, l’université Harvard, où Roman Jakobson enseigne, et le MIT, où Noam Chomsky obtient un poste de professeur en 1961, dans le département des langues vivantes et de linguistique où il crée, avec Morris Halle, le doctorat en lin- guistique, se trouve alors réuni un fort potentiel scientifique qui va s’élargir très rapidement à des psychologues, prêts à jeter les premiers fondements de la psycholinguistique.

À une portée d’arbalète, se trouve également le Boston V.A. Hospital, où le jeune Harold Goodglass commence à s’intéresser aux dysfonctionnements langagiers consécutifs à des lésions cérébrales (= aphasies). Avec le même esprit d’ouverture que celui de Théophile Alajouanine à Paris, à la fin des années 1930, il reconnaît, 20 ans après ce der- nier, l’importance des travaux en linguistique générale des chercheurs que nous venons de mentionner ainsi que celle des travaux réalisés autour de l’inventeur de la neurolin- guistique franc¸aise.

Théophile Alajouanine publiera, en 1968,L’aphasie et le langage pathologique[6], peu avant de prendre sa retraite, cédant son poste hospitalo-universitaire à Franc¸ois Lher- mitte, fils de Jean Lhermitte, dont le portrait trônait dans le bureau d’un autre grand neuropsychologue franc¸ais : Henry Hécaen, en poste à l’hôpital Sainte-Anne.

Ce sont les ouvrages énumérés ci-dessus ainsi que les cliniciens et chercheurs qui en sont les auteurs qui nous conduisirent à pousser, à 23 ans, la porte du bureau du Pr André Rascol au CHU Toulouse-Purpan, à l’automne 1970. Ce dernier avait entendu, à plusieurs reprises, par- ler de linguistique par Franc¸ois Lhermitte, lors de séances de la Société de neurologie, et, en bon clinicien, il était à la recherche d’une approche plus fine de la symptomatologie des patients atteints d’aphasie.

Il nous accepta dans son service, récemment créé, et c’est dans un bureau qu’il mit à notre entière disposi- tion que nous vîmes (quasiment) tous les aphasiques de la région, aucune structure hospitalière périphérique et aucun clinicien (orthophoniste, psychologue. . .) n’ayant de compétence dans cette nouvelle approche. Il nous offrit également, au terme de notre première rencontre, un autre ouvrage fort important dans le contexte historique de l’époque :Disorders of language, édité, en 1964, au terme d’un symposium international et pluridisciplinaire, par la Fondation CIBA à l’instigation de Lord Brain, Macdonald Critchley, Colin Cherry et Oliver Zangwill3[7].

Passionné par les énigmes permanentes soulevées par chaque patient, nous passions donc le plus clair de notre temps à l’hôpital, gratifié, aux plans scientifiques et humains, chaque fois que nous pensions avoir trouvé une certaine cohérence (grâce aux outils fournis par la

3 Parmi les intervenants : M. Critchley, Lord Brain, R. Jakobson, D. Howes, D. Broadbent, F. Goldman-Eisler, E. Bay, A.R. Luria, T. Alajounanine, F. Lhermitte, W. Neff, B. Milner, H. Hécaen, R. Angelergues, O. Zangwill, E. Stengel, A. Ross.

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linguistique descriptive que nous commencions à appeler

«linguistique clinique») dans les manifestations linguis- tiques de surface, ou symptômes, que nous enregistrions méticuleusement sur notre magnétophone.

Nous décidâmes alors, en accord avec notre maître Joseph Verguin, qui avait créé le premier enseignement de linguistique générale à l’université de Toulouse, de prépa- rer un doctorat en linguistique sur le thème de l’aphasie et, plus particulièrement, sur l’agrammatisme.

Au plan national, l’engouement pour la linguistique comme outil permettant de mieux rendre compte des per- turbations de la parole et du langage observées à la suite de lésions cérébrales se manifesta tout particulièrement par l’organisation, dans l’amphithéâtre Charcot de La Sal- pêtrière, au début de 1971, d’une Journée linguistique et aphasie.

Présidée par Théophile Alajouanine, elle réunit, comme orateurs, Henri Hécaen qui collaborait avec Jean Dubois, linguiste, Olivier Sabouraud (Rennes) qui collaborait avec Jean Gagnepain, linguiste, concepteur de la«théorie de la médiation», Franc¸ois Lhermitte, qui, lors de cette journée, présenta André Roch Lecours comme «son» linguiste4, et René Tissot (Genève) qui avait publié chez Masson, en 1966, Neuropsychopathologie de l’aphasie[8]. C’est lors de cette journée que nous rencontrâmes pour la première fois André Roch Lecours pour apprendre de sa bouche qu’il était, en fait, neurologue, même s’il s’était formé quelque peu en linguistique. . .un parcours inverse par rapport au nôtre !

Quelques années après (1977), naissait la Société de neuropsychologie de langue franc¸aise (SNLF), dont Henry Hécaen fut le premier président, auquel succéda, deux ans plus tard, Franc¸ois Lhermitte5, l’année même de la parution du livre «jaune»sur l’aphasie, piloté par A.R. Lecours et F. Lhermitte [10] et auquel nous eûmes l’honneur de partici- per, juste avant notre départ à l’université de Montréal où fut créé, au sein d’un département de linguistique, le premier poste de neuropsycholinguistique dans la francophonie.

Bref ! Chacun l’aura compris, lorsque la SNLF fut créée, avec pour thématique fondatrice primordiale, l’étude des troubles du langage dans l’aphasie, la neurologie attendait beaucoup de la linguistique (sans doute trop !).

Cet engouement s’explique néanmoins dans la mesure où toute approche clinique s’appuie d’emblée sur la des- cription des manifestations – verbales ou autres. L’approche clinique requiert donc la mobilisation des outils descriptifs les plus sophistiqués compte tenu de l’état d’avancement de

4En 1969, avait été publié dans Cortex, par A.R. Lecours et F. Lhermitte, l’article«Phonemic paraphasias : linguistic structures and tentative hypotheses»[9], fort souvent cité par la suite pour les inno- vations qu’il apportait à la caractérisation des erreurs segmentales des aphasiques.

5Pour la suite de l’histoire de la SNLF, se reporter au tome 164 de la Revue neurologique, mai 2008. Numéro spécial, coordonné par Francis Eustache, pour Les trente ans de la Société de neuropsychologie de langue franc¸aise.

telle ou telle discipline. Dans le domaine du langage et de ses dysfonctionnements, la linguistique permet une carac- térisation des manifestations de surface aussi fine et précise que celle que permet le microscope ou le télescope dans d’autres domaines. . .sans parler de l’imagerie fonctionnelle cérébrale en matière anatomique.

Ceci étant, et c’est bien là la grande limite des outils descriptifs, leur valeur explicative/interprétative est fort limi- tée et, parfois même, nulle. S’agissant de la linguistique générale, si elle permet bien de différencier et de clas- ser les divers types de structures constitutives des langues naturelles et la complexité, plus ou moins grande, de ces dernières, elle ne peut que«supposer»que ces hiérarchies de complexité structurale sont susceptibles d’entraîner à leur tour la plus ou moins grande complexité des proces- sus cognitifs qui doivent être mobilisés par le cerveau/esprit humain pour leur production ou leur compréhension, à l’oral comme à l’écrit.

Quelques illustrations de l’intérêt, toujours d’actualité, de la linguistique dans l’étude des perturbations

linguistiques dans l’aphasie

Au niveau phonéticophonologique

Nous avons choisi ce premier exemple pour des rai- sons historiques. En effet, l’étude des dysfonctionnements phonétiques et phonémiques dans l’aphasie constitue l’un de tout premiers thèmes abordés par Théophile Alajoua- nine dans les années 1930 (cf. supra). Repris et développé par A.R. Lecours et F. Lhermitte dans leur célèbre article de 1969, cedistinguofera l’objet de multiples études aux- quelles nous participerons (avec Yves Joanette également et tant d’autres doctorants) au cours des trois décennies suivantes.

Alors que la dichotomie«son»versus«phonème»ne paraissait pas d’emblée évidente à bon nombre de neuro- logues, rares sont ceux qui, aujourd’hui, mettent en cause l’existence d’une«double dissociation»entre patients qui souffrent d’un déficit phonétique alors qu’ils n’ont aucune difficulté dans la gestion des entités phonologiques abs- traites que sont les phonèmes et patients qui, en l’absence de troubles phonétiques ou arthriques, présentent des diffi- cultés dans la sélection et/ou la combinaison des phonèmes.

Ainsi, se trouvent différenciés les aphasiques de Broca des aphasiques de conduction, si l’on accepte, ne fut-ce qu’un instant, d’utiliser cette taxonomie classique des aphasies.

Les outils descriptifs utilisés dans une première période demeuraient toutefois relativement grossiers : omission, addition, substitution et déplacement de sons et de pho- nèmes constituaient l’essentiel de l’arsenal du clinicien et du chercheur. Des cadres théoriques plus sophisti- qués vinrent changer considérablement la donne dans les trois dernières décennies du XXesiècle. Nous ne

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retiendrons qu’un seul exemple particulièrement significa- tif d’un «modèle» qui permet de mieux appréhender la cohérence interne de certains phénomènes, de certaines

«erreurs».

LaThéorie des contraintes et des stratégies de réparation [11] met l’accent sur deux stratégies alternatives qui per- mettent de«simplifier»les groupes consonantiques, dont on sait qu’ils constituent une difficulté, tant pour l’enfant qui apprend sa langue maternelle que pour l’étudiant japono- phone qui apprend le franc¸ais (pas de CC en japonais). . .et que pour l’aphasique. La première stratégie est lasyncope qui consiste à supprimer une des deux consonnes du groupe (et pas n’importe laquelle, cf. infra)). La seconde stratégie est l’épenthèse, qui consiste à insérer une voyelle entre les deux consonnes. Dans les deux cas, le groupe consonanti- que est brisé et la structure syllabique résultante est ramenée à une alternance de consonnes et de voyelles plus facile à réaliser : CVCVCV. Nous avons eu l’occasion de montrer que, parfois, le même patient, d’un instant à l’autre, était en mesure de recourir à l’une ou à l’autre de ces straté- gies, ce qui constitue, de tout évidence, une preuve de leur équivalence fonctionnelle [12]. Ainsi, un patient, tentant à plusieurs reprises de produire le mot«tracteur», dit /toe- raktoer/, /taraktoer/, /taktoer/. . .mais jamais /raktoer/, ce qui indique bien que les deux consonnes du mot cible n’ont pas le même statut. Pareillement, un patient tentant de produire le mot«station», dit /tasion/, /Estasion/ (à l’espagnole) mais jamais /sasion/.

On voit ici à l’œuvre des stratégies qui font partie de la

«boîte à outils»de tout locuteur, même si elles n’ont fait l’objet d’aucun apprentissage explicite. Leur observation nous renseigne tout à la fois sur la nature des dysfonctionne- ments dont souffre tel ou tel patient (enfant, apprenant. . .) et sur la manière dont fonctionne un système phonologique.

Dans le cadre d’une approche de ce type, la

«compétence phonologique» du locuteur ne se limite donc plus à un ensemble de phonèmes dont l’agencement serait régi par des règles phonotactiques fixes, établies une fois pour toutes ; les phénomènes que nous venons de rap- porter octroient une certaine flexibilité au fonctionnement du système phonologique et crédibilisent l’existence de cette«boîte à outils», laquelle fait, en quelque sorte, partie, elle aussi, de la compétence du locuteur/auditeur puisque ce dernier peut y avoir recours dans la dynamique d’un acte de parole6chaque fois que survient un problème.

Au niveau syntaxique : nomsversusverbes

Comme deuxième exemple, nous évoquerons la

«double dissociation»relevée depuis le milieu des années 1980, entre la gestion des noms et celle des verbes.

Dans un article récent [3], nous avons soulevé la ques- tion de savoir s’il s’agissait bien de doubles dissociations ou d’«illusions».

6Pour un travail récent dans ce domaine, voir [13].

En effet, en examinant le matériel expérimental mobilisé pour tester la validité de telles dissociations, la quasi-totalité des cliniciens/chercheurs – tout au moins dans une pre- mière période – a, en fait, comparé la gestion de«noms d’objets»à celle de«verbes d’action».

Ce faisant, lorsqu’une dissociation est observée, lorsqu’elle l’est7, il n’est pas possible, comme nombre d’auteurs l’ont pourtant fait, de déterminer s’il s’agit d’une dissociation noms versus verbes reposant sur l’appartenance des deux types d’unités lexicales à deux catégories morphosyntaxiques différentes, ou bien plutôt d’une dissociation entre unités lexicales renvoyant à des objets versus unités lexicales renvoyant à des actions, sachant, de surcroît, qu’il est possible d’évoquer linguis- tiquement des actionsviades noms et sachant également que tous les verbes ne sont pas des verbes d’action. . .

Là encore, la nécessité de recourir à des notions fines issues de la linguistique générale s’impose, afin de ne pas confondre, dans le cas qui nous occupe ici, catégo- ries morphosyntaxiques (nomsversusverbes) et catégories conceptuelles (objetsversusactions) [3].

Au niveau sémantique

Le pire exemple de confusion conceptuelle et, par voie de conséquence, terminologique, fréquemment retrouvé tant dans la littérature psycholinguistique que neuropsy- chologique, a trait à l’utilisation, abusive, du vocable

«sémantique» pour caractériser certains dysfonctionne- ments observables chez des cérébrolésés aphasiques et chez des patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Cette confusion n’est d’ailleurs pas sans relation avec le problème soulevé dans le paragraphe précédent.

Ferdinand de Saussure s’est évertué, à fort bon escient, au début du XXesiècle, à différencier le «signe linguistique», et ses deux faces«signifié»et«signifiant» (qui n’ont de «valeur» que dans le système que consti- tue une langue naturelle), du«référent» auquel renvoie un signe dans le monde extralinguistique qui entoure les locuteurs/auditeurs, sachant, en plus, que tous les signes linguistiques n’ont pas nécessairement de«référent». Quel serait, en effet, dans le monde, le«référent»de «signes linguistiques» comme «philosophie», «quintessence»,

«abstraction»?

Le «signifié» d’un signe se définit, linguistiquement, par opposition aux signifiés des autres signes de la même langue. Sa définition est«oppositionnelle»et«interne» à la structure de la langue X ou Y ; elle ne corres- pond donc pas au«référent», qui vit sa propre vie dans le monde environnant. Le mot «fauteuil» ne renvoie pas, comme d’aucuns l’ont pourtant proposé naguère, à un siège avec dossier et accoudoirs. Il dénote plutôt la notion de«confort». Les«éléphants»du parti socialiste n’ont pas besoin d’être pourvus de trompes pour exister

7 Dans certaines études mais pas dans toutes, et ce en dépit du caractère insatisfaisant du matériel lexical utilisé [14].

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linguistiquement : seuls comptent, dans l’usage de ce mot, leur «puissance»et leur «pouvoir», métaphoriquement parlant !

D’ailleurs, en termes neuropsychologiques, certaines dissociations soulignent bien l’existence «cognitive»des référents en dehors des propriétés intrinsèques d’une langue.

Un patient atteint d’agnosie (agnosie des objets ou agno- sie des couleurs) n’est plus capable de reconnaître lesdits objets et lesdites couleurs mais il demeure parfaitement capable de dire«bleu»en réponse à une question comme :

«Quelle est la couleur du ciel quand il fait beau ?». Il ne peut plus traiter le «référent» mais il continue à mani- puler adéquatement le signe linguistique [15, 16]. Même chose pour le patient prosopagnosique, qui ne parvient pas à trouver un portrait de Napoléon dans un ensemble de portraits qui lui est proposé, mais, qui, sans coup férir, dira «Napoléon» lorsqu’on lui demandera, par la seule voie linguistique :«Quel est le vainqueur d’Austerlitz ou le vaincu de Waterloo ?».

Pareillement, les deux faces du signe telles que défi- nies par Ferdinand de Saussure – faces dont il soulignait la solidarité synchronique en recourant à l’image de la feuille de papier dont on ne peut déchirer le recto sans déchirer le verso – peuvent faire l’objet d’une double dissociation.

Psycholinguistiquement, en effet, certains patients apha- siques peuvent ainsi avoir accès au signifié sans parvenir à trouver/produire le signifiant-cible («je le sais mais je ne peux pas le dire»; «c’est un machin qui sert à. . .») quitte à produire diverses «approximations successives»,

«périphrases»et«autocorrections»qui démontrent bien que, comme les locuteurs normaux, ils ont eu accès à la représentation sémantique (au sens strict) alors que la forme lexico-phonologique du mot demeure «indisponible», à un moment donné [14, 17, 18].

De telles observations indiquent clairement que les représentations«extralinguistiques»(conceptuelles) et les représentations linguistiques (sémantiques au vrai sens du terme) jouissent, dans le cerveau/esprit humain, d’une cer- taine autonomie, et ce même si, en situation normale, elles sont très certainement en permanente interaction, au sein de réseaux neurocognitifs associatifs.

La linguistique ne peut se passer de la psycholinguistique pour rendre compte de certains phénomènes langagiers

Dans ce qui précède, nous avons insisté sur l’intérêt primordial des notions développées par la linguistique générale pour décrire les propriétés structurales des langues naturelles et, par le fait, les manifestations linguistiques de surface des patients aphasiques qui nous ont occupés pen- dant toute la durée de notre carrière.

Il convient cependant de mettre également l’accent sur l’importance des modèles procéduraux (psycholin-

guistiques) pour rendre compte de tel ou tel type de dysfonctionnement langagier. Les représentations linguis- tiques (structurales), même si elles sont abstraites, n’en demeurent pas moins «fonctionnelles», sinon à quoi serviraient-elles ? Or, quand il s’agit de passer de la struc- ture à la fonctionin situ, divers mécanismes ou processus – mnésiques, attentionnels8– se doivent d’être convoqués pour assurer la transmutation du sens en son, en production, ou du son en sens, en perception/compréhension.

Nous ne mentionnerons ici que deux exemples qui montrent, en particulier, l’importance de l’interaction entre structures linguistiques etprocessus mnésiques (en

«mémoire de travail»essentiellement).

Propositions relatives

Nous parlerons en premier lieu des propositions rela- tives qui viennent accroître la complexité syntaxique des phrases, tout comme les autres propositions subordonnées.

Toute proposition relative, sans être ni grand clerc ni linguiste professionnel, peut être définie comme une expan- sion syntaxique, initiée par un pronom relatif, attaché à un antécédent, et organisée autour d’un prédicat secondaire, par rapport au prédicat de la proposition principale dans laquelle elle se trouve insérée.

Ceci étant, d’un point de vue procédural, toutes les propositions relatives ne présentent pas le même degré de complexité. L’enfant n’apprend pas à maîtriser tous les sous- types de «relatives» en même temps. Il commence par gérer les relatives amorcées par des«présentatifs», comme

«il y a»,«c’est»:«il y a quelqu’un qui. . .»;«c’est papa qui. . .». . .et il termine toujours son apprentissage par la maîtrise des relatives enchâssées :«Le chien qui a mordu le facteur a été enfermé dans le garage»ou«le chien que mon père a trouvé dans le bois n’arrête pas de nous faire des caresses».

Ces dernières propositions relatives requièrent une

«gymnastique cognitive» plus complexe. En particulier, s’agissant des relatives enchâssées, elles mobilisent une gestion mnésique qui n’a rien à voir avec leur structure syn- taxique interne (qui reste fondamentalement la même,cf.

supra). Il convient, en effet, pour l’auditeur du message, de maintenir en mémoire de travail la partie initiale de la proposition principale afin de pouvoir la réactiver, une fois traitée la proposition relative qui est venue briser la conti- nuité du traitement de la proposition principale. Structures syntaxiques et processus mnésiques sont ici clairement en interaction et linguistes et psycholinguistes ne peuvent se passer l’un de l’autre !

Résolution des anaphores

Comme deuxième exemple, nous prendrons ce que les linguistes appellent généralement la «résolution des

8 Les capacités«transversales»dont parlait Fodor dans son ouvrage fondamental [19].

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anaphores», particulièrement dans le contexte des travaux en traitement automatique des langues (TAL).

«En grammaire, l’anaphore est un processus syntaxique consistant à reprendre par un segment un pronom en particulier, un autre segment du discours, un syntagme nominal antérieur, par exemple»[20]9.

Toutefois, qui saurait prétendre que la résolution du pro- blème posé par l’apparition d’un«il»ou d’un«celui-ci» dans un discours continu ne reposerait que sur des proces- sus syntaxiques«intrinsèques»?

De toute évidence, afin de déterminer quel est le

«co-référent» du pronom anaphorique et de poursuivre l’interprétation en temps réel du message en cours de trai- tement, il convient de maintenir actives et/ou de réactiver des représentations syntacticosémantiques maintenues en éveil en «mémoire de travail». L’effort mnésique ainsi requis variera donc, bien évidemment, en fonction de la

«distance» (et donc du temps écoulé, à l’oral comme à l’écrit) entre le pronom anaphorique et son«co-référent», généralement placé avant mais parfois, aussi, après, dans les cas de«cataphores». Qui, lors de la lecture d’un roman à multiples personnages, n’a été contraint à revenir en arrière afin de vérifier à qui/quoi renvoyait tel ou tel pronom anaphorique ?

Ces deux exemples montrent bien, selon nous, à quel point une approche strictement linguistique serait lacunaire et manquerait de réalisme. Les psycholin- guistes en sont convaincus ab origine, mais certains linguistes s’en sont finalement rendus compte : Georges Kleiber (Strasbourg), Francis Cornish (Toulouse). . . des neuropsychologues aussi10: David Caplan (Cambridge, Massachusetts), Franc¸ois Rigalleau (Tours), Marion Fossard (Neufchâtel).

Ces deux exemples illustrent, de manière éclatante, selon nous, la nécessité de la pluridisciplinarité, mieux, de l’interdisciplinarité, que nous avons toujours défendue, depuis la fin des années 1960 du siècle précédent.

Une telle flexibilité cognitive/plasticité cérébrale n’a d’égale que celle du vivant, dont nous dirons quelques mots dans la partie conclusive à venir.

Certes, d’aucuns, quelle que soit leur formation initiale, ont tendance à se replier frileusement sur leur«pré-carré».

Ils en ont le droit et nous le respectons. . .tout en le regrettant toutefois, tant il est évident que les plus grandes découvertes

9Nous laisserons ici de côté le phénomène d’anaphore à visée rhé- torique, et qui repose sur la«répétition d’un mot ou d’un groupe de mots en début d’énoncé»[20] :«Moi, président. . .!»

10Dont certains sont également linguistes. En toute confidence, nul ne nous a jamais demandé, dans notre vie universitaire nord-américaine, si nous étions linguiste, psychologue ou neurologue. Nous étions perc¸us comme œuvrant dans le domaine de l’aphasie. Dans notre beau pays qu’est la France, on ne manque jamais de nous le deman- der, encore et encore (très récemment) : à quelle«tribu gauloise» appartenons-nous, même s’il s’agit de tribus«scientifiques», ce qui rend le propos, à notre humble avis, quelque peu malsain. Verrons- nous le jour où de tels cloisonnements disciplinaires disparaîtront ?

scientifiques dont l’humanité a accouché ont été, fort sou- vent, le fruit de la construction de ponts«improbables» entre domaines et disciplines différentes !!!

De la flexibilité du fonctionnement du cerveau/esprit humain

Le locuteur/auditeur idéal dont Noam Chomsky a rêvé n’existe pas. C’est là une évidence !

Pareillement, la célèbre citation d’Aristote, selon laquelle«il n’est de science que du général», est tout aussi désuète !

Certes, il existe bien un substrat biologique commun à l’espèce humaine, y compris celui qui dote les humains du «langage articulé», mais ce dernier ne saurait être

«réduit» à une algorithmique mécaniciste, de même que le cerveau ne saurait être «réduit» à un «cerveau- machine dans les termes de La Mettrie [21].

Ceci étant, et tel qu’énoncé plus haut, les compétences cognitives de l’être humain, en matière de langage comme dans tout autre domaine de la cognition, ne sauraient être ramenées à des opérations immuables et figées. Si des inva- riants existent, bel et bien, dans le fonctionnement du vivant et du langage, l’atout majeur de la cognition humaine réside également (surtout ?) dans ses capacités adaptatives et donc dans sa flexibilité11et sa créativité.

En matière linguistique, force est de constater que le comportement verbal humain est loin d’être stéréotypé [22, 23]. Tout au contraire, ce qui en fait la richesse dépend de ses capacités adaptatives, et ce chez le sujet sain comme chez le sujet dit «pathologique». Les mêmes stratégies adaptatives sont mobilisées chez le sujet sain et, avec, il est vrai, plus ou moins de succès, chez le sujet aphasique.

Il s’ensuit une variabilité comportementale qui ne dérange que ceux qui ne souhaitent voir«qu’une seule tête» et recherchent un«état stable»qui n’existe tout simplement pas.

Même l’«eau dormante»ondule encore ! La vie même n’est que mouvement !

La variabilité dans la gestion du langage, de plus, s’accroît quand, même à matériau linguistique identique, le locuteur/auditeur est placé dans des situations de commu- nication (ou dans des tâches expérimentales) différentes : – répéter une phrase et lire à haute voix la même phrase n’impliquent pas à 100 % les mêmes processus ;

– planifier et produire un message «en temps réel», à l’oral, n’est pas la même chose que planifier et produire un message équivalent«en temps différé», à l’écrit, par exemple ;

11 En matière neurobiologique, la«plasticité cérébrale»dont on pen- sait, il y a quelques décennies, qu’elle s’étiolait avec l’âge (plus ou moins après la puberté) est à nouveau d’actualité, grâce aux travaux récents en neuro-imagerie [24]. Elle vise, cette fois, des sujets d’âge bien plus avancé.

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– effectuer une tâche de jugement métalinguistique – évaluant bien plus le«savoir»que le«savoir-faire»et le

«faire»– n’a pas grand-chose à voir avec la compréhension d’un messagein vivoetin situ.

Or, les batteries d’examen linguistique de l’aphasie pêchent toutes par le décalage qu’elles introduisent entre la nature«hors contexte»,in vitro, des épreuves censées éva- luer spécifiquement tel ou tel type de processus et la réalité du handicap langagier ressenti/vécu dans la vie quotidienne par le patient et son entourage [25]. Or, c’est bien ce der- nier que cliniciens et chercheurs aimeraient pouvoir cerner et caractériser en vue de la mise en place de programmes de remédiation efficaces [26].

En guise de conclusion

Dans les pages précédentes, nous avons tenté de souli- gner le caractère toujours actuel d’une discipline, comme la linguistique générale, comme outil descriptif susceptible d’enrichir l’approche clinique des troubles du langage dans l’aphasie. Nous en avons également indiqué les limites explicatives et interprétatives, lesquelles rendent obliga- toires, selon nous, l’interdisciplinarité [3].

De la même manière, la linguistique permet de décrire les étapes successives de l’acquisition d’une langue mater-

nelle ou seconde ou d’observer finement, à l’autre extrémité du spectre de l’expertise langagière, la diversité des varia- tions stylistiques de tel ou tel grand écrivain.

Nous défendons ainsi une conception du langage et du vivant commecontinuumet non commeencapsuléen dif- férentes catégories étanches.

C’est dire finalement que nous adhérons pleine- ment à la conception, également «continuiste», défen- due par Georges Canguilhem, médecin et philosophe, selon laquelle le distinguo entre le «normal» et le

«pathologique»est une différence de«degré»plutôt que de«nature»[27].

Un de nos premiers articles, publié en 1973, s’intitulait

«La linguistique à la croisée des chemins : de la neuro- linguistique à la psycholinguistique». Le présent article s’inscrit dans la même veine, à cette différence près que les chemins se sont fort heureusement précisés et clarifiés depuis lors, de même que se sont, fort heureusement, déve- loppées les interactions entre chemins et disciplines. La route vers une neuropsycholinguistique intégrée demeure toutefois longue !

Liens d’intérêts

l’auteur déclare ne pas avoir de lien d’intérêt en rapport avec cet article.

Références

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13.Prince T. Représentations syllabiques et segmentales dans l’acquisition du langage et dans l’aphasie. Les sequences sC du franc¸ais.

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