Évolution de la composition chimique
de jeunes agneaux mâles jusqu’à l’âge de 16 semaines
J. ROBELIN, M. THERIEZ M. ARNAL M. FERRARA’
Laboratoire de la Production de Viande,
* Station de Recherches sur
l’Élevage
des Runxinants,** Laboratoire d’Étude du Métabolisme Azoté,
Centre de Recherches de Clermont-Ferrand, LN.R.A., Theix, Saint-Genès-Champanelle 6311o Beaumont (Fvance)
Résumé
L’évolution de la composition chimique du corps entier des agneaux mâles a été étudiée
grâce à l’abattage de 4groupes de 5 animaux âgés de 1, 5, io et i6 semaines et dont le poids vif
était égal en moyenne à 4,8; r2,q; z3,5 et 32,9 kg respectivement.
Sur l’ensemble de la période étudiée, le pourcentage d’eau dans le corps vide a diminué entre !3,7 et 64,5p. 100tandis que le pourcentage de matières grasses augmentait entre 6,3 et
14 , 1
p. ioo, et la valeur calorifique entre 1428 et 2230kcal /kg. Le pourcentage de protéines est
resté pratiquement constant et voisin de 16,5 p. 100.
La période de croissance étudiée a été scindée en 3 phases : i à 5 semaines (alimentation lactée); 5à 10semaines
(sevrage);
10 à 16 semaines (engraissement).’ L’augmentation relativede contenu en matières grasses a tout d’abord été rapide (coefficient d’allométrie b = i,69). Elle
a été ralentie au cours de la seconde péiiode (b = i,22), puis à nouveau rapide au cours de la der-
nière période
(b
= i,4i). La rétention protéique a subi les mêmes fluctuations, mais en sens inverse L’évolution de la composition du gain de poids vif en matières grasses, protéines et énergie a étédiscutée en fonction des variations dans l’alimentation des animaux et de leur état physiologique (puberté).
Introduction
’
L’évolution du
poids
des organes et descomposants
tissulaires(os, muscles, dépôts adipeux)
au cours de la croissance chezl’agneau
est relativement bienconnue,
grâce
aux travauxrécents,
réalisés aux U.S.A.(LoHSE et al., 1971 ),
enNouvelle-Zélande
(F OURIE et al.,
1970; KiRTON etal., 1972 )
et en France(B ENE -
VENT, I97I BOCCARDet
DU M O N T, Ig 73 ).
Enrevanche,
les travaux surl’évolution
de la
composition chimique
ont étéplus limités.
Ils n’ont souvent concernéqu’une
courte
période
de lavie,
soit avant le sevrage(J AGUSH
etal., 1970 ),
soitpendant
la
phase d’engraissement (RousE et al.,
1970; ANDREWS etORSKOV,
1970; KIRTON etat., ig 7 ,¢). Enfin,
ces études ont été réalisées leplus
souvent avec des animauxcastrés,
dont ledéveloppement
doit être très différent de ceux des mâles entiers à croissancerapide,
utilisés en France pour laproduction
de viande.Cette étude a eu pour
objet.
de décrire l’évolution de lacomposition chimique
des agneaux mâles
entiers, jusqu’à l’âge
de 16semaines,
par la méthode desabattages.
Matériel et méthodes
Animaux
Quatre
groupes de 5 agneauxmâles,
choisis sur la base dupoids vif,
ontété abattus aux
âges
de 1, 5, 10 ou 16semaines;
ces stadesd’abattage
ont étéchoisis de
façon
à décrire l’évolution de lacomposition chimique
desanimaux,
avant et
après
le sevrage(respectivement
entre l et 5semaines,
et entre 10 et 16
semaines),
et à subdiviser lapériode
de croissance enphases
de durées com-parables.
Le dernier stade( 1 6 semaines) correspond pratiquement
au stade d’abat-tage
commercial.Les animaux ont été choisis sur la base du
poids
et del’âge, parmi
une popu-lation de i5o agneaux mâles
entiers,
nés à la mêmeépoque,
issus depères
appar-tenant à la race Berrichonne du Cher et de mères croisées Romanov x Limousines.
Les agneaux ont été
séparés
de leur mère à la naissance et élevés en lot. Ils ont reçujusqu’à l’âge
de 5semaines,
un aliment d’allaitementcomportant 25 ,8
p. 100 de matières azotées totales et 25 p. 100 de matières grasses. Ils ont été sevrésprogressivement
au cours de la sixièmesemaine,
et ont reçu un aliment concentrécomportant 17 ,8
p. 100 de matières azotées totales et du foin de luzerne. Lesquantités
moyennes d’alimentingérées,
au cours de la semaineprécédant l’abattage,
sont
rapportées
sur le tableau i. Les vitesses de croissance des animaux ont étécomprises
entre 2qo et 280g /j.
A battage
des animaux et mesure de lacomposition chimique
Après
avoir étépesés,
les animaux ont été abattus etsaignés.
Le sang et l’ensemble du contenudigestif
ont étépesés
et échantillonnés en vue de la mesurede la teneur en eau.
Ensuite,
le reste de l’animal(non tondu)
a étédécoupé (sans
considération
anatomique)
en morceaux, d’unpoids
voisin de 500 g,qui
ont étécongelés
dans l’azoteliquide
etbroyés
ensemble dans unbroyeur
à hélice(Stephan).
Les
pertes
en eau, au cours de cesmanipulations,
ont été en moyenne inférieures à i p. 100 dupoids
vif vide. De l’ensemble dubroyat
dechaque animal,
ont étéprélevés
18 échantillons(pesant
200 genviron) qui
ont étélyophilisés
pour déter- miner la teneur en eau. L’intervalle de confiance(P
<o,io)
de la moyenne deces 18 mesures a été
égal à ::1::
o,II p. 100 duproduit
frais.La teneur en matières grasses du
mélange
des 18 échantillons(et
des échan-tillons de
sang)
a été mesurée sur 8prises
d’essai par une méthode dérivée de celle de FOLCH(triple
extraction par unmélange
de 2volumes dechloroforme,
i volume deméthanol,
etpurification
sur filtre de sulfate de sodiumanhydre).
Ramenéen
pourcentage
duproduit frais,
l’intervalle de confiance(P
<o,io)
de la moyenne des 8 déterminations a étéégal
à0 , 0 8
p. 100. La teneur en cendres a été mesurée par passage des échantillons au four à 600°pendant
8 heures. L’erreur sur cettemesure a été
égale
à 0,13 p. 100 duproduit
frais.La teneur en
protéines
a été mesurée par différence(RosELiN
etG E A Y , zg76).
L’erreur sur cette détermination
(somme
des autreserreurs)
a été voisine de o,30p. 100, ce
qui
est relativement faible.Enfin,
la valeurcalorifique
a été mesurée(moyenne
de 6résultats),
par calori- métrieadiabatique (erreur égale
à3 6 cal /g
de la matièrefraîche).
Analyse
des résultatsNous avons
calculé
lacomposition
dugain
depoids
desanimaux,
en considé-rant que la
composition
des agneaux, àchaque
staded’abattage,
étaitreprésen-
tative de celle des agneaux de la
population
dont ils étaient issus.Nous avons
également
relié Iepoids
des différents constituantschimiques
étudiés
(Y)
à celui du corps vide(X i )
parl’équation logarithmique (log
Y = blog
X !-a)
deHuxLEY,
et nous avonscomparé
lespentes
b de ceséquations
cor-respondant
aux différentespériodes
étudiées( I
à 5, 5 à 10 et 10 à 16semaines)
par
analyse
de covariance. Nous avonségalement comparé,
par la mêmeméthode,
les différences entre
périodes
dans les relations entre lepoids
vif vide(X 1 ),
lepoids
d’eau du corps vide
(X 2 )
et lepoids
des autres constituantschimiques (Y) :
Cette transformation
logarithmique permet
de serapprocher
des conditions de normalitéauxquelles
fontappel les
testsstatistiques,
en rendant la variabilité des différentspoids
moinsdépendante
despoids
eux-mêmes. Deplus,
l’écarttype Syx
de ceséquations logarithmiques possède
unepropriété
intéressante. Eneffet,
SD = 100 X Io8Yxreprésente
la variation résiduelle de Yexprimée
en pourcen-tage
deY,
que nous nommerons coefficient de variation résiduelle(C.V.R.).
Résultats
Croissance
globale
des agneauxLe
gain
depoids journalier
a étéégal
à 233 g en moyenne(::1::
66g)
au coursde la
première
semaine. Il a étéplus élevé,
etpratiquement
constant entre lesâges
de i et 10semaines
( 2 8 0 g/j), puis
il a diminué au cours de lapériode d’engraisse-
ment, entre les
âges
de 10 et 16 semaines(2!.0 ±
23g/j) (tabl. 2 ).
Cette vitesse de croissance n’est pas très élevée pour cetype d’animaux,
surtout enpériode
definition entre 10 et 16
semaines,
où l’onpeut
couramment atteindre 300à 350g/j.
Évolution de
lacomposition
ducorps
videTandis que le
poids
vif videpassait
de 4,go à2 8, 77 kg
entre lesâges
de i et1
6 semaines
(tabl. 3 ),
lepourcentage d’eau,
dans lecorps vide,
a diminué de 73,9 à6 4 , 5 ;
lepourcentage
de matières grasses et la valeurcalorifique
ontaugmenté
respectivement
de6, 3
à 14,1 et de 142 8
à 2230kcal/kg.
Lepourcentage
de pro- téines aaugmenté
très faiblement de1 6, 3
à y,3. Lepourcentage
d’eau dans lamasse
délipidée (poids
vif vide - matièresgrasses)
a diminuérapidement
entreles
âges
de i à 10 semaines(de 7 8,8
à75 , 7 ),
etplus
lentement ensuite(de
75,7 à75, 2 ).
Cette évolution de la
composition chimique
du corps vide n’a pas été continue entre lesâges
de i et 16 semaines.Ainsi, l’augmentation
relative du contenu enmatières grasses, par
rapport
aupoids
vif vide(tabl. 4 ),
a étésignificativement plus
élevéependant
lapremière période (b
=1 ,6 9 )
quependant
lespériodes
sui-vantes
(b
= 1,22 et1 , 41 ).
Demême, l’augmentation
relative de la valeur calori-fique
a étéplus
fortependant
lapremière période ( 1 , 35
contre I,II eti,26). L’aug-
mentation relative du contenu en cendres a été au contraire
plus
faible au coursde cette
première phase ( 0 ,8 2
contre 1,15 et1 , 00 ). Enfin, l’augmentation
relativedu contenu en eau ou en
protéines
n’a pas évoluésignificativement (respectivement
0,93, 0,94, 0,93 et
o, 9 8;
1,01,0 , 95 ).
Il estpourtant
intéressant de remarquer que lacroissance
desprotéines
estpassée
par un maximum(b
=1 , 01 )
au cours de la2e
période (fig. z).
Composition
dugain
depoids vi f
Au cours des deux
premières périodes (i à 5 et 5 à io semaines),
la croissanceglobale
est restée constante( 2 8 0 g /j
enmoyenne),
alors que la croissance du corps vide a diminué(de
255 à 225g /j )
en raison del’augmentation
du contenudigestif (période
dusevrage) (tabl. 5 ).
Ces modifications ont étéaccompagnées
d’une ré-duction de la
quantité d’énergie
fixée parjour (de
612 à q.9okcal).
Au cours de la 3e
période ( 10
à 16semaines),
la croissance du corps vide a étélégèrement plus
faible queprécédemment ( 210 g !j).
Cette diminution a étéaccompagnée
d’une très forte réduction de la rétention desprotéines (de
42 à3 6
g/j )
et d’une
augmentation
de l’accumulation de matières grasses( 3 i
à3! g/j) qui
s’esttraduite par un accroissement de la
quantité d’énergie
fixée parjour (de
490 à 543kcal).
Compte
tenu de cetteévolution,
lekilogramme
degain
depoids
vif vide acomporté,
au cours des troispériodes successives, 6 45 , 6 31
et 608 gd’eau;
155.13
8
et17 8
g de matières grasses; 170, 186 et 170 g deprotéines
et 2 402, 217 6
et 2 5!9 kcal
(tabl. 5).
Relations entre les
différents
constituantschimiques
ducorps
videLes variations du
poids
vif vide ontexpliqué
99p. 100des variations depoids
des constituants
chimiques (tabl. 6);
c’est lepoids
de matières grassesqui
a eula
plus
forte variabilité résiduelle(coefficient
de variationSD,
= 12,3 p.100 ),
mais il a été par
ailleurs,
comme la valeurcalorifique,
liésignificativement
aupoids
d’eau du corps vide.
Ainsi, lorsque
lepoids
vif vide et lepoids
d’eau du corps videétaient connus, la variabilité résiduelle
(SD 2 )
dupoids
des matières grasses étaitégale
à6, 9
p. 100 seulement. Lespoids
desprotéines
et des minéraux n’ont pas été liéssignificativement
aupoids
d’eau.Un certain nombre de relations ont eu des coefficients
significativement
diffé-rents selon les
périodes
de croissance(tabl. 6) :
- Relation entre le
poids
des matières grasses et lepoids
vif vide.- Relation entre le
poids
des cendres et lepoids
vif vide.- Relation entre la valeur
calorifique
et lepoids
vif vide.- Relation entre le
poids
des matières grasses, lepoids
vif vide et l’eau ducorps vide.
Discussion
L’ensemble de ces résultats a mis en évidence des variations
importantes
dansla
composition
dugain
depoids
des agneaux au cours des 3périodes
que nous avonsétudiées;
cela n’est passurprenant
auregard
des différences d’ordresphysiologique
et nutritionnel entre ces trois
phases :
les animaux sontpassés
d’une alimentation lactée à unepériode
de sevrage,puis
à une alimentation à base de foin et d’aliments concentrés. Deplus,
dans lapériode
allant de 5 à 10 semaines( 12
à 23kg),
se situel’apparition
de lapuberté.
La seconde
période étudiée, période
du sevrage, a surtout étémarquée
parune
augmentation importante
dupoids
du contenudigestif (de
7,1 à 12,7 p. 100 dupoids vif), qui
a entraîné une chute de la croissancepondérale
réelle(croissance
du corps
vide).
Cetteaugmentation
du contenudigestif
au cours du sevrage a étécomparable
à cellequ’ont
observée MATHIEU et al.(résultats
nonpubliés)
sur lesbovins. Elle
correspond
à uneaugmentation
trèsimportante
à cettepériode
dela croissance relative des estomacs
(BENEVENT, 1971 ).
Cette
période, comprise
entre 5 et 10semaines,
a étémarquée également
parune chute brutale de l’accumulation des matières grasses, comme l’ont
déjà
observéBENEVENT
(z9y)
et SEARLE et al.( 1972 ).
MOLENAT et al.( 197 1)
ont montré que lesquantités
d’alimentsingérées
et legain
depoids
vif diminuaient considérable- ment au cours de lapremière
semaine de sevrage. Il estprobable
que c’est la dimi- nution desquantités d’énergie ingérées (liée
à lacomposition
des aliments et à leurutilisation) qui
aentraîné,
sur l’ensemble de lapériode
suivant le sevrage( 5
à 10
semaines),
une réduction de la croissance du corpsvide,
modifiant surtoutle
dépôt
des matières grasses. Il estégalement possible,
comme lesuggérait
BENE-VENT
( 1971 ),
que la réduction de lalipogénèse
soit liée à la modificationd’équilibres endocriniens, précédant l’apparition
de lapuberté.
Cette diminution del’adipo- génèse
au moment de lapuberté
a d’ailleurs été observéeégalement
chez lesbovins,
entre 250 et 300
kg,
parA LMQUIST et
al.( 1971 ),
et par SCHULTZ et al.(1 974 ).
Lefait que le
dépôt
deprotéines
n’ait pas été modifié au cours de cettepériode,
estprobablement
lié un rendement de fixation(protéines
retenues/protéines synthé- tisées) particulièrement
élevé à cetâge (AxrrnL et al., 197 6).
Au cours de la troisième
période (engraissement),
la vitesse dedépôt
des pro- téines adiminué,
tandis que ledépôt
de grasaugmentait.
Ce résultat est tout à fait conforme au schéma de HnMNtorrn.Toutefois,
lapart
des matières grasses dansle
gain
depoids
vif vide a été relativement faible( 17 ,8
p.I oo).
Cela est certainement dû au fait que nous avons étudié des agneaux trèsjeunes
et non castrés. Eneffet, d’après
lesrésultats comparatifs présentés
au tableau 7, il est clairqu’au
coursd’une même
période
de croissance(entre
15 et 35kg),
legain
depoids
de tels ani-maux
comporte
en moyenne moins de matières grasses(AND REWS
etO RSKOV , 1970
)
ou dedépôts adipeux (FOU RIE
etal., 197 o)
que celui des mâles castrés(B UR -
TON et
R EID , ig6g;
SEARLE et McG R AHA M ,
1972; KIRTON GtaL.,
1974; DREW etR
EID
, 1975 )
ou des femelles(RA TTR A Y et al., 1974 ).
Enconséquence,
la valeurcalorifique
moyenne dugain
depoids
vif vide estégalement plus
faible( 2
579cal/g)
chez les agneaux mâles entiers que chez les animaux castrés
( 3
300 à 4 500 cal/g d’après
les auteurs citésplus haut).
Cette
comparaison
en terme decomposition
moyenne dugain
depoids
nerend pas
compte
de l’évolution de la valeurcalorifique
du croît avec lepoids
vifvide;
c’estpourquoi
nous avons calculé la relation entre cette valeurcalorifique (AE / AP)
et lepoids
vif vide(P)
en dérivant parrapport
àP, l’équation
d’allo-métrie
de la valeurénergétique
du corps vide :Nous avons alors
comparé
cetteéquation,
à la relation similaire obtenue àpartir
des résultats de REIDet al.(ig68),
relatifs à des agneaux mâles castrés dont lepoids
vif vide étaitcompris
entre 12 et6 7 kg.
La différence entre les résultats donnés par les deux
équations augmente
avecle
poids
vif vide. Elle estégale
à8 42 kcal /kg
pour unpoids
vif videégal
à 20kg (2
550 contre 3 392kcal /kg)
et à 1 161kcal /kg
pour unpoids
vif videégal
à 25kg (
2
703
contre 386 4 kcal /kg).
De nouveauxrésultats,
en cours dedépouillement,
obtenus avec des agneaux mâles
entiers,
nous ont montréque la valeur calorifique
du
gain
depoids augmentait
trèsrapidement
àpartir
dupoids
vif vide de 25kg.
Ceci
implique
que la différence dans lacomposition
dugain
entre agneaux mâles entiers et castrés est certainementplus
faible à 25kg
que celle que nous avons observée. Deplus,
nous avons utilisé des agneaux alimentés(avant sevrage),
aulait reconstitué.
Or,
Mor.ErrnT et THExiEZ( 1973 )
ont observé que le mode d’allai- tement(maternel
ouartificiel) pouvait
modifier de manière hautementsignificative
la teneur en eau à
l’âge
de 18 semaines de certainsdépôts adipeux
decouverture,
donc la valeurcalorifique
de ces tissus. Nous avonssignalé
que la vitesse de crois-sance
globale
des animaux avait été relativement faible( 240 g /j ) ;
cecipeut
avoireu une influence sur le
gain
de matières grasses. Il est doncprobable
que la valeurcalorifique
dugain
depoids
que nous avons observéecorrespond
à une valeur mini- male. Ces réserves étantfaites,
ilapparaît cependant
que la valeurcalorifique
du
gain
depoids,
et parconséquent
les besoins enénergie
nette des agneaux mâles entiers sontplus
faibles(de
800kcal /kg
degain environ)
que ceux des animaux castrés.Par
comparaison
aux résultats relatifs aux animaux d’autresespèces,l’aug-
mentation relative de contenu en matières grasses de nos
agneaux (b
voisin dei, 5 )
est
du
même ordre degrandeur
que celle que nous avons obtenu.e sur des bovinsmâles entiers
(résultats
nonpubliés)
ou que les valeurs obtenues sur des porcs(R E
iD
etal., 19 68; DooRrrErrsnr., 1972 ).
Enrevanche,
elle sembleplus
lente que chez la souris(b
= i,gg; BAILEYBLal., ig6o)
ou lelapin (b
=i,86;
VIGNERON etal., 1971).
Nos résultats confirment l’existence de relations étroites entre les
composants chimiques
desanimaux,
décrites par TULLOH( 19 6 3 ),
REm et al.( 19 68)
et LOHMAN(
1971
) essentiellement;
lacomposition
du corps vide est fortement liée(R 2
>0 , 99 )
au
poids
vifvide;
ce sont les matières grassesqui
ont laplus
forte variabilité rési-duelle,
mais leurpoids
est relié aupoids
d’eau du corps vide. Cette relation est variable avecl’âge
desanimaux,
car lepourcentage
d’eau dans la massedélipidée (poids
vif vide -poids
des matièresgrasses)
diminue avecl’âge (de 7 8,8
à 75,2 p. 100 entre l et 16semaines). Cependant,
onpeut
estimer lepoids
des matières grasses àpartir
dupoids
vif vide et dupoids
d’eau du corps vide avec une erreurrésiduelle
égale
à6, 9
p. 100dupoids
de gras. Il serait donc bienpossible
d’estimerla
composition
des animaux vivants àpartir
de leurpoids
vif et de leur volumehydrique
mesuré indirectement(R OBELIN , 1973 ),
à condition que les variations du contenudigestif
et de l’eau de ce contenu restent faibles.Reçu pour !ublication en septembre 1976.
Summary
Changes
in the chemicalcomposition of
male lambsIrom i
to r6 weeks Changes in the chemical composition of male lambs was studied by slaughtering four groups of animals aged 1, 5, 10and 16 weeks and weighing 4.8, iz.q, 23.5 and 32.9kg, respectively.During the whole experiment, the percentage of water in empty body decreased from 73.4 to 64.5per cent, whereas the percentage of fat increased from 6.3to 14.1 per cent and the calorific value from 1428 to 2230kcal/kg. The percentage of protein ranged around 16.5per cent.
The period studied was divided into three sub-periods: I to 5 weeks (milk-fed lambs), 5 to
10weeks (weaning period) and 10to 16 weeks (fattening period). Relative increase in fat content
was higher during the first period (allomctric coefficient b = 1.69) than during the second one
(b = 1.22). It was increasing after weaning (b = 1.41). Relative increase in protein content
showed the same variations, but in the reverse order. Changes in fat, protein and energy compo- sition of live weight gain were discussed in relation to feed and physiological state of the animals
(puberty).
Comparing with results of the literature, it appeared that the calorific value of life weight gain of entire male lambs during the fattening period was lower (800kcal /kg) than that of castrat- ed animals.
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